Archive pour la catégorie 'de l’Église'

L’eucharistie, secret du martyre des chrétiens d’Algérie, selon le card. Barbarin

2 septembre, 2008

du site: 

http://www.cardinalrating.com/cardinal_9__article_7175.htm

L’eucharistie, secret du martyre des chrétiens d’Algérie, selon le card. Barbarin

Jun 20, 2008
Intervention au Congrès eucharistique international.

ROME, Jeudi 19 juin 2008 (ZENIT.org) – L’eucharistie n’est pas un souvenir du passé, c’est la présence réelle du Christ qui en même temps explique le don de soi des martyrs, a expliqué le cardinal Philippe Barbarin, en citant les martyrs de ces dernières années en Algérie.

L’archevêque de Lyon et primat des Gaulles a présenté au congrès eucharistique international de Québec (15-22 juin) le sacrifice de 19 catholiques d’Algérie, assassinés dans les années 90, victimes de la violence islamiste.

Le cardinal Barbarin a cité le témoignage des moines du monastère de Tibhirine, assassinés au printemps 1996, en soulignant que c’est l’eucharistie qui les a conduits à donner leur vie, alors qu’ils auraient pu quitter cet endroit pour un refuge plus sûr.

« Leur présence était une offrande, simple, discrète et comprise de tous. Et leur sacrifice a touché le monde entier. Présenter le christianisme sans la croix ou parler du sacrifice eucharistique sans dire jusqu’où il peut nous conduire serait un mensonge », a-t-il expliqué.

Mgr Henri Teissier lui-même, récemment encore archevêque d’Alger, était depuis plus de quinze ans quotidiennement en danger, a-t-il souligné.

« C’est dans ce climat spirituel qu’il célèbre l’eucharistie chaque jour. Les martyrs chrétiens d’Algérie ont donné leur vie à cause d’une fidélité évangélique à un peuple que Dieu les a envoyés servir et aimer », a-t-il ajouté.

Le cardinal Barbarin a cité le prieur de Tibhirine, le père Christian de Chergé, qui avait écrit : « S’il m’arrivait un jour d’être victime du terrorisme, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille se souviennent que ma vie était donnée à Dieu et à ce pays (l’Algérie). »

« On imagine qu’il devait souvent penser aux Algériens, lorsqu’il prononçait les paroles de la consécration : ‘Ceci est mon corps livré pour vous’ », a ajouté le cardinal Barbarin.

« Ils avaient tous appris l’arabe ; le frère Luc, moine et médecin, le plus âgé de la

communauté de Tibhirine, soignait gratuitement les malades de la région. Quand
l’atmosphère est devenue dangereuse, ils ont choisi de rester », a-t-il précisé.

« C’est ce qu’avait expliqué monseigneur Pierre Claverie, l’évêque d’Oran, peu avant d’être assassiné à l’automne de cette même année 1996 : ‘Pour que l’amour l’emporte sur la haine, il faudra aimer jusqu’à donner sa propre vie dans un combat quotidien dont Jésus lui-même n’est pas sorti indemne’ », a-t-il expliqué.

« Après son assassinat, aucune religieuse, aucun prêtre, aucun laïc n’a quitté son poste dans le diocèse d’Oran. Et cela était bien conforme à ce qu’il avait un jour écrit : ‘Nous avons noué ici des liens avec les Algériens que rien ne pourra détruire, pas même la mort. Nous sommes en cela les disciples de Jésus, et c’est tout’ », a-t-il rappelé.

« Quand on aime un peuple, on continue de le servir même s’il va mal ; voilà la vérité de l’amour : il comporte toujours cette dimension d’offrande et de sacrifice. Cette attitude des disciples, vingt siècles plus tard, nous aide à comprendre l’eucharistie du Seigneur », a expliqué l’archevêque de Lyon.

« Jésus attirait les foules, quand il guérissait les malades et multipliait les pains ;
le peuple était suspendu à ses lèvres, lorsqu’il enseignait chaque jour dans le Temple (cf. Lc 19, 48). Mais rien n’a arrêté le mouvement de son amour, ni l’adversité ni le refus ni les complots et la jalousie, qui ont fini par le conduire à la mort ignoble de la Croix », a-t-il précisé.

« Accablés par la mort si injuste de cet Innocent sur la Croix, les disciples ont été
encore plus bouleversés par la Résurrection. Voilà la réponse que Dieu donne au péché des hommes ; il ouvre les portes du Royaume à son Fils bien-aimé, et nous promet que nous sommes aussi attendus dans cette demeure où Jésus est parti nous ‘préparer une place’ (Jn 14, 2) », a-t-il ajouté.

« Et, dans chaque Eucharistie, habités par cette espérance, ‘nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne’ », a poursuivi le cardinal.

« La vérité, c’est que lorsque Dieu nous aime, il nous associe à la grande aventure du salut du monde. Notre mission, c’est d’aimer. Voilà ce que nous apprenons de la vie du Seigneur, et tout spécialement du sacrifice de son eucharistie », a-t-il conclu.

Le card. Poupard envoyé de Benoît XVI à Lourdes

26 août, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18645?l=french

Le card. Poupard envoyé de Benoît XVI à Lourdes 

Mieux connaître la Vierge Marie

 ROME, Dimanche 24 août 2008 (ZENIT.org) – Le cardinal Paul Poupard sera, rappelons-le l’envoyé extraordinaire de Benoît XVI pour le congrès marial de Lourdes, en cette année jubilaire des 150 ans des apparitions de Marie à Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle (cf. Zenit du 7 juillet 2008). 

Le cardinal Paul Poupard, président émérite des Conseils pontificaux de la culture et pour le dialogue interreligieux, a été nommé par Benoît XVI, le 5 juillet dernier, envoyé spécial du pape pour présider le 22e congrès mariologique et marial international qui se tiendra à Lourdes du 4 au 8 septembre. 

A cette occasion, Benoît XVI a adressé au cardinal Poupard une lettre, en latin, en date du 23 juin, mais publiée le 23 août par le Saint-Siège. 

Benoît XVI souligne que la piété de l’Eglise pour la Mère du Christ la pousse à chercher de mieux « la connaître » et stimule la « recherche théologique » : c’est le motif de ce congrès, organisé cette année à Lourdes. 

Le pape encourage à promouvoir ainsi plus de « ferveur religieuse » et une « foi plus solide et plus sûre ». 

C’est pourquoi, explique Benoît XVI, le cardinal Poupard est particulièrement idoine à présider ce congrès international et à exhorter les participants aux études mariales.

Comprendre l’Eucharistie pour ne plus s’en passer : homélie du card. Tomko

18 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18233?l=french

Comprendre l’Eucharistie pour ne plus s’en passer : homélie du card. Tomko

Ouverture du Congrès eucharistique international à Québec

ROME, Mercredi 18 juin 2008 (ZENIT.org) – Si les catholiques comprenaient vraiment la signification de la messe du dimanche ils ne la manqueraient jamais, a déclaré le cardinal Josef Tomko à l’ouverture du 49° Congrès eucharistique international.

Le cardinal, qui représente le pape au Congrès, a présidé la messe inaugurale, dimanche 15 juin. Il présidera aussi la célébration de clôture, le 22 juin, durant laquelle Benoît XVI s’adressera directement aux participants par liaison satellite.

Environ 11.000 pèlerins, 50 cardinaux et plus de cent évêques étaient présents à la messe centrée sur le thème du congrès : « L’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde ».

L’Eucharistie, don de Dieu…« L’Eucharistie est un don de Dieu », a dit le cardinal Tomko. « Devant quitter ses disciples, Jésus, comme fait un père pour les siens, désire leur laisser en souvenir de lui, quelque chose de précieux. Jésus ne leur donne pas une riche propriété, un objet rare, un bijou, son image, son portrait ou un autre don particulièrement mémorable. Son don, c’est lui-même ».

« L’eucharistie est le don de Dieu parce qu’elle est le Christ-Dieu qui se donne. L’eucharistie est une personne, non un objet, non un don mort. Nous ne devrions pas nous demander « ce qu’est

l’eucharistie », mais « qui est l’eucharistie »…. Elle est le Christ ressuscité qui ne meurt plus », a-t-il expliqué.

… pour la vie du monde

Le cardinal Tomko a expliqué qu’ « avant de quitter ce monde, Jésus voulait laisser à son Eglise et à l’humanité entière le don de sa présence. Il a choisi la forme du pain et du vin. Depuis le début de sa vie publique à Capharnaüm, il a promis le pain de la vie: ‘Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde’ ».

« A la veille de sa Passion, au Cénacle, il a pris le pain et déclaré solennellement : ‘Ceci est mon corps’. Puis il a dit, en parlant du vin : ‘Buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.’ ».

« Il a réalisé quelques heures avant, sans effusion de sang et sous forme de sacrement, le sacrifice sanglant de sa croix au Calvaire. Jésus a donc institué l’Eucharistie comme son sacrifice de rédemption. L’Eucharistie est une forme sacramentelle du sacrifice de Jésus sur la croix; le Cénacle et le calvaire sont un seul et même sacrifice ‘pour la vie du monde’ ».

« Ce sacrifice n’a eu lieu qu’une seule fois », a ajouté le Légat du pape, « mais Jésus voulait le réaliser et le perpétuer dans les siècles. Il a donc commandé à ses apôtres: ‘Faites cela en mémoire de moi’ ».

« C’est à la fois un mémorial et un ordre: le rappeler non seulement en paroles mais en faisant ce qu’il a fait ».

2000 ans

« Depuis », a dit le cardinal Tomko, « les prêtres de son Eglise suivent son commandement en agissant comme lui et en prononçant les mêmes paroles que lui. Ces paroles de Jésus consacrant le pain et le vin résonnent depuis 2000 ans ».

« A chaque célébration de la messe, a-t-il ajouté, Jésus Christ est présent parmi nous en sacrifice comme l’agneau de Dieu qui prend sur lui les péchés de notre monde, de notre communauté, nos péchés ».

« Ce n’est pas un spectacle, ni une simple commémoration », mais « la représentation sacramentelle de cet événement salvifique, un mémorial persévérant qui donne ses fruits aux fidèles ».

Selon le cardinal Tomko, « c’est en comprenant à fond la signification de la messe du dimanche, que nous repenserons notre manière de la fréquenter ».

« Tout deviendra alors clair pour nous, comme les martyrs d’Abitene, en Afrique du nord, qui ont déclaré aux juges païens: ‘Nous ne pouvons vivre sans l’Eucharistie (dominicale) – ‘Sine Dominico non possumus vivere‘ -, et ont donné leur vie pour cette conviction ».

Mgr Fouad Twal: « Je veux semer la joie de vivre »

16 juin, 2008

l’article est très plus long si vous voulez le lire tout, je l’ai interrompu sur le site,:

http://www.custodia.org/spip.php?article3170

Mgr Fouad Twal: « Je veux semer la joie de vivre »

CTS News

Le 22 juin, Mgr Fouad Twal sera intronisé nouveau Patriarche latin de Jérusalem. Formé à Rome dans la diplomatie vaticane, puis appelé à revenir à la vie pastorale comme archevêque de Tunis, le futur Patriarche de Jérusalem veut mettre laccent sur les fondements spirituels de la vie chrétienne, et spécialement la joie, celle de vivre dans le Christ. Pour Mgr Twal en effet, cest avant tout la qualité de la vie évangélique qui donnera à lEglise de Terre Sainte de ne pas être écrasée par la croix quelle porte, et daller de lavant.

Messo on line il domenica 15 giugno 2008 a 00h00

Qui

êtes-vous, Mgr Twal?

Je suis le numéro 5 dune famille de 9 enfants, de la famille Twal de Jordanie. Jai fait mes études au séminaire de Beit Jala, puis jai travaillé cinq ans au Patriarcat comme vicaire avant d’être envoyé à Rome pour faire mes études en Droit canon et en Droit international à lUniversité pontificale du Latran.

La Secrétairerie dEtat ma repéré et a pensé que je pourrais rendre service. Elle a donc demandé au Patriarche Beltritti sil voulait bien détacher le jeune prêtre que j’étais, pour lintégrer à lAcadémie pontificale ecclésiastique [1]. Jy ai passé deux années de spécialisation. J’étais lunique arabe de lAcadémie, et tous me regardaient de façon un peu « spéciale ». Un jour ils mont demandé : « Comment êtes-vous arrivé ici? » En plaisantant, jai répondu: « Peut-être a-t-on pensé que je possédais un puits de pétrole? »

Où vous a mené cette carrière diplomatique au service du Saint-Siège?

Jai commencé en 1976 comme Chargé dAffaires en Amérique centrale, au Honduras. Je ne savais pas le moindre mot despagnol. Mais c’était justement une des raisons pour lesquelles javais été envoyé là-bas: apprendre la langue. Jy ai passé six ans. Ce fut une belle expérience, parfois difficile cependant. Javais en charge la Nonciature du Honduras. Dans le même temps, Mgr Pietro Sambi était Chargé dAffaires au Nicaragua [2] .Au Honduras, parall

èlement à mes fonctions, jai rendu service dans la paroisse la plus pauvre du pays, mais vraiment belle. Je me souviens de ma première messe en espagnol. Elle était un peu catastrophique, du fait de la langue. A la fin, une vieille dame vient me voir et me demande « ¿Eres turco? Tu es turc? » « Non, non, je suis arabe. » En effet, en Amérique centrale, on appelait « los Turcos » tous les Arabes originaires du Moyen-Orient, parce quils arrivaient autrefois avec des documents ottomans.

Jai également accompagné la communauté arabe dorigine palestinienne, célébrant pour eux baptêmes, mariages et funérailles.Malgr

é la charge diplomatique, je nai jamais coupé avec la vie pastorale. Jaime le contact avec les gens.

Après le Honduras?Ce fut le retour au Vatican,

à la Secrétairerie d’État, de 1982 à 1985, où lon ma confié la charge des 19 pays africains francophones. La Secrétairerie d’État, ce fut pour moi une belle expérience de luniversalité de l’Église. Les problèmes du monde entier aboutissent là. Le Saint-Siège essaie ensuite dapporter des réponses et des solutions. Pendant ces trois années, jai pu expérimenter la sagesse du Saint-Siège et sa patience. Rien nest urgent. Rien. Les dossiers peuvent bien arriver estampillés « Urgent », ils sont étudiés dans le calme, en profondeur.

Jai fait la connaissance de beaucoup de personnes du monde entier, dAfrique bien sûr, mais aussi des pays arabes. Jai également rencontré des présidents étrangers. Cela ma vraiment ouvert à la dimension mondiale et universelle de l’Église.De l

à jai été nommé au Caire. Le Vatican voyait Le Caire comme une capitale susceptible de réunir le monde arabe, le continent africain et lEurope. Mais nous sommes en 1985, et du fait de la visite de Sadate en Israël (en 1977), presque tous les pays arabes boycottent encore plus ou moins l’Égypte. Cette situation politique na pas permis à la Nonciature du Caire de jouer le rôle que le Saint-Siège espérait lui voir jouer dans les pays arabes.

Vous voilà de retour dans le monde arabe?Non, parce que j

ai ensuite été nommé en Allemagne, en 1988. Jai découvert dans ce pays une Eglise forte, vraiment forte, riche et fière delle-même, et en même temps une Eglise extrêmement généreuse. Jai pu exercer mon allemand en participant à la vie pastorale dune petite paroisse proche de la Nonciature. Après deux ans et demi, en 1990, nouveau départ pour lAmérique latine, avec cette fois comme destination le Pérou. À Lima, il y avait des milliers et des milliers dArabes palestiniens de Beit Jala, de Beit Sahour, de Bethléem. Et j’étais très content d’être leur curé. Jai vraiment aimé faire de la pastorale avec eux, être à leur côté tant à l’église quau club palestinien où avaient lieu toutes sortes dactivités sportives, culturelles, etc. Jai gardé des liens avec un grand nombre dentre eux, et quand ils viennent en Palestine visiter leur famille, ils passent me saluer. L’évêque de Lima me disait: « Mais comment va-t-on faire après votre départ pour cette communauté ? » En effet, j’étais déjà Conseiller de la Nonciature.

Vous étiez donc promis à un poste de Nonce?

Oui, ce devait être l’étape suivante. Mais cest alors, en 1992, quarrive de Rome cette nouvelle: le Saint-Père ma nommé évêque de Tunis. Il ma nommé, mais en même temps il me demande mon avis. Là, je nai pas compris. J’étais sur le point d’être nommé Nonce. Mon nom circulait pour la Nonciature du Koweït, qui devait être séparée de la Nonciature dIrak après la Guerre du Golfe. Je nai pas compris pourquoi, après toutes ces années passées au service diplomatique, on me faisait revenir au service pastoral, mais je me suis dit quil fallait accepter de ne pas comprendre, et jai dit oui. Plus tard, jai compris le dessein du Saint-Siège: pastoral et politique. Pastoral: il y avait un poste vacant à Tunis depuis deux ou trois ans, et un diocèse doit avoir un évêque; politique, car le Saint-Siège voulait un évêque arabe sur un siège où tant d’évêques français s’étaient succédés [3] . De plus, la Prélature de Tunisie faisait toujours partie de l’Église française doutre mer, alors que le pays était devenu indépendant en 1956. Le Saint-Siège voulait donc y installer un évêque arabe, parlant la même langue et ayant la même tradition culturelle. On mavait parlé dune mission de trois, quatre ans. Et jy suis resté treize ans. Jai fait venir huit communautés religieuses, apportant du sang neuf. Nous avons beaucoup travaillé, restaurant la cathédrale, toutes les églises, couvents et maisons. Avant mon départ, le gouvernement a restitué l’église de Djerba, prise durant la guerre dindépendance, pour le service des fidèles.

Homélie du patriarche Grégoire III à Saint-Paul-hors-les-Murs

22 mai, 2008

du site:
http://www.zenit.org/article-17922?l=french

 

 Homélie du patriarche Grégoire III à Saint-Paul-hors-les-Murs 

Pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul

 

 ROME, Vendredi 9 mai 2008 (ZENIT.org) – « Aujourd’hui, notre concélébration a lieu près du tombeau de Saint Paul. Après-demain, samedi 10 mai, nous concélébrerons la Divine Liturgie sur le tombeau de Saint Pierre, sur la foi de qui le Christ a fondé son Eglise », a expliqué le patriarche Grégoire III Laham. 

— 

Voici le texte intégral de l’homélie de Sa Béatitude le patriarche Grégoire III Laham, hier, jeudi 8 mai, en la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs. 

Eminences, 

Chers Frères dans l’Episcopat et le Sacerdoce, 

Chers Frères et Sœurs, 

C’est une grande joie pour nous tous d’être à Rome, dans cette Basilique Papale de Saint-Paul-hors-les-Murs. Notre joie est grande d’être les pèlerins de l’Orient, et surtout du lieu de la conversion de Saint Paul, de Damas, la capitale syrienne, où celui qui allait être l’Apôtre des Gentils fut baptisé par Saint Ananie, premier Evêque de cette ville et l’un des premiers Evêques de la chrétienté. 

Nous sommes heureux de concélébrer la Divine Liturgie dans cette Basilique, inaugurée une première fois en 403 par l’Empereur Honorius. Nous sommes venus en pèlerins pour vénérer, dans cette Ville Sainte de Rome, les tombeaux des Coryphées des Apôtres, Pierre et Paul, qui sont des concitoyens de notre Orient bien-aimé. 

Aujourd’hui, notre concélébration a lieu près du tombeau de Saint Paul. Après-demain, samedi 10 mai, nous concélébrerons la Divine Liturgie sur le tombeau de Saint Pierre, sur la foi de qui le Christ a fondé son Eglise. 

Saint Pierre fut le premier Evêque de notre siège patriarcal d’Antioche, et Nous sommes, par la grâce de Dieu, son successeur sur le Trône d’Antioche. Il est devenu ensuite le premier Evêque de Rome, alors capitale des Empereurs, et depuis lors capitale de la foi catholique, siège aujourd’hui du successeur de Pierre et Vicaire du Christ, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, avec qui nous nous sommes rencontrés ce matin, au début de notre pèlerinage; ce fut une rencontre spirituelle de foi, une rencontre de la grande famille catholique; le Saint Père nous a reçus avec grand amour, en compagnie de mes frères les Evêques du Saint-Synode, des Supérieurs Généraux, des Supérieures Générales, de prêtres, religieux et religieuses, et d’un grand nombre de fidèles de l’Eglise Grecque-Melkite Catholique, des pays arabes du Proche-Orient et du monde de l’émigration. 

Antioche, Damas, Jérusalem et Alexandrie font ce pèlerinage à Rome, la Ville Eternelle, gardienne de la sainte foi chrétienne, sous la houlette du Pasteur des Pasteurs, Sa Sainteté le Pape, et de ses collaborateurs de la Curie Romaine, dont sont présents aujourd’hui parmi nous Son Eminence le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales, et son prédécesseur, Sa Béatitude Eminentissime le Cardinal Ignace Moussa Daoud, fils de l’Orient, Patriarche émérite d’Antioche des Syriens. 

Notre pèlerinage d’aujourd’hui est aussi un prélude aux célébrations de l’Année de Saint Paul, que le Saint Père a annoncée, qu’il ouvrira le 28 juin prochain ici même, et qui se terminera le 29 juin 2009. Nous avons déjà prévu un grand programme pour la célébration de cette Année à Damas, et nous serons, à cet effet, en continuelle relation et coordination avec Son Eminence le Cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, Archiprêtre de cette Basilique, qui nous donne l’hospitalité aujourd’hui. 

Souvenirs personnels 

Notre pèlerinage a une signification spéciale pour moi, car c’est le prélude de mes noces d’or sacerdotales, ayant été ordonné prêtre en l’Abbaye de Notre-Dame de Grottaferrata le 15 février 1959, et j’ai célébré la Divine Liturgie pour la première fois le lendemain, en cette Basilique, sur ce même autel. 

Dans l’Abbaye adjacente, j’ai passé trois ans, jouissant de l’hospitalité des Pères bénédictins, et aujourd’hui nous avons eu la joie de visiter son Révérendissime Père Abbé, Dom Edward Power. J’ai vécu dans cette Abbaye avec huit de mes confrères, moines de l’Ordre Basilien du Très Saint Sauveur, à qui le Père Gabriel Acace Coussa, de l’Ordre Basilien Alépin, alors Assesseur de la Congrégation pour l’Eglise Orientale, futur Cardinal et Secrétaire – malheureusement mort prématurément de la même Congrégation, avait donné l’opportunité de venir continuer leurs études à Rome. 

Ici même, j’ai eu la joie d’assister à la Sainte Messe célébrée par le Bienheureux Jean XXIII le 25 janvier 1958 pour la fête de la Conversion de Saint Paul sur la route de Damas, fête patronale de cette Basilique, puis, après la célébration, j’ai eu le privilège, avec les moines de l’Abbaye et mes confrères salvatoriens, d’être présent au discours que le Pape prononça, à l’intérieur de l’Abbaye, dans lequel il annonça la convocation du Concile Vatican II, dont il précisa la finalité: « pour l’unité des chrétiens » . 

Paul, Apôtre de Jésus-Christ, a porté à Rome et au monde entier cette Orientale Lumen, le message du Christ venu de l’Orient; à travers ses Epîtres et ses voyages apostoliques autour de la Méditerranée, il a donné à l’Orient et à l’Occident la théologie et la spiritualité de l’Evangile. Paul, Apôtre des Nations, est le vrai signe du dialogue dans le monde entier. 

 

Dans cette Ville Sainte, nous sommes heureux de proclamer de nouveau notre communion spirituelle avec l’Eglise de Rome, et nous voudrions répéter les paroles du Concile de Chalcédoine, en 451, dont les Pères, après avoir écouté le Tomos du Pape Saint Léon le Grand, ont proclamé que « Pierre a parlé par la bouche de Léon ». Nous gardons aussi le souvenir de notre prédécesseur Pierre III d’Antioche, qui écrivait à son confrère le Patriarche de Constantinople Michel Cérulaire, après la discorde de celui-ci en 1054 avec le Cardinal Humbert de Silva-Candida: 

« Tous les malheurs présents (…) ne proviendraient-ils pas d’ici, je veux dire de cette longue séparation, de cette mésintelligence de notre Eglise avec le Siège Apostolique? » 

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de cette voix de Pierre et de son successeur, le Pape de Rome, et de tous les Pasteurs de l’Eglise. Oui, nous avons besoin de cette unité chrétienne, qui s’est exprimée ex cathedra, d’une manière imposante et mondiale, à travers les messages du Pape et des Papes. Le Pape, successeur de Saint Pierre, a toujours la mission que Jésus a confiée à Pierre: « Et toi, confirme tes frères ». 

Le Pape est une nécessité chrétienne, et je dirais mondiale, une nécessité de la foi, car c’est lui qui est, avec tous les Pasteurs du monde chrétien, appelé à fortifier, à confirmer les chrétiens dans leur foi, dans les grandes valeurs spirituelles. 

Comme nous demandons dans notre prière liturgique pour le Pape, pour le Patriarche et pour les Evêques: « Qu’ils dispensent fidèlement les paroles de ta vérité ». 

Nous avons besoin de cette unité afin de réaliser l’expérience de l’Eglise primitive de Jérusalem, la Mère de toutes les Eglises, comme nous lisons au chapitre IV des Actes des Apôtres, que les chrétiens n’avaient « qu’un cœur et une âme », et « entre eux tout était commun ». 

 

Ici présents, à Rome, nous sentons plus que jamais l’importance unique de notre mission en Orient et en Occident, pour tout ce qui se rapporte à la présence chrétienne, à la convivialité et au dialogue des chrétiens avec les autres chrétiens et avec les musulmans, un dialogue mondial. Nous, en Orient, nous avons cette mission très spéciale, comme celle que Saint Paul a portée, qui est d’être présents et, comme Jésus l’a dit, « levain dans la pâte », dans le monde arabe, qui compte 300 millions de personnes, à majorité musulmane. 

Nous demandons à Dieu de fortifier la foi juste et orthodoxe, comme Saint Paul, à Ephèse, a prié, à genoux, pour l’union des chrétiens et pour une plus profonde compréhension du mystère du Christ, dans toutes ses dimensions, dans sa largeur, sa longueur, sa profondeur et sa hauteur. 

Nous avons besoin de Saint Paul, de son enseignement, pour avoir plus de courage dans la vie chrétienne, et surtout nous avons besoin d’expérimenter, nous aussi, cette rencontre qui a changé la vie de Paul de Tarse et toute la trame de l’histoire de l’Eglise et du monde entier: la rencontre de Paul avec Jésus, qui lui a donné la possibilité de comprendre, de trouver l’anneau de la vraie rencontre avec la philosophie grecque et avec la révélation divine, comme ce fut le cas plus tard pour lui à Athènes. Sa rencontre avec Jésus l’a rendu fort pour rencontrer tout homme, afin d’être, comme il l’a dit, « tout à tous », afin que chacun obtienne l’intelligence par la connaissance du Christ, afin de gagner le monde et tous les hommes à Jésus-Christ. 

Aujourd’hui, le monde a plus que jamais besoin de cette rencontre vraie avec le Christ, dans la foi, afin que nous puissions affronter le monde, la nature, l’environnement, toute la création dans tous ses éléments, pour que l’homme soit vraiment roi de cette création comme Dieu l’a fait, et comme le rappelle le Psaume 8: « Tu l’as couronné d’honneur et de gloire; Tu l’as fait régner sur les œuvres de tes mains ». 

 

La rencontre avec Dieu est à la base de la rencontre des civilisations, des cultures, des peuples et des nations dans leurs diversités et dans leurs croyances. La rencontre avec la personne de Jésus-Christ est la base de la vraie mondialisation, de la vraie globalisation. 

Aujourd’hui, plus que jamais, chers Frères et Sœurs ici présents, et à travers vous je le dis à tous les fidèles de l’Eglise Grecque-Melkite Catholique, nous avons besoin d’approfondir cette rencontre avec le Christ. Nous l’avons rencontré d’abord le jour de notre baptême et de notre chrismation, nous l’avons reçu dans l’Eucharistie et dans l’Evangile. Notre approfondissement doit se faire à travers les Sacrements, les saints Mystères de l’Eglise, à travers notre vie chrétienne selon l’Evangile, afin de rencontrer, à travers Jésus et à travers notre foi, notre monde et notre société, l’autre, le frère de notre communauté, notre frère de n’importe quelle religion, culture ou civilisation, pour pouvoir ainsi être le levain dans la pâte de notre société, la lumière pour le monde, et le sel pour donner un sens à la vie. 

C’est là le sens de notre vocation de chrétiens orientaux, dans notre monde arabe à majorité musulmane, et de notre vocation de grecs-melkites catholiques en relation avec le monde occidental, en pleine communion avec l’Eglise de Rome, qui « préside dans la charité », selon les mots de Saint Ignace d’Antioche. 

Nous avons, chers Frères et Sœurs, à travers ces convictions, ces données et ces valeurs constantes de notre vie, à être des serviteurs de l’unité chrétienne et humaine. Avec témérité, j’ose dire que nous devons être un modèle de l’unité chrétienne et les grands promoteurs de cette unité, « afin que le monde croie », afin que l’on puisse arriver, dans ce monde, à la pleine stature du Christ, afin que nous soyons « l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique », avec un même Pasteur, Jésus-Christ, qui est « l’Evêque de nos âmes », comme dit Saint Irénée. 

 

Selon les mots de Saint Paul, « nous sommes un seul corps, nous avons un seul baptême et une seule foi », et nous sommes tous unis à ce grand homme-Dieu, le nouvel Adam, Jésus Christ; à Lui la gloire dans les siècles des siècles. Amin. 

+ Gregorios III, Patriarche

du Card. Carlo Maria Martini : a la recherche des signes

21 mai, 2008

du site:

http://www.ndweb.org/ecrit/martini/martini.htm

du Card. Carlo Maria Martini

A LA RECHERCHE DES SIGNES

L’évangile de Jean nous fait contempler Marie-Madeleine qui reconnaît graduellement Jésus (Jn 20, 11-18). Marie-Madeleine apparaît comme le personnage le plus décidé, acharné dans la recherche des signes, et à travers les signes, de la présence du Seigneur. En lisant le passage, on voit que se répète et s’accentue cette attitude de Jésus que nous constatons déjà avec Nicodème, la Samaritaine, le paralysé et l’aveugle-né : je veux dire son amabilité, cette façon de s’approcher comme un ami et de poser des questions sur la situation présente : « Que cherchez-vous?  » avait demandé Jésus aux premiers dis-ciples (Jn 1,38); et maintenant à Madeleine :  » Pourquoi pleures-tu ? Que cherches-tu ?  » Jésus l’interroge en partant de la situation où elle se trouve, pour l’éclairer sur ce qu’elle doit comprendre d’elle-même. Ensuite il se manifeste.

Pourquoi Jean nous représente-t-il cette reconnaissance graduelle chez Madeleine, qui ne reconnaît pas Jésus du premier coup mais seulement par la suite? On peut donner des explications psychologiques; mais l’enseignement que Jean veut nous donner est analogue à celui de Luc dans l’épisode des dis-ciples d’Emmaüs : le Seigneur ressuscité veut éveiller dans l’Eglise la foi comme valeur première; graduellement, patiem-ment, en se rendant sensible au coeur, il ouvre les âmes à la confiance, et de là ensuite vient la possibilité de reconnaître que c’est lui.

Nous pouvons, à ce sujet, faire réflexion sur notre situation de chercheurs de signes de la présence de Dieu dans notre vie. En nous examinant nous-mêmes au miroir de ce récit de l’apparition de Jésus à Marie-Madeleine, nous pourrions dire que nous aussi nous devrions être certains, par la force de la foi, d’avoir le Seigneur tout près de nous, et qu’il suffit d’ouvrir les yeux pour le reconnaître dans la situa-tion présente, là où le Seigneur a prolongé et étendu son incarnation.

Souvent nous disons Si les choses étaient autre-ment, si j’étais plus intelligent, si j’avais plus de temps pour prier, si ma communauté était composée autrement… Mais Jean nous dit : Là où tu es le Seigneur est présent près de toi, et tu peux activement le reconnaître présent par ta foi et par ta charité. C’est pourquoi l’enseignement principal que nous pouvons puiser dans ce récit évangélique est proprement celui de savoir, pour ainsi dire, conjuguer la présence du Verbe incarné à tous les temps et à tous les modes que Jean nous fait voir. Alors nous pourrons le trouver proche de nous et ainsi jouir de l’immense joie de celui qui voit une situation apparemment enténébrée se transformer par l’intérieur, de manière inattendue, en vertu de la présence du Seigneur cru-cifié pour nous et pour nous ressuscité.

Carlo Martini sj, archevêque de Milan
 » Voici votre roi « , Les Editions du Cerf, collection Epiphanie, Paris, 1981, p. 186-187

Le cardinal Vingt Trois prend possession de St Louis des Français – Rome

30 avril, 2008

du site: 

http://www.cardinalrating.com/cardinal_191__article_6958.htm

Le cardinal Vingt Trois prend possession de St Louis des Français
Apr 29, 2008


Paris, le 29 avril 2008 – E.S.M. – Le dimanche 27 avril, lors de la messe paroissiale en l’Eglise Saint Louis des Français de Rome, le cardinal André Vingt Trois, archevêque de Paris, a pris possession de son église.

Le dimanche 27 avril, lors de la messe paroissiale en l’Eglise Saint Louis des Français de Rome, le cardinal André Vingt Trois, archevêque de Paris, a pris possession de son église.

Messe de prise de possession du titre cardinalice de Saint-Louis-des-Français par le cardinal Vingt-Trois

Actes 8, 5-17
1 P 3, 15-18
Jn 14, 15-21

Homélie du Cardinal André Vingt-Trois

Les semaines du temps pascal que nous vivons forment un chemin qui développe en nous la capacité de vivre non plus dans la présence physique du Christ, mais dans sa présence par la personne de l’Esprit Saint. Cette pédagogie se développe d’abord en nous faisant méditer les rencontres du Christ et de ses disciples, du Christ Seigneur ressuscité qui affermit en ses disciples la certitude qu’il a bien vaincu la mort et du Christ Seigneur exalté qui les a préparés à son absence dès avant sa Passion, nous venons de l’entendre dans l’évangile selon saint Jean. Ces deux aspects de la présence du Christ à ses disciples se réunissent en un même objectif : assurer, approfondir et développer la communion du Christ avec les siens. Cette communion s’approfondit et se développe par la manière dont ils gardent sa Parole : ceux qui l’aiment sont ceux qui gardent ses commandements et qui les mettent en pratique, et ceux-là deviennent ceux que Dieu lui-même aime, ceux auprès desquels il vient demeurer.

Le Père et le Fils viennent établir leur demeure dans le cœur de ceux qui croient en sa Parole et qui la mettent en pratique. Ce chemin auquel Jésus invite ses disciples, il nous y invite tout autant, nous qui avons été baptisés dans le Christ et qui avons reçu la plénitude de l’Esprit par la confirmation. A notre tour nous sommes invités à accueillir la Parole de Dieu au plus profond de nos cœurs, à en faire la lumière de notre vie, à la mettre en pratique dans nos comportement et à devenir ainsi des signes vivants de la présence de Dieu en ce monde.

Ces paroles peuvent vous paraître exagérées. D’une certaine façon, nous avons tendance à sous-estimer et l’ampleur de la mission et la force considérable des moyens qui nous sont donnés pour l’accomplir, et pourtant c’est de rien moins que cela dont il s’agit. Quand nous sommes rassemblés autour du cierge pascal, symbole du Christ Ressuscité vivant en son Église, quand nous sommes rassemblés dans la célébration de l’Eucharistie, présence et communion avec le Christ Ressuscité, nous ne faisons rien d’autre que d’accueillir ce que Dieu nous donne et de devenir porteurs de la richesse de Dieu pour le monde. Que cette mission et les forces qui lui sont nécessaires, soulèvent l’enthousiasme de ceux qui les découvrent peut nous paraître parfois un peu étrange, à nous qui sommes de vieux chrétiens, qui avons sans doute profités du mieux que nous avons pu de ce que nous avons reçu mais qui avons parfois laissé s’émousser en nous le choc de la nouveauté chrétienne et la connaissance de la richesse qui nous était confiée. Combien de nos frères dans la foi vivent leur relation au Christ comme une relation purement formelle, symbolique, mais non pas comme l’axe autour duquel se construit leur existence, non pas comme le repère et la force qui doit leur permettre de mener une vie nouvelle !

Cet écart entre l’assoupissement de l’habitude et l’enthousiasme de la nouveauté, nous permet sans doute de comprendre pourquoi nous pensons si rarement à la foi chrétienne comme à une expérience de la joie. Les Actes des Apôtres nous rapportent que, devant les signes qui étaient donnés, « la ville était en pleine joie ». Nous avons quelques difficultés à nous représenter que notre foi chrétienne constitue une source inépuisable de joie et qu’elle doit s’exprimer à travers la joie que nous éprouvons.

Que l’annonce de l’Evangile soit une source de joie pour ceux qui l’entendent et qui le découvrent cela nous le concevons peut-être, mais que l’Évangile soit une source de joie pour ceux qui le portent et qui l’annoncent, nous le concevons plus difficilement, sans doute plus sensibles que nous sommes aux difficultés de la mission qu’à la beauté des signes. Et pourtant, comment mieux qu’ici à Rome et dans cette église, pourrions-nous mesurer à quel point cette force de la foi a produit, non seulement une culture littéraire, mais une production esthétique qui est toute entière tournée vers l’exultation et la joie de l’Évangile. Oui, l’Évangile est pour nous une source inépuisable de joie à travers les péripéties de notre existence, à travers les difficultés que nous rencontrons, à travers les obstacles, à travers les adversités, à travers parfois l’hostilité et la persécution, si elle devient nécessaire quand on est fidèle à l’Évangile et que l’Évangile n’est pas reçu, qu’il est rejeté, qu’il est combattu.

Nous sommes souvent perplexes, interrogatifs devant l’avenir de la foi et l’avenir de l’Église. Notre perplexité, nos interrogations sont encore alimentées et augmentées par la perplexité et l’interrogation de ceux qui estiment qu’ils ont à nous aider à penser qui nous sommes et qui nous présentent toujours plus de points d’interrogation que de points d’exclamation. Le Christ n’a pas promis à ses disciples que le chemin serait balisé, que les étapes seraient clairement indiquées, que les moyens seraient évidemment imposés ; il leur a promis qu’il serait avec eux, toujours, chaque jour, à chaque instant de leur vie. Il ne leur a pas promis que la vie chrétienne serait facile, il leur a promis au contraire de connaître le même chemin que lui. Il ne leur a pas promis que leurs efforts seraient couronnés de succès visibles mais il leur a promis que jamais il ne les abandonnerait. La force de la foi quand elle est vécue profondément dans l’obéissance à la Parole de Dieu, ce n’est pas d’aplanir les difficultés de l’existence, de les estomper, de les négliger ou de les enfouir, c’est de les affronter, de les assumer et de les surmonter. Non pas dans l’excitation ou la puissance artificielle des projets que l’on nourrit et que l’on attribue si facilement à Dieu, mais dans la fidélité quotidienne à la parole reçue, dans la méditation habituelle de la présence du Christ, dans le recours quotidien à l’Esprit-Saint qui habite nos cœurs. Nous traversons l’histoire des hommes, ses erreurs, ses souffrances, ses espérances, ses réalisations sans être jamais ni éblouis ni écrasés, parce que celui qui est notre lumière n’est pas au-dehors de nous, il ne s’impose pas à nous de l’extérieur, il est vivant en nos cœurs et il est présent au secret de nos âmes. Si nous connaissons la sérénité et la paix, ce n’est pas par l’exercice de quelque sagesse extraordinaire, c’est par la certitude que tout homme qui croit au Christ Ressuscité et qui vit de sa Parole est habité par l’Esprit de Dieu, c’est par la certitude que la fidélité de Dieu manifestée à travers les siècles jusqu’au don suprême de son Fils bien-aimé continue de s’exercer à l’égard des hommes, c’est par la conviction que quiconque est attentif à cette présence de Dieu est déjà béni de Dieu en toutes ses démarches et accompagné jusqu’au bout de sa vie.

Frères et sœurs, soyons dans la joie de la révélation que nous avons reçue ; soyons heureux de connaître le Christ même si nous le connaissons mal ou de manière insuffisante ; soyons joyeux d’être habités par l’Esprit-Saint ; soyons heureux d’être réquisitionnés, pour notre part, tels que nous sommes, pour devenir témoins de cette Bonne Nouvelle au milieu des hommes ; soyons heureux d’être les membres de cette Église qui reçoit la mission de témoigner à travers les siècles de l’amour et de la présence de Dieu à l’humanité ; soyons heureux que, aujourd’hui encore, le Christ soit vivant pour nous et à travers nous, vivant pour le monde. Amen.

+André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris

Source : Eucharistie Sacrement de la Miséricorde

Message pour la Journée de prière pour la sanctification des prêtres

25 avril, 2008

http://www.zenit.org/article-17791?l=french

Le card. Schönborn conclut le premier congrès mondial sur la miséricorde

8 avril, 2008

07-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17667?l=french

Le card. Schönborn conclut le premier congrès mondial sur la miséricorde

Etre des « témoins »

ROME, Lundi 7 avril 2008 (

ZENIT.org) – Devenir « témoins » de la miséricorde divine : voilà pour le cardinal Schönborn la mission des participants du premier congrès mondial et apostolique sur la Miséricorde divine qui s’est tenu à Rome du 2 au 6 avril.

Le cardinal Christoph Schönborn a conclu le congrès lors de la célébration eucharistique en la basilique Saint-Pierre, dimanche matin.

Le succès du christianisme, faisait observer le cardinal archevêque de Vienne dans son homélie, ne se mesure pas à son influence politique, économique, ou dans l’information. La « clef de compréhension » authentique du christianisme se trouve dans le don que le Christ fait de lui-même à l’Eglise et que les chrétiens sont appelés à perpétuer, en diffusant l’amour de Dieu miséricordieux dans le monde.

Commentant le passage évangélique des disciples d’Emmaüs, le cardinal faisait observer que « nous aussi nous désirons souvent un christianisme victorieux, un succès tangible, un pouvoir terrestre du christianisme. Et nous souhaitons avec cela quelque chose de bon et de beau : que la foi chrétienne détermine la politique, l’économie, la ‘place publique’ des media. Nous considérons que ce serait une bénédiction pour nos pays. Mais les choses sont trop souvent tout à fait différentes. Ce qui domine de nombreux pays, c’est la soif de pouvoir, la corruption, les intérêts économiques ».

Comme les pèlerins d’Emmaüs, beaucoup aujourd’hui sont « déçus »… Mais ceux-ci sont disponibles à « retenir Jésus » et à l’accueillir : l’hospitalité fait partie des œuvres de miséricorde.

« L’histoire des ‘succès’ du christianisme n’est pas l’histoire de triomphes militaires ou politiques, mais ‘le triomphe’ de la miséricorde vécue. Elle seule est convaincante. Les paroles peuvent être belles, mais ce sont, justement seulement des paroles. Les actes de miséricorde sont au contraire incontestables. Et c’est là-dessus qu’un jour nous serons jugés ».

Et puis les disciples reconnaissent le Christ à la fraction du pain. Il reçoivent non pas du pain, mais ils reçoivent Jésus lui-même. C’est la « clef de compréhension » qui leur manquait : son œuvre n’était pas la victoire politique, non le pouvoir militaire, mais l’offrande de sa propre vie.

« Voilà le mandat que nous emportons de ces journées : être des témoins, dans notre vie quotidienne, de la divine miséricorde. Nous pouvons être des témoins de la divine miséricorde dans notre vie quotidienne. Nous pouvons être des témoins de la miséricorde uniquement si nous faisons nous-mêmes l’expérience de la miséricorde. Ces journées doivent nous fortifier en cela et nous en donner la force. Mais une telle force ne vient pas de nous mais du Seigneur. C’est sa miséricorde que nous devons connaître pour en témoigner ».

Anita S. Bourdin

Le message de Sr Faustine : Confiance en Dieu et miséricorde envers le prochain

5 avril, 2008

03-04-2008,  du site:

 http://www.zenit.org/article-17639?l=french

 

 Le message de Sr Faustine : Confiance en Dieu et miséricorde envers le prochain 

Deuxième journée du congrès sur la Miséricorde divine

 ROME, Jeudi 3 avril 2008 (ZENIT.org) – Le message de sainte Faustine (1905-1938) est fait de confiance en Dieu et d’attitude miséricordieuse envers le prochain, rappelle le cardinal Backis. 

Le cardinal Audrys Juozas Backis a évoqué sa découverte de sainte Faustine Kowalska lorsqu’il est devenu archevêque de Vilnius, en Lituanie, où la sainte a vécu : c’était alors une ville polonaise. C’est également là qu’a été réalisée la première icône de Jésus miséricordieux, sur les indications du Christ à celle qu’il avait choisie comme « apôtre de la miséricorde ». On connaît la prière inscrite en bas de l’icône : « Jésus, j’ai confiance en toi »

L’archevêque lituanien est intervenu dans la basilique du Latran ce matin, dans le cadre du deuxième jour du congrès international et apostolique sur la Miséricorde divine, retransmis en direct chaque matin à partir de 9 h, en Europe, en Afrique et sur Internet par Radio Espérance

Le cardinal Backis, né en Lituanie, a grandi tout d’abord dans la diaspora lituanienne en France, il a été formé à Rome. Il est ensuite entré au service de la diplomatie vaticane et il a travaillé aux côtés de Jean-Paul II à la secrétairerie d’Etat avant d’être nommé à Vilnius au lendemain de la chute du mur de Berlin. 

« Arrivé à Vilnius, a confié le cardinal Backis, j’ai découvert la Divine miséricorde. J’ai été accueilli par la Mère de Dieu lorsque je suis arrivé. Et après la béatification de sœur Faustine [le 18 avril 1993, ndlr], j’ai découvert les traces de toute cette histoire liée au début de la diffusion de la Divine miséricorde à Vilnius justement. Je me sens le devoir, un devoir pastoral, de faire quelque chose afin que cette dévotion et surtout la compréhension du mystère de la Divine miséricorde soient toujours perçus par l’Eglise »

Il avait confié récemment dans une interview : « Pour donner un nouvel élan à l’Europe, je crois qu’il faut revenir à une réflexion sur l’homme, former des consciences, et envoyer dans les bureaux davantage de cerveaux pensants, de gens qui vivent de nos valeurs et qui y croient. Jean-Paul II disait : « Seule la miséricorde divine est un rempart à l’extension du Mal ». Benoît XVI a repris cette phrase en ajoutant que cette miséricorde doit commencer dans le petit monde’ de notre cœur »

Hier, l’archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, cheville ouvrière du congrès, avait en effet rappelé que Jean-Paul II a trouvé « une source inépuisable d’espérance » et une réponse, une « limite » aux proportions indescriptibles prises par le mal au 20e s. : les horreurs du nazisme, les incroyables souffrances de la population polonaise durant l’occupation nazie et ensuite pendant la domination du communisme soviétique. 

La seconde partie de cette matinée a été marquée par le témoignage du cardinal Barbarin (cf. ci-dessous) et par le témoignage du père Daniel-Ange, fondateur de l’école d’Evangélisation « Jeunesse lumière », et qui, en 2005, avait été appelé à Rome pour parler aux jeunes du diocèse, au Latran, en préparation à Pâque, le pape Jean-Paul II ne pouvant pas, en raison de sa santé, parler lui-même comme chaque année aux jeunes de Rome. 

Le P. Daniel-Ange a cité, avec son enthousiasme communicatif, de nombreux exemples de gestes de miséricorde de demande de pardon. Mais il y a un exemple particulièrement touchant : celui d’une petite fille musulmane de Marseille qui confiait à une religieuse rencontrée dans la rue, en désignant le crucifix qu’elle portait : « Je ne peux pas le regarder sans pleurer ». Le P. Daniel-Ange faisait remarquer qu’être apôtre de la miséricorde cela passe par cette compassion pour le Christ souffrant. 

Anita S. Bourdin

12345