Archive pour la catégorie 'commentaire à la Sacrée Écriture pour le jour courant'

commentaire à l’évangile du jour – 3.3.07

3 mars, 2007

Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sermon 8 sur le psaume 118 (trad. Eds. Soleil levant, p. 100s ; cf AELF)

« Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons »

« De ta miséricorde, Seigneur, la terre est remplie ; enseigne-moi tes volontés » (Ps 118,64). Comment la terre est-elle remplie de cette miséricorde du Seigneur sinon par la Passion de notre Seigneur Jésus Christ dont le psalmiste, qui la voyait de loin, célèbre en quelque sorte la promesse ?… Elle en est remplie, car la rémission des péchés a été donnée à tous. Le soleil a ordre de se lever sur tous, et c’est ce qui arrive chaque jour. C’est pour tous en effet que s’est levé au sens mystique le Soleil de Justice (Ml 3,20); il est venu pour tous, il a souffert pour tous, pour tous il est ressuscité. Et s’il a souffert, c’est bien pour « enlever le péché du monde » (Jn 1,29)…

Mais si quelqu’un n’a pas foi dans le Christ, il se prive lui-même de ce bienfait universel. Si quelqu’un, en fermant ses fenêtres, empêche les rayons du soleil d’entrer, on ne peut pas dire que le soleil s’est levé pour tous, car cette personne s’est dérobée à sa chaleur. Pour ce qui est du soleil, il n’en est pas atteint ; pour celui qui manque de sagesse, il se prive de la grâce d’une lumière proposée à tous.

Dieu se fait pédagogue ; il illumine l’esprit de chacun, y répandant la clarté de sa connaissance, à condition toutefois que tu ouvres la porte de ton coeur et que tu accueilles la clarté de la grâce céleste. Quand tu doutes, hâte-toi de chercher, car « celui qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira » (Mt 7,8).

commentaire à l’évangile du jour – 2.3.07

2 mars, 2007

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem, docteur de l’Église
Catéchèse baptismale 1,5 (trad. Eds. Soleil levant, p. 46 rev.)

Le carême : « temps favorable » de la confession et du pardon avant d’approcher de l’autel du Seigneur

C’est actuellement le temps de la confession. Confesse tes fautes de parole et d’action, celles de la nuit et celles du jour. Confesse-les dans ce « temps favorable », et au « jour du salut » (Is 49,8;2Co 6,2); reçois le trésor céleste… Quitte le présent et crois en l’avenir. Tu as parcouru tant d’années sans arrêter tes vains travaux d’ici-bas, et tu ne peux pas arrêter quarante jours pour t’occuper de ta propre fin ? « Arrêtez-vous et sachez que moi je suis Dieu », dit l’Écriture (Ps 45,11). Renonce aux flots de paroles inutiles, ne médis pas, n’écoute pas non plus le médisant, mais sois plutôt prêt à prier. Montre dans l’ascèse la ferveur de ton coeur ; purifie ce réceptacle pour recevoir une grâce plus abondante. Car la rémission des péchés est donnée également à tous, mais la participation à l’Esprit Saint est accordée selon la mesure de la foi de chacun. Si tu te donnes peu de mal, tu recueilles peu ; si tu travailles beaucoup, grande sera ta récompense. C’est toi-même qui es en jeu ; veille à ton intérêt.

Si tu as un grief contre quelqu’un, pardonne-lui. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes, il s’impose que toi aussi tu pardonnes au pécheur, car de quel front diras-tu au Seigneur : « Enlève-moi mes nombreux péchés », si toi-même tu n’as même pas pardonné à ton compagnon de service ses quelques torts à ton égard ? (cf Mt 18,23s)

commentaire à l’évangile du jour – 1.3.07

1 mars, 2007

Saint Macaire (? – 405), moine en Égypte
Homélies spirituelles n° 30, 3-4 (trad. coll. SO 40, Bellefontaine, p. 286 rev.)

« Demandez, cherchez, frappez »Efforce-toi de plaire au Seigneur, attends-le intérieurement sans te lasser, cherche-le au moyen de tes pensées, fais violence à ta volonté et à ses décisions, contrains-les pour qu’elles tendent continuellement vers lui. Et tu verras comment il vient auprès de toi et y établit sa demeure (Jn 14,23)… Il se tient là, observant ton raisonnement, tes pensées, tes réflexions, examinant comment tu le cherches, si c’est de toute ton âme, ou bien avec mollesse et négligence. Et quand il verra que tu le cherches avec ardeur, aussitôt il se manifestera à toi, il t’apparaîtra, t’accordera son secours, te donnera la victoire et te délivrera de tes ennemis. Quand il aura vu, en effet, comment tu le cherches, comment tu places continuellement toute ton espérance en lui, alors il t’instruira, t’apprendra la prière véritable, te donnera cette charité véritable qu’il est lui-même. Il deviendra alors pour toi toutes choses : paradis, arbre de vie, perle précieuse, couronne, architecte, cultivateur, un être soumis à la souffrance mais non atteint par la souffrance, homme, Dieu, vin, eau vive, brebis, époux, combattant, armure, le Christ « tout en tous » (1Co 15,28).De même qu’un enfant ne peut pas se nourrir lui-même ni prendre soin de lui-même, mais ne peut que regarder vers sa mère en pleurant, jusqu’à ce qu’elle soit touchée de compassion et s’occupe de lui, ainsi les âmes croyantes espèrent toujours dans le Christ et lui attribuent toute justice. Comme le sarment se dessèche s’il est séparé de la vigne (Jn 15,6), ainsi fait celui qui veut être juste sans le Christ. De même que « celui-là est un brigand et un voleur qui n’entre pas par la porte, mais pénètre par une autre voie » (Jn 10,1), ainsi en est-il de celui qui veut se rendre juste sans celui qui justifie.

commenataire de l’évangile du Jour – 28.2.07

28 février, 2007

Clément d’Alexandrie (150-vers 215), théologien
Protreptique, ch. 10 (trad. SC 2, p. 152s rev)
« Ils se sont convertis en réponse à la prédication de Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas »

Repentons-nous ; convertissons-nous de l’ignorance à la vraie connaissance, de la folie à la sagesse, de l’injustice à la justice, de l’impiété à Dieu. Nombreux sont les biens qui en découlent, comme Dieu le dit lui-même chez Isaïe : « L’héritage est à ceux qui servent le Seigneur » (54,17). Non pas l’or et l’argent, ni ce que ronge le ver et dérobe le voleur (Mt 6,19), mais le trésor inestimable du salut… C’est cet héritage que met en nos mains le testament éternel par lequel Dieu nous assure ses dons. Ce Père qui nous aime tendrement ne cesse de nous exhorter, de nous éduquer, de nous aimer, et de nous sauver. « Soyez justes », dit le Seigneur. « Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau. Vous qui n’avez pas d’argent, venez ; achetez et buvez sans argent » (Is 55,1). Il nous invite au bain qui purifie, au salut, à l’illumination… Les saints du Seigneur hériteront de la gloire de Dieu et de sa puissance, « une gloire que l’oeil n’a pas vu, ni l’oreille entendue, qui n’est pas montée jusqu’au coeur de l’homme » (1Co 2,9)…

Vous avez cette promesse divine de la grâce, et d’autre part vous avez entendu les menaces du châtiment : ce sont les deux voies par lesquelles le Seigneur sauve… Pourquoi tardons-nous ? Pourquoi n’accueillons-nous pas son don en choisissant le meilleur ?… « Voici que j’ai placé devant vous, dit-il, la mort et la vie » (Dt 30,15). Le Seigneur essaie de te faire choisir la vie ; il te conseille comme un père…

A qui le Seigneur dira-t-il : « Le Royaume des cieux est à vous » (Mt 5,3) ? Il est à vous, si vous le désirez, quand vous aurez choisi en faveur de Dieu. Il est à vous, si vous voulez seulement croire et suivre l’essentiel du message, comme les Ninivites ont écouté le message du prophète et ont obtenu, grâce à leur repentir sincère, un beau salut, au lieu de la ruine qui les menaçait.

commentaire à l’évangile du jour – 27.2.07

27 février, 2007

Jean Tauler (vers 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 62 (trad. Cerf, 1980, p. 66 rev)
« Que ton règne vienne »

Si on y regardait de près, on serait effrayé de voir comment l’homme cherche son bien personnel en toute chose, aux dépens des autres hommes, dans les paroles, les oeuvres, les dons, les services. Il a toujours en vue son bien personnel : joie, utilité, gloire, services à recevoir, toujours quelque avantage pour lui-même. Voilà ce que nous recherchons et poursuivons dans les créatures et même dans le service de Dieu. L’homme ne voit que les choses terrestres, à la façon de la femme courbée dont nous parle l’évangile, qui était tout inclinée vers la terre et ne pouvait pas regarder en haut (Lc 13,11). Notre Seigneur dit qu’on « ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et la richesse », et il continue « cherchez d’abord », c’est-à-dire avant tout et par-dessus tout, « le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6,24.33).

Veillez donc aux profondeurs qui sont en vous, et ne cherchez que le Royaume de Dieu et sa justice — c’est-à-dire ne cherchez que Dieu, qui est le vrai royaume. C’est ce royaume que nous désirons et que nous demandons tous les jours dans le Notre Père. Le Notre Père est une prière bien élevée et bien puissante ; vous ne savez pas ce que vous demandez (Mc 10,38). Dieu est son propre royaume, le royaume de toutes les créatures raisonnables, le terme de leurs mouvements et de leurs inspirations. C’est Dieu qui est le royaume que nous demandons, Dieu lui-même dans toute sa richesse…

Quand l’homme se tient en ces dispositions, ne recherchant, ne voulant, ne désirant que Dieu, il devient lui-même le royaume de Dieu et Dieu règne en lui. Dans son coeur trône alors magnifiquement le roi éternel qui le commande et le gouverne ; le siège de ce royaume est dans le plus intime du fond de son âme.

P. Cantalamessa : « Au milieu de nous il y a quelqu’un qui est ‘plus fort’ que le mal »

24 février, 2007

du Zenith: 

2007-02-23

P. Cantalamessa : « Au milieu de nous il y a quelqu’un qui est ‘plus fort’ que le mal »

Commentaire de l’Evangile du dimanche 25 février

ROME, Vendredi 23 février 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 4, 1-13

Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.

Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre. »

Le démon l’emmena alors plus haut, et lui fit voir d’un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m’appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras. »

Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

© AELF

Il fut mis à l’épreuve par le démon

L’évangile de Luc que nous lisons cette année fut écrit, comme Luc le dit lui-même dans l’introduction, afin que le lecteur croyant puisse se rendre « bien compte de la sûreté des enseignements » qu’il avait reçus. Cette tentative est d’une actualité extraordinaire. Face aux attaques de toutes parts à l’historicité des évangiles et aux manipulations sans limite de la figure du Christ, il est plus que jamais important que le chrétien et tout lecteur honnête de l’évangile se rende aujourd’hui compte de la solidité des enseignements et des nouvelles qui y sont rapportées.

Pour cela, j’ai pensé utiliser les commentaires aux évangiles allant du premier dimanche de Carême au dimanche in Albis. En partant chaque fois de l’évangile du dimanche, nous étendrons le regard à tout un secteur ou un aspect de la personne et de l’enseignement du Christ qui y est lié, pour découvrir qui était vraiment Jésus, s’il était un simple prophète et un grand homme ou quelque chose d’autre et de plus. Nous voudrions, en d’autres termes, faire également un peu de culture religieuse. Des phénomènes comme celui du Da Vinci Code de Dan Brown, avec les imitations et les discussions qu’il a suscitées, ont montré l’alarmante ignorance religieuse qui règne parmi les personnes et qui devient le terrain idéal pour n’importe quelle opération commerciale sans scrupule.

L’évangile de ce premier dimanche de Carême est celui des tentations de Jésus dans le désert. Selon le plan annoncé, je voudrais partir de cet évangile pour élargir le discours à la question plus générale de l’attitude de Jésus envers les puissances diaboliques et les personnes possédées par le démon.

C’est un fait indéniable et parmi les plus sûrs sur le plan historique, que Jésus a libéré de nombreuses personnes du pouvoir destructeur de Satan. Nous n’avons pas le temps de rappeler tous les épisodes. Nous nous limiterons à souligner deux choses : tout d’abord l’explication que Jésus donnait de son pouvoir sur le démon ; deuxièmement, ce que ce pouvoir nous dit de lui et de sa personne.

Devant la libération éblouissante d’une personne possédée, opérée par Jésus, ne pouvant nier le fait, ses ennemis déclarent : « C’est par Béelzéboul, le prince des démons, qu’il expulse les démons » (Lc 11, 15). Jésus montre combien cette explication est absurde (si Satan était divisé en lui-même, son règne serait fini depuis longtemps, en revanche il prospère). L’explication est autre : il expulse les démons avec la main de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit Saint, et ceci montre que le royaume de Dieu est arrivé sur la terre.

Satan était « l’homme fort » qui tenait l’humanité en son pouvoir, mais quelqu’un de « plus fort que lui » est arrivé et est en train de le dépouiller de son pouvoir. Ceci nous enseigne une chose formidable sur la personne du Christ. Avec sa venue, une nouvelle ère a commencé pour l’humanité, un changement de régime. Une telle chose ne peut être l’œuvre d’un simple homme, ni même d’un grand prophète.

Il est important de remarquer le nom et le pouvoir avec lequel Jésus chasse les démons. La formule habituelle avec laquelle l’exorciste s’adresse au démon est : « Je te conjure par… » ou « au nom de… je t’ordonne de sortir de cette personne ». C’est-à-dire que l’on fait appel à une autorité supérieure qui est en général celle de Dieu, et pour les chrétiens celle de Jésus. Jésus ne fait pas ainsi : il dit sèchement au démon « je t’ordonne ». Je t’ordonne ! Jésus n’a pas besoin de faire appel à une autorité supérieure ; c’est lui l’autorité supérieure.

La défaite du pouvoir du mal et du démon faisait partie intégrale du salut définitif (eschatologique) annoncé par les prophètes. Jésus invite ses adversaires à tirer les conséquences de ce qu’ils voient de leurs yeux : il n’y a donc plus à attendre, à regarder devant soi ; le royaume et le salut sont au milieu d’eux.

L’affirmation tant discutée sur le blasphème contre l’Esprit Saint s’explique à partir de là. Attribuer à l’esprit du mal, à Béelzéboul, ou à la magie ce qui était si manifestement une œuvre de l’Esprit de Dieu signifiait fermer obstinément les yeux devant la vérité, se mettre contre Dieu lui-même, et donc se priver soi-même de la possibilité de pardon.

Le fait de vouloir donner une dimension historique et éducative à ces commentaires de Carême ne doit pas nous empêcher de tirer également chaque fois une réflexion pratique de l’évangile du jour. Il y a beaucoup de mal autour de nous aujourd’hui également. Nous assistons à des formes de méchanceté qui dépassent souvent notre entendement ; nous sommes effarés et restons sans voix devant certains faits divers. Le message réconfortant qui découle des réflexions que nous venons de faire est qu’au milieu de nous il y a quelqu’un qui est « plus fort » que le mal. La foi ne nous met pas à l’abri du mal et de la souffrance mais nous assure qu’avec le Christ nous pouvons transformer même le mal en bien, le rendre utile pour notre rédemption et celle du monde.

Dans leur propre vie ou chez elles, certaines personnes font l’expérience d’une présence du mal qui leur semble être d’origine purement diabolique. Parfois, ceci est certainement le cas (nous savons que les sectes et les rites sataniques sont répandus dans notre société, surtout parmi les jeunes), mais il est difficile de comprendre dans les cas individuels, s’il s’agit véritablement de Satan ou de troubles d’origine pathologique. Il n’est heureusement pas nécessaire d’arriver à une certitude sur les causes. Il faut s’attacher au Christ par la foi, l’invocation de son nom, la pratique des sacrements.

L’évangile de ce dimanche nous suggère un moyen pour mener ce combat, important à cultiver surtout en temps de Carême. Jésus n’est pas allé dans le désert pour être tenté ; son intention était de se retirer dans le désert pour prier et écouter la voix de son Père.

Tout au long de l’histoire, une foule d’hommes et de femmes ont choisi d’imiter ce Jésus qui se retire dans le désert. Mais l’invitation à suivre Jésus dans le désert ne s’adresse pas seulement aux moines et aux ermites. De manière différente, elle s’adresse à tous. Les moines et les ermites ont choisi un espace de désert, nous devons au moins choisir un temps de désert. Passer un temps de désert signifie faire un peu de vide et de silence autour de nous, retrouver le chemin de notre cœur, se soustraire au vacarme et aux sollicitations qui nous entourent, pour entrer en contact avec les sources les plus profondes de notre être et de notre foi.

commentaire de EAQ à l’évangile du Jour – 24.2.07

24 février, 2007

Liturgie latine

Hymne « Audi benigne Conditor » (trad. Liturgie chorale du peuple de Dieu)

« Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent »

O Créateur, tu connais le coeur de l’homme,

Entends nos larmes et le cri de notre prière.

En ce saint jeûne du carême,

Conduis-nous au désert, purifie-nous.

Dans ta tendresse, Seigneur, tu scrutes nos coeurs,

Tu connais l’infirmité de toutes nos forces,

Donne a celui qui revient vers toi

Le pardon et la grâce de ton amour.

Oui, nous avons péché contre toi :

Pardonne à ceux qui pleurent et confessent ton Nom.

Pour la louange de ta gloire,

Penche-toi sur nos plaies, Seigneur, guéris-nous (cf Lc 10,34).

Que l’abstinence libère notre corps,

Que ta grâce l’illumine en ton Corps de Lumière.

Que notre esprit redevienne sobre,

Qu’il évite tout mal et tout péché.

Nous te prions, bienheureuse Trinité,

Conduis-nous jusqu’aux joies des fêtes pascales.

Et nous verrons se lever le Christ,

Glorieux et vivant parmi les morts. Amen.

commentaire de l’évangile du jour – 23.2.07

23 février, 2007

 commentaire du EAQ de l’évangile du jour – 23.2.07

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon 1 pour le premier jour du carême,1,3,6 (trad Brésard, 2000 ans B, p. 84)

« Alors ils jeûneront »

      Pourquoi le jeûne du Christ ne serait-il pas commun à tous les chrétiens ? Pourquoi les membres ne suivraient-ils pas leur Tête ? (Col 1,18). Si nous avons reçu les biens de cette Tête, n’en supporterions-nous pas les maux ? Voulons-nous rejeter sa tristesse et communier à ses joies ? S’il en est ainsi, nous nous montrons indignes de faire corps avec cette Tête. Car tout ce qu’il a souffert, c’est pour nous. Si nous répugnons à collaborer à l’oeuvre de notre salut, en quoi nous montrerons-nous ses aides ? Jeûner avec le Christ est peu de chose pour celui qui doit s’asseoir avec lui à la table du Père. Heureux le membre qui aura adhéré en tout à cette Tête et l’aura suivie partout où elle ira (Ap 14,4). Autrement, s’il venait à en être coupé et séparé, il sera forcément privé aussitôt du souffle de vie…

      Pour moi, adhérer complètement à toi est un bien, ô Tête glorieuse et bénie dans les siècles, sur laquelle les anges aussi se penchent avec convoitise (1P 1,12). Je te suivrai partout où tu iras. Si tu passes par le feu, je ne me séparerai pas de toi, et ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi (Ps 22,4). Tu portes mes douleurs et tu souffres pour moi. Toi, le premier, tu es passé par l’étroit passage de la souffrance pour offrir une large entrée aux membres qui te suivent. Qui nous séparera de l’amour du Christ ? (Rm 8,35)… Cet amour est le parfum qui descend de la Tête sur la barbe, qui descend aussi sur l’encolure du vêtement, pour en oindre jusqu’au plus petit fil (Ps 132,2). Dans la Tête se trouve la plénitude des grâces, et d’elle nous la recevons tous. Dans la Tête est toute la miséricorde, dans la Tête le débordement des parfums spirituels, comme il est écrit : « Dieu t’a oint d’une huile de joie » (Ps 44,8)…

      Et nous, qu’est-ce que l’évangile nous demande en ce début du carême ? « Toi, dit-il, quand tu jeûnes, oins de parfum ta tête » (Mt 16,17). Admirable condescendance ! L’Esprit du Seigneur est sur lui, il en a été oint (Lc 4,18), et pourtant, pour évangéliser les pauvres, il leur dit : « Oins de parfum ta tête ».

Saint Léon le Grand:Les exercices du carême : « Déchirez vos coeurs et non vos vêtements ; revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2,13)

21 février, 2007

 du site EAQ: 

Saint Léon le Grand (? – vers 461), pape et docteur de l’Église
10ème homélie pour le carême (trad. bréviaire ; SC 49 rev)

Les exercices du carême : « Déchirez vos coeurs et non vos vêtements ; revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2,13)

Le Seigneur a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13). Il n’est donc permis à aucun chrétien de haïr qui que ce soit, car personne n’est sauvé autrement que grâce au pardon des péchés… Que le peuple de Dieu soit donc saint, et qu’il soit bon : saint pour se détourner de ce qui est défendu, bon pour accomplir ce qui est commandé. C’est une grande chose, certes, d’avoir une foi droite et une doctrine sainte ; il est très louable de réprimer la gloutonnerie, d’avoir une douceur et une chasteté irréprochable, mais toutes ces vertus ne sont rien sans la charité…

Mes bien-aimés, tous les temps conviennent pour réaliser ce bien de la charité, mais le carême nous y invite plus spécialement. Ceux qui désirent accueillir la Pâque du Seigneur avec la sainteté de l’esprit et du corps doivent s’efforcer avant tout d’acquérir ce don qui contient l’essentiel des vertus et qui « couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). C’est pourquoi, au moment de célébrer le mystère qui surpasse tous les autres, celui par lequel le sang de Jésus Christ a effacé nos fautes, préparons en premier lieu les sacrifices de la miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a accordé, accordons-le à ceux qui ont péché contre nous. Que les injustices soient jetées dans l’oubli, que les fautes n’entraînent pas le châtiment, et que tous ceux qui nous ont offensés ne craignent plus d’être payés de retour…

Chacun doit bien savoir qu’il est lui même pécheur et, pour recevoir lui-même le pardon, il doit se réjouir d’avoir trouvé quelqu’un à qui pardonner. Ainsi, lorsque nous dirons, selon l’enseignement du Seigneur : « Pardonne-nous nos offenses comme nous avons nous-mêmes pardonné à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12), nous pouvons être sûrs que nous obtiendrons la miséricorde de Dieu.

commentaire de l’évangile du jour: 20.2.07

20 février, 2007

Saint Aphraate ( ?-vers 345), moine et évêque à Ninive, près de Mossoul dans l’actuel Irak
Les Exposés, n° 6 (trad. SC 349, p. 388)

Suivre le dernier de tous et le serviteur de tous

Mon ami, prenons la ressemblance de celui qui nous donne la vie. Alors qu’il était riche, il s’est appauvri lui-même. Alors qu’il était haut-placé, il a abaissé sa grandeur. Alors qu’il habitait les hauteurs, il n’a pas eu de lieu où s’appuyer la tête. Alors qu’il doit venir sur les nuées, il est monté sur un ânon pour entrer à Jérusalem. Alors qu’il est Dieu et fils de Dieu, il a porté la ressemblance de serviteur.

Lui qui est le repos de toutes les peines, il a été fatigué de la peine du chemin. Lui qui est la source qui étanche la soif, il a eu soif et il a demandé de l’eau à boire. Lui qui est la satiété qui rassasie notre faim, il a eu faim quand il jeûnait au désert pour être tenté. Lui qui est le veilleur qui ne dort pas, il s’est endormi et s’est couché dans la barque au milieu de la mer. Lui qui est servi dans la tente de son Père, il s’est laissé servir des mains des hommes. Lui qui est le médecin de tous les hommes malades, ses mains ont été percées par des clous. Lui dont la bouche énonçait de bonnes choses, on lui a donné du fiel à boire. Lui qui n’avait fait de mal ni nui à personne, il a été frappé de coups et il a supporté l’outrage. Lui qui fait vivre tous les morts, il s’est livré lui-même à la mort de la croix.

Notre Vivificateur lui-même a fait preuve de tout cet abaissement ; abaissons-nous nous-mêmes, mes amis.

(références bibliques : 2Co 8,9 ; Ph 2,6-8 ; Mt 8,20 ; Dn 7,13 ; Mt 26,64 ; Jn 12,14-15 ; Ph 2,7 ; Jn 4,6 ; Jn 6,7 ; Mt 4,2 ; Ps 121,4 ; Mt 8,24 ; Ps 49,4 ; Ps 69,22 ; Mt 27,34)

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