Archive pour la catégorie 'judaïsme'

La création

15 juin, 2011

du site:

http://www.rabbinat.qc.ca/

La création

-Au commencement, D’ieu avait créé le ciel et la terre. Or, la terre n’était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de D’ieu planait sur la face des eaux. D’ieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut. D’ieu considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres. D’ieu appela la lumière Jour, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il fut soir, il fut matin, un jour Bérèchit 1, 1-5.. -

Bérèchit est la première sidrade la Tora. La Tora s’ouvre sur le récit de la création du monde. Selon le Midrache Rabba rapporté par Rachi, il n’était point nécessaire de commencer la Tora par le récit de la création. Étant surtout le livre où sont édictées les règles et les lois du judaïsme, la Tora aurait dû débuter par la première loi Chémot 12, 2. : Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois; il sera pour vous le premier de l’année. Toutefois en relatant la création du monde, la Tora tient à présenter notre Souverain Roi auquel nous devons obéissance puisque c’est Lui l’auteur du monde et son Créateur.
Par ailleurs, s’appuyant sur le texte Téhillim 111, 6. : La puissance de ses hauts faits, il l’a révélée à son peuple le Midrache Tanhouma, affirme que l’intention du créateur était de prouver aux peuples qu’Israël ne les a nullement spoliés de leur terre mais c’est le Maître du monde qui, les ayant dépossédés de leur pays, l’a donné à Israël.
Cependant même si nous devions admettre avec le Tanhouma que l’intention de la Tora était de faire taire tout argument des nations contre Israël, une difficulté subsisterait. Car quand bien même ces peuples auraient confiance et foi absolues en D’ieu, il n’en demeure pas moins qu’une donation reste toujours une donation qu’on ne peut reprendre avec autant de facilité. Une donation est comme une vente, irrévocable et inaliénable.
Mais le Chélah ha-Qadoche, explique à propos du verset Dévarim 4, 39. : Reconnais à présent, et imprime-le dans ton coeur, que l’Ét’ernel seul est D’ieu, dans le ciel en haut comme ici-bas sur la terre, qu’il n’en est point d’autres!que l’intention du texte, n’étant pas de nous convaincre de l’unicité de D’ieu, chose que nous savions déjà par Dévarim 6, 4. : Écoute Israël, l’Ét’ernel notre D’ieu, l’Ét’ernel est un, consiste en fait à affirmer que la présence divine dans le monde est la présence par excellence qui maintient l’existence du monde. C’est ainsi que la présence divine donne la vie à tout ce qui existe comme dit le texte Néhèmya 9, 6. : Tu donnes la vie à tous les êtres.
Rambam, dira également dans le Guide des Égarés Guide des Égarés vol. I chap. 72., D’ieu est appelé vie des mondes car c’est Lui qui les fait vivre et, s’il retirait Sa Providence ne serait-ce qu’un instant, ce sera la fin du monde. En effet, lorsqu’un artisan crée un objet, l’objet créé continue d’exister indépendamment de son auteur, tandis que le monde, même une fois créé, continue à dépendre du D’ieu créateur.
Aussi pour cette raison le Tanhouma base-t-il toute sa preuve sur le texte : La puissance de ses hauts faits, il l’a révélée à son peuple pour nous signaler que la puissance que renferme chaque acte et chaque fait divins, D’ieu les révèle à son peuple. Dans une telle perspective qui fait du peuple d’Israël le partenaire, ou tout au moins l’interlocuteur privilégié du Créateur, la donation du pays de Kénaâne faite aux sept peuples ne pouvait en aucune manière être considérée définitive et inaliénable. Cette donation était provisoire, momentanée car la terre dépendait et continue à dépendre de la Providence qui s’applique à elle d’une manière particulière. Une donation fait que le donateur n’a plus de prétention sur l’objet donné duquel il se détache complètement et définitivement. Ce ne fut nullement le cas du pays de Kénaâne.
Le récit de la création a ceci de particulier c’est qu’il nous renseigne sur la raison principale qui avait motivé la création. Le Midrache Rabba, rapporté par Rachi, affirme :
À cause de la Tora appelée rèchite, tel qu’il est dit Michelè 8, 22. :
L’Ét’ernel me créa au début, rèchite, de son action et à cause d’Israël appelé aussi rèchite tel qu’il est dit Yirmiya 2, 3. : Israël est une chose sainte, appartenant à l’Ét’ernel, les prémices, rèchite, de sa récolte…… que le monde a été créé.
Pour que la création puisse se maintenir Israël doit s’engager à étudier la Tora et à réaliser toutes les mitswot, . Israël est donc le garant de la création. Ce qui confirme les paroles du Talmoud Âvoda Zara 3a et Chabbat 88a., que la création a été soumise à la condition expresse qu’Israël accomplisse la Torasinon le monde serait réduit à néant.
Au commencement, D’ieu avait créé le ciel et la terre.
Ce texte suscite quelques remarques. Ainsi, pour quelle raison la Toracommence-t-elle par Bèt, et non Alèf ?
Bérèchit,est à l’état construit, un génitif, autrement dit, au commencement de.. la Tora n’indique pas le nom qu’il complète. Comment donc comprendre l’emploi de cette forme?
Èl’ohim : plus tard Bérèchit 2, 4. le texte dira : l’Ét’ernel D’ieu, Pourquoi ce changement?
La Tora commence par Bèt, parce que le roi Chélomo, dans son livre Qohèlète, compare la Tora au soleil qui éclaire la terre à partir de trois directions, Est, Sud, Ouest; le Nord n’est jamais visité par le soleil. Tel le Bèt, limité dans trois directions, mais la quatrième, toujours ouverte, que seule la Tora arrive à fermer, ainsi quiconque veut contester la Tora, s’expose aux tentations et aux attaques du yètsèr ha-râ, appelé tséfoni, l’originaire du nord. Mais quiconque désire échapper à ces attaques, la Torasera là pour l’aider.
Les Pirqè de Rabbi Èliêzèr, et le Zohar, rapportent comment le Créateur avait écarté chacune des lettres de l’alphabet pour débuter la Tora, invoquant pour chacune la raison de son refus. Le choix s’étant arrêté sur la lettre Bèt, Alèf, avait marqué son mécontentement. D’ieu le console en le gratifiant du privilège d’être placé en tête du décalogue. Anokhi, commence, en effet, par Alèf. Mais le choix divin s’était porté sur Bèt parce qu’elle débute le mot Bérakha, bénédiction, alors que Alèf est le début de arour, malédiction. La création du monde se situe donc au niveau de la bénédiction.
Zéqènim mi-Baâlè ha-tosséfot, font remarquer que le terme bérèchit, est composé de six lettres rappelant les six jours de création. Le verset se compose de sept mots correspondant aux septjours de la semaine. Et le nombre total des lettres qui composent ce verset est de 28 faisant référence aux 28 jours du mois. Ce verset renferme six fois la lettre Alèf qui se lit Èlèf, millénaire, attirant l’attention sur la durée du monde de la création qui est de 6000 ans.
Au commencement de… ,le texte ne dit pas au commencement de quoi. C’est pourquoi le midrache rapporté par Rachi propose comme lecture du verset Bé = bichevil, à cause d’un rèchite, et rèchites’explique par Tora et Israël. En d’autres termes, à cause de la Tora et d’Israël, D’ieu créa..
Mais le Targoum Yérouchalmi Traduction araméenne de Jérusalem., traduit avec sagesse D’ieu créa… car le verset Téhillim III, 10. dit : rèchite, le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Ét’ernel.
Selon le Targoum, l’intention divine qui a présidé à la création est la sagesse autrement dit la crainte de l’Ét’ernel. Aussi pour le Zohar, l’anagramme de Bérèchit, est-il yéra Chabbat, crains le Chabbat. Et qui craint le Chabbat craint le Créateur. Le but de la création est donc que les créatures craignent l’Ét’ernel.
Èl’okim, Au début, D’ieu avait l’intention de créer le monde par la rigueur divine, middate ha-dine, mais comme il a vu que le monde ne pouvait tenir sur la justice stricte, il lui a associé la miséricorde, middate ha-rahamim, . Aussi le texte dira-t-il par la suite Bérèchit 2, 4. :
Telles sont les origines du ciel et de la terre, lorsqu’ils furent créés; à l’époque où l’Ét’ernel, miséricorde, D’ieu, justice, fit une terre et un ciel.
Toujours est-il impossible de penser qu’un changement ait pu intervenir au niveau de la volonté divine. Celle-ci a toujours voulu diriger son monde selon middate ha-dine qui continue d’ailleurs à s’appliquer aux tsaddiqim, en raison de leur aptitude à assumer à accepter la rigueur divine. S’agissant des réchaîm, incapables d’y faire face, le Créateur consent à lui adjoindre clémence et miséricorde. C’est pourquoi il a été donné au rachâ, la possibilité de s’amender et faire un repentir. Car si le monde était dirigé seulement par middate ha-dine, il n’y aurait pas eu de place aux réchaîm.
Ète ha-chamayim wé-ète ha-arèts:
Ces deux éléments ciel et terre ont été au début de la création. Pourtant chamayim, se décompose en èche, feu et mayim, eau! Pourquoi le texte ne donne-t-il pas d’information sur la création de ces deux éléments constitutifs des cieux?
Ète ha-chamayim,
Or ha-Hayim, réfutant l’explication de Bérèchit comme étant au commencement de la création du ciel et de la terre tente de montrer la grandeur du Créateur qui, par le premier verbe, la première parole Bérèchit, avait tout créé. En effet, le contraire serait impossible à comprendre étant difficilement en accord avec le texte. Car chamayim est déjà composé de Èche, feu, et mayim, eau, deux éléments qui n’étaient point jusqu’alors créés. Il cite à l’appui le texte du décalogue Chémot 20, 1. : Alors D’ieu prononça toutes ces paroles, c’est-à-dire, Il avait dit en une parole tous les dix commandements ce qu’aucune bouche ne peut exprimer. Tout ce que le Créateur avait l’intention de créer le fut à la première parole qui est Bérèchit.Aussi le ète, qui accompagne les cieux et la terre signifie ainsi que tout ce qu’ils renferment. Mais si D’ieu avait procédé à d’autres créations durant les jours suivants, ce fut surtout pour mettre de l’ordre dans son monde. Il en veut pour preuve le texte Bérèchit 2, 13. :
D’ieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu’en ce jour il se reposa de l’oeuvre entière qu’il avait créée [le jour de la création] et organisée [pendant les six jours].
Or ha-Hayim explique ainsi l’emploi de Bérèchit. Se basant sur le texte Téhillim 33, 6. : Par la parole de l’Ét’ernel les cieux se sont formés, par le souffle de sa bouche, toutes leurs milice, il se demande comment nos Maîtres peuvent-ils affirmer que les créatures célestes ont été créées au deuxième jour pour éviter à l’homme l’erreur de dire qu’elles ont contribué à la création du monde. Le texte stipule, en effet, qu’elles ont été créées par le souffle de sa bouche qui, lui, est antérieur et précède la parole. Mais Bérèchit dont le sens est aussi parole divineatteste que le Créateur a usé de la parole avant le souffle afin que les êtres célestes ne puissent pas dire qu’ils ont participé à la création. Au début, les cieux et la terre furent créés par la parole ce n’est qu’ensuite que furent créés les êtres célestes par le souffle qui précède normalement la parole.
Or, la terre n’était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de D’ieu planait sur la face des eaux.
La terre était solitude et chaos,
Quel besoin de nous renseigner sur ce que la terre était avant la création de la lumière?
À partir des six jours de la création, le monde n’a pas subi, il est vrai, de changement. Le soleil continue toujours à se lever à l’Est et se coucher à l’Ouest. Cette information devient nécessaire car si les réchaîmcontribuaient par leurs mauvaises actions à jeter le monde dans le chaos, ce ne sera nullement un changement ni une nouveauté. Ce sera seulement le retour du chaos originel. L’ordre de la Création ne sera maintenu que si Israël et les tsaddiqim consentent à jouer ce rôle par leur conduite et par l’étude de la Tora.

D’ieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut.

Et la lumière fut,

Pour quelle raison n’a-t-on pas dit et ce fut ainsi comme pour la plupart des choses créées? Dans ce texte il est écrit cinq fois le terme Or, et dans le texte traitant des luminaires, le quatrième jour, il est dit cinq fois Maor, . Pourquoi?
Rambane remarque, en effet, l’emploi de l’expression et la lumière fut au lieu de ce fut ainsi. L’expression ce fut ainsi suggère, dit-il, que la lumière initiale de la création est celle que nous avons en ce moment alors qu’elle n’a été en service que jusqu’au quatrième jour de la création, jour où furent créés les luminaires.
Rachi dit que cette lumière ne devait pas être au service des réchaîm, c’est pourquoi D’ieu l’avait mise en réserve pour la fin des temps.
C’est cette voie qu’emprunte, Maor Wa-Chèmèche. La Tora évite de préciser ce fut ainsi pour ne pas risquer de voir les réchaîm utiliser cette lumière destinée aux seuls tsaddiqim.
Ainsi pour cette raison trouvons-nous cinq fois le terme or, lumière, le premier jour et, parallèlement cinq fois le terme maor, luminaire, le quatrième jour pour préciser que la lumière qui est en service, celle produite par le soleil, la lune et les étoiles, n’est que le reflet de cette première lumière qui est gardée en réserve pour les tsaddiqim.
D’ieu considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres.
Il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres.
Cette information paraît de prime abord inutile puisque le jour sera le règne de la lumière et la nuit celui des ténèbres. Pourquoi alors l’avoir mentionnée?
Rachi explique qu’il n’est point convenable ni esthétique que la lumière et les ténèbres servent confusément.
Mais Sforno, souligne, tout en étant d’accord avec l’opinion de Rachi, que le jour et la nuit connaissent une distinction, pendant les quatre premiers jours, par la seule volonté du Créateur. Pendant ces quatres jours, la durée du jour et de la nuit a été marquée non par l’exercice du soleil et de la lune qui n’étaient pas en fonction, mais par la volonté divine.
D’ieu appela la lumière Jour, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il fut soir, il fut matin, un jour.
Yom èhad, un jour.
Pourquoi ne pas employer yom richone, premier jour, comme pour les autres jours où le nombre ordinal est employé?
En ce premier jour D’ieu était unique en son monde. Kéli Yaqar, souligne qu’il faut absolument affirmer l’unicité de D’ieu créateur du jour et de la nuit pour combattre les croyances manichéennes qui enseignent l’existence d’un dieu créateur de la lumière distinct du créateur des ténèbres, dieu du mal distinct du dieu du bien.
Pour nous, D’ieu est èhad, unique. Il ne saurait exister d’autres divinités. Au-delà du récit de la Création, la Tora vise de nous imprégner de l’existence de D’ieu et de Sa Providence. Aussi dans nos prières devons-nous mentionner le jour comme la nuit que D’ieu est le créateur à la fois du jour et de la nuit, de la lumière et des ténèbres.

L’Hébreu l’être de passage

6 juin, 2011

du site:

http://www.alliancefr.com/judaisme/cyberthora/haadad/hebreu.html

L’Hébreu l’être de passage
 
L’Éternel dit à Abraham : « Quitte ton pays, ta ville natale, la maison de père et vas vers le pays que je t’indiquerai. Et je ferai de toi un grand peuple, et Je te bénirai et J’agrandirai ton nom et sois bénédiction. Qui te bénira Je le bénirai, et qui te maudiras Je le maudirai, et seront bénies par toi toutes les familles de la terre».
 
L’histoire d’Israël est si longue et si riche qu’il est parfois difficile même pour deux membres de cette communauté d’être d’accord sur une définition commune de leur identité ; l’un annoncera par exemple, qu’il est Israélite et l’autre qu’il est Juif et tout aussi fier de l’être. Cette terminologie, quoi qu’en pense le quidam n’est jamais neutre, elle véhicule des visions du monde, des nuances dans la perception de sa foi, dans son rapport au monde. Le judaïsme même au sein de la mouvance orthodoxe véhicule différents courants qui possèdent leur caractéristiques cultuelles et leurs coutumes ancestrales. L’on comprendra pourquoi l’un des titres qui apparaît le plus souvent, sous différentes formes, lors des colloques organisés au sein de la communauté juive reste sans conteste celui de la définition identitaire. Sur quelle base l’exprimer ? À quelle science se fier ? La religion, l’histoire, la sociologie, la psychologie ?… »Deux juifs, trois opinions ! » exprime le dicton synagogal. Jamais une collectivité ne s’est autant interrogé sur elle-même. Face à ce questionnement, le retour aux sources est sans doute nécessaire, et pour l’homme de foi la réponse est dans le Livre. Si nous avons placé ces trois versets de la Genèse en exergue c’est qu’à nos yeux tout est dit dans le premier appel de Dieu à Abraham. Analyse. Dieu interpelle le premier Patriarche pour une marche ; non pas une errance ni une aventure vers l’inconnu, mais pour un déplacement vers une terre dont on ne sait rien encore, mais d’où le message divin pourra jaillir pour l’Humanité entière. En abandonnant la Mésopotamie, en franchissant l’Euphrate, le fils de Térah devient un Hébreu (Ivri), littéralement « le passant ». Ce nom désignera par la suite chaque descendant du personnage, Dieu lui-même sera désigné par Moïse « le Dieu des Hébreux ». (ref) Les commentateurs traditionnels sensibles à la morphologie des versets s’étonnent de l’ordre des mots du premier verset cité, l’écriture n’aurait-elle pas dû être inversée ? On quitte d’abord sa maison, puis sa ville, puis son pays ? En fait, il ne s’agit pas d’un déplacement géographique mais d’un déplacement psychologique et spirituel. Abraham doit abandonner des valeurs nationales, puis locales, puis familiales qui étaient toutes imprégnées d’idolâtrie et de violence. Ce voyage fera de notre héros un « Hébreu », littéralement un passant, franchissant l’Euphrate pour la terre promise. Mais par delà ce déplacement géographique, se dessine un autre mouvement plus intérieur, plus intime qui touche le cur même de la foi. Par ce passage originel, Abraham quitte l’idolâtrie, le culte des forces de la nature, pour se mettre au service de l’Unique, créateur des Cieux et de la terre. Les noms qui permettent aux hommes de se rassembler, de se reconnaître, ont souvent besoin de se référer au stable. Une identité nationale, une fédération, une association sportive se doivent d’être rassurantes pour ceux qui la compose. L’Hébreu n’entend dans son nom aucune stabilité, il se sent plutôt entre deux rives. Peut-être parce qu’on n’est jamais totalement Hébreux mais qu’on le devient, parce qu’on n’est jamais homme mais qu’on le devient aussi (oserai-je proposer à mon frère chrétien la même réflexion ?) La religion comme la vérité est toujours dans la fragilité. Les intégrismes politiques ou religieux ont oublié la leçon eux qui affirment être sur de leur fait. Le croyant s’alimente d’une foi certaine, mais pour se rendre compte qu’il est entre deux bords. La mézouza est posée sur le montant d’une porte, le lieu de passage de deux mondes, celui de l’intimité et celui de la vie économique. Abraham ne se reconnaissait ni comme israélite, ni comme juif, mais comme Hébreu. S’il est incontestable que chaque monothéisme issu de ce personnage le dépeint à la lueur de sa propre foi, il existe dans dans cette dimension hébraïque une portée qui devrait unir (sans uniformiser) nos consciences religieuses. Être monothéiste c’est d’abord passer de l’autre côté, refuser de s’asseoir sur des situations toutes faites. La condition hébraïque se veut condition de fragilité, non pour disparaître, mais au contraire pour se consolider et mieux perdurer, la force d’un système s’affirme dans le centre de gravité qui est le lieu du passage, c’est dans l’espace de passage, la porte, que l’homme pieux place la mézouza, ce petit boîtier qui contient la proclamation de l’unité divine.
Le passage est toujours un lieu de fragilité car l’on quitte une rivr pour une autre.Le communisme tombe un nouveau système naït, notre société passe d’un mode tradiotionnel
 

Les sources juives du Notre Père

12 avril, 2011

du site:

http://www.portstnicolas.net/Les-sources-juives-du-Notre-Pere.html

Les sources juives du Notre Père

Derrière chaque invocation du Notre Père, apparaissent des expressions de prières juives. En voici quelques-unes, dont on pourra mesurer la richesse. Elles sont tirées du Cahier Evangile n°68, Notre Père. Ces formules anciennes nous invitent à découvrir et à goûter un sens nouveau de ces mots trop communs.

Notre Père qui es aux cieux

Fais-nous revenir, notre Père, à ta Torah… Pardonne-nous, notre Père…
(5ème et 6ème bénédictions);

Tu as eu pitié de nous, notre Père, notre Roi…
Notre Père, Père de miséricorde, le Miséricordieux, aie pitié de nous !
(2ème prière avant le Shema : « Ahavah rabbah »).

Que les prières et supplications de tout Israël soient accueillies par leur Père qui est aux cieux
(Qaddish).

Que ton Nom soit sanctifié

Tu es Saint, et ton Nom es saint, et les saints chaque jour te loueront. Béni es-tu, Seigneur, le Dieu saint ! Nous sanctifierons ton Nom dans le monde, comme on le sanctifie dans les hauteurs célestes
(3ème bénédiction).

Que soit magnifié et sanctifié son grand Nom dans le monde qu’il a créé selon sa volonté
(Qaddish).

Que ton Règne vienne

Qu’il établisse son règne de votre vivant, et de vos jours et du vivant de toute la maison d’Israël, bientôt et dans un temps proche
(Qaddish).

De ton Lieu, notre Roi, resplendis et règne sur nous, car nous attendons que tu règnes à Sion
(3ème bénédiction du Shabbat.).

Rétablis nos Juges. . . et règne sur nous, Toi seul Seigneur, avec amour et miséricorde… Béni es-tu, Seigneur, Roi, qui aime la justice et le droit
(llème bénédiction).

Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel

Telle puisse être ta volonté, Seigneur… de guider nos pas en ta Torah et de nous attacher à tes commandements
(Prière du matin).

Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui

Tu nourris les vivants par amour, tu ressuscites les morts par grande miséricorde, tu soutiens ceux qui tombent, tu guéris les malades et délivres les captifs. Qui est comme toi, Maître des puissances ?
(2ème bénédiction).

Bénis pour nous, Seigneur notre Dieu, cette année et toutes ses récoltes, pour le bien. Rassasie-nous de ta bonté
(9ème bénédiction).

Et remets-nous nos dettes comme nous avons remis à nos débiteurs

Pardonne-nous, notre Père, car nous avons péché; fais-nous grâce, notre Roi, car nous avons failli, car tu es celui qui fait grâce et pardonne. Béni es-tu, Seigneur, qui fais grâce et multiplie le pardon
(6ème bénédiction).

Pardonne-nous nos péchés comme nous les pardonnons à tous ceux qui nous on fait souffrir
(Liturgie du Yom Kippour).

Ne nous fais pas entrer en tentation

Ne nous livre pas au pouvoir du péché, de la transgression, de la faute, de la tentation ni de la honte. Ne laisse pas dominer en nous le penchant du mal.
(Prière du matin).

Délivre-nous du mal

Vois notre misère et mène notre combat. Délivre-nous sans tarder à cause de ton Nom, car tu es le Libérateur puissant. Béni es-tu, Seigneur, Libérateur d’Israël
(7ème bénédiction).

Citons encore deux autres prières anciennes où Dieu est invoqué comme Père d’Israël. Dans ces prières de la liturgie synagogale donc communautaire et non individuelle, Dieu est nommé « roi » et « père » :

Notre Père ! notre Roi !
A cause de nos pères qui ont eu confiance en toi et à qui tu as enseigné les lois de la vie, aie pitié de nous et enseigne-nous. Notre Père ! Père de miséricorde, le Miséricordieux ! Aie pitié de nous !
(Prière Ahavah rabba, antérieure à l’époque du Christ.)

Notre Père ! notre Roi !
Nous n’avons pas d’autre Roi que toi, notre Père, notre Roi, à cause de toi-même, aie pitié de nous.
(Invocation de la litanie pour le Nouvel An, 1er siècle de l’ère chrétienne.)

Ainsi, nous pouvons constater que tous les éléments du Notre Père se retrouvent dans les prières juives, certes légèrement postérieures à l’époque de Jésus. Prière juive devenue aussi chrétienne, elle permet aux juifs comme aux chrétiens de retrouver leurs racines communes.

Mais certains termes de cette prière ont pris un sens différent dans chacune de deux traditions. Par exemple, I’expression « I’avènement du Règne de Dieu » a perdu pour les chrétiens toute la coloration qu’elle pouvait avoir pour le peuple juif, dispersé en exil, sous la domination étrangère.

Shalom Aleichem: Les anges de tous les jours (Écrit par Rabbi Chaim Steinmetz )

4 mars, 2011

du site:

http://www.thefoundationstone.org/fr/shabat/themes/2019-shalomaleichemeverydayangels.html

Shalom Aleichem: Les anges de tous les jours 
 
Écrit par Rabbi Chaim Steinmetz 
 
Anges de tous les jours: Qu’est-ce qu’un ange? Mentionné dans toute la littérature juive de la Bible en avant, l’existence des anges est à la fois universellement acceptée et vaguement compris.
Tapi dans l’au-delà entre le ciel et la terre, la nature précise des anges fait l’objet d’une bonne dose de controverse. Sont-ils des êtres indépendants, ou les manifestations de Dieu? Ont-ils une image physique? Peuvent-ils choisir leurs actions, et peut-être même le péché? Sont-ils jaloux des êtres humains? Est-il acceptable pour prier pour les anges?
Beaucoup de ces questions sont approfondies dans le cadre des débats entre les mystiques et des rationalistes, des débats qui sont territoire familier à quiconque a étudié la philosophie médiévale juive. D’un côté, il ya des philosophes qui réduisent la nature des anges au minimum philosophique, car une représentation plus forte des anges serait une menace pour le monothéisme pur. Pour les rationalistes, les anges, comme des êtres qui peuvent être prié et peut intercéder pour l’homme, en contradiction avec l’idée que la Bible souligne que «l’Eternel est Dieu dans le ciel au-dessus, et bas sur la terre: il n’y a point d’autre. » (Deut. 4:40). D’autre part, des mystiques vois des anges comme un élément d’un être spirituel variée et complexe du monde qui habite l’espace entre Dieu et l’homme au-dessus-dessous; anges mais d’une multitude de créatures spirituelles dans les quatre mondes qui s’étendent de Dieu à l’intégrité physique monde. La nature spécifique des anges est vague, un sujet qui est débattu et discutable.
Le mot hébreu pour Angel est ambigu. Le mot employé pour Angel, « Malach », signifie littéralement « messager », le mot «Malach» peut désigner aussi bien au jeune homme transporter un paquet à vélo d’un bureau du centre-ville à l’autre, ou l’esprit ailé porteur d’un message de Dieu à l’homme. En effet, à plusieurs reprises dans le récit biblique, les commentaires ne savez pas si le mot «Malach » se réfère à un ange, ou tout simplement une chair et de sang Messenger! Je dirais que cette ambiguïté n’est pas une coïncidence, la Torah délibérément choisi de quitter l’identité des anges sombres, pour donner une leçon importante. La Torah veut nous faire changer notre regard, et au lieu de chercher à ailes anges au-dessus, ouvrir les yeux sur les anges tous les jours ci-dessous.
Afin de trouver des « anges tous les jours», il faut apprécier le fait que des clins d’?il de Dieu à l’homme de temps à autre. « Dieu a de nombreux messagers », et parfois le message est pour nous. En effet, certains des rabbins du Talmud voulait l’entendre aux écoliers de mémorisation de la Bible, certains que le verset de l’enfant a été récitant contenait un message caché. Et dans la vie quotidienne, il ya des anges tous les jours, sur une mission divine pour nous rendre plus forts en nous encourageant, nous protéger, et même la lutte avec nous.
Parfois, même les rationalistes comme moi peut sentir la présence des anges. Ma femme Lisa et j’ai eu du mal à avoir des enfants en la troisième année de notre mariage. Un vendredi soir, après une longue semaine, nous avons choisi de dîner seul à la maison. Comme nous faisions Kiddouch, nous avons entendu frapper à la porte. Dehors, c’était un jeune homme hassidique avec sa femme très enceinte. Ils avaient été le moteur de Crown Heights à Monsey, mais est resté coincé dans le trafic et a dû sortir de la route avant Shabbat a commencé. Après avoir trouvé le chemin de la synagogue de la réforme, ils sont tombés sur le rabbin conservateur, qui a sagement les a dirigés vers notre maison, la maison du rabbin orthodoxe, plus d’un mile de distance. (Je suppose que la mitsva de personnes accueillantes apporte tous les Juifs.). Nous n’avions pas préparé pour les invités, mais a réussi à mettre à l’aise, et nous avons partagé notre maison et notre nourriture avec nos visiteurs inattendus. Lisa et je me sentais comme si la prise en invités de cette semaine était notre obligation particulière: après tout, que le Chabbat est la Parasha de Vayera, où Abraham et Sarah hospitalité exceptionnelle de trois étrangers qui viennent en leur tente.
Or, il s’avère que les trois étrangers qui visitent Abraham et Sarah sont en fait des anges. Il s’avère aussi qu’ils viennent de dire au vieux couple qu’ils vont enfin avoir un enfant.
Abraham et Sarah ont un fils un an plus tard. Et, comme il s’avère, après avoir invité dans nos invités inattendus enceintes, Lisa et j’ai eu des jumeaux dix mois plus tard.
Cette jeune mari et femme ne sont pas des anges, mais il ne fait aucun doute dans notre esprit qu’ils ont été Malachim, messagers de Dieu. Ils sont venus portant la bonne nouvelle, et le message qu’il est important non seulement pour remplir nos foyers avec des enfants, mais aussi d’ouvrir nos maisons d’hôtes.
Ils ont été tous les jours anges portant un message d’extraordinaire. Chaim Steinmetz rabbin

pour la signification de Menorah un lien…

27 janvier, 2011

http://www.holidayinisrael.com/ViewPage.asp?lid=4&pid=289

La bénédiction de Dieu: Un peuple sur lequel peut reposer la bénédiction de Dieu (Nom. 1-6 : 21) [ pour le 27 janvier: Journé de la memoire]

26 janvier, 2011

du site: 

http://www.bible-notes.org/article-796-La-benediction-de-Dieu.html#un peuple

La bénédiction de Dieu

Un peuple sur lequel peut reposer la bénédiction de Dieu (Nom. 1-6 : 21)
 
La filiation et le combat par la prière (Nom. 1)
                        Les fils d’Israël constituaient un peuple de combattants. Pour chaque tribu est répétée l’expression : « tous ceux qui étaient propres au service militaire ». Ensuite chacun devait déclarer sa filiation. On remarque d’abord qu’il y a « toute l’assemblée » (v. 2), puis que « chacun » (v. 18) devait déclarer sa filiation. La généalogie juive était capitale pour faire partie du peuple de Dieu 
                        Et pour nous, chrétiens ? Si nous cherchons notre généalogie, aussi loin qu’elle remonte, elle aboutira toujours à une souche ruinée qui nous amènera à dire comme David : « J’ai été enfanté dans l’iniquité » (Ps. 51 : 5). Notre généalogie, maintenant, est établie dans le premier chapitre de l’évangile de Jean 1 : 12 : « A tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire ceux qui croient en son nom – qui sont nés non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (v. 12). Né de Dieu, enfant par la foi en Jésus Christ, voilà comment le croyant peut prouver sa généalogie, confesser le Seigneur : « Si, de ta bouche, tu reconnais Jésus comme Seigneur, et que tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Rom. 10 : 9)
                        Si nous sommes des enfants de Dieu, nous sommes des combattants ; ce n’est pas évidemment à la manière des hommes, d’une manière charnelle. Epaphras combattait « par ses prières » (Col. 4 : 12). Si quelqu’un ne prie pas, on peut douter qu’il soit un enfant de Dieu. Il est dit de Saul, dès sa conversion : « Voici, il prie » (Act. 9 : 12). Amis croyants, nous avons le privilège de prier en famille et en assemblée : « l’assemblée faisait d’instantes prières à Dieu » pour Pierre (Act. 12 : 5). Le service de la prière précède tous les autres services. C’est pour cette raison que les réunions de prière ont une importance capitale ; elles précèdent moralement même la réunion de culte et la réunion d’édification. On demande à Dieu pour pouvoir apporter et être en mesure de recevoir.
 
            Les bannières et le témoignage (Nom. 2)
                        « Les fils d’Israël camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères ; ils camperont autour de la tente d’assignation, à distance, vis-à-vis » (v. 2).
                        Il y avait trois tribus à l’orient sous la bannière du camp de Juda, trois vers le midi sous la bannière de Ruben, trois vers l’occident sous la bannière d’Ephraïm, trois sous la bannière de Dan vers le Nord. Au centre se trouvait la tente d’assignation (v. 17). C’était aussi l’ordre de marche, d’abord six tribus, puis les lévites qui avaient la charge des éléments du tabernacle, et enfin les 6 autres tribus.
                        Chacun restait près de sa bannière. Si l’on fait une application pour nous croyants qui nous rassemblons autour du Seigneur, chaque rassemblement est en quelque sorte un témoignage à sa bannière. On ne choisissait pas le camp où l’on voulait aller : celui qui était de la tribu de Juda ne pouvait pas aller sous la bannière du camp de Ruben. On ne choisit pas non plus son assemblée, on est là où Dieu nous a placés avec toutes les joies et les peines. L’ordre pour chaque tribu était très précis. On ne s’en va pas n’importe où ! On ne va pas vers une autre tribu. La bannière, le témoignage est là et on se soumet à la volonté du Seigneur.
                        Un témoignage était rendu par chaque tribu. Nous dirions aujourd’hui, c’est un témoignage de chaque assemblée, car chaque rassemblement réalisé au nom du Seigneur n’est qu’une faible expression de l’Eglise. Une bannière a été donnée à chaque assemblée afin qu’elle la déploie pour le nom de Christ (Ps. 20 : 5). C’est le premier service après la prière.
Il y a donc un témoignage que l’assemblée est appelée à rendre : « Vous êtes manifestés comme la lettre de Christ », dit Paul aux Corinthiens ; cette lettre est « connue et lue par tous les hommes » (2 Cor. 3 : 2-3). L’Assemblée est laissée sur la terre pour remplacer Christ, pour manifester les caractères de Christ.
 
            Le service des lévites (Nom. 3)
                        Les lévites remplaçaient les premiers-nés qui avaient été épargnés lors du jugement de l’ange destructeur. On relève ces expressions : « afin qu’ils servent » (v. 6), « au service de toute l’assemblée » (v. 7). « Tu donneras les lévites à Aaron », dit l’Eternel à Moïse. Quel bonheur d’avoir été donné au Seigneur Jésus pour le servir, en toute humilité, avec crainte, mais avec joie et de tout son coeur.
                        Ils étaient donnés au Seigneur pour servir toute l’assemblée. On retrouve les quatre points cardinaux qui étaient mentionnés dans la disposition des tentes des fils de Levi (témoignage en direction du monde) : Moïse, Aaron et ses fils au levant, les Guershonites au couchant, les Kéhatites au midi et les Merarites au Nord.
                        Les lévites avaient à s’occuper du tabernacle et chacune des trois familles avait une fonction particulière : les Kéhatites s’occupaient des éléments intérieurs, les Merarites des éléments solides et les Guershonites des éléments textiles du tabernacle.
                        Les Kéhatites portaient à l’épaule les objets précieux du sanctuaire ; ainsi étaient soigneusement gardées les gloires de Christ. Il y a un ministère donné du Seigneur pour nous faire découvrir dans toute la Parole les gloires du Seigneur ; nous avons plus que jamais à veiller scrupuleusement à ce qu’elles soient gardées, alors qu’on entend dans la chrétienté tant de blasphèmes sur la personne glorieuse du Seigneur Jésus. Pour cela il faut sonder les Ecritures qui rendent témoignage de Lui (Jean 5 : 39).
                        Les Mérarites portaient la structure solide du tabernacle (les ais, les barres, les bases…). Les saints ont besoin d’un enseignement afin d’être « enracinés et édifiés » en Christ, « affermis dans la foi » (Col. 2 : 7) ; ils ont besoin de connaître quel est le fondement de l’assemblée, afin qu’ils ne soient pas « ballottés et emportés çà et là à tout vent de doctrine » (Eph. 4 : 14). De nos jours ces enseignements sont plus nécessaires que jamais.
                        Les Guershonites portaient la partie textile du tabernacle : c’est le ministère qui tend à former les saints afin qu’ils reflètent Christ dans la vie pratique de chaque jour. Les tapis très riches qui couvraient le tabernacle (Ex. 26) symbolisent des caractères de Christ.
                        C’est Dieu qui a donné les dons. Le Seigneur est « monté en haut » et « a fait des dons aux hommes » (Eph. 4 : 8). Dans la description du service des lévites, il est parlé du nord, du midi, de l’orient, de l’occident : les dons sont pour toute l’assemblée. Le don qu’un serviteur a reçu peut être employé dans tous les rassemblements, là où l’autorité du Seigneur est reconnue ; rappelons que l’ancien ou le serviteur ont en revanche une charge locale. La bonté du Seigneur a donné ces dons pour que l’assemblée soit nourrie, fortifiée, édifiée. L’évangile que Paul a annoncé dans les Actes est la base de l’évangile. L’épître aux Romains nous donne ensuite un enseignement fondamental complet quant à la délivrance de l’homme. Cette épître pourrait se résumer en 3 mots : Dieu pour nous (justification), Dieu en nous (sanctification), Dieu par nous (consécration).  Et pour ce qui concerne la marche de l’assemblée, il y a l’enseignement des épîtres, aux Corinthiens et à Timothée en particulier. Le peuple de Dieu a besoin d’être fondé et affermi dans la vérité. Mais c’est toujours en vue de la gloire de Christ, et afin qu’il soit vu dans les siens, comme le montre le service des Guershonites.
                        Sachons nous encourager, si nous avons reçu quelque chose du Seigneur, à avoir à coeur, en toute humilité, à en faire part à ses frères. Il y a tellement de rassemblements en tout petit nombre et qui ont besoin d’être nourris, encouragés. Pourquoi y a-t-il tellement de ruine ? N’est-ce pas parce qu’on est devenu égoïste, replié sur soi-même dans une vie terrestre confortable, au lieu d’avoir à coeur tous ces rassemblements… Que le Seigneur produise plus de dévouement ! C’est Lui qui appelle et qui forme ; il ne s’agit pas de développer de grandes connaissances, mais d’apporter de sa part ce qui peut encourager et affermir les siens.
 
            Le transport de l’arche (Nom. 4)
                        Pendant les traites du désert, les lévites portaient les éléments du Tabernacle. Nous avons à manifester dans ce monde les gloires de Christ. Il fallait enlever auparavant les cendres et couvrir l’autel d’un drap de pourpre ; c’est le souvenir de la mort du Seigneur durant le voyage. « Vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne », dit l’apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor. 11 : 26). Quel privilège d’entourer le Seigneur, de voir les « signes » sur la table !
                        Remarquons cette expression : « la charge de ce qu’ils auront à porter » (Nom. 4 : 31). Cela demandait de grands exercices. Faire « l’acquit de la charge » que Dieu nous a confiée (Mal. 3 :14) a une grande signification. Les Mérarites avaient reçu des chariots, mais quand il s’agissait des gloires de Christ, il n’y avait pas de chariot : il fallait porter sur l’épaule. David a voulu faire transporter l’arche sur un chariot neuf, mais il y a eu un mort, car il ne l’avait pas ramenée selon l’ordonnance (2 Sam. 6 : 3-7). Nous « rendons culte par l’Esprit de Dieu » ; nous « n’avons pas confiance en la chair » (Phil. 3 : 3). Il n’y a pas de place pour les moyens humains ; nous n’avons pas besoin de « chariot ». C’est par l’Esprit Saint que nous nous tenons dans la présence de Dieu.
 
               L’exclusion du lépreux (Nom. 5)
                        Ce chapitre présente la « sanctification » du peuple de Dieu. Pour qu’il y ait cette bénédiction de l’Eternel (6 : 22-27), il fallait juger le mal. Si un rassemblement ne veut pas juger le mal, ne veut pas s’en occuper, il perd complètement son caractère d’assemblée de Dieu. Mettre dehors le lépreux était une responsabilité collective.
 
            La loi du nazaréen (Nom. 6 : 1-21)
                        Le nazaréen ne devait pas boire de vin, ni  se couper les cheveux, ni toucher un mort ; ce sont des caractéristiques inverses de celles de l’homme naturel qui est sociable, indépendant et pécheur.
                        Le nazaréat, c’est ce qu’aurait dû réaliser l’Eglise, séparée pour Dieu. Malheureusement le témoignage de ce qui porte le nom de chrétien dans le monde est bien triste. La chrétienté n’est pas séparée du monde ; elle lui est unie, elle s’est associée avec le monde. L’image de Samson nous aide à comprendre cela. Il était nazaréen dès sa jeunesse ; puis il a aimé les femmes et, à la fin, il est devenu esclave du monde. Il a eu les yeux crevés ; l’Eglise professante est devenue aveugle et ne sait plus ce que c’est que la séparation du monde. Samson a été enchaîné et la chrétienté est liée au monde. Il y a cependant des croyants au milieu d’elle. Quand le Seigneur viendra, ce sera comme avec Samson : Il va « secouer » la maison, et les vrais croyants qui sont dans cette chrétienté formaliste seront enlevés, car « le Seigneur connaît ceux qui sont à lui » (2 Tim. 2 : 19). Que le Seigneur nous aide à avoir cette séparation pour Dieu, cette consécration.
                        Revenons à cette bénédiction finale sur les fils d’Israël (6 : 22-27). Les chapitres précédents nous ont aidés à comprendre pourquoi Dieu a prononcé une telle bénédiction, en présentant ce qui caractérisait ce peuple, où chacun se trouvait à la place voulue par Dieu :
                             – des combattants – c’est à dire un peuple qui prie.
                             – des hommes groupés sous la bannière divine – placés sous la bannière de l’amour, ils n’ont pas honte du nom de Christ.
                             – des hommes « nourris » par le service des Kéhatites, des Mérarites, des Guershonites.
                             – un peuple dans lequel le mal est jugé.
                             – un peuple consacré à son Dieu.
 
                        Que le Seigneur nous accorde de pouvoir goûter quelque chose de ce que nous trouvons dans ces premiers chapitres. Maintenant, ce n’est plus comme sous la loi : Si tu es fidèle, Dieu te bénira. Mais qu’Il nous donne de pouvoir jouir de toutes les bénédictions qu’Il a en réserve pour nous !

Origines de Hanoucca

9 décembre, 2010

du site:

http://ritesjudaisme.suite101.fr/article.cfm/hanoucca-la-fete-des-lumieres-dans-le-judaisme#ixzz17dfvZhUO

Origines de Hanoucca

Fête joyeuse d’institution rabbinique, Hannouca, ou « Hag HaHanoukka » en hébreu, marque la victoire militaire des Maccabées contre le pouvoir séleucide et les persécutions menées contre la pratique du culte et des rites.
Le prêtre juif Mattathias , son fils Juda et ses frères, conduisent cette révolte des Juifs de Judée au IIe siècle avant Jésus-Christ contre le roi gréco-syrien Antiochus. Ce dernier interdit l’étude de la Torah, la pratique de la circoncision et la célébration du Chabbat. Tout est mis en œuvre pour une hellénisation massive.
Après 3 années de lutte, ils réussissent à chasser les Syriens de Jérusalem mais ne retrouveront leur indépendance que vingt ans plus tard.
Le sionisme donne à cet épisode de l’histoire une dimension nouvelle : le siège de Massada devient le symbole du courage et de la résistance juive.
Il est d’usage d’utiliser des mèches de laine et de l’huile d’olive, en souvenir du Temple de Jérusalem. Les lumières doivent briller au moins une demi-heure avant la tombée de la nuit.
Cette tradition fait référence à l’épisode miraculeux relatant la découverte d’une petite fiole d’huile dans les ruines du Temple de Jérusalem en l’an 164 avant J.-C.. Le contenu de cette fiole aurait permis aux prêtres de maintenir la lumière allumée durant 8 jours alors qu’il ne restait d’huile que pour un seul.

La symbolique des bougies

Première bougie : la Hanoukia
Deuxième bougie : la lumière
Troisième bougie : le miracle
Quatrième bougie : Shabath
Cinquième bougie : l’héroïsme
Sixième bougie : la langue hébraïque
Septième bougie : la solidarité juive
Huitième bougie : la paix

Traditions de Hanoucca, aliments et coutumes
Il est d’usage de consommer des friandises à base d’huile d’olive mais d’autres traditions de provenances diverses ont émergé et perdurent, dont certaines ont été détournées : on offre aux enfants des toupies à 4 faces revêtues d’initiales hébraïques qui signifient « cela fut un grand miracle », ainsi que des pièces de monnaie.
Cette coutume est issue des communautés juives de Pologne au XVIIe siècle, et a été reconvertie aujourd’hui en distribution de cadeaux suivant les communautés.
En référence à l’épisode miraculeux de la fiole d’huile du Temple, on consomme des plats frits dans l’huile d’olive, comme les latkes (beignets de pommes de terre), ainsi que des beignets fourrés de confiture. Pour découvrir quelques recettes de Hanoucca, cliquer sur ce lien.

JÉRUSALEM & RELIGIONS : LES « HANOUKIOT BRILLENT DE MILLE FEUX »

4 décembre, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-26287?l=french

JÉRUSALEM & RELIGIONS : LES « HANOUKIOT BRILLENT DE MILLE FEUX »

Fête des Lumières, du 2 au 9 décembre 2010

ROME, Jeudi 2 décembre 2010 (ZENIT.org) – Les « hanoukiot brillent de mille feux » titre « Jérusalem & Religions » qui présente, sous la plume de Judith Meyer, une exposition de « l’exceptionnelle collection des « hanoukiot » du Musée d’Israël »
La fête juive de « Hanouka » commence en effet aujourd’hui, 2 décembre et dure jusqu’au 9 décembre. Elle est aussi appelée la « Fête des lumières ».
« Pendant huit jours, chaque soir, chaque foyer juif allume une bougie de plus sur une « hanoukia », un chandelier à huit branches, commémorant ainsi le miracle de « Hanouka ». « Hanouka » commémore la purification et la nouvelle dédicace de l’autel du Temple de Jérusalem, après sa profanation par les grecs, à l’époque des Maccabées. Or, selon la tradition juive, durant la purification du Temple, un miracle eut lieu : la quantité d’huile d’une journée brûla durant huit jours, raison pour laquelle la fête dure huit jours. L’allumage de la « hanoukia » étant l’élément dominant de cette fête, « Jérusalem et Religions » a décidé de vous emmener à leur découverte au Musée d’Israël où une salle entière leur est consacrée.
« Chaque hanoukia apparaît comme un joyau. Dans la grande salle consacrée à la fête de Hanouka au musée d’Israël de Jérusalem, trois murs sont tapissés de plus d’une centaine de hanoukiot, petites ou grandes, sobres ou ciselées, argentées ou dorées, présentées dans des vitrines de verre tout spécialement éclairées. L’effet est magique. La richesse artistique de chaque hanoukia est ainsi merveilleusement mise en valeur. Cette présentation dans des « fenêtres » sur mesure, grandes ou petites, carrées ou rectangulaires, verticales ou horizontales, est là pour rappeler que « lorsqu’on allume les bougies de la fête, les hanoukiot sont posées devant une fenêtre afin que le miracle de Hanouka soit connu du monde entier », souligne Haya Benyamin, commissaire d’exposition au sein du département Judaïca du Musée d’Israël et qui a été en charge de la nouvelle muséographie de cette salle dans le cadre de la rénovation du Musée d’Israël qui a rouvert ses portes en juillet 2010 (voir à ce sujet :
http://www.jerusalem-religions.net/…).
« Afin de mieux souligner la dimension artistique des hanoukiot, Benyamin a banni le système classique d’étiquetage. Les données historiques sur chacun de ces précieux objets figurent sur cinq écrans tactiles incrustés dans le mur au milieu des hanoukiot, à hauteur des yeux. Ainsi, le visiteur peut, selon son bon plaisir, passer en revue l’ensemble de ces courtes monographies ou picorer des détails sur les hanoukiot qui ont particulièrement retenu son attention.
« Benyamin a également décidé de montrer le plus de hanoukiot possible. L’exposition, qui ne présente que 10% de la collection de hanoukiot appartenant au musée, est conçue pour pouvoir évoluer. Autre parti pris, mélanger toutes les époques – les plus anciennes datent du 14ème siècle – et toutes les origines géographiques. Auparavant, les hanoukiot étaient regroupées en deux groupes, ashkénaze et sépharade. Aujourd’hui, les hanoukiot du Maroc côtoient celles de l’Autriche alors que la hanoukia d’Irak est aux côtés de ses lointaines sœurs de Pologne. « La vision globale de toutes ces hanoukiot montre la diversité des styles et la richesse de l’imagination des artistes de part le monde et les époques. Cependant, on peut assez facilement identifier l’influence régionale », précise la commissaire d’exposition.
Diversité et « symboles récurrents »
« Diversité d’origine, diversité d’époque, diversité de matériau (or, argent, cuivre, pierre, porcelaine, bois, verre, tissu, …), les hanoukiot révèlent aussi des constantes. « Il y a des symboles récurrents », explique Haya Benyamin. Premier point : nombres de hanoukiot ont une forme de triangle, symbole de la maison. Second élément récurrent : la représentation d’un élément architectural que ce soit une colonne, une fenêtre, une porte, une tour, une arche, … tous destinés à évoquer le Temple de Jérusalem. Enfin, les oiseaux sont omniprésents. Deux explications à cela. D’abord, l’aigle est très présent sur les hanoukiot d’Europe de l’Est, en utilisant cet emblème du pouvoir que ce soit en Pologne, en Autriche, en Russie ou en Allemagne l’artiste marque le respect pour le dit pouvoir. Quant aux autres oiseaux ornant les hanoukiot, ils auraient une signification plus philosophique. Haya Benyamin souligne : « A l’instar des oiseaux qui reviennent toujours à leur nid après les migrations, les juifs en exil sont impatients ou rêvent toujours de revenir chez eux à savoir le Temple de Jérusalem. »
Pour en savoir plus sur la fête de Hanouka cf.
http://www.un-echo-israel.net/

Marie et la bénédiction, cœur de la prière hébraïque

5 novembre, 2010

du site:

http://www.mariedenazareth.com/13323.0.html

Marie et la bénédiction, cœur de la prière hébraïque

Rabbi Me’ir disait:

« Chaque homme a l’obligation de dire cent bénédictions par jour. »
(Menahot 43b)
Au-delà du cadre officiel du culte à la synagogue, la bénédiction (berakah) est usuelle chez les Juifs dans les différentes actions de la journée: dans l’acte de se réveiller au matin et de se coucher le soir, dans les repas, dans le travail, dans les voyages, dans les événements ou rencontres significatives, dans les maladies et dans la mort elle-même.
« Grâce à la berakah l’univers devient un sanctuaire immense à pénétrer et à traverser avec vénération et contemplation. » [1]

La « berakah » (prière de bénédiction) opère un quadruple passage:
1. Du « moi » à Dieu, reconnu Seigneur de toutes les choses;
2. De la possession à l’accueil, parce que Dieu dans sa bonté fait bénéficier l’homme et il lui permet l’usage des réalités créées ;
3. De l’objet au cadeau, car le croyant considère la création comme effet de l’amour gratuit de Dieu;
4. De la manipulation à l’écoute obéissante, c’est-à-dire de l’utilisation des choses à des fins égoïstes au respect de leur intentionnalité voulue par Dieu. [2]
Marie entre dans la logique de la bénédiction, parce qu’elle se montre décentrée d’elle-même et projetée vers le Seigneur: se proclame sa « servante » (Lc 1,38 et 48), après en avoir écouté le message, elle loue Dieu de tout son être (Lc 1,46-47).
La « berakah » (prière de bénédiction) offre une double joie :
« la joie de se savoir objet de la bienveillance divine et la perception du monde comme parabole d’unité et d’harmonie » [3].
Marie l’a expérimenté, en effet le Magnificat est un hymne joyeux, motivé par l’expérience du regard bienveillant de Dieu sur son humble servante (Lc 1,48) et c’est un chant qui assume le « nous » communautaire (« comme il l’avait dit à nos pères »: Lc l,55)
En harmonie avec la pitié hébraïque, l’ancien apocryphe « Transitus » met sur les lèvres de la Mère de Jésus, au seuil de la mort, une double série de bénédictions adressées à son Fils ou au Père:

« Je te bénis, signe du ciel apparu sur la terre pour m’élire et demeurer en moi. [...]
Je te bénis toi et tes trois ministres que tu as envoyés pour le ministère des trois voies.
Je te bénis toi et la lumière éternelle dans laquelle tu habites. Je bénis la plantation de tes mains, qui dure à jamais. [...]
Je te bénis, Seigneur de chaque bénédiction, je bénis les domiciles de ta gloire;
je bénis le grand Chérubin de la lumière, devenu ton habitacle en mon sein. [...]
Je te bénis avec toute la force qui m’est promise. »
 
Stefano de Fiores,
Faculté théologique pontificale « Marianum » à Rome.

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[1] C. DI SANTE, La preghiera di Israele, Casale Monferrato 1985, p.44.
[2] Ibid., p.45-46
[3] F. MANNS, La preghiera d’Israele al tempo di Gesù, Bologna 1996,61.

La femme juive, entre mépris et harmonie (dans le judaïsme)

5 novembre, 2010

du site:

http://www.mariedenazareth.com/93.0.html

La femme juive, entre mépris et harmonie (dans le judaïsme)

Un ton méprisant à l’égard des femmes prédomine

Dans le judaïsme contemporain au Nouveau Testament, le ton méprisant à l’égard des femmes est prédominant :
- L’instruction de la Torah, selon la sentence de Rabbi Eliezer, n’est habituellement pas accessible aux femmes, car elle y apprendrait des obscénités, et il n’est de sagesse pour elle que dans la quenouille.[1]
- L’acte de répudiation ne pouvait être donné que par l’homme, selon l’école de Shammai la femme pour être répudiée si elle avec manqué à la pudeur ou aux usages, selon l’école d’Hillel elle pouvait être répudiée dès que quelque chose déplaisait. 
Cependant, l’harmonie originelle est espérée du Seigneur
Cependant, on croyait qu’aux jours où le Seigneur concèdera le salut complet à son peuple alors l’harmonie originelle entre l’homme et la femme brillera à nouveau, celle qui régnait au jardin d’Eden, où ils étaient tous deux une seule chair.  
et d’autres voix se font déjà entendre
Un jour, Rabbi Ismaël (vers 135) demanda à Rabi Akiba (+ 135) ce que signifiait la conjonction avec dans « J’ai procréé un homme avec Seigneur » (Gn 4,1) Et Rabbi Akiba eut cette réponse splendide : « Adam a d’abord été créé de la terre et Eve d’Adam, dès lors et ensuite, à notre image et ressemblance (Gn 1,26), ni l’homme sans la femme ni la femme sans l’homme, et ni l’un ni l’autre sans la Présence divine. »[2] La femme est appelée la maison de l’homme, lorsqu’il est écrit Yahvé Dieu façonna une femme de la côte d’Adam, le verbe façonner « oikodomeo » suggère l’idée d’une construction. La femme est la maison de l’homme non seulement parce qu’elle porte l’enfant en son sein mais parce qu’elle permet à l’homme de mener une vie ordonnée, droite, harmonieuse.
Pour le juif Philon (70 avant notre ère[3]), tout ce qui est dépourvu de femme ne ressemble en rien à une maison[4].
R. Jacob lit le mot femme là où il est écrit maison, et il conclut que sans la femme, il n’y a ni joie, ni bénédiction, ni expiation[5].
Dans Le livre des antiquités, le pseudo Philon souligne
- que Deborah, vénérée comme sainte de son vivant, parla au peuple comme une femme de Dieu ;
- que Seila, fille de Jephté s’offre librement en sacrifice à l’exemple d’Isaac.
- que Myriam sœur de Moïse a un songe, de même la fille de pharaon.
- Et il met sur les lèvres d’Anne, future mère de Samuel : « Je sais que la richesse de la femme ne consiste par à avoir beaucoup d’enfants, et sa misère est de ne pas en avoir. Est riche la femme qui est généreuse en faisant la volonté de Dieu. »
Le texte biblique d’Exode 15,1-18 raconte qu’après le passage de la mer rouge, « Moïse et les Israélites éclatèrent en un chant de victoire. Myriam, sœur de Moïse, et les femmes firent la même chose. » Dans La vie contemplative, Philon raconte que la communauté des thérapeutes, une communauté d’ascètes dans la lagune d’Alexandrie, formait un chœur unique alliant les voix des hommes et des femmes pour imiter le chœur de l’Exode.
Lorsque Dieu donna la révélation au Sinaï, Philon écrit : « Le Père de l’univers proclama les dix paroles et oracles… alors que la nation, hommes et femmes ensemble, s’était réunie en assemblée. »[6]

A SERRA,
Bibliographie : A.SERRA, Myriam, fille de Sion, Médiaspaul, Paris,1999
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[1] Talmud Babylone, Yoma 66b
[2] Genèse Rabba 22,2 à 4,1
[3] Selon l’opinion de P-M Bogaert, SC 230, Paris 1976, p. 66-74
[4] De virtutibus 195] Genese Rabba 17,2 à 2,18
[6] Du décalogue 32

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