Archive pour la catégorie 'FRANCE'

Oecuménisme : Homélie du card. Vingt-Trois au Temple de l’Eglise réformée

5 février, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23406?l=french

Oecuménisme : Homélie du card. Vingt-Trois au Temple de l’Eglise réformée

La lumière des Ecritures pour éclairer les événements de nos vies

ROME, Mardi 2 février 2010 (ZENIT.org) – « Si nous aussi, nous voulons vraiment déchiffrer vers où Dieu nous conduit à travers les méandres de nos histoires, nous avons besoin de la lumière des Ecritures pour éclairer les événements de nos vies, pour en donner le sens et pour montrer comment ils manifestent le Christ Ressuscité », a fait observer le cardinal Vingt-Trois à l’occasion de la célébration œcuménique pour la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens.

Voici l’homélie du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et président de la conférence des évêques de France (CEF), donnée au Temple de l’Église Réformée de l’Oratoire du Louvre le mercredi 20 janvier 2010.

Homélie du Cardinal André Vingt-Trois

- Lc 24, 1-53

Seigneur, ce soir, nous voulons être tout à la fois les femmes du tombeau, les disciples d’Emmaüs, les onze au milieu desquels tu apparais. Avec eux nous te prions : ouvre nos cœurs et nos esprits à l’intelligence des Ecritures. Donne-nous de comprendre les chemins par lesquels tu nous conduis à la lumière des commandements, de la loi et des prophètes.

Ce chapitre 24 de l’évangile selon saint Luc n’est pas simplement un itinéraire reliant différents lieux où des hommes et des femmes ont la chance d’être confrontés à l’événement de la résurrection, que ce soit devant le tombeau vide, en cheminant avec quelqu’un qu’ils n’ont pas reconnu, ou en étant visités par le ressuscité lui-même. Cette itinérance à travers ces scènes successives dessine pour nous un chemin spirituel. Où Dieu veut-il nous conduire et comment nous conduit-il ? Et pour nous qui sommes rassemblés dans la supplication pour l’unité entre les chrétiens et dans l’espérance de cette unité, comment ces épisodes de l’Evangile éclairent-ils notre attente et notre prière ?

Le ressuscité construit l’unité

Nous découvrons d’abord que ce n’est pas l’unité de l’Église qui dévoile la résurrection, mais plutôt le ressuscité qui construit l’unité de l’Église. La première expérience des disciples est la prise de conscience que le corps a disparu. Ce premier moment est vécu par quelques femmes, et ensuite par Pierre venu vérifier. Puis, deux disciples, qui sont comme emportés par un autre roman, continuent leur chemin vers Emmaüs sans savoir la conclusion de ce qui s’était passé à Jérusalem. Ils reconnaissent le Christ, ils reviennent à Jérusalem, et, au moment où ils vont raconter leur histoire, Pierre prend la parole le premier et leur dit : « oui, c’est vrai, il est ressuscité, il nous est apparu » (v. 34).

Ce chapitre de l’Evangile ressemble à une mosaïque. Il met ensemble des fragments d’expériences du ressuscité, comme pour nous faire comprendre que l’expérience de la résurrection est toujours marquée par l’expérience humaine dans laquelle elle est vécue. L’expérience des femmes au tombeau n’est pas celle de l’apôtre qui y vient après elles. Les disciples d’Emmaüs ne vivent pas la même chose que les onze. Et cependant, chacune de ces expériences a sa valeur et son authenticité propres.

Nous pourrions penser qu’il suffirait de tenir ensemble toutes ces expériences pour qu’enfin on reconnaisse le Christ ressuscité. Mais il ne nous suffit pas d’avoir ce désir de réunir des traditions et des formulations de la foi différentes. Il ne suffit que nous travaillions à nous écouter, à nous respecter, à nous laisser conduire peu à peu et, pourquoi ne pas le dire, à nous aimer. Il convient que cette aspiration à faire converger et à additionner nos expériences et nos traditions soit scellée par Dieu pour que se constitue un corps unique qui n’est pas la somme de nos corps, mais qui est le corps même du ressuscité.

Oui, l’unité des chrétiens nous est offerte, proposée et infusée, par le Christ ressuscité lui-même. C’est donc dans la mesure où il est présent à son corps que ce corps prend sa constitution unique pour être l’Église.

La joie de l’acte de foi

Comment non plus ne pas être sensible au cheminement des sentiments exprimés dans ce chapitre. Les personnages passent par la stupéfaction, l’incrédulité, l’étonnement, la crainte, et entrent finalement dans la plénitude de la joie au moment où Jésus n’est plus là. Chacune des rencontres successives avec le ressuscité ne suscite que du trouble, de l’inquiétude et des doutes pour les femmes, les apôtres ou les disciples d’Emmaüs. Les onze réunis n’osaient pas y croire (v 41) et pensaient que c’était un fantôme ou un esprit (v 37). Tout se passe comme si au moment où il les bénit et où il les quitte, il emportait avec lui leurs doutes, leurs craintes et leur trouble pour les laisser dans « une grande joie » v 52.

Ne nous faut-il pas nous aussi apprendre à découvrir notre joie non dans la possession immédiate de la présence du Christ mais dans l’acte de foi que permet son absence de devant nos yeux ? A la table d’Emmaüs, « leurs yeux se sont ouverts » (v 31), au moment où il a béni le pain et l’a rompu (v 30), répétant pour eux les gestes de la Cène. Mais au moment où leurs yeux se sont ouverts, il avait disparu, il n’était plus là. C’est là plus qu’un artifice rhétorique. Cette nouvelle vision leur permet de relire ce qui s’est passé, quand il leur parlait en chemin et leur expliquait les Ecritures (v 32). Mais même si leur cœurs étaient déjà brulants, il n’empêche que l’accès à la réalité du ressuscité passe par l’expérience de cette absence, lorsque Jésus se retire. Tant qu’il est là leurs yeux sont voilés, et quand leurs yeux se dévoilent, il n’est plus là ! Et tant qu’il est avec les onze, on parle, on argumente même : « Ne vous rappelez-vous pas de ce que j’ai fait lorsque je vous avais donné à manger ?… » Et puis il les bénit, leur promet le don de l’Esprit, et disparaît. Et seulement alors ils sont remplis de joie.

Comme nous sommes loin de notre spontanéité affective qui imagine que la joie des disciples était de tenir physiquement la main de Jésus ressuscité ! Comme l’Evangile diffère de la pensée commune qui postule que la foi était facile pour les disciples qui voyaient, entendaient et touchaient le Seigneur. L’Evangile nous permet de découvrir que la foi commence quand ils ne le voient plus, quand ils ne l’entendent plus, quand ils ne le touchent plus, quand ils vivent de l’Esprit-Saint.

Les Ecritures pour éclairer les évènements

A travers les Ecritures, Dieu apprend à son peuple à comprendre de quelle manière il le conduit. Tout comme Jésus aide ses deux disciples sur le chemin d’Emmaüs à déchiffrer ce qui est en train de se passer. En partant de Moïse et des prophètes il essaye de les faire entrer dans la compréhension des évènements pour en donner le sens. Ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui font sens. Ce sont des faits bruts qui peuvent signifier aussi bien la présence que l’absence : un tombeau vide en soit ne veut rien dire, la mort d’un homme sur une croix non plus, et cette route parcourue avec Jésus ne leur permet pas par elle-même de le reconnaître.

La lecture que Jésus fait lui-même des événements non seulement à partir de Moïse et des prophètes, mais encore à la lumière de ce que lui-même leur avait dit, permet que ces événements, en eux-mêmes sans grande portée, déploient leur signification. Le tombeau vide est le signe qu’il est ressuscité. Le chemin parcouru avec lui vers Emmaüs manifeste la présence du Christ au long de la vie des hommes. En rappelant ses propres paroles (v 44), il leur donne la clef d’interprétation des événements dont ils ont été les témoins.

Si nous aussi, nous voulons vraiment déchiffrer vers où Dieu nous conduit à travers les méandres de nos histoires, nous avons besoin de la lumière des Ecritures pour éclairer les événements de nos vies, pour en donner le sens et pour montrer comment ils manifestent le Christ Ressuscité.

Jésus ouvre l’intelligence des disciples pour qu’ils comprennent que sa mort et sa résurrection marquent l’accomplissement de ce qui avait été annoncé et ouvrent à l’annonce de l’Evangile à l’univers entier (v 47). Tout n’est pas encore accompli. Tout ne sera accompli que quand la bonne nouvelle aura atteint les limites du monde. C’est alors que Dieu récapitulera toute chose pour nous faire découvrir comment déjà il accomplissait son œuvre à travers les chemins que nous parcourions quelque fois les yeux bandés, le cœur enténébré ou l’esprit fermé, bref sans savoir ce que nous faisions. « Un jour, je verrai » nous dit saint Paul (1 Co 13, 12). Un jour je verrai. Un jour le bandeau tombera, le cœur s’ouvrira, l’esprit sera disponible pour découvrir comment Dieu aura compté sur notre foi pour accomplir son œuvre en ce temps.

Frères et sœurs, sur ce chemin tellement mouvementé et déchiré que les chrétiens de notre « ère culturelle » ont parcouru depuis plus d’un millénaire, beaucoup ont essayé et essaient de comprendre à la lumière des Ecritures ce que veut dire que la tunique a été déchirée, que les frères se sont séparés et les chrétiens désunis ? Car ce sont des faits historiques que nous connaissons, que nous subissons et dont nous portons tristement l’héritage. Mais quel en est le sens dans la Résurrection du Christ ? Comment notre foi au Ressuscité assume-elle les méandres des divisions humaines pour se rassembler autour de Celui qui est venu en disant : « la paix soit avec vous ! » (v 36) ?

Seigneur, ouvre nos cœurs à l’intelligence des Ecritures. Donne-nous d’accueillir cette paix comme un signe de ta présence, toi qui est vivant et ressuscité pour le monde. Amen.

+André cardinal Vingt-Trois

VOYAGE À TRAVERS LE CATHOLICISME DE FRANCE : Les lumières de Lyon

22 janvier, 2010

du site:

http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=21022

VOYAGE À TRAVERS LE CATHOLICISME DE FRANCE

Interview du cardinal Philippe Barbarin
Les lumières de Lyon

«Nombreux sont les habitants de Lyon, et pas seulement les catholiques, qui montent sur la colline de Fourvière, pour confier leurs peines, leurs espérances et leurs familles à Marie. Il n’est pas rare que des musulmans y montent aussi, pour présenter un nouvel enfant à Notre-Dame»

Interview du cardinal Philippe Barbarin par Gianni Valente 

      L’actuel primat des Gaules est né à Rabat, au Maroc, dans une famille nombreuse (quatre frères et six sœurs, dont deux religieuses contemplatives et une laïque consacrée en mission au Congo), et il a été pendant quatre ans prêtre fidei donum à Madagascar. Un curriculum vitæ éclectique comme la ville des deux fleuves, où est conservée la mémoire des premiers chrétiens martyrisés en terre française, Lyon qui est devenue une métropole moderne et dynamique, projetée vers un avenir “européen”, pluriculturel et multiethnique.  
 
      Selon le cardinal de Paris André Vingt-Trois, lorsque Benoît XVI est venu en France, on a vu que l’image d’une Église française sans avenir ne correspond pas à la réalité. Cet optimisme est-il excessif?
      PHILIPPE BARBARIN: À cette occasion, en septembre dernier, on a vu en effet quelque chose de nouveau. La beauté de la Sainte Messe célébrée sur l’esplanade des Invalides, la participation populaire si riche et variée, le silence, l’esprit d’adoration et d’intériorité, le mélange du latin et du français dans la liturgie…, tout cela a beaucoup touché. Ce fut aussi un moment de réconciliation, si je puis dire. Le cardinal Tauran a dit : «Je crois que, depuis le Concile, c’est la plus belle Messe que j’ai vue!» Même les commentateurs de la télévision ont été surpris par cette ambiance, par la qualité du silence. Les traditionalistes n’ont pas pu ne pas admirer une Messe célébrée selon la forme ordinaire du rite romain, avec le Pape, une centaine d’évêques, deux mille prêtres, trois cent mille fidèles. C’était une magnifique image de l’Église de France: de nombreuses familles avec leurs enfants, des fidèles venant de la région parisienne, mais aussi de toute la France. Il y avait vingt cars de Lyon, sans compter tous ceux qui s’étaient rendus à Paris par leurs propres moyens. Beaucoup de jeunes et des gens de toutes les générations, un monde fervent, paisible qui était venu non pas d’abord pour voir le Pape, mais pour prier et participer à une messe avec le Pape. Et le lendemain aussi, à Lourdes, on a retrouvé tout ce peuple chrétien.
      À propos de votre diocèse… Si l’on devait décrire le visage de l’Église de Lyon, quelle serait l’image que vous suggéreriez?
      BARBARIN: C’est peut-être celle de la grande fête que l’on appelle «la Fête des Lumières». Le 8 décembre, les lyonnais mettent des lumières à leurs fenêtres, en l’honneur de l’Immaculée, depuis le 8 décembre 1852! Cette année-là, le 8 septembre, on devait installer une nouvelle statue de la Vierge au sommet de Fourvière. Mais les conditions météorologiques étaient très mauvaises, et le cardinal de l’époque a reporté la fête au 8 décembre. Les Lyonnais étaient tellement heureux qu’ils ont repris une vieille habitude de leur ville pour les jours de grande fête. Ils ont mis des lumières à leurs fenêtres et ont fait entendre leur acclamation “Vive Marie!” dans la rue, jusque tard dans la soirée. La Mairie a profité de cette tradition des «illuminations» pour lancer, il y a quelques décennies, «la fête des lumières». Maintenant, dès les jours qui précèdent la fête de l’Immaculée, toute la ville est animée par une grande fête culturelle et populaire. Ces jours-là, dans une ville qui compte d’habitude cinq cent mille habitants, arrivent de trois à quatre millions de visiteurs. Les églises sont ouvertes jusque tard dans la nuit ; plus de mille personnes qu’on appelle «les missionnaires du 8», accueillent ceux qui passent, offrent un chocolat chaud, proposent un Nouveau Testament, renseignent ceux qui veulent découvrir la Parole de Dieu, se confesser ou demander le baptême…. Dans les semaines qui précèdent, une formation est donnée à ces «missionnaires du 8». Le point culminant de la fête est la procession qui monte de la cathédrale à Notre-Dame de Fourvière, où est célébrée la Messe des jeunes, vers 20h.
      Pourquoi la Basilique de Fourvière apparaît-elle si importante?
      BARBARIN: Elle a été construite par les Lyonnais eux-mêmes, il y a un peu plus d’un siècle. Elle domine toute la ville, on la voit de partout ; les Lyonnais y sont plus attachés que les Parisiens à Montmartre. Quand les habitants de Lyon veulent confier leurs peines, leurs espérances, leurs familles à Marie, ils montent sur la colline de Fourvière et ils trouvent dans ce sanctuaire marial douceur et paix. Lorsque le Pape Jean-Paul II est mort, les Parisiens se sont rendus spontanément à Notre-Dame, et les Lyonnais sont montés à Fourvière, où nous avons prié le chapelet. Il n’est pas rare que des familles musulmanes y viennent aussi, quand ils ont un enfant, pour le présenter à Marie.
      Et les francs-maçons et les socialistes, comme le maire actuel, y montent aussi, au moins une fois par an…
      BARBARIN: C’est une coutume, semblable à celle que l’on retrouve dans beaucoup d’autres villes, en France et ailleurs, par exemple pour la fête de sainte Lucie, à Palerme. L’événement qui en est à l’origine est semblable à celui qui est arrivé dans d’autres endroits : en 1643, il y avait la peste, et Lyon s’est mise sous la protection de la Vierge. Pour remercier le Seigneur de la victoire contre la maladie, les échevins ont fait le v?u de monter à Fourvière, chaque année, le 8 septembre. Depuis lors, pour la fête de la Nativité de Marie, de nombreux élus viennent à la Basilique, et le Maire offre, en hommage à la Vierge, une médaille de la ville pendant la Messe, tandis que les paroisses apportent un cierge. A la fin de la Messe, l’archevêque bénit la ville. Puis, viennent les discours, celui du Président de la fondation Fourvière – le professeur Jean-Dominique Durand – et celui du Maire, qui est une adresse à toute la communauté catholique. Il a récemment écrit que Fourvière «est un trésor d’humanité que nous voulons faire vivre ensemble».
      Les choses dont vous avez parlé jusqu’ici font toujours référence à des circonstances exceptionnelles. Mais au fil de la vie ordinaire, quelle est l’image de l’Église de Lyon?
      BARBARIN: Après plus de cent ans d’une fécondité exceptionnelle et unique dans l’histoire de l’Église, nous vivons aujourd’hui une période d’épreuve. On a l’impression que des pans entiers d’un grand édifice s’écroulent. Des carmels ferment, de grands ordres n’ont plus guère de vocations. Sur la colline de Fourvière, on voit des maisons religieuses qui sont vendues; c’est quelque chose qui fait de la peine. En même temps, il y a des signes de renouveau et un grand dynamisme pour l’évangélisation, dans la nouvelle génération. Alors qu’à la campagne, les villages se regroupent pour rassembler au moins une petite communauté paroissiale, dans les villes, les jeunes et les familles les plus motivés convergent vers des endroits chaleureux, animés par des prêtres jeunes entourés d’équipes enthousiastes ou par des communautés nouvelles. C’est la beauté et la joie de la liturgie qui attirent, ainsi que la qualité des homélies. Il est important de maintenir tout cela dans l’unité.
      Voyez-vous une reprise du tissu ecclésial ?
      BARBARIN: Il est vrai que certaines paroisses sont tristes. Des gens me le disent, et ils cherchent d’autres lieux où ils vont être «nourris», et surtout, où leurs enfants vont être heureux de venir chaque dimanche. Ils n’ont pas de mal à trouver des lieux de joie, mais on aimerait que chacun puisse «fleurir là où il est planté», recevoir tout ce dont il a besoin dans la communauté où il se trouve, sans avoir besoin de comparer, d’aller chercher ailleurs, ce qui engendre toujours des tensions.  
      Dans les églises de Paris, on constate une présence croissante d’immigrés qui modifient le visage des paroisses parisiennes. Est-ce que cela arrive aussi à Lyon?
      BARBARIN: Dans mon diocèse, il y a une trentaine de prêtres africains – des étudiants, des prêtres en mission pastorale; quatre d’entre eux sont curés de paroisse. On sent en eux la fraîcheur des jeunes églises ; ils se donnent sans compter, comme s’ils voulaient “réveiller” les catholiques de France, revitaliser des situations assoupies ou vieillies. Je leur en suis très reconnaissant
      Lyon est aussi la ville de saint Irénée. De sainte Blandine, la jeune esclave et des autres martyrs lyonnais. Mais si l’on visite leur basilique, on a l’impression que leur mémoire a été perdue. L’église est fermée, il faut se faire ouvrir pour la visiter.
      BARBARIN: Ce n’est pas vrai. Blandine et les martyrs de Lyon comptent beaucoup pour nous, dans l’Église et dans la ville de Lyon. Quant à Irénée, c’est aussi une figure capitale. Lorsque le métropolite Cyrille, devenu depuis le patriarche de Moscou, est venu à Lyon, il s’est rendu à la Primatiale, et ensuite, la seule chose qu’il m’a demandée, c’est d’aller prier sur la tombe de saint Irénée. Pour lui, cette visite était ce qu’il y avait de plus important à faire à Lyon ; cela comptait, plus que les conférences et les rencontres prévues. Quand je suis allé à Etchmiadzin, en 2004, le Catholicos Karékin II m’a demandé de donner trois conférences sur saint Irénée. On pourrait l’appeler le «Docteur œcuménique», car c’est un saint commun à toutes les Églises chrétiennes, avant nos divisions. Elles ont toutes une profonde admiration pour lui, et la renommée de l’Église de Lyon vient d’abord de lui. Nous, nous célébrons les ordinations pour la fête de saint Irénée, comme on le fait à Rome et ailleurs, pour la fête de saint Pierre. Cette année, la réunion des prêtres qui se tient le Mercredi Saint, aura pour thème saint Paul commenté par saint Irénée. Ses reliques, avec celles d’autres victimes, se trouvent dans un ossuaire où elles ont été rassemblées après les guerres de religion du XVIe siècle.
      Les capucins lefebvristes de Morgon m’ont dit que vous, qui êtes un évêque ouvert et “œcuménique”, les avez mieux traités que d’autres évêques qui tiennent à se présenter comme “rigoristes”.
      BARBARIN: Je les ai accueillis une fois à l’archevêché. Au début de février, je leur ai expédié une carte postale de Rome pour leur dire que j’étais allé prier pour eux et pour l’unité, sur la tombe de Pierre et sur celle de Jean-Paul II. J’ai écrit aussi à Mgr Fellay, et au prêtre de la communauté intégriste de Lyon, en leur disant: «J’ai prié sur la tombe de Pierre pour que vous répondiez à la main tendue du Pape.» Je ne sais pas comment cela se passe entre eux, ni dans leurs têtes et leurs c?urs. Il doit y avoir des conflits internes. Le supérieur du Prieuré de la Fraternité saint Pie X de Lyon m’assure qu’il cite mon nom dans le Canon, à chaque messe : pro episcopo nostro Philippo. Quand je l’ai appelé, il m’a dit: «Je suis en train de lire Gaudium et spes, avec grande attention, pour voir comment je peux répondre à la question du Pape sur notre acceptation de l’enseignement du Concile.» Ils sont en train de faire un grand travail intérieur, dans leur propre conscience, et nous devons les accompagner de notre prière.
     
     
      (le texte a été revu et corrigé le 15 mai 2009)

Carême à Paris : « Vatican II, boussole pour notre temps », à Notre-Dame

11 janvier, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23161?l=french

Carême à Paris : « Vatican II, boussole pour notre temps », à Notre-Dame

« Plus de quarante ans après qu’est devenu le Concile ? »

ROME, Lundi 11 janvier 2010 (ZENIT.org) – L’expression de Jean-Paul II qui proposait en Vatican II « une boussole sûre » (cf. Homélie du 29 juin 2004) sera au cœur du carême à Notre Dame de Paris avec six conférences du dimanche (du 21 février au 28 mars 2010) sur le thème « Vatican II, une boussole pour notre temps ».

« Plus de quarante ans après qu’est devenu le Concile ? », explique le sous-titre.

Depuis 1835, les conférences de Carême à Notre-Dame de Paris constituent un grand rendez- vous de réflexion sur l’actualité de la foi chrétienne.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris – et président de la conférence des évêques de France -, a choisi pour thème le Concile Vatican II, de façon à mettre en évidence « la perspective historique dans laquelle il s’inscrit, l’actualité et la force de ses principaux documents, le sens de la réforme liturgique qui lui est lié et le renouvellement qu’il permet dans l’œcuménisme et dans les rapports de l’Eglise au peuple d’Israël et aux autres religions ».

Ces conférences ont été confiées à deux évêques – Mgr Jean-Louis Bruguès et Mgr Eric de Moulins-Beaufort -, deux prêtres, – les PP. Matthieu Rougé et Denis Dupont-Fauville -, deux religieux – Fr Enzo Bianchi, prieur de la communauté de Bose (Italie) et le P. Benoît-Dominique de La Soujeole, op -, deux laïcs – M. Michel Camdessus, économiste, et M. Dominique Folscheid, philosophe – , mais aussi à un rabbin, le Rabbin Rivon Krygier, rabbin de la communauté Massorti, « Adath Shalom ».

Ces conférences auront lieu en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, chaque dimanche de Carême, les 21 février, 28 février, 7 mars, 14 mars, 21 mars et 28 mars 2010. Elles débuteront à 16h30 et seront suivies sur place d’un temps de questions aux intervenants, entre 17h15 et 18h.

Voici le programme de ces 6 dimanches:

Dimanche 21 février : Vatican II : ancien ou moderne ?

Mgr Eric de Moulins-Beaufort

Vatican II : pour « un nouvel âge de l’histoire humaine » (Gaudium et spes 54). Il s’agit, dans cette étape programmatique, de situer le Concile dans l’histoire comme un geste inspiré de révélation des enjeux évangéliques de la modernité, comme le comprirent Jean XXIII, Paul VI et les Pères conciliaires. La modernité n’est pas d’abord pour eux un temps de bouleversements et de crises, mais un temps où la chance est donnée au monde de mieux percevoir l’Evangile. Car la vraie fidélité est toujours innovante – il suffit d’observer les actes et les paroles de Jésus pour le comprendre – et le message du Christ essentiellement moderne.

Dimanche 28 février : Parole de Dieu et Ecritures saintes

Fr Enzo Bianchi – P. Denis Dupont-Fauville

Le Concile a réconcilié l’exégèse moderne et traditionnelle de la Bible dans une synthèse qui commence à peine à être mise en œuvre. Pour que la Bible soit lue comme Parole de Dieu et que « l’étude de l’Ecriture sainte » devienne vraiment « l’âme de la théologie » (Dei Verbum 24), il faut changer son regard sur la « lettre » et en découvrir « l’esprit ».

Dimanche 7 mars : L’histoire du salut

P. Benoît-Dominique de La Soujeole, op – M. Michel Camdessus

Les deux grands textes du Concile sur l’Église, Lumen Gentium et Gaudium et spes, sont traversés par le souffle de l’histoire et de son accomplissement, car la création tout entière est destinée au salut. Il s’agit de rappeler les affirmations majeures de ces deux « constitutions conciliaires » par lesquelles l’Église a traduit pour elle-même et pour le monde sa foi en l’action de Dieu dans le cosmos et dans l’histoire.

Dimanche 14 mars : Réformer la liturgie ?

P. Matthieu Rougé

La réforme liturgique est la partie la plus visible et la plus commentée, pas toujours la mieux lue, du Concile Vatican II. Réformer la liturgie ne consiste pas à faire un pas vers le monde, mais à traduire la célébration du mystère chrétien dans une authentique fidélité. Quel est l’esprit de la liturgie ? Quels fruits a produits Vatican II et que peut-on en attendre encore ?

Dimanche 21 mars : Enracinement et ouverture

Rabbin Rivon Krygier – M. Dominique Folscheid

Les Déclarations de Vatican II sur la permanence d’Israël, sur l’œcuménisme, sur le dialogue interreligieux, sur la liberté civile de religion sont le fruit d’un nouvel enracinement et d’une ouverture. La reconnaissance d’Israël comme partie intégrante du dessein de salut a permis de renouer les liens spirituels de l’Église catholique avec le peuple juif après la Shoah. Ce renouveau est inséparable de l’ouverture à l’œcuménisme, des rencontres interreligieuses comme celle d’Assise et du dialogue avec les humanismes séculiers.

Dimanche 28 mars (Rameaux) : Vatican II devant nous

Mgr Jean-Louis Bruguès, op

La réception de Vatican II depuis plus de quarante ans par l’Église universelle, à travers le ministère de Jean-Paul II et de Benoît XVI, comme par les Eglises particulières, par exemple à Paris, et l’écho du Concile largement au-delà de l’Église, manifestent sa riche substance spirituelle et pratique. Même si certains passages paraissent datés, l’actualité de Vatican II est plus vive encore au début du 21e siècle pour l’avenir de l’Église et du monde qu’au moment de sa promulgation.

Des extraits des conférences et des interviews seront publiés tous les jeudis de carême par «  Paris Notre-Dame », l’hebdomadaire des catholiques à Paris.

Le texte des conférences sera publié aux éditions « Parole et Silence » : la sortie du livre est annoncée pour le  28 mars 2010.

On peut suivre les conférences également à la radio et à la télévision :

- sur France-Culture (93.5) www.franceculture.com

- sur Radio-Notre Dame (100.7) www.radionotredame.com, et les radios de la COFRAC.

- sur KTO, la chaîne de télévision catholique (câble,  satellite et Internet) www.ktotv.com

Par Mgr Bernard Podvin: Voici le temps de l’Avent !

2 décembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22819?l=french

Voici le temps de l’Avent !

Par Mgr Bernard Podvin

ROME, Lundi 30 novembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la méditation de Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, à l’occasion du début de la période de l’Avent.

* * *

Veilleurs au nom de Celui qui vient !

Avent. Adventus. Avènement. Tout est dit ! Nous n’attendons pas une venue quelconque. Elle sera un avènement. Nous n’attendons pas en vain. Les croyants prennent leur tenue de veilleurs. Comme le disait Jean-Paul II, en « sentinelles de l’aurore ». Quatre semaines pour préparer le chemin de Celui qui désire advenir en nos vies. L’actualité nous bouscule. Ici, un projet de loi sur la fin de vie. Là, des nouvelles pauvretés en croissance alarmante. Ici, la tension internationale concernant la prolifération nucléaire. Là, les inquiétudes climatiques et environnementales, FAO, Copenhague….

Les évêques de France se sont exprimés fortement à Lourdes. Invitant les communautés chrétiennes à un « Noël autrement » pour un « vivre autrement ». Créant notamment un groupe épiscopal de travail sur les questions écologiques. Rédigeant, depuis plusieurs semaines, des communiqués vigoureux : crise agricole, accueil du frère handicapé, euthanasie… Tels Jean-Baptiste ne s’encombrant pas de fioritures, ils appellent à revenir à l’essentiel. Tels le Précurseur, ils exhortent à un surcroît de vigilance. Il n’est pas anodin que l’encyclique de Benoît XVI suggère les critères d’une « civilisation de l’économie ». Il n’est pas anodin que le livre épiscopal français « Bioéthique, questions pour un discernement » soit attendu pour poursuivre le dialogue. Il n’est pas anodin qu’un roman relatant l’accueil d’un enfant vulnérable reçoive le prix du livre chrétien : « Le Sourire » de Claire Daudin.

Les communautés catholiques sont actives et ferventes à préparer la Nativité. Que l’on cesse de répandre que les cathos sont « ringards ». Ils sont au rendez-vous de Dieu fait homme.

Père Bernard Podvin

Porte-parole de la Conférence des évêques de France

Le 27 novembre 2009

Crise agricole en Europe : communiqué des évêques bretons

23 septembre, 2009

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Crise agricole en Europe : communiqué des évêques bretons

Garantir la justice et reconnaître la mission des agriculteurs

ROME, Lundi 21 septembre 2009 (ZENIT.org) – « La production agricole a ses critères propres qui demandent à être reconnus et respectés pour que soit garantie la justice », demandent les cinq évêques de Bretagne dans cette déclaration publiée par la conférence des évêques de France, alors que le monde agricole européen est secoué par une grave crise.

RECONNAISSONS LA MISSION DES AGRICULTEURS

La crise agricole est là, profonde et complexe. Nous entendons le cri de désespoir des producteurs de lait qui en arrivent à détruire par épandage le fruit de leur travail. Notre société recevra-t-elle cet appel de détresse ? Ce geste, douloureusement paradoxal en pensant aux enfants mourant de faim dans le monde, interroge : comment en est-on arrivé là ? Quelle injustice pèse sur les agriculteurs ? Ne faut-il pas repenser de façon nouvelle la nature même de la production agricole ?

Nous savons quels sentiments d’injustice et d’inquiétude face à l’avenir habitent des agriculteurs, en particulier des plus jeunes qui ont investi pour leur exploitation. La crise laitière a des conséquences, parfois dramatiques, sur leurs familles, sans compter les dommages qu’elle créera sur d’autres professions para-agricoles. Elle peut entraîner une crise en Bretagne. Nous encourageons la solidarité de proximité qui s’est mise en place ici ou là. Elle est vitale ! Que les chrétiens s’y engagent davantage. Il n’y a pas qu’à France-Telecom qu’il est urgent d’être plus humain ! « La famille en monde rural doit retrouver sa juste place au cœur de l’ordre social. Les principes moraux et les valeurs qui la gouvernent appartiennent au patrimoine de l’humanité, et doivent avoir la priorité sur la législation… L’investissement dans le secteur agricole doit permettre à la famille d’assumer la place et la fonction qui lui reviennent » (1).

Chacun a droit à la nourriture. Elle est indispensable. Elle est source de vie. Nul n’a le droit de spéculer sur elle. La terre a été confiée aux hommes pour qu’ils la cultivent afin de donner des aliments à tous. Les agriculteurs le savent. Cela confère une dignité spécifique à leur métier qu’ils aiment et qui n’est pas comme les autres : produire de la nourriture ne peut être assimilé à une action commerciale. 

Les agriculteurs ont droit à une reconnaissance de leur travail par une juste rémunération qui leur permette de vivre avec leur famille et de conduire leur exploitation. Ils ont droit à une espérance dans une profession qui mérite d’être mieux appréciée des consommateurs. 

La production agricole a ses critères propres qui demandent à être reconnus et respectés pour que soit garantie la justice. Industriels, grande distribution ou consommateurs, sommes-nous prêts à payer au juste prix les produits de notre agriculture ? Certes, il faut trouver la régulation idoine. Mais sera-t-elle équitable pour tous ? Et suffira-t-elle ? « La crise nous oblige à nous donner de nouvelles règles et à trouver de nouvelles formes d’engagement, à miser sur les expériences positives et à rejeter celles qui sont négatives. La crise devient ainsi une occasion de discernement et elle met en capacité d’élaborer de nouveaux projets. C’est dans cette optique, confiants plutôt que résignés, qu’il convient d’affronter les difficultés du moment présent » (2).

Nous avons confiance dans le dialogue vrai, fait d’écoute et de respect, entre tous les acteurs concernés, dans lequel les chrétiens s’engagent. Nous espérons qu’il fera émerger une approche nouvelle de l’agriculture, et conduira à des décisions nationales, européennes et internationales justes pour chaque agriculteur. Ce dialogue est urgent !

Le samedi 19 septembre 2009

Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo

Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes

Mgr Lucien Fruchaud, évêque de Saint Brieuc et Tréguier

Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon

Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes

(1) Benoît XVI, 16 octobre 2006

(2) Benoît XVI, Caritas in veritate : L’amour dans la vérité (29 juin 2009), n° 21

Document des évêques de France sur le travail le dimanche

17 décembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-19645?l=french

Document des évêques de France sur le travail le dimanche

« Le dimanche au risque de la vie actuelle »

ROME, Mardi 16 décembre 2008 (ZENIT.org) – A l’occasion du projet de loi français sur le travail le dimanche, rappelons que les évêques de France ont publié un document intitulé : « Le dimanche au risque de la vie actuelle ».

En février 2008, le Conseil pour les questions familiales et sociales de la Conférence des évêques de France consacrait en effet un numéro de la revue « Documents Episcopat » sur le travail dominical et l’importance des enjeux en cause. 

Ce document, intitulé « Le dimanche au risque de la vie actuelle » a été rédigé par Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen et président de ce Conseil, Mgr Michel Guyard, évêque du Havre et membre de ce même Conseil, et M. Jacques Arènes, psychanalyste.

Ce texte est organisé en trois chapitres :

« Le respect du repos du dimanche »,

« Signification chrétienne du dimanche »

et « Précieux loisirs ».

Il donne en particulier les raisons théologiques, anthropologiques et sociales qui rendent ce repos hebdomadaire indispensable à tous.

On peut télécharger ce « Document Episcopat » sur « Le dimanche au risque de la société actuelle » depuis le site de la conférence des évêques de France (CEF).

Le site en propose aussi une synthèse que voici :

1 – Le dimanche, temps de retrouvailles et d’équilibre

L’Eglise souhaite bien sûr que les chrétiens puissent célébrer, chaque dimanche, la résurrection du Seigneur.

Ce texte indique également que, grâce au repos dominical, « chacun dispose du temps pour se reposer, vivre en famille, rencontrer les autres, avoir une vie sociale et bénéficier des diverses propositions culturelles, sportives, etc., qui lui sont offertes.

Le dimanche laisse à chacun le choix de son emploi du temps (…) : il est en cela un espace de liberté et de détente, au contraire de la semaine.

Le dimanche permet de se donner un équilibre de vie souvent mis à mal par le rythme de la semaine. »

Ce document souligne aussi que « l’économie et le travail ne sont pas le dernier mot d’une vie sociale ».

Le dimanche est « le temps des retrouvailles entre générations, adultes, jeunes et enfants quelles que soient leurs activités (école, études, entreprises privées ou publiques, etc.). Il permet de libérer un espace pour le jeu et la conversation entre les hommes ».

2 – Faire passer les lois du commerce avant la dimension conviviale, familiale et spirituelle

« D’autre part, préviennent les auteurs, si le dimanche devient un jour comme les autres, on est en droit de penser que des pressions s’exerceront sur le personnel en particulier dans les conditions d’embauche, que les avantages salariaux consentis actuellement disparaîtront progressivement à moins que l’on ait recours à des emplois à temps partiel continuant à renforcer les situations de précarité de bien des familles. »

« Dès lors, élargir l’ouverture des magasins le dimanche reviendrait à banaliser ce jour et à faire passer les lois du commerce avant la dimension conviviale, familiale et spirituelle de l’existence. Il n’y aurait plus de jour de congé hebdomadaire commun. Ceci accentuerait l’atomisation de la société française » souligne le Conseil pour les questions familiales et sociales de la Conférence des évêques de France.

Messe de requiem pour Sr Emmanuelle : Homélie du card. Vingt-Trois

23 octobre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-19174?l=french

Messe de requiem pour Sr Emmanuelle : Homélie du card. Vingt-Trois

« Si nous voulons progresser dans l’amour… »

ROME, Mercredi 22 octobre 2008 (ZENIT.org) – « Il n’y a pas trente six sortes d’amour et si nous voulons progresser dans l’amour, il nous faut nous mettre à l’école de celles et de ceux qui en ont été habités au point de tout donner pour le vivre », a fait observer cet après midi, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors de la messe de requiem pour Soeur Emmanuelle, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence épiscopale de France.Homélie du Cardinal André Vingt-Trois

« J’ai cent ans et je voudrais vous dire. » Au moment où Sśur Emmanuelle quitte ce monde, il est bon pour nous d’essayer de comprendre ce qu’elle voudrait, ce qu’elle veut nous dire. Non seulement l’exposé de ses idées (sur la vie) ou ses pensées, mais surtout le témoignage de sa vie. Car, comme chacun d’entre nous, comme tout homme ou toute femme en ce monde, ce qu’elle peut vraiment nous communiquer c’est ce qu’elle a vécu, ce qui l’a fait vivre et ce qui dévoile le sens de son action.

Le premier trait qui se présente à nous dans la vie de Soeur Emmanuelle, c’est la puissance de l’amour. Un jour, elle a été saisie et transformée par l’amour d’une façon décisive et irrémédiable. Sans doute le don qu’elle avait fait d’elle-même dans sa consécration religieuse était-il déjà inspiré par le désir d’aimer et de servir Dieu et ses frères. Mais le chemin où elle s’est engagée avec les enfants du Caire est un basculement total. Il découvre à nos yeux la profondeur et la puissance de cet amour.

Il s’agit du même don de soi définitif qui fut celui de sa profession religieuse, mais ce don prend une dimension nouvelle par la communauté de destin dans laquelle elle s’engage avec ces enfants qui, avant d’avoir besoin de ses leçons de professeur et d’éducatrice, ont besoin de manger pour survivre. Elle comprend que les aimer, c’est se lier à eux par le genre de vie, par le partage de la misère et par l’encouragement à faire quelque chose pour en sortir.

Il s’agit d’un véritable basculement qui saisit la liberté et le cśur et qui entraîne à miser tout sur une parole, la parole de celui qui est venu donner sa vie pour l’humanité, Jésus de Nazareth. Comme les disciples, qui avaient passé en vain toute la nuit à pécher, elle entend le Maître l’appeler à « jeter les filets pour la pêche. » Et, confiante en la parole de Celui qu’elle aime, elle lâche tout et se lance dans une aventure inimaginable, au-delà des conventions habituelles, hors de son champ de compétence. Elle se fait chiffonnière avec les chiffonniers. Elle plonge sans retour dans la solidarité de destin avec ceux qui n’ont rien et que tous méprisent.

Et la joie qui l’habitait et dont elle rayonnait était certainement le signe extérieur de ce cśur donné sans retour pour répondre à l’appel du Christ.

Mais nous devons faire un pas de plus. Faut-il considérer l’histoire de Soeur Emmanuelle comme un prodige extraordinaire que l’on admire avec d’autant plus de ferveur qu’on n’imagine pas qu’il puisse nous concerner ? Est-elle un de ces héros dont on exalte la figure sans craindre d’être nous-mêmes entraînés à les suivre ? Saint Paul nous le disait à l’instant, l’amour est le don le plus grand qui puisse nous arriver et qui les surpasse tous. Mais de quel amour parle-t-il ? De l’amour que Dieu nous manifeste et qu’Il nous invite à vivre dans nos rapports les uns avec les autres. Sans cet amour je ne suis rien. Il n’y a pas trente six sortes d’amour et si nous voulons progresser dans l’amour, il nous faut nous mettre à l’école de celles et de ceux qui en ont été habités au point de tout donner pour le vivre, l’école de saint Vincent de Paul, du Bienheureux Frédéric Ozanam, de Mère Térésa, de l’Abbé Pierre et de tant d’autres qui ont passé leur vie au service des pauvres dans lesquels ils reconnaissaient le visage du Christ qui les avait appelés : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36).

De ces exemples nous pouvons tirer quelques enseignements qui éclairent notre propre route. L’amour suppose un don total de soi. Il nous entraîne à quitter les sécurités des chemins bien balisés et surtout il nous demande de ne pas nous laisser prendre au piège de la bonne conscience qui se nourrit du souci de notre image. Sśur Emmanuelle a utilisé sans complexe les moyens de la communication et de la médiatisation, non pour faire la promotion de son image, mais pour faire connaître à tous l’univers de cauchemar dans lequel vit aujourd’hui encore une bonne partie de l’humanité.

L’amour est un don définitif et sans retour, sinon il n’est que chimère et illusion. Comment les enfants du Caire auraient-ils pu faire confiance à Sśur Emmanuelle si sa présence au milieu d’eux avait été incertaine et épisodique ? Il n’y a pas d’alliance s’il y a une échappatoire.

Enfin l’amour est contagieux. Il est une force d’attraction qui embarque des complices à tout moment. Certes la personnalité de Sśur Emmanuelle est une sorte de figure emblématique. Mais l’authenticité du service qu’elle a accompli se manifeste dans sa capacité à associer toutes sortes de gens à son action, telle sśur Sara, une religieuse copte orthodoxe qui poursuit aujourd’hui son śuvre avec les chiffonniers du Caire. Elle ne les séduisait pas pour elle-même, ni pour se donner la satisfaction d’avoir des disciples, mais elle les enrôlait dans son armée de miséreux parce qu’ils pouvaient y faire quelque chose d’utile pour les autres et pour eux-mêmes. Les vedettes n’ont pas de successeurs, les serviteurs ont des amis qui les soutiennent et qui développent leur śuvre.

Notre véritable hommage à Sśur Emmanuelle n’est-il pas de tirer les leçons de son histoire d’amour avec les pauvres de ce monde ? N’est-il pas de crier pour tous ceux qui survivent avec peine dans la malnutrition et le manque de soins ? N’est-il pas de nous interroger sur le déséquilibre qui marque notre univers : d’un coté, l’énergie que l’on dépense pour la richesse et le confort d’une société dont on attend qu’elle assume tous les risques de la vie et de l’autre, l’insécurité absolue sur les besoins élémentaires de l’existence : manger, boire de l’eau, se soigner, apprendre à lire et à écrire ?

Ceux qui professent la foi chrétienne autrement que comme une assurance supplémentaire ne doivent-ils pas être les premiers à « avancer en eaux profondes et à jeter les filets pour la pêche » pour que l’amour soit connu non pas seulement en paroles, mais en acte et en vérité. Certes, les chrétiens se mobilisent pour vivre davantage le partage avec les pauvres de ce temps et nous en sommes fiers. Mais nous n’oublions pas que même la générosité n’est rien si elle n’est pas animée par l’amour. Nous ne sommes pas appelés seulement à donner de nos biens, nous sommes appelés à nous donner nous-mêmes.

Sśur Emmanuelle a souhaité que ses obsèques soient célébrées dans l’intimité de sa famille religieuse. Aurait-t-elle été très à l’aise dans notre hommage national ? Je ne suis pas capable de répondre à sa place, mais il y deux choses dont je suis sûr. Premièrement, elle jubile certainement de voir que sa mort est une occasion de rappeler à tous l’urgence du service des pauvres de ce monde, un temps d’antenne supplémentaire pour ceux dont on parle si peu. Deuxièmement, elle voit certainement avec joie que nous n’essayons pas d’expliquer sa vie en oubliant Celui qui seul lui a donné sens : Jésus de Nazareth qui est passé parmi les hommes en faisant le bien et qui, à la veille de sa passion, nous a donné la clef d’interprétation absolue : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » C’est ce qu’il a fait et ce qu’il fait aujourd’hui dans cette Eucharistie. C’est ce que Sśur Emmanuelle a vécu à la suite et en compagnie de tant de disciples du Christ. C’est ce que nous sommes tous appelés à vivre, car finalement sans l’amour nous ne sommes rien. L’amour seul est digne de foi.

+André cardinal Vingt-Trois

Instrument de travail du synode sur la Parole de Dieu, paragraphes 16-17

14 octobre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18992?l=french

Instrument de travail du synode sur la Parole de Dieu, paragraphes 16-17

Intervention du card. André Vingt-Trois

ROME, Mardi 7 octobre 2008 (ZENIT.org

) – Dans le résumé de son intervention, centrée sur « Théologie et Saintes Ecritures », le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a fait référence aux paragraphes 16 et 17 de « l’instrument de travail » (Instrumentum Laboris, n. 16-17, du synode consacrés respectivement aux rapports entre « Tradition, Écritures et Magistère » et au rapport entre Ancien et Nouveau Testament : « Ancien et Nouveau Testament : une unique économie du salut ». Voici ce texte de référence du travail des évêques sur ces deux points :

Tradition, Écritures et Magistère

16. Le Concile Vatican II insiste sur l’unité d’origine et sur les nombreuses connexions entre la Traditions et les Écritures, que l’Église accueille « avec un égal sentiment de piété, avec un égal respect » (DV 9). Rappelons à ce sujet que la Parole de Dieu, devenue dans le Christ Évangile et Bonne Nouvelle (cf. Rm 1,16), et comme telle confiée à la prédication apostolique, continue sa course à travers :- en premier lieu, le flux de la Tradition vivante manifestée par «tout ce que [l’Église] est elle-même, tout ce qu’elle croit » (DV 8), comme le culte, l’enseignement, la charité, la sainteté, le martyre ;

- mais aussi les Saintes Écritures qui, par inspiration de l’Esprit Saint, dans l’immutabilité de l’écriture, conservent justement de cette Tradition vivante les éléments constitutifs et originaux : « cette Tradition sainte et la Sainte Écriture des deux Testaments sont donc comme le miroir dans lequel l’Église, pendant son pèlerinage sur terre, contemple Dieu, de qui elle reçoit tout, jusqu’à ce qu’elle soit arrivée à son terme: Le voir face à face tel qu’Il est (cf. 1 Jn 3,2) » (DV 7).

Enfin, c’est au Magistère de l’Église – qui n’est pas supérieur à la Parole de Dieu – qu’il revient « d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu écrite ou transmise [...] puisque [...] il écoute pieusement la parole, la garde religieusement, l’explique fidèlement » (DV 10). En résumé, une vraie lecture des Écritures comme Parole de Dieu ne peut se faire qu’in Ecclesia, selon son enseignement.

Ancien et Nouveau Testament : une unique économie du salut

17. Un problème aigu que connaissent les catholiques est celui de la reconnaissance de l’Ancien Testament en tant que Parole de Dieu et, en particulier, son rapport avec le mystère du Christ et de l’Église. En raison aussi de difficultés exégétiques non résolues, on assiste à une certaine résistance devant des pages de l’Ancien Testament qui semblent incompréhensibles, et donc exposées à la sélection arbitraire, au refus. Selon la foi de l’Église, l’Ancien Testament doit être considéré comme une partie de l’unique Bible des chrétiens, partie constitutive de la Révélation et, donc, de la Parole de Dieu. D’où le besoin d’une formation urgente à la lecture chrétienne de l’Ancien Testament, en reconnaissant le rapport qui lie les deux Testaments et les valeurs permanentes de l’Ancien (cf. DV 15-16).[14]Nous sommes aidés en cela par la pratique liturgique, qui proclame toujours le texte sacré de l’Ancien Testament comme page essentielle pour une pleine compréhension du Nouveau Testament, ainsi que l’atteste Jésus lui-même dans l’épisode d’Emmaüs, où le Maître « commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, [...] leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24,27). L’affirmation augustinienne « Novum in Vetere latet et in Novo Vetus patet » (le Nouveau Testament est celé dans l’Ancien, et l’Ancien est révélé dans le Nouveau)[15] est tout à fait précise. Saint Grégoire le Grand affirme : « Ce que l’Ancien Testament a promis, le Nouveau l’a fait voir ; ce que l’Ancien annonce de façon voilée, le Nouveau le proclame ouvertement comme étant actuel. Aussi l’Ancien Testament est-il la prophétie du Nouveau ; et le meilleur commentaire de l’Ancien Testament est le Nouveau Testament ».[16] Les implications pratiques de cette doctrine sont nombreuses et vitales.

Evêque de Montauban: « Benoît XVI ou la foi tranquille », par Mgr Bernard Ginoux

21 septembre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18864?l=french

« Benoît XVI ou la foi tranquille », par Mgr Bernard GinouxEvêque de Montauban

ROME, Dimanche 21 septembre 2008 (ZENIT.org) – « Pendant quatre jours le Saint-Père Benoît XVI a porté à la France l’attention bienveillante, la sollicitude de ‘celui qui vient au nom du Seigneur’. L’Eglise catholique peut se réjouir de ce voyage pastoral et remercier le Seigneur », commente Mgr Bernard Ginous, évêque de Montauban. Nous publions ci-dessous le texte de son commentaire.

« Cette venue en France était motivée par le jubilé de Lourdes : le cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette. Pèlerin, le Saint-Père l’a été en accomplissant les quatre étapes de la démarche jubilaire, humblement, comme chaque pèlerin peut le faire.

Mais, auparavant, il avait été accueilli par Paris. Reconnu en tant que chef d’un état, la Cité du Vatican, ce qui justifie la qualité de la réception, il est aussi reconnu pour ce qu’il est réellement : le messager qui vient pour faire partager les richesses de la foi chrétienne. A la suite de l’apôtre Pierre il est porteur de la Bonne Nouvelle : Dieu aime chacun d’entre nous. Tant à Paris qu’à Lourdes c’est en rappelant que la Parole de Dieu est notre appui, notre force qu’il redit la foi dans le Christ mort et ressuscité. Le mois prochain le synode des évêques, c’est-à-dire l’Assemblée des évêques désignés ou élus venant du monde entier va travailler autour du Saint-Père ce thème de la Parole de Dieu et nous pourrons ensuite dans nos diocèses mettre à profit cette réflexion.

Devant les représentants du monde de la culture le Saint-Père a développé ce que représentait pour la société actuelle les fondements d’une culture qui « cherchait Dieu ». Le monachisme était ce chemin de rencontre avec Dieu qui se révèle aux hommes. Cette culture de la vérité est un appel à fuir les idoles qui détournent l’homme contemporain de la recherche du bonheur de vivre avec Dieu. Ce bonheur était celui que la Vierge Marie à Lourdes promit à Bernadette ; non pas le bonheur de la terre mais le bonheur du ciel.Comme pèlerin à Lourdes

En venant comme pèlerin à Lourdes Benoît XVI nous invitait à nous tourner vers la Vierge Marie, en ce lieu d’une « extraordinaire proximité entre le ciel et la terre » pour que, par Marie, la lumière du Christ éclaire notre route.

Le dimanche 14 septembre la fête de la Croix Glorieuse donnait au Saint-Père l’occasion de conduire son homélie à partir du mystère de la croix présent à toute vie, ce premier signe que donne Marie dans sa rencontre avec Bernadette. Cette « synthèse de toute notre foi » dira Benoît XVI nous invitant ainsi à faire ce geste avec grande délicatesse. C’est aussi par ce signe que commence la méditation du chapelet que nous prions parce qu’elle est une prière « évangélique ».

Aux évêques le pape a redit sa confiance, les a « confirmés dans la foi » et sans alarmisme a cependant pointé des difficultés d’aujourd’hui pour notre pays : le manque de vocations, la dégradation de la famille, la place de l’Eglise catholique dans la société française. Chaque évêque trouve là parole de réconfort et de soutien.

Enfin, le dernier jour Benoît XVI se faisait proche des personnes malades et handicapées. Au cours de la messe sur l’esplanade du Rosaire il a donné le sacrement des malades à dix personnes et son homélie a invité chacun à contempler au cśur de l’épreuve « le sourire de Marie » où se reflète notre « dignité éminente d’enfants de Dieu ». Avec tendresse et bienveillance le Saint-Père a évoqué les larmes de Marie, sa souffrance, sa douleur au pied de la croix et ce sourire qu’elle fait connaître à Bernadette, reflet de l’amour de Dieu.

Je suis heureux d’avoir participé à ce pèlerinage dans la foi durant les journées de Lourdes avec tous les évêques de France et quelques évêques d’autres pays. Les médias commentent allègrement les propos du pape prétendant tantôt qu’il a fait la leçon à la France, tantôt qu’il a durci ou assoupli telle ou telle attitude de l’Eglise catholique. Tout cela est vain. Le Saint-Père est venu sereinement prier et rencontrer ceux qui sont ses frères et ses sś

urs dans la foi. Il nous a permis de vivre une étape heureuse auprès de Marie. Beaucoup sont venus partager ce moment de paix. Que ce moment nous donne la force de continuer paisiblement dans la confiance notre chemin de lumière

Mgr Bernard Ginoux
Evêque de Montauban

du site Vatican: Voyage apostolique en France de Pape Benoît

15 septembre, 2008

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2008/index_francia_fr.htm

 

Voyage apostolique
en France à
l’occasion du 150e anniversaire
des apparitions de Lourdes
(12-15 septembre 2008)
15 septembre 2008: Messe de Notre-Dame des Douleurs (Lourdes, )
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien]

14 septembre 2008: Messe de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix (Lourdes)
[Anglais, Espagnol, Français, Italien]

13 septembre 2008: Procession aux flambeaux sur l’Esplanade du Rosaire (Lourdes)
[Anglais, Espagnol, Français, Italien]

13 septembre 2008: Messe sur l’Esplanade des Invalides (Paris)
[Anglais, Espagnol, Français, Italien]

12 septembre 2008: Célébration des vêpres avec le clergé, les religieuses et religieux, les séminaristes et les diacres en la cathédrale Notre-Dame (Paris)
[Anglais, Espagnol, Français, Italien]

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