Archive pour la catégorie 'commentaire à la Sacrée Écriture pour le jour courant'

Romanos le Mélode : « Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée »

3 janvier, 2011

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Lundi du temps de Noël après l »Épiphanie : Mt 4,12-17#Mt 4,23-25

Commentaire du jour
Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
2ème hymne pour l’Épiphanie, 1,3,8 (trad. SC 110, p. 271s rev.)

« Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée »

      Sur Adam aveuglé dans l’Éden un soleil est apparu, surgissant de Bethléem, et lui a ouvert les yeux en les lavant dans les eaux du Jourdain. Sur celui que couvraient l’ombre et les ténèbres, s’est levée la lumière qui ne s’éteindra jamais. Plus de nuit pour lui, tout est jour ; le moment de l’aube est né pour lui, car c’est au crépuscule qu’il s’était caché, comme dit l’Écriture (Gn 3,8). Celui qui était tombé le soir a trouvé l’aurore qui l’illumine, il a échappé à l’obscurité, il s’est avancé vers le matin qui s’est manifesté et a tout illuminé…

      Chante, chante, Adam, adore celui qui vient à toi ; alors que tu t’éloignais, il s’est manifesté à toi pour que tu puisses le voir, le toucher et l’accueillir. Celui que tu avais craint quand tu as été trompé, pour toi s’est fait semblable à toi. Il est descendu sur la terre pour te prendre aux cieux, il est devenu mortel pour que toi tu deviennes Dieu et que tu revêtes ta beauté première. Voulant te rouvrir les portes de l’Éden, il a habité Nazareth. Pour tout cela, chante-le, homme, et glorifie par un psaume celui qui s’est manifesté et a tout illuminé…

      Les yeux des enfants de la terre ont reçu la force de contempler le visage céleste ; les regards des êtres de glaise (Gn 2,7) ont perçu le rayonnement sans ombre de la lumière immatérielle, que les prophètes et les rois n’ont pas vu, mais qu’ils avaient désiré voir (Mt 13,17). Le grand Daniel a été appelé un homme de désirs, parce qu’il désirait contempler celui que nous contemplons. David aussi a espéré ce décret ; ce qui était caché, maintenant on peut le comprendre : c’est celui qui s’est manifesté et a tout illuminé.

1 janvier, Saint Léon le Grand : Marie, Mère de Dieu, Mère du Prince de la Paix (Cf. Is 11,5)

31 décembre, 2010

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1 janvier 2011 -Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu : Lc 2,16-21

Commentaire du jour
Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
6ème sermon pour Noël, 2, 3, 5 (trad. bréviaire ; cf SC 22 bis, p. 139s)

Marie, Mère de Dieu, Mère du Prince de la Paix (Cf. Is 11,5)

      La fête de Noël renouvelle pour nous les premiers instants de Jésus, né de la Vierge Marie. Et lorsque nous adorons la naissance de notre Sauveur, il se trouve que nous célébrons notre propre origine. En effet, lorsque le Christ vient au monde, le peuple chrétien commence : l’anniversaire de la tête, c’est l’anniversaire du corps.

      Or, dans les trésors de la générosité divine, que pouvons-nous trouver qui soit aussi bien accordé à la dignité de la fête de Noël que cette paix proclamée par le cantique des anges lors de la nativité du Seigneur ? (Lc 2,14) Car c’est la paix qui engendre des fils de Dieu, qui favorise l’amour, qui enfante l’amitié, qui est le repos des bienheureux, la demeure de l’éternité. Son ouvrage propre, son bienfait particulier, c’est d’unir à Dieu ceux qu’elle sépare de ce monde-ci… Donc, ceux qui « ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme », mais qui « sont nés de Dieu » (Jn 1,13) doivent offrir au Père la volonté unanime de fils artisans de paix. Tous ceux qui sont devenus par adoption les membres du Christ, doivent accourir pour rejoindre ensemble le premier-né de la nouvelle création, celui qui est venu faire « non pas sa propre volonté, mais la volonté de celui qui l’envoie » (Jn 6,38). Les héritiers que la grâce du Père adopte ne sont pas des héritiers divisés ou disparates ; ils ont les mêmes sentiments et le même amour. Ceux qui sont recréés selon l’Image unique (cf He 1,3; Gn 1,27) doivent avoir une âme qui lui ressemble. La naissance du Seigneur Jésus, c’est la naissance de la paix. Comme le dit Saint Paul : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix » (Ep 2,14).

Saint Maxime de Turin: « Né du Père avant tous les siècles…, il a pris chair de la Vierge Marie » (Credo)

31 décembre, 2010

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7e jour dans l’Octave de Noël : Jn 1,1-18 – 31 décembre

Commentaire du jour
Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
Sermon 10, sur la Nativité du Seigneur, PL 57,24 (trad. Année en fêtes, Migne 2000, p. 78 rev.)

« Né du Père avant tous les siècles…, il a pris chair de la Vierge Marie » (Credo)

      Nous lisons, très chers frères, qu’il y a deux naissances dans le Christ ; l’une comme l’autre sont l’expression d’une puissance divine qui nous dépasse absolument. D’un côté, Dieu engendre son Fils à partir de lui-même ; de l’autre, une vierge l’a conçu par l’intervention de Dieu… D’un côté, il naît pour créer la vie ; de l’autre, pour enlever la mort. Là, il naît de son Père ; ici, il est mis au monde par les hommes. Par son engendrement du Père, il est à l’origine de l’homme ; par sa naissance humaine, il libère l’homme. L’une et l’autre formes de naissance sont proprement inexprimables et en même temps inséparables…

      Lorsque nous enseignons qu’il y a deux naissances dans le Christ, nous ne voulons pas dire que le Fils de Dieu naît deux fois, mais nous affirmons la dualité de nature en un seul et même Fils de Dieu. D’une part, est né ce qui existait déjà ; d’autre part, a été produit ce qui n’existait pas encore. Le bienheureux évangéliste Jean l’affirme par ces paroles : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu » et encore : « Et le Verbe s’est fait chair. »

      Ainsi donc, Dieu qui était auprès de Dieu est sorti de lui et la chair de Dieu qui n’était pas en lui est issue d’une femme. Ainsi le Verbe est devenu chair, non de telle sorte que Dieu soit dilué dans l’homme, mais pour que l’homme soit glorieusement élevé en Dieu. C’est pourquoi Dieu n’est pas né deux fois, mais, par ces deux genres de naissances -– à savoir celle de Dieu et celle de l’homme -– le Fils unique du Père a voulu être lui-même à la fois Dieu et homme en une seule personne : « Qui donc pourrait raconter sa naissance ? » (Is 53,8 Vulg)

Saint Bernard : « Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem »

30 décembre, 2010

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6e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,36-40
Commentaire du jour

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
2ème homélie sur le Cantique des Cantiques, §8 (trad. Seuil 1953, p. 98)

« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem »

      O Rameau de Jessé, toi qui es un signe pour tous les peuples, « combien de rois et de prophètes ont désiré te voir et ne t’ont pas vu ». Heureux celui qui dans sa vieillesse a été comblé du don divin de ta vue ! Il a tremblé du désir de voir le signe ; « il l’a vu et il a été dans la joie ». Ayant reçu le baiser de paix, il a quitté ce monde la paix au cœur, mais non sans avoir proclamé que Jésus était né pour être un signe de contradiction. Et cela s’est accompli : à peine apparu, le signe de paix a été contredit — mais par ceux qui ont la paix en haine. Car il est « la paix pour les hommes de bonne volonté », mais pour les mal intentionnés « une pierre d’achoppement ». Hérode, lui, « se troubla et tout Jérusalem avec lui ». Le Seigneur est venu chez lui, « mais les siens ne l’ont pas reçu ». Heureux les pauvres bergers qui, veillant dans la nuit, ont été jugés dignes de voir ce signe !

      En ce temps-là déjà, il se cachait aux prétendus sages et prudents, mais il se révélait aux humbles. Aux bergers l’ange a dit : « Voici pour vous un signe ». Il est pour vous, les humbles et les obéissants, pour vous qui ne vous targuez pas de science orgueilleuse mais qui veillez « jour et nuit, méditant la loi de Dieu ». Voici votre signe ! Celui que promettaient les anges, celui que réclamaient les peuples, celui qu’avaient prédit les prophètes ; maintenant Dieu l’a fait et il vous le montre…

      Voici donc votre signe, mais signe de quoi ? De pardon, de grâce, de paix, d’une « paix qui n’aura plus de fin ». « Voici votre signe : un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Mais Dieu est en lui, se réconciliant le monde… C’est le baiser de Dieu, le médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus homme et Christ, vivant et régnant pour les siècles.

      (Références bibliques : Is 11,10; Lc 10,24; Lc 2,30; Jn 8,56; Lc 2,14; Lc 2,34; Jn 1,11; Mt 11,25; Lc 2,12; Ps 1,2; Is 9,6; 1Tm 2,5)

5e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,22-35 (29 décembre 2010)

29 décembre, 2010

du site Evangile Ou Quotidien:  

5e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,22-35

Commentaire du jour
Saint Ignace d’Antioche (?-v. 110), évêque et martyr
Lettre aux Romains, 5-7 (trad. Quéré, Les Pères apostoloques, Seuil 1980, p. 136)

« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix »

Aujourd’hui je commence à être un disciple. Que nulle créature, visible ou invisible, ne m’empêche de rejoindre Jésus Christ… Même si les plus cruels supplices m’accablent, je ne veux qu’atteindre Jésus Christ. Que me feraient les douceurs de ce monde et les empires de la terre ? Il est plus beau de mourir pour le Christ Jésus que de régner jusqu’aux extrémités de l’univers. C’est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; c’est lui que je désire, qui a ressuscité pour nous.

Mon enfantement approche… Laissez-moi embrasser la lumière toute pure. Quand j’y aurai réussi, je serai homme. Acceptez que j’imite la passion de mon Dieu… Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière mais une « eau vive » (Jn 7,38) qui murmure et chuchote à mon cœur : « Viens auprès du Père. » Je ne peux plus savourer les nourritures périssables ou les douceurs de cette vie. C’est du pain de Dieu que je suis affamé, de la chair de Jésus Christ, fils de David, et pour boisson, je veux son sang, qui est l’incorruptible amour.

Eusèbe le Gallican : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)

28 décembre, 2010

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Fête des Saint Innocents, martyrs : Mt 2,13-18
Commentaire du jour
Eusèbe le Gallican (5ème siècle), moine, puis évêque
Sermon 219 ; PL 39, 2150 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 1, p. 1097 rev.)

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)

      Le roi traître Hérode, trompé par les mages, envoie ses sbires à Bethléem et dans tous les environs pour tuer les enfants de moins de deux ans… Mais tu n’as donc rien obtenu, barbare cruel et arrogant : tu peux faire des martyrs, tu ne peux pas trouver le Christ. Ce tyran malheureux croyait que l’avènement du Seigneur notre Sauveur le renverserait de son trône royal. Mais il n’en est pas ainsi. Le Christ n’était pas venu pour usurper la gloire d’autrui, mais pour nous faire don de la sienne. Il n’était pas venu pour s’emparer d’un royaume terrestre, mais pour accorder le Royaume des cieux. Il n’était pas venu pour voler des dignités, mais pour souffrir des injures et des sévices. Il n’était pas venu pour préparer sa tête sacrée à un diadème de pierreries, mais à une couronne d’épines. Il n’était pas venu pour siéger glorieusement au-dessus des sceptres, mais pour être bafoué et crucifié.

      A la naissance du Seigneur, « Hérode a été troublé et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2,3). Quoi d’étonnant, si l’impiété est troublée par la naissance de la bonté ? Voici qu’un homme en armes s’effraie de celui qui est couché dans une mangeoire, un roi orgueilleux tremble devant l’humble, celui qui est revêtu de pourpre redoute le tout-petit enveloppé de langes… Il feignait de vouloir adorer celui qu’il cherchait à faire périr (Mt 2,8). Mais la Vérité ne craint pas les embûches du mensonge… La traîtrise ne peut pas trouver le Christ, car ce n’est pas par la cruauté mais par la foi que l’on doit chercher Dieu, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.

Un auteur syriaque anonyme du 6ème siècle

16 septembre, 2010

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Le jeudi de la 24e semaine du temps ordinaire : Lc 7,36-50
Commentaire du jour
Un auteur syriaque anonyme du 6ème siècle
Homélies anonymes sur la pécheresse, 1, 4.5.19.26.28 (trad. F. Graffin, dans L’Orient syrien, 7, 1962, in Delhougne, Les Pères commentent, p.410-411)

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés »

           L’amour de Dieu, sorti à la recherche des pécheurs, nous est proclamé par une femme pécheresse. Car en appelant celle-ci, c’est notre race tout entière que le Christ invitait à l’amour ; et en sa personne, ce sont tous les pécheurs qu’il attirait à son pardon. Il parlait à elle seule ; mais il conviait à sa grâce la création tout entière…

           Qui ne serait touché par la miséricorde du Christ, lui qui, pour sauver une pécheresse, accepta l’invitation d’un pharisien ? A cause de celle qui est affamée de pardon, il veut lui-même avoir faim de la table de Simon le pharisien, alors que, sous l’apparence d’une table de pain, il avait préparé à la pécheresse une table de repentance…

           Afin qu’il en soit ainsi pour toi, prends conscience que ton péché est grand, mais que désespérer de ton pardon, parce que ton péché te semble trop grand, c’est blasphémer contre Dieu et te faire du tort à toi-même. Car s’il a promis de pardonner tes péchés quel que soit leur nombre, vas-tu lui dire que tu ne peux pas le croire et lui déclarer : « Mon péché est trop grand pour que tu le pardonnes. Tu ne peux pas me guérir de mes maladies » ? Là, arrête-toi et crie avec le prophète : « J’ai péché contre toi, Seigneur » (Ps 50,6). Aussitôt il te répondra : « Moi, j’ai passé par-dessus ta faute ; tu ne mourras pas ». A lui, la gloire par nous tous, dans les siècles. Amen.

Bienheureux Guerric d’Igny: « Voici ta mère »

15 septembre, 2010

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Notre Dame des Douleurs, mémoire : Jn 19,25-27
Commentaire du jour
Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour l’Assomption ; PL 185A,187 (trad. Orval)

« Voici ta mère »

      Marie a engendré un fils ; et comme celui-ci est le Fils unique du Père dans les cieux, il est le fils unique de sa mère sur la terre… Cependant cette seule vierge mère, qui a eu la gloire de mettre au monde le Fils unique de Dieu embrasse ce même Fils dans tous les membres de son Corps et ne rougit pas d’être appelée la mère de tous ceux en qui elle reconnaît le Christ déjà formé ou sur le point de l’être. Ève, qui jadis a légué à ses enfants la condamnation à mort avant même qu’ils aient vu le jour, a été appelée « la mère des vivants » (Gn 3,20)… Mais puisqu’elle n’a pas répondu au sens de son nom, c’est Marie qui en a réalisé le mystère. Comme l’Église dont elle est le symbole, elle est la mère de tous ceux qui sont renés à la vie. Elle est vraiment la mère de la Vie qui fait vivre tous les hommes ; et en l’engendrant elle a en quelque sorte régénéré tous ceux qui allaient en vivre…
     
      Cette bienheureuse mère du Christ, qui se sait mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par le soin qu’elle prend d’eux et l’affection qu’elle leur témoigne. Elle n’est pas dure envers eux comme s’ils n’étaient pas à elle. Ses entrailles fécondées une seule fois, mais non pas épuisées, ne cessent d’enfanter le fruit de la bonté. « Le fruit béni de ton sein » (Lc 1,42), douce mère, t’a laissée toute remplie d’une bonté inépuisable : né de toi une seule fois, il demeure toujours en toi.

Saint Jean Chrysostome: « Dieu a tant aimé le monde »

13 septembre, 2010

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Fête de la Croix Glorieuse : Jn 3,13-17
Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur « Père, si c’est possible » (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 72)

« Dieu a tant aimé le monde »

      C’est la croix qui a réconcilié les hommes avec Dieu, qui a fait de la terre un ciel, qui a réuni les hommes aux anges. Elle a renversé la citadelle de la mort, détruit la puissance du démon, délivré la terre de l’erreur, posé les fondements de l’Eglise. La croix, c’est la volonté au Père, la gloire du Fils, la jubilation de l’Esprit Saint…

      La croix est plus éclatante que le soleil, car, lorsque le soleil s’obscurcit, c’est alors que la croix étincelle ; et le soleil s’obscurcit non en ce sens qu’il serait anéanti, mais qu’il est vaincu par la splendeur de la croix. La croix a déchiré l’acte de notre condamnation, elle a brisé les chaînes de la mort. La croix est la manifestation de l’amour de Dieu : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas ».

      La croix a ouvert le paradis, elle y a introduit le malfaiteur (Lc 23,43) et elle a ramené au Royaume des cieux le genre humain voué à la mort.

Saint Aphraate : Poser ses fondations sur le roc

11 septembre, 2010

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Le samedi de la 23e semaine du temps ordinaire : Lc 6,43-49
Commentaire du jour
Saint Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul
Les Exposés, n° 1 « De la foi » (trad. SC 349, p.209s rev.)

Poser ses fondations sur le roc

      Écoute-moi te parler de la foi qui est posée sur le roc et de l’édifice qui est élevé sur ce roc. En effet, l’homme commence par croire, et quand il croit, il aime ; quand il aime, il espère ; quand il espère, il est justifié ; quand il est justifié, il est achevé ; quand il est achevé, il est parvenu au faîte. Quand tout son édifice s’est élevé, qu’il est parvenu au faîte et achevé, il devient maison et temple d’habitation pour le Christ/Messie… Voici ce que dit le bienheureux apôtre Paul : « Vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit du Christ habite en vous » (1Co 3,16; 6,19). Et notre Seigneur lui-même dit à ses disciples : « Vous êtes en moi, et je suis en vous » (Jn 14,20)…

      Quand l’édifice est devenu maison d’habitation, l’homme commence alors à se préoccuper de ce qui est demandé par celui qui habite cette maison. Il en est comme d’une maison où demeurait un roi ou un homme de famille noble appelé d’un nom royal. Alors sont demandés par le roi tous les insignes de la royauté et tout le service demandé par sa dignité royale. Un roi ne demeure pas dans une maison vide… Ainsi en est-il de l’homme qui est devenu maison d’habitation pour le Christ/Messie : qu’il pourvoie à ce qui convient au service du Messie qui habite en lui, aux choses qui lui plaisent.

      En effet, cet homme construit d’abord son édifice sur le roc, c’est-à-dire le Christ lui-même. Sur cette pierre est posée sa foi… Le bienheureux Paul dit ces deux choses : « Comme un bon architecte, j’ai posé la fondation. De fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui existe déjà, c’est-à-dire Jésus Christ » (1Co 3,10.11)… Et aussi : « L’Esprit du Christ/Messie habite en vous », car notre Seigneur dit : « Mon Père et moi, nous sommes un » (Jn 10,30). Dès lors est accompli la parole selon laquelle le Messie habite dans les hommes qui croient en lui, et que c’est lui la fondation sur laquelle s’élève tout l’édifice.

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