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Originalité du judaïsme dans l’histoire des religions

30 mai, 2012

http://ilmsil.free.fr/branche6/les_grandes_religions/622Judaisme/09originalitedujudaisme.htm

Originalité du judaïsme dans l’histoire des religions

Parmi toutes les religions, recensées par les historiens, le fait « Israël » constitue un phénomène très particulier : alors que toutes les religions cherchent à procurer une réponse humaine aux grandes interrogations qui traversent l’humanité depuis les origines jusqu’à nos jours, le peuple juif, au contraire, prétend avoir reçu de Dieu lui-même toutes ces réponses, au cours de sa longue histoire, traversée par les crises les plus dramatiques mais aussi pur les plus grands élans d’espoir. Ce peuple a su lire, dans les événements du monde, les signes que Dieu lui-même pouvait lui faire, et il est devenu le signe même de Dieu pour l’ensemble de l’humanité. Aucun peuple n’a eu, comme lui, la certitude que Dieu se révélait à lui d’une manière unique : seul, il a pu lire son histoire comme l’histoire d’une relation entre la divinité et l’humanité, découvrant même dans son histoire collective une réponse à l’appel reçu du Dieu éternel.
Il faut dire qu’Israël constitue une véritable énigme sur le plan historique : comment ce peuple minuscule, qui trouve ses origines dans une toute petite tribu, celle d’Abraham, a-t-il pu acquérir et conserver, au long des siècles, une telle vitalité qui a pu résister a toutes les persécutions ? Les descendants du patriarche auraient dû disparaître de la surface de la terre, être complètement retranchés du nombre des humains, à cause de l’hostilité que lui opposaient ses innombrables persécuteurs. Esclaves en fuite au moment de l’apogée de l’empire égyptien, peuple marginal en migration dans le désert pendant de nombreuses années, peuple marginal, s’installant dans une terre, objet de la convoitise des puissances politiques et économiques de l’époque, peuple se plaçant délibérément en dehors de toutes les influences culturelles et civilisatrices des grands empires, peuple connaissant aussi de nombreuses luttes intestines et de grandes rivalités d’influence de la part des différentes tribus qui le constituaient… Toutes ces données auraient pu entraîner la ruine et la disparition d’Israël. Et pourtant, il a sans cesse lutté contre toutes les formes de mort qui pouvaient l’abattre ; une telle résistance apparaît aux yeux de l’historien comme une réalité extraordinaire, et il n’est pas étonnant que les « religieux » découvrent dans ce phénomène une réalité miraculeuse. Ceux-ci expliquent volontiers que cette grande vitalité d’Israël repose sur l’authenticité de la révélation de Dieu faite à Moïse ; c’est le don même de la Torah qui permet au peuple de survivre malgré toutes les tentatives d’extermination ; c’est la fidélité à suivre les enseignements de la Torah qui a permis aux tribus divisées de ne former qu’un seul peuple. C’est la Loi de Dieu qui fait vivre, et déjà Abraham, le fondateur du peuple, avait acquis la conviction inébranlable que sa postérité serait aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel ou que le sable sur les rivages marins. Même aux jours les plus sombres de leur histoire, que ce soit pendant le grand exil à Babylone, que ce soit dans la nuit des ghettos ou dans les brouillards de la déportation sous l’occupation nazie, les juifs ont toujours gardé dans leur coeur cette espérance qui était plus forte que la mort la plus horrible : l’Éternel ne peut se renier lui-même, il ne peut revenir sur la promesse qu’il a faite, il accordera la vie à un petit  » reste  » qui rachètera tout le peuple d’Israël et qui sera l’occasion de la résurrection de la foi juive. Les prophètes des temps anciens, s’ils annonçaient les malheurs que le peuple devait connaître, prédisaient également le retour des choses a la situation normale, avec le châtiment des persécuteurs et la garantie de la fidélité de Dieu.
Peuple isolé parmi toutes les nations, peuple mis à part et persécuté, peuple ignorant de la civilisation antique, peuple sans grands représentants culturels, mais peuple qui a donné au monde un de ses plus beaux chefs-d’oeuvre : un livre, qui est, en réalité une bibliothèque, la Bible, laquelle est le best-seller du vingtième siècle… Comment ce peuple ignorant de la philosophie et des recherches intellectuelles a-t-il pu contribuer à la naissance d’un tel chef d’oeuvre, alors que d’autres peuples plus civilisés, plus avancés dans les connaissances intellectuelles, n’ont jamais laissé que des oeuvres d’importance mineure ? Le mystère d’Israël se comprend dans le mystère de son Livre saint, qui est comme son livre le plus populaire, le livre de son effort multi-séculaire pour persévérer dans la voie tracée par les ancêtres. La Bible s’éclaire aussi par la volonté d’Israël de rester fidèle à l’alliance conclue entre Dieu et son peuple, sur le Sinaï. C’est sans doute la raison pour laquelle ce livre, véritable patrimoine de tout un peuple, recèle un message qui reste toujours d’actualité, malgré les différents ajouts que la tradition juive ou que la pensée occidentale a pu apporter. Cette fidélité du peuple se fonde sur la fidélité même de Dieu, qui a pris l’initiative de s’adresser a l’homme et d’en faire son partenaire : Dieu s’est lui-même donné à connaître.
Et le miracle biblique, c’est précisément que les différents auteurs, qui ont collectionné les documents antiques, n’ont jamais essayé d’apporter un message humain sur Dieu, n’ont jamais fait de théologie positive : ils ont laissé Dieu parler au coeur de l’homme. Et le prodige que ces auteurs ont accompli réside particulièrement dans une oeuvre de perception correcte des réalités : Dieu est Dieu, le monde est le monde. Alors que les religions antiques s’efforçaient de découvrir des traces du divin répandues dans les éléments naturels, la religion d’Israël s’est efforcée à replacer les réalités dans leur véritable contexte, se défendant sans cesse de succomber à toute forme d’idolâtrie. Seul, parmi tous les peuples antiques, Israël a refusé le panthéisme, il a dédivinisé le monde, affirmant que Dieu, le Dieu unique, le Dieu créateur était totalement différent du monde, qu’il était transcendant, mais qu’il se donnait à connaître par sa Parole et par les gestes qu’il accomplissait en faveur de son peuple. L’histoire continue de présenter la grandeur et la supériorité d’Israël sur toutes les autres nations antiques : Israël constitue le peuple élu par Dieu, pour être son signe au milieu des nations, sous toutes les latitudes et à toutes les époques. Par ce peuple, qui a traversé les siècles, Dieu ne cesse de s’adresser aux hommes pour leur faire connaître son amour et sa fidélité indéfectible.
Le fait « Israël » est un phénomène unique dans toute l’histoire ; et il semble légitime d’y découvrir, ainsi que le font les fidèles juifs le signe de la présence de Dieu aux côtés de son peuple, le signe de la proximité du Seigneur auprès de ceux qui l’invoquent. S’il est le Tout-Autre, diffèrent des hommes, il est aussi le Dieu proche des hommes qu’il comble de son amour, un amour si passionné que la Bible n’hésite pas à employer des comparaisons très hardies, celles de l’amour humain sous toutes ses formes : le Seigneur aime son peuple comme un père aime son enfant, comme une mère chérit le fruit de ses entrailles, il chérit également ce peuple comme un fiancé chérit sa bien-aimée, il part à la recherche de son peuple, comme le mari délaissé recherche celle qui l’a abandonné pour se prostituer. Le peuple d’Israël est symboliquement l’épouse du Dieu Très-Haut, et malgré les infidélités répétées de ce peuple, il ne l’abandonne pas et il tient envers lui ses promesses. Comme tous les amoureux, Dieu est particulièrement vulnérable : il est affecté par l’attitude des hommes, avec qui il est intimement lié jusqu’à la passion amoureuse. Dieu est sans relâche en quête de la réponse de l’homme à son amour, il attend toujours une réponse humaine à la parole qu’il adresse à son peuple. C’est pourquoi le judaïsme est avant tout une religion de l’écoute : la prière fondamentale n’est-elle pas le « Shéma Israël », « Écoute, Israël » ? Nul ne peut apercevoir Dieu sans mourir, mais chacun peut entendre sa Parole s’il prête l’oreille et se dispose à l’accueillir avec un coeur purifié.
Le désir de la fidélité du peuple juif à la Parole de Dieu s’est manifesté particulièrement dans l’espérance messianique qui a elle aussi traversé les siècles. Dans la conscience juive ancienne, c’est d’abord l’attente de la venue d’un représentant de Dieu qui agirait au nom du Seigneur et qui lui apporterait la libération, notamment politique, de toutes les chaînes qui opprimaient le peuple. Puis, pour les juifs, croire en la venue du Messie, c’est espérer que le temps viendra où la justice, la paix et la fraternité régneront sur l’ensemble de l’humanité, un temps où, selon les paroles du prophète Isaïe, les hommes n’apprendront plus à se battre, mais forgeront des socs de charrue avec leurs épées… Mais, déjà, à l’époque biblique, ce Messie qui devait venir était perçu de différentes manières, selon les traditions : pour les uns, c’était un descendant de la maison de David qui devait restaurer la dynastie ; pour d’autres, c’était un personnage mystérieux et céleste qui recevrait de Dieu lui-même la souveraineté sur toute l’humanité et qui est appelé Fils d’homme ; pour d’autres encore, c’était un serviteur de Dieu qui devrait connaître l’humiliation et la souffrance, prenant sur lui le péché de toute l’humanité… Dans le cours de son histoire, le peuple juif découvrait dans cette attente messianique tantôt une libération spirituelle, tantôt une libération politique, mais toujours une intervention de Dieu lui-même qui signifierait à l’ensemble du monde l’instauration de son royaume de justice et de paix. Et la grande espérance messianique, qui soulève le peuple depuis ses origines n’est pas une attente passive, mais un engagement de toutes les dimensions de l’existence : l’homme se doit de coopérer avec son Dieu pour faire avancer toute l’histoire dans le sens de la venue du règne de Dieu, qui demeure encore l’objet de l’espérance, car la paix et la justice ne règnent pas encore sur cette terre.

Le judaïsme en crise
Si le judaïsme est bien une réalité vivante s’il a réussi s’adapter a toutes les crises de l’histoire et en sortir avec une force renouvelée, c’est parce qu’il s’est modifié progressivement au cours des âges. Mais il n’a pas encore épuisé toutes ses potentialités. Et aujourd’hui, il traverse une nouvelle crise, comme les autres religions d’ailleurs, mais cette crise est peut-être beaucoup plus sérieuse pour le judaïsme, car la question Fondamentale qui se trouve posée, c’est la question même de l’identité juive.
Et avec la création de l’État d’Israël, la question s’est même posée avec beaucoup plus d’acuité. En effet, jusqu’à jour du Retour sur la terre ancestrale, les communautés juives s’unifiaient dans une même identité précisée par la nostalgie du passé et l’espérance du retour ; même dans les heures les plus sombres de leur histoire, les juifs, répandus à travers le monde, vivaient en quelque sorte repliés sur eux-mêmes, animés par un même destin et une seule espérance. Au dix-neuvième siècle, l’identité juive s’est quelque peu éclipsée avec la reconnaissance des juifs comme citoyens ordinaires des pays dans lesquels ils vivaient ; la reconnaissance officielle des juifs comme citoyens des pays déterminés entraîna une déjudaïsation, en même temps que l’émancipation sociale et politique. Cette émancipation impliqua, par une nécessité inéluctable, la prise de conscience du décalage existant entre les observances traditionnelles et les pratiques du monde moderne ; le respect absolu des enseignements de la Torah et du Talmud semble être devenu une sorte de combat d’arrière-garde, un refus de confrontation avec le réel contemporain. L’attitude conservatrice des milieux religieux Amène un manque de dynamisme du judaïsme ; et, les jeunes juifs, confrontés aux réalités culturelles du monde moderne, sont eux-mêmes contraints de définir avec plus de précisions que leurs aïeux leur identité juive. Jusqu’à la création de l’État d’Israël, le juif religieux pouvait se définir comme les citoyens de l’univers : ils étaient partout chez eux, puisque Dieu, en raison de l’élection qu’il avait faite à leurs pères, les avait choisis pour être ses témoins au milieu des autres nations de la terre. Mais ces nations les ont rejetés, comme « sans patrie » , et la naissance du sionisme répond au besoin des juifs de se retrouver comme une nation semblable aux autres ; la réinstallation en terre de Palestine, après 1948, a redonné un idéal national aux membres du peuple d’Israël, qui sont alors amenés à s’interroger sur le lien qu’ils peuvent faire entre l’universalisme et le nationalisme. Comment peut-on concilier la vocation universelle du peuple d’Israël et la réalité particulière de sa nation installée sur un sol déterminé ?
Enfin, le judaïsme connaît ses plus grandes difficultés sur le plan religieux lui-même. En effet, depuis le Talmud, les enseignements théologiques et religieux n’ont guère évolué, et les rabbins du vingtième siècle éduquent des juifs à la foi, de la même manière que les rabbins des premiers siècles qui ont suivi l’ère chrétienne : la pensée théologique est fixe, et aucune idée nouvelle ne semble pouvoir surgir, car aucun maître n’oserait se situer au-dessus des autorités traditionnelles. Le judaïsme semble donc dans l’impasse, parce qu’il lui manque une autorité universellement reconnue, qui soit susceptible d’adapter la religion ancestrale au phénomène du monde contemporain, parce qu’il lui manque une hiérarchie qui soit capable de présider aux destinées de l’ensemble du peuple ; il manque au judaïsme des prophètes pour les temps nouveaux qui se sont inaugurés pour Israël, avec le retour sur la terre promise par Dieu à tout son peuple. Certes, depuis la création de l’État d’Israël, les juifs ont eu à s’occuper de tâches beaucoup plus urgentes que celle d’une restauration religieuse ; ils ont dû faire renaître Israël, puis le faire exister au milieu de ses nombreux ennemis, et cette tâche n’est pas encore achevée. Il faut que, dans un avenir très proche, les juifs apprennent à intégrer les apports de la civilisation aux enseignements de la Torah, et qu’ils remettent à jour la pensée rabbinique : le judaïsme ne peut plus se contenter d’être une religion du passé, il doit devenir la foi du présent, dans l’espérance de l’avenir.

L’ORIGINE DE L’HOMME (Béréshit – Au commencement)

19 avril, 2012

http://shofar.free.fr/SHOFAR/default.htm

L’ORIGINE DE L’HOMME (Béréshit – Au commencement)

ADAM ET EVE. (Ish et Isha) Naissance de l’être humain. Il n’est pas question d’un singe évolué, de l’Homme des cavernes, mais d’un être humain sorti de la terre. C’est par le souffle de vie (Rouah – l’Esprit de Dieu) que nous sommes devenus des âmes vivantes. Et de la cote de l’homme (Ish), il en a fait une femme (Isha) et tous deux ont eu des enfants qui ont peuplé la terre. Mais avant cela, la terre était informe et vide. Notre planète ne ressemblait pas à celle que nous connaissons aujourd’hui. C’était le néant, sauf Dieu et ses anges (Armée céleste – Messagers) étaient présents. L’Ange déchut n’existait pas encore, je pense qu’il exista quand Dieu a séparé les ténèbres de la lumière. (Béréshit – Genèse 1) : « 1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2  La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. 3  Dieu dit: Que la lumière soit ! Et la lumière fut. 4  Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. 5  Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour. » Déjà là, nous voyons qu’il y a un combat dans le ciel entre le bien et le mal. Dieu voit que la lumière est bonne, car Dieu qui est la Lumière est de par nature bon. Il est le contraire du mal. Satan qui est nommé dans les Ecritures comme étant le serpent ancien ou dragon (livre de « Révélations » – Apocalypse), n’a rien à voir avec le Monde de Dieu. Toutes les civilisations selon leurs croyances disent qu’il y a un esprit du bien et un esprit du mal. D’ailleurs certains servent les esprits du mal, car ils préfèrent les ténèbres à la lumière. Je sais que ceux-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu. Aujourd’hui, j’ose croire que tous ceux qui ne servent pas le Dieu Un (Ehad) ne marchent pas dans la Lumière, c’est ce qu’affirme l’Apôtre Yohanan dans son Evangile chapitre 1 : 1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. 2  Elle était au commencement avec Dieu. 3  Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. 4  En elle, il y a la vie, et la vie est la lumière des êtres humains.  5  La lumière brille dans la nuit, mais la nuit ne l’a pas reçue.  6  Dieu a envoyé un homme qui s’appelait Jean.  7  Il est venu comme témoin pour être le témoin de la lumière, afin que tous croient par lui.  8  Il n’était pas la lumière, mais il était le témoin de la lumière.  9  La Parole est la vraie lumière. En venant dans le monde, elle éclaire tous les êtres humains. 10  La Parole était dans le monde, et Dieu a fait le monde par elle, mais le monde ne l’a pas reconnue.  11  La Parole est venue dans son peuple, mais les gens de son peuple ne l’ont pas reçue.  12  Pourtant certains l’ont reçue et ils croient en elle. À ceux-là, la Parole a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.  13  Et ils sont devenus enfants de Dieu en naissant non par la volonté d’un homme et d’une femme, mais de Dieu.  14  La Parole est devenue un homme, et il a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire. Cette gloire, il la reçoit du Père. C’est la gloire du Fils unique,  plein d’amour et de vérité.

Il est question ici de Yeshoua qui était présent dès le commencement du Monde, avant qu’il prenne corps dans le sein de la jeune fille de Nazareth nommée Myriam.

Quand Dieu a décidé de créer l’être humain (6ème jour), Dieu s’adresse à plusieurs personnes. Qui sont-elles ? Jusqu’à présent je croyais que cela formait la Trinité, (Père, Fils et Esprit) mais aujourd’hui, je m’aperçois que cela est faux. Dieu est « Un » (Ehad) présent dans le Père, le Fils et l’Esprit. Dieu n’est pas seul pour créer les éléments de la vie, il est accompagné de ses Messagers, (Anges) de Yeshoua et de l’Esprit de Dieu. Je ne pense pas que Dieu ait créé qu’un seul être humain (homme et femme) Il y avait d’autres Hommes à la surface de la terre, ils vivaient en même temps que les animaux de la terre et les oiseaux du ciel ainsi que les animaux de la mer. Mais le plus important c’est notre homme Adam et notre femme Eve, car ce sont eux qui fut à l’origine de la vie humaine sur la terre. Il n’y a pas de vie semblable ailleurs que sur la terre, je vous dis cela pour ceux qui croiraient aux « O.V.N.I. » ou aux « Extras Terrestres » Que se soit sous l’espèce animal, végétale ou humaine, cela n’existe nulle par ailleurs ou si il y a eu une vie sur d’autres planètes, cela n’a guère d’importance, car c’est là que nous vivons. Après notre vie ici-bas, nous irons rejoindre notre Créateur ou nous resterons pour certains sur la terre ou en enfer. Nul ne sait encore où il sera.

(révision de ce chapitre mercredi 28 décembre 2005)

Ami de mon âme, Prière juive

13 avril, 2012

http://www.spiritualite2000.com/page-2824-Tresors.php

Ami de mon âme

Prière juive

Les Zemirot sont des poèmes liturgiques qu’on chante en famille, entre amis et avec les convives à la table du shabbat. Ces chants contribuent à créer une ambiance festive durant les trois repas shabbatiques, le vendredi soir, le shabbat midi et en fin d’après-midi (le troisième repas).
Dans le poème qui suit, qui est l’œuvre du kabbaliste R. Eléazar ben Azkari (1584), il est question de l’amour qui lie la créature au Créateur. Mon âme est malade «d’amour pour toi» dit le poète, s’inspirant du Cantique des cantiques dont la tradition hébraïque donne une lecture mystique, le bien-aimé étant l’Éternel, et l’assemblée d’Israël la fiancée.
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Ô ami de mon âme, Père Miséricordieux,
Attire ton serviteur vers ta bonté.
Ton serviteur se précipitera tel un cerf.
Il se prosternera face à sa Splendeur.
Il appréciera ton intimité
Plus que du nectar de miel ou toute autre saveur.
Ô Toi, magnifique de beauté, éclat du monde!
Mon âme est malade d’amour pour Toi.
De grâce, Éternel, guéris-la
En lui dévoilant les délices de ta Splendeur;
Elle en sera alors fortifiée et, rétablie,
Ce sera pour elle une éternelle joie.
Ô Toi, l’Ancien, que ta compassion s’éveille!
Aie pitié du fils de ton bien-aimé!
J’ai tant aspiré à contempler
La splendeur de ta Puissance!
C’est là le désir de mon cœur.
Aie pitié, de grâce, ne te cache pas!
Révèle-toi et étends sur moi,
Ô bien-aimé, la tente de ta paix!
Que ta gloire illumine la terre!
Alors nous serons heureux et nous nous réjouirons en toi!
Hâte-toi, bien-aimé, car le temps est venu!
Que ta grâce nous protège à jamais!

LE PSAUME 23

22 mars, 2012

http://www.hebrascriptur.com/Ps/23c.html

LE PSAUME 23

Lire ce qui est écrit

Le Psaume 23 est sans doute l’un des plus beaux témoignages de la vie mystique, qui s’épanouit quand elle s’appuie sur une totale confiance en Dieu. Le roi David y exprime toute la joie, la sécurité, la liberté, le bonheur qu’il éprouve, en se laissant entièrement guider
La lecture du texte ne présente aucune difficulté, à l’exception d’un seul mot, dans le dernier verset, le mot hébreu weshaveti, que la quasi-totalité des témoins traduisent par « je demeurerai » ou « j’habite », lecture qui prête pour le moins à discussion. En effet, pour justifier cette lecture, il faut ajouter la lettre yod en seconde position du mot qui devient weyashaveti, ou encore changer la vocalisation weshaveti indiquée par les massorètes en weshiveti, afin de rattacher le mot, dans un cas comme dans l’autre, à la racine yashab (demeurer) au lieu de la racine shoub (retourner).
On trouve ces lectures altérées chez des témoins 
aussi anciens que les textes grecs des Septante (3ème siècle avant notre ère), ou les versions Syriaques, contemporaines des massorètes. Mais ces interprétations ne s’appuient sur aucun manuscrit hébreu connu.
Pourquoi ces témoins, suivis en cela par la quasi-totalité des traducteurs modernes, ont-ils refusé de lire ce que la Tradition, ou au moins une Tradition — les massorètes — a transmis, weshaveti, « je reviens » ? pourquoi ont-ils retenu cette lecture injustifiée : « je demeure » ?
La critique textuelle et l’exégèse traditionnelle ont coutume de retenir pour hypothèse principale — explicite ou inconsciente — que les textes nous rapportent la pensée de leurs auteurs, et qu’ils véhiculent avec eux toutes les déformations d’une transmission multi-séculaire. Il résulte de cette position que le sens logique le plus probable prend toujours le pas sur la littéralité transmise : si le texte n’offre pas un sens immédiat assez clair, alors on rectifie le texte, pour atteindre la leçon compréhensible la plus facile, et retrouver ainsi — croit-on — la pensée originelle des rédacteurs, que les aléas de la transmission avaient corrompue. C’est bien le cas ici. À suivre la lettre, on ne voit pas du tout de quel endroit David « reviendrait » (lecture littérale), puisque rien, mais vraiment rien ne l’évoque dans les versets qui précèdent ; en revanche, à rectifier la lecture en « je demeure », on comprend mieux que David se réjouisse à la perspective des beaux jours qu’il a devant lui, guidé par Yhwh.
Le principe de telles corrections n’est pas acceptable.
Tout d’abord, en raison des traditions orales. Car ces traditions orales sont à l’origine des versions vocalisées que les massorètes ont fixées par l’écriture, sans modifier l’Écriture, conformément à leur mission. La mission première d’Israël, en effet, n’est-elle pas de transmettre ? — et non d’interpréter. N’oublions pas que des générations de scribes se sont vu refuser des rouleaux entiers pour un iota en trop ou en moins, ce qui montre à quel point la transmission de la lettre prime sur le sens — et d’ailleurs, quel sens ? combien de lectures en Israël pour un même verset ?
Certes, des erreurs ont traversé le crible, et il existe des versions différentes sur beaucoup de textes. Mais la majorité des manuscrits concordants permet en général de reconnaître la lettre, et d’écarter la plus grande partie des erreurs. C’est le cas ici. Il faut suivre la lettre transmise, même si elle nous paraît obscure.
Plus radicalement, quand on cherche à comprendre, comme ici, le sens d’une pièce qui fait partie d’un ensemble, on doit l’observer dans son contexte. Il est indispensable de prendre du recul, de s’élever pour apercevoir depuis le ciel les structures enveloppantes, et découvrir ainsi quelle place logique occupe la pièce étudiée dans cet ensemble qui la contient.
C’est ainsi que nous allons trouver en dehors du Psaume 23, ce que nous n’avons pas trouvé dans les cinq premiers versets, pour expliquer le sixième ; c’est ainsi que nous allons comprendre à quel « retour » David fait allusion. Le Psautier n’est pas une collection de textes alignés par le hasard et indépendants les uns des autres. David vient de vivre les psaumes précédents, et de manière plus immédiate : le Psaume 22. C’est dans ce psaume qu’il retrouve, dans une vision mystique survenant après un long processus de purification, l’intimité divine qu’il avait perdue en recherchant son bonheur ailleurs qu’en Yhwh. À la fin du Psaume 22 David est revenu à la maison de Yhwh, comme Jacob était revenu sain et sauf à la maison de son père, après de longues épreuves (Gen 28, 21).
Il est donc capital, dans cette conclusion du Psaume 23, de ne pas s’éloigner du texte écrit en conservant la racine shoub, retourner, car cette racine est celle du mot teshouvah, la conversion, le retournement, c’est-à-dire le retour à Dieu, que David vient de vivre au Psaume 22 et qui est à la base de toute vie spirituelle.
Il sera nécessaire d’approfondir l’exégèse du Psaume 22 pour comprendre comment on aboutit à un tel bonheur au Psaume 23. Le lecteur est invité, s’il nous a suivis jusque là, à cette découverte dans une étude consacrée à ce sujet .

Note
sur la racine shoub
Un certain nombre de témoins signalent cependant le rattachement à la racine shoub, « retourner », en indiquant (dans leurs notes) la forme du futur « je retournerai » ou « je reviendrai ». Or la forme écrite ici n’est pas la forme inaccomplie de l’hébreu, celle que l’on traduit presque toujours par un futur, mais la forme accomplie précédée d’un waw conversif à laquelle correspond en général beaucoup mieux le présent ou le conditionnel d’une subordonnée. Cette facilité consistant à traduire systématiquement par un futur la forme de l’accompli avec waw conversif, a pour résultat, sur le mot qui nous intéresse ici, de rendre la situation encore plus difficile à comprendre. David se trouve dans une situation neuve, survenue à la fin du psaume précédent, et dont il découvre le caractère universel d’une loi divine : tout est merveilleux « quand je reviens » à la maison de Yhwh. Au contraire, le futur « je reviendrai » renvoie à l’on ne sait quoi, ce qui conduit à chercher des explications. Ainsi, un témoin en vient-il à s’interroger : peut-être le psalmiste est-il un prêtre ou un lévite en exil à Babylone ?…  L’éloignement du texte écrit a rendu l’interprétation très aléatoire.

Les massorètes
sont les rabbins qui transmirent la Bible hébraïque à partir du VIème siècle de notre ère. Afin de préserver la lettre du texte dans les copies successives, ils annotèrent celui-ci. À côté du texte uniquement composé de consonnes, ils ajoutèrent des signes de vocalisation (voyelles à lire) et de prosodie (cantilation, ponctuation), ainsi que des remarques marginales, véritables statistiques destinées à vérifier la bonne transcription des textes (massorah).
Avec les massorètes, est née ce qu’on appelle aujourd’hui la critique textuelle, dont l’objet est de publier, à partir de toutes les sources connues (les manuscrits), une édition critique de la Bible hébraïque. Aujourd’hui, l’édition critique la plus complète, reconnue par la majorité des biblistes, est la Biblia Hebraica Stuttgartensia. C’est à cette édition que nous faisons généralement référence, sans pour autant négliger d’autres sources, notamment en cas de désaccord.Les Septante
Traduction de la Bible hébraïque en langue grecque, réalisée au IIIème siècle avant J.C. à Alexandrie, par soixante-dix (ou soixante-douze) sages de la diaspora d’Israël, d’où son nom de Septante. Cette traduction de la Bible est indifféremment appelée “ la Septante ” ou “ les Septante ”, et souvent notée LXX.
par Yhwh.

Les sommets de l’abîme: L’aventure de votre âme – par Gary Chalom Cohen

19 mars, 2012

http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/714712/jewish/Les-sommets-de-labme.htm

Les sommets de l’abîme

L’aventure de votre âme

par Gary Chalom Cohen

L’âme, affirme le Tanya1, est une « véritable partie du Divin supérieur  ».

A ce titre, son approche du divin est sans voile : elle le voit, l’entend, le perçoit de tous les sens de l’âme dont nos sens ne sont qu’une expression physique et, de toute évidence, une telle perception est source d’un plaisir de dimension divine.
Que l’âme descende en ce bas monde pour y animer un corps semble alors relever de l’absurde. Elle doit quitter son état de grâce pour s’investir dans la matière dont la grossièreté couvre toute notion de divinité. Et même si, à force d’étude et de prière, elle parvient à ressentir la grandeur de D.ieu dans les limites du corps qu’elle habite, ce sentiment restera insignifiant devant sa perception antérieure. Mais hélas, dans de nombreux cas, son ascension vers D.ieu est entravée par les péchés de l’homme qui la coupent de sa source.
Il est vrai que la mission qui lui est assignée est de la plus haute importance : il lui faut faire du monde une demeure pour D.ieu. Car seul l’homme, dont le corps est tourné vers la matière et dont l’âme procède de l’essence divine peut, par ses actions, révéler le caractère divin de notre univers. Mais pour important que soit le but de sa descente, que peut apporter celle-ci à la béatitude de l’âme dans son état premier ?
Au contraire, une telle mission peut être très dangereuse. En effet, dans son action, l’âme est confrontée au mal, qui s’exprime dans le mauvais penchant de l’homme et qui, dans son effort pour le détourner de D.ieu, peut impliquer l’âme et la souiller.
En fait, c’est précisément dans cette confrontation que l’âme trouvera la finalité de sa descente.
S’il est vrai que, dans son état premier, l’âme est proche de D.ieu et qu’elle peut contempler Sa splendeur, cette contemplation n’est jamais remise en question. Là où elle se trouve, aucune existence, aucun être ne peut voiler la présence divine. Et même si la perception et l’amour de l’âme pour le Créateur vont en grandissant, leur évolution reste limitée parce que jamais sujette à caution.
Plongée dans l’environnement hostile qu’est pour elle le monde physique, l’âme doit convaincre le corps de la grandeur du service divin. Elle ne peut plus se contenter d’une attitude contemplative, il lui faut agir, se dépasser, puiser dans les profondeurs de ses ressources pour apporter au corps des lueurs de divinité qui le transformeront peu à peu. Car le corps est le siège du mauvais penchant qu’elle devra tenir à distance pour qu’il ne l’éclabousse pas des fautes vers lesquelles il pousse inlassablement l’homme.
C’est dans cette lutte avec le mal que l’âme trouve la raison de sa descente dans le monde physique. Par elle, elle devra révéler des trésors de forces latentes, dissimulées au plus profond de son être grâce auxquelles, une fois sa mission terminée, elle éprouvera un ardent désir de revenir vers D.ieu, dotée de facultés de perception grandies par les épreuves.
La tradition hassidique compare ce processus à un animal sauvage poursuivant un homme qui, lors de cette poursuite, pourra courir à une vitesse bien supérieure à celle qu’il pourrait atteindre dans des conditions normales. Cette amplification de ses forces est due à la révélation d’un potentiel habituellement inexploité.
L’âme est aussi semblable à l’homme qui a fauté et qui, dans son repentir, éprouve un ardent désir de s’attacher à son Créateur, bien plus fort que celui qui n’a jamais péché. A son paroxysme, nous dit le Talmud2, la prise de conscience de ses fautes le place à un niveau qu’un juste, dans sa perfection, ne pourra jamais atteindre.
Un point reste cependant à éclaircir. Nous avons affirmé que l’âme avait du divin une révélation sans voile. Quelle est donc la signification d’une perception grandie lorsque l’âme retourne vers le Créateur ?
La réponse réside dans le caractère illimité de D.ieu. Etant l’Indéfini par essence, source de toute définition, nulle existence ne peut appréhender D.ieu Lui-même. Toute perception ne portera que sur un certain niveau de Sa révélation, toujours insignifiante devant l’illimité divin. De ce fait, quel que soit le niveau de révélation que l’âme peut avoir dans son état premier, celui-ci sera toujours surplombé d’un niveau supérieur du divin.
A la lumière de ces explications, nous pouvons maintenant mieux comprendre le sens des paroles de nos Sages3 : « Tu vis contre ton gré et tu meurs contre ton gré.  » On conçoit que l’homme meure contre son gré puisque son instinct naturel le pousse à vivre, mais en quoi vivrait-il contre son gré ?
Nos Sages veulent décrire ici deux attitudes de l’âme.
Lorsque celle-ci doit descendre animer un corps physique, elle montre une certaine réticence. Pourquoi quitter son univers paradisiaque pour s’investir dans un monde dans lequel tous les chemins sont a priori dangereux ? On la force alors à le faire contre son gré. Une fois dans le corps, elle prend conscience de la grandeur de sa mission et des bienfaits qu’elle peut lui procurer et veut rester dans un monde qu’on lui fait alors quitter contre son gré.
Ces deux attitudes sont en fait deux mouvements de l’âme fondateurs d’un comportement. De par son âme, l’homme peut ressentir à chaque instant un appel de son Créateur qui lui fait prendre conscience des limites de son être face à l’illimité divin. Cette aspiration vers le haut le pousserait à transcender la matérialité de son corps pour se fondre en l’absolu divin, si elle n’était pas accompagnée d’un profond désir d’accomplir son rôle d’intermédiaire entre l’univers et son Créateur.
De fait, ces deux mouvements de l’âme sont complémentaires car comment pourrions-nous mieux prouver notre attachement à D.ieu que par l’accomplissement enthousiaste de la mission qu’Il nous a confiée ?

Les dix commandements – par le Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour

9 mars, 2012

http://www.modia.org/infos/etudes/dixcommandements.html

Les dix commandements

On ne peut les comprendre que dans le cadre du don de la Torah pendant la Fête de Chavouôte
Voyez leur commentaire dans de nombreuses pages de Modia, ici: Les 10 commandements

par le Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour

Présentation des dix commandements

Où se trouvent-ils dans la Torah? Dans le Livre de Dévarim (le Deutéronome) 5,6-18.

Voici le texte:
Côté gauche des tables, il concerne les devoirs dans la relation de l’homme à D.ieu. Dans cette partie, il est fait mention de punition en cas de manquement:
1er commandement: « Je suis Hachém, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, d’une maison d’esclavage ».
2e commandement: « Tu n’auras point d’autre Dieu que Moi. Tu ne te feras pas d’idole, l’image de quoi que ce soit dans le ciel en haut, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas car Moi seul, Hachém, Je suis ton Dieu, Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères jusqu’à la troisième et la quatrième génération, pour ceux qui m’offensent, et qui étends mes faveurs à la millième génération, pour ceux qui M’aiment et gardent Mes commandements ».
3e commandement: « Tu n’invoqueras point le nom de Hachém, ton Dieu, à l’appui du mensonge; car Hachém ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom pour le mensonge ».
4e commandement: « Observe le jour du Chabbate pour le sanctifier, comme te l’a prescrit Hachém, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires; mais le septième jour est la trêve de Hachém, ton Dieu: tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bœuf, ton âne, ni tes autres bêtes, non plus que l’étranger qui est dans tes murs; car ton serviteur et ta servante doivent se reposer comme toi. Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d’Egypte, et que Hachém, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu; c’est pourquoi Hachém, ton Dieu, t’a prescrit d’observer te jour du Chabbate ».
5e commandement: « Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit Hachém, ton Dieu, afin de prolonger tes jours et de vivre heureux sur la terre que Hachém, ton Dieu, te destine ».
Et voici le côté droit des tables, en parallèle de disposition et de sens. Il concerne les devoirs dans la relation des humains aux humains et tous nos Sages disent que cela nous démontre qu’en respectant l’homme, est la voie par laquelle on respecte D.ieu. Dans cette partie, il n’est pas mentionné de punition pour la faute:

6e commandement: « Ne commets pas d’homicide ».
7e commandement: « Ne commets pas d’adultère ».
8e commandement: « Ne commets pas de larcin ».
9e commandement: « Ne porte pas, contre ton prochain un faux témoignage ».
10e commandement: « Ne convoite pas la femme de ton prochain, et ne désire pas la maison de ton prochain ni son champ, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain ».
« Ces paroles, Hachém les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter; puis Il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’Il me remit. » (Fin du texte).
Essayez de trouver la relation de sens entre chaque parallèle (1 et 6. Puis 2 et 7, idoles et adultère. Puis 3 et 8, faux serment et vol. Puis 4 et 9, faux témoignage et sanctification du Chabbate. Puis 5 et 10, respect des parents lié à D.ieu, et respect des proprétés d’autrui. etc.
Il y a un premier texte dans le Livre de Chémote, L’Exode, 20, 2-15 qui est souvent nommé comme la première version des 10 commandements dans la Torah. Voici ce texte:
« Alors Dieu prononça toutes ces paroles:
1e commandement: « Je suis Hachém, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage ».

2e commandement: « Tu n’auras pas d’autre dieu que Moi. Tu ne te feras pas d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas; car Moi, Hachém, ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent; et qui étends Ma bienveillance à la millième génération pour ceux qui M’aiment et gardent Mes commandements ».
3e commandement: « Tu n’invoqueras pas le nom de Hachém ton Dieu à l’appui du mensonge; car Hachém ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom pour le mensonge ».
4e commandement: « Pense au jour du Chabbate pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, mais le septième jour est la trêve de Hachém ton Dieu: tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. Car en six jours Hachém a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi Hachém a béni le jour du Chabbate et l’a sanctifié ».
5e commandement: « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que Hachém ton Dieu t’accordera ».
6e commandement: « Ne commets pas d’homicide ».
7e commandement: « Ne commets pas d’adultère ».
8e commandement: « Ne commets pas de larcin ».
9e commandement: « Ne rends pas contre ton prochain un faux témoignage ».
10e commandement: « Ne convoite pas la maison de ton prochain; ne convoite pas la femme de ton prochain, ni son esclave ni sa servante, ni son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. »
« Et tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. » (Fin du texte).

Comment cela s’est-il passé?
Moché rabbénou est monté sur le Mont Sinaï, y a jeûné 40 jours et a reçu les deux tables de l’alliance (chéné lou’hote habbérite). Lisez Chémote chapitres 23, 24 et 32 et 34 et Dévarim chapitre 9.
Ensuite, il est descendu du Sinaï et a découvert la faute du Veau d’or et il a cassé ces deux tables sous la colère. Il est remonté au Sinaï et D.ieu lui remet une deuxième version identique qu’Il écrit et Moché y participe aussi. (Lire aussi le chapitre 10 de Dévarim). Et D.ieu lui demande de mettre ces tables dans l’arche d’alliance qui est dans la tente du Sanctuaire d’abord, puis à Chilo ( lire le chapitre 8 du 1er Livre des Rois) et finalement dans le Temple de Jérusalem.
Les deux cantillations.
Ce texte, contrairement aux autres de la Torah, a deux emplacements différents des téamin, ces signes qui indiquent comment le chanter. La notation supérieure est utilisée à la Fête de Chavouote quand comme au Sinaï tout le peuple écoute et entend; la notation inférieure pour toutes les autres occasions.
Qui a entendu?
Nos Sages disent que la néchama (âme) de tous les Juifs de toutes les époques, y compris les Juifs qui se convertirent, furent également présente et ensemble au Sinaï lors de cet événement. Le sens de cela est clair et important. Tous ont entendu également et ont eu cette égale dignité.

Pourquoi les 10 commandements ont-ils un rôle si particulier?
- parce que dans d’innombrables textes nos Sages démontrent qu’ils contiennent les 613 mitsvotes et donc toute la Torah.
- cependant, dans l’histoire, les ignorants et déviants de la Torah qui ont bâti le christianisme ont gardé les 10 commandements mais ignoraient ce lien entre le tout et son résumé et ils ont aboli de très nombreuses mitsvotes, à commencer par la circoncision, la mila. Puis, après cette falsification involontaire de la Parole de D.ieu, ils en sont arrivés à imaginer que les Juifs n’avaient qu’une relation de crainte et, d’ignorance en perte de sens, ils sont arrivés à d’autres erreurs tragiques jusqu’aux persécutions et génocides envers le peuple de D.ieu Lui-même.
Ils ignoraient que la Torah elle-même avait donné cet enseignement du lien réciproque dans Chémote 24, 12: « Hachém dit à Moïse: « Monte vers moi, sur la montagne et restes-y: Vééténa lkha (Je te donnerai), éte lou’hote ha évén (les tables de pierre), vé ha Torah (la Torah), vé ha mistva (et les commandements) achér katavti (que J’ai écrits) léhorotam (pour les enseigner). » Très important.
Et ceux qui étudient la tradition (le Talmud) trouveront cet enseignement repris dans le Traité Chabbate, page 87a.
Le Talmud de Jérusalem (Traité Taânite 4,5 et Traité Chékalim 6,1) développe ce point que Rachi y met en valeur. Plus encore, le Middrache Bémidbar Rabbah 13, 15-16 le prouve avec les verset du Cantique des Cantiques puis déclare qu’il y a 613 lettres entre le premier mot Anokhi (Moi) des 10 commandements et le dernier (achér lé réékha, qui apparatient à ton prochain), etc. et il conclut: cela nous enseigne que les 613 mitsvotes sont contenues dans les 10 commandements.
C’est pour se distinguer de l’erreur des chrétiens que des communautés ont décidé dans l’Histoire de ne pas se lever lors de la lecture de ce passage pour ne pas le séparer, ni l’isoler de toute la Torah et pour les entendre dans la même position.
Il y a donc un équilibre du deux, aussi bien dans les deux tables, que dans ce qui est face à D.ieu et face aux hommes, que ce qui est dans le texte des 10 commandements et dans toute la Torah. La Torah maintient cet équilibre qui assure la vie du monde; le lacher, c’est courir à la catastrophe. Voilà pourquoi on par de Séder (ordre) de Pessa’h ou du siddour (ordre dans la prière). Il y a beaucoup à méditer en cela.    

Danses yiddish, klezmer, ashkenazes ou du shtetl

1 mars, 2012

http://borzykowski.users.ch/YidDanse.htm

Danses yiddish, klezmer, ashkenazes ou du shtetl

Depuis le 16ème siècle, la danse était une partie importante des festivités juives en Europe de l’Est, particulièrement des mariages. Mais aucune danse juive ashkenaze n’étaite spécifique à une communauté: la plus grande partie du répertoire -danses en ligne, en cercle, en couples, etc.- était cosmopolite ou comprenait des éléments empruntés à l’environnement non juif.
Cependant, les Juifs utilisaient un langage corporel qui les différenciait des non juifs pratiquant les mêmes danses, en particulier par les mouvements des bras et des mains, ainsi que par le jeu de jambes chez les jeunes hommes.
La gestuelle ashkenaze était fortement inspirée du langage et des considératiosn éthiques jouaient sans doute aussi un rôle.
Au cours des mariages, une partie importante du rituel consistait en des danses visant à honorer les invités de marque, les beaux-pères, les ancêtres, les rabbins présents, etc.
Les deux belles-mères, en  particulier, mimaient leurs sentiments mutuels lors de la « broyges tants » (« danse de la colère ») et dans la « sholem tants » (« danse de la paix »).
Dans de nombreuses communautés misnagdiques (non hasidiques) , le freylekh, le sher, la Polish Patsh Tants, etc. pouvaient être dansées en couples mixtes.

Dans les plus orthodoxes, les hommes dansaient séparés des femmes.
Après la Renaissance,  parmi les aristocrates et les paysans européens, la mode allait de plus en plus aux danses de couple (au cours desquelles les partenaires de sexes opposés se tenaient par la main ou par la taille) et aux contre-danses (où l’on changeait de partenaire).
Pour respecter le decorum éthique, les Juifs y introduirent l’usage du tikhele (mouchoir) comme moyen d’éviter les cointacts diects entre les sexes. pendant les danses (Zev Feldman).
On faisait parfois appel au badkhn (maître de ceremonie) ou à des professionnels liés à la kapelye (orchestre klezmer) pour interpréter des danses spectaculaires ou folkloriques.
Dans d’autres cas, de bons danseurs parmi les invités payaient les klezmorim pour avoir le privilège de se produire en solo.Ces danses en solo pouvaient avoir un but comique,  parodique, voire grotesque, selon le crarctère du danseur et l’humeur du moment!
Une de ces attractions, la « flash tants », consistait à danser avec une bouteille sur la tête…  sans la faire tomber!
Et pour mettre en valeur leur agilité, certains danseurs dansaient même pieds nus sur un miroir!
De nombreuses danses traditionnelles ashkénazes ont été ritualisées et sacralisées vers le début du 19ème siècle par les hasidim, de la même façon que bien d’autres aspects laïcs de la vie juive. Il a suffi d’en valoriser la gestuelle patriarcale et mystique et les mouvements de dévotion religieuse extatique aux dépends des aspects érotiques et ludiques (Zev Feldman)…
Le système chorégraphique des danses ashkénazes semble avoir été assez stable et identique dans toute l’Europe de l’Est entre le début du 19ème siècle et la fin du 20ème. Dans les régions de Hongrie, de Moldavie et de Wallachie où la Haskala (mouvement des « lumières ») et le modernisme ont eu beaucoup d’influence, l’assimilation culturelle a affaibli cette pratique. Et la Première Guerre Mondiale, la Révolution Russe y ont mis une fin définitive. Après la Shoah, les danses traditionnelles n’étaient plus guère pratiquées que dans de rares communautés yiddishophones d’ancienne Union Soviétique et dans les landsmanshaften aux Etats-Unis, spécialement à New York et à Philadelphie.
Le sher était considéré comme « la » danse ashkénaze par excellence, aussi bien par les Juifs eux-mêmes que par les goyim. Il était couramment dansé de la Baltique à la Mer Noire et fut emprunté par les Moldaves et les Ukrainiens. Aux Etats-Unis, il fut conservé dans les landsmanshaften (communautés originaires du même shtetl) et dans les milieux socialistes qui appréciaient sa nature laïque!) jusque dans les années 1960 et au-delà.
Son nom a donné lieu à plusieurs hypothèses étymologiques. Il permet d’exprimer les postures et les gestes typiquement ashkénazes et donne aux femmes l’opportunité d’effectuer de subtils mouvements des bras et des épaules mettant en valeur leur coquetterie!
Les participants sont répartis en quatre (ou un multiple de quatre) couples mixtes (ou de femmes seulement chez les orthodoxes). La danse débute par une « promenade » en cercles, puis en couples, après quoi chaque danseur invite successivement les quatre partenaires féminines du groupe à danser avec lui au centre du cercle. A la fin, le groupe répète la premenade en cercle.
La musique du sher a le même caractère que celle du freylekh, mais la durée des morceaux doit être suffisante pour ne pas interrompre la danse (Zev Feldman).
Le khosidl a été crée par les hasidim. C’est une danse en solo sur un zemerl (mélodie d’inspiration religieuse). Elle commence généralement à un tempo modéré et s’accélère peu à peu jusqu’à atteindre -si tout va bien- un enthousiasme extatique…
L’aspect mimétique des danses juives est particulièrement apparent dans la broygez tants (« danse de la colère »), une danse de mariage dans laquelle les deux belles-mères expriment ou miment leur problèmes relationnels. Une des femmes joue l’offensée pendant que l’autre tente de l’amadouer. La scène finit par la sholem tants (« danse de la paix ») au cours de laquelle s’exprime la réconciliation.
En dehors du mariage, la broygez tants pouvait aussi être dansée par un homme et une femme.
La hora « lente » ou roumaine est une danse en cercle sur une musique à 3 temps, courante chez les Juifs et les goyim en Roumanie (Moldavie, Bessarabie, Bukovine) et dans certaines région d’Ukraine. Elle n’a rien à voir avec la hora israélienne! Les pas en sont généralement lents et feutrés, ce qui permet à tous d’y participer.
Le freylekh (« joyeux ») est la danse juive en ligne ou en cercle sur une musique à 2 temps. C’était la plus simple et donc la plus courante en Europe de l’Est. Elle se pratiquait dans les mariages, les Bar-Mitzves et toutes les autres « simkhes » (fêtes).
Elle est vive, joyeuse et se veut néanmoins empreinte de spiritualité. Elle se caractérise par de longues marches sur des pas, parfois traînants, parfois chassés et parfois assortis de coups de talons, différents d’un shtetl à un autre, qui laissent une large place à l’improvisation.
N’importe quel danseur peut à tout moment effectuer des exhibitions spectaculaires, comiques ou improvisées et le meneur initier des figures collectives comme la « grande marche » ou le « passage de l’aiguille ».
Le bulgar est aussi une danse vive en cercle, en ligne ou en couples, sur un rythme proche du Freylekh, apparue chez les Juifs en Roumanie et au sud de l’Ukraine à la fin du 19ème siècle et qui fut exportée aux Etats-Unis où elle devint extrêmement populaire dans les années 1920-1930.
Le terkisher, une danse hassidique sur une rythm « à la turque » dit de ‘terkish’ (similaire au tango ou au syrtos), plus répandue dans le Nouveau Monde qu’en Europe.
La sirba est une danse roumaine (Moldavie, Olténie) ‘à la façon serbe’, en couple ou en ligne, sur un tempo rapide.
La patsh tants est une contre-danse en cercle des Juifs polonais. La musique en est très typée, puisqu’elle requiert, à des moments précis, de frapper dans ses mains   (‘patsh mit di handelekh’) ou de taper des pieds (‘tupen mit di fiselekh’).

Quelques notes sur la gestuelle des danses yiddish
Au début d’une danse, il est d’usage de faire des mouvements d’amplitude modérée et de les intensifier au fil du temps. Les femmes font des mouvements plus réservés que les hommes.
« Sheynen » (briller) sur en dansant le Sher ou le freylekh montre la fierté de l’homme: il danse en se pavanant, par exemple les pouces vers les aisselles du gilet ou à la ceinture, paumes vers l’avant ; ou une main derrière l’oreille et l’autre bras tendu en avant, paume vers le bas, en faisant des petits mouvement (pro-supination) de la main. C’est l’occasion pour un proster yid (homme pauvre ou humble) de se sentir important et valorisé!
L’ « expression érotique » admise est la façon « discrètement sensuelle » d’avancer les pieds et de balancer les épaules en avant du côté du pied qui avance!!! Contrairement aux danses arabes, il n’y a pas de mouvements du bassin et des hanches (symbole de soumission de la femme!!!)
Les mouvements des bras sont importants: ils délimitent son espace « privé » et les gestes des mains symbolisent un langage: en « ouvrant » les paumes vers le haut, on invite le voisin ; en mettant les paumes en avant, doigts vers le haut, on lui interdit l’approche!
Particulièrement dans la « broyges tants », il y a aussi des gestes de colère, de mépris, de dédain, de questionnement, de réconciliation, de pardon, d’affection, de supplication, etc.
Et le geste hassidique typique: mains en supination, paumes vers le haut, avec la tête légèrement inclinée en arrière et sur le côté, semblant implorer Dieu ou le questionner « pourquoi m’as-tu fait ça »…

Ce chapitre a été élaboré grâce à l’enseignement de Zev Feldman et de Michael Alpert, ainsi qu’avec l’aide de Khayele Domergue-Zilberberg.

Le Pourim ou carnaval juif

20 février, 2012

http://judaisme.sdv.fr/perso/stauben/purim/carnaval.htm

Le Pourim ou carnaval juif

Son origine historique. – Le livre d’Esther ou la Meghila. – Le Pourim en Alsace. – La lecture de la Meghila.- Les marteaux. – La matinée du Pourim. -  L’après-midi ; le Schlach Moness. – Le repas du soir. – Un plat de rigueur. – Le personnel du repas. – Masques. – Deux représentations dramatiques.
Je voudrais, pour être le moins incomplet possible dans ces esquisses de mœurs, faire connaître au lecteur deux autres fêtes juives, moins solennelles, moins graves, beaucoup moins importantes que les précédentes fêtes et peu ou point observées d’ailleurs dans les villes ; et  pourtant ces deux fêtes ne laissent pas que d’être curieuses, moins encore à cause de leur origine historique que pour la manière toute patriarcale dont les célèbrent les pieuses populations de nos campagnes de l’Alsace.
L’une d’elles tombe à la fin, l’autre au commencement de l’hiver ou à peu près. Évoquons d’abord  les souvenirs de la première, celle du joyeux Pourim ou carnaval. Entendons-nous cependant, et n’allons pas  confondre : il y a carnaval et carnaval. Le Pourim des juifs n’a absolument rien de commun avec le carnaval chrétien ; celui-ci, on le sait, n’est après tout qu’une sorte de réminiscence des Lupercales grecques et des Saturnales romaines tempérées par l’esprit moderne.  C’est une époque de gaieté exubérante et de folies  admises comme dédommagement, soi-disant, de l’austérité du carême, gaieté, folies, arrivant à leur apogée dans les trois jours qui précèdent le lugubre mercredi  des Cendres.

Son origine historique
Tout autre est l’origine de notre Pourim, tout différent son but.  Pourim est la fête anniversaire et commémorative de la délivrance des juifs, sous le règne d’Assuérus, alors que la belle et vertueuse Esther fit révoquer le sanglant édit que le cruel Haman avait arraché au roi contre tous les juifs répandus, depuis la Captivité, dans le vaste empire des rois Persans successeurs des rois de Babylone.
Cet événement, qui ne le connaît ? Grâce au livre d’Esther et grâce aussi aux vers immortels de Racine qui a mis en drame la chronique sacrée.

Le livre d’Esther ou la Meghila
Résumons et feuilletons un peu, tour à tour, cette chronique connue encore dans le rite juif sous le nom de Meghila, et voyons qu’elle nous apprend :
Haman l’Amalécite, devenu tout puissant, ne peut pardonner au juif Mardochée, un des nobles descendants la tribu de Benjamin, le dédain et le mépris dont il accable le ministre parvenu ; il calomnie donc auprès du roi les juifs ses nouveaux sujets, et obtient l’autorisation de les faire massacrer, à un jour donné, dans toute l’étendue de l’empire. Cependant Esther, la fille adoptive de Mardochée, avait remplacé sur le trône l’altière Vasthi, et le roi qui ignorait sa religion jusqu’à ce jour, l’aimait tendrement.
«Et Mardochée, ayant appris ce qui avait été arrêté, déchira ses vêtements, se couvrit d’un sac, répandit des cendres sur sa tête, et parcourut les rues en poussant des cris lamentables» (Esther 4:1).
«Il arriva ainsi devant le palais, mais vêtu comme il l’était, il ne lui était pas permis d’y pénétrer» (Esther 4:2).
«Et Mardochée fit dire à Esther ce qui s’était passé et lui communiqua une copie du décret de proscription rendu contre les juifs de Suze, et lui ordonna d’entrer chez le roi afin de le supplier et de lui demander grâce pour son peuple» (Esther 4:8).
Mais il n’était permis à personne de pénétrer auprès du prince sans en avoir été mandé, et si on pénétrait néanmoins, on était condamné à mort, à moins qu’à l’instant même, en signe de grâce, il ne tendît son sceptre vers cette même personne. Esther hésita donc un instant mais Mardochée lui ayant fait comprendre qu’elle devait tout risquer pour sauver les siens,
«Esther fit  répondre à Mardochée  : Va, rassemble tous les juifs de Suze, qu’ils jeûnent à mon intention…, je jeûnerai de  même avec mes filles, et ainsi préparée, j’irai trouver le roi, contente de mourir, si je dois mourir» (Esther 4:16).
Esther parut devant le roi et obtint grâce à ses yeux  ; elle l’instruisit de tout, démasqua les odieuses menées d’Haman que le roi fit pendre au gibet même préparé par Haman pour Mardochée, et le terrible édit fut révoqué.
«Et ils firent appeler les écrivains du roi qui écrivirent tout ce que Mardochée ordonna concernant les juifs, aux pachas et gouverneurs des cent vingt-sept provinces de l’empire, à chaque pays suivant son langage et aux juifs selon leur langue. Et l’on écrivit au nom du roi, on scella les dépêches, et on les fit porter par des courriers montés sur des chevaux, des mulets ou des dromadaires» (Esther 8:9-10).
L’ordre de suspendre l’exécution était arrivé partout à temps. Et le quatorzième jour du douzième mois, du mois d’Adar (février-mars), jour fixé pour l’exécution ainsi arrêtée,
«Les juifs firent des illuminations, des  fêtes joyeuses, des réjouissances et des festins… et s’envoyèrent réciproquement des présents…, et firent des dons aux pauvres. Car Haman, fils d’Hamdatha, de la race d’Agag, persécuteur de tous les juifs, avait eu le projet de les exterminer tous, et il avait jeté des pour c’est-à-dire des sorts  pour connaître le jour qui lui serait le plus favorable pour les anéantir…, c’est pour cela que ces jours de fêtes s’appellent Pourim» (Esther 9:22-26).
Et l’on comprendra maintenant pourquoi on appelle encore le Pourim des juifs, assez improprement cependant, du nom de carnaval. On a voulu marquer ainsi, par ce rapprochement, toute la joie et toutes les réjouissances qui caractérisent le Pourim.

Le Pourim en Alsace

Nous sommes dans nos villages de l’Alsace ; aujourd’hui c’est le 14  du mois d’Adar, veille du Pourim. Hommes, femmes et enfants, tout le monde jeûne dans la communauté en souvenir du jeûneauquel s’étaient livrés les juifs de Suze, avec Mardochée et Esther pendant que la juive devenue reine, se préparait à obtenir du sévère Assuérus une audience favorable. Heureusement pour nos jeûneurs villageois que la journée du 14 Adar, qui correspond à fin février ou au commencement de mars, est assez courte ; et pourtant on l’a passablement allongée, attendu qu’il n’est permis de rompre le jeûne qu’une heure après la nuit close. Et pourquoi cela ? Parce que l’on inaugure le Pourim par la lecture faite en pleine synagogue, du livre d’Esther ; cette lecture ne peut commencer que lorsque le jour a complètement disparu, et elle dure au moins une bonne heure.
Entrons au temple. La kehila (communauté) tout entière est assemblée. Des cierges dits cierges de Pourim éclairent l’édifice sacré. Les hommes sont debout derrière leurs pupitres ; les femmes, dans des tribunes à elles réservées ; tous les gamins de la kehila sont rangés sous les yeux de leurs parents et tiennent dans leurs mains de superbes marteaux de bois tout frais fabriqués. En face du hazan, sur l’estrade sacrée se trouve étendu un rouleau de parchemin que le schamess déroulera tout à l’heure devant lui, au fur et à mesure qu’il en sera besoin. Sur ce parchemin se trouve écrit en caractères manuscrits le livre d’Esther appelé encore Méghila. Chacun des fidèles a devant soi un rouleau du même genre.

La lecture de la Meghila

Soudain le ministre-officiant, sur un ton particulier et traditionnel, commence la lecture. Avec quel art le hazan sait interpréter les passages les plus saillants ce curieux et piquant récit ! Avec quel talent il en sait rendre toutes les intentions, toutes les nuances ! semblable en cela à quelque excellent acteur commentant de la voix et du geste les moindres paroles de son auteur. Arrive-t-il à l’endroit de la Meghila où, en parlant du festin donné par Assuérus à tous les grands de la cour, l’auteur sacré raconte que le vin le plus généreux circulait dans les coupes d’or, et que «ces coupes étaient plus riches les unes que les autres» (Esther 1:7), la voix du hazan, en prononçant ces derniers mots, devient triste et mélancolique. Ces coupes en effet n’étaient-elles pas celles-là mêmes, que les rois d’Assyrie avaient autrefois pillées dans le temple de Jérusalem ?
Avec quelle malice, au contraire, et quelle verve comique, il lit la scène fameuse de la déconvenue d’Haman, scène qui devrait servir de leçon à tous les courtisans : Le roi avait trop longtemps laissé sans récompense le dévouement du juif Mardochée, qui l’avait jadis soustrait aux coups de deux conspirateurs. Il mande Haman, ministre favori et tout-puissant, pour lui demander ce qu’Assuérus pourrait bien faire pour celui qu’il voudrait combler du plus insigne honneur.

«Haman se dit, dans son coeur : « Qui le roi peut-il songer d’honorer ainsi, si ce n’est moi ?» Et il dit au prince : «L’homme que le roi veut honorer… il faut le revêtir des habits royaux, et lui faire monter le cheval que le roi montait lui-même le jour de son couronnement, et le grand maréchal du palais conduisant le cheval par la bride, parcourra les places de Suze en criant : Voilà ce que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer !» Et le roi dit à Haman : «Vite, prends les habits royaux et le cheval du roi, et fais ce que tu as dit au juif Mardochée, qui est assis à la porte du palais ; que rien ne manque à ce que tu as dit.» (Esther 6:6-10)
Haman, pris ainsi dans son propre piège, dut s’exécuter, sans mot dire. Et il faut entendre le hazan quand, remplissant le rôle plaisamment ridicule d’Haman, il crie, devant son public de village enthousiasmé, le fameux : « Voilà ce que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer ! » (Esther 6:11)
Et plus loin, quand Haman, dénoncé au roi par Esther, veut profiter de l’absence momentanée du roi de la salle du festin, pour solliciter sa grâce aux pieds d’Esther, et que le roi, en rentrant soudain, s’écrie, en voyant Haman incliné vers le divan de la reine : «Comment, oserait manquer de respect à la reine dans mon palais ?» (Esther 7:8). Ces derniers mots, le hazan les prononce sur un ton de jalousie dédaigneuse et de despotisme conjugal, qui, dans cette grave réunion, fait sourire les maris et frémir les femmes.

Les marteaux

Est-ce là tout ? et cette lecture n’offre-t-elle pas d’autres incidents ? Il en est encore un surtout, qu’il est de notre devoir d’historien de mentionner. Vous n’avez pas oublié nos gamins armés de marteaux de bois ? Ils se sont tenus là, suivant avec la plus minutieuse attention la voix du hazan, et à chaque fois qu’il a prononcé le nom d’Haman, fils d’Amdatha, vous les auriez pu voir, comme un seul homme, se courber à terre et faire pleuvoir, sans trêve ni merci, au moins pendant cinq minutes, sur le plancher de la synagogue, d’innombrables coups de marteau. Tous ces coups sont censés retomber sur Haman ; c’est un tribut régulier que la jeunesse juive de nos villages lui paie, chaque année, avec la même monnaie. Et si depuis plus de deux mille deux cents ans qu’on lui inflige cette punition, l’ancien ministre d’Assuérus n’en a pas le dos aplati, il faut convenir que la faute n’en est pas à ses jeunes ennemis, et qu’il a les épaules solides.
La lecture de la Méghila terminée, on rentre chez soi pour rompre le jeûne, et le Pourim est commencé.

La matinée du Pourim

Le lendemain, à l’office du matin, le hazan relit la Méghila avec le même cérémonial et les mêmes inflexions de voix ; et les infatigables ennemis du fils d’Amalec, à certains moments donnés, frappent de plus belle le dos imaginaire d’Haman, et chantent en chœur avec le hazan, ce verset du livre d’Esther : «Et l’on pendit Haman au gibet qu’il avait préparé pour Mardochée» (Esther 7:10)

Avant de quitter le temple, la foule ne manque pas de passer devant l’arche sainte, où l’administration a eu soin de faire placer deux urnes portant, l’une, l’inscription de machzé hasekel, l’autre, celle de mavet Pourim. Dans la première, les fidèles déposent une valeur de 25 centimes à peu près ; cet argent sera envoyé aux pauvres israélites de la Palestine. Dans l’autre, chacun dépose une somme proportionnée à ses moyens ou à sa bonne volonté ; elle est destinée aux frères nécessiteux de la localité même. C’est encore et toujours le même esprit de solidarité que nous avons signalé et admiré ailleurs. Les Juifs, dans leurs jours de joie, n’oublient jamais leurs coreligionnaires malheureux !

Et, maintenant, règne partout le bruyant et joyeux Pourim. Aujourd’hui, bien que la loi ne défende aucun travail, on laisse là les affaires ; et en attendant le grand repas de Pourim, qui aura lieu le soir, et dont nous parlerons tout à l’heure, on a mille et mille moyens de passer gaîment la journée. De toutes les maisons juives, quelque modeste que soit la fortune de leurs habitants,s’exhalent de délicieux fumets de pâtisseries de toutes sortes ; les gâteaux, dits gâteaux de Pourim, consistent en babas, en beignets, en gaufres, dont un chacun fait son déjeuner. Puis, si le temps le permet, les jeunes gens sortent du village pour jouer au bouchon, tandis que les jeunes filles font un brin de  toilette et vont jacasser à droite et à gauche. Et la matinée se passe ainsi.

L’après-midi ; le Schlach Moness

L’après-midi est consacrée aux courses du schlach moness. Qu’est-ce que le schlach moness ? On va le voir. la meghila nous a appris que, dans l’excès de la joie que leur avait causée leur miraculeuse délivrance, les Juifs de Suze «s’envoyèrent réciproquement des présents», et le texte ajoute que Mardochée et Esther ordonnèrent  à tous les Juifs d’en agir ainsi à perpétuité, en commémoration du Pourim. Donc, cet ordre est encore aujourd’hui observé, à la lettre, dans nos villages. Voyez ces jeunes filles allant et venant, en habits de fête, et portant très gracieusement, dans leurs mains, des assiettes en faïence verte ou brune, recouvertes d’une blanche serviette. Ce sont les filles de la bourgeoisie qui apportent réciproquement, dans les familles, le schlach moness ou cadeaux. Ces cadeaux consistent en confiseries et bonbons de toute nature, fabriqués à Colmar ou à Strasbourg, selon qu’on demeure dans le Haut ou le Bas-Rhin, et arrivés tout frais, le matin même, au village.
Comme choix de cadeaux de ce genre, la tradition ne permet que très peu d’innovations, et les dons innombrables qui se font ainsi en ce jour, de bourgeois à bourgeois du moins, ne sont autre chose, si l’on veut me permettre cette expression, qu’une variation infinie sur un même thème ; ce thème est un gâteau de Savoie affectant tour à tour, avec plus ou moins de grandeur dans les proportions, la forme d’un melon à tranches bien marquées, d’un dôme, d’une étoile, d’un cercle, d’un cône ou d’une pyramide. Cet usage permet, on même temps, de faire, d’une manière délicate et sans les blesser, l’aumône à des pauvres d’une certaine classe : Ceux-ci, en vertu de la joie de commande régnant ce jour en Israël, font, dès la veille, provision d’un schlach moness à leur goût, le portent dans les maisons aisées, et, on rentrant, trouvent toujours sous la serviette de leur assiette quelques pièces d’argent. Les maîtresses de maisons y ont glissé cela après en avoir enlevé, non sans une feinte admiration, le schlach moness consistant, en général, en bonshommes, en pralines, en bottes ou souliers glacés à nœuds rouges, ou encore en bergères, ou en papillotes à devises. En retour de quoi les pauvres ont reçu leurs dons. C’est ce qu’a ordonné, on se le rappelle, le livre d’Esther.

Le repas du soir – Un plat de rigueur

Mais le jour a baissé, la nuit est survenue, et dans chaque maison aisée se prend et se donne maintenant le repas de Pourim. Il y a là comme deux actes bien distincts. – Dans le premier, on ne voit apparaître que la famille se régalant d’un dîner confortable. Au second, c’est le festin proprement dit. « Ils (Mardochée et Esther) ordonnèrent à tous les Juifs de faire en ce jour des festins» (Esther 9:22). Le second service ne se sert qu’à neuf heures, alors que sont arrivés les convives de rigueur : étrangers, amis, voisins et quelques personnages ­officiels faisant, ces derniers, leur apparition dans toutes les maisons riches.
A ce second service figure un plat indispensable, dit le Plat d’Haman, ou tout simplement le haman. Ce plat consiste on un morceau de bœuf fumé très gras et très gros. Tout bon croyant est tenu de le faire servir à sa table, et tout convive présent, d’en goûter. Le hazan, les aides-chanteurs, l’ins­tituteur, le schamess arrivent à un moment donné, s’attablent, rompent la croûte, choquent le verre, et ensuite se lèvent pour en faire autant dans maintes et maintes maisons. Comme fonctionnaires publics, ils n’appartiennent à personne en particulier, et se doivent à tout le monde.

Masques

A un certain moment aussi, la maison, dont les portes hospitalières restent toutes grandes ou­vertes, est envahie par un flot de jeunes gens déguisés. Ils viennent chanter une chanson de circonstance dont le pauvre Haman fait tous les frais ; puis avec l’autorisation du maître de la maison, quelques masques se détachent du groupe pour donner une représentation dramatique.

Deux représentations dramatiques

On se range et la troupe ambulante vous joue très proprement les deux pièces d’usage, l’une, toute de circonstance, l’autre, essentiellement juive. La première est l’histoire découpée en actes de la délivrance des Juifs par Esther et Mardochée et à laquelle la fête présente donne un singulier à-propos ; la seconde a pour sujet le sacrifice d’Isaac, selon le récit de la Bible. Les acteurs qui représentent les différents personnages historiques, se laissent aller à leur verve et à leur entrain. Il faut voir arriver Mardochée revêtu des insignes de la royauté, monté sur un camarade faisant le rôle du cheval, et précédé d’un autre, jouant Haman déconcerté et s’écriant en hébreu et d’une voix qu’étoffent la honte et le dépit :« Voilà ce que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer !» (Esther 6:11).
Quel moment aussi que celui où Abraham étend la main pour immoler, avec un immense couteau de bois, son fils Isaac étendu sur une chaise et garrotté, et quand l’acteur représentant l’ange du Seigneur accourt, non pas du haut du ciel, mais du fond du corridor où il s’était tenu caché, quand il accourt avec ses ailes de papier blanc cousues aux épaules, et s’écrie, cette fois on patois judaïco-alsacien, et sur un. ton qu’il s’efforce de rendre solennel : «Ne porte pas la main sur ton fils, et lui fais aucun mal ; je suis convaincu que tu crains Dieu, puisque tu ne lui as pas refusé ton fils unique ! » (Genèse 22:12).

Les applaudissements alors retentissent dans la salle ; on régale la jeune troupe, on lui distribue d’immenses tranches d’Haman qu’elle dévore avec une sainte gloutonnerie ; les verres se vident et se remplissent aussitôt et la joie se prolonge jusqu’à une heure avancée dans la nuit, et ainsi se trouvent mises à exécution les recommandations finales de la Meghila :

«Mardochée ordonna à tous les juifs de célébrer tous les ans le quatorzième et le quinzième jour du douzième mois, en commémoration de ce qu’en ces jours, les Juifs ont eu raison de leurs ennemis ; que les jours de douleur se sont changés en jours de fête, et il recommanda d’en faire des jours de joie et de festin» (Esther 9:20-22).
Dans chaque maison, les festins ont été si abondants, qu’ils défraient largement encore le jour suivant ; de là, dans le pays, cette maxime : « Voulez-vous voyager ? Que ce soit au lendemain du Pourim. » En d’autres termes : ce jour-là vous trouverez partout en Israël, joyeuse humeur et bons reliefs.

Le silence de Dieu – par Riccardo Di Segni, Grand Rabbin de Rome,

26 janvier, 2012

http://www.nostreradici.it/silenzio_DiSegni.htm

Le silence de Dieu

(Traduction Google)

Riccardo Di Segni, Grand Rabbin de Rome, directeur du Collège rabbinique italienne

Le thème du silence et l’absence de Dieu devant les souffrances de l’humanité se leva subitement sous les projecteurs pour une raison, presque désinvolte, un récent discours que le pape a été confronté au cours d’un sermon. Parler de cela un peu surpris »tout, tant la nature du sujet, si difficile et particulière, que la force avec laquelle il est manipulé. Mais pour la sensibilité juive n’a pas été une nouvelle, ni une surprise.
Il est un thème majeur de la théologie biblique qui est constamment répétée et développée à travers l’histoire et surtout devant des phénomènes de la pesanteur, comme l’Holocauste, le renversement de l’explosion de la conscience. Examiner les pages bibliques vous pouvez voir comment la question de la présence divine qui accompagne l’histoire juive à partir du moment où il est né en tant que peuple. La Bible tente d’apporter une réponse à cette question terrible, mais la question n’est évidemment pas facile à résoudre pour les consciences troublées.
Le thème est exprimé dans une métaphore anthropomorphique grande, celle de Panim, le visage divin. Dans la relation entre les êtres humains se regardent est une façon de communiquer, mais pas nécessairement bienveillant, tout en tournant son visage, de braquage est un signe de fermeture, l’interruption de la communication du rejet. Sont donc synonyme de bénédiction spéciale, la sympathie, la protection, la gentillesse des expressions iaer panaw HaShem HaShem panaw elekha elekha et hisser, «que le Seigneur vous éclaire et transforme son visage», qui apparaissent dans la bénédiction sacerdotale de Nombres 6:25-26, que nous répétons dans notre liturgie quotidienne.
En revanche est la dissimulation, en se cachant le visage divin de l’enlèvement des signes. Nous lisons au sujet d’un passage fondamental:
«Ma colère va s’enflammer contre lui ce jour-là et les délaissera et cacher ma face (littéralement: je cache mon visage d’eux) et deviennent des proies à dévorer et à ceux qui veulent rencontrer beaucoup de malheurs et de mauvaises choses, et ce jour-là diront «c’est parce que mon Dieu n’est pas dans le milieu pour moi que ces mauvaises choses me sont arrivées. » Mais je vais cacher mon visage dans la journée pour tout le mal qu’il avait fait, parce qu’il s’était tourné vers d’autres dieux.  » (Deutéronome 31:17-18).
Dans cette chanson il ya préfiguration de l’événement (la chute de catastrophes nationales, devenant la proie des ennemis), sa représentation (Dieu qui est caché à l’homme) théologique, le constat de l’abandon humaine (Dieu n’est pas dans le milieu de moi) et l’interprétation théologique (le visage est caché parce que l’homme a été re-conçu ailleurs).
Qu’est-ce que vous n’allez pas à chercher divine responsabilité principale pour le pire, c’est principalement dépendante de l’homme et le cadeau qui a été fait pour choisir entre le bien et le mal, la récompense et la punition. Et l’homme est alors demandé de confiance et de pari. Pas par hasard, dans un passage qui à bien des égards, c’est l’anticipation de cette interprétation du Deutéronome, la question de savoir où Dieu est né dans un contexte historique précis: sortir d’Égypte, après tous les miracles qu’ils ont été témoins, les Juifs peut être trouvée dans le désert sans eau, et les marchandises alors, oublieux et ingrat tôt, protestant, menaçant à Moïse par lapidation. La Bible dit:
»(Moïse) a appelé la place et Massa Meriva (affirmation et contentieux) de la querelle des fils d’Israël et pour les avoir testé le Seigneur en disant:« Si Dieu est parmi nous ou non »(Exode 17: 7).
Et puis voici ce qui arrive:
«Amalek est venu et a combattu avec Israël à Rephidim» (ibid., v. 18).
Amalek est l’ennemi mortel d’Israël en permanence, sans pitié pour les faibles. Amalek vient et frappe à aucun moment, mais quand Israël n’est plus capable de sentir la présence divine en lui. Dieu s’enfuit et se cache, selon Deutéronome après la révolte juive contre les, mais le vol, le premier qui ouvre la porte à l’ennemi mangeur est la conscience des hommes qui deviennent sourds et incapables de sentir la présence divine. Même avant il ya un visage qui se cache l’incapacité de l’homme de le voir quand il. L’importance de cette histoire que le cas isolé, devient emblématique. Pas un hasard si les commandes Torah l’une des plus importantes ont trait à l’utilisation de la mémoire, les préoccupations de l’histoire d’Amalek », souvenir de ce que vous a fait Amalek» (Deutéronome 25:17). Rappelez-vous ce que vous avez fait, mais aussi ce qui peut avoir causé.
La dissimulation du Deutéronome n’est pas isolé, mais nous trouvons dans de nombreux autres passages bibliques du livre d’Isaïe (08:17, 54,8), Ezéchiel 39 (23,24,29), les Psaumes («Ne cache pas ta face»: 27:9, 102:3, 143:7, et même 13h02, 30:8, 44:25 etc), les expressions d’angoisse et de recherche constante. En fait, le thème de Dieu qui est caché devient constante après l’expérience, en particulier la diaspora. Jouant sur la langue, la racine qui indique la Satar la dissimulation (d’où peut-être le mystère) est vu par les Maîtres au nom de l’héroïne biblique Esther, un nom qui devrait vraiment être connecté à Astarté et Aster-Astro, mais que pour Master n’indique pas la luminosité, mais l’obscurité. En guise de consolation, parce que la reine Esther est en marche dans une période historique dans laquelle le visage est plus visible et plus accessible, ce qui peut toujours survenir et que quelqu’un décide de détruire le peuple juif tout entier, mais même si la présence directe, la vision la lumière du visage a disparu, la présence divine, sa providence, ses soins et ne manquent jamais d’intervenir au bon moment dans l’histoire et gratuit.
Pour cette raison, la consolation et l’espoir des Juifs célèbrent encore aujourd’hui (et continuera de le faire, même lorsque toutes les autres parties seront abolis), pour une fois par an, avec presque débridée plaisir physique, la fête de Pourim, ce qui indique que même dans un régime de protection du visage cachée ne manque jamais. Il est sur le bord de cet espoir que vous jouez une expérience dramatique, une question avec beaucoup de réponses comme insuffisantes, un défi pour la foi qui implique presque tous les jours la vie de chaque Juif, qu’il soit religieux ou non.
À une époque où l’Etat se prépare à célébrer le Jour du Souvenir avec mémorial et importante des fins éducatives, participe à l’esprit juif avec une mémoire abandonnés et le poids d’une question de recherche qui a plus de 32 siècles d’histoire.

Qu’est-ce que le Midrash ?

23 janvier, 2012

http://www.akadem.org/photos/contextuels/9822___4_quest_ce_que_le_midrash.pdf

Qu’est-ce que le Midrash ?

Une exégèse particulière

Le Midrash use de paraboles, d’allégories, de métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques Le Midrash est une méthode d’exégèse du texte biblique. Midrash (pl. Midrashim) signifie en hébreu « qui vient du drash ». La racine drash signifie « exiger », au sens second, « rechercher ». Toutefois, il s’agit d’une exégèse très particulière qui use de paraboles, d’allégories, de métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques (y compris entre hébreu, araméen, grec, voire latin), sémantiques, allusifs, de concordances témuriques (permutation des jeux de voyelles) et guématriques (à partir du calcul de la valeur numérique des mots)… et qui finit par produire des textes fort éloignés du texte biblique commenté. Le Midrash a recours beaucoup plus au domaine de la Aggada (domaine narratif) que de la Halakha (domaine légal). Ce qui fait que son style est parfois qualifié « d’improvisation poétique1 ». Pour comprendre les Aggadot, « il faut penser à l’élément de jeu et de licence poétique qui intervient chez un narrateur, réateur ou artiste2 ». Le rabbin utiliserait le texte comme prétexte à « un discours édifiant ou apologétique, en choisissant la forme propre à surprendre et à capter l’attention de l’auditoire3 ». Cependant, le Midrash constitue tout de même une analyse de texte rigoureuse. Les rabbanim, qui connaissaient le texte biblique par cœur et considéraient son unité comme fondamentale. Ils avaient dressé des listes d’apparition de chaque mot qui leur permettait d’établir des concordances entre les différentes apparitions de ces mots, mais également des événements, des thèmes… Ainsi, il leur semblait évident qu’il y a un lien entre l’ouverture de la mer Rouge à la sortie d’Egypte et l’ouverture du Jourdain à l’entrée en terre d’Israël. Selon Bernard Maruani, ce serait « faire preuve de beaucoup trop de servilité à l’égard de la lettre de l’Ecriture-de la trame d’un récit particulier ou de la chronologie » que de ne pas vouloir analyser ces concordances. C’est ainsi que le Midrash se permet de faire intervenir Job à la cour du Pharaon, de faire apparaître la Torah avant la création du monde ou le messie avant Adam, par exemple.

Le Midrash Rabbah
Il existe divers recueils de Midrashim sont publiés. Le plus important se nomme Midrash Rabbah ou Midrash
Ha Gadol, (de Rabba qui signifie Commentaire, Rabboth au pluriel),qui compte un grand nombre de volumes. D’autres recueils comprennent la Peschita (Divisions pour les Fêtes), Mekhilta (Traités), Sifra (Livre), et Sifre (Livres). Le Midrash Rabbah rassemble une collection d’écrits périphériques au Talmud, ordonnés selon le plan du Tanakh : les Parashiot sont commentées dans l’ordre, les unes après les autres, verset par verset, et parfois mot à mot. Le Midrash Rabbah se distingue par le grand nombre de Aggadot qu’il contient.
Sources et auteurs Les sources du Midrash remontent la plupart du temps à l’époque des Amoraim (200 – 500 de notre ère). Pour une partie de ces sources (Mechilta, Sifra, et Sifre), on peut les suivre jusqu’aux Tannaim (de -400 à + 200). Toutefois, la rédaction des midrashim s’étend sur une période d’environ 1200 ans et les compilateurs en sont, le plus souvent, anonymes
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1 Bernard Maruani, Midrash Rabba, Tome 1, La genèse, Verdier, 1988, p15.
2 Aggadah, in Encyclopedia Judaica, New York 1972.
3 Bernard Maruani, op.cit.

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