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Pour une théologie du dialogue interreligieux

10 juin, 2007

du site: 

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07.06.2007 @ 16:33
Pour une théologie du dialogue interreligieux

SBF Dialogue

Le Journal “La croix” publie sous la plume d’Elodie Maurot le résumé d’une conférence du Père Claude Geffré donnée à l’Institut catholique de Paris sur le Dialogue interreligieux. Avec la permission de Bayard Presse nous reproduisons cet article qui aborde un problème théologique important.

“Hasard du calendrier, la conférence du dominicain sur l’actualité de la théologie chrétienne des religions, programmée depuis un an, se tenait quelques semaines à peine après le refus de la Congrégation pour l’éducation catholique d’autoriser la remise d’un doctorat honoris causa au théologien français.

Claude Geffré n’est pas revenu sur ses difficultés actuelles. Il s’est attaché à offrir un vaste panorama théologique de la situation du dialogue interreligieux depuis Vatican II, repartant de la déclaration Nostra ætate de Vatican II sur l’Église et les religions non chrétiennes. Il a rappelé l’affirmation décisive des pères conciliaires, qui a ouvert 40 années de recherches et de dialogue : « L’Église ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions » (n°2).

Le P. Geffré a toutefois souligné que la déclaration Nostra ætate proposait « une certaine éthique du dialogue avec les autres religions », mais qu’« elle ne fournissait pas un fondement théologique qui justifie clairement le dialogue encouragé par l’Église ».

Les limites d’une « théologie de l’accomplissement »
Telle a donc été la tâche de nombreux théologiens depuis quarante ans. Des théologiens qui ont peu à peu ressenti les limites d’une « théologie de l’accomplissement » dont on trouve encore des traces dans la déclaration conciliaire. Selon la « théologie de l’accomplissement », les religions non chrétiennes jouent le rôle de « préparation évangélique » : « Tout ce qu’il y a de juste et de bon dans les autres religions ne peut être qu’une dégradation ou au mieux une préparation lointaine de ce qui se trouve en plénitude dans le christianisme. »

Claude Geffré a expliqué comment le « courant théologique dominant » à l’intérieur du catholicisme a cherché à « dépasser la théologie de l’accomplissement dans le sens d’une théologie du pluralisme religieux ». Les théologiens se sont efforcés de penser autrement un pluralisme religieux insurmontable à vue humaine, pluralisme qui ne peut être simplement mis sur le compte de l’aveuglement des non-chrétiens, ou sur celui d’un échec de la mission de l’Église.

« Ce qui n’est pas pris au sérieux par la théologie de l’accomplissement, c’est l’altérité des autres traditions religieuses dans leur différence irréductible », a évalué le dominicain. Depuis plusieurs années, la théologie du pluralisme religieux s’interroge donc sur la signification de cette pluralité de traditions religieuses à l’intérieur du dessein de Dieu. « Sans compromettre l’unicité du mystère du Christ », a souligné le P. Geffré, elle s’ouvre à une « reconnaissance des valeurs propres aux autres religions ».

Une position en tension avec Dominus Iesus
Le théologien a lui-même reconnu que cette position pouvait entrer en tension avec la déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi Dominus Iesus (2000). La déclaration, signée du cardinal Joseph Ratzinger, émet un jugement sévère à l’égard des théologiens distinguant pluralisme de fait et pluralisme de droit.

Tout en reconnaissant le caractère maladroit de l’expression « pluralisme de droit », le théologien a souligné que ceux qui « acceptent de distinguer entre un pluralisme religieux de fait et un pluralisme de droit ne sacrifient nullement à l’idéologie d’un pluralisme qui désespère de toute vérité objective ».

La déclaration Dominus Iesus doit néanmoins, à ses yeux, être reçue comme un avertissement très sérieux adressé à certains théologiens tentés de remettre en cause l’universalité salvifique du Christ. C’est le cas de certains théologiens anglo-saxons, comme les Américains Paul Knitter et Roger Haight, le Britannique John Hick et de certains théologiens indiens tentés d’adopter une position dite « pluraliste », qui sacrifie le christocentrisme au profit d’un théocentrisme radical. « Ils franchissent alors la ligne rouge, le Rubicon tracé par la déclaration du magistère romain », a reconnu Claude Geffré.

Un chantier “encore ouvert”
Jamais ce dernier n’a cherché à minimiser l’abîme des questions posées par le dialogue théologique avec les autres religions. Mais sa contribution a montré que le christianisme avait des ressources pour les penser.

L’une des possibilités ouvertes par des théologiens tels que Claude Geffré est de disjoindre l’universalité du salut offert par le Christ et l’universalité du christianisme. « La théologie des religions sera de plus en plus invitée à ne pas confondre l’universalité de la religion chrétienne avec l’universalité du mystère du Christ », explique-t-il. Une différence que « seul un approfondissement du paradoxe de l’incarnation » peut aider à penser. « Si le christianisme peut dialoguer avec les autres religions, c’est parce qu’il porte en lui-même ses propres principes de limitation », a souligné le dominicain.

En conclusion, Claude Geffré a élargi vers ce que pourrait être une véritable « théologie interreligieuse », une théologie chrétienne qui se laisserait transformer par ce qu’elle apprend du mystère de Dieu grâce au dialogue avec les autres religions.

Ce chantier « encore ouvert » toucherait au statut de la vérité en théologie et impliquerait « une nouvelle réinterprétation des grandes vérités de la foi en fonction des rayons de vérité dont témoignent les autres traditions religieuses ». Nul doute qu’avec un tel cahier des charges, la théologie des religions ne soit l’un des chapitres les plus vivants – et donc sensibles – de la théologie contemporaine”.

Mère Marie Eugénie, fondatrice à Paris des Soeurs de l’Assomption, sera canonisée par le Pape Benoît XVI à Rome

31 mai, 2007

de la Paroisse de Paris: 

http://catholique-paris.cef.fr/a-3-2041-canonisation-de-mere-marie-eugenie.html

Le 3 juin 2007

Mère Marie Eugénie, fondatrice à Paris des Soeurs de l’Assomption, sera canonisée par le Pape Benoît XVI à Rome

Mgr Vingt-Trois présentera au Pape, au début de la célébration solennelle du 3 juin prochain, la demande de canonisation de Mère Marie Eugénie, fondatrice à Paris des Soeurs de l’Assomption.

Marie Eugénie Milleret

Une femme comme les autres, qui a su reconnaître entre tant de voix celle de Dieu, et la faire sienneAvec la canonisation de Marie-Eugénie Milleret – la première femme française que Benoît XVI canonisera – c’est une extraordinaire pédagogue qui est mis à l’honneur par l’Eglise, une femme dont l’action a marqué son époque. Une femme comme les autres que rien ne destinait à ces choix . Une femme qui a 21 ans a accepté de voir sa vie bouleversée et décidée de la consacrer entièrement à l’annonce de l’Evangile et à l’éducation.

Biographie
Née à Metz le 26 août 1817, Anne Eugénie Milleret grandit dans une famille aisée, non pratiquante. A Noël 1829, à l’occasion de sa première communion, Anne Eugénie fait une véritable rencontre mystique avec le Christ ; rencontre qui la marquera pour toute sa vie. En 1830, après la ruine de son père, ses parents se séparent. Eugénie vit à Paris avec sa mère qui meurt 2 ans plus tard, emportée par le choléra. Anne Eugénie a alors 13 ans. Elle est confiée par son père à une famille amie de Chalon. La vie mondaine et superficielle qu’elle est amenée à vivre ne lui apporte que désarroi et solitude.
En 1836, de retour à Paris, elle retrouve la foi en écoutant les sermons de carême du Père Lacordaire à Notre Dame. «Votre Parole me donnait une Foi que rien ne devait plus me faire vaciller», lui écrira-t-elle plus tard. Elle se passionne pour le renouveau du christianisme de Lammenais, de Montalembert et de ses amis. Eugénie fait la connaissance de l’abbé Combalot qui l’oriente pour la fondation d’une nouvelle congrégation dédiée à l’éducation des jeunes filles.

C’est ainsi qu’à 21 ans, en avril 1839, elle fonde la congrégation des Religieuses de l’Assomption. Marie-Eugénie a déjà, précises dans son esprit, les bases de sa pédagogie ; elle récuse une éducation mondaine où l’instruction profane est au rabais ; elle veut un christianisme authentique et non un vernis superficiel ; elle entend donner aux jeunes filles une formation de tout l’être à la lumière du Christ.

Elle se lie d’amitié avec l’Abbé d’Alzon qui fondera les Pères de l’Assomption six ans plus tard. Cette amitié durera toute leur vie et sera d’une grande richesse tant sur le plan spirituel qu’humain et pédagogique.

Après une première école en 1842, les fondations se multiplient très vite à travers le monde : en Angleterre (Richmond -1850), en Espagne (Malaga -1865), en Nouvelle Calédonie (1873), en Italie (Rome – 1888), aux Philippines (1892), au Nicaragua (1892), au Salvador (1895). En 1867 c’est la reconnaissance par Rome de la congrégation.

Marie Eugénie enchaîne voyages et constructions de nouvelles écoles, sans que rien ne l’écarte de son intuition première : «c’est une folie de ne pas être ce que l’on est avec le plus de plénitude possible ». Mais avec la mort du père d’Alzon en 1880, celle de sa première compagne, Mère Thérèse Emmanuel, en 1888, la solitude et la maladie lui font connaître l’impuissance de la vieillesse : « un état où ne reste plus que l’amour ». Elle s’éteint le 10 mars 1898.

Marie-Eugénie Milleret est béatifiée le 9 février 1975 par le pape Paul VI. Sa fête est célébrée le jour de sa mort, le 10 mars. Le miracle de Marie Eugénie Milleret en faveur de Risa Bondoc relance le procès en canonisation. Elle sera canonisée le 3 juin prochain par le pape Benoît XVI.

Les Religieuses de l’Assomption dans le monde et en France

Aujourd’hui les Religieuses de l’Assomption sont présentes dans 34 pays dont 8 en Europe, 5 en Asie, 10 en Amérique et 11 en Afrique. Les 1200 religieuses se répartissent en 170 communautés.

Les religieuses exercent une action éducative à travers collèges, centres de formation féminines, centres d’éducations professionnels, dispensaires, activités pastorales (…). Elles sont également des contemplatives : la prière personnelle, l’office divin et l’adoration du St Sacrement sont au cœur de leur vocation. Habité par l’audace de leur fondatrice, l’ordre a en permanence le souci de relever les défis qui se présentent aujourd’hui afin de « faire de la terre un lieu de gloire pour Dieu ».

Autour des religieuses, de nombreux laïcs à travers le monde, intéressés par leur spiritualité, se sont regroupés en « Assomption-Ensemble ». Venus de tous horizons, ils sont unis autour des deux maitres mots de Marie Eugénie : Eduquer les personnes en leur faisant rencontrer Dieu et leur permettre à leur tour de transformer le milieu social dans lesquels ils se trouvent, par l’Evangile. Adorer, c’est à dire trouver Dieu en toute chose, ne pas vivre simplement l’action mais aussi le recueillement par la prière personnelle et communautaire.

En France, les religieuses de l’Assomption animent des établissements scolaires répartis sur tout le territoire. Chacun de ces établissements accueillent en moyenne 900 élèves (Cannes, Bondy, Bordeaux, Orléans, St Dizier, Paris). Outre la maison mère située rue de l’Assomption à Paris, là où est enterrée Marie-Eugénie de Jésus, et le centre spirituel de Lourdes, elles animent également un centre d’accueil spirituel (St Gervais), un centre de formation (Cannes) et s’occupent d’animation pastorale (Compiègne). Leurs objectifs : former des femmes et des hommes de foi et d’action, travailler à l’avènement de la justice.

Les Religieuses de l’Assomption appartiennent à la famille de l’Assomption qui regroupe : les religieuses de l’Assomption, les Augustins de l’Assomption (créé en 1845 par le père d’Alzon) les Oblates de l’Assomption (1865 par le Père d’Alzon), les Petites Sœurs de l’Assomption (fondé en 1865 par le père Pernet, assomptionniste) et les Orantes de l’Assomption (fondé en 1896 par le Père Picard, assomptionniste).

Le pèlerinage à Rome et l’icône de Ste Marie-Eugénie de Jésus
Le 3 juin, en même temps que Marie-Eugénie de Jésus, seront canonisés trois prêtres :
- le père Simon de Lipnica, prêtre polonais fransiscain (1439- 1484)
- le père Charles of St Andrew, (18216 1893), prêtre irlandais membre de la congrégation de la passion de Notre Seigneur Jésus Christ
- et le père Georges Préca, (1880-1962), prêtre maltais, fondateur de la Société de la doctrine chrétienne.
A l’occasion de cet événement, les religieuses de l’Assomption organisent sur trois jours (du 2 au 4 juin) un pèlerinage à Rome, ouvert à tous ceux qui souhaitent participer à ce moment exceptionnel. Il aura pour thème : « la terre, un lieu de gloire pour Dieu ». Outre la messe solennelle de la canonisation, le dimanche, il propose une démarche aux sources de la foi : le samedi, une eucharistie avec Mgr Duthel, postulateur de la cause, visite des catacombes, des lieux où la foi des premiers disciples s’est vécue ; le lundi, une messe d’action de grâce et des rencontres avec la famille de l’Assomption et les Amis.

L’icône qui sera dévoilée lors de ce pèlerinage a été peinte selon les normes techniques et théologiques spécifiques des icônes byzantines. Nous contemplons Marie-Eugénie sainte, tenant dans ses mains un parchemin d’Evangile, principe de l’éducation, et un morceau de terre, symbole des réalités terrestres offertes dans l’Eucharistie. Son visage, serein, reflète l’accomplissement du mystère de l’Incarnation en elle.

France : Des milliers de pèlerins à Notre Dame du Laus

28 mai, 2007

du site:

http://www.zenit.org/french/

2007-05-27

France : Des milliers de pèlerins à Notre Dame du Laus

Clôture du « Pèlerinage synodal »

ROME, Dimanche 27 mai 2007 (ZENIT.org) – Un pèlerinage de Pentecôte rassemble à Notre Dame du Laus plusieurs milliers de personnes, comme l’indique le site du diocèse de Gap (www.diocesedegap.com). C’est aussi l’occasion de la clôture du « Pèlerinage synodal ».

Dans le cadre de ce rassemblement diocésain de plusieurs milliers de personnes – de samedi 26 à lundi 28 mai – au sanctuaire de Notre-Dame du Laus, dans les Hautes-Alpes, le chanteur Yves Duteil, le comédien Jean Piat et l’évêque Jean-Michel di Falco dialogueront ce soir avec le public sur des thèmes comme la foi, l’amour, la vie, l’espérance, la mort, la maladie…

Au cours de ce dialogue, Yves Duteil interprètera quelques-unes de ses chansons. Jean Piat lira des lettres extraites du livre « Les choses qu’on ne dit pas », d’Yves Duteil. Le comédien et metteur en scène, qui a prêté sa voix à des films tels que « Le Roi Lion », « Le bossu de Notre-Dame » ou « Le Seigneur des Anneaux », aura auparavant proclamé les « Sept dernières paroles du Christ » accompagnées à l’orgue.

Ce rassemblement diocésain clôt deux années de réflexion engagées par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri en 2005, dans le cadre d’un « Pèlerinage synodal ».

Au cours de la messe de dimanche, l’évêque de Gap et Président du Conseil pour la Communication de la Conférence des Evêques de France a révélé les orientations pastorales, fruit de cette réflexion, pour l’avenir de l’Eglise qui est dans les Hautes-Alpes.

Le premier rassemblement organisé à Notre-Dame du Laus, en octobre 2005, avait déjà réuni plus de 4000 personnes.

Le Cardinal Jean-Marie Lustiger a reçu aujourd’hui ce Prix fondé en 2004 par la ville de Wroclaw

27 mai, 2007

du site: 

http://catholique-paris.cef.fr/a-1-2191-le-cardinal-lustiger-laureat-du-prix-jan-nowa.html

Le Cardinal Jean-Marie Lustiger a reçu aujourd’hui ce Prix fondé en 2004 par la ville de Wroclaw.

Ce prix veut honorer les mérites de personnes ou d’institutions ayant contribué « à la création d’une société civique en Europe Centrale et Orientale ».

En raison de l’état de santé du Cardinal, ce prix, habituellement décerné à Wroclaw le 4 juin, date anniversaire des premières élections libres en Pologne, lui a été remis à Paris ce samedi 26 mai 2007 par Monsieur Kazimierz Michal Ujazdowski, Ministre de la Culture de Pologne, et Monsieur Rafal Dutkiewicz, Maire de Wroclaw.

Les précédents lauréats de ce prix ont été MM. Tadeusz Mazowiecki, ancien Premier Ministre polonais (2004), George H. Bush, ancien Président des Etats-Unis d’Amérique (2005) et Stanislaw Szuszkiewicz, premier Président de la Biélorussie indépendante (2006).

Plus de 1000 jeunes de toute la France attendus à Paris pour la Pentecôte

26 mai, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/french/

2007-05-25

Plus de 1000 jeunes de toute la France attendus à Paris pour la Pentecôte

ROME, vendredi 25 mai 2007 (ZENIT.org) Plus de mille jeunes adultes chrétiens sont attendus à Paris, à la Pentecôte, pour faire leur cette prière : « Esprit Saint, viens et fais en nous ta demeure », informe le site de la Conférence des évêques de France (cf. http://cojp.cef.fr/pentecote2007).

Vivre un temps de partage et de témoignage, telle est linvitation lancée à cette occasion par Mgr Rivière, président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes.

Au-delà des différences qui existent au sein des 25-35 ans, cest la convivialité et louverture aux autres, quels que soient les horizons et les chemins de foi, qui caractérisent lambiance de ces rencontres. De nombreux forums de discussions sont prévus, comme par exemple « Un regard chrétien sur lactualité », « Lidentité chrétienne », « La prière, splendeur et misère du croyant ».
« Parmi les jeunes professionnels, certains prient, pratiquent les sacrements et sont engagés dans des services, souligne Mgr Rivière. Ceux-là cherchent à être témoins pour permettre à dautres de connaître la joie de l’Église. Ils nattendent pas des enseignements, mais veulent se laisser former par la sagesse de l’Église dans un dialogue véritable. En présentant leurs propres réflexions, ils demandent aux prêtres et aux évêques de les éclairer par la Parole ». Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, accueillera ces jeunes adultes venus de toute la France qui seront hébergé
s chez les Parisiens.

L’organisation de ces journées est assurée par des jeunes professionnels engagés en paroisses, en communautés, en mouvements tel que le MCC (Mouvement des Cadres Chrétiens, branche JP), la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), les CVX (Communautés Vie Chrétienne), la Communauté de l’Emmanuel, les Fraternités monastiques de Jérusalem, les Franciscains, les MEP (Missions Etrangères de Paris), les JEM (Jeunes-et-Missions), la Communauté de Saint Jean, la DCC (Délégation Chrétienne de Coopération), le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), la Communauté Sant’Egidio, le RJI (Réseau Jeunes Ignatiens)

« Cette collaboration est une occasion unique de partager nos charismes dans la préparation même, note Damien Callens, 32 ans, membre de la Communauté de lEmmanuel et chargé des questions dhébergement pour le forum. Cela rejaillira aussi sur l’événement ».

Dimanche 13 mai 2007, Homélie de Mgr André Vingt-Trois

19 mai, 2007

quand je cherche quelque document intéressant ou édifiant ou autre qui me plaît je trouve souvent plus choses, autres fois j’en trouve moins et il me fuit quelque chose, comme dans le cas de cette homélie du dimanche dernier VI de Pâques, la mets aujourd’hui, du site:

http://catholique-paris.cef.fr/vingttrois/homelies/13-mai-2007.php

Homélie de Mgr André Vingt-Trois,
Archevêque de Paris

Dimanche 13 mai 2007,
Messe de l’Oeuvre d’Orient en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Excellences, Messeigneurs, chers amis ! Pendant le temps pascal, nos liturgies nous conduisent à lire, écouter et méditer, le récit des Actes des Apôtres qui est une sorte de chronique de la naissance de l’Église et de son extension. Or, tout au long de ce récit, – nous venons de lentendre particulièrement dans l’épisode qui vient d’être lu à propos de Paul et Silas, – nous découvrons comment lexpansion de l’Église, la propagation de l’Évangile, la manifestation de la puissance de Dieu, sont étroitement liées aux péripéties, aux hésitations, aux résistances, aux agressions qui frappent la communauté chrétienne. Depuis le moment où Pierre et Jean ont été interdits de parole par les autorités du Temple jusqu’à lexécution de Pierre et de Paul à Rome, lensemble du parcours apostolique dans le bassin méditerranéen et au-delà est marqué par des périodes de rejet, des périodes d’échec, des périodes demprisonnement, des périodes de persécutions. Chaque fois, déjà quand Pierre et Jean étaient prisonniers, à nouveau pour lemprisonnement de Paul et de Silas, la puissance de Dieu délivre les prisonniers de leurs chaînes, leur rend la liberté et en fait des témoins de l’Évangile.Il serait naïf de notre part de croire que cette action puissante de Dieu efface ou abolit les conflits qui ont marqué la vie de la première Église. Il serait naïf de notre part de croire que cette manifestation de la puissance de Dieu fasse passer par profits et pertes les souffrances endurées. Paul, dans certaines de ses épîtres, évoquera ses tribulations apostoliques, non pas comme une partie de plaisir mais vraiment comme une épreuve que le Christ lui impose pour parvenir à accomplir sa mission. Que le gardien de la prison soit converti et quil demande le baptême ne peut pas faire oublier que Paul et Silas ont été fouettés et emprisonnés. Ce nest donc pas une légende dorée qui se substituerait à la réalité, mais cest un déchiffrement de lhistoire qui fait ressortir comment les événements difficiles, pénibles et parfois mortels auxquels les témoins de Dieu sont soumis, sont transformés par la puissance de Dieu lui-même en tremplin pour lannonce de la foi, en semence de la fécondité de la parole : « les martyrs sont semences de croyants ».Si nous entendons cette histoire de l’Église primitive comme une sorte de prologue à lhistoire entière de l’Église, et il faudrait dire aujourdhui de toutes nos Églises, comment ne pourrions-nous pas, chacun selon nos traditions, nos cultures, nos histoires nationales, comment ne pourrions-nous pas voir monter de notre mémoire collective le souvenir de telle ou telle période de lhistoire où lon avait pu croire un temps, – mais vous le savez, un temps cela peut être long -, que le christianisme était définitivement éradiqué et doù la puissance de Dieu, le dynamisme de lannonce de l’Évangile, sur les décombres de communautés parfois jadis très florissantes, a fait surgir à nouveau de nouvelles pousses et entrepris une diffusion nouvelle de l’Église.Nous le savons, vous le savez mieux que tous : les communautés chrétiennes dOrient, quil sagisse de lEurope Centrale, du Moyen-Orient ou de lAsie, ont souvent été soumises à des pressions, à des contraintes ou à des persécutions au cours des siècles écoulés, y compris le siècle passé. Comment oublier ce qui advint des Eglises grecques sous lEmpire soviétique ? Comment oublier ce qui advint de nos frères arméniens ? Comment oublier ce qui advient aujourdhui à certains chrétiens dans certains États de lInde ? Comment oublier quaujourdhui encore, à travers le monde, des hommes et des femmes sont persécutés pour la foi ? Que nous croyions que cette persécution peut être la source dun renouveau pour l’Église napaise pas leur souffrance. Que nous souhaitions que, là où vivaient jadis des communautés prospères, les Églises ne se réduisent pas à un petit reste, nempêche pas les gens de fuir. Mais soyons capables, à travers ces événements conditionnés largement par lhistoire politique des pays où sont implantés les chrétiens, de nourrir lespérance parce que nous sommes convaincus que la foi au Christ nest liée ni à une terre ni à une langue ni à une culture.La foi au Christ est liée à la personne de Jésus de Nazareth et, depuis son Ascension que nous allons célébrer dans quelques jours, Jésus de Nazareth aujourdhui présent en tous lieux de la terre, en toutes communautés, par son Esprit répandu au cœur des disciples et diffusé dans l’Église entière et à travers elle sur lhumanité. Là où deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu deux. Il est au cœur de chaque croyant : quil puisse vivre et manifester publiquement sa foi ou quil soit réduit à lexercer dans le secret de sa maison la puissance du Ressuscité est à l’œuvre.Cette espérance, cette foi qui habite nos cœurs s’alimente au récit des signes, des signes accomplis par le Christ dans l’évangile tel celui de la guérison de laveugle-né que nous venons dentendre. Là où la foule qui lentoure voudrait ne voir que supercherie ou tromperie, lui dont les yeux ont été ouverts revient vers celui qui la guéri et lui dit : « Seigneur, qui est-il pour que je crois en lui ? » Combien de fois dans l’évangile selon saint Jean voyons-nous cette question apparaître au terme dun chapitre : « qui est-il Seigneur que je crois ? » ou ce cri : « Seigneur, je crois en toi ». Notre foi, notre foi chrétienne, notre foi au Christ Ressuscité est le seul point dappui, le seul ressort, qui permette de traverser les épreuves de lhistoire humaine.Chers amis, amis de l’Œuvre dOrient et vous tous qui les avez rejoints aujourdhui, cette foi se nourrit non pas seulement par la parole, mais encore par la charité vécue concrètement entre les chrétiens des différentes communautés. Comment nos frères des communautés orientales si éprouvées au cours du siècle écoulé, si menacées aujourdhui encore, tellement dispersées par les flux de la migration, pourraient-ils espérer un lendemain fécond et riche sils ne pouvaient sappuyer sur la fraternité de l’Église dont vous êtes lun des instruments ? Aujourdhui, nous rendons grâce pour la générosité de ceux et de celles qui soutiennent avec persévérance les œuvres des communautés orientales ; nous rendons grâce pour la foi qui vous anime quand vous espérez que les chrétiens ne disparaîtront ni de lEurope Centrale, ni du Proche-Orient, ni de lAsie. Nous rendons grâce quand lespérance de Dieu nous conduit à soutenir les œuvres qui manifestent la volonté des chrétiens de senraciner dans leur peuple et dans leur terre. Nous rendons grâce pour la fécondité de l’Évangile qui fleurit là où les disciples du Christ supportent avec persévérance, constance et sérénité l’é preuve de la foi.Amen.+ André Vingt-Trois
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ê
que de Paris

Lourdes 2008 – Prière pour les mois préparatoires au Jubilé 2008

18 mai, 2007

du site:

http://www.lourdes-france.org/index.php?id=369&contexte=fr

Lourdes 2008 – Prière pour les mois préparatoires au Jubilé 2008 

Pour se préparer intérieurement au grand jubilé de Lourdes qui commencera le 8 décembre 2007, Monseigneur Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, propose de nous unir dans la prière à cet événement. N’hésitons pas à faire circuler cette prière préparatoire au Jubilé 2008 et à la faire nôtre.

Seigneur,

tu as préparé Marie pour qu’elle soit la Mère de ton Fils.
Par son Immaculée Conception,
tu l’a protégée de tout péché, de toute blessure du péché.
C’est ainsi qu’elle eut la force de dire le « oui » de la foi,
depuis l’Annonciation jusqu’à la Croix.
Ce que tu as réalisé en Marie, Seigneur, est admirable.
Nous te rendons grâce.

A Lourdes, Seigneur, tu as préparé Bernadette
pour qu’elle soit témoin des apparitions de la Vierge.
Dans la transparence de son coeur,
par son humilité et son courage,
elle a déjoué tous les pièges du Malin.
Ce que tu as réalisé en Bernadette, Seigneur, est admirable.
Nous te rendons grâce.

Et maintenant, Seigneur, voici qu’approche le jubilé des Apparitions.
Prépare-nous à le fêter dans un grand élan de joie.
Fais-nous entendre, dès maintenant, ta parole de réconciliation et de paix.
Ouvre nos coeurs, nos yeux et nos bras aux détresses des autres.

Que l’année jubilaire soit un temps de grâce
pour ceux qui viendront à la Grotte de Massabielle
et pour ceux qui s’uniront de loin à la prière des pèlerins.

Comme Bernadette qui désirait tant recevoir l’Eucharistie,
avive en nous le désir de communier au Christ
et d’être habités par l’Esprit Saint,
encore davantage, en cette année jubilaire que tu nous offres,
à l’exemple et à l’intercession de Marie, ton humble servante,
qu’avec toutes les générations nous proclamons bienheureuse.

Ad libitum : Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto…

Amen !

Jean-Marie Lustiger – « La fécondité humaine n’est pas un produit de consommation »

13 mai, 2007

du site:

http://catholique-paris.cef.fr/diocese/lustiger/index.php

Cardinal Jean-Marie Lustiger

« La fécondité humaine n’est pas un produit de consommation »

Dans un entretien au « Monde », le cardinal Jean-Marie Lustiger en appelle à la « responsabilité » du politique dans le débat sur la bioéthique. Il s’inquiète des « conséquences morales, sociales et politiques redoutables » de la « maîtrise de la reproduction » qu’autorisent les progrès de la médecine.

« Quelle lecture faites-vous du projet de loi sur l’allongement de deux semaines du délai permettant l’interruption volontaire de grossesse, examiné par le Parlement à partir du mercredi 29 novembre ?

La loi Veil de dépénalisation de l’avortement se présentait comme une loi d’exception cherchant à remédier à des situations de « détresse ». On en est passé à une revendication de l’avortement comme d’un « droit » socialement garanti. Cette inversion appelle deux remarques. La première : le développement des moyens de contraception ne diminue pas le nombre des avortements. Au contraire, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse a augmenté de 6 % en France entre 1993 et 1998, passant aujourd’hui à 210 000. L’IVG devient une suppléance courante de la contraception. Le responsable politique doit réfléchir à ce décalage entre l’intention du législateur et le résultat obtenu. On ne peut plus dire aujourd’hui que l’IVG est sans conséquences sociales. Le législateur doit favoriser l’aide aux femmes enceintes en difficulté et promouvoir une alternative à l’avortement. C’est une urgence éthique et sociale. » Ma deuxième remarque porte sur la sexualité adolescente et renvoie également à la responsabilité du législateur. A partir d’un point précis, on touche à l’équilibre global de la société et des relations humaines. S’il s’agit de répondre à des situations tragiques de grossesses non désirées, ne faut-il pas s’interroger sur leur origine ? Si le «père» est un adulte, un membre de la famille, un éducateur, on se trouve en face de problèmes d’inceste ou de débauche. Si le «père» est un autre adolescent, que se passe-t-il donc dans le système éducatif pour que la sexualité adolescente soit à ce point permissive et provoque de tels drames ? Les grossesses par accident ne sont-elles pas le symptôme d’une régression affective et psychique de toute une génération ? La responsabilité du gouvernement comme de la société n’est-elle pas de soutenir l’éducation plutôt que de faciliter les avortements ?
Votre analyse est-elle similaire pour ce qui est de la proposition de loi socialiste sur la « pilule du lendemain » ?
- Dans la proposition de loi sur la « pilule du lendemain », ou contragestive, l’autorité parentale est dessaisie, ce qui accroît le désordre. Pour lutter contre la violence au lycée et au collège, les ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale font appel au renforcement de l’éducation morale et de l’autorité parentale. Mais, s’agissant de la sexualité des adolescents, on fait le contraire. On semble ne pas réagir aux conditionnements d’une sauvagerie inouïe que leur font subir la publicité, l’érotisme grossier et la violence charriés par la télévision et l’Internet. » Il est absolument nécessaire de condamner la pédophilie. Mais il ne faut pas, ailleurs, encourager la transgression sexuelle des adolescents, même sous couvert de prévention. C’est sur la figure de l’enfant que se cristallise la mauvaise conscience de notre société. Mais comment se refuser à faire le rapport entre pratiques perverses et promotion de la licence sexuelle ? C’est l’histoire du pompier pyromane. Alors on me dira qu’il y a des situations d’urgence. Mais il ne faut pas faire d’un geste posé dans l’urgence une norme établie, une règle du comportement. L’urgence obscurcit le jugement moral ; elle ne doit pas conduire à modifier la loi. La même logique éthique vaut d’ailleurs pour les derniers stades de la vie : elle demande au politique de maintenir l’interdit légal de l’homicide et de favoriser le développement des soins palliatifs.
- Le gouvernement doit remettre en chantier les lois sur la bioéthique de 1994. En quels termes se pose aujourd’hui, selon vous, l’arbitrage entre le progrès médical et la responsabilité du politique ?
La bioéthique est un lieu symptomatique de notre vie sociale. On se trouve en face de logiques productivistes qui mettent en cause la nature du travail du législateur et du responsable politique. Les intérêts de la recherche et ceux des groupes qui les financent finissent par composer. Ils se confondent, assurent-ils, avec le bien de l’humanité, quitte à laisser leurs victimes au bord de la route. La recherche se pare d’une sorte de légitimité riche et orgueilleuse qui, pour motif de santé – en fait, par peur de la mort -, autoriserait à transgresser toute règle de droit. » Mais il y a quelque chose de pervers quand la recherche et l’argent s’imposent comme des fins. Ce sont des moyens et non des idoles dignes de sacrifices humains. Il est pervers aussi que les responsables politiques du bien commun s’alignent sur des ambitions techniques et économiques. N’est-il pas temps qu’ils déplacent le débat de la question des moyens à l’ordre des fins qu’ils ont la responsabilité de faire prévaloir : qu’est-ce que la dignité des êtres humains, leur liberté et leur fraternité ? Que peut-on permettre, que faut-il interdire pour respecter les individus, leur venue à la vie et leur mort ? Sur de tels enjeux, pourquoi et comment serait-il indispensable politiquement de transgresser des principes moraux essentiels ?
Partagez-vous les craintes exprimées déjà par de nombreux chercheurs et médecins devant les nouvelles possibilités de maîtrise de la fécondation et les risques d’eugénisme associés aux performances du diagnostic prénatal ? L’arbitrage entre progrès scientifique et responsabilité politique vous semble-t-il nécessaire ?
S’il y a progrès, ma question n’en a que plus d’intérêt : pour quelles fins ? Comment la paternité et la maternité structurent-elles l’être humain, être de langage, d’esprit et de don ? Est-ce que le désir d’enfant suffit à ce qu’un enfant existe ? Est-ce que le non-désir d’enfant suffit pour qu’un être n’existe pas ? La génération qui bénéficie aujourd’hui des techniques de procréation médicalement assistée s’empare de l’histoire, mais cette maîtrise impitoyable de la reproduction par le diagnostic prénatal et pré-implantatoire a des conséquences morales, sociales et politiques redoutables. Diagnostic pour soigner ? Oui. Diagnostic pour éliminer ? Non. La fécondité humaine n’est pas un objet de fabrication ou un produit de consommation. C’est un terrain de la plus haute responsabilité à l’égard d’autrui, de l’enfant d’abord, de l’humanité future ensuite. C’est pervertir le principe de précaution que d’en faire l’équivalent d’une sentence de mort. Cette génération, la première, porte la responsabilité de la lignée génétique, la responsabilité de la continuité et de la solidarité entre les générations humaines. Oui, la responsabilité politique est ici engagée. Qui protégera les êtres humains de leurs violences et de leurs délires si la démocratie y renonce ? Vous dites : «risque d’eugénisme ? ». Où est le risque ? Je vois l’eugénisme. -
Vous avez parlé de «lignée génétique» et de «responsabilité» à l’égard de l’humanité future. Faites-vous allusion au clonage humain ?
Oui, bien sûr. Le clonage d’êtres humains, s’il devient techniquement possible, implique une reproduction à l’identique. Ce serait une attaque de la filiation. Il est contraire à notre dignité de réduire la génération humaine à une reproduction du même, à la production de copies conformes. Il est moralement injuste de priver un nouvel être humain de la relation filiale à ses parents et de la nouveauté unique propre à chaque personne engendrée. C’est le devoir civique des responsables politiques d’interdire juridiquement le clonage, comme l’a demandé, le 7 septembre, le Parlement européen. Celui-ci considère que le clonage thérapeutique pose un problème éthique profond, franchit sans retour une frontière dans le domaine des normes de la recherche et est contraire à la politique publique adoptée par l’Union européenne.
Quelle conclusion tirez-vous de ce principe de responsabilité pour les dizaines de milliers d’embryons humains conservés par congélation depuis plusieurs années en France ?
On est là dans une situation totalement absurde. Fabriquer ces embryons, comme on l’a fait, correspondait à une pression médico-scientifique dont on commence à mesurer l’ampleur tragique : 500 000 embryons congelés au monde. Il y a un principe clair : le fruit de la conception humaine est humain et doit donc être respecté du début jusqu’à la fin naturelle de son existence. » Le respect que nous devons à ces embryons humains, c’est de les laisser là où l’industrie des hommes les a placés. Par respect pour nous, par respect pour eux et par respect pour notre propre conception de l’humanité. Peut-on penser qu’il faille arrêter leur congélation ? Ce ne serait pas les tuer, dit-on, mais simplement mettre fin à notre industrie à leur égard, comme on renonce à un acharnement thérapeutique. Mais ils ne sont pas des malades dont il faut soutenir les fonctions organiques. Les priver de milieu vital, ne serait-ce pas un geste de mort qui traduirait seulement notre impuissance à les délivrer de l’enceinte «carcérale» où ils ont été relégués ? Se servir de ces embryons comme d’un matériau de recherche est pire encore : c’est accepter une nouvelle transgression utilitariste du principe de précaution et offenser mortellement le respect dû à ce qui a sur cette terre valeur absolue, l’être humain. Si les responsables politiques autorisent cette transgression, ils n’auront plus de raisons soutenables d’interdire la production d’embryons humains à des fins de recherche. Qui leur a donné pouvoir de vie et de mort sur leurs semblables ?
Alors que la Cour de cassation – dans l’affaire Nicolas Perruch – vient de trancher en faveur de l’indemnisation du préjudice qu’il y aurait à vivre handicapé, que peut faire le responsable politique face au développement des techniques de l’assistance médicale à la procréation et à celui de la demande d’un «enfant parfait» ?
Mais l’enfant parfait n’existe pas ! C’est un cauchemar. Ne vouloir obtenir qu’un enfant parfait, c’est être amené à se débarrasser de combien d’autres ?
Et que répondez-vous à ceux qui demandent la possibilité de travailler sur quelques centaines ou quelques milliers d’embryons humains pour résoudre certaines interrogations qui demeurent et mettre au point de nouvelles thérapies ? C’est, en d’autres termes, poser le problème des mains sales : «Pour faire le bien, laissez-moi commettre le mal.» La réponse, ici, consiste à dire aux chercheurs : «Vous êtes suffisamment intelligents pour atteindre votre objectif en empruntant d’autres voies ». Certaines existent déjà. »

Jean-Marie Lustiger – La charité du Christ à l’œuvre

27 avril, 2007

du site: 

http://catholique-paris.cef.fr/diocese/pretres/cardinal/J-M-Lustiger/articles/charite-Christ.php

Cardinal Jean-Marie Lustiger

La charité du Christ à l’œuvre


Samedi 7 f
évrier 2004 à Saint Mé
dard

Deux événements peuvent nous aider à situer notre réflexion.Premier

événement : la béatification de Sœur Rosalie. Depuis la béatification de Frédéric Ozanam en 1997, nous avons redécouvert ce qui sest passé à Paris dans la première moitié du 19è siècle ; la ville était en pleine croissance. L’afflux de la population paysanne attirée par l’industrialisation entraînait des situations sociales dramatiques et des détresses extrêmes. De plus, ces révolutions et violences se sont succédé.
S
œur Rosalie avec ses compagnes, Filles de la Charité, dans ce quartier ouvrier du Faubourg Saint Marcel, a, pendant plus d’un demi-siècle, travaillé à secourir, aider, éduquer tout un peuple. Elle a inventé
, chaque fois qu’un besoin se faisait sentir, de nouvelles institutions.
Mais plus important encore, elle a provoqu
é une extraordinaire mobilisation de volontaires au service des pauvres. La rencontre entre le petit groupe d’étudiants, parmi lesquels Frédéric Ozanam, et Sœur Rosalie est un des événements les plus significatifs de ce qui s’est passé à ce moment-là dans l’é
tat d’esprit d’un certain nombre de gens.
S
œur Rosalie a de la sorte fait bouger la société. Le bilan va bien au-delà des réalisations qu’évoque la plaque qui va être apposée devant le dispensaire de la rue de l’Epée de Bois, créé par Sœ
ur Rosalie.
Cette contagion de la charit
é en acte, voilà ce qui, dans cette page d’histoire, est la leçon la plus pré
cieuse.

Deuxième événement : les conséquences de la canicule, cet été, et la découverte, brutale en raison du nombre des décès, de la solitude de la foule dans Paris. Après l’Assemblée diocésaine du 25 mai 2002, ce constat de la solitude de tant de gens avait déjà été exprimé. Y faire face était l’objectif majeur que nous devions nous proposer. Ce phénomène a été décrit, il y a plusieurs dizaines d’années, sous le titre de « la foule solitaire » par le sociologue américain Riesman.
Aujourd’hui, dans la ville de Paris, il y a les d
étresses connues : exclusions de toutes sortes pour lesquelles il faut trouver des remèdes, des secours, un accueil, etc… Vous y travaillez déjà avec les paroisses parisiennes. Travail considérable qui se joint à
l’action d’autres associations et aussi des pouvoirs publics.
Mais il y a ce qu’on ne voit pas et que les
événements de l’été dernier nous ont fait voir : cette détresse fondamentale des habitants de la ville, « la foule solitaire », cette solitude radicale, source de malheur. Chez les gens « normaux », « ordinaires », les gens supposés « heureux », ceux « dont on ne parle pas », combien se cachent de détresses qui ne relèvent pas d’un service social ! Car la solitude, même choisie par beaucoup, fait le lit du malheur. Il peut frapper sans prévenir, dans la logique de l’adversité : foyers qui se séparent et enfants lâchés dans la nature, disputes et violences familiales, échecs et déprimes, et tant d’autres épreuves qui peuvent tomber sur n’importe qui, é
preuves que la solitude rend insupportables.
Dans Paris, il n’y a personne
à qui parler, personne ne parle à personne ! J’exagè
re ? A peine.En regard de cela, l’Evangile que nous entendrons tout

à lheure à la messe, pour la fête de la Bienheureuse Sœur Rosalie, est celui des Béatitudes dans Saint Matthieu. C’est l’annonce du bonheur, d’un bonheur paradoxal. Ce n’est pas un conte de fée. Ce bonheur assume l’épreuve. Ce bonheur contient une exigence dans le don même que Dieu nous fait. Ce bonheur implique de donner, de se donner et de recevoir aussi infiniment plus. C’est le bonheur que Jésus nous annonce.
Ce n’est pas l
à le bonheur que chacun recherche aujourd’hui, celui de sauver sa peau. « Etre bien dans sa peau », dit-on, être satisfait de soi-même ou se retrouver à peu près heureux, c’est souvent un bonheur qui ne s’inscrit plus que dans la solitude, même à deux. Les caractéristiques de notre culture et de notre civilisation ne font qu’accentuer cet individualisme fondamental de celles et de ceux qui constituent les foules urbaines. Ainsi la plus grande partie du temps libre de nos contemporains est-elle occupée par la télévision ; on n’aime pas un écran, on ne pleure pas dans le sein d’un téléviseur, ce n’est pas lui qui va vous prodiguer quelque réconfort même si une voix amie ou un visage connu semble s’adresser parfois à
vous !

Rappelez-vous ce que nous demande le Seigneur Jésus dans la parabole du Bon Samaritain : « Qui s’est fait le prochain de l’homme blessé, abandonné en pleine solitude ? » Il n’y a pas de solitude plus radicale que celle de cet homme, demi-mort, dans le désert. Cet homme me semble correspondre au parisien quelconque immergé dans la foule solitaire. Car, je le répète, à côté des blessures les plus visibles, il y a toutes les blessures cachées : vies ratées, déceptions, détresses, amour-propre brisé sous les coups du mépris, etc.Dans la question de J

ésus la réponse nous est donnée. Le Samaritain est tout autant solitaire dans ce désert, que lhomme demi-mort. Mais le Samaritain, lui, est vivant et se fait le prochain du blessé.

Alors, j’ai commencé à rêver : dans cette foule solitaire, nous, disciples de Jésus, nous sommes plusieurs centaines de milliers. Si nous tous les plus actifs et les moins actifs, les plus vieux et les plus jeunes, les petits et les grands, les gros et les maigres, etc , si tous, nous nous disions, chacun : « Aujourd’hui, je dois franchir cette barrière de solitude ; aujourd’hui je dois me faire le prochain de celui que je ne connais pas », la vie changerait.
Oui mais, me direz-vous, ce n’est pas aussi simple que ce l’
était sur la route de Jérusalem à Jéricho, pour le Bon Samaritain ! Si dans le métro je veux me faire le prochain de mon voisin dont le coude me rentre dans les côtes, pour qui me prendra-t-il ? Certes, ce n’est pas simple ! Sinon, tout le monde s’y serait déjà mis. Certes, nous luttons contre nos comportements égoïstes et nos manières de vivre qui ne se soucient pas d’autrui. Cela ne suffit pas. Dans la solitude de la ville il faut nous faire le prochain de l’homme abandonné par les brigands, et surtout, inviter tous les chrétiens à
se faire prochains des autres.Tout ce que vous accomplissez d

éjà fait partie des actions concertées, des services caritatifs ; nous en avons entendu quelques exemples qui témoignent dune authentique intelligence du cœur, de la volonté d’aimer, du dévouement désintéressé et souvent anonyme. Mais ce n’est pas pour recevoir des médailles ou nous donner des satisfecit que nous sommes réunis ce matin ! C’est, je le répète, pour faire plus : je voudrais vous mobiliser pour que tous les chrétiens imitent le Samaritain et manifestent ainsi dans la ville la charité du Christ.
Utopie, me direz-vous. Oui, utopie, mais utopie n
écessaire. Utopie de lEvangile. Ce nest pas le bonheur que Jésus propose qui est une utopie. Cest notre manque de foi, notre timidité, notre respect humain, notre découragement peut-être qui nous font considérer comme une utopie que tant de baptisés que nous côtoyons, même dans nos églises, puissent répondre à l
appel du Christ.

Annoncer à nos contemporains le bonheur que le Christ propose, tel est lobjectif de la Toussaint 2004. Vous le savez, les Béatitudes sont précisément lEvangile de la fête de tous les saints.
Nous sommes porteurs du bonheur ; non pas l
un de ces bonheurs que tant dimages de notre société marchande nous invitent à acheter ; mais le bonheur plus grand que l’étroitesse de notre cœur ou laveuglement de notre désir. Il ne nous appartient pas. Il est donné gratuitement à tous sils l
accueillent. Nous sommes porteurs de ce bonheur pour la foule solitaire.
Ce bonheur franchit la barri
ère de la solitude. Celui qui se fait le prochain dun autre permet que cet autre se fasse à son tour le prochain dun troisième. Ce bonheur celui de la charité est contagieux, je vous le disais. Il est fécond. Il ouvre la porte à l
annonce de la Bonne Nouvelle.Sous couvert du d

ébat actuel sur les religions, souvent nous nous sentons agressés, injustement agressés par des représentations caricaturales parfois insupportables de la foi chrétienne. Il faut nous rappeler que nous n’avons pas à réagir comme un animal blessé, mais en raison de ce que nous sommes et de ce qui nous est donné. Et ce qui nous est donné est précisément ce secret du pardon et de l’amour. Nous le savons bien, la meilleure justification, la meilleure explication ne relève pas du discours, des arguments, mais des faits. C’est de trouver parmi les chrétiens ce réflexe élémentaire, fondamental de la charité.
Cur
é de paroisse, je me souviens de mon admiration pour un certain nombre de gens disons ordinaires de par leur histoire, leur métier, leur vie, etc. : ils avaient un talent dont le secret intriguait. Quand j’allais chez eux, je trouvais tantôt un gosse dont personne ne s’occupait pour le faire lire, tantôt une femme qui venait d’être abandonnée par son mari ou un homme au chômage à qui il fallait donner un coup de main. Je me suis souvent demandé : comment font-ils ? Pourquoi eux ? Ils n’avaient pas d’autre secret que ce réflexe chrétien de lamour du prochain, puisque Dieu nous aime. Il n’était pas nécessaire de les inviter à ouvrir leur porte, à partager leur pain et la chaleur de leur famille. Pour eux, c’était normal, é
vident.

Notre société, celle de la foule solitaire, nous enferme, nous aussi chrétiens, dans son mode de fonctionnement. Dans votre action caritative, vous avez le sentiment d’être trop peu nombreux et seuls souvent.Gr

âce à vous, jappelle tous les chrétiens à répondre par lannonce du bonheur à la solitude de la foule. Il nous faut imaginer les mots et les gestes simples, à la portée de chacun, qui enclenchent cette contagion de la charité que Sœur Rosalie avait su provoquer.
Il ne s’agit pas d’un effet m
écanique. Cette attitude de fond repose toujours sur l’amour qui est don et oubli de soi, sur la conviction et l’expérience que cet amour est la source du bonheur – le nôtre et celui de l’autre. Tout geste, même caché, qui nous fait le prochain de lautre est déjà annonce de la Bonne Nouvelle ; il ouvre la porte, il trace un chemin, il lè
ve les obstacles.
Nous ne r
êvons pas en suivant ainsi le Christ. Nous le savons, il y aura toujours des jeunes qui se bagarreront et même des vieux ; il y aura toujours des éclats de violence. Telle est la condition de l’humanité jusqu’à ce que le Règne de Dieu arrive en sa plénitude. Cest précisément pour cette situation que nous sommes appelés à manifester lamour qui fait vivre, appelés à recevoir et à partager la charité
du Christ.

Réunissez-vous donc pour vous nourrir de la Parole de Dieu, pour prier, vous qui travaillez dans différents services ou mouvements caritatifs, vous « simples paroissiens » comme certains se désignent. Car seul lamour que Dieu nous donne peut nous faire franchir ce pas auquel le Christ nous invite. Sinon, comment pourrions-nous annoncer lEvangile à celui dont nous ne nous serions pas faits le prochain ?Est-ce une utopie qu’au seuil de ce troisi

ème millénaire la foule des catholiques familiers chaque semaine des églises parisiennes en deviennent conscients et que, chacun à sa place, là où il est, fasse à sa façon ce que Sœur Rosalie avait instauré : une véritable contagion de l’amour et du service dans ce Paris du 21è siècle ?+Jean-Marie cardinal Lustiger
Archev
ê
que de Paris

Cardinal Jean-Marie Lustiger – « Artistes recherchent peuple désespérément »

24 avril, 2007

du site:

http://catholique-paris.cef.fr/diocese/pretres/cardinal/J-M-Lustiger/index.php

Cardinal Jean-Marie Lustiger – « Artistes recherchent peuple désespérément »
(Texte paru à la cré
ation d’Art Culture et Foi)

Lart ? Cest devenu un marché ; et les objets dart, un placement. Et la culture ? Tout autant. Elle se gère et se digère au gré des choix politiques. Pour exporter, il faut exposer. Et réciproquement. Désormais, les foires artistiques ou culturelles son plus réputées que jadis, les foires aux bestiaux. Et le chiffre daffaire plus élevé.
Mais il est des cr
éateurs qui refusent de vendre, même sils ont besoin de manger pour vivre. Des hommes pour qui il est vital de faire retentir le langage du beau, tragique ou serein ; et ils savent que personne ne peut leur acheter ce don quils ont reç
u. On les appelle des artistes.
Aujourd
hui, les artistes sont peut-être plus solitaires quen aucun autre temps. Les modes et leur commercialisation dépouillent brutalement les peuples et les cultures de leurs sens de la beauté si lentement affiné et si fragile. Ils oublient la sagesse , les paroles et les gestes, le savoir-faire et les signes acquis par des apprentissages immémoriaux. Ils perdent le chiffre de leur message secret qui exprime la gratuité du jeu, la profondeur de la tristesse, la joie et la vie. Et surtout, l’énigmatique beauté de ce mystère qui donne sens à la vie : ce qui dans lhomme est sacré. Nous savons, nous chrétiens , quil est limage de Dieu. Et les créateurs, sans langue commune, ont le sentiment de parler dans le vide. Il n
y a plus de peuple, mais des publics.
L
Eglise catholique en notre pays- et sans doute dans la plupart des pays du monde na pas les moyens financiers pour entrer en compétition dans la foire aux objets, dans les enchères aux « productions ». Mais les croyants devraient à nouveau devenir le « peuple » nécessaire à lexpérience esthétique qui rejoint si souvent lexpérience spirituelle. Dans le chemin toujours obscur de la création, les croyants peuvent, en écoutant une parole encore inconnue, aider celui qui la prononce à en déchiffrer le sens, à recevoir un message et à trouver par leur foi l’énoncé de la parole qui retentit. Ils devraient, surtout et avant tout, devenir des interlocuteurs désintéressés et capables du respect dont la source est en Dieu, respect sans lequel lartiste quel que soit son art, et même sil récuse ce titre- mourrait plus sû
rement de faim.J

ai été parfois émerveillé par les initiatives de telle paroisse, par les intuitions de tel groupe de fidèles. Quelle joie et quel élan naissent de la rencontre- souvent exigeante ou éprouvante- entre un peintre, un musicien, un poèteet la ferveur des croyants ! Mais comment les soutenir ?
C
est le but du Comité « Art , Culture et Foi » qui vient d’être créé à ma demande. Faire converger et mettre en harmonie les diverses initiatives, permettre quelles soient mieux connues et reconnues, favoriser laccueil mutuel, encourager les cré
ations.
Les m
écènes ne manquent pas. Le véritable enjeu est la naissance dun art vraiment « populaire ». Cet art dont tous caressent le rêve ne récuse ni le savoir ni le savoir-faire des plus compétents et des plus doués. Il est fondé, non sur le snobisme ou le tourisme, mais sur une existence communautaire qui a besoin de signes ; nourri dune expérience spirituelle qui donne à des hommes et des femmes « ordinaires » une autre sensibilité, une autre finesse de perception, alors même quelle est moins armée que celle des critiques et des savants. Cest un pari et cest aussi un risque. Ce peut être une contribution des catholiques à lapparition dune esthétique digne de notre univers technique. Cest une chance pour les non-chrétiens. Merci à ceux et celles qui voudront bien la saisir »
.

Jean Marie cardinal Lustiger, 30 mars 1989

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