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LA PUISSANCE DU NOM DIVIN (ÉTUDE DU PSAUME 8)

10 mai, 2018

https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/734.html

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LA PUISSANCE DU NOM DIVIN (ÉTUDE DU PSAUME 8)

Commentaire au fil du texte

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Ce psaume 8 est bref, mais il contient l’univers entier…
Le psaume 8 est court et pourtant il évoque l’univers, l’homme et Dieu. Plus particulièrement, la grandeur du Nom de Dieu. Comment cela ?

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Première remarque qui est utile dans l’étude de bien des textes bibliques : le psaume 8 commence et se termine par une « inclusion ». Procédé littéraire assez courant, l’inclusion est la répétition volontaire d’un mot, d’une expression ou d’une phrase, que l’auteur veut mettre en valeur et qu’il utilise comme un indice de la construction de son texte (pour borner le passage, marquer ses parties ou le relier au contexte). L’inclusion est ici une doxologie, c’est-à-dire une formulation de la Gloire de Dieu :
« SEIGNEUR notre Seigneur,
que ton nom est magnifique par toute la terre ! » (v. 2 et v. 10).
Deuxième remarque : quel est le vocabulaire dominant dans ce psaume ? Il parait simple de remarquer celui-ci :
v. 2 : terre, cieux
v. 4 : cieux, lune, étoiles
v. 7 : œuvres de tes mains
v. 8 : bétail, gros ou petit, bêtes sauvages
v. 9 : oiseau du ciel, poissons, mer.

Tous ces éléments sont ceux de la création, de l’univers. Mais un autre champ sémantique fait contrepoint :
v. 3 : tout petits, nourrissons
v. 5 : l’homme, l’être humain
v. 6 : presque un dieu

C’est l’homme, dans sa fragilité et sa dépendance, qui trouve une place dans la création.
Ces données rapprochées mettent en évidence que, dans ce psaume, c’est le Seigneur de la création, du cosmos, qui est loué ainsi que la puissance qu’il déploie au profit des mortels et qui réside dans son Nom.

Commentaire : Qu’est-ce donc que le « Nom » ?
Identité.
Le « Nom » a une grande importance dans le Premier Testament. Car, dans la Bible, le nom d’un être résume son rôle dans l’univers ; il exprime la totalité de la personne qu’il désigne et enferme en ses lettres la puissance de cet être. C’est pourquoi l’étymologie d’un nom donne en général un sens approprié à la nature et à la mission de celui qui le porte. « Adam », par exemple, vient de la racine « sol » dont il fut tiré (Gn 2,7). Autre exemple, « Noé » signifie « qui réconforte » parce que son père Lamech avait dit : « il nous réconfortera de nos labeurs et de la peine de nos mains » (Gn 5,29). « Isaac » vient de la racine « rire » car Abraham et Sarah avaient ri à l’annonce de la venue d’un fils sur leurs vieux jours (Gn 18,12). « Moïse » signifie « tiré » des eaux (Ex 2,10) parce qu’il avait été sauvé des eaux du Nil. Les lieux aussi reçoivent des noms significatifs. Le puits de « Lahaï-Roï » est le « puits du Vivant qui me voit » (Ex 16,14) ; « Mara », racine de l’amertume, est le lieu du désert où les fils d’Israël ne purent boire car l’eau était « amère » (Ex 15, 22-27) etc…

Le Nom divin.
Mais, en ce qui concerne Dieu, c’est lui-même qui dévoila son « Nom » aux hommes. S’il fut d’abord pour Moïse le Dieu des ancêtres, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Ex 3,6), en Ex 3,14, Dieu se nomme « Je suis qui je serai » et précise « c’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de génération en génération ». Le Seigneur a livré à Moïse son Nom et son Mystère. Si l’ambiguïté de la formule « Je suis qui je serai » révèle le refus de se laisser enfermer dans les catégories des hommes, dans le même temps, son « être » semble orienté vers l’homme. En effet, en Ex 3,12, Le Seigneur affirme « Je suis avec toi », promettant ainsi que sa présence aux hommes sera constante et efficace. Et derrière ces deux aspects, ce Nom laisse entendre que Dieu est aussi Celui qui fait exister, qui décide de l’être.
Comme le montre le Ps 8, le Nom fera l’objet d’un culte. Nom redoutable, éternel, tout-puissant, saint et terrible, il sera la manière de s’adresser au Dieu transcendant qui, pourtant, est activement présent au sein de l’univers.
Par toute la terre, le Nom de Dieu est la signature de ses œuvres. Ce Nom dit, au cœur du monde, la majesté inatteignable du Créateur, il atteste que le ciel est « son » ciel, piqueté de la terre et des étoiles par son art, il atteste sa puissance qui maintient l’harmonie de l’être et de la vie.
Un Nom pour une alliance.
Toutefois, l’émerveillement né de la puissance du Nom ne s’arrête pas aux contemplations extérieures, il fait aussi naître l’interrogation sur la vie humaine : « Qu’est donc l’homme, pour que tu penses à lui, l’être humain, pour que tu t’en soucies ? » v. 5. Comment le Dieu Créateur peut-il se souvenir de l’homme, fragile, fini, simple mortel, fils d’Adam, poussière qui retournera à la poussière ? Comment le Dieu Créateur peut-il vouloir le visiter, en prendre souci, le rencontrer pour le sauver ? Beaucoup plus encore, comment Le Seigneur Créateur peut-il associer l’homme à sa permanente Gloire créatrice ?
C’est ce que le psaume nous révèle. Si l’homme est créature, elle est juste moins qu’un dieu et le Seigneur la couronne « de gloire et de beauté pour qu’il domine son œuvre ». Il a mis la création sous ses pieds. Or, ces multiples facettes du rôle privilégié de l’homme sont des dons de Dieu. Si vous étudiez le psaume en vous posant la question : « Qui agit ? », vous remarquerez que seul Le Seigneur agit. Lui seul crée, maintient l’être et l’harmonie, Lui seul attribue les rôles. Voilà bien la raison profonde de la louange ! Et si l’être humain est hautement valorisé, sa royauté sur la création ne vient ni de sa nature, ni de ses performances ou mérites, elle est un don gratuit de Dieu. C’est pourquoi ce don implique une responsabilité d’administration qui ne soit ni malhonnête, ni injuste, ni gaspilleuse. C’est pourquoi tous les hommes sont co-responsables du cosmos et co-protecteurs de la vie. C’est en cela aussi que l’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu, qu’il correspond au dessein créateur. Et sa louange est alors comme celle de « la bouche des enfants, des tout petits ». Se sachant faibles mais confiants, les enfants attendent les bienfaits de plus grand qu’eux. Ils agissent à l’ombre de leur Père et s’appuient sur son Nom.
Jésus et l’homme un peu moindre qu’un dieu…
Avec le Christ, nous pouvons aller plus loin dans l’interprétation du psaume, nous pouvons le comprendre selon une lecture chrétienne.
Jésus a mis en valeur la grandeur des petits : « Qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas » Lc 18,17. Cette posture d’accueil du don dans la simplicité et la confiance fait non seulement vivre le monde, mais encore elle le fait vivre, littéralement, dans l’être de Dieu, elle le fait vivre en « Royaume de Dieu ».
Or, c’est bien ce que le Christ a réalisé en plénitude.
Par son incarnation, par le fait qu’il s’est fait réellement homme, il est venu visiter les hommes pour les sauver comme le dit le v. 5 du psaume.
Mais il est aussi venu pour élever la nature humaine à une dignité inconcevable – et inconcevable à coup sûr pour le psalmiste qui ne bénéficiait pas de la Révélation de Dieu par le Fils de Dieu lui-même, Jésus-Christ – puisque lui, l’homme Jésus, fut ressuscité et élevé à la droite du Père où il partage à tout jamais la Gloire de Dieu. Il fut « couronné de gloire et de beauté » comme dit le v. 6 du psaume.
Nous rendons-nous compte de ce que cela signifie ? Nous rendons-nous compte que c’est l’avenir que Dieu nous promet ? Nous rendons-nous compte que l’expression « fils de Dieu par adoption » – qui est notre nom, à nous, chrétiens – est lestée du poids de cette dignité et de cette gloire ? Jésus-Christ est l’archétype de l’homme que nous pouvons devenir !
La Résurrection de Jésus a déjà réalisé, maintenant, sur notre vieille terre, en plénitude, la royauté de l’homme sur la création puisqu’elle a vraiment mis toute chose aux pieds de Jésus-Christ … la mort comprise !
Hommes, nous sommes investis d’une dignité royale pour faire de la création le Royaume de Dieu ; pour faire vivre la création de la vie même de Dieu, celle qui, par-delà la mort, mène à la vie en Dieu !

Autres psaumes à lire…
Souhaitez-vous voir comment le Nom du Seigneur est le refuge des hommes qui prient les Psaumes ? Reportez-vous aux versets suivants et à leurs contextes : Ps 54,3; 124,8; 52,11; 33,21. Puis relisez le chapitre 17 de l’évangile de Jean en vous arrêtant plus particulièrement sur les versets 17,6.11.12.26.
La révélation que nous sommes des « fils adoptifs » de Dieu n’est pas simple à cerner. Pour méditer cette notion qui porte en elle l’avenir de l’homme, reprenez, dans les lettres pauliniennes, Rm 8,15; Ga 4,4-7; Ep 1,5, que vous pouvez compléter par Rm 8,28-30 et 2 Co 6,16-18.
Enfin, quelle est la prière qui manifeste à l’évidence que nous sommes enfants de Dieu ? Et, à partir de Mt 6,9-13, vous pouvez rechercher tout ce que recouvre le Nom de « Père » au long du Nouveau Testament.

Catherine Bizot
Service biblique catholique Évangile et Vie

L’ÉCRITURE JUSTIFIE-T-ELLE LA VIOLENCE? – PAR GIANFRANCO RAVASI

7 mai, 2018

http://www.stpauls.it/vita06/0501vp/0501vp56.htm

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L’ÉCRITURE JUSTIFIE-T-ELLE LA VIOLENCE? – PAR GIANFRANCO RAVASI

 (Google traduction de l’italien)

   Vie pastorale n. Janvier 1, 2005 – Page d’accueil Nous commençons une nouvelle colonne sur des pages ou des thèmes bibliques qui créent des difficultés pour le lecteur d’aujourd’hui.
Le 4 mars, Mgr Enrico Galbiati, patriarche des érudits bibliques italiens, est mort non seulement par son âge mais aussi par son autorité. L’une de ses œuvres les plus réussies fut les pages difficiles de l’Ancien Testament (1951), écrites en collaboration avec Alessandro Piazza et, à partir de la troisième édition, devinrent des pages difficiles de la Bible traduites en français, espagnol, portugais, polonais et russe. Eh bien, même si nous allons passer des trajectoires différentes, nous aussi nous comme dans ce livre – maintenant à la fin de la lecture de l’ensemble psautier (qui seront recueillies à l’avenir en volume) – proposer des pages ou des thèmes bibliques qui créent des difficultés au lecteur moderne .
Mon engagement à long maintenant en tant que conférencier ou auteur écrit pour un conducteur large de programmes de lecteurs ou de télévision n’a cessé de me mettre en face de questions, souvent répétées et souvent assez difficile, sur un bon nombre de passages bibliques jugé « scandaleux « ou au moins problématique. Je vais en recueillir quelques-unes, en ne procédant pas selon un ordre cohérent mais selon des sujets différents.
Je commencerai par la question la plus «absolue» et qui me sera posée à l’infini: la violence dont dégoulinent les pages et les pages de l’Ancien Testament. En effet, si nous en sommes à une statistique développée par l’érudit allemand R. Schwager, dans la Bible nous trouvons 600 étapes qui nous informent que «les peuples, les rois et les individus ont attaqué les autres, les ont détruits ou tués»; plus de 1000 étapes est la colère de Dieu au rock « puni de mort, avec la ruine, avec le feu dévorant, à en juger, vengeur et menaçant l’anéantissement « et dans plus de 100 étapes est le Seigneur lui-même qui » a ordonné expressément tuer les hommes ».
Il est évident que le principe: «Il y a dans la Bible et donc c’est à croire» devient dangereux quand il est adopté de façon mécanique et littérale. C’est ce qu’on appelle le «fondamentalisme» qui, partant aussi d’une bonne foi personnelle et d’un désir de fidélité absolue, frise le paradoxe, pour ne pas dire dans l’absurde. Le discours est donc une nouvelle fois l’interprétation correcte des Ecritures en tenant compte, d’une part, une composante littéraire (la langue, la façon de parler, le « Genre », et ainsi de suite) et, d’autre part, une composante théologique capitale.
La Bible (Ancien et Nouveau Testament) n’est pas une collection aseptique de thèses ou de théorèmes abstraits à accepter et à pratiquer automatiquement. C’est une histoire de salut. Dieu se révèle en entrant dans l’histoire de l’humanité, dégoulinant de péché et de misères, et lentement, progressivement et patiemment, conduit l’homme vers des horizons de vérité et d’amour supérieurs et parfaits. La révélation n’est pas une parole suspendue dans les cieux et transmissible seulement avec l’extase, mais elle est conçue comme une graine ou un germe qui ouvre la voie sous le sol terne et opaque de l’existence terrestre. Il ne faut donc pas s’arrêter au seul pas: il peut être une expression de l’éducation patiente de Dieu à la «dureté de cœur» ou au «cou dur» de l’homme (cela s’applique aussi à la violence de l’ère chrétienne, malgré l’évidence collision avec l’Evangile).
Sans vouloir montrer la destination à laquelle le Christ nous conduit (défini par saint Paul « notre paix », qui nous invite même à « l’autre joue »), dans l’Ancien Testament est présenté un Dieu qui pardonne envers des milliers de (Ex 34,7), parie sur la possibilité de la conversion du pécheur, change même d’avis et empêche sa justice de briser le mal perpétré (Ex 32,14). À cet égard, nous citons deux textes emblématiques: « Peut-être que j’ai plaisir à la mort du méchant », dit le Seigneur Dieu, « ou plutôt, plutôt que de renoncer à sa conduite et de vivre? [...] Je n’aime pas la mort de celui qui meurt »(Ez 18,23.32); «Toi, maître de la force, juge avec humilité, dirige-nous avec beaucoup d’indulgence [...]. Avec cette façon d’agir, vous avez enseigné à votre peuple que les justes doivent aimer les hommes »(Sg 12,1819).
Une note particulière mérite la phrase de Jésus: «Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur terre; Je ne suis pas venu apporter la paix, mais une épée « (Mt 10,34). Encore une fois la lecture littéraliste est choquant: le Christ par l’image de l’épée est présentée comme un « signe de contradiction » (Lc 2:34) et exige une position claire à l’égard de son message, ce qui nécessite un choix tous » rien d’autre qu’indifférent et inoffensif à propos de sa propre existence et de ses décisions morales et vitales. La confirmation est dans les mots qu’il répète aux disciples le dernier soir de la vie terrestre, quand il les exhorte: «Celui qui n’a pas d’épée, vend son manteau et en achète un». Face à la réaction «littérale» et obtuse des disciples qui glissentade! », Jésus crie des cris:« Assez! »(Lc 22,36.38).

Gianfranco Ravasi

Vie pastorale n. 1er janvier 2005 – Page d’accueil

JEAN PAUL II – HYMNE DE VICTOIRE POUR LE PASSAGE DE LA MER ROUGE

16 mars, 2018

https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2001/documents/hf_jp-ii_aud_20011121.html

en e diario il passaggio del mar rosso  musee-national-marc-chagall - Copia (2)

Marc Chagall, Passage de la Mer Rouge

+JEAN PAUL II – HYMNE DE VICTOIRE POUR LE PASSAGE DE LA MER ROUGE

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 21 novembre 2001

Lecture: Ex 15, 1-4a.13.17

1. Cette hymne de victoire (cf. Ex 15, 1-18), proposée aux Laudes du samedi de la première semaine, nous reconduit à un moment-clé de l’histoire du salut: à l’événement de l’Exode, lorsqu’Israël fut sauvé par Dieu d’une situation humainement sans espoir. Nous connaissons les faits: après le long esclavage en Egypte, les Israélites désormais en marche vers la terre promise avaient été rejoints par l’armée du Pharaon, et rien ne pouvait empêcher qu’ils ne soient anéantis, si le Seigneur n’était pas intervenu de sa main puissante. L’hymne s’attarde à décrire l’arrogance des desseins de l’ennemi armé: « Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin… » ( Ex 15, 9).
Mais que peut même la plus grande armée face à la toute-puissance divine? Dieu commande à la mer de s’ouvrir pour laisser passer le peuple agressé et de se refermer au passage de ses agresseurs: « Tu soufflas de ton haleine, la mer les recouvrit, ils s’enfoncèrent comme du plomb dans les eaux formidables » ( Ex 15, 10).
Ce sont des images fortes, qui veulent donner la mesure de la grandeur de Dieu, alors qu’elles expriment l’émerveillement d’un peuple qui n’en croit presque pas ses yeux, et qui s’exprime à travers une seule voix dans un chant plein d’émotion: « Yahvé est ma force et mon chant, à lui je dois mon salut. Il est mon Dieu, je le célèbre, le Dieu de mon père et je l’exalte! » ( Ex 15, 2)
2. Le Cantique ne parle pas seulement de la libération obtenue; il en indique également le but positif, qui n’est autre que l’entrée dans la demeure de Dieu pour vivre dans la communion avec Lui: « Ta grâce a conduit ce peuple que tu as racheté, ta force l’a guidé vers ta sainte demeure » (Ex 15, 13). Ainsi compris, cet événement fut non seulement à la base de l’alliance entre Dieu et son peuple, mais il devint comme le « symbole » de toute l’histoire du salut. En de nombreuses autres occasions, Israël fera l’expérience de situations analogues, et l’Exode se réactualisera ponctuellement. Cet événement préfigure de façon particulière la grande libération que le Christ réalisera à travers sa mort et sa résurrection.
C’est pourquoi notre hymne retentit à un titre particulier dans la liturgie de la Veillée pascale, pour illustrer avec l’intensité de ses images ce qui s’est accompli dans le Christ. En Lui, nous avons été sauvés non pas d’un oppresseur humain, mais de l’esclavage de Satan et du péché, qui depuis les origines, pèse sur le destin de l’humanité. Avec lui, l’humanité se remet en marche, sur le sentier qui reconduit à la maison du Père.
3. Cette libération, déjà accomplie dans le mystère et présente dans le Baptême comme une semence de vie destinée à croître, atteindra sa plénitude à la fin des temps, lorsque le Christ reviendra en gloire et « remettra la royauté à Dieu le Père » (1 Co 15, 24). C’est précisément cet horizon final, eschatologique, que la Liturgie des Heures nous invite à considérer, en introduisant notre cantique par une citation de l’Apocalypse: « Ceux qui ont triomphé de la Bête… ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu » (Ap 15, 2.3).
A la fin des temps, se réalisera pleinement pour tous les rachetés ce que l’événement de l’Exode préfigurait et que la Pâque du Christ a accompli d’une façon définitive, mais ouverte à l’avenir. En effet, notre salut est réel et profond, mais il se trouve entre le « déjà » et le « pas encore » de la condition terrestre, comme nous le rappelle l’Apôre Paul: « Car notre salut est objet d’espérance » (Rm 8, 24).
4. « Je chante pour Yahvé car il s’est couvert de gloire » (Ex 15, 1). En mettant sur nos lèvres ces paroles de l’antique hymne, la liturgie des Laudes nous invite à placer notre journée dans le grand horizon de l’histoire du salut. Telle est la façon chrétienne de percevoir le passage du temps. Dans les jours qui succèdent aux jours, il n’y pas une fatalité qui nous opprime, mais un dessein qui s’accomplit et que nos yeux doivent apprendre à lire, comme en filigrane.
Les Pères de l’Eglise étaient particulièrement sensibles à cette perspective historique et salvifique, eux qui aimaient lire les faits de l’Ancien Testament – du déluge de l’époque de Noé à l’appel d’Abraham, de la libération de l’Exode au retour des Israélites après l’exil de Babylone – comme des « préfigurations » d’événements futurs, reconnaissant à ces faits une valeur d’ »archétype »: en ceux-ci étaient préannoncées les caractéristiques fondamentales qui devaient se répéter, d’une certaine façon, tout au long de l’histoire humaine.
5. Du reste, les prophètes avaient déjà relu les événements de l’histoire du salut, en montrant leur sens toujours actuel et en indiquant leur pleine réalisation dans l’avenir. C’est ainsi que, en méditant sur le mystère de l’alliance stipulée par Dieu avec Israël, ils en arrivent à parler d’une « nouvelle alliance » (Jr 31, 31; cf. Ez 36, 26-27), dans laquelle la loi de Dieu aurait été écrite dans le coeur même de l’homme. Il n’est pas difficile de voir dans cette prophétie la nouvelle alliance stipulée dans le sang du Christ et réalisée à travers le don de l’Esprit. En récitant cette hymne de victoire de l’ancien Exode à la lumière de l’Exode pascal, les fidèles peuvent vivre la joie de se sentir Eglise en pèlerinage dans le temps, vers la Jérusalem céleste.
6. Il s’agit donc de contempler avec un é merveillement toujours nouveau ce que Dieu a préparé pour son Peuple: « Tu les amèneras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, lieu dont tu fis, Yahvé, ta résidence, sanc-tuaire, Seigneur, qu’ont préparé tes mains » (Ex 15, 17). L’hymne de victoire n’exprime pas le triomphe de l’homme, mais le triomphe de Dieu. Ce n’est pas un chant de guerre, c’est un chant d’amour.
En laissant nos journées s’imprégner de ce frémissement de louange des anciens Israélites, nous marchons sur les routes du monde, qui ne manquent pas de dangers, de risques et de souffrances, avec la certitude d’être enveloppés par le regard miséricordieux de Dieu: rien ne peut résister à la puissance de son amour.

Chers Frères et Sœurs,
L’hymne de victoire entonnée par Moïse et les Israélites après le passage de la Mer Rouge, qui constitue un événement-clé et le «symbole» de toute l’histoire du salut, est aussi au point de départ de l’alliance entre Dieu et son peuple. Le Seigneur libère Israël de la servitude de l’Egypte pour le faire entrer dans sa sainte demeure, afin qu’il vive en communion avec lui. A de nombreuses reprises, Israël relira son histoire à la lumière de cet événement de l’Exode, aidé en particulier par la prédication des prophètes. L’Eglise a vu dans cet épisode de la vie du peuple de Dieu une préfiguration du salut. Dans la liturgie de la Vigile pascale, ce cantique prend un sens particulier, illustrant le salut apporté par le Christ à ceux qui étaient esclaves du péché, et que le Baptême a libérés de la mort. En récitant cette hymne du premier Exode à la lumière de l’Exode pascal, les fidèles peuvent se reconnaître comme étant l’Eglise qui chemine à travers le temps vers la Jérusalem céleste, à la rencontre du Père.

J’accueille avec joie les pèlerins de langue française. Que le Christ Sauveur qui, par le Baptême, vous a fait passer de la mort à la vie, vous affermisse dans l’espérance pour lutter contre la violence sous toutes ses formes et pour construire une humanité selon le cœur de Dieu ! A tous, j’accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique.
A l’issue de l’Audience générale du 21 novembre 2001, le Saint-Père invitait les fidèles à prier pour les religieuses de clôture:
Aujourd’hui, fête liturgique de la Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple, nous célébrons la Journée mondiale des religieuses de clôture. Je désire assurer les soeurs appelées par le Seigneur, de ma proximité particulière, ainsi que de celle de la communauté ecclésiale tout entière. Je renouvelle, dans le même temps, mon invitation à tous les chrétiens afin qu’ils apportent aux monastères de clôture le soutien spirituel et matériel nécessaire. Nous devons beaucoup à ces personnes qui se consacrent entièrement à la prière incessante pour l’Eglise et pour le monde!

ESAÏE 55:10-11: DIEU SE RÉVÈLE PAR SA PAROLE -

26 février, 2018

http://jbesset.blogspot.it/2011/06/esaie-5510-11-dieu-se-revele-par-sa.html

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citations bibliques

ESAÏE 55:10-11: DIEU SE RÉVÈLE PAR SA PAROLE -

dimanche 10 juillet 2011

10 Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim,
11 ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée.

Combien sont-ils, ceux qui cherchent Dieu ? Et quand ils croient l’avoir trouvé, sont-ils sûrs que c’est celui que Jésus appelé son Père qu’ils ont trouvé ? Nous nous interrogeons ainsi, bien que nous sachions que si c’est nous qui cherchons Dieu, c’est quand même lui qui vient vers nous et qui nous trouve. Pourtant nous ne pouvons pas nous empêcher de le chercher dans toutes les directions où portent nos regards.
N’est-il pas possible d’avoir l’intuition de Dieu en contemplant la création avec tout ce qu’il y a de beau et d’infini en elle ? Avec les poètes, comment ne pas s’émerveiller de tant d’harmonie et comment ne pas imaginer que derrière tout cela il y a un architecte de génie qui serait Dieu ? Même si on cherche à s’absorber en Dieu par la contemplation de son œuvre de créateur, même si on laisse les émotions gouverner nos sens, même si on arrive à communier à ce mouvement général des choses qui élèvent l’âme, trouve-t-on dans cette quête de merveilleux et d’absolu la réponse à toutes ces questions qui concernent la destiné de l’homme et qui nous hantent ?. C’est là en effet le seul intérêt que nous avons à chercher Dieu, si ce n’est d’en savoir plus sur la destiné de l’homme.
Notre question lancinante et impérieuse est de savoir s’il peut jouer un rôle dans la manière dont nous orientons notre existence. Pour répondre à cette interrogation la Bible nous suggère une autre piste de recherche. Selon elle, c’est par sa Parole que Dieu se manifeste aux hommes et se révèle à eux comme le Dieu en qui Jésus reconnaissait son Père. Pour connaître Dieu, il nous faut donc apprendre à l’écouter.
C’est sans doute en constatant que Dieu leur parle que les hommes réalisent la présence de Dieu à côté d’eux. Il est suffisamment proche pour se tenir à portée de voix.. Il s’exprime avec leurs mots, il vient habiter leurs pensées, il leur suggère des chemins à suivre. C’est ainsi qu’il se rend présent dans leur vie. Il entre ainsi en relation avec les hommes qui peuvent reconnaître sa voix quand il vient les visiter.
Mais la voix de Dieu n’est pas audible comme le serait une voix humaine. Elle est perceptible par les hommes quand ceux-ci découvrent au fond d’eux-mêmes des idées qui leur sont étrangères tant par leur audace que par leur contenu. Elles les poussent vers les autres et les détournent d’eux-mêmes, elles accréditent en eux des idées généreuses qui a priori leur paraissent sans fondement.
« Va libérer mon peuple » entend ce rescapé des eaux devenu prince d’Egypte. Après avoir échappé aux crocodiles et alors qu’il coule désormais une vie douce et paisible à la cour, il sent vibrer en lui comme une intuition qui le pousse à s’intéresser aux esclaves dont il est peut être le frère et dont il est devenu en quelque sorte le maître. Comment une telle idée a-t-elle pu lui traverser l’esprit ?
Telle est l’intuition de base à partir de laquelle les prophètes d’Israël se sont attachés à rendre compte de la réalité de Dieu. Il se révèle aux hommes non pas comme le Dieu Tout Puissant, Créateur de l’univers et de tout ce qu’il contient mais comme un visiteur qui vient stimuler ce qu’il y a de meilleur en eux. Il se propose de créer en eux un dynamisme suffisant pour qu’ils mettent en œuvre des projets de vie capables d’améliorer l’existence des autres. Cette expérience qui fut celle de Moïse sera aussi l’expérience de tous les inspirés qui prétendent avoir perçu une révélation de Dieu. Elle sera aussi la nôtre.
Quand Dieu parle, les idées qu’il suggère jaillissent au cœur de l’inconscient de ceux auxquels il s’adresse. Ils ne se reconnaissent pas forcément dans ces idées et les récusent avant même qu’elles aient été clairement formulées. N’est-ce pas là la preuve que ces idées ne viennent pas d’eux ? Mais, ces idées les hantent au point qu’ils doivent chercher à les satisfaire pour mieux les faire taire.
Certainement on va me rétorquer que je m’aventure un peu à la légère dans les mystères de l’inconscient et que bien d’autres mobiles que la voix de Dieu peuvent intervenir pour provoquer en nous des idées dont nous avons du mal à reconnaître la paternité. C’est vrai, mais il n’empêche que c’est apparemment comme cela que les choses fonctionnent. Dieu se sert de tous les canaux possibles pour venir jusqu’à nous et faire entendre en nous le son de sa voix qui suggère des projets qui nous seraient a priori étrangers.
L’exemple le plus caractéristique de cette manière de se révéler de la part de Dieu est bien évidemment l’aventure de Moïse que nous avons évoquée. Cette idée lui prendra toute sa vie pour se réaliser, elle nécessitera plusieurs échecs avant de s’accomplir – meurtre d’un garde égyptien, fuite à travers le désert , rencontre de la belle Séphora et installation de Moïse dans la vie d’un paisible nomade, rappel de Dieu au buisson ardent, retour en Egypte et affrontement avec le pharaon… c’est enfin au désert, à la veille d’entrer dans la terre promise où il n’entrera pas, que Moïse comprit que Dieu lui avait vraiment parlé, c’est d’alors dans un face à face bouleversant qu’il rendit à Dieu son esprit.
Le lecteur attentif de la Bible va bien vite rappeler à l’ordre le prédicateur que je suis. Il va lui rappeler que la Bible commence par le Livre de la Genèse et non celui de l’Exode et que dans ces récits du commencement, sont évoqués les merveilles de la création à partir desquels le texte nous invite à admirer Dieu comme le Créateur de talent qu’il est. Il nous y est raconté que Dieu créa avec passion le ciel et la terre, les étoiles, les astres et le firmament, les ondes mugissantes et l’immensité des plaines et des vallons ou gambadent et paissent paisiblement toutes sortes d’animaux.
Il aura bien raison de le faire. Cependant deux remarques s’imposent. La première c’est que malgré leur position au début de la Bible ces textes ont été écrits très tardivement. La deuxième, c’est que malgré leur intention de magnifier la toute puissance créatrice de Dieu, l’agent créateur reste quand même sa Parole.
Les textes sur Moïse ne font pas partie non plus des textes les plus anciens de la Bible, mais eux aussi insistent, nous l’avons vu, sur le rôle de la parole de Dieu. Même dans les textes qui insistent sur la magnificence de Dieu face à la grandeur de la nature, c’est quand même la parole de Dieu qui prend la priorité.
Le texte d’Esaïe qu’il nous est donné de méditer aujourd’hui, est un texte très ancien ( 7 eme siècle av JC ?) mais déjà la Parole de Dieu y est mise en évidence comme révélatrice de Dieu. La parole de Dieu, quand elle s’exprime ne transforme pas celui qui la reçoit en un privilégié. Elle en fait un acteur ou un vulgarisateur. Elle s’adresse à lui pour qu’il agisse. Il découvre bien vite que Dieu veut être connu comme celui qui libère. Revenons à l’histoire de Moïse que nous avons déjà évoquée.
Après avoir raconté comment Moïse a finalement réussi dans son entreprise de libération, la Bible nous donne les Dix Commandements. Ils sont présentés comme la conclusion de cette aventure et semblent avoir pour but d’établir les critères qui permettront d’identifier les exigences de la parole de Dieu. Nous y découvrons que Dieu veut faire de nous, par sa parole des agents de libération. Dans la première table nous trouvons ce qui concerne Dieu et le rôle qu’il attend de nous à son égard. Dans la deuxième table nous y découvrons quels sont les égards que chacun doit avoir pour son prochain. Nous sommes invités à le respecter en le libérant de tout ce qui l’opprime, en particulier des méfaits que nous pouvons lui faire subir.
En conclusion, et à la suite des paroles du prophète Esaïe, nous découvrons que la Parole de Dieu se reconnaît non pas quand elle a été proférée et identifiée comme telle, mais quand elle a été mise en œuvre par celui à qui elle a été adressée et qu’elle a porté ses fruits. Ainsi la voix de Dieu qui a invité Moïse à libérer son peuple ne sera réellement identifiée comme telle, seulement quand le peuple aura été effectivement libéré. C’est ce que nous avons déjà souligné à propos de sa mort.
Jésus n’a pas cherché à nous dire autre chose sur Dieu. Il a présenté son Evangile comme un long dialogue ente lui et Dieu son Père. Lui-même ne se désigne comme Fils de Dieu que parce qu’il a mis en œuvre cette action libératrice de la parole qui révèle la réalité de Dieu. Elle devient réellement effective quand elle s’accomplit. La libération ultime apportée par Jésus est celle de notre mort. Elle ne prend vraiment son effet qu’au matin de Pâques lors de la résurrection par laquelle tout est accompli.

Publié par Jean à 06:27
Libellés : sermon

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II – Ps 150, 1-5

22 février, 2018

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2003/documents/hf_jp-ii_aud_20030226.html

leucharistie_laveissiere

 

L’église Saint Louis à Laveissière, La célébration de l’Eucharistie

http://www.laveissiere.fr/leglise-de-laveissiere_fr.html

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II – Ps 150, 1-5

Mercredi 26 février 2003

Que chaque être vivant loue le Seigneur!
Lecture: Ps 150, 1-5

1. Pour la deuxième fois retentit dans la Liturgie des Laudes le Psaume 150, que nous venons de proclamer: un hymne de fête, un alléluia rythmé par de la musique. Il est le sceau idéal de tout le Psautier, le livre de la louange, du chant, de la liturgie d’Israël.
Le texte est d’une admirable simplicité et transparence. Nous devons seulement nous laisser attirer par l’appel insistant à louer le Seigneur: « Louez Dieu… louez-le… louez-le! ». Dieu est présenté, en ouverture, sous deux aspects fondamentaux de son mystère. Il est sans aucun doute transcendant, mystérieux, distinct de notre horizon: sa demeure royale est le « sanctuaire » céleste, le « firmament de sa puissance », semblable à une forteresse inaccessible à l’homme. Et pourtant il est proche de nous: il est présent dans le « sanctuaire » de Sion et agit dans l’histoire à travers ses « prodiges » qui révèlent et rendent tangible « toute sa grandeur » (cf. vv. 1-2).
2. Entre le ciel et la terre s’établit donc comme un canal de communication, dans lequel se rencontrent l’action du Seigneur et le chant de louange des fidèles. La liturgie unit les deux sanctuaires, le temple éternel et le ciel infini, Dieu et l’homme, le temps et l’éternité.
Au cours de la prière nous accomplissons une sorte d’ascension vers la lumière divine et, en même temps, nous faisons l’expérience d’une descente de Dieu qui s’adapte à nos limites pour nous écouter et nous parler, pour nous rencontrer et nous sauver. Le Psalmiste nous pousse instantanément à utiliser un accessoire lors de cette rencontre de prière: le recours aux instruments musicaux de l’orchestre du temple de Jérusalem, tels que le cor, la harpe, la cithare, les tambours, les flûtes, les cymbales. Le fait d’avancer en cortège faisait également partie du rituel hyérosolimitain (cf. Ps 117, 27). Le même appel retentit dans le Psaume 46, 8: « Chantez des hymnes avec art! ».
3. Il est donc nécessaire de découvrir et de vivre constamment la beauté de la prière et de la liturgie. Il faut prier Dieu non seulement avec des formules théologiquement exactes, mais également d’une façon belle et digne.
A ce propos, la communauté chrétienne doit faire un examen de conscience afin que revienne toujours plus dans la liturgie la beauté de la musique et du chant. Il faut purifier le culte d’erreurs de style, de formes d’expression médiocres, de musiques et de textes plats, peu adaptés à la grandeur de l’acte que l’on célèbre.
L’appel qui est fait à ce sujet dans la Lettre aux Ephésiens à éviter l’intempérance et les vulgarités pour laisser place à la pureté de l’hymne liturgique est significatif: « Ne vous enivrez pas de vin: on n’y trouve que libertinage; mais cherchez dans l’Esprit votre plénitude. Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre coeur. En tout temps et à tout propos, rendez grâces à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (5, 18-20).
4. Le Psalmiste termine en invitant à la louange « tout vivant » (cf. Ps 150, 5), littéralement « tout souffle », « toute haleine », une expression qui en hébreu signifie « tout être qui respire », en particulier « chaque homme vivant » (cf. Dt 20, 16; Jos 10, 40; 11, 11.14). C’est donc la créature humaine avec sa voix et son coeur qui participe tout d’abord à la louange divine. En même temps qu’elle, sont convoqués de façon idéale tous les êtres vivants, toutes les créatures chez lesquelles se trouve un souffle de vie (cf. Gn 7, 22), afin qu’elles élèvent leur hymne de gratitude au Créateur pour le don de l’existence.
Saint François prendra place dans le sillage de cette invitation universelle avec son suggestif « Cantique de Frère Soleil », dans lequel il invite à louer et à bénir le Seigneur pour toutes les créatures, reflet de sa beauté et de sa bonté (cf. Sources franciscaines, 263).
5. Tous les fidèles doivent participer de façon particulière à ce chant, comme le suggère la Lettre aux Colossiens: « Que la Parole du Christ réside chez vous en abondance: instruisez-vous en toute sagesse par des admonitions réciproques. Chantez à Dieu de tout votre coeur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés » (3, 16).
A ce propos, dans ses Discours sur les Psaumes, saint Augustin voit les saints qui louent Dieu symbolisés dans les instruments musicaux: « Vous, les saints, vous êtes le cor, la psaltérion, la cithare, le tambour, le choeur, les cordes et l’orgue, et les cymbales du jubilé qui émettent de beaux sons, c’est-à-dire qui jouent harmonieusement. Vous êtes toutes ces choses. Que l’on ne pense pas, en écoutant le Psaume, à des choses de peu de valeur, à des choses tran-sitoires, ni à des instruments de théâtre ». En réalité, la voix qui chante Dieu est « tout esprit qui loue le Seigneur ». (Discours sur les Psaumes, IV, Rome 1977, pp. 934-935).
La musique la plus élevée est donc celle qui monte de nos coeurs. Et c’est précisément cette harmonie que Dieu attend d’entendre dans nos liturgies.

 

JEAN-PAUL II – LA «PATERNITÉ» DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT

20 février, 2018

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La tendresse de Dieu le Père

JEAN-PAUL II – LA «PATERNITÉ» DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 20 janvier 1999

Lecture: Ps 139 [138], 1-2;13-16

Chers Frères et Sœurs,

1. Le peuple d’Israël – comme nous l’avons déjà mentionné dans la dernière catéchèse – a fait l’expérience de Dieu comme père. Comme tous les autres peuples, il a reconnu en lui les sentiments paternels tirés de l’expérience traditionnelle d’un père terrestre. Il a surtout saisi en Dieu une attitude particulièrement paternelle, en partant de la connaissance directe de son action salvifique particulière (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 238).
Du premier point de vue, celui de l’expérience humaine universelle, Israël a reconnu la paternité divine à partir de l’émerveillement devant la création et le renouvellement de la vie. Le miracle d’un enfant qui se forme dans le sein maternel n’est pas explicable sans l’intervention de Dieu, comme le rap- pelle le Psalmiste: «C’est toi qui m’as formé les reins, qui m’as tissé au ventre de ma mère…» (Ps 139 [138], 13). Israël a également pu voir un père en Dieu par analogie avec certains personnages qui remplissaient une charge publique, en particulier religieuse, et qui étaient considérés comme des pères: c’est le cas des prêtres (cf. Jg 17, 10; 18- 19; Gn 48, 8) ou des prophètes (cf. 2 R 2, 12). En outre, on comprend bien comment le respect que la société israélite demandait à l’égard du père et des parents poussait à voir en Dieu un père exigeant. En effet, la législation mosaïque est très sévère à l’égard des fils qui ne respectent pas leurs parents, jusqu’à prévoir la peine de mort pour celui qui frappe ou ne serait-ce que maudit son père ou sa mère (Ex 21, 15.17).
2. Mais au delà de cette représentation suggérée par l’expérience humaine, mûrit en Israël une image plus spécifique de la paternité divine à partir des interventions salivifiques de Dieu. En le sauvant de l’esclavage d’Egypte, Dieu appelle Israël à entrer dans une relation d’alliance avec lui et même à se considérer comme son premier-né. Dieu démontre ainsi qu’il est père d’une manière singulière, comme il ressort des paroles qu’il adresse à Moïse: «Alors tu diras à Pharaon: Ainsi parle Yahvé: mon fils premier-né, c’est Israël» (Ex 4, 22). A l’heure du désespoir, ce peuple- fils pourra se permettre d’invoquer le Père céleste avec le même titre privilégié, afin qu’il renouvelle encore le pro- dige de l’exode: «Aie pitié, Seigneur, du peuple appelé de ton nom, d’Israël dont tu as fait un premier-né» (Si 36, 11). En vertu de cette situation, Israël est tenu d’observer une loi qui le distingue des autres peuples, auxquels il doit témoigner la paternité divine dont il jouit d’une manière particulière. Le Deutéronome le souligne dans le contexte des engagements dérivant de l’alliance: «Vous êtes des fils pour Yahvé votre Dieu [...] Car tu es un peuple consacré à Yahvé ton Dieu et Yahvé t’a choisi pour être son peuple à lui parmi tous les peuples qui sont sur la terre» (Dt 14, 1sq.)
En n’observant pas la loi de Dieu, Israël agit en opposition avec sa condition filiale, ce qui lui vaut les reproches du Père céleste: «Tu oublies le rocher qui t’a mis au monde, tu ne te souviens plus du Dieu qui t’a engendré» (Dt 32, 18). Cette condition filiale concerne tous les membres du peuple d’Israël, mais elle est appliquée de façon particulière au descendant et successeur de David selon le célèbre oracle de Nathan, dans lequel Dieu dit: «Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils» (2 S 7, 14; 1 Ch 17, 13). Fondée sur cet oracle, la tradition messianique affirme une filiation divine du Messie. Dieu déclare au roi messia- nique: «Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré» (Ps 2, 7; cf. 110 [109], 3).
3. La paternité divine à l’égard d’Israël est caractérisée par un amour intense, constant et plein de compassion. Malgré les infidélités du peuple, et les menaces de châtiment qui s’ensuivent, Dieu se révèle incapable de renoncer à son amour. Et il l’exprime en ter- mes de profonde tendresse, même lorsqu’il est obligé de se plaindre du manque de correspondance de ses fils: «Et moi j’avais appris à marcher à Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux! Je les menais avec des atta- ches humaines, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger [...] Comment t’abandonnerais-je, Ephraïm, te livre- rais-je, Israël? [...] Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent» (Os 11, 3sq. 8; cf. Jr 31, 20). Le reproche lui-même devient l’ex- pression d’un amour de prédilection, comme l’explique le Livre des Proverbes: «Ne méprise pas, mon fils, la correction de Yahvé, et ne prend pas mal sa réprimande, car Yahvé reprend celui qu’il aime, comme un père le fils qu’il chérit» (Pr 3, 11-12).
4. Une paternité aussi divine et dans le même temps aussi «humaine» dans les manières dont elle s’exprime, revêt également les caractéristiques que l’on attribue d’habitude à l’amour maternel. Même si elles sont rares, les images de l’Ancien Testament dans lesquelles Dieu est comparé à une mère sont extrêmement significatives. On peut lire par exemple dans le livre d’Isaïe: «Sion avait dit: « Yahvé m’a abandonnée; le Seigneur m’a oubliée ». Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas» (Is 49, 14-15). Et aussi: «Comme celui que sa mère console, moi aussi, je vous consolerai» (Is 66, 13).
L’attitude divine envers Israël se manifeste ainsi également sous des traits maternels, qui en expriment la tendresse et la bienveillance (cf. CEC, n. 239). Cet amour, que Dieu répand avec tant d’abondance sur son peuple, fait exulter le vieux Tobie et lui fait proclamer: «Célébrez-le en face des nations, vous, enfants d’Israël! Car il vous a dispersés parmi elles, c’est là qu’il vous a montré sa grandeur. Exaltez-le en face de tous les vivants, c’est lui notre Seigneur, c’est lui notre Dieu, c’est lui notre Père et il est Dieu dans tous les siècles! (Tb 13, 3-4). Salut en langue française Chers frères et sœurs, Le peuple d’Israël a reconnu la paternité de Dieu à partir de l’émerveillement devant la création, du renouvellement de la vie et spécialement du miracle de la naissance d’un enfant. Il a aussi l’expérience de cette paternité à travers les interventions salvifiques de Dieu. Au moment de la libération d’Egypte, Dieu va même jusqu’à considérer Israël comme son premier-né. Une telle paternité, qui s’exerce en faveur d’Israël, est caractérisée par un amour intense, constant et rempli de compassion. Malgré les infidélités du peuple et les menaces de châtiment, Dieu se révèle incapable de renoncer à son amour. A la fois divine et «humaine» dans ses manières de s’exprimer, cette paternité revêt les caractéristiques habituellement attribuées à l’amour d’une mère qui n’oublie jamais son enfant (cf. Is 66, 13). L’amour que Dieu répand avec abondance sur son peuple fait exulter le vieux Tobie: «Exaltez-le en face de tous les vivants; c’est lui notre Seigneur, c’est lui notre Dieu, c’est lui notre Père, et il est Dieu dans tous les siècles! (Tb 13, 3-4).

PRIER LES PSAUMES AVEC LE PAPE JEAN PAUL II – PSAUME 23 (2001)

15 février, 2018

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La Trinité dans l’Ancien Testament

PRIER LES PSAUMES AVEC LE PAPE JEAN PAUL II – PSAUME 23 (2001)

Audience générale du 21 juin 2001

Dieu entre en communion avec nous

Ce très ancien chant du Peuple de Dieu avait pour arrière-plan le Temple de Jérusalem. Pour pouvoir saisir en toute clarté le fil conducteur qui traverse cette hymne, il est nécessaire de bien garder présents à l’esprit trois conditions fondamentales. La première concerne la vérité de la création : Dieu a créé le monde et il en est le Seigneur. La seconde concerne le jugement auquel il soumet ses créatures : nous devons comparaître devant lui et nous serons interrogés sur ce que nous avons fait. La troisième est le mystère de la venue de Dieu : il vient dans le cosmos et dans l’histoire, et il veut y avoir libre accès, pour établir avec les hommes un rapport de profonde communion. Un commentateur moderne a écrit ceci : « Ce sont là les trois formes élémentaires de l’expérience de Dieu et du rapport avec Dieu ; nous vivons grâce à Dieu, devant Dieu et nous pouvons vivre avec Dieu » (G. Ebeling, Sui Salmi, Brescia 1973, p. 97).
La Création du Monde
À ces trois conditions correspondent les trois parties du psaume 23, que nous allons maintenant tenter d’approfondir, en les considérant comme trois panneaux d’un triptyque poétique et priant. Le premier est une brève acclamation du Créateur, auquel appartiennent la terre et ses habitants (versets 1-2). C’est une sorte de profession de foi dans le Seigneur du cosmos et de l’histoire. La création, selon l’ancienne vision du monde, est conçue comme une oeuvre architectonique : Dieu jette les fondements de la terre sur la mer, symbole des eaux chaotiques et destructrices, signe que les créatures sont limitées, conditionnées par le néant et le mal. La réalité créée est suspendue au dessus de ce gouffre, elle est l’oeuvre créatrice et providente de Dieu qui la conserve dans l’être et la vie.
Le Temple de Jérusalem
Puis, de l’horizon cosmique, la perspective du Psalmiste se restreint au microcosme de Sion, « la montagne du Seigneur ». Voici maintenant le second tableau du psaume (versets 3-6). Nous sommes devant le Temple de Jérusalem. La procession des fidèles adresse aux gardes de la porte sainte une demande d’entrée : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? ». Les prêtres – comme cela est le cas dans d’autres textes bibliques que les spécialistes appellent « liturgies d’entrée » (cf. Ps 14 ; Is 33, 14-16 ; Mi 6, 6-8) – répondent en énumérant les conditions requises pour pouvoir accéder à la communion avec le Seigneur par le culte. Il ne s’agit pas de normes purement rituelles et extérieures que l’on doit observer, mais bien d’engagements moraux et existentiels qu’il faut pratiquer. C’est comme un examen de conscience ou un acte pénitentiel qui précède la célébration liturgique.
Les prêtres avancent trois exigences. Tout d’abord, il faut avoir « les mains innocentes et le coeur pur ». Les « mains » et le « coeur » évoquent l’action et l’intention, c’est-à-dire tout l’être de l’homme qui doit être radicalement orienté vers Dieu et sa loi. La seconde exigence est de « ne pas dire de faux serments », ce qui, dans le langage biblique, ne renvoie pas seulement à la sincérité mais surtout à la lutte contre l’idolâtrie, car les idoles sont de faux dieux, c’est-à-dire un « mensonge ». Ainsi sont réaffirmés le premier commandement du Décalogue, la pureté de la religion et du culte. En effet, voici la troisième condition qui concerne les relations avec le prochain : « Tu ne jureras pas aux dépens de ton prochain ». On le sait, dans une civilisation orale comme l’était celle de l’ancien Israël, la parole ne pouvait être un instrument de tromperie mais, au contraire, elle était le symbole de rapports sociaux inspirés de la justice et de la droiture.
La rencontre avec Dieu
Nous en arrivons ainsi au troisième tableau, qui décrit indirectement l’entrée festive des fidèles dans le Temple pour y rencontrer le Seigneur (versets 7-10). C’est dans un jeu suggestifs d’appels, de questions et de réponses que s’opère la révélation progressive de Dieu, scandée par trois de ses titres solennels : « Roi de gloire… Seigneur, fort et vaillant… le vaillant des combats ». Les portes du Temple de Sion sont personnifiées et invitées à lever leurs tympans pour accueillir le Seigneur qui prend possession de sa maison.
La scène triomphale, décrite par le psaume en ce troisième tableau poétique, a été employée par la liturgie chrétienne d’Orient et d’Occident pour faire mémoire aussi bien de la descente victorieuse du Christ aux enfers, dont parle la première Lettre de Pierre (cf. 3, 19), que de la glorieuse ascension au Ciel du Seigneur ressuscité (cf. Ac 1, 9-10). Ce même psaume est toujours chanté en choeurs alternés au cours de la liturgie byzantine dans la nuit de Pâques, tout comme il est utilisé par la liturgie romaine au terme de la procession des Rameaux, le second dimanche de la Passion. La liturgie solennelle de la Porte sainte durant l’inauguration de l’Année jubilaire nous a permis de revivre avec une profonde émotion intérieure les sentiments mêmes qu’éprouva le Psalmiste en franchissant le seuil de l’ancien Temple de Sion.
Le dernier titre, « Seigneur des armées » [Vaillant des combats] n’a pas – comme il pourrait le sembler à première vue – un caractère martial, même s’il n’exclut pas une allusion aux troupes d’Israël. Au contraire, il est porteur d’une valeur cosmique : le Seigneur qui va venir à la rencontre de l’humanité dans l’espace restreint du sanctuaire de Sion, est le Créateur qui a pour armée toutes les étoiles du ciel, c’est-à-dire toutes les créatures de l’univers qui lui obéissent. On lit dans le Livre du prophète Baruch : « Les étoiles brillent à leur poste, joyeuses ; les appelle-t-il, elles répondent : nous voici ! Elles brillent avec joie pour le Créateur » (Ba 3, 34-35). Le Dieu infini, tout-puissant et éternel s’adapte à la créature humaine, s’approche d’elle pour la rencontrer, l’écouter et entrer en communion avec elle. Et la liturgie est l’expression de cette rencontre dans la foi, le dialogue et l’amour.

AIMER DIEU DE TOUT NOTRE CŒUR : QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE? – Anastasios Kioulachoglou

29 janvier, 2018

http://www.jba.gr/French/Aimer-Dieu-de-tout-notre-c%C5%93ur-Qu%E2%80%99est-ce-que-cela-signifie.htm

le nom de dieu

Le nom de Dieu

AIMER DIEU DE TOUT NOTRE CŒUR : QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE? – Anastasios Kioulachoglou

Les pharisiens et les scribes ont maintes fois essayé d’éprouver Jésus avec différentes questions. D’autres aussi demandaient en cherchant réellement une réponse. Il existe une question qui a été posée deux fois par deux personnes différentes; une qui voulait apprendre et une qui voulait tenter. Il s’agit de la question de quel commandement est le plus grand de tous. Lisons les passages de la Bible qui en parlent.

Matthieu 22 :35-38
«Et l’un d’entre eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver: Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement.»

Marc 12 :28-30
«Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda: Quel est le premier de tous les commandements? Jésus répondit: Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.»

1. Aimer Dieu : Qu’est-ce que ça veut dire ?
Tel que nous avons lu, aimer Dieu de tout notre cœur est le commandement le plus important. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Malheureusement, nous vivons à une époque où le mot amour est devenu un simple sentiment. Aimer quelqu’un est confondu avec «se sentir bien» lorsqu’on pense à cette personne. Cependant «se sentir bien» lorsqu’on pense à quelqu’un ne constitue pas nécessairement l’amour en termes bibliques. En termes bibliques, l’amour est intimement lié à faire, et particulièrement à aimer Dieu pour faire ce que Dieu veut, c’est-à-dire, Ses commandements, Sa volonté. Jésus l’a dit clairement lorsqu’il dit:

Jean 14 :15
«Si vous m’aimez, gardez mes commandements.»

Et Jean 14 :21-24
«Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. Jude, non pas l’Iscariot, lui dit: Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde? Jésus lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles.»

Également dans Deutéronome 5 :8-10 (voir aussi Exode 20 :5-6) nous lisons:
«Tu ne te feras point d’image taillée, de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.»

Aimer Dieu et garder ses commandements, la Parole de Dieu, sont deux choses inséparables l’une de l’autre. Jésus l’a dit très clairement. Celui qui L’aime garde la Parole de Dieu et celui qui ne garde pas la Parole de Dieu ne L’aime pas! Ainsi aimer Dieu, le plus grand commandement, ne signifie pas que je me sens bien en étant assis sur mon banc un dimanche matin. Ce que ça veut plutôt dire est que j’essaie de faire ce qui plaît à Dieu, ce qui rend Dieu heureux. Et ceci fait partie du quotidien.

1 Jean contient plus de passages qui déterminent ce que cela signifie d’aimer Dieu.

1 Jean 4 :19-21
«Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit: j’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.»

1 Jean 5 :2-3
«Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements. Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles.»

1 Jean 3 :22-23
«Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Et c’est ici son commandement: que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu’il nous a donné.»
Il existe diverses idées fausses dans le Christianisme d’aujourd’hui. Une très sérieuse est l’idée fausse que Dieu ne se soucie pas de si nous appliquons ou non Ses commandements, Sa volonté. D’après ce faux raisonnement, tout ce qui importe à Dieu est ce moment où nous avons commencé dans la «foi». «Foi» et «aimer Dieu» ont été séparés des questions pratiques et sont considérés comme des notions théoriques, des états d’esprit, qui peuvent exister séparément de notre style de vie. Cependant la foi signifie être fidèle. Vous devez ÊTRE quelque chose, si vous avez la foi. Et ce que vous devez être c’est fidèle! Et la personne fidèle cherche à plaire à la personne à qui elle est fidèle, c’est-à-dire, elle cherche à faire Sa volonté, Ses commandements.
Autre chose qui devient évident à partir de ce qui est dit plus haut est que la faveur et l’amour de Dieu ne sont pas vraiment inconditionnels, ainsi que certains veulent nous faire croire. Nous voyons également cela dans les passages cités plus haut. Ainsi, dans Jean 14 :23, nous lisons:
«Jésus lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.»

Aussi dans 1 Jean 3 :22
«Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.»

Et dans Deutéronome 5 :9-10
«Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.»

Dans Jean 14 :23, il y a un «si» et il y a un «et». Si quelqu’un aime Jésus, il gardera Sa Parole, ET, par conséquent, le Père l’aimera et Lui et le Fils irons et feront leur demeure en lui. Aussi dans 1 Jean, nous recevons tout ce que nous Lui demandons, parce que nous gardons Ses commandements et faisons ce qui Lui est agréable. Aussi dans Deutéronome, l’amour inébranlable de Dieu est montré à ceux qui L’aiment et gardent Ses commandements. Il y a donc un lien clair entre l’amour et la faveur de Dieu, et faire la volonté de Dieu. Autrement dit, ne croyons pas que désobéir à Dieu, négliger Sa Parole et Ses commandements, importe peu parce que Dieu nous aime de toute façon. Aussi, ne croyons pas que parce que nous disons qu’on aime Dieu, on L’aime réellement. Je crois que le fait d’aimer Dieu ou pas est déterminé par la réponse à la question simple suivante: Faisons-nous ce qui Lui est agréable, Sa Parole, Ses commandements? Si la réponse est oui, donc nous aimons Dieu. Si la réponse est non, donc nous ne L’aimons pas. C’est aussi simple que cela.

Jean 14 :23-24
«Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, … Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles.»

2. «Mais je n’ai pas envie de faire la volonté de Dieu» : Le cas des deux frères
Une autre source de confusion, en ce qui concerne la volonté de Dieu, est l’idée que nous devons faire la Parole de Dieu seulement lorsque nous ressentons le désir de le faire. Mais si nous ne ressentons pas le désir de le faire, nous sommes excusés, parce que, supposément, Dieu n’aimerait pas que nous fassions quelque chose si nous ne le voulons pas. Mais dites-moi quelque chose: allez-vous toujours travailler parce que vous en ressentez l’envie? Vous réveillez-vous le matin et vous demandez-vous si cela vous tente d’aller au travail et dépendamment de si cela vous tente ou pas vous vous levez du lit ou bien vous vous enfoncez plus profondément dans vos couvertures? Est-ce comme cela que vous fonctionnez? Je ne le crois pas. Vous FAITES votre travail indépendamment de ce que vous ressentez! Mais lorsqu’il s’agit de faire la Parole de Dieu, nous avons donné beaucoup trop de place aux sentiments. Bien sûr que Dieu veut que nous fassions Sa volonté et que nous ressentions l’envie de la faire, mais même si nous ne ressentons pas l’envie de la faire, il est beaucoup mieux de la faire de toute façon que de ne pas la faire du tout! Et pour prendre un exemple de ce que Dieu nous a dit, Il dit: «Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi…» (Matthieu 18 :9). Il n’a pas dit: «Si ton œil est pour toi une occasion de chute, et que tu ressens l’envie de l’arracher, alors fais-le. Mais si tu ne ressens pas l’envie de l’arracher, tu es – étant donné que tu n’en ressens pas l’envie – excusé. Tu peux le laisser là, à continuer à être pour toi une occasion de chute.» L’œil pourri doit être retiré, que nous en ayons envie ou pas ! Ainsi donc avec la volonté de Dieu : il est idéal de la faire et d’en ressentir l’envie, mais si vous n’en ressentez pas l’envie, faites-la quand même, au lieu de Lui désobéir!
Mais regardons un autre exemple dans Matthieu. Dans Matthieu 21, Jésus a été questionné une fois de plus par les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple. Pour répondre à l’une de leurs questions, Il leur a donné la parabole suivante:

Matthieu 21 :28-31
«Que vous en semble? Un homme avait deux fils; et, s’adressant au premier, il dit: Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit: Je veux bien, Seigneur. Et il n’alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent: Le premier.»
Leur réponse était correcte. Le premier fils n’avait pas envie de faire la volonté du père. Il lui a clairement dit: Je n’irai pas à la vigne aujourd’hui. Cependant il y a repensé et a changé d’avis. Qui sait ce qui a causé ce changement. Ma supposition: son amour pour son père. Il a entendu son père l’appeler à faire sa volonté, mais il n’en ressentait pas l’envie. Il voulait dormir plus longtemps, boire son café plus lentement et peut-être sortir avec ses amis. Donc sa première réaction, peut-être au lever, était de crier «Je n’irai pas». Mais il a ensuite pensé à son père et parce qu’il aimait son père, il a changé d’avis, s’est levé du lit et est allé faire ce que son père voulait qu’il fasse!
Le second fils d’autre part, a dit à son père – peut-être au lever aussi – «Je vais y aller papa». Mais il ne l’a pas fait! Peut-être qu’il est retourné se coucher, ensuite a appelé un ami et est allé faire ce qu’il voulait. Il a peut-être «ressenti l’envie» de faire la volonté de son père pendant un moment, cependant les sentiments vont et viennent. Ainsi cette «envie» de faire la volonté de Dieu a été remplacée par une autre «envie» de quelque chose de différent et il n’y est pas allé!
Lequel de ces fils a fait la volonté du père? Celui qui n’en ressentait pas l’envie au début mais l’a fait de toute manière, ou celui qui en avait envie au début mais ne l’a finalement pas fait? La réponse est évidente. Nous avons vu précédemment qu’aimer le Père signifie faire Sa volonté. Nous pourrions par conséquent poser la question suivante: «Lequel des deux aimait le père?» ou «Duquel des deux le père était-il satisfait? Avec celui qui lui a dit qu’il ferait Sa volonté mais ne l’a pas fait ou avec celui qui l’a effectivement faite?» La réponse est évidemment la même: avec celui qui a fait Sa volonté! Conclusion: faites la volonté de Dieu, indépendamment des sentiments! Même si la première réponse est «Je ne la ferai pas», «Je n’ai pas envie de la faire», changez d’avis et faites-la. Oui il est beaucoup mieux de faire la volonté de Dieu et d’avoir envie de la faire, mais entre ne pas faire la volonté de Dieu et la faire sans fortement vouloir la faire, l’option à choisir est: Je ferai la volonté de mon Père de toute façon, parce que j’aime mon Père et je veux Lui faire plaisir.

3. La nuit à Gethsémané
Ce qui est dit plus haut ne signifie pas que nous ne devons pas ou ne pouvons pas parler au Père pour Lui demander s’il y a d’autres options possibles. Notre relation avec le Père est une vraie RELATION. Le Seigneur veut que les voies de communication avec Ses enfants-servants soient toujours ouvertes. Ce qui s’est passé à Gethsémané la nuit durant laquelle Jésus a été livré pour être crucifié est caractéristique. Jésus était dans le Jardin avec ses disciples et Judas le traître était en train d’arriver avec les servants des principaux sacrificateurs et des anciens, pour L’arrêter et Le crucifier. Jésus était à l’agonie. Il aurait préféré que cette coupe lui soit retirée. Et Il a demandé au Père à ce propos :

Luc 22 :41-44
«Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, et, s’étant mis à genoux, il pria, disant: Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. «Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.»
Il n’y a rien de mal à demander au Père s’il y a une porte de sortie. Il n’y a rien de mal à demander au Père si vous pouvez rester à la maison aujourd’hui et ne pas aller à la vigne! Ce qui est mauvais est de rester à la maison de toute façon sans Lui demander! Ceci est de la désobéissance. Mais il n’est pas mauvais de Lui demander une exception ou un autre moyen! En fait s’il n’y a pas d’autre moyen, vous pourrez recevoir un encouragement spécial à faire Sa volonté. Jésus a eu un encouragement similaire: «Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.»
Jésus aurait préféré que la coupe Lui soit retirée, MAIS seulement si c’était la volonté de Dieu. Et dans ce cas, ça ne l’était pas. Et Jésus accepta cela. Et il dit à Pierre après que Judas et sa compagnie de gardes soient arrivés:

Jean 18 :11
«Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire?»
Jésus a toujours fait ce qui était agréable au Père, même s’Il n’en ressentait pas l’envie. Et à cause de cela, parce qu’Il a toujours fait ce qui plaisait au Père, le Père ne L’a jamais laissé seul. Comme Il dit :

Jean 8 :29
«Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.»

Il est notre exemple. Tel que l’apôtre Paul nous le dit dans Philippiens :

Philippiens 2 :5-11
«Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.» Jésus s’est humilié. Il a dit «que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne». Jésus a OBÉI ! Et nous devons faire pareil. Le même sentiment, le sentiment d’obéissance, le sentiment qui dit que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne, soit aussi en nous ! Et Paul continue :

Philippiens 2 :12-13
«Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.»
«Ainsi, mes bien-aimés», parce que nous avons un si bel exemple d’obéissance, Jésus-Christ notre Seigneur, obéissons-aussi, travaillant notre salut avec crainte et tremblement, parce que Dieu produit en nous le vouloir et le faire selon Son bon plaisir. Et comme Jacques dit :

Jacques 4 :6-10
«C’est pourquoi l’Écriture dit: Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse, Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.»

Conclusion
Aimer Dieu de tout son cœur est le commandement le plus important. Mais aimer Dieu n’est pas un état d’esprit, dans lequel nous nous «sentons bien» à l’égard de Dieu. Aimer Dieu est l’équivalent de faire ce que Dieu veut! Aimer Dieu, et en même temps Lui être désobéissant n’est pas possible! Avoir la foi, mais ne pas être fidèle à Dieu n’est pas possible! La foi n’est pas un état d’esprit. La foi en Dieu et en Sa Parole équivaut à être fidèle à Dieu et à Sa Parole. Ne croyons pas à l’idée fausse qui tente de séparer l’un de l’autre. De plus, l’amour et la faveur de Dieu reviennent à ceux qui L’aiment, c’est-à-dire, à ceux qui font ce qui Lui est agréable, Sa volonté. Par ailleurs, nous avons vu qu’il est préférable de faire la volonté de Dieu même si nous n’en ressentons pas l’envie, que de désobéir à Dieu. Ceci ne fait pas de nous des robots sans sentiments. Nous pouvons (devons) toujours parler au Seigneur et Lui demander un autre moyen si nous pensons que Sa volonté est trop difficile à accomplir, et nous devons prendre Sa réponse telle qu’elle. S’il y a un autre moyen, Il va le fournir. Il est le Maître et Père le plus merveilleux de tous, bienveillant et bon envers tous Ses enfants. Et s’il n’existe pas d’autre moyen, il nous encouragera à faire ce qui semble trop difficile pour nous, exactement comme il l’a fait pour Jésus cette nuit-là.

 

PAPE FRANÇOIS – ISAÏE 40, 1-2.3-5

22 janvier, 2018

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2016/documents/papa-francesco_20161207_udienza-generale.html

Marc-Chagall-Tree-of-Jesse

Chagall l’Arbre de Jesse

PAPE FRANÇOIS – ISAÏE 40, 1-2.3-5

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi, 7 décembre 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses sur le thème de l’espérance chrétienne. C’est très important, parce que l’espérance ne déçoit pas. L’optimisme déçoit, l’espérance non! Nous en avons tant besoin, en ces temps qui paraissent obscurs, dans lesquels nous sommes parfois égarés devant le mal et la violence qui nous entourent, devant la douleur de tant de nos frères. Il faut de l’espérance! Nous nous sentons égarés et même un peu découragés, parce que nous sommes impuissants et il nous semble que cette obscurité ne finira jamais.
Mais il ne faut pas laisser l’espérance nous abandonner, parce que Dieu, avec son amour, marche avec nous. « J’espère, parce que Dieu est à mes côtés » : cela, nous pouvons tous le dire. Chacun de nous peut dire : « J’espère, j’ai de l’espérance, parce que Dieu marche à mes côtés ». Il marche et me tient par la main. Dieu ne nous laisse pas seuls. Le Seigneur Jésus a vaincu le mal et nous a ouvert la voix de la vie.
C’est pourquoi, en particulier en ce temps de l’Avent, qui est le temps de l’attente, au cours duquel nous nous préparons à accueillir une fois de plus le mystère réconfortant de l’Incarnation et la lumière de Noël, il est important de réfléchir sur l’espérance. Laissons le Seigneur nous enseigner ce que signifie espérer. Ecoutons donc les paroles de l’Ecriture Sainte, en commençant par le prophète Isaïe, le grand prophète de l’Avent, le grand messager de l’espérance.
Dans la deuxième partie de son livre, Isaïe s’adresse au peuple avec une annonce de consolation :

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu,
Parlez au cœur de Jérusalem
et criez-lui que son service est accompli,
que sa faute est expiée [...] ».
Une voix crie :
« Dans le désert, frayez le chemin de Yahvé ;
dans la steppe, aplanissez une route pour notre Dieu.
Que toute vallée soit comblée,
toute montagne et toute colline abaissées,
que les lieux accidentés se changent en plaine
et les escarpements en large vallée ;
alors la gloire de Yahvé se révélera
et toute chair, d’un coup, la verra,
car la bouche de Yahvé a parlé » (40, 1-2.3-5).

Dieu le Père console en suscitant des consolateurs, auxquels il demande de réconforter le peuple, ses fils, en annonçant que leur épreuve est terminée, que leur douleur est finie et que leur péché a été pardonné. C’est cela qui guérit le cœur affligé et effrayé. C’est pourquoi le prophète demande de préparer la voie au Seigneur, en s’ouvrant à ses dons et à son salut.
La consolation, pour le peuple, commence avec la possibilité de marcher sur la voie de Dieu, une voie nouvelle, rendue droite et pouvant être parcourue, une voie à préparer dans le désert, afin de pouvoir le traverser et de revenir dans sa patrie. Parce que le peuple auquel le prophète s’adresse vivait la tragédie de l’exil à Babylone, et à présent, en revanche, il s’entend dire qu’il pourra retourner sur sa terre, à travers une route rendue commode et large, sans vallée ni montagne qui rendent le chemin fatigant, une route aplanie dans le désert. Préparer cette route veut donc dire préparer un chemin de salut et de libération de tout obstacle et empêchement.
L’exil avait été un moment dramatique dans l’histoire d’Israël, quand le peuple avait tout perdu. Le peuple avait perdu sa patrie, sa liberté, sa dignité, et aussi sa confiance en Dieu. Il se sentait abandonné et sans espérance. Au contraire, voici l’appel du prophète qui rouvre le cœur à la foi. Le désert est un lieu dans lequel il est difficile de vivre, mais c’est précisément là que l’on pourra à présent marcher pour retourner non seulement dans sa patrie, mais revenir à Dieu, et recommencer à espérer et à sourire. Quand nous sommes dans l’obscurité, dans les difficultés, nous n’avons pas envie de sourire, et c’est précisément l’espérance qui nous enseigne à sourire pour trouver cette route qui conduit à Dieu. L’une des premières choses qui arrivent aux personnes qui se détachent de Dieu est que ce sont des personnes sans sourire. Peut-être sont-elles capables d’éclats de rire, elles en font l’un après l’autre, une blague, un éclat de rire… Mais il manque le sourire! Seule l’espérance donne le sourire : c’est le sourire de l’espérance de trouver Dieu.
La vie est souvent un désert, il est difficile de marcher dans la vie, mais si nous nous confions à Dieu, elle peut devenir belle et large comme une autoroute. Il suffit de ne jamais perdre l’espérance, il suffit de continuer à croire, toujours, malgré tout. Quand nous trouvons devant un enfant, peut-être pouvons-nous avoir beaucoup de problèmes et de difficultés, mais nous avons en nous le sourire, parce que nous sommes face à l’espérance : un enfant est une espérance! Et ainsi, nous devons savoir voir dans la vie le chemin de l’espérance qui nous conduit à trouver Dieu, Dieu qui s’est fait Enfant pour nous. Et cela nous fera sourire, cela nous donnera tout!
Ces paroles d’Isaïe sont ensuite précisément utilisées par Jean-Baptiste dans sa prédication qui invitait à la conversion. Il disait : « Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur » (Mt 3, 3). C’est une voix qui crie là où il semble que personne ne puisse écouter — mais qui peut écouter dans le désert? —, qui crie dans l’égarement dû à la crise de la foi. Nous ne pouvons pas nier que le monde d’aujourd’hui vit une crise de la foi. On dit : « Je crois en Dieu, je suis chrétien » — « Je suis de cette religion… ». Mais ta vie est bien loin d’être chrétienne ; elle est bien loin de Dieu! La religion, la foi, est tombée dans une expression : « Est-ce que je crois? » — « Oui! ». Mais ici, il s’agit de revenir à Dieu, de convertir le cœur à Dieu et d’aller sur cette route pour le trouver. Il nous attend. Telle est la prédication de Jean-Baptiste : préparer. Préparer la rencontre avec cet Enfant qui nous redonnera le sourire. Quand Jean-Baptiste annonce la venue de Jésus, c’est comme si les Israélites étaient encore en exil, parce qu’ils sont sous la domination romaine, qui les rend étrangers dans leur propre patrie, gouvernés par des occupants puissants qui décident de leurs vies. Mais la véritable histoire n’est pas celle faite par les puissants, mais celle faite par Dieu avec ses petits. La véritable histoire — celle qui restera pour l’éternité — est celle qu’écrit Dieu avec ses petits : Dieu avec Marie, Dieu avec Jésus, Dieu avec Joseph, Dieu avec les petits. Ces petits et simples que nous trouvons autour de Jésus qui naît : Zacharie et Elisabeth, âgés et frappés par la stérilité, Marie, jeune fille vierge promise en mariage à Joseph, les pasteurs, qui étaient méprisés et qui ne comptaient pas. Ce sont les petits, rendus grands par leur foi, les petits qui savent continuer à espérer. Et l’espérance est la vertu des petits. Les grands, les satisfaits, ne connaissent pas l’espérance ; ils ne savent pas ce que c’est.
Ce sont eux, les petits avec Dieu, avec Jésus, qui transforment le désert de l’exil, de la solitude désespérée, de la souffrance, en une route aplanie sur laquelle marcher pour aller à la rencontre de la gloire du Seigneur. Et nous venons au fait : laissons-nous enseigner l’espérance. Attendons avec confiance la venue du Seigneur, et quel que soit le désert de nos vies — chacun sait dans quel désert il marche — il deviendra un jardin fleuri. L’espérance ne déçoit pas!
Frères et sœurs, nous commençons une nouvelle série de catéchèses sur le thème de l’espérance chrétienne. En ce temps de l’Avent, temps de l’attente, il est particulièrement important de réfléchir sur l’espérance. Dans son Livre, le prophète Isaïe adresse au peuple une annonce de consolation : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ». Dieu le Père console en suscitant des consolateurs à qui il demande d’encourager le peuple. Pour cela le prophète invite à préparer le chemin du Seigneur, en s’ouvrant à ses dons de salut. La consolation commence par la possibilité de marcher sur le chemin de Dieu, un chemin à préparer dans le désert pour pouvoir retourner chez soi, un chemin de salut et de libération. Le désert est un lieu où il est difficile de vivre, mais on peut y marcher non seulement pour revenir chez soi, mais pour revenir à Dieu, espérer et sourire. La vie est souvent un désert, mais si nous nous confions à Dieu, elle peut devenir une autoroute belle et large. Il suffit de ne jamais perdre l’espérance, de continuer à croire, toujours, malgré tout. Et, comme nous le montrent ceux qui entourent Jésus à sa naissance, ce sont les petits, rendus grands par leur foi, qui savent continuer à espérer. Laissons-nous donc enseigner l’espérance, attendons avec confiance la venue du Seigneur et quel que soit le désert de nos vies, il deviendra un jardin florissant.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le collège Saint-Régis Saint-Michel, du Puy-en-Velay, et les membres du « service d’optimisation des homélies ». A la veille de la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, demandons-lui de nous aider à marcher dans l’espérance à la rencontre de son Fils et à accueillir avec joie sa venue. Que Dieu vous bénisse!

JEAN PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE – Ps 92, 1.3-4

23 octobre, 2017

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2002/documents/hf_jp-ii_aud_20020703.html

en e fr icona russa - Copia

Dieu créateur, icône russe

JEAN PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE – Ps 92, 1.3-4

Mercredi 3 juillet 2002

L’exaltation de la puissance de Dieu créateur
Lecture: Ps 92, 1.3-4

1. Le contenu essentiel du Psaume 92, sur lequel nous nous arrêtons aujourd’hui, est exprimé de façon suggestive par plusieurs versets de l’Hymne que la Liturgie des Heures propose pour les Vêpres du lundi: « O immense créateur, / qui as donné un cours et des limites / à l’impétuosité des flots / dans l’harmonie du cosmos, / aux âpres solitudes / de la terre assoiffée / tu as donné la fraîcheur / des torrents et des mers ».
Avant d’entrer dans le coeur du Psaume, qui est dominé par l’image des eaux, nous désirons en saisir la tonalité de base, le genre littéraire qui le détermine. Ce Psaume, en effet, comme les Psaumes 95-98 qui suivent, est défini par les chercheurs de la Bible comme « le chant du Dieu de majesté ». Il exalte le Royaume de Dieu, source de paix, de vérité et d’amour, que nous invoquons dans le « Notre Père » lorsque nous implorons: « Que ton Règne vienne! ».
En effet, le Psaume 92 s’ouvre précisément par une exclamation de joie qui retentit ainsi: « Yahvé règne » (v. 1). Le Psalmiste célèbre la royauté active de Dieu, c’est-à-dire son action efficace et salvifique, créatrice du monde et rédemptrice de l’homme. Le Seigneur n’est pas un empereur impassible, relégué dans un ciel lointain, mais il est présent parmi son peuple comme Sauveur puissant et grand dans l’amour.
2. Dans la première partie de l’hymne de louange trône le Seigneur roi. En tant que souverain, il siège sur un trône de gloire, un trône inébranlable et éternel (cf. v. 2). Son manteau est la splendeur de la transcendance, la ceinture de sa robe est la toute-puissance (cf. v. 1). C’est précisément la souveraineté toute-puissante de Dieu qui se révèle au coeur du Psaume, caractérisé par une image impressionnante, celle des eaux tumultueuses.
Le Psalmiste mentionne plus particulièrement la « voix » des fleuves, c’est-à-dire le fracas de leurs eaux. En effet, le fracas des grandes cascades produit, chez celui qui s’en trouve assourdi et dont tout le corps est saisi d’un frémissement, une sensation de force terrible. Le Psaume 41 évoque cette sensation lorsqu’il dit: « L’abîme appelant l’abîme au bruit de tes écluses, la masse de tes flots et de tes vagues a passé sur moi » (v. 8). Face à cette force de la nature, l’être humain se sent tout petit. Cependant, le Psalmiste l’utilise comme un tremplin pour exalter la puissance, d’autant plus grande, du Seigneur. A la triple répétition de l’expression « les fleuves déchaînent » (cf. Ps 92, 3) leur voix, répond la triple affirmation de la puissance supérieure de Dieu.
3. Les Pères de l’Eglise aiment commenter ce Psaume en l’appliquant au Christ « Seigneur et Sauveur ». Origène, traduit en latin par saint Jérôme, affirme: « Le Seigneur a régné, il s’est revêtu de beauté. C’est-à-dire que celui qui avait tout d’abord tremblé dans la misère de la chair, resplendit à présent dans la majesté de la divinité ». Pour Origène, les fleuves et les eaux qui déchaînent leurs voix représentent les « figures imposantes des prophètes et des apôtres », qui « proclament la louange et la gloire du Seigneur, en annonçant ses jugements pour le monde entier » (cf. 74 homélies sur le livre des Psaumes, Milan 1993, pp. 666.669).
Saint Augustin développe de façon encore plus ample le symbole des torrents et des mers. Comme des fleuves dont les eaux abondantes s’écoulent, c’est-à-dire remplis de l’Esprit Saint et rendus forts, les Apôtres n’ont plus peur et élèvent finalement leur voix. Mais « lorsque le Christ commença à être annoncé par tant de voix, la mer commença à s’agiter ». Dans le bouleversement de la mer du monde,- remarque Augustin – le vaisseau de l’Eglise semblait tanguer de façon effrayante, freiné par des menaces et des persécutions, mais « le Seigneur est admirable en haut »: il « a marché sur la mer et a calmé les flots » (Commentaires sur les psaumes, III, Rome 1976, p. 231).
4. Le Dieu souverain de toute chose, tout-puissant et invincible est, cependant, toujours proche de son peuple, auquel il donne ses enseignements. Telle est l’idée que le Psaume 92 offre dans son dernier verset: au trône très haut des cieux succède le trône de l’arche du temple de Jérusalem, la puissance de sa voix cosmique fait place à la douceur de sa parole sainte et infaillible: « Ton témoignage est véridique entièrement; la sainteté est l’ornement de ta maison, Yahvé, en la longueur des jours » (v. 5).
C’est ainsi que se termine une hymne brève, mais qui possède un grand souffle de prière. Il s’agit d’une prière qui engendre la confiance et l’espérance chez les fidèles qui se sentent souvent agités, craignant d’être renversés par les tempêtes de l’histoire et frappés par des forces obscures qui menacent.
Un écho de ce Psaume peut être reconnu dans l’Apocalypse de Jean, lors-que l’Auteur inspiré, décrivant la grande assemblée céleste qui célèbre la chute de Babylone qui représente l’oppresseur, affirme: « Alors j’entendis comme le bruit d’une foule immense, comme le mugissement des grandes eaux, comme le grondement de violents tonnerres; on clamait: « Alleluia! Car il a pris possession de son règne, le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout »" (19, 6).
5. Nous concluons notre réflexion sur le Psaume 92 en laissant la parole à saint Grégoire de Nazianze, le « théologien » par excellence parmi les Pères. Nous le faisons à travers l’un de ses poèmes, dans lequel la louange à Dieu, souverain et créateur, prend un aspect trinitaire: « Toi, [Père] tu as créé l’univers, donnant à chaque chose la place qui lui revient et la conservant en vertu de ta providence…. Ton Verbe est Dieu-Fils: en effet, il est consubstantiel au Père, égal à lui en honneur. Il a accordé l’univers de façon harmonieuse, pour régner sur tout. Et, embrassant tout, l’Esprit Saint, Dieu, a soin de toute chose et les protège. Je te proclamerai, Trinité vivante, seul et unique monarque,… force inébranlable qui règne dans les cieux, regard inaccessible à la vue mais qui contemple tout l’univers et qui connaît chaque anfractuosité secrète de la terre jusqu’aux abysses. Dieu, sois pour moi plein de tendresse. Aide-moi à reconnaître ta miséricorde et ta grâce, car à Toi sont la gloire et la grâce pour les siècles sans fin! » (Carme 31, in: Poésies/1, Rome 1994, pp. 65-66).

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