Archive pour la catégorie 'de l’Église'

Nouvelle prière latine du Vendredi saint pour le peuple juif

7 février, 2008

06-02-2008, du site:

http://www.zenit.org/article-17228?l=french

Nouvelle prière latine du Vendredi saint pour le peuple juif

Le rite de Jean XXIII révisé par Benoît XVI

ROME, Mercredi 6 février 2008 (ZENIT.org) – Au moment où l’Eglise entre dans le temps du carême pour se préparer à Pâques, L’Osservatore Romano publie la prière en latin pour le peuple juif du Vendredi saint : Benoît XVI a voulu que la prière du missel de Jean XXIII soit modifiée.

Cette réforme liturgique entrera en vigueur dè

s le Vendredi saint prochain, 21 mars 2008.Chaque ann

ée le Vendredi saint, lors de l’Office de la Passion, la liturgie catholique prévoit une grande prière d’intercession pour le monde entier, les « impropères », dont une prière pour le Peuple de l’Alliance.

En 1962, le bienheureux Jean XXIII avait déjà fait modifier cette prière qui comportait l’expression « juifs perfides », qui n’avait pas à l’origine le sens moderne donné à « perfide », mais était devenu plus qu’ambigu, avec le risque d’attiser l’antisé

mitisme.Beno

ît XVI va plus loin. Après avoir donné aux catholiques, par le Motu proprio « Summorum Pontificum », du 7 juillet 2007, la possibilité de célébrer la liturgie dans le rite en latin selon le missel de Jean XXIII, antérieur au Concile Vatican II, il introduit cependant une modification de cette prière d’intercession.

La modification est annoncée par une « Note » de la Secrétairie d’Etat publiée par le quotidien de la Cité du Vatican dans son édition en italien du 6 fé

vrier.L’ancien missel pr

évoyait une prière pour que Dieu « accorde » aux juifs d’être délivrés de « l’obscurité » et de « l’aveuglement » : deux termes qui disparaissent.

Le Missale Romanum réformé par Benoît XVI, par décret du 4 février 2008, prévoit une prière pour que Dieu « illumine leur cœur »

.La modification avait

été souhaitée par des organes catholiques de dialogue avec le judaïsme et par différentes organisations juives.

Le texte latin publié par L’Osservatore Romano est donc:

« Oremus et pro Iudaeis
Ut Deus et Dominus noster illuminet corda eorum, ut agnoscant Iesum Christum salvatorem omnium hominum.
Oremus. Flectamus genua. Levate.
Omnipotens sempiterne Deus, qui vis ut omnes homines salvi fiant et ad agnitionem veritatis veniant, concede propitius, ut plenitudine gentium in Ecclesiam Tuam intrante omnis Israel salvus fiat. Per Christum Dominum nostrum. Amen
»
.

Anita S. Bourdin

L’avortement est toujours un drame, rappelle l’évêque de La Réunion

5 février, 2008

31-01-2008, dal sito:

http://www.zenit.org/article-17173?l=french

 

 L’avortement est toujours un drame, rappelle l’évêque de La Réunion 

Communiqué de Mgr Gilbert Aubry

 

 ROME, Jeudi 31 janvier 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous un communiqué de Mgr Gilbert Aubry, évêque de La Réunion, sur le drame de l’avortement et la nécessité urgente « d’interpeller des consciences et l’opinion publique »

FAIRE REUSSIR LA VIE ! 

J’ai donné mon accord pour faire partie du Comité de Soutien de « la marche pour la vie » qui s’est déroulée à Paris dimanche dernier 20 janvier. En effet, il est grand temps de s’interroger sur le fonctionnement et l’utilisation de la loi concernant l’avortement provoqué. Il s’est créé une mentalité qui assimile souvent l’avortement à la contraception. Il s’agit d’interpeller des consciences et l’opinion publique. 

La vie humaine est une vie humaine dès le premier instant de la conception dans le sein maternel. C’est toute la personne humaine qui est déjà dans la première cellule, dans l’embryon puis le fœtus. Cet être humain sans défense a le droit de mûrir, de naître et de vivre. C’est donc notre devoir de protéger la vie humaine en développant les conditions de sa réussite. Faire réussir la vie ! 

En 1995, le Conseil Permanent de la Conférence des Evêques de France avait déjà affirmé : « Nul ne peut déclarer droit humain ce qui implique un déni d’humanité. Les dispositions législatives [...] qui dépénalisent dans certaines conditions l’avortement provoqué, ne sauraient être interprétées comme exprimant ou créant un droit ». En rigueur de terme, contrairement à ce qui se dit dans le langage courant, il n’y a pas de « droit à l’avortement ». Par contre, il y a un droit des femmes en détresse à être soutenues et aidées pour échapper aux contraintes qui peuvent les conduire à ne voir d’autre issue à leur situation que l’avortement. 

L’avortement est toujours un drame pour la femme concernée, pour l’être humain détruit, pour la société. Il faut donc travailler en amont pour mettre en œuvre les moyens nécessaires à la vie et à la santé, pouvoir travailler, disposer d’un toit, fonder une famille dans un climat de respect des personnes, de paix et de sécurité. Les femmes qui envisagent l’avortement doivent pouvoir compter sur un réseau de soutiens affectifs et effectifs grâce à des personnes qualifiées : réfléchir sur la vie, sur leur vie et s’entraider. L’Eglise, pour sa part, y travaille régulièrement. 

S’il y a malheureusement avortement, l’acte sera toujours grave. Mais la responsabilité sera graduée selon les personnes et ce qu’elles ont vécu. Il faut toujours distinguer l’acte et la personne. La femme qui connaît le drame de l’avortement doit toujours être accueillie et ne pas être jugée. Il s’agit de l’aider, toujours dans un réseau de relations, à surmonter la situation en assumant les conséquences de son geste souvent à l’origine d’un traumatisme. Hélas, dans la plupart des cas, c’est la solitude. 

En définitive, quelle idée nous faisons-nous de la sexualité humaine ? Quel sens à la sexualité ? Dans une société hyper érotisée, où l’on confond liberté et licence, où certains revendiquent le « droit » à la perversité, où des adolescents réalisent leur propre film porno sur téléphone portable, faire l’apologie du « droit à l’avortement » c’est faire sauter encore un peu plus les repères dont toute société a besoin si elle ne veut pas se détruire. Une personnalité comme le Dalaï-Lama affirme d’une manière forte : « l’avortement est un meurtre »

A La Réunion, selon les critères de l’INSEE, le nombre d’IVG a tendance à diminuer depuis dix ans avec un maximum atteint de 4827 IVG en 1994. En 2004, il y a eu 4264 IVG pour 14545 naissances et en 2005, 4518 IVG pour 14610 naissances. Mais une étude de la DRASS souligne que « la part des IVG de mineures dans le nombre total d’IVG a presque doublé, de 6,2% en 1996 à 11,3% en 2004 ». C’est alarmant quant aux conséquences ! N’oublions pas que l’IVG est un avortement. Avec des approches différentes, n’y aurait-il pas moyen de rechercher et de promouvoir un langage dynamisant sur la vie, le couple, la famille, la société… pour donner à nos jeunes envie de vivre avec une parentalité responsable ? Il nous faut tous travailler à faire reculer le fléau de l’avortement par l’éducation et la responsabilité et faire reculer les détresses qui empêchent de faire réussir la vie dans l’intégralité de l’amour humain. Avec beaucoup d’amour et de miséricorde. 

Le 22 janvier 2008 

Monseigneur Gilbert AUBRY  

L’Eglise en Asie, entre « persécutions du monde » et « consolations du ciel »

11 décembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16836?l=french

 

L’Eglise en Asie, entre « persécutions du monde » et « consolations du ciel »

Le manque de « liberté religieuse » en Asie, communiqué du « synode »

ROME, Lundi 10 d

écembre 2007 (ZENIT.org) – Les joies et les souffrances de l’Eglise en Asie, prise entre les « persécutions du monde » et les « consolations du ciel », ont fait l’objet d’un communiqué publié à l’issue de la 11e réunion du conseil spécial du secrétariat général du synode des évêques qui s’est tenu au Vatican le 20 décembre sous la présidence de Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général. Il souligne le manque de « liberté religieuse ».

L’Eglise qui est en Asie, vit son « pèlerinage entre les persécutions du monde et les consolations du ciel », a souligné Mgr Eterovic : « La souffrance est comme un poids inévitable à porter lorsque l’on affronte la prédication apostolique, conformément à l’exemple du Seigneur ».

Manque de liberté religieuse «

Les premières victimes frappées par les persécutions sont, indique le communiqué, les minorités, dont les chrétiens qui sont souvent contraints à abandonner leurs pays d’origine, et subissent aussi des violences de groupes fondamentalistes. Le manque de liberté religieuse se manifeste sous différentes formes : limites à la communication entre évêques et entre ceux-ci et le saint-Père, évêque de Rome, impossibilité d’ériger des conférences épiscopales, difficultés à obtenir des visas pour les agents pastoraux, limitation de la construction de lieux de culte, empêchement à la présence dans la vie publique. Les catastrophes naturelles, comme l’ouragan qui a fait récemment de nombreuses victimes au Bangladesh, sont un défi pour la charité chrétienne en Asie et dans le monde ».

Floraison de vocations

Pour ce qui est des « consolations », le communiqué souligne qu’elles « découlent des tant de réalités bienfaisantes comme l’accueil fraternel des chrétiens qui ont fui pour sauver leur vie, l’augmentation des catholiques dans des régions dans lesquelles ils étaient jusqu’ici peu nombreux. La fidélité jusqu’au don de leur vie, comme ce fut le cas de quatre prêtres tués en Asie en 2006, dont le sacrifice, uni à celui d’autres chrétiens, promet une nouvelle vitalité de la vie chrétienne, le sang des martyrs étant une semence de chrétiens. On note en effet une augmentation des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée si bien que les chrétiens d’Asie deviennent des missionnaires auprès d’autres Eglises particulières en Asie et sur d’autres continents ».

L’Eglise ouverte au dialogue«

L’Eglise, souligne la même source, continue à être ouverte au dialogue avec les grandes religions de l’Asie, en offrant une contribution notable à la tolérance et à la concorde civile, à la consolidation de l’Etat de droit, et du processus de démocratisation de la société. L’influence de l’Eglise, du fait de son activité sociale dans les écoles, dans les hôpitaux, en faveur de la promotion humaine, s’étend aussi en dehors de la communauté des chrétiens, qui sont comme le germe d’une nouvelle société fondée sur les valeurs de la paix, de la justice, de la liberté et de la charité ».

Liberté de conscience

La réunion a également évoqué les conséquences des guerres, de la course aux armements, des conflits ethniques, des répressions, de différentes « limites mises à la liberté de conscience ».

Inculturation

Enfin, le communiqué souligne que l’inculturation du christianisme dans les pays d’Asie présuppose « une bonne connaissance » des besoins pastoraux des Eglises particulières, dans « la fidélité à la Sainte Ecriture et à la Tradition de l’Eglise » ainsi qu’une « adhésion sincère au magistère ».

La prochaine et 12e réunion du conseil post-synodal se tiendra les 11 et 12 décembre 2008.

« Le Message de Lourdes : d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain »

6 décembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16797?l=french

« Le Message de Lourdes : d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain »

Colloque d’ouverture de l’année jubilaire

ROME, Mercredi 5 décembre 2007 (ZENIT.org) – « Le Message de Lourdes : d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain » : c’est le titre du colloque qui suivra l’ouverture, les 7 et 8 décembre, de l’année jubilaire des 150 ans des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, à la grotte de Massabielle, à sainte Bernadette soubirous.

Les sanctuaires organisent en effet, du 9 au 11 décembre, un colloque sur « le Message de Lourdes : d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain »

.Pendant trois jours, conf

érences, veillées et table ronde se succèderont. Au total, près de 500 personnes sont attendues pour découvrir ou redécouvrir le Message de Lourdes depuis le temps des Apparitions jusqu’au XXIème siècle.

Lundi 10 décembre est la journée clé de ce colloque avec notamment une table ronde sur « les points de vue de quatre grands sanctuaires marials » sur Lourdes, l’évocation de « Lourdes après le concile Vatican II » par des recteurs des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes, et la veillée « Lourdes et le cinéma ».

« Si je ne me trompe, fait observer l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Jacques Perrier, ce colloque sera le 9ème du genre. Pour l’année du 150ème anniversaire, le thème s’imposait : le Message de Lourdes. A trois conditions : ne pas réduire le Message de Lourdes à des paroles ; tenir compte de ce qui s’est passé depuis 150 ans ; ouvrir vers l’avenir. Cela vous explique le titre et le plan du colloque : un temps sur le noyau initial ; un temps sur le développement du Message ; un temps sur sa pertinence pour notre temps ».

Depuis 1858, année des Apparitions, les foules sont nombreuses à se rendre en pèlerinage à Lourdes. Aujourd’hui, ce sont 6 millions de pèlerins et visiteurs qui passent chaque année à la Grotte de Massabielle. C’est pour cette raison que Lourdes est souvent considérée comme le lieu de la « piété populaire », au sens le plus noble du terme et dont Mgr Perrier s’est dit « se vanter », lors de la présentation du Jubilé

au Vatican (cf. Zenit du 13 novembre 2007).

Et Lourdes est en même temps « un lieu de réflexion » : depuis l’an 2000, à l’initiative de MgrJacques Perrier, un « colloque préparatoire » au thème spirituel de l’année suivante est proposé chaque année aux directeurs de pèlerinages et à tous ceux qui le souhaitent.

Anita S. Bourdin

Les sans-abri « une icône du Christ » assoiffée de dignité

5 décembre, 2007

du site:  

http://www.zenit.org/article-16782?l=french

 

Les sans-abri « une icône du Christ » assoiffée de dignité

Bilan de la rencontre internationale au Vatican sur la pastorale des gens de la rue

ROME, Mardi 4 décembre 2007 (ZENIT.org) – Plus d’un milliard de sans-abri, dont cinquante mille femmes et enfants qui meurent chaque jour car ils n’ont pas de toit, vivent dans des conditions d’hygiène inhumaines et n’ont accès qu’à de l’eau polluée.

Tel est le drame souvent ignoré de la société moderne qui a été soulevé lors de la première rencontre internationale sur la pastorale des personnes sans domicile fixe, organisée les 26 et 27 novembre dernier, par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement (cf. Zenit, 26 novembre).La rencontre, centr

ée sur le thème « dans le Christ et avec l’Eglise au service des sans domicile fixe », a réuni une cinquantaine de personnes, dont des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, et des membres d’association d’apostolat et de volontariat, représentant quelques 28 pays de 4 continents.

Troisième d’une série de conférences internationales, cette nouvelle rencontre marque la grande attention que le dicastère accorde à la pastorale de la mobilité humaine, notamment à la pastorale de la rue qui a donné lieu, en mai dernier, à la publication du document : « Des orientations pour la pastorale de la rue ».En octobre 2004, le dicast

ère avait centré sa première rencontre internationale sur la pastorale des enfants de la rue, et en avait organisé une deuxième en juin 2005 sur la pastorale pour la libération des femmes de la rue.

D’après les chiffres apparus au troisième congrès, dans les villes, le phénomène des sans-abri, qui comprend indistinctement ceux qui n’ont pas de demeure fixe et ceux qui habitent des logements précaires, est un phénomène dont souffrent plus de 100 millions d’enfants, qui vivent dans la rue, et des millions de personnes, habitant d’immenses bidonvilles. Par ailleurs, au cours des 50 prochaines ann

ées, il est probable que la population mondiale, en raison de son surnombre et du phénomène de la mondialisation, double ses effectifs passant de 2,5 à 5 milliards de personnes.

Passant en revue les différentes réalités locales liées au phénomène, les congressistes ont pu dégager les motifs principaux qui font que les gens finissent par vivre dans la rue ou par perdre leur propre habitation : mauvaise formation culturelle, préparation professionnelle insuffisante, dépendance de la drogue, de l’alcool, troubles mentaux, mais aussi le libre choix de vivre une existence excentrique.A l’ouverture des travaux, le cardinal Renato Raffaele Martino, pr

ésident du dicastère, a relevé que « le problème des sans-abri n’est pas nouveau. C’est un problème qui existe depuis l’apparition du péché dans le monde, lorsque nos ancêtres furent chassés de l’endroit que l’on avait mis à leur disposition ».

Durant son intervention, le cardinal Martino a invité les agents pastoraux à être « de vrais témoins et des exemples pour les gouvernements et les communautés ; à reconnaître la dignité de chaque être humain ; à offrir et à recevoir l’amour de Dieu, dans une catéchèse active’ ».

« Mais il faut en premier lieu que notre action , a-t-il souligné, soit imprégnée d’amour, d’un amour qui puise sa force dans la rencontre personnelle avec le Christ », nourrie par une prière constante.

Et il est encore bien plus nécessaire que cette œuvre s’accompagne d’un esprit de «dévotion » car, a-t-il dit, « il ne suffit pas de donner des choses temporelles, nous devons, dans tout ce que nous faisons, être présents au niveau personnel », a déclaré le cardinal Martino.Pour sa part, Mgr Agostino Marchetto, secr

étaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a fait remarqué que « depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre des sans-abri a atteint les 3 millions, soit son plus haut niveau jamais atteint, alors qu’aux Etats-Unis on parle de 3,5 millions, dont 1,4 millions de jeunes ».

Malgré le manque ou la dispersion des données relatives aux pays en voie de développement, a-t-il ajouté, « l’Inde est l’une des rares nations à avoir tenté en 1981 une opération de recensement, les résultats de cette dernière faisant alors état d’environ 2, 5 millions de sans-abri. Cela dit, une diminution de plus d’un million de personnes a été enregistrée lors d’un autre recensement effectué une dizaine d’années plus tard ». C’est en Afrique, en Asie et en Am

érique latine que le nombre des sans-abri augmente le plus, a relevé Mgr Marchetto : Environ 30% des habitats sont illégaux, précaires, sans aucune infrastructure ni services, surpeuplés et endommagés ».

Tout en proposant quelques lignes de conduite pour une approche pastorale efficace, Mgr Marchetto a rappelé que « la condition de sans abri n’est pas uniquement de ceux qui n’ont pas de chez soi, c’est l’écroulement d’un monde, de la sécurité, des rapports personnels et de la dignité. C’est la perte de la capacité de conduire une vie vraiment humaine’».Ainsi, a-t-il dit, les agents pastoraux doivent-ils comprendre qu’il ne suffit pas de satisfaire les besoins fondamentaux et imm

édiats de la survie humaine, car « chaque personne sans domicile fixe a au fond d’elle-même la nécessité fondamentalement plus grande, d’être acceptée et traitée avec dignité ».

Enfin, Mgr Marchetto a conclu son intervention en invitant l’assemblée à voir dans les sans-abri « une icône du Christ qui projette son ombre sur le monde, sur l’Eglise et sur la société »: « Jésus Christ manifeste sa présence dans les personnes sans domicile fixe et nous appelle à cet amour et cette charité qui sont le sceau authentique de sa vie ».
Mirko Testa

troisième rassemblement œcuménique européen – thème: « La lumière du Christ illumine tous les humains ».

6 septembre, 2007

 du site:

http://www.inxl6.org/article3325.php

Actu > Vie de l’Eglise

Sibiu…C’est parti!

Du 4 au 9 septembre, le troisième rassemblement œcuménique européen réunira plus de trois mille délégués et invités d’une trentaine de pays à Sibiu, en Roumanie, sur le thème « La lumière du Christ illumine tous les humains ». Il est organisé conjointement par le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et la Conférence des Eglises d’Europe (KEK).

5 questions au Père Mallèvre, op, directeur du service national pour l’unité des chrétiens de la Conférence des évêques de France.

Quel est l’objectif de ce rassemblement ?

L’objectif de ce rassemblement est d’abord de stimuler davantage le dialogue œcuménique au moment où l’on sent qu’il faut aussi stimuler la construction européenne. Les religions, en particulier les Eglises, ont en effet une trop grande place dans la vie des européens pour qu’elles ne jouent pas un rôle dans cette construction. Par ailleurs le défi de construire une Europe autre qu’économique renvoie les Eglises à l’obligation de s’unir. Ce défi, c’est au fond de donner une âme à l’Europe, et les Eglises ont quelque chose à apporter dans ces questions qui touchent la société civile. Elles le feront de façon d’autant plus crédible qu’elles seront unies.
Lors de ce rassemblement, nous travaillerons donc aussi bien sur des thèmes qui touchent spécifiquement les Chrétiens (unité de l’Eglise, spiritualité et témoignage) que sur des défis posés à tous nos contemporains sur notre continent (l’unité de l’Europe, les migrations, le dialogue avec les autres religions) et plus largement dans le monde (la justice, la paix, la sauvegarde de la création…).
L’enjeu d’un tel rassemblement est par ailleurs d’élargir les réseaux œcuméniques souvent centrés sur des réalités nationales.

«La lumière du Christ illumine tous les humains»… pourquoi le choix de ce thème ?

Ce thème est tiré de la liturgie orthodoxe, en lien avec le choix de la Roumanie, pays en majorité orthodoxe. Il nous rappelle que c’est le Christ qui nous unit. Le sous-titre, « Espoir de renouveau et d’unité en Europe », souligne le rôle que le christianisme peut jouer dans notre continent d’aujourd’hui. Cette perspective apparaît bien dans le double objectif que les organisateurs se sont fixé : d’une part, « recouvrer une nouvelle lumière pour le voyage de la réconciliation entre chrétiens » en Europe ; d’autre part, « redécouvrir le don de la lumière que le Christ représente pour l’Europe aujourd’hui. ». Ce double objectif permettra d’aborder les grands défis inhérents à la culture européenne marquée par la sécularisation et la quête de spiritualité, le pluralisme religieux, le processus d’unification européenne et les responsabilités que notre continent doit assumer vis-à-vis du reste du monde.

Quels en sont les temps forts ?

Le rassemblement se déroule sur 6 jours essentiellement sous la forme d’ateliers privilégiant la rencontre et l’échange sur les engagements de la Charte œcuménique. Cérémonie d’ouverture, veillée de prière du 8 septembre, envoi et message final en seront les temps forts.

Qui composera la délégation française ?

70 catholiques, 30 protestants seront présents. Les orthodoxes viendront avec leur patriarcat.

Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch et président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et les relations avec le judaïsme, dirigera la délégation catholique française qui sera composée des délégués des provinces ecclésiastiques, de communautés religieuses et de réseaux œcuméniques et de représentants d’organismes engagés dans les questions sociales et politiques (Secours catholique, CCFD, CERAS…). Parmi les évêques Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Philippe Gueneley, évêque de Langres, Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont et Mgr Claude Schockert évêque de Belfort-Montbéliard, seront présents.

Quels rayonnement ou suites en attendez-vous ?

Des veillées de prière oecuménique sont prévues dans différents diocèses et illustrent cette communion plus large. A la suite du rassemblement, les délégués rendront compte, dans leurs régions, de ce qu’ils auront vécu à Sibiu. Ce seront, pour les chrétiens de toutes confessions, des occasions de célébrer ensemble le Christ Lumière, de prendre conscience de leur responsabilité commune dans une Europe qui se cherche et de poursuivre la mise en œuvre des grands engagements de la Charte œcuménique, signée à Strasbourg en 2001.Participants et organisateurs

Comme les précédents rassemblements œcuméniques, celui de Sibiu est organisé conjointement par les deux principales instances ecclésiales de la « grande Europe », au-delà des pays de l’Union européenne :
la Conférence des Églises européennes (KEK), fondée en 1959, qui est une « communion fraternelle » de 126 Églises de tradition orthodoxe, protestante et vieille-catholique, auxquelles s’ajoutent 43 organisations associées de tous les pays du continent européen ;
le Conseil des conférences d’évêques d’Europe (CCEE), fondé en 1971, qui regroupe les présidents des 34 conférences épiscopales catholiques.
La moitié des délégué(e)s ont été nommé(e)s par les 34 conférences épiscopales catholique-romaines, membres du CCEE, tandis que l’autre moitié représente les quelques 120 Eglises membres de la KEK de la famille anglicane, orthodoxe et protestante.

 

Le scoutisme a 100 ans !

1 août, 2007

du site: 

http://www.cef.fr/catho/actus/archives/2007/20070626centenairescoutisme.php

Le scoutisme a 100 ans !

28 millions de scouts et de guides fêtent cet anniversaire dans le monde. En France, les trois mouvements catholiques de scoutisme célèbrent cet événement. Une date à ne pas manquer cet été : le 1er août.

Il y a 100 ans très exactement, sur l’île britannique de Brownsea, Lord Baden-Powel (1857-1941) organisait le 1er premier camp scout. Aujourd’hui, près de 28 millions de jeunes, garçons et filles, répartis dans 216 pays et territoires, vivent l’aventure du scoutisme.

En France, les trois mouvements catholiques de scoutisme célèbrent ensemble cet anniversaire. En octobre dernier, ils adressaient une lettre cosignée aux évêques des diocèses de France leur annonçant les festivités. Toutes les célébrations du Centenaire sont placées sous le signe de la Paix autour de trois thèmes : créer un monde où la paix progresse, lutter contre les préjugés, encourager une plus grande solidarité.

Le centenaire est une opportunité extraordinaire d’engager des projets passionnants pour montrer les qualités du scoutisme : tout au long de l’année, les différents groupes manifestent ensemble leurs joies d’être scouts lors de grands jeux, de camps et de célébrations. Deux rendez-vous national et international ont été programmés les 1er juillet et 1er août

Le 1er juillet dernier, un grand festival était organisé, dans 12 villes de France, pour faire découvrir les savoir-faire de tous les scoutismes. Brest, Caen, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Poitiers, Strasbourg et Toulouse se sont ainsi transformées en camps géants !

Le 1er août, renouveler la Promesse et célébrer l’avenir

Autre temps fort : le 1er août. Des millions de scouts et anciens scouts de toutes les régions du monde sont invités à célébrer l’aube d’un nouveau siècle de scoutisme. Le lever du soleil aura lieu exactement cent ans après que Baden-Powell eut inauguré son camp expérimental sur l’Ile de Brownsea. Au fur et à mesure que le soleil se lèvera sur le monde, scouts et guides se rassembleront dans des millions de lieux pour renouveler leur Promesse, faire une bonne action, présenter leurs dons pour la paix. Un grand jour en perspective pour célébrer le passé, le présent, et encore plus important, l’avenir du scoutisme.

Une promesse renouvelée à Rome

Pour l’occasion, des milliers de Scouts et Guides catholiques d’Europe renouvèleront leurs promesses devant Benoît XVI au cours de l’audience générale hebdomadaire qui se déroulera au Vatican.

Dans une lettre adressé le 2 juillet au Cardinal Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence épiscopale française, le Saint-Père salue le centenaire du scoutisme et évoque le P.Jacques Sevin, SJ, qui fonda les Scouts catholiques, rendant grâce pour les bons fruits accumulés par le mouvement en un siècle d’activité.

Le Pape y encourage les scouts catholiques à poursuivre dans leur voie, en proposant à la jeunesse d’aujourd’hui une pédagogie en mesure de donner aux jeunes une personnalité solide, fondée sur le Christ, et de leur insuffler la volonté de vivre les grands idéaux de la foi et de la solidarité humaine.

« Un chemin de croissance humaine »
3 questions à Mgr Benoît Rivière
Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes

Quel est, d’après vous, le secret de la longévité du scoutisme ?
Il faut rendre hommage aux pionniers, aux initiateurs. Dans les années vingt, ce mouvement a volontairement été développé en France par des hommes et des prêtres qui ont reconnu dans la méthode de Baden Powell responsabilité des jeunes en fonction de l’âge, amour de la nature, vie en groupe… une éducation à l’Évangile. Je crois que cette intuition reste valable aujourd’hui. Les pédagogies ont su s’adapter et évoluer au rythme de la société en laissant place à une véritable dynamique de projet. La formation des chefs et cheftaines est également un point d’effort des mouvements où se jouent une belle transmission des responsabilités.
Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans les célébrations prévues ?
Je me réjouis d’abord que le centenaire ait rapproché, en France, les trois mouvements catholiques et qu’ils célèbrent ensemble joyeusement l’événement. Il est heureux de faire mémoire sereinement, sans chercher à tirer l’histoire à soi. Chaque famille a sa place dans le paysage ecclésial français et j’encourage ce dialogue de toutes mes forces. Personnellement, je renouvellerai ma promesse, le 1er août 2007, en réponse à l’invitation mondiale. C’était un moment très important qui n’est pas étranger au mûrissement de ma vocation. Je m’aperçois avec le recul que le scoutisme m’a donné, avec une bonne dose d’humour, le sens de l’action et la confiance dans les possibilités de chaque personne humaine.
Comment le scoutisme révèle-t-il les jeunes à eux-mêmes ?
J’assiste à l’enthousiasme des jeunes chefs et cheftaines, souvent étudiants, qui mettent toute leur énergie dans l’animation des équipes scoutes. Ils touchent du doigt, avec émerveillement, ce qu’un homme ou une femme découvre avec la paternité et la maternité. La confiance que les enfants leur accordent les bouleverse alors qu’ils sont eux-mêmes conscients de leurs propres fragilités. C’est un chemin de croissance humaine. Et quand on est amené à donner le meilleur de soi-même, on entend d’autant mieux l’appel du Seigneur.
Il reste à faire. Les trois familles doivent notamment garder la joie d’ouvrir des unités auprès de jeunes en difficulté. Je crois beaucoup en l’avenir, car les scouts sont, sans complexe, heureux d’être au cœur du monde !

Propos recueillis par Florence de Maistre, pour la Revue Catholiques en France N°28

La Messe précédent le Concilie

9 juillet, 2007

j’ai traduit un article écrit sur le journal italien « Avvenire » du Cardinal Camillo Ruini qui se fait interprète de la pensée du Pape en ce qui concerne la liturgie, l’ai traduite parce qu’elle me semble une excellente explication de ce que le Pape, dans son soin pastorale, ai entendu faire, du site :

http://www.avvenire.it/

La Messe précédent le Concilie

« Sollecitudine » Soin pour l’unité de l’Église

Camillo Ruini

Il y à dix jours, au terme de la rencontre dédiée au Motu vraiment sur j’emploie de la liturgie romaine antérieur à Concilie Vatican II, Benoît XVI a voulu illustrer personnellement les raisons qu’ils l’ont bougé à promulguer ce teste. Comme premier et principal de tels motives le Pape a indiqué les soins pour l’unité de l’Église, l’unité qui subsiste pas seulement dans l’espace mais même dans le temps et que n’est pas compatible avec des fractures et contrapositions entre les différentes phases de le sien développe historique. Pape Benoît a repris, c’est-à-dire, le contenu central de son discours du 22 décembre 2005 à la Curia Romaine où, à 40 ans de Concilie, il a proposé comme clé d’interprétation du Vatican II, pas « l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture », mais plutôt cette « de la réforme, du renouvellement dans la continuité de l’unique sujet- église ». Il pas il y à valoir ainsi son personnel point de vue ou sa préférence théologique, mais il accomplit le devoir essentiel du successeur de Pietro que, comme il dit le Concilie même (Lumen gentium, n.23), « il est le perpétuel et visible principe et la fondation de l’unité soit des Évêques soit de la multitude des fidèles ». De la même manière, dans la lettre aux Évêques avec lesquels il accompagne et met dans leurs mains le Motu vraiment, Pape Benoît écrit que la raison positive qui l’a induit à le publier est cette d’arriver à une réconciliation interne dans le sein de l’Église : il se rappelle exprès comme, en regardant aux divisions qui dans le cours des siècles ont déchiré le Corps de Christ, ait « continuellement l’impression que, en instants critiques où la division mûrissait, pas elle a été faite le suffisant de la part des responsables de l’Église pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité ». De ici elle dérive pour nous « une obligation : faire à tous les efforts, pour qu’à tous ceux qui ont vraiment le désir de l’unité, soit rendu possible rester dans cette unité ou la retrouver nouvellement « . Seulement ou en se posant sur cette longueur de vague on peut cueillir vraiment le sens du Motu vraiment et on peut le mettre en pratique en manière positive et féconde. En réalité, comme le Pape il a expliqué abondamment dans sa lettre, il n’est pas fondé la crainte qui soit attaquée l’autorité de Concilie et la messe en doute la réforme liturgique, ou qu’elle vienne désavouée l’œuvre de Paolo VI et Giovanni Paolo II. Les Missel de Paolo VI y reste en effet la « forme normale » et « ordinaire » de la liturgie eucharistique, pendant que les Missel romain antérieur à Concilie peut être employées comme « forme extraordinaire » : on n’agit pas, précise le Pape, de « deux Rites », mais d’un double emploie de l’unique et même Rite romain. Giovanni Paolo II, en outre, déjà en 1984 et ensuite en 1988, avait permis emploie du Missel antérieur à Concilie, pour les mêmes raisons qui bougent maintenant Benoît XVI à faire un pas ultérieur dans cette direction. Tel pas ultérieur n’est pas du reste à sens unique. Il demande une volonté constructive, et un partage sincère de l’intention qui a guidé Benoît XVI, pas seulement à celle-là très large majorité des prêtres et des fidèles qu’on trouve vraiment à aise avec la réforme liturgique suivie au Vatican II, mais même à ceux qui restent profondément attaqué à la forme précédente du Rite romain. En concret, aux premiers il est demandé de ne pas accéder dans les célébrations à ces arbitres qui malheureusement ne sont pas manqués et qu’ils assombrissent la richesse spirituelle et la profondeur théologique des Missel de Paolo VI. Aux secondes il est demandé de ne pas exclure pour principe la célébration selon ces nouveau Missel, en manifestant ainsi concrètement son accueil de Concilie. De telle manière on évitera le risque qui un Motu vraiment émané pour unir plus la communauté chrétienne soit par contre utilisé pour la diviser. Dans sa lettre le Pape, en se tournant aux Évêques, souligne que ces nouvelles règles « ne diminuent pas dans quelque mode » leur autorité et responsabilité sur les liturgie et sur au pastorale de ses fidèles : comme enseigne le Vatican II (Sacrosanctum Concilium, n.22), chaque Évêque est en effet « le modérateur de la liturgie dans sa diocèse », en communion avec le Pape et sous son autorité. Même celui-ci est un critère de primaire importance parce que le Motu vraiment puisse porter ces fruits de bien pour lesquels il a été écrit.

 

LES JUIFS CACHÉS DANS LES MONASTÈRES – Le Saint-Père ordonne…

4 juillet, 2007

je vais souvent dans cette Basilique pour la célébration de la messe et les prières liturgiques, on vraiment une atmosphère de simplicité divine et savoir et il se rencontre Sant’Agostino, du site:

http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=11131

LES JUIFS CACHÉS DANS LES MONASTÈRES
Le Saint-Père ordonne…

Nous publions le Mémorial inédit du monastère des Quatre Saints Couronnés qui concerne les années de l’occupation nazie à Rome: l’ordre de Pie XII d’ouvrir le monastère aux persécutés, le nom des juifs cachés, la vie du couvent pendant ces terribles annéespar Pina Baglioni

«Ce texte ne veut être qu’un humble témoignage sur le pape Pie XII, et n’a, croyez-le bien, aucune prétention. Toutefois, il est indéniable que toutes ces publications sur la soi-disant indifférence du Souverain Pontife et ses “silences” à propos des juifs pendant les années du nazifascisme nous font profondément souffrir; il nous a donc semblé utile de faire savoir ce qui s’est passé chez nous, ici, il y plus de soixante ans».
“Chez nous, ici”, c’est le monastère de clôture des religieuses augustines qui flanque la basilique millénaire des Quatre Saint Couronnés, sur les pentes de la colline du Cœlius à Rome. C’est la sœur Rita Mancini, la mère supérieure qui dirige la communauté
monastique augustinienne depuis 1977, qui prend la parole.
Sollicitées et encouragées par le colloque international “Pie XII. Témoignages, études et nouvelles acquisitions” organisé par 30Jours le 27 avril dernier à l’Université Pontificale du Latran, les religieuses cloîtrées des Quatre Saints Couronnés se sont mises en contact avec notre revue pour offrir leur contribution: de très précieuses pages du Memoriale delle religiose agostiniane del venerabile monastero dei Santi Quattro Coronati [Mémorial des religieuses augustines du vénérable monastère des Quatre Saints Couronnés ndr], à savoir une partie du journal officiel tenu dans la communauté et qui recueille, depuis 1548 – année où les Augustines se sont installées aux Quatre Saints Couronnés –
la chronique de leur vie monastique.
Grâce aux Augustines des Quatre Saints, nous avons la possibilité d’ouvrir une fenêtre sur ce microcosme séparé du monde, appelé à l’improviste par Pie XII à ouvrir ses portes, à lever ses grilles et à
se laisser prendre, en courant des risques graves, par le destin de tant de gens en danger de mort.
«Quand je suis arrivée ici, en 1977, j’ai fait la connaissance de sœur Emilia Umeblo», raconte la mère supérieure des Quatre Saints. À l’époque de l’occupation, elle était la sœur “externe”, c’est-à-dire la personne autorisée, pour des raisons pratiques, à sortir de la clôture. Elle m’a longuement parlé des ces mois sous l’occupation, des aspects logistiques et de l’organisation nécessaires pour faciliter l’hospitalité offerte aux réfugiés juifs et à de nombreux antifascistes. Sœur Emilia était constamment en contact, entre autre, avec Antonello Trombadori, dirigeant du Parti communiste et chef des Groupes armés partisans de Rome et avec beaucoup d’autres opposants au nazifascisme. Je l’ai priée plusieurs fois d’écrire tout ce qu’elle me racontait. Malheureusement, elle n’a jamais voulu le faire et maintenant qu’elle n’est plus, elle a emporté ses souvenirs avec elle»
.
Heureusement, il reste les pages que sœur Rita Mancini a mises à la disposition de 30Jours. Celles-ci concernent un laps de temps qui va de la fin de 1942 au 6 juin 1944 et qui comprend la période de l’occupation nazie à Rome, jusqu’à la libération de la ville, le 4 juin 1944.

«Arrivées à ce mois de novembre, nous devons nous tenir prêtes à exercer la charité de manière tout à fait inattendue», écrit la chroniqueuse anonyme à la fin de 1943. «Le Saint Père veut sauver ses enfants, y compris les juifs, il ordonne que l’hospitalité soit donnée à ces persécutés et les monastères de clôture doivent adhérer, eux aussi, au désir du Souverain Pontife». Suivent les noms des hôtes signalés dans la liste du Mémorial: Viterbo, Sermoneta, Ravenna, De Benedetti, Caracciolo, Talarico… «À toutes les personnes indiquées ci-dessus, on donnait non seulement le gîte, mais aussi le couvert, et c’était un miracle, vu l’époque que nous traversions»; nous lisons qu’«il fallait des cartes pour tout. La Providence est toujours intervenue… Pendant le carême, même les juifs venaient suivre les prêches, et monsieur Alberto Sermoneta aidait à l’église. La mère prieure lui faisait faire beaucoup de choses pour la préparation de l’autel du Très Saint Sacrement, le Jeudi Saint».
Au beau milieu de la tempête, tandis que le cloître du XIIIe
siècle se remplit de paille et de foin pour pouvoir faire dormir tous ces pauvres gens, rien ne s’interrompt: le travail et les célébrations liturgiques se poursuivent, sous la paternelle vigilance de monseigneur Carlo Respighi qui était alors recteur de la basilique des Quatre Saints et préfet des cérémonies apostoliques, mort en 1957. Dans un grand local qui jouxte le potager, les religieuses cachent rien moins que onze automobiles, y compris celle du maré
chal Pietro Badoglio, le chef du gouvernement militaire italien qui avait fui Rome le lendemain du 8 septembre. Et puis sept juments, quatre vaches…
Mais d’après ce que nous apprend le Mémorial, l’hospitalité des Quatre Saints s’est poursuivie même après la Libération: «La Secrétairerie d’État nous ordonne d’accueillir avec les précautions les plus scrupuleuses le général Carloni, recherché pour être condamné à mort». Il s’agissait de Mario Carloni, général des Bersaglieri, qui avait été le chef de la IVe
division alpine Monte Rosa de la République de Salò
.
On savait que le monastère romain faisait partie du dense réseau des instituts catholiques qui ont abrité des juifs et des persécutés politiques pendant l’occupation fasciste: on trouve en effet cette indication dans l’Elenco delle case religiose in Roma che ospitarono ebrei [Liste des instituts religieux de Rome qui ont abrité des juifs ndr], publié dans la section des documents de la Storia degli ebrei italiani sotto il fascismo [Histoire des juifs italiens sous le fascisme ndr] de Renzo De Felice, publiée pour la première fois en 1961 (Einaudi, Turin 2-1993, pp. 628-632), où l’on peut lire que «Les sœurs augustines des Quatre Saints Couronnés» avaient accueilli 17 juifs. Cette liste, qui reprend un article de la Civiltà Cattolica de 1961 signé par le père Robert Leiber, reste encore aujourd’hui un des documents de référence pour toutes les recherches successives, y compris les plus récentes, comme celle qu’a entrepris en 2003 le Comité des historiens religieux sur les juifs accueillis dans les structures catholiques à Rome entre l’automne 1943 et le 4 juin 1944. En janvier 2005, sœur Grazia Loparco, professeur d’Histoire de l’Église à la Faculté pontificale Auxilium et membre du Comité, a fait connaître à l’agence internationale Zenit les premiers résultats de cette enquête: les juifs sauvés à Rome dans des instituts religieux ont été au moins 4300, une évaluation par défaut.

Les livres d’Antonio Gasparri, Nascosti in convento [Cachés au couvent ndr] (Ancora, Milan 1999) et d’Alessia Falifigli, Salvàti dai conventi. L’aiuto della chiesa agli ebrei di Roma durante l’occupazione nazista [Sauvés par les couvents. L’aide de l’Église aux Juifs de Rome pendant l’occupation nazie ndr] (San Paolo, Cinisello Balsamo 2005) ont fait connaître d’autres témoignages inédits fournis par des personnes sauvées grâce à l’accueil des instituts religieux. Que ce soit dans ces dernières recherches, ou dans celles qui se poursuivent depuis au moins quarante ans sur le rôle joué par les catholiques dans le sauvetage des juifs persécutés par les nazifascistes, on trouve la question de savoir si cet accueil a simplement eu un caractère spontané, ou s’il y a eu à ce sujet des ordres provenant de la hiérarchie ecclésiastique. La réponse a toujours été pratiquement la même, à savoir que l’hospitalité donnée par l’Église de Rome aux personnes persécutées – surtout des juifs – a été spontanée, qu’elle n’a pas été décidée à l’avance par la hiérarchie, mais que l’Église l’a soutenue et aidée moralement et matériellement. En outre, dans sa présentation du livre d’Alessia Falifigli, Andrea Riccardi, historien du christianisme à l’université de Roma Tre et fondateur de la communauté de Sant’Egidio, donne cette précision: «Pour enfreindre les règles de la clôture – qu’il s’agisse de celles des monastères ou de celles des couvents, moins rigide –, il fallait une directive supérieure». Et il ajoute «Ceci n’empêche que l’idée qu’il puisse y avoir eu un document quelconque du Vatican à ce propos fait sourire tout le monde. Qui aurait fabriqué une preuve contre soi-même pour une activité interdite et clandestine? Et pourtant, tous les responsables étaient convaincus qu’il s’agissait de la volonté du Pape, d’ouvrir les portes de leurs maisons aux juifs et aux persécutés». Ce même jugement avait déjà été exprimé par Enzo Forcella, écrivain et journaliste d’origine juive, dans un livre publié en 1999: «Il est clair que le ce consentement à l’accueil était uniquement verbal. Pendant toute la durée de l’occupation, les autorités religieuses s’en tiendront à leur vieille règle: il vaut toujours mieux faire comprendre que dire, si quelque chose doit être dit, il est bon de ne pas en laisser de trace écrite et, en tout cas, il faudra répondre aux éventuelles contestations qu’il s’était agi d’initiatives personnelles de certains prêtres, prises à l’insu des autorités supérieures» (La Resistenza in convento [La Résistance au couvent ndr], Einaudi, Turin, 1999, p. 61).
Qu’ajoutent alors les pages du Mémorial des Augustines publiées par 30Jours? «Il suffit de les lire, il n’y a guère autre chose à dire: nos sœurs n’ont pas reçu une vague invitation du Saint-Siège à ouvrir leur couvent à ceux qui en avaient besoin, mais un ordre», répète sœur Rita Mancini. «L’ordre péremptoire du souverain Pontife d’accueillir les juifs et quiconque risquait sa vie à cause des persécutions des nazifascistes, en partageant tout avec eux, en les faisant sentir chez eux, avec joie, en dépit du danger. Si on appelle cela de l’indifférence…».

Le Mémorial est rédigé dans un style sec, sobre, et pourtant émouvant, capable de faire revivre le climat de ces mois vécus dangereusement à l’intérieur des murs sacrés et inviolables du monastère où parvient l’écho d’une ville souffrante et terrorisée. Rome avait dû subir, en une terrible succession, le bombardement du quartier San Lorenzo, le 19 juillet 1943, avec 1400 morts, 7000 blessés et la destruction de l’antique basilique Saint-Laurent; six jours après, l’arrestation de Mussolini sur ordre de Victor Emmanuel III de Savoie et la nomination du maréchal Pietro Badoglio à la tête du gouvernement militaire; le 13 août, un second bombardement des Alliés «encore plus désastreux que le premier», ont écrit les journaux romains, qui frappa les quartiers Tiburtino, Appio et Tuscolano; l’acquisition du statut de “ville ouverte”, c’est-à-dire zone démilitarisée; l’armistice du 8 septembre entre le gouvernement italien et les Forces alliées; la fuite de Badoglio et des souverains de Savoie vers Brindisi; le désarroi des soldats italiens abandonnés à eux-mêmes; l’attente des Alliés, qui avaient déjà débarqué en Sicile le 10 juillet, alors que les chars allemands étaient arrivés et occupaient le cœur de la ville après avoir écrasé la dernière résistance de civils et de militaires qui défendaient Rome, près de la Porte Saint-Paul. Et puis il y avait eu ce samedi du 16 octobre au Ghetto, lorsqu’à cinq heures du matin, les nazis avaient arraché 1.023 Juifs de leurs maisons pour les envoyer au camp d’extermination d’Auchwitz.
Mais «même pendant la période de l’occupation allemande, l’Église resplendit sur Rome», dira aux étudiants de la Sorbonne un grand laïc, l’historien Federico Chabod. Elle resplendit, poursuit Chabod «de manière guère différente de ce qui était arrivé au Ve
siècle. D’un jour à l’autre, la ville se trouve sans gouvernement; la monarchie a fui, le gouvernement aussi, et la population tourne son regard vers Saint-Pierre. Une autorité vient à manquer mais à Rome – ville unique sous cet aspect –, il en existe une autre: et quelle autorité! Ceci signifie qu’en dépit de la présence à Rome du Comité National de Libération et de son organisation militaire, l’action de la papauté est de loin plus importante pour la population et elle acquiert tous les jours plus de poids». (Federico Chabod, L’Italia contemporanea 1918-1948 [L’
Italie contemporaine 1918-1948 ndr], Einaudi, Turin 1993, pp. 125-126).
Nous publions ici le Mémorial concernant la période de l’occupation nazifasciste à Rome, qui comprend aussi un passage d’un article de l’
Osservatore Romano.

Journée de prière pour la sanctification des prêtres : Lettre du card. Hummes

2 juillet, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-15636?l=french

Journée de prière pour la sanctification des prêtres : Lettre du card. Hummes

ROME, vendredi 15 juin 2007 (ZENIT.org) – L’Eglise célébrait ce vendredi la solennité du Sacré-Cœur, qui coïncide avec la Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres. A cette occasion, le cardinal Claudio Hummes, O.F.M., préfet de la Congrégation pour le clergé, publie ce message aux prêtres du monde.

Chers amis prêtres,

La Journée mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres, qui sera célébrée lors de l’imminente Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, nous offre l’occasion de réfléchir ensemble sur le don de notre ministère sacerdotal, en partageant votre sollicitude pastorale pour tous les croyants et pour l’humanité tout entière, et de manière spécifique pour la portion du Peuple de Dieu qui est confiée à vos Evêques respectifs, dont vous êtes les plus précieux collaborateurs.

Le thème qui est proposé cette année, «Le prêtre, nourri par la Parole de Dieu, est le témoin universel de la charité du Christ», est en harmonie avec le récent Magistère de Benoît XVI et, de manière particulière, avec l’Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (22 février 2007). Dans celle-ci, le Saint-Père écrit: «Nous ne pouvons garder pour nous l’amour que nous célébrons dans ce Sacrement. Il demande de par sa nature d’être communiqué à tous. Ce dont le monde a besoin, c’est de l’amour de Dieu, c’est de rencontrer le Christ et de croire en lui. C’est pourquoi l’Eucharistie n’est pas seulement source et sommet de la vie de l’Eglise; elle est aussi source et sommet de sa mission: “Une Eglise authentiquement eucharistique est une Eglise missionnaire” (Propositio 42)» (n. 84).

1. Homme de Dieu, homme de la mission

Apporter Dieu aux hommes: telle est la mission essentielle du prêtre, une mission que le saint ministre est rendu apte à réaliser car, étant choisi par Dieu, il vit avec Lui et pour Lui. Le Saint-Père, dans son discours à la session d’inauguration de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes (13 mai 2007; cf. ORLF n. 22 du 29 mai 2007), ayant pour thème «Disciples et missionnaires de Jésus Christ, afin que nos peuples aient la vie en Lui», a dit, en s’adressant aux prêtres: «Les premiers promoteurs de la condition de disciple et de la mission sont ceux qui ont été appelés “pour être avec Jésus et être envoyés prêcher” (cf. Mc 3, 14)… Le prêtre doit être avant tout un “homme de Dieu” (1 Tm6, 11) qui connaît Dieu directement, qui a une profonde amitié personnelle avec Jésus, qui partage avec les autres les sentiments du Christ lui-même (cf. Ph 2, 5). C’est uniquement de cette manière que le prêtre sera capable de conduire les hommes à Dieu, incarné en Jésus Christ, et d’être le représentant de son amour» (n. 5).

Cette vérité est exprimée dans le verset d’un psaume sacerdotal, qui faisait autrefois partie du rite d’admission à l’état clérical: «Seigneur, mon partage et ma coupe: de toi dépend mon sort» (Ps 16, 5). Nous savons par le Deutéronome (cf. 10, 9) qu’après la prise de possession de la Terre promise, chaque tribu était bénéficiaire — par tirage au sort — d’une portion de celle-ci, accomplissant ainsi la promesse divine faite à Abraham. Seule la tribu de Lévi ne recevait aucune terre, car sa terre était Dieu lui-même. Cette affirmation avait certainement aussi une raison pratique: les prêtres ne vivaient pas, comme les autres tribus, de la culture de la terre, mais des offrandes. Toutefois, cette assertion du psalmiste est le signe et le symbole d’une réalité plus profonde: le véritable fondement de la vie sacerdotale, la base de l’existence du prêtre, la terre de sa vie est Dieu lui-même. L’Eglise a vu dans cette interprétation vétéro-testamentaire l’explication de ce que signifie la mission sacerdotale, à la suite des apôtres et dans la communion avec le Christ lui-même.

Benoît XVI a dit à ce propos: «Le prêtre peut et doit dire aujourd’hui également avec le Lévite: “Dominus pars hereditatis meae et calicis mei”. Dieu lui-même est ma part de terre, le fondement extérieur et intérieur de mon existence. Ce théocentrisme de l’existence sacerdotale est nécessaire précisément dans notre monde totalement fonctionnel, dans lequel tout est fondé sur des prestations qui peuvent être calculées et vérifiées. Le prêtre doit véritablement connaître Dieu de l’intérieur et l’apporter ainsi aux hommes: tel est le service prioritaire dont l’humanité a besoin aujourd’hui» (Discours à la Curie romaine à l’occasion des vœux de Noël, du 22 décembre 2006; cf. ORLF n. 1 du 2 janvier 2007).

Si un prêtre, dans sa vie, perd de vue le caractère central de Dieu, tout le fondement de l’action pastorale disparaît et, dans l’excès de l’activisme, il risque de perdre le contenu et le sens du service pastoral.

C’est alors que pourraient se développer la volonté de se mettre en avant et des extravagances déplacées. Au lieu de donner la substance, ce sont des succédanés qu’il transmettrait. Il s’agiterait en vain, s’épuisant sans progresser.

Seuls ceux qui ont appris «à rester avec le Christ», sont prêts pour être «envoyés évangéliser» par Lui avec authenticité (cf. Mc 3, 14). Un amour passionné pour le Christ est le secret d’une annonce convaincue du Christ. «Sois un homme de prière avant d’être un prédicateur», disait saint Augustin (De Doctrina christiana, 4, 15, 32: PL 34, 100), en exhortant les ministres ordonnés à être des disciples de prière à l’école du Maître.

L’Eglise, en célébrant la Solennité du Très Saint Cœur de Jésus, invite tous les croyants à élever le regard de la foi «vers Celui qu’ils ont transpercé» (Jn19, 37), vers le Cœur du Christ, signe vivant et éloquent de l’amour invicible de Dieu et source intarissable de grâce. Elle le fait, en exhortant les prêtres à rechercher en eux-mêmes ce signe, en tant que dépositaires et administrateurs des richesses du Cœur du Christ, et à diffuser l’amour miséricordieux du Christ sur les autres, sur tous.

Véritablement, «l’amour du Christ nous saisit» (2 Co 5, 14), écrit saint Paul. «Si tu veux aimer le Christ, étends ta charité à toute la terre, car les membres du Christ se trouvent dans le monde entier», nous rappelle saint Augustin (Commentaire à la Ière Lettre de saint Jean 10, 5).

C’est pourquoi chaque prêtre doit avoir un esprit missionnaire; ou plutôt, un esprit véritablement «catholique», il doit «repartir du Christ» pour s’adresser à tous, en se rappelant de ce que notre Sauveur a affirmé, Lui qui désire que «tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité» (1 Tm 2, 4-6). Le prêtre est appelé à rencontrer le Christ dans la prière, et à le connaître et l’aimer également sur le chemin de la Croix, qui est le chemin actif et rempli d’abnégation du service de la charité. Ce n’est qu’ainsi qu’est prouvée et témoignée l’authenticité de son amour pour Dieu et que se reflète sur tous le Visage miséricordieux du Christ. «La beauté de cette image resplendit en nous qui sommes dans le Christ, lorsque nous nous montrons des hommes bons dans les œuvres», nous rappelait saint Cyrille d’Alexandrie (Tractatus ad Tiberium Diaconum socioque, II, in divi Johannis Evangelium).

2. Pour être un authentique témoin de la charité du Christ dans la société

La mission que le prêtre reçoit dans l’Ordination n’est pas un élément extérieur et juxtaposé à la consécration, mais elle en constitue la destination intrinsèque et vitale: «La consécration est pour la mission» (Jean-Paul II, Exhort. ap. Pastores dabo vobis, n. 24).

«L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu», a écrit le Saint-Père (Lett. enc. Deus caritas est, n. 15). Dans l’Eucharistie — qui est un trésor inestimable de l’Eglise —, en particulier en devenant de généreux ministres du Pain de vie éternelle, nous sommes invités à contempler sans cesse la beauté et la profondeur du mystère de l’amour du Christ et à reverser l’élan de son Cœur amoureux sur tous les hommes sans distinction, en particulier sur les pauvres et sur les plus faibles, sur les pauvres d’entre les pauvres que sont les pécheurs, à travers un service de charité constant, humble et le plus souvent caché.

La tension missionnaire représente une part constitutive de l’existence sacerdotale. Le Saint-Père écrit à ce sujet: «La mission première et fondamentale qui nous vient des saints Mystères que nous célébrons est de rendre témoignage par notre vie. L’émerveillement pour le don que Dieu nous a fait dans le Christ imprime à notre existence un dynamisme nouveau qui nous engage à être témoins de son amour. Nous devenons témoins lorsque, par nos actions, nos paroles et nos comportements, un Autre transparaît et se communique» (Exhort. ap. post-synodale Sacramentum caritatis, n. 85).

Le prêtre est appelé à se faire «pain rompu pour la vie du monde», à servir chacun avec l’amour du Christ qui nous a aimés «jusqu’au bout»: ainsi, l’Eucharistie devient dans la vie sacerdotale ce qu’elle signifie dans la célébration. Le Sacrifice du Christ est un mystère de libération qui nous interpelle et nous provoque continuellement.

Que chaque prêtre ressente en lui-même l’urgence d’être réellement un artisan de justice et de solidarité au milieu des hommes: devant eux, le prêtre est appelé à témoigner du Christ lui-même. Nourri de la Parole de vie, les prêtres ne peuvent pas demeurer en marge du combat pour la défense et la proclamation de la dignité de la personne humaine et de ses droits universels et inaliénables. Benoît XVI a écrit à cet égard: «C’est précisément en vertu du Mystère que nous célébrons qu’il nous faut dénoncer les situations qui sont en opposition avec la dignité de l’homme, pour lequel le Christ a versé son sang, affirmant ainsi la haute valeur de toute personne» (ibid, n. 89).

Nous découvrirons le sens véritable de l’amoris officium, de cette charité pastorale dont nous parle saint Augustin (In Iohannis Evangelium Tractatus 123, 5: CCL 36, 678): l’Eglise comme Epouse du Christ, veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle le Christ lui-même, Tête et Epoux, l’a aimée. Nous comprendrons la motivation théologique de la loi ecclésiastique sur le célibat dans l’Eglise latine et de son lien de coexistence très profonde avec l’Ordination sacrée: comme un don inestimable de Dieu, comme la participation singulière à la paternité de Dieu et à la fécondité de l’Eglise, comme une formidable énergie missionnaire, comme amour plus grand, comme un témoignage au monde du Royaume eschatologique. Le célibat, accueilli dans une décision libre pleine d’amour, devient don de soi, dans et avec le Christ, à son Eglise et exprime le service du prêtre à l’Eglise dans et avec le Seigneur (cf. Conc. Œcum. Vat. II, Décr. Presbyterorum ordinis, n. 16; Jean-Paul II, Exhort. ap. Pastores dabo vobis, n. 29).

Nous pouvons nous demander: mais quels sont ces domaines du témoignage sacerdotal de la charité du Christ?

a. Tout d’abord, la mission, le kérygme et la catéchèse; catéchèse des jeunes et des adultes, des personnes proches et lointaines. En elle, le message du Christ est transmis sous une forme complète et claire. A l’époque actuelle, une connaissance adaptée de la foi est urgente, telle qu’elle est synthétisée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, ainsi que dans son Compendium.

Il s’agit de ne pas épargner les efforts pour aller à la recherche des catholiques qui se sont éloignés et de ceux qui ne connaissent rien ou presque rien du Christ. En s’adressant aux Evêques du Brésil, Benoît XVI a dit récemment à ce propos: «L’éducation aux vertus personnelles et sociales du christianisme fait elle aussi partie de la catéchèse essentielle, ainsi que l’éducation à la responsabilité sociale… nous devons être de fidèles serviteurs de la Parole, sans vision réductrice ni confusion dans la mission qui nous est confiée. Il ne suffit pas d’observer la réalité à partir de la foi personnelle; il est nécessaire de travailler avec l’Evangile à la main, en étant ancrés à l’authentique héritage de la Tradition apostolique, sans interprétations motivées par des idéologies rationalistes» (Discours lors de la Rencontre et de la Célébration des Vêpres avec les Evêques du Brésil, du 11 mai 2007, nn. 4-5; cf. ORLF (Osservatore Romano en Langue Française) n. 21 du 22 mai 2007).

Dans ce domaine, les lieux traditionnels de la catéchèse — les leçons, les conférences ou les cours de Bible ou de théologie — ne sont pas suffisants, mais il est nécessaire de s’ouvrir aux autres nouveaux aréopages de la culture mondialisée: non seulement à la presse, à la radio et à la télévision, mais il faudra également avoir recours davantage au courrier électronique, aux sites internet, aux pages, aux vidéoconférences et à tant d’autres systèmes récents, pour transmettre efficacement le kérygme à un grand nombre de personnes. La présence même du pasteur, également extérieure, avec une attitude adaptée à son «être» doit constituer une catéchèse pour tous. Nous avons peut-être, parfois, trop sous-évalué cet aspect que les personnes apprécient et qui, si elle exprime des contenus, ne constitue pas un formalisme mais une forme en mesure de véhiculer de la substance.

b. Un autre domaine de ce témoignage est la promotion des institutions ecclésiales de bienfaisance qui, à divers niveaux, peuvent accomplir un précieux service à l’égard des plus nécessiteux et des plus faibles. «Si les personnes rencontrées vivent dans une situation de pauvreté, il faut les aider comme le faisaient les premières communautés chrétiennes, en pratiquant la solidarité pour qu’elles se sentent vraiment aimées», a récemment rappelé le Pape lors de la rencontre que nous venons d’évoquer (Benoît XVI, ibid., n. 3).

«Nous devons dénoncer ceux qui dilapident les richesses de la terre, provoquant des inégalités qui crient vers le ciel (cf. Jc 5, 4)», a écrit Benoît XVI, et il poursuivait en affirmant: «Le Seigneur Jésus, Pain de vie éternelle, nous pousse à être attentifs aux situations de misère dans lesquelles se trouve encore une grande partie de l’humanité: ce sont des situations dont la cause implique souvent une responsabilité claire et inquiétante des hommes» (Exhort. ap. post-synodale Sacramentum caritatis, n.90).

c. Le soutien de la culture de la vie. Partout, les prêtres, en communion avec leurs Evêques, sont appelés à promouvoir une culture de la vie qui permette, comme l’affirmait Paul VI, «la montée de la misère à la possession du nécessaire… l’acquisition de la culture… la coopération au bien commun… jusqu’à la reconnaissance par l’homme des valeurs suprêmes, de Dieu qui en est la source et le terme» (Lett. enc. Populorum progressio, n. 21). A cet égard, il sera nécessaire de souligner, dans la formation des fidèles laïcs, que le développement authentique doit être intégral, c’est-à-dire, orienté à la promotion de tout l’homme et de tous les hommes, en suggérant les moyens nécessaires visant à supprimer les graves inégalités sociales et les immenses différences dans l’accès au bien.

d. La formation des fidèles laïcs. Formés à l’école de l’Eucharistie, ils seront toujours davantage exhortés et aidés à assumer directement leurs responsabilités politiques et sociales dans une véritable cohérence avec leur baptême. Tous les hommes et les femmes baptisés doivent prendre conscience qu’ils ont été configurés dans l’Eglise au Christ Prêtre, Prophète et Pasteur, à travers le sacerdoce commun des fidèles. Ils doivent se sentir coresponsables de la construction de la société selon les critères de l’Evangile et, en particulier, selon la doctrine sociale de l’Eglise. «Cette doctrine, mûrie tout au long de l’histoire bimillénaire de l’Eglise, se caractérise par son réalisme et son équilibre, aidant ainsi à éviter les compromis erronés ou les vagues utopies» (Benoît XVI, Exhort. ap. post-synodale Sacramentum caritatis, n. 91).

Comme l’a plusieurs fois rappelé le Magistère pétrinien, aux fidèles laïcs incombe la responsabilité spéciale de transformer les structures injustes et d’ériger les structure justes, sans lesquelles ne peut pas trouver d’appui une société juste, en produisant le consensus nécessaire sur les valeurs morales et la force pour vivre selon le modèle de ces valeurs (cf. Benoît XVI, Discours à la session inaugurale de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes, n. 4).

e. Le soutien à la famille. Tous les prêtres sont appelés à soutenir la famille chrétienne en promouvant, de diverses façons, les différents charismes vocationnels et la mission qui leur est confiée, une pastorale familiale adaptée et organisée dans les communautés ecclésiales respectives (cf. Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, n. 47). La nécessité de soutenir la valeur de l’unicité du mariage, comme union pour toute la vie entre un homme et une femme, dans laquelle, en tant que mari et femme, ils participent à l’œuvre pleine d’amour de la création de Dieu, revêt une importance particulière.

Malheureusement, beaucoup de doctrines politiques et de courants de pensée continuent de fomenter une culture qui blesse la dignité de l’homme, en ignorant ou en compromettant, à divers degrés, la vérité sur le mariage et sur la famille. Sans se lasser, le prêtre doit proclamer au nom du Christ, que la famille, en tant que formatrice par excellence des personnes, est indispensable pour une véritable «écologie humaine» (cf. Jean-Paul II, Centesimus annus, n.39).

3. Joyeux d’élever la coupe du salut et d’invoquer le nom du Seigneur (cf. Ps 115, 12-13)

Jean-Paul II, dans sa Lettre aux prêtres pour le Jeudi Saint 2002, s’exclamait: «Quelle vocation merveilleuse est la nôtre, mes chers frères prêtres! Nous pouvons vraiment redire avec le Psalmiste: “Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur” (Ps 115, 12-13)».

Cette coupe est la coupe de bénédiction (cf. 1 Co 10, 16), la coupe de la nouvelle alliance (cf. Lc 22, 20; 1 Co 11, 25).

Saint Basile fait le commentaire suivant à ce sujet: «Comment donc rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait? Non par des sacrifices, ni des holocaustes… mais par toute ma propre vie. C’est pourquoi le psalmiste dit: j’élèverai la coupe du salut, appelant coupe, la souffrance dans le combat spirituel, la résistance au péché jusqu’à la mort» (Homélie sur le Psaume 115 (116): PG XXX, 109).

Comme de si nombreux saints prêtres en ont fait l’expérience dans l’accomplissement héroïque de leur ministère, ainsi, nous aussi sommes invités à tirer de l’Eucharistie la force nécessaire pour témoigner de la Vérité, sans faiblesse, irénismes, «sans faux compromis, pour ne pas diluer l’Evangile!», comme le rappelait Benoît XVI lors de sa rencontre avec les Evêques d’Allemagne (Discours au Séminaire de Cologne, du 21 août 2005; cf. ORLF n. 35 du 30 août 2005).

Dans des sociétés et des cultures souvent fermées à la transcendance, étouffées par des comportements con-sumistes, esclaves d’idolâtries anciennes et nouvelles, redécouvrons avec émerveillement le sens du mystère eucharistique. Renouvelons nos célébrations liturgiques pour qu’elles soient des signes plus éloquents de la présence du Christ dans nos diocèses, en particulier dans nos paroisses; réservons de nouveaux espaces au silence, à la prière et à la contemplation dans l’adoration de l’Eucharistie, pour avoir en nous un véritable esprit missionnaire vibrant.

Jean-Paul II affirma à nos frères prélats du Portugal: «En tant que sentinelles de la Maison de Dieu, veillez, chers frères, afin que dans toute la vie ecclésiale se reproduise d’une certaine manière le rythme binaire de la Messe, avec la liturgie de la parole et avec la liturgie eucharistique. Que vous serve d’exemple le cas des disciples d’Emmaüs, qui reconnurent Jésus uniquement à partir du pain (cf. Lc 24, 13-35)» (Discours aux Evêques du Portugal en visite ad limina Apostolorum, n. 6).

Dans l’Eucharistie est contenu le secret de la fidélité et de la persévérance de nos fidèles, de la sécurité et de la solidité de nos communautés ecclésiales, au milieu des afflictions et des difficultés du monde. Dans notre pastorale, faite de paroles et de Sacrement, nous éviterons les écueils de l’activisme, de l’action pour l’action, et nous surmonterons les attaques du laïcisme et du sécularisme où le Christ n’a ni voix ni place, en y apportant le Pain de vie éternelle.

Nous pensons à l’importance missionnaire de nos paroisses qui constituent en quelque sorte le tissu au sein même de nos diocèses (cf. CDC, can. 374, §1).

Nous pensons à chaque paroisse, qui constitue une comunitas christifidelium et qui ne peut pas l’être si elle n’est pas une communauté eucharistique et ouverte aux personnes les plus éloignées, c’est-à-dire si elle n’est pas une communauté capable de célébrer l’Eucharistie avec un esprit missionnaire, dans laquelle se trouvent la racine vivante de sa construction et le lien sacramentel de sa nature en pleine communion avec toute l’Eglise (cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. Christifideles laici, n. 26, du 30 décembre 1988).

Nous pensons aux curés, qui ne peuvent pas ne pas être des prêtres ordonnés, parce qu’ils font et disent dans la Liturgie eucharistique et dans la liturgie de la Parole ce qu’eux-mêmes «personnelement», «par eux-mêmes», ne peuvent pas faire et dire: en effet, ils agissent et parlent «in persona Christi capitis». Nous pensons à tous les prêtres, jeunes et âgés, en bonne santé ou malades qui, en redécouvrant le don radical d’eux-mêmes, au cœur de leur ministère ordonné, peuvent répéter avec les paroles de Jean-Paul II: «Le temps est venu de parler courageusement de la vie sacerdotale, comme d’une valeur inestimable et comme d’une forme splendide et privilégiée de vie chrétienne»! (Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, n.39).

Ainsi, l’Eglise de la Parole et des Sacrements sera nécessairement l’Eglise de l’exercice inlassable du sacerdoce ministériel, ce sera l’Eglise du prêtre saint, du prêtre qui aime à la racine de son âme, de tout son être, l’appel qu’il a reçu du Maître, pour se comporter à chaque instant comme ipse Christus.

Benoît XVI a dit récemment dans son discours aux Evêques de la Conférence épiscopale du Canada-Québec en visite ad limina Apostolorum (11 mai 2006): «Cependant, la diminution du nombre des prêtres… en certains lieux, met en cause de manière préoccupante la place de la sacramentalité dans la vie de l’Eglise. Les nécessités de l’organisation pastorale ne doivent pas compromettre l’authenticité de l’ecclésiologie qui s’y exprime. Le rôle central du prêtre qui, in persona Christi capitis, enseigne, sanctifie et gouverne la communauté, ne doit pas être minimisé. Le sacerdoce ministériel est indispensable à l’existence d’une communauté ecclésiale. L’importance du rôle des laïcs, dont je salue la générosité au service des communautés chrétiennes, ne doit jamais occulter le ministère absolument irremplaçable des prêtres pour la vie de l’Eglise» (cf. ORLF n. 20 du 16 mai 2006).

Nous prêtres, préoccupons-nous de faire resplendir notre identité véritable, ontologique, d’exercer un ministère joyeux même dans les difficultés les plus âpres, un ministère ardemment missionnaire parce qu’il est la conséquence de notre identité et, avec tous les fidèles, occupons-nous de prier inlassablement le Seigneur de la moisson afin qu’il envoie des ouvriers pour sa moisson. Les vocations existent, mais nous devons en favoriser la réponse positive par ces moyens, par les moyens que nous a enseignés le Seigneur et aucun autre.

Et telle est l’Eglise que nous souhaitons voir refleurir et donner de nouveaux fruits, dans sa vitalité et dans son activité. Telle est l’Eglise de la mission divine, l’Eglise in statu missionis.

Nous nous tournons vers Marie, Reine des Apôtres et Mère des prêtres. Nous nous confions à elle, ainsi que notre ministère pastoral et tous les prêtres. A son image, qu’elle nous aide à être des tabernacles et des ostensoirs de Jésus Bon Pasteur!

Cláudio Card. HUMMES
Préfet
S.Exc. Mgr Mauro PIACENZA
Archevêque titulaire de Vittoriana
Secrétaire

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