Archive pour la catégorie 'commentaire à la Sacrée Écriture pour le jour courant'

Un auteur syrien anonyme : « Celui-ci est mon fils bien-aimé »

19 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110219

Le samedi de la 6e semaine du temps ordinaire : Mc 9,2-13

Commentaire du jour

Un auteur syrien anonyme
Homélie attribuée à tort à saint Ephrem (trad. L’Année en fêtes, Migne 2000, p. 475 rev.)
« Celui-ci est mon fils bien-aimé »

      Jésus a emmené Pierre, Jacques et Jean sur la montagne et leur a montré, avant sa résurrection, la gloire de sa divinité ; ainsi, lorsqu’il ressusciterait des morts dans la gloire de sa nature divine, ils reconnaîtraient qu’il n’avait pas reçu cette gloire comme récompense de sa peine, comme s’il en avait besoin, mais qu’elle lui appartenait bien avant les siècles, auprès du Père et avec le Père. C’est ce qu’il dit lui-même à l’approche de sa Passion volontaire : « Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde soit créé » (Jn 17,5). C’est cette gloire de sa divinité, mystérieusement enfouie dans son humanité, qu’il a montré à ses apôtres sur la montagne. Ceux-ci…ont vu deux soleils, un qui resplendissait au ciel comme d’habitude, et un autre qui resplendissait de façon inhabituelle ; un qui illuminait le monde du haut du firmament, et un autre qui brillait pour eux seuls, le visage tourné vers eux…

      Alors Moïse et Élie sont apparus…et lui rendaient grâce de ce que leurs paroles, comme celles de tous les prophètes, avaient été accomplies par sa venue. Ils lui offraient l’adoration pour le salut qu’il opérait en faveur du monde entier et pour l’accomplissement du mystère qu’ils avaient été chargés d’annoncer. Ainsi, les apôtres et les prophètes ont été remplis de joie sur cette montagne. Les prophètes se sont réjouis de voir son humanité, qu’ils n’avaient pas pu connaître d’avance ; les apôtres se sont réjouis de voir la gloire de sa divinité qu’ils ne connaissaient pas encore, et d’entendre la voix du Père rendre témoignage à son Fils. Par elle et par la gloire de sa divinité qui resplendissait de son corps ils ont appris son incarnation qui leur était restée inconnue jusque-là.

17 février, 2011

du site EAQ:

le jeudi de la 6e semaine du temps ordinaire : Mc 8,27-33

http://www.levangileauquotidien.org/

Commentaire du jour

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°54

« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Pierre considère les souffrances et la mort du Christ d’un point de vue purement naturel et humain, et cette mort lui paraît indigne de Dieu, honteuse pour sa gloire. Le Christ le reprend et semble lui dire : « Mais non, la souffrance et la mort ne sont pas indignes de moi. Des idées terre à terre troublent et égarent ton jugement. Écarte toute idée humaine ; écoute mes paroles du point de vue des desseins de mon Père, et tu comprendras que cette mort est la seule qui convienne à ma gloire. Tu crois que c’est une honte pour moi de souffrir ? Sache que c’est la volonté du diable que je n’accomplis pas ainsi le plan du salut »…

Que personne donc ne rougisse des signes de notre salut, qui sont si dignes de vénération et d’adoration ; la croix du Christ est la source de tout bien. C’est par elle que nous vivons, que nous sommes régénérés et sauvés. Portons donc la croix comme une couronne de gloire. Elle met son sceau à tout ce qui nos conduit au salut : quand nous sommes régénérés par les eaux du baptême, la croix est là ; quand nous nous approchons de la table sainte pour y recevoir le Corps et le Sang du Sauveur, elle est là ; quand nous imposons les mains sur les élus du Seigneur, elle est là. Quoi que nous fassions, elle se dresse là, signe de victoire pour nous. C’est pourquoi nous la mettons dans nos maisons, sur nos murs, sur nos portes ; nous la traçons sur notre front et notre poitrine ; nous la portons dans notre cœur. Car elle est le symbole de notre rédemption et de notre libération et de la miséricorde infinie de notre Seigneur.

Saint Jérôme: « Ouvre mes yeux…aux merveilles de ta Loi » (Ps 118,18)

16 février, 2011

 du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110216

Le mercredi de la 6e semaine du temps ordinaire : Mc 8,22-26

Commentaire du jour

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, n°8, 235 (trad. SC 494, p. 143)
« Ouvre mes yeux…aux merveilles de ta Loi » (Ps 118,18)

      « Jésus lui a mis de la salive sur les yeux, lui a imposé les mains et lui a demandé s’il voyait quelque chose. » La connaissance est toujours progressive… Ce n’est qu’au prix de beaucoup de temps et d’un long apprentissage qu’on peut parvenir à la connaissance parfaite. D’abord les saletés s’en vont, la cécité s’en va, et c’est ainsi que la lumière vient. La salive du Seigneur est un enseignement parfait : pour enseigner de façon parfaite, elle provient de la bouche du Seigneur. La salive du Seigneur, qui provient pour ainsi dire de sa substance, est la connaissance, comme sa parole qui provient de sa bouche est un remède…

      « Je vois des hommes, comme des arbres qui marchent » ; je vois toujours l’ombre, pas encore la vérité. Voici le sens de cette parole : je vois quelque chose dans la Loi, mais je n’aperçois pas encore la lumière éclatante de l’Évangile… « Et il lui posa à nouveau les mains sur les yeux et il commença à voir si bien qu’il voyait tout clairement. » Il voyait, dis-je, tout ce que nous voyons : il voyait le mystère de la Trinité, il voyait tous les mystères sacrés qui sont dans l’Évangile… Nous aussi nous les voyons, car nous croyons en Christ qui est la vraie lumière.

Saint Jean de la Croix: « Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? »

15 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110215

Le mardi de la 6e semaine du temps ordinaire : Mc 8,14-21

Commentaire du jour

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église

La Montée du Carmel, II, 3 (trad. OC, Cerf 1990, p. 637 rev.)
« Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? »

      La foi, disent les théologiens, est une habitude de l’âme, certaine et obscure à la fois. Elle est obscure parce qu’elle nous propose des vérités révélées de Dieu même, qui surpassent toute lumière naturelle, qui excèdent…toute compréhension humaine quelle qu’elle soit. De là vient que cette lumière excessive fournie par la foi devient pour l’âme de profondes ténèbres. Une force supérieure, on le sait, surmonte et fait défaillir une force moindre. Ainsi le soleil éclipse toutes les autres lumières, au point que lorsque celui-là resplendit, celles-ci ne semblent plus, à proprement parler, des lumières. En outre, son éclat dépasse totalement notre puissance visuelle quand il est dans sa force, en sorte qu’au lieu de la faire voir, il l’aveugle, parce qu’il est excessif et hors de proportion avec notre vue. De même la lumière de la foi, par son excès prodigieux, accable et fait défaillir la lumière de notre intelligence…

      Je prends un autre exemple…: supposez une personne née aveugle, et qui par conséquent n’a jamais vu les couleurs. Si vous cherchez à lui faire comprendre ce que c’est que le blanc et le jaune, vous aurez beau accumuler les explications, elle n’en retirera aucune connaissance directe, parce qu’elle n’a jamais vu ces couleurs…; il ne lui en restera dans l’esprit que le nom, qu’elle a reçu par l’ouïe… Il en est de même de la foi à l’égard de l’âme. Elle nous dit des choses que nous n’avons jamais vues ni connues…; nous n’avons à leur égard aucun rayon de connaissance naturelle… Mais nous les savons par l’ouïe, en croyant ce qui nous est enseigné…, en aveuglant en nous la lumière naturelle. En effet, comme dit saint Paul : « La foi naît de ce qu’on entend » (Rm 10,17). Comme s’il disait : La foi n’est pas une science qui entre en nous par les sens, c’est un assentiment de l’âme à ce qui entre par l’ouïe… Il est donc évident que la foi est pour l’âme une nuit profonde ; mais c’est par son obscurité même qu’elle l’éclaire et plus elle la plonge dans les ténèbres, plus elle l’illumine de ses rayons. En effet, c’est en aveuglant qu’elle éclaire, selon la parole d’Isaïe : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas » (cf 7,9).

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe : Lc 10,1-9

14 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110214

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe : Lc 10,1-9

Commentaire du jour
Paul VI, pape de 1963-1978
Discours du 22/05/1970 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

Saint Cyrille et l’alphabet cyrillique

      Nous sommes très heureux de…commémorer le grand saint Cyrille, qui avec son frère saint Méthode est justement honoré comme apôtre des Slaves et fondateur de la littérature slave. Cyrille a été un grand apôtre qui a su réaliser d’une manière remarquable l’équilibre entre les exigences de l’unité et la légitimité de la diversité. Il s’est appuyé sur un principe traditionnel et immuable : l’Église respecte et assume toutes les virtualités, toutes les ressources, toutes les formes de vie des peuples auxquels elle annonce l’Évangile du Seigneur, en les purifiant, en les fortifiant, en les élevant. C’est ainsi que les saints Cyrille et Méthode ont pu faire en sorte que la révélation du Christ, la vie liturgique et la vie spirituelle chrétiennes se sont trouvées « chez elles » dans la culture et la vie des grands peuples slaves.

      Mais que d’efforts il a fallu à Cyrille pour être capable de mener à bien une telle œuvre ! Sa pénétration de la langue et de la culture des peuples slaves étaient le fruit d’études longues et persévérantes, d’une abnégation continuelle, servie par un génie peu commun qui a su fournir à cette langue et à cette culture le premier alphabet… Ce faisant il a jeté la base d’un immense développement littéraire et culturel qui n’a jamais cessé de s’amplifier et de se diversifier jusqu’à nos jours… Que saint Cyrille, l’homme de la tradition qui reste toujours un exemple pour les hommes d’aujourd’hui dans leurs efforts de s’adapter aux changements qui se produisent, [nous] inspire dans [nos] efforts pour la concorde et la paix entre peuples de diverses cultures et traditions.

Saint Ambroise : « Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route »

12 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110212

Commentaire du jour

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église

Commentaire sur l’évangile de Luc, VI, 73-88 (trad. SC 45, p. 254s rev.)

« Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route »

      Seigneur Jésus, je sais bien que tu ne veux pas laisser à jeun ces gens ici avec moi, mais les nourrir des aliments que tu distribues ; ainsi, fortifiés par ta nourriture, ils n’auront pas à redouter de défaillir de faim. Je sais bien que nous aussi tu ne veux pas nous renvoyer à jeun… Tu l’as dit : tu ne veux pas qu’ils défaillent en chemin, c’est-à-dire qu’ils défaillent dans le parcours de cette vie, avant de parvenir au terme de la route, avant de parvenir au Père et de comprendre que tu viens du Père…
      Le Seigneur a donc pitié, pour que nul ne défaille en chemin… Comme il fait pleuvoir sur les justes autant que sur les injustes (Mt 5,45), il nourrit aussi bien les justes que les injustes. N’est-ce pas grâce à la force de la nourriture que le saint prophète Élie, défaillant en chemin, a pu marcher quarante jours ? (1R 19,8) Cette nourriture, c’est un ange qui la lui a donnée ; mais vous, c’est le Christ lui-même qui vous nourrit. Si vous conservez la nourriture ainsi reçue, vous marcherez non pas quarante jours et quarante nuits…, mais pendant quarante ans, depuis votre sortie des confins de l’Égypte jusqu’à votre arrivée dans la terre d’abondance, dans la terre où coulent le lait et le miel (Ex 3,8)…
      Le Christ partage donc les vivres, et il veut, sans aucun doute, donner à tous. Il ne refuse à personne, car il fournit tous. Cependant, quant il rompt les pains et qu’il les donne aux disciples, si vous ne tendez pas les mains pour recevoir votre nourriture, vous défaillirez en chemin… Ce pain que rompt Jésus, c’est le mystère de la parole de Dieu : lorsqu’elle est distribuée, elle augmente. A partir de quelques paroles seulement, Jésus a fourni à tous les peuples un aliment surabondant. Il nous a donné ses discours comme des pains, et tandis que nous les goûtons, ils se multiplient encore dans notre bouche… Alors que les foules mangent, les morceaux augmentent encore, en se multipliant, si bien que les restes, à la fin, sont encore plus abondants que les quelques pains partagés.

Le vendredi de la 5e semaine du temps ordinaire Mc 7,31-37: « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? » (Ps 94,7)

11 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110211

Le vendredi de la 5e semaine du temps ordinaire : Mc 7,31-37

Commentaire du jour
Pape Benoît XVI
Discours aux séminaristes 17/02/07 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

« Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? » (Ps 94,7)

      Comment pouvons-nous discerner la voix de Dieu parmi les milles voix que nous entendons chaque jour dans notre monde ? Je dirais que Dieu nous parle de très nombreuses façons. Il nous parle au moyen d’autres personnes, à travers nos amis, nos parents, le curé, les prêtres… Il parle à travers les évènements de notre vie, dans lesquels nous pouvons discerner un geste de Dieu. Il parle également à travers la nature, la création, et il parle, naturellement et surtout, dans sa parole, dans l’Écriture sainte, lue dans la communion de l’Église et lue de manière personnelle en dialogue avec Dieu.

      Il est important de lire l’Écriture sainte d’une façon très personnelle, d’une part, et réellement, comme le dit saint Paul (1Th 2,13), non pas comme la parole d’un homme ou un document du passé, comme si nous lisions Homère, Virgile, mais comme une parole de Dieu qui est toujours actuelle et qui me parle. Il est important d’apprendre à écouter un texte, historiquement du passé mais la parole vivante de Dieu, c’est-à-dire d’entrer en prière, et ainsi de faire de la lecture de l’Écriture sainte un entretien avec Dieu. Saint Augustin, dans ses homélies, dit souvent : « J’ai frappé plusieurs fois à la porte de cette parole, jusqu’à ce que je puisse entendre ce que Dieu me disait ». Il y a d’une part cette lecture très personnelle, cet entretien personnel avec Dieu, dans lequel je cherche ce que le Seigneur me dit. Mais en plus de cette lecture personnelle, il est très important d’effectuer une lecture communautaire, car le sujet vivant de l’Écriture sainte c’est le Peuple de Dieu, c’est l’Église.

Le mercredi de la 5e semaine du temps ordinaire : Mc 7,14-23

9 février, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110209

Le mercredi de la 5e semaine du temps ordinaire : Mc 7,14-23

Commentaire du jour
Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul, saint des Églises orthodoxes
Les Exposés, n°4 (trad. SC 349, p. 292 rev.)

« Ô Dieu, crée pour moi un cœur pur » (Ps 50,12)

      La pureté du cœur est une prière plus excellente que toutes les oraisons récitées à haute voix, et le silence, conjoint à une conscience sincère, surpasse la voix haute de l’homme qui crie. Maintenant donc, mon ami, donne-moi ton cœur et ton intelligence : écoute-moi te parler de la force de la prière pure, et vois comment nos pères, les justes d’autrefois, ont été rendus prestigieux par leur prière devant Dieu, et comment celle-ci est devenue pour eux une offrande pure.
      C’est par la prière en effet que les offrandes ont été acceptées. C’est elle qui a fait cesser le déluge, elle qui a guéri la stérilité, elle qui a repoussé les armées, elle qui a dévoilé les mystères, elle qui a fendu la mer, elle qui a ouvert une brèche dans le Jourdain, retenu le soleil et immobilisé la lune, elle qui a exterminé les impurs et a fait tomber le feu, elle qui a retenu le ciel, elle qui a fait sortir de la fosse, a libéré du feu et a délivré de la mer. Sa force est tout à fait considérable, comme était considérable la force du jeûne pur…
      En effet, c’est d’abord en raison de la pureté de son cœur que l’offrande d’Abel a été acceptée devant Dieu, alors que celle de Caïn a été rejetée (Gn 4,4s)… Ce sont les fruits du cœur de ce dernier qui ont montré et témoigné contre lui qu’il était plein de ruse, puisqu’il a tué son frère. En effet, ce que sa pensée avait conçu, ses mains l’ont enfanté ; mais la pureté du cœur d’Abel, c’était cela sa prière.

Saint François d’Assise: « Ni pièces de monnaie dans leur ceinture »

2 février, 2011

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110203

Le jeudi de la 4e semaine du temps ordinaire : Mc 6,7-13

Commentaire du jour
Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Première Règle, §8-9 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 62-64 rev.)

« Ni pièces de monnaie dans leur ceinture »

      Le Seigneur ordonne dans l’Évangile : Gardez-vous soigneusement de tout attachement mauvais ; évitez soigneusement les préoccupations de ce monde et les soucis matériels (cf Mt 6,25). C’est pourquoi aucun frère, qu’il demeure dans une résidence ou qu’il soit en voyage, ne doit en aucune manière accepter lui-même ou faire recueillir pour son compte ni pièces d’or ni menue monnaie, et cela ni pour acheter des vêtements ou des livres, ni en guise de salaire pour aucun travail, ni sous aucun prétexte, sauf cas de nécessité évidente pour les frères malades. Car l’or et la monnaie, nous ne devons pas les considérer comme plus utiles ou précieux que les cailloux. Le diable s’emploie à aveugler ceux qui convoitent l’argent ou qui lui accordent plus de valeur qu’à des cailloux. Nous qui avons tout quitté, n’allons donc pas perdre pour si peu le Royaume des cieux (Mc 10,24.28). S’il nous arrive de trouver quelque part des pièces de monnaie, n’y faisons pas plus attention qu’à la poussière que nous foulons aux pieds : car cela est vanité des vanités, et tout est vanité (Eccl 1,2)…

      Tous les frères s’appliqueront à suivre l’humilité et la pauvreté de notre Seigneur Jésus Christ… Ils doivent se réjouir quand ils se trouvent parmi des gens de basse condition et méprisés, des pauvres et des infirmes, des malades et des lépreux, et des mendiants des rues. Lorsqu’il le faudra, ils iront quêter en nature. Qu’ils n’aient point honte : qu’ils se rappellent plutôt que notre Seigneur Jésus Christ, le Fils du Dieu vivant tout puissant…, a été pauvre et sans abri, qu’il a vécu d’aumônes, lui, et la bienheureuse Vierge, et ses disciples

Saint Jérôme: « Lève-toi »

31 janvier, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110201

COMMENTAIRE POUR DE 1 JANVIER

Le mardi de la 4e semaine du temps ordinaire : Mc 5,21-43

Commentaire du jour
Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, n°3 (trad. SC 494, p. 129 rev.)

« Lève-toi »

      « Il saisit la main de l’enfant et lui dit : ‘ Talitha koum ‘, ce qui signifie : ‘ Jeune fille…, lève-toi ‘. » « Puisque tu es née une deuxième fois, tu seras appelée ‘ jeune fille ‘. Jeune fille, lève-toi pour moi, non pas en raison de ton mérite, mais par l’action de ma grâce. Lève-toi donc pour moi : ta guérison ne provient pas de ta force. » « Et aussitôt, la jeune fille se leva et elle marchait. » Que Jésus nous touche nous aussi et aussitôt nous marcherons. Bien que nous soyons paralysés, bien que nos œuvres soient mauvaises et que nous ne puissions pas marcher, bien que nous soyons couchés sur le lit de nos péchés…, si Jésus nous touche, aussitôt nous serons guéris. La belle-mère de Pierre était tourmentée par la fièvre : Jésus lui a touché la main, elle s’est levée et aussitôt elle le servait (Mc 1,31)…

      « Et ils furent frappés d’une grande stupeur, et il leur commanda avec force de se taire et de ne le dire à personne. » Voyez-vous pourquoi il avait mis dehors la foule alors qu’il allait faire un miracle ? Il a commandé et non seulement il a commandé mais il a commandé avec force que personne ne le sache. Il a commandé aux trois apôtres, il a commandé aussi aux parents que personne ne le sache. Le Seigneur a commandé à tous, mais la jeune fille ne peut pas se taire, elle qui s’est relevée.

      « Et il dit de lui donner à manger » : pour que sa résurrection ne soit pas considérée comme l’apparition d’un fantôme. Et lui-même, après la résurrection, a mangé du poisson et du gâteau de miel (Lc 24,42)… Je t’en supplie Seigneur, à nous aussi qui sommes couchés, touche-nous la main ; relève-nous du lit de nos péchés et fais-nous marcher. Quand nous aurons marché, fais-nous donner à manger. Couchés, nous ne pouvons pas manger ; si nous ne sommes pas debout, nous ne sommes pas capables de recevoir le Corps du Christ.

1...56789...133