Archive pour la catégorie 'fête de Marie'

Jean-Paul II : Prière du lundi 8 décembre 2003, en la fête de l’Immaculée Conception.

7 septembre, 2011

du site:

http://spiritualite-chretienne.com/Jean-Paul_2/prieres.html

Jean-Paul II

Prière du lundi 8 décembre 2003, en la fête de l’Immaculée Conception.

1. Reine de la paix, prie pour nous !
En la fête de ton Immaculée Conception
je reviens te vénérer, O Marie,
au pied de cette effigie, qui de la place d’Espagne permet
à ton regard maternel d’embrasser cette antique ville de Rome,
si chère à mes yeux.
Je suis venu ici, ce soir, te rendre l’hommage
de ma sincère dévotion. C’est un geste dans lequel s’unissent à moi
en cette Place, d’innombrables Romains,
dont l’affection m’a toujours accompagné
tout au long des années de mon service sur le Siège de Pierre.
Je suis ici avec eux pour commencer le cheminement
vers le cent cinquantième anniversaire du dogme
que nous célébrons aujourd’hui avec une joie filiale.

2. Reine de la paix, prie pour nous !
Notre regard se tourne vers toi avec une plus grande anxiété,
nous avons recours à toi avec une confiance plus insistante
en ces temps marqués par de nombreuses incertitudes et craintes
pour le destin présent et futur de notre Planète.
A Toi, prémices de l’humanité sauvée par le Christ,
finalement libérée de l’esclavage du mal et du péché,
nous élevons ensemble une supplication sincère et confiante :
entends le cri de douleur des victimes
des guerres et de tant de formes de violence,
qui ensanglantent la Terre.
Dissipe les ténèbres de la tristesse et de la solitude,
de la haine et de la vengeance.
Ouvre l’esprit et le cœur de tous à la confiance et au pardon !

3. Reine de la paix, prie pour nous !
Mère de miséricorde et d’espérance,
obtient pour les hommes et les femmes du troisième millénaire
le don précieux de la paix :
paix dans les cœurs et dans les familles, dans les communautés et entre les peuples ;
paix surtout pour les nations
où l’on continue chaque jour à combattre et à mourir.
Fait que tout être humain, de toutes les races et de toutes les cultures,
rencontre et accueille Jésus,
venu sur la Terre dans le mystère de Noël
pour nous donner « sa » paix.
Marie, Reine de la paix,
donne-nous le Christ, la vraie paix du monde !

HOMÉLIE DE S. ANDRÉ DE CRÈTE POUR LA NATIVITÉ DE LA SAINTE MÈRE DE DIEU

7 septembre, 2011

du site:

http://www.aelf.org/office-lectures

8 SEPTEMBRE 2011 – NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

Liturgie des Heures – Office des Lectures

HOMÉLIE DE S. ANDRÉ DE CRÈTE POUR LA NATIVITÉ DE LA SAINTE MÈRE DE DIEU

La joie entre dans le monde

Le Christ est l’achèvement de la Loi ; car il nous éloigne de la terre, du fait même qu’il nous élève vers l’Esprit. Cet accomplissement consiste en ce que le législateur, après avoir tout déterminé, a rapporté la lettre à l’esprit, en récapitulant toutes choses en lui, en vivant d’une loi qui est la grâce. Après avoir réduit la loi en servitude, il y a joint harmonieusement la grâce. Il n’a pas mélangé ni confondu les propriétés de l’une avec celles de l’autre ; mais, d’une façon divine, il a changé ce qu’il pouvait y avoir dans la loi de pénible, de servile et de tyrannique, en ce qui est léger et libre dans la grâce. Ainsi nous ne vivons plus sous l’esclavage des éléments du monde, comme dit l’Apôtre, nous ne sommes plus asservis au joug de la lettre de la loi.
En effet, c’est en cela que consiste l’essentiel des bienfaits du Christ ; c’est là que le mystère se manifeste, que la nature est renouvelée : Dieu s’est fait homme et l’homme assumé est divinisé. Il a donc fallu que la splendide et très manifeste habitation de Dieu parmi les hommes fût précédée par une introduction à la joie, d’où découlerait pour nous le don magnifique du salut. Tel est l’objet de la fête que nous célébrons : la naissance de la Mère de Dieu inaugure le mystère qui a pour conclusion et pour terme l’union du Verbe avec la chair. ~ C’est maintenant que la Vierge vient de naître, qu’elle est allaitée, qu’elle se forme, qu’elle se prépare à être la mère du Roi universel de tous les siècles.
C’est alors que nous recevons du Verbe un double bienfait : il nous conduit à la Vérité, et il nous détache de la vie d’esclavage sous la lettre de la loi. De quelle manière, par quelle voie ? Sans aucun doute, parce que l’ombre s’éloigne à l’avènement de la lumière, parce que la grâce substitue la liberté à la lettre. La fête que nous célébrons se trouve à cette frontière, car elle fait se rejoindre la vérité avec les images qui la préfiguraient, puisqu’elle substitue le nouveau à l’ancien. ~
Que toute la création chante et danse, qu’elle contribue de son mieux à la joie de ce jour. Que le ciel et la terre forment aujourd’hui une seule assemblée. Que tout ce qui est dans le monde et au-dessus du monde s’unisse dans le même concert de fête. Aujourd’hui, en effet, s’élève le sanctuaire créé où résidera le Créateur de l’univers ; et une créature, par cette disposition toute nouvelle, est préparée pour offrir au Créateur une demeure sacrée.

Fête de la Nativité de la Vierge Marie le 8 septembre – Lecture, Evangile et homélie du jour.

7 septembre, 2011

du site:

http://www.diocese-frejus-toulon.com/Fete-de-la-Nativite-de-la-Vierge.html

Fête de la Nativité de la Vierge Marie le 8 septembre

(2010)

Lecture, Evangile et homélie du jour.

Lecture du Livre de Michée 5,1-4a
Parole du Seigneur : Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que je ferai sortir celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles. Après un temps de délaissement, viendra un jour où enfantera celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les enfants d’Israël. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom de son Dieu. Ils vivront en sécurité, car désormais sa puissance s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre, et lui-même, il sera la paix !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,16.18-23 :
« Elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus »
Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ (ou Messie). Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, Jésus !

Homélie de Saint Jean de Damas, théologien, docteur de l’Église :
Venez, toutes les nations ; venez, hommes de toute race, de toute langue, de tout âge, de toute dignité. Avec allégresse, fêtons la nativité de l’allégresse du monde entier ! Si même les païens honorent l’anniversaire de leur roi…, que devrions-nous faire, nous, pour honorer celui de la Mère de Dieu, par qui toute l’humanité a été transformée, par qui la peine d’Eve, notre première mère, a été changée en joie ? Eve, en effet, a entendu la sentence de Dieu : « Tu enfanteras dans la peine » (Gn 3,16) ; et Marie : « Réjouis-toi, toi qui es pleine de grâce… Le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28).
Que toute la création soit en fête et chante le saint enfantement d’une sainte femme, car elle a mis au monde un trésor impérissable. Par elle, la Parole créatrice de Dieu s’est unie à la création entière, et nous fêtons la fin de la stérilité humaine, la fin de l’infirmité qui nous empêchait de posséder le bien. La nature a cédé le pas à la grâce. Comme la Vierge Mère de Dieu devait naître d’Anne, la stérile, la nature est restée sans fruit jusqu’à ce que la grâce ait porté le sien. Il fallait qu’elle ouvre le sein de sa mère, celle qui allait enfanter « le Premier-né de toute créature », en qui « tout subsiste » (Col 1,15.17).
Joachim et Anne, couple bienheureux ! Toute la création vous est redevable ; par vous, elle a offert au Créateur le meilleur de ses dons : une mère digne de vénération, la seule mère digne de celui qui l’a créée.

15 août : ASSOMPTION de la VIERGE MARIE – Patronne principale de la France

14 août, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20110815&id=187&fd=1

lundi 15 août 2011 – Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

ASSOMPTION de la VIERGE MARIE
Patronne principale de la France
(Solennité)

        Cette fête a pour objet de célébrer à la fois la bienheureuse Mort, la glorieuse Résurrection et la triomphante Assomption de la très Sainte Vierge au Ciel. Jésus avait souffert la mort pour racheter le monde ; Marie, dans le plan de la Providence, devait suivre son divin Fils et mourir. Mais sa mort ne ressembla en rien à celle du commun des hommes ; elle eut pour unique cause l’excès de son amour et de ses désirs ; elle ne fut accompagnée d’aucune douleur, ni suivie de la corruption du tombeau. Jésus devait tous ces privilèges à sa sainte Mère.
        La tradition rapporte que les Apôtres, dispersés dans l’univers pour prêcher l’Évangile, se trouvèrent miraculeusement réunis autour du lit de mort de celle qui avait présidé à la naissance et aux premiers développements de l’Église. Trois jours après la mort de Marie, visitant le virginal tombeau avant de se séparer, ils furent les heureux témoins d’une grande merveille. On entendit dans les airs d’harmonieux cantiques ; un parfum délicieux s’exhalait du tombeau de Marie ; et lorsqu’on l’eut ouvert, on n’y trouva que des fleurs fraîches et vermeilles : les Anges avaient transporté dans les Cieux, en corps et en âme, la Mère du Sauveur. On ne peut que soupçonner ici-bas avec admiration l’accueil qui fut fait à Marie par la Très Sainte Trinité, à laquelle elle avait été associée d’une manière si sublime dans le mystère du salut des hommes, par Jésus-Christ son Fils bien-aimé, par les légions des Anges, les Patriarches, les Prophètes, tous les saints de l’Ancien Testament et les élus de la Loi nouvelle. Les plus grands serviteurs de Marie, dans leurs contemplations, se sont plu à dépeindre son triomphe incomparable, son couronnement, sa gloire en ce grand jour. Mais le triomphe et la gloire de Marie sont éternels.
         La fête de l’Assomption, outre sa mort toute sainte, sa Résurrection et son couronnement, célèbre sa royauté toute-puissante. Elle est la Reine du Ciel, la Reine des Anges et des Saints, la Reine de l’Église terrestre, la Reine de l’Église du Purgatoire; et c’est elle que David a dépeinte dans ses Psaumes : « La Reine s’est assise à ta droite, couverte d’un manteau d’or, environnée et tout étincelante des richesses les plus variées. » L’Assomption de Marie réclamait une définition de foi : l’Église a proclamé ce dogme le 1er novembre 1950. Gloire à Dieu !
(Abbé L. Jaud)

SAINT BERNARD 
PREMIER SERMON POUR L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE.
De la Susception du Christ et de celle de Marie

1. En montant aujourd’hui dans les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des citoyens du ciel. Car elle n’est rien moins que celle dont la voix fit tressaillir de joie, dans les entrailles d’une mère qu’elle a saluée, l’enfant qui y était encore enfermé. Si l’âme d’un enfant qui n’était pas encore né s’est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des esprits célestes quand ils eurent le bonheur d’entendre sa voix, de contempler son visage ? Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n’est point le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n’y a-t-il point dans son assomption ? La présence de Marie éclaire le monde entier, c’est au point que les cieux eux-mêmes brillent d’un plus vif éclat, à la lumière de cette lampe virginale. C’est donc avec raison que les actions de grâce et les chants de gloire retentissent dans les cieux ; mais nous, mes frères, il semble que nous avons plus de motifs de gémir que d’applaudir. En effet, ce monde inférieur ne doit-il pas proportionner son deuil, quand elle le quitte, à l’allégresse même que sa présence répand dans les cieux ? Pourtant, trêve de plaintes chez nous, car, après tout, nous n’avons point ici une cité permanente, nous aspirons à celle où Marie fait aujourd’hui son entrée ; si nous devons un jour en être citoyens, il est juste que, même dans notre exil, et jusque sur les bords des fleuves de Babylone, nous l’ayons présente à la pensée, nous participions à ses joies, nous partagions son allégresse, surtout à celle qui remplit si bien aujourd’hui même, comme un torrent, cette cité de Dieu, que, même ici-bas, nous en recevons quelques gouttes qui tombent jusque sur la terre. Notre Reine nous a précédés, et le glorieux accueil qui lui est fait doit nous engager à suivre Notre Dame, nous ses humbles serviteurs, en nous écriant : « Attirez-nous à votre suite, nous courrons dans l’odeur de vos parfums. » Notre exil a envoyé en avant une avocate qui, en sa qualité de mère de notre Juge, de mère de la miséricorde, doit traiter en suppliante, mais en suppliante écoutée, l’affaire de notre salut.
2. Aujourd’hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d’amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l’élévation suprême. Un fruit sublime de la terre s’est élevé là d’où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons. Pourquoi n’en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté.
Elle est la Reine des cieux et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu ; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? À moins qu’on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu’on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.
3. Si je parle de la sorte, mes frères, c’est pour nous que je le fais, attendu que je n’ignore pas combien il est difficile que dans un si grand dénuement on ne puisse trouver cette charité parfaite qui ne cherche point ses propres intérêts. Mais, sans parler des grâces que nous recevons pour sa glorification, pour peu que nous ressentions de l’amour pour elle, nous nous réjouirons de la voir retourner à son Fils. Oui, mes frères, nous la féliciterons, à moins pourtant qu’il ne nous arrive, ce qu’à Dieu ne plaise, d’être tout à fait ingrats envers celle qui a trouvé la grâce. Car elle est aujourd’hui reçue dans la cité sainte par celui qu’elle a reçu elle-même la première, lorsqu’il fit son entrée dans monde, mais avec quel honneur, avec quelle allégresse et quelle gloire !
Sur la terre, il n’est point un seul endroit plus honorable que le temple du sein virginal où Marie reçut le Fils de Dieu, et, dans le ciel, il n’est point de trône supérieur à celui sur lequel le Fils de Dieu a placé sa mère. Recevant ou reçue, elle est également bienheureuse, elle l’est dans les deux cas d’un bonheur ineffable parce qu’elle l’est d’un bonheur inimaginable.
Mais pourquoi lit-on aujourd’hui dans l’Église du Christ précisément le passage où il est donné à entendre que femme bénie entre les femmes a reçu le Sauveur ? C’est, je pense, pour nous faire estimer, ou plutôt pour nous faire comprendre, combien est inestimable la réception que Marie reçoit aujourd’hui de son Fils par celle qu’il lui a été donné à elle-même de lui faire. En effet, qui pourrait dire, même en empruntant les secours de la langue des anges et de celle des hommes, comment expliquer de quelle manière le Saint-Esprit est survenu en Marie ; la vertu du Très-Haut l’a couverte de son ombre, la vertu de Dieu par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair, de quelle manière enfin le Seigneur de majesté, que l’univers entier ne peut contenir, devenu homme, s’est enfermé dans les entrailles d’une Vierge ?
4. Mais qui pourra se faire une juste idée de la gloire au sein de laquelle la reine du monde s’est avancée aujourd’hui, de l’empressement plein d’amour avec lequel toute la multitude des légions célestes s’est portée à sa rencontre ; au milieu de quels cantiques de gloire elle a été conduite à son trône, avec quel visage paisible, quel air serein, quels joyeux embrassements, elle a été accueillie par son Fils, élevée par lui au-dessus de toutes les créatures avec tout l’honneur dont une telle mère est digne, et avec toute la pompe et l’éclat qui conviennent à un tel Fils ? Sans doute, les baisers que la Vierge mère recevait des lèvres de Jésus à la mamelle, quand elle lui souriait sur son sein virginal, étaient pleins de bonheur pour elle, mais je ne crois pas qu’ils l’aient été plus que ceux qu’elle reçoit aujourd’hui du même Jésus assis sur le trône de son Père, au moment heureux où il salue son arrivée, alors qu’elle monte elle-même à son trône de gloire, en chantant l’épithalame et en disant : « Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche. » Qui pourra raconter la génération du Christ et l’Assomption de Marie ?
Elle se trouve dans les cieux comblée d’une gloire d’autant plus singulière que, sur la terre, elle a obtenu une grâce plus insigne que toutes les autres femmes. Si l’œil n’a point vu, si l’oreille n’a point entendu, si le cœur de l’homme n’a point connu dans ses aspirations ce que le Seigneur a préparé à ceux qui l’aiment, qui pourrait dire ce qu’il a préparé à celle qui l’a enfanté, et, ce qui ne peut être douteux pour personne, qui l’aime plus que tous les hommes ? Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui ; dans l’un et dans l’autre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l’honore, digne de nos louanges. « Jésus entra dans une bourgade, nous dit l’Évangéliste, et une femme l’y reçut dans sa maison » (Luc. X, 38).
        Mais laissons plutôt la place aux cantiques de louanges, car ce jour doit être consacré tout entier à des chants de fête. Toutefois, comme le passage que je viens de vous citer nous offre une ample matière à discourir, demain, lorsque nous nous réunirons de nouveau, je vous ferai part, sans céder à l’envie, de ce que le ciel m’aura inspiré pour vous le dire, afin que le jour consacré à la mémoire d’une si grande Vierge, non seulement nous soyons excités à des sentiments de dévotion ; mais encore à faire des progrès dans la pratique de notre profession, pour l’honneur et la gloire de son Fils, Notre-Seigneur, qui est Dieu béni par-dessus tout dans les siècles.
Ainsi soit-il.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.
 
Evangelizo.org 2001-2010

La dormition de la Theotokos (par Sa Sainteté Bartholoméos Ier)

12 août, 2011

du site:

http://www.30giorni.it/articoli_id_23423_l4.htm

LA MÈRE DE DIEU – LA TOUTE-SAINTE

La dormition de la Theotokos

Approfondissements mariologiques sur la vie, la mort et la résurrection

par Sa Sainteté Bartholoméos Ier

À l’occasion du soixantième anniversaire de la proclamation du dogme de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie à la gloire du Paradis, en son corps et en son âme, (1er novembre 1950), nous avons demandé un commentaire à Bartholomeos Ier, patriarche œcuménique de Constantinople.
Le texte qui nous a été envoyé est une occasion de rendre grâces pour la foi que nous professons ensemble et de demander au Seigneur qu’il nous accorde la pleine communion
Bartholomeos Ier, patriarche œcuménique de Constantinople, durant la liturgie de la fête de la Dormition de la Sainte Mère de Dieu, au monastère de Sumela, dans la province turque de Trabzon, le 15 août 2010 [© Reuters/Contrasto]
L’Église orthodoxe a une immense vénération pour la Mère de Dieu – à savoir Theotokos (la Mère de Dieu), ou Panaghia (la Toute-Sainte), le nom sous lequel nous préférons nous adresser à elle – en l’exaltant non pas comme une pieuse exception, mais comme un exemple tout à fait concret de la manière chrétienne de se confier et de répondre à notre vocation de devenir disciples du Christ. Marie n’est extraordinaire que dans sa vertu ordinairement humaine, que nous sommes appelés à respecter et à imiter en tant que chrétiens dévots. On commémore sa mort le 15 août, l’une des douze grandes festivités du calendrier orthodoxe.
Par ailleurs, lorsque la théologie orthodoxe cherche à comprendre l’“alliance sacrée”, ou mystère de Marie, que «nul ne peut approcher avec des mains inexpertes», elle se réfère à la Sainte Écriture, mais surtout à la Tradition, et en particulier à la liturgie et à l’iconographie. À cet égard, les chrétiens orthodoxes associent Marie avant tout à son rôle dans la divine incarnation, comme Mère de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, tout en la plaçant dans une longue série d’êtres humains – et non divins – qui implique la continuité de l’histoire sacrée et mène jusqu’à la naissance du Fils de Dieu, Jésus de Nazareth, il y a deux mille ans. Isoler Marie de cette lignée préparatoire ou “économique”, c’est la séparer de notre réalité et la mettre en marge de notre salut. Comme tous les êtres humains, Marie a elle aussi besoin du salut; même si elle a été considérée “sans péchés personnels”, elle n’échappe pas pour autant à la servitude du péché originel. Même si elle est «plus honorable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins», ce qui vaut pour nous vaut aussi pour Marie. Bien qu’elle ait été proclamée «bénie entre toutes les femmes», elle incarne l’unique chose nécessaire à tous les êtres humains, à savoir l’attachement à la Parole de Dieu et l’abandon à Sa volonté.
Ainsi, lorsque les chrétiens orthodoxes sont dans une église et qu’ils élèvent leur regard vers le Pantokrator («celui qui contient tout»), à savoir le Christ qui se trouve au-dessus de leurs têtes pendant le culte, ils se trouvent directement face-à-face à la Platytera («celle qui est plus vaste que tout»), à savoir la Mère de Dieu, qui est placée juste devant eux, et plus précisément dans la vaste abside qui unit l’autel au ciel, car, en donnant naissance au Dieu Verbe et «en concevant l’inconcevable» dans son sein, elle fut capable de contenir ce qui ne pouvait être contenu, et de rendre descriptible celui qui ne peut être circonscrit.
La Sainte Écriture nous apprend que lorsque Notre Seigneur était suspendu à la croix, il vit sa mère et son disciple Jean et il s’adressa à la Vierge en disant: «Femme, voici ton fils», et à Jean en lui disant «Voici ta mère!» (Jn 19, 25-27). Depuis ce moment, l’apôtre et évangéliste de l’Amour a pris soin de la Theotokos sous son propre toit. La Tradition de l’Église croit fermement non seulement à l’indication des Actes des apôtres (Ac 2, 14), qui confirme que la Vierge Marie se trouvait avec les apôtres lors de la fête de la Pentecôte, mais aussi au fait que la Theotokos est restée dans la maison de Jean, à Jérusalem, où elle a poursuivi son ministère en paroles et en action.
La tradition iconographique et liturgique de l’Église professe aussi qu’au moment de sa mort, les disciples étaient dispersés dans le monde entier pour annoncer l’Évangile, mais qu’ils revinrent à Jérusalem pour rendre hommage à la Theotokos. À l’exception de Thomas, tous les autres (y compris l’apôtre Paul) se retrouvèrent à son chevet. Au moment de sa mort, Jésus-Christ descendit pour emporter son âme au ciel. Après sa mort, le corps de la Theotokos fut porté en procession pour être déposé dans une tombe, non loin du Jardin de Gethsémani; lorsque l’apôtre Thomas arriva trois jours plus tard et qu’il voulut voir son corps, la tombe était vide. L’assomption corporelle de la Theotokos fut confirmée par le message de l’ange et par l’apparition de la Vierge aux apôtres, toutes choses qui reflètent les événements relatifs à la mort, à la sépulture et à la résurrection du Christ.
Dormition de la Vierge, mosaïque de l’église Saint-Sauveur-in-Chora, 1320 environ, Musée de Kariye Camii, Istanbul, Turquie
L’icône et la liturgie de la fête de la mort et de la sépulture de Marie représentent clairement une cérémonie funèbre, mais soulignent en même temps les enseignements fondamentaux concernant la résurrection du corps de Marie. À cet égard, la mort de Marie a en quelque sorte la fonction d’une fête qui affirme notre foi et notre espérance en la vie éternelle. Et encore: les chrétiens orthodoxes se réfèrent à cet événement de fête comme à la “Dormition” ( Koimisis, ou “le fait de s’endormir”) de la Theotokos, plutôt qu’à son “Assomption” (ou “translation” physique) au ciel. En effet, cette insistance sur le fait que Marie est humaine, qu’elle est morte et qu’elle a été enterrée comme les autres êtres humains, nous donne la certitude que – même si «la tombe ni la mort ne pouvaient contenir la Theotokos, notre espérance inébranlable et notre protection toujours vigilante» (phrase tirée du kontakion du jour) – Marie est en réalité beaucoup plus proche de nous que nous ne le pensons; elle ne nous a pas abandonnés. Comme le relève l’apolytikion de cette Fête: «Dans la naissance, tu as préservé ta virginité; dans la mort, tu n’as pas abandonné le monde, ô Theotokos. Comme mère de la vie, tu es partie vers la source de la vie, en libérant nos âmes de la mort par tes intercessions».
Pour les chrétiens orthodoxes, Marie n’est pas seulement celle qui fut “choisie par avance”. Elle symbolise surtout le choix que chacun de nous est appelé à faire en réponse à la divine initiative pour l’incarnation (c’est-à-dire pour la naissance du Christ dans nos cœurs) et pour la transformation (c’est-à-dire pour la conversion de nos cœurs du mal au bien). Comme l’a dit saint Siméon le Nouveau Théologien au dixième siècle, nous sommes tous invités à devenir Christotokoi (ceux qui engendrent le Christ) et Theotokoi (ceux qui engendrent Dieu).
À travers son intercession, chacun d’entre nous peut devenir comme Marie la Theotokos.

(Nous remercions le père John Chryssavgis pour sa collaboration)

Saint Modeste de Jérusalem († 634) et l’Assomption

12 août, 2011

du site:

http://www.mariedenazareth.com/12817.0.html?&L=0

Saint Modeste de Jérusalem († 634) et l’Assomption

Après avoir assiégé et détruit Jérusalem, le roi des Perses Cosroe II déporta en Perse le patriarche Zacharie. Modeste fut appelé en 614 à administrer l’Eglise de Jérusalem. L’empereur Era, après la mort du patriarche Zacharie en 629 le promut à la succession du patriarche.
 
Le contexte historique :
Au moment où fut écrite par Modeste de Jérusalem l’homélie sur l’Assomption, il est probable que la fête mariale du 15 Août à Jérusalem se soit transformée en une célébration de la fin de l’existence terrestre de Marie.
 
Importance de cette homélie sur l’Assomption :
Nous pouvons considérer l’homélie de Modeste comme l’homélie la plus ancienne dans laquelle est affirmée en termes explicites la doctrine de l’Église sur la vérité de l’Assomption de la Vierge dans son âme et dans son corps.
L’homélie est une « louange »: elle entend louer et exalter la bienheureuse Vierge, en promouvant la fête liturgique de sa Dormizione. L’attribution de l’homélie à Modeste de Jérusalem n’est pas sûre, mais elle est très probable.
Le magistère s’intéresse à sa doctrine: Pie XII dans la Munificentissimus Deus en cite un passage, en l’attribuant à un ancien auteur inconnu ; Vatican II, dans la Lumen Gentium s’y réfère comme à étant l’œuvre de Modeste de Jérusalem (LG 59, note 13).
 
1. La mort de Marie.
La mort de Marie advint à Jérusalem sur le Mont Sion. Le fait arriva au milieu des anges, descendu du ciel mais restés invisibles, pour contempler la beauté, la grandeur et la sainteté de la Mère du Seigneur et veiller sur les derniers instants de sa vie terrestre. Les apôtres arrivèrent aussi, Dieu seul sait comment. Marie, en mourant, remet son âme directement dans les mains du Fils. Modeste se pose un problème : Pourquoi la Vierge meurt ? Réponse : Marie devait suivre l’exemple de son Fils, pour lui être semblable. Jésus lui-même indiqua aux apôtres le jardin de Gethsémani comme endroit de la sépulture pour sa Mère.
 
2. Résurrection et Assomption de Marie au ciel.
Modeste affirme que le corps virginal de Marie n’a pas connu la corruption, le Fils lui-même l’a ressuscité : « C’est pourquoi, en sa qualité de Mère toute glorieuse du Christ Sauveur, notre Dieu, donneur de la vie et de l’immortalité, Marie est vivifiée par lui ; elle est pour toujours con-corporelle dans l’incorruptibilité. C’est lui qui l’a ressuscitée du sépulcre et l’a prise avec lui d’une manière que lui seul connaît » Ce texte bref nous éclaire aussi sur la nature des raisons de la glorification de Marie. Il s’agit de raisons essentiellement théologiques : la maternité divine, la virginité (« toute glorieuse « ) et la conformité avec le Fils.
 
3. La Médiation glorieuse de Marie.
Modeste considère comme étant un but du mystère de l’Assomption le rôle de Marie comme médiatrice ou avocate au service des hommes: « Dieu préserve vraiment de toute affliction ceux qui reconnaissent Marie Mère de Dieu : il t’a emmené près de lui pour que tu puisses intercéder pour nous. » « [Dieu] a décidé de te prendre près de lui, pour que par tes prières, il se montrât toujours favorable au monde entier. »
Dans ce contexte se forme aussi la terminologie de la médiation.
 
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Bibliographie : Testi Mariani del Primo Millennio, vol. II, Roma 1989, pp. 121-137 D. BERETTO, San Modesto di Gerusalemme, dottore dell’Assunzione, in Mater Ecclesiae 8 (1972),154- 162. M. JUGIE, La mort et l’Assomption de la sainte Vierge. Etude historico-doctrinale, Studi e Testi 114, Città del Vaticano 1944, pp. 215-218 ; M. JUGIE, Deux homélies patristiques pseudépigraphes, in Echos d’Orient 39 (1940- 1942), 283-289. 
L. GAMBERO

vendredi 25 mars 2011- Annonciation du Seigneur (Homélie)

24 mars, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,annonciation.du.seigneur,3100.html

vendredi 25 mars 2011- Annonciation du Seigneur

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

Une annonciation est bien plus qu’une simple énonciation – l’affirmation d’un fait, ou la description d’un événement ; elle signale l’irruption d’une nouveauté radicale, dont Dieu lui-même est l’auteur. Un monde nouveau est appelé à surgir, à partir d’une jeune fille, moyennant son consentement. L’élue se nomme Marie et est déjà engagée légalement envers un homme issu de la maison de David. La salutation de l’Ange – « Je te salut, comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi » – en dit long sur le travail de la grâce prévenante dans le cœur de cette fille d’Israël. Mais il n’y a pas d’annonce de la présence de Dieu sans une mission particulière, dont la réalisation attestera l’authenticité de l’expérience vécue. D’où le trouble chez la jeune fille qui s’inquiète sur ses capacités à pouvoir assurer la mission discrète mais exceptionnelle qui lui est confiée : « Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ? » Qu’elle se rassure : cet enfantement ne requiert aucune intervention humaine ; il va se réaliser par la seule « puissance du Très-Haut » agissant par « l’Esprit Saint », afin que celui qui va naître soit saint lui-aussi.
Toute annonciation véritable est accréditée d’un signe : le renouvellement radical de la vie est annoncé par la fécondité inattendue d’une femme âgée, Elisabeth, « car rien n’est impossible à Dieu ». Cette interprétation lumineuse et pleine d’espérance, libère l’audace de la jeune fille nommée Marie. Elle donne son consentement en s’offrant tout entière à l’action de l’Esprit : « Voici… » : elle se présente à Dieu pour qu’Il fasse en elle son bon plaisir. Le passage à la troisième personne semble souligner le dessaisissement total de sa volonté propre, pour ne plus être que « …la servante du Seigneur ». Elle accepte que « tout se passe selon la parole » dite ; elle s’abandonne au rhéma, traduction grecque de l’hébreu dabar, signifiant la « parole-événement », la parole de Dieu qui se fait événement, et dans notre cas : qui se fait avènement du Verbe dans la chair.
Assuré d’un tel consentement, le messager de Dieu se retire : « L’ange la quitta ». Il peut remonter au ciel, mission accomplie. La Parole commence sa course victorieuse, entraînant irrésistiblement à sa suite tous ceux qui reconnaissent à son passage, la venue des temps nouveaux.
« Dieu a donné son Fils, fruit unique de son cœur, qui était son égal et qu’il aimait comme lui-même : il l’a donné à Marie, et, du sein de Marie, il en fait son Fils, non pas quelqu’un d’autre, mais le même en personne, de sorte qu’il est par sa nature le même Fils unique de Dieu et de Marie. Toute la création est l’œuvre de Dieu, et Dieu est né de Marie ! Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu ! Dieu qui a tout formé, s’est formé lui-même du sein de Marie, et ainsi il a refait tout ce qu’il avait fait. Lui qui a pu tout faire de rien, n’a pas voulu refaire sans Marie sa création détruite. Dieu est donc le Père de toutes les choses créées, et Marie la mère de toutes les choses recréées. Dieu est le Père de la création universelle, et Marie la mère de la rédemption universelle. Car Dieu a engendré celui par qui tout a été fait, et Marie a enfanté celui par qui tout a été sauvé. Dieu a engendré celui sans qui absolument rien n’existe, et Marie a enfanté celui sans qui absolument rien n’est bon. Oui, le Seigneur est vraiment avec toi : il t’a fait un don tel que la nature entière t’est grandement redevable, à toi, en même temps qu’à lui » (Saint Anselme).

Père Joseph-Marie

La Présentation du Seigneur

1 février, 2011

du site:

http://www.inxl6.catholique.fr/article1427.php

La Présentation du Seigneur

Célébrée dès le IIIe siècle à Jérusalem, la fête de la Présentation du Seigneur est fixée au 2 février (quarante jours après le 25 décembre) par le calendrier Justinien vers l’an 430. Une catéchèse de Mgr Christian Kratz

Mgr Christian Kratz
28/01/2004

Cette fête s’appela d’abord « la fête de la Rencontre », puis « la saint Syméon ». Plus tard, elle devint la fête de la Purification avant que le pape Paul VI en 1970 n’en fit une fête du Seigneur en invitant les fidèles à célébrer « la Présentation de Jésus au temple ».
Au-delà des différents accents qui ont marqué cette fête dans l’histoire, il est utile de nous demander ce que l’Eglise souhaite nous dire à travers l’événement de la Présentation que nous rapporte l’évangéliste Luc.
1) Il y a d’abord le rappel qu’en Jésus, Dieu est entré « physiquement » dans l’aventure humaine. A Noël, l’incroyable s’est produit : le Créateur de l’univers, le Maître des temps et de l’histoire, s’est fait petit enfant, s’est compromis avec l’homme au point d’avoir pris chair, acceptant librement, par amour, de connaître les joies, les peines, les combats de toute existence. Lorsque Marie présente Jésus au temple, elle accomplit l’obligation qui incombe à toute famille juive de rendre grâce et d’offrir le fils premier-né à l’Auteur de la vie. Jésus est bien d’une famille, d’une époque, d’une religion; il s’est fait notre compagnon de route pour toujours …
2) Il y a ensuite l’affirmation, par la bouche du vieillard Syméon, que Jésus est « la lumière des nations ». Né dans un pays situé, membre d’un peuple concret, il n’en est pas moins celui qui doit combler l’espérance de tous les hommes et apporter au monde une Bonne nouvelle qui dépasse tout ce que l’être humain peut imaginer. A travers le destin singulier de Jésus de Nazareth, Dieu met en oeuvre son projet : chercher et sauver ceux qui étaient perdus, donner à tous ceux qui y consentent de devenir ses fils et ses filles , ouvrir chacune et chacun à la vérité d’un amour sans frontière et sans limite.
3) Il y a enfin l’annonce que la mission de Jésus passera par le rejet et la mort. Le mystère pascal est inséparable de celui de l’Incarnation. Si Dieu est venu chez nous, s’il a visité son peuple et scellé en Jésus les épousailles avec l’humanité, c’est pour nous libérer de nous-mêmes, de notre orgueil et de notre désespoir, de notre prétention à nous faire le centre de toute chose, et finalement de la fatalité du mal et de la mort. Dieu s’est invité chez nous pour nous inviter chez Lui ! Dieu a partagé notre vie pour nous faire partager la sienne !
En nous manifestant une proximité inouïe et en triomphant du tombeau, Jésus trace pour l’homme un chemin de lumière et d’espérance. Désormais nous savons et nous croyons que la vie n’est pas une cruelle absurdité, que l’amour n’est pas un rêve impossible, que la vie a vaincu la mort … Nous sommes formidablement aimés, désirés, attendus. Rien ni personne ne pourra jamais éteindre l’espérance qui s’est levée en Jésus; malgré tous les obstacles, toutes les difficultés, l’homme a un avenir : Dieu s’est manifesté pour que, du plus profond de sa liberté humaine, il choisisse de répondre à l’Amour et de désirer la Vie.

La fête de la Présentation de Jésus au temple appelle de notre part une triple attitude :
1) Une attitude d’émerveillement.
Pour apprécier à sa juste valeur le don que Dieu nous fait en Jésus, il faut à nouveau nous laisser surprendre par l’incroyable et retrouver cette capacité d’émerveillement que nos richesses, le matérialisme ambiant et la frénésie de consommation ont tendance à émousser. Nous n’aurons jamais fini de comprendre à quel point nous sommes aimés et jusqu’où Dieu est allé pour nous libérer. Le pire réside peut-être dans l’habitude, nous « savons » depuis longtemps, cela ne nous touche plus beaucoup, nous ne consentons plus à laisser vivre notre coeur d’enfant, un coeur aimant, pauvre et disponible qui sait accueillir et se réjouir du cadeau de la vie et de la présence de Dieu donnant sens, profondeur et cohérence à l’existence humaine.
2) Une attitude d’offrande.
Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, nous l’avons reçu ! Nous n’en sommes pas propriétaires, mais gestionnaires ! Il nous faut le « rendre » à Dieu dans l’action de grâce et la louange, aux autres dans la solidarité et le partage. Le baptême chrétien nous a fait « prêtres », c’est-à-dire hommes et femmes désireux « d’offrir leur vie en sacrifice saint capable de plaire à Dieu. » Parce que Dieu nous a tout donné, il attend une réponse radicale de notre part, il n’attend pas « quelque chose », il nous attend, il nous veut tout entiers au service de l’amour et de la vie.
3) Une attitude d’espérance.
Malgré toutes les incertitudes et toutes les épreuves qui affectent notre existence humaine, nous savons que notre vie a un sens, une signification et une direction. Nous venons de l’Amour, nous marchons vers un formidable rendez-vous d’amour et nous sommes sur terre pour apprendre à aimer. Cette espérance-là, nous en vivons et nous en témoignons en paroles et en actes car déjà nous voyons apparaître dans la grisaille des jours « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » où l’Amour sera définitivement vainqueur.

Mgr Christian Kratz est évêque auxiliaire de Strasbourg

La Présentation de Jésus, une fête qui vient de loin

1 février, 2011

du site: 

http://www.mariedenazareth.com/8064.0.html?&L=0

La Présentation de Jésus, une fête qui vient de loin

La fête du 2 février célèbre un évènement raconté par l’Evangile de saint Luc (Lc 2, 22-40).
Née à Jérusalem au 4ème siècle, la fête du 2 février fut introduite à Rome probablement sous le pontificat de Théodore (642-649), un pape né en Grèce dans une famille originaire de Jérusalem.
Attention, il n’y a pas de calendrier universel :
- à Jérusalem, nous avons, quarante jours après le 6 janvier (épiphanie), la Présentation ou Hypapante, le 14 février ;
- à Rome, nous avons, quarante jours après le 25 décembre, la Présentation ou purification de Marie, le 2 février.
A Rome, il y avait le 2 février le souvenir d’une procession pa?enne pour conjurer les fièvres à Rome, à cause de cela, la procession chrétienne eut un caractère pénitentiel, avec des vêtements violets. La procession romaine aura un double caractère, pénitentiel (couleur violacée) et de fête (cierges en honneur du Christ, « lumière pour éclairer les nations » Lc 2,32).
Jésus (à 8 jours) arrive dans le temple de Jérusalem.
Le temple était construit pour la présence de Dieu, et pour le pardon de Dieu. Voici que Jésus, qui est Dieu, le fils de Dieu incarné, y vient, renouvelant toute chose. C’est pourquoi on lit aussi le prophète Malachie (Ml 3, 1-4).
La Vierge Marie est importante dans cet évènement, puisque c’est elle qui porte l’enfant Jésus.
Exprimant la richesse de l’évènement, le nom de la fête a beaucoup varié, en voici six titres :
Le 40° jour.
La fête de la rencontre, « Hypapante », rencontre entre le Christ et son peuple, à Jérusalem, le peuple est représenté par Syméon et Anne. [1]
La fête de saint Syméon. [1]
La Présentation du Seigneur.
L’entrée du Seigneur au temple (Eglise syrienne).
La purification de Marie au temple. (Déjà dans la tradition Gélasienne [2] apparaît le titre de la fête « purification de sainte Marie », un titre qui persistera dans la liturgie romaine jusqu’en 1969.)
L’important est de comprendre que c’est une fête qui dépend de la fête de Noël.
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[1] cf.  L.DUCHESNE, Pape Serges I (687-701), Liber Pontificalis I, p. 376
[2] cf. A. CHAVASSE. Le sacramentaire gélasien (Vaticanus Reginemis 316). Toumai 1958. pp. 401-402
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F. Breynaert
Cf. Ignazio Calabuig, Il culto di Maria in occidente,
In Pontificio Istituto Liturgico sant’Anselmo. Scientia Liturgica,
sotto la direzione di A.J. CHUPUNGCO, vol V, Piemme 1998.

1 JANVIER – MARIE MÈRE DE DIEU

30 décembre, 2010

du site:

http://moinesdiocesains-aix.cef.fr/homelies/avent/quatrieme-semaine/172-dimanche/3757-la-maternite-divine-de-marie-mystere-de-grace-et-de-liberte-.html

1 JANVIER – MARIE MÈRE DE DIEU

(Quatrième dimanche d’Avent – B
Homélie du Frère Jean-Philippe REVEL))

Ou centre de la vie de Marie il y a sa maternité divine, au centre du mystère de Marie, au centre de notre foi, il y a la maternité divine de Marie. Et la liturgie syrienne dans un texte que nous lisions hier soir aux Vigiles de ce quatrième dimanche de l’Avent, s’exprime ainsi : « Entre le ciel et la terre qui étaient dans la joie, une Vierge et un Ange ont fait la paix. Gabriel a reçu un message de son Maître, et il est venu saluer Marie, disant : « Paix à toi, ô bienheureuse Marie, car ton Fils a ouvert une porte entre le Père et le monde. Par la maternité divine de Marie, la porte du Paradis qui avait été fermée par le péché de l’homme a été à nouveau ouverte. Le ciel et la terre, dans la joie, se sont réunis dans le sein de Marie, dont la liturgie nous dit : « ce sein qui était rempli du ciel », Dieu se fait homme : le Père donne son Fils au monde, le monde, par Marie, donne une chair humaine au Fils de Dieu. ».
Ce mystère de la maternité de Marie est un mystère de grâce, car si Marie donne vie, naissance à Jésus, sa maternité est une maternité virginale, c’est-à-dire : Marie, mère en toute vérité de Jésus est mère d’une ma mère unique, d’une manière qui est en dehors des lois normales de la nature. Marie qui vient de dire à l’ange : « Je ne connais point d’homme » a reçu cette réponse : « c’est l’Esprit Saint qui viendra sur toi, c’est Lui qui te couvrira de son ombre. » La maternité de Marie est une oeuvre de Dieu, ce n’est pas une oeuvre humaine. Le Christ n’est pas né de la volonté de l’homme, Il n’est pas né de la chair et du sang, mais de Dieu comme nous le proclamons dans le prologue de l’évangile de saint Jean, au matin de Noël : « Lui qui est né non de la chair et du sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ». C’est l’Esprit Saint qui a façonné l’Enfant dans le sein de Marie. Ce mystère est lourd de signification, non seulement pour Marie, mais pour l’Église, mais pour le monde, pour tous les temps. L’Enfant né dans le sein de Marie est l’œuvre de la grâce, c’est-à-dire l’œuvre gratuite de la bienveillance de Dieu, c’est Dieu Lui-même, personnellement, qui rend Marie féconde, qui fait de Marie une mère, qui accomplit en elle cette plénitude de sa vocation de femme, de femme par excellence en en faisant non seulement la mère de son enfant, mais la mère de l’Enfant de Dieu, du Fils de Dieu. Œuvre de la grâce qui a tout mené du début jusqu’à la fin, car rien, dans la maternité de Marie, ne peut s’expliquer à simples vues humaines ni à un niveau et à un raisonnement d’homme. La maternité de Marie est divine à la fois parce que le fruit de cette maternité est Dieu le Fils, et aussi parce que l’œuvre de cette maternité est réalisée par Dieu, l’Esprit Saint. Le Père envoie l’Esprit pour susciter, dans le sein de Marie, son propre Fils en chair d’homme.
Maternité divine de Marie, maternité de grâce. Mais cette oeuvre de la grâce, Dieu ne l’a pas faite à côté de Marie, à côté de notre nature humaine, en dehors du sein de Marie, en dehors de sa volonté propre. Marie a été appelée à participer pleinement, librement, totalement à cette oeuvre de grâce qui s’accomplit en elle, Marie est mère non seulement parce que Dieu façonne son Fils dans son sein, mais elle est mère parce qu’elle a voulu être mère parce qu’elle a dit : « qu’il me soit fait selon ta parole. Je suis la servante du Seigneur », humble servante certes, incapable par moi-même d’une oeuvre aussi extraordinaire, mais participant pleinement à cette oeuvre qui s’accomplit en moi et par moi. Dieu, par sa grâce, ne violente pas la liberté humaine, Dieu, par sa grâce, n’ajoute pas quelque chose qui viendrait de l’extérieur de notre liberté humaine. Il vient au cœur de la liberté de Marie, Il vient au cœur de la chair de Marie pour susciter en elle, avec elle, par elle, l’œuvre qu’Il accomplit par pure grâce Et c’est là que nous voyons comment en Marie se réalise d’une façon unique, mais en même temps d’une façon qui est typique, c’est-à-dire qui est normative, qui est comme une lumière pour notre propre vie comment se réalise l’union de la grâce toute puissante de Dieu avec l’humble, mais forte liberté de l’être humain. Dieu n’a pas pris Marie par surprise, Il ne l’a pas, en quelque sorte forcée, mais Il s’est offert à la liberté de Marie pour la vivifier, la transformer et l’amener au-delà de ce dont elle est capable par elle-même.
Et non seulement cette œuvre de grâce s’accomplit avec la pleine liberté de Marie, mais encore cette grâce de Dieu avait préalablement restauré radicalement cette liberté de Marie pour que son « Oui » soit plus total et plus parfait. Et c’est cela le sens de notre foi en l’Immaculée Conception de Marie. Quand l’ange salue Marie, Il vient lui annoncer cette grâce suprême que va être l’œuvre vivificatrice de l’Esprit Saint en son sein pour façonner en chair humaine le Fils de Dieu. Il vient Lui annoncer cette grâce, cette grâce des grâces, et Il la salue en Lui disant : « Toi qui est comblée de grâce », c’est-à-dire que la liberté humaine, la nature humaine de Marie, à laquelle s’adresse l’ange est déjà remplie de la grâce de Dieu. Et cette grâce de Dieu qui comble la nature humaine de Marie dès sa naissance n’est pas pour se substituer à cette nature humaine, à cette liberté, pour la conduire par force. Elle est au contraire, pour lui donner la plénitude de sa spontanéité, de sa capacité d’acquiescer, de coopérer à l’œuvre de Dieu. C’est parce que Marie est radicalement graciée qu’elle est totalement libre. Et le péché en nous n’est pas comme nous le croyons quelquefois la revendication de notre liberté contre une quelconque tyrannie que les commandements de Dieu exerceraient sur les capacités qui sont les nôtres de faire n’importe quoi. Le péché n’est donc pas en nous revendication d’une liberté frustrée, il est au contraire, aliénation de notre liberté, soumission de notre liberté à l’esclavage, il est destruction en nous de cette spontanéité de vivre, choix d’une force de pesanteur, de mort et d’usure. C’est la ruse du tentateur de nous faire croire que nous serons libres en faisant ce que bon nous semble. En réalité nous aliénons notre liberté parce que nous nous faisons les esclaves de ce qui n’est même pas nous, de ce qui n’est en tout cas pas la vérité profonde de nous-mêmes ce don libre, gratuit, glorieux et joyeux de nous -mêmes à l’appel qui nous est adressé.
Car être libre, c’est s’élancer sur le chemin de la vie, c’est sentir en soi le jaillissement profond de cette force de vie qui nous conduit vers la vraie vie, c’est-à-dire vers l’appel que Dieu nous adresse. C’est cela être libre, et non pas la possibilité de s’égarer à droite à gauche pour s’embourber dans je ne sais quel marécage qui va nous retenir, nous alourdir, nous paralyser progressivement. La liberté, c’est la liberté de l’oiseau qui vole dans le ciel, c’est la liberté d’une course éperdue vers le but. En préservant Marie dès sa conception, de toute attache au péché, de toute lourdeur et de tout endurcissement du péché, Dieu l’a rendue libre, Dieu l’a rendue plus légère, plus agile, plus capable de spontanéité et de réponse et de coopération à cette œuvre de grâce qui est œuvre de vie, et non pas œuvre de mutilation, non pas un carcan qui s’imposerait à nous. Marie, pleinement libre et libre par grâce, peut librement répondre à cet appel de l’ultime grâce qui Lui est donnée de devenir la mère du Fils de Dieu. Et ainsi, de bout en bout, toute la vie, tout le mystère de Marie est un mystère de grâce, c’est-à-dire de cette intention gratuite de Dieu qui n’est pas mesurée par nos mérites mais qui est le geste spontané du cœur de Dieu œuvre de grâce et en même temps oeuvre de la réponse aussi spontanée et aussi jaillissante du cœur de Marie libre parce que totalement sous la mouvance de la grâce de Dieu.
C’est parce que Marie dans sa nature, est ainsi rendue totalement transparente à la puissance vivi­fiante de Dieu, parce qu’elle est totalement offerte, librement offerte à cette grâce de Dieu, c’est pour cela qu’elle est le paradis nouveau. En elle est restaurée l’humanité telle que Dieu l’avait créée, telle que Dieu avait voulu, de ses mains, la façonner pour sa gloire et pour notre bonheur. Cette humanité qui s’est détournée de Dieu, qui s’est enfermée dans les limites de son péché, Dieu l’avait voulue pleine de joie, pleine de grâce. Et en Marie, le paradis nouveau est restauré. Et ce paradis, c’est précisément celui auquel nous sommes, nous aussi, appelés, celui vers lequel le Fils de Marie doit nous conduire en restaurant en nous ce qui a été abîmé, détruit. Et la fécondité de grâce qui s’est réalisé dans le sein de Marie doit se réaliser en chacun de nous. Si Marie a mis au monde le Fils de Dieu, c’est pour que le Fils de Dieu, à travers Marie, nous mette nous-mêmes de nouveau au monde, au monde nouveau, au monde éternel, dans le paradis nouveau. Nous sommes des êtres incomplets, mutilés, enchaînés, nous sommes des êtres qui ne sont pas complètement eux-mêmes, pas pleinement capables de l’exercice de leur liberté. Il faut que, par la grâce de Dieu, notre liberté . soit restaurée pour que nous puissions à nouveau, comme l’oiseau, voler à travers le ciel, courir vers le but qui nous est proposé, nous élancer vers cet appel de Dieu. Et pour cela, il faut que le Christ, vrai Dieu et vrai homme, Fils du Père et notre frère vienne par sa grâce fraternellement communicative, opérer la restauration de notre humanité. Et de même que Marie a donné le Fils de Dieu au monde, de même elle va donner chacun de nous au Père par l’œuvre de son Fils qui vient nous vivifier et nous restructurer.
C’est pourquoi le but de toute Révélation, le but de l’Incarnation rédemptrice du Christ, le but de toute notre vie chrétienne sous la mouvance du Christ, c’est de revenir davantage nous-mêmes, de redevenir pleinement ce que Dieu veut que nous soyons, c’est-à-dire pleinement libres par pure grâce afin de pouvoir, comme Marie, répondre, avec une spontanéité semblable à la sienne, à cet appel de la grâce de Dieu. Et cela s’opère chaque jour, car depuis notre baptême, jour après jour, la grâce de Dieu travaille en nous à cette restauration.
Frères et sœurs, en méditant ce mystère de la maternité de Marie, de cette coopération entre la créature libre et la grâce première du Créateur, nous méditons aussi sur l’appel qui nous est adressé, sur la vocation qui est la nôtre et dont Marie est non seulement l’exemplaire, mais dont elle est aussi la mère, car elle doit nous initier à ce jeu de la grâce et de la liberté, de l’acquiescement à la spontanéité de Dieu qui éveille notre propre spontanéité.
Que cette fête de Noël où Marie est ainsi au cœur du mystère, soit la fête de notre renouvellement, la fête pour chacun d’entre nous, d’une nouveauté réelle, d’une nouveauté de vie, d’une plus grande liberté dans la proximité de Dieu et la réponse à son appel.
AMEN

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