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Commentaire sur le lavement des pieds – Saint Jean Chrysostome
Publié le 9 avril 2009 par Jean-Baptiste Balleyguier
1. Bonté de Jésus-Christ envers ses ennemis et envers tous les hommes.
2. Saint Chrysostome a cru que Jésus-Christ lava les pieds de Judas les premiers. — Le lavement des pieds était une admirable leçon d’humilité donnée par le Seigneur à ses apôtres.
3. Avoir soin des veuves et des orphelins.
1. » Soyez mes imitateurs « , dit saint Paul, » comme je le suis moi-même de Jésus-Christ ». (1 Cor. XI, 1.) Car il à pris une chair de notre nature afin de nous enseigner la vertu par la chair, » semblable « , dit l’apôtre, » à la chair de péché ; et par le péché même, il a condamné le péché dans la chair « . (Rom. VIII, 3.) Et Jésus-Christ dit lui-même : a Apprenez ode moi que je suis doux et humble de cœur « . (Matth. xi, 29.) Il nous l’a appris non-seulement par ses paroles, mais encore par ses exemples. Les Juifs l’appelaient samaritain, possédé du démon, séducteur, et lui jetaient des pierres. Tantôt les pharisiens ont envoyé des archers pour le prendre, tantôt ils lui ont fait tendre des piéges par d’autres ; souvent ils font eux-mêmes outragé, quoique néanmoins ils n’eussent aucun reproche à lui faire, et qu’au contraire il leur fit fréquemment du bien. Et cependant, après tant d’insultes et d’outrages, il ne cesse point de les assister par ses paroles et par ses oeuvres. Un valet le frappe, et il répond : » Si j’ai mal parlé, faites avoir le mal que j’ai dit ; mais si j’ai bien t parlé, pourquoi me frappez-vous ? » (Jean, XVIII, 23.)
Mais c’est à ses ennemis, c’est à ceux qui lui dressaient des embûches que Jésus a parlé de la sorte ; voyons maintenant comment il en use à l’égard de ses disciples, ou plutôt ce qu’il fait pour un traître. Judas, le plus indigne et le plus détestable de tous les hommes, est reçu au nombre des disciples, mange à la table de son Maître, voit les miracles qu’il opère, en reçoit mille bienfaits, et il commet l’action la plus noire et la plus horrible qu’on puisse imaginer. Il ne lui jette pas de pierres, il ne lui dit point d’injures, mais il le trahit ; voyez cependant avec quelle douceur, avec quelle bonté Jésus-Christ le reçoit ; il lave ses pieds pour le détourner d’une si grande perfidie par ce bon office. Toutefois, s’il l’eût voulu, il pouvait le faire sécher de même que le figuier (Matth. XXI, 19) ; il pouvait le fendre en deux , de même qu’il fendit les pierres et déchira le voile du temple. (Id. XXVIII, 51.) Mais le Sauveur ne voulut point user de violence, il ne voulut pas le tirer par force du dessein qu’il avait conçu de le trahir ; voilà pourquoi il lava les pieds de ce malheureux, de ce misérable, que cela ne fit pourtant point rentrer en lui-même. » Avant la fête de Pâques », dit l’évangéliste, » Jésus sachant que son heure était venue « . Ce ne fut pas seulement alors que Jésus le sut, entendez que c’est alors qu’il fit ce qui va suivre, mais il était instruit depuis longtemps. » De passer ». L’évangéliste appelle la mort de [ 450] Jésus-Christ un passage. Cette expression est magnifique. Faites-vous attention, mes frères, que le divin Sauveur étant sur le point de se séparer de ses disciples, leur donne des marques d’un plus grand et plus violent amour ? Ces paroles : » Comme il avait aimé les siens, il les aima jusqu’à la fin « , signifient : il n’a rien omis de ce que doit faire celui qui aime ardemment. Pourquoi dès le commencement Jésus-Christ n’a-t-il pas témoigné à ses disciples cet ardent amour ? Il leur en donne de plus grands témoignages à la fin de sa vie, pour augmenter leur charité et leur inspirer plus de fermeté et de courage à souffrir les maux qui leur devaient arriver. Au reste, saint Jean dit : » Les siens « , par rapport à leur union et leur attachement à Jésus-Christ, car il donne aussi le même nom aux autres hommes par rapport à la création , comme quand il dit : » Les siens ne l’ont point reçu « . (Jean, I, 11.)
Pourquoi ces mots : » Qui étaient dans le monde ? » Parce qu’il y avait aussi des siens qui étaient morts, Abraham, Isaac, Jacob, et plusieurs autres qui n’étaient point dans le monde. Ne remarquez-vous pas que Jésus-Christ est Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament ? Que signifie cette parole : » Il les aima jusqu’à la fin ? » C’est-à-dire, il a persévéré à les aimer, et l’évangéliste dit que c’est là un témoignage d’un grand amour. (Jean, x, 15.) Ailleurs il en produit un autre, à savoir, que Jésus-Christ a donné sa vie pour ses amis, mais cela n’était point encore arrivé. Pourquoi donne-t-il maintenant à ses disciples ces marques de son ardent amour ? Parce que de pareils témoignages dans un temps où il était si illustre et dans une si haute réputation, étaient plus touchants et beaucoup plus admirables, et aussi parce que se séparant d’eux, il a voulu leur laisser un plus grand sujet de consolation. Cette séparation ne pouvait manquer de jeter les disciples dans une profonde tristesse, le Sauveur a la bonté de leur donner une consolation proportionnée. » Et après le souper, le diable ayant déjà a mis dans le coeur de Judas le dessein de le trahir (2) « . L’évangéliste rapporte cette circonstance, tout étonné que son Maître lave les pieds de celui qui a résolu de le trahir. Il fait connaître l’extrême méchanceté de ce perfide, que ne purent retenir ni un repas pris en commun, ce qui est la chose du monde la plus capable de changer un cœur et d’étouffer tous les mauvais sentiments, ni la douceur d’un Maître qui se possède si bien. » Jésus, qui savait que son Père lui avait » mis toutes choses entre les mains, qu’il était » sorti de Dieu , et qu’il s’en retournait à » Dieu (3) « . C’est encore avec admiration que saint Jean mentionne ceci. Quoi ! Jésus est si grand et d’une nature si relevée et si excellente, qu’il est sorti de Dieu, qu’il retourne à Dieu, et qu’il commandé à toutes choses ; et néanmoins il lavé les pieds d’un traître, et néanmoins il s’abaisse à une action si humiliante et si disproportionnée à sa dignité !Quand l’évangéliste dit que le Père a mis toutes choses entre les mains de Jésus, je pense qu’il a en vue le salut des fidèles ; car lorsque Jésus-Christ dit : » Mon Père m’a mis a toutes choses entre les mains » (Matth. II, 27), il parlé de cette sorte de don ; comme aussi quand il dit ailleurs. » Ils étaient à vous, et vous mêles avez donnés » (Jean, XVII, 6) ; et derechef : » Personne ne peut venir à moi, si mon Père ne l’attire » (Jean, VI, 44) ; et : » S’il ne lui a été donné du ciel « . (Jean, III, 27.) Voilà ce qu’il veut dire, ou encore qu’il ne doit rien perdre pour cela de son élévation, lui qui est sorti de Dieu, qui retourne à Dieu (Sag, I), et qui tient tout sous son pouvoir.
Lorsque vous entendez ce mot : » remettre », ne vous figurez rien d’humain : l’évangéliste ne fait qu’indiquer par là l’honneur que Jésus Christ rend à son Père, et son union avec lui, Comme son Père lui remet, de même aussi il remet à son Père : saint Paul le déclare en disant : » Lorsqu’il aura remis son royaume à son Dieu et au Père v,. (I Cor. XV, 21.) Le Sauveur parle donc ici d’une manière humaine ; il fait connaître à ses disciples qu’il a pour eux une charité ineffable, qu’il a soin d’eux comme d’un héritage qui lui appartient, et il leur apprend que l’humilité, qu’il dit être aussi le commencement et la fin de la vertu, est la source de tous les biens. Et ce n’est pas en vain que l’évangéliste a mis ces mots : » Il est sorti de Dieu, et il retourne à Dieu » ; c’est pour nous apprendre que Jésus-Christ n’a rien fait qui ne fût digne de celui qui est sorti de Dieu et qui y retourne ; et qu’il a foulé aux pieds le faste et toutes les vanités de ce monde.
2. » Et s’étant levé de table, et ayant quitté [451] ses vêtements (4) « . Remarquez, mes frères, jusqu’où va l’humilité du divin Sauveur : il ne la borne point à laver les pieds de ses disciples, mais il l’étend aussi à bien d’autres choses ; car, c’est après s’être assis, après que tous s’étaient assis, qu’il se leva de table. Ensuite, non-seulement il lava leurs pieds, mais il quitta ses vêtements. Et il ne se contenta pas de cela, mais il mit un linge autour de lui, et ce ne fut pas encore assez pour lui ; il remplit lui-même le bassin d’eau, et ne le donna point à un autre à remplir. Il fait tout lui-même ; en quoi il montre et nous apprend que, quand nous faisons ces petites choses en manière de bonnes oeuvres, nous ne les devons point faire négligemment ni par manière d’acquit, mais avec beaucoup de zèle.
Il me semble que Jésus-Christ lava premièrement les pieds de Judas, d’après ce que dit l’évangéliste : » Jésus commença à laver les pieds de ses disciples (5) « , et sur ce qu’il ajoute : » Il vint à Simon Pierre ; qui lui dit : » Quoi ! vous me laveriez les pieds (6) ? » Avec ces mêmes mains, dit-il, avec lesquelles vous avez ouvert les yeux des aveugles, vous avez guéri les lépreux, vous avez ressuscité les morts ? Ces paroles ont un grand, sens et une grande force. C’est pourquoi il n’a eu besoin que de ce mot : Vous, qui seul exprime et signifie tout.On peut ici justement demander pourquoi nul n’a fait de difficultés, si ce n’est Pierre seul, quand cette résistance n’eût pas été un médiocre témoignage d’amour et de respect quelle en est donc la raison ? Il me semble que le Sauveur commença par laver les pieds du traître, avant de venir à Pierre, et que les autres après furent avertis. Car par ces paroles : » Il vint donc à Pierre « , il est visible que Jésus ne lava les pieds d’aucun autre avant ceux de Judas. Mais l’évangéliste n’est pas un violent accusateur ; il se borne à une insinuation, en disant : » Il commença « . Quoique Pierre fût le premier, il y a toute apparence que le traître , qui était hardi et effronté, s’assit avant son chef. Et, en effet, son insolence s’était déjà fait connaître par d’autres traits, comme lorsqu’il mit la main au plat avec son Maître (Matth. XXVI, 23), et lorsqu’ayant été repris de ses vices, il n’en fut point touché de componction : bien différent de Pierre, qu’une seule réprimande que lui avait faite son Maître longtemps auparavant,pour lui avoir indiscrètement parlé, quoique par un excès d’amour, retint et intimida si fort, qu’ayant quelque chose à lui demander dans la suite, il n’osa lui-même l’interroger, et dans sa crainte s’adressa à un autre. Mais le traître Judas fut souvent réprimandé, et il ne le sentit, et il ne s’en aperçut même pas. » Jésus étant donc venu à Pierre, Pierre lui dit : Quoi ! Seigneur, vous me laveriez les pieds ? Jésus lui répondit : Vous ne savez pas maintenant ce que je fais, mais vous le saurez ensuite (6 , 7) » , c’est-à-dire , vous ne connaissez pas le fruit, l’utilité , l’abondante instruction qui revient de cet exemple, ni à quelle humilité il peut porter les hommes. Que répondit Pierre ? II résiste , il s’oppose encore, et il dit. » Vous ne me laverez jamais les pieds (8) « . Pierre, que faites-vous ? Vous ne vous souvenez pas de ce que vous a déjà répondu votre Maître, lorsque vous lui avez dit : » Epargnez-vous à vous-même tous ces maux [1] ? » (Matth. XVI , 22.) N’avez-vous pas ouï qu’il vous a répondu : » Retirez-vous de » moi, Satan ? » (Ibid. 23.) Vous ne vous corrigez pas, et vous vous laissez encore aller à votre humeur vive et bouillante ? Oui , dit-il, car ce que je vois m’étonne et me surprend prodigieusement. Mais Jésus-Christ reprend encore Pierre , et, pour cela, il se sert justement du violent amour qui lui suggérait cette résistance. Comme donc la première fois il lui fit une forte réprimande et lui dit : » Vous » m’êtes un sujet de scandale » (Matth. Ibid.) ; de même à présent il lui parle en ces termes » Si je ne vous lave, vous n’aurez point de » part avec moi « . Que répond donc cet homme vif et bouillant ? » Seigneur, non-seulement » les pieds, mais aussi les mains et la tête (9) « . II est prompt, il est vif dans sa résistance, il est encore plus vif et plus prompt dans sa soumission. Mais l’un et l’autre part de son amour.Mais pourquoi Jésus-Christ ne lui a-t-il pas expliqué la raison qu’il avait de laver ainsi les pieds, et lui a-t-il fait des menaces ? Parce qu’autrement Pierre n’aurait point obéi. Si Jésus-Christ avait dit : Laissez-moi faire, je vous apprendrai par cette action à être humble , Pierre aurait mille fois protesté qu’il serait humble, pour empêcher le Seigneur de s’humilier à ce point. Mais maintenant, que dit Jésus-Christ ? Il le menace de ce que Pierre craignait le plus : savoir, d’être séparé de son Maître. C’est lui qui lui demandait souvent où il irait, et lui disait pour cette raison : » Je donnerai ma vie pour vous « . Si, ayant entendu dire à son Maître : » Vous ne savez pas maintenant ce que je fais, mais vous le saurez ensuite » , il ne cessa pas de résister ; bien moins aurait-il cédé, s’il avait déjà su de quoi il s’agissait. Voilà pourquoi Jésus lui dit : » Vous le saurez ensuite » ; sachant bien que si Pierre avait connu son intention, il aurait encore résisté davantage. Et Pierre ne dit point : Apprenez-le-moi maintenant, afin que je vous laisse faire ; mais, ce qui marquait plus de vivacité, il n’eut même pas la patience de l’apprendre , et continua à résister. Non , dit-il, » vous ne me laverez point les pieds « . Mais lorsque Jésus l’eût menacé de n’avoir point de part avec lui, il se rendit et obéit sur-le-champ.Maintenant, que signifie cette parole : » Vous le saurez ensuite ? » En quel temps ? Lorsque vous chasserez les démons en mon nom, lorsque vous me verrez m’élever dans le ciel, lorsque vous aurez appris du Saint-Esprit que je suis assis à la droite de mon Père : vous saurez alors ce que je fais maintenant. Que répondit donc Jésus-Christ ? Comme Pierre avait dit. » Non-seulement les pieds, mais aussi les » mains et la tête » , le Sauveur lui dit : » Celui qui a déjà été lavé n’a plus besoin que de se laver les pieds , et il est pur dans tout » le reste (10). a Et pour vous aussi, vous êtes purs, » mais non pas tous. Car il savait qui était » celui qui le devait trahir (11) « . S’ils sont purs, pourquoi lavez-vous leurs pieds ? C’est pour vous apprendre à vous abaisser et à vous humilier. Voilà pourquoi le Sauveur a lavé seulement celui des membres qui paraît le plus vil de tous.Et que signifient ces paroles : » Celui qui a été lavé ? » C’est-à-dire : Celui qui est pur. Mais les disciples étaient-ils purs, eux qui n’étaient point encore délivrés de leurs péchés , qui n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit ? Etaient-ils purs, lorsque le péché dominait encore dans le monde, lorsque l’arrêt de notre condamnation subsistait, lorsque la victime n’avait point encore été offerte ? Comment donc Jésus-Christ les dit-il purs ? Il les dit purs : mais afin que vous ne croyiez pas que, pour être purs, ils fussent entièrement affranchis du péché, il a ajouté. » Vous êtes déjà purs à cause des instructions que je vous ai données » (Jean, XV, 3) ; c’est-à-dire, vous êtes purs, en ce sens que vous avez reçu ma parole : vous avez déjà reçu la lumière : déjà vous êtes délivrés des erreurs et des superstitions juives. Le prophète dit : » Lavez-vous, purifiez-vous, chassez la malice de vos coeurs ». (Isaïe , I, 16.) C’est pourquoi , celui qui a fait ces choses, est lavé et pur. Les disciples ayant donc renoncé à toutes sortes de malices, et vivant avec leur Maître dans une grande pureté d’esprit et de tueur, Jésus-Christ les dit purs, selon la parole du prophète : Celui quia été lavé est déjà pur. Car le Sauveur n’a point en vue ici la pureté légale qui s’acquiert par l’eau et les cérémonies judaïques : il parle de la pureté de conscience.
3. Soyons donc purs nous-mêmes aussi : apprenons a faire le bien. Et qu’est-ce que faire le bien ? » Faites justice à l’orphelin, défendez la veuve » ; et, après cela : » Venez, et disputons [2] , dit, le Seigneur « . L’Ecriture fait souvent mention des veuves et des orphelins : mais nous n’y avons nul égard. Pensez pourtant à la récompense promise. » Quand vos péchés « , dit le Seigneur, » seraient comme l’écarlate, je les rendrai blancs comme la neige ; et quand ils seraient rouges comme le vermillon, je les rendrai blancs comme la neige la plus blanche « . Une veuve n’a personne pour la défendre et la protéger ; voilà pourquoi lé Seigneur en prend un grand soin, Une veuve est une femme qui, pouvant se remarier, souffre, par crainte de Dieu, les peines et les afflictions de la viduité. Tendons-leur donc la main, nous tous, et hommes et femmes, de peur que nous ne soyons un jour dans la même peine. Que si nous devons y tomber, assurons-nous par là à nous-mêmes la charité d’autrui.
Les larmes des veuves n’ont pas peu de force et de vertu, elles peuvent ouvrir le ciel même. Gardons-nous bien de les insulter, d’augmenter leurs peines et leurs calamités : mais au contraire assistons-les de toutes manières. Si nous le faisons, nous nous procurerons un asile bien sûr, et dans ce monde et clans l’autre. Ce n’est pas ici-bas seulement que ces femmes nous seront d’un grand secours, c’est encore en l’autre vie ; puisque le bien que nous leur aurons fait retranchera et effacera la plus grande partie de nos péchés, et nous fera comparaître avec confiance devant le tribunal de Jésus-Christ. Puissions-nous jouir tous de ce bonheur, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire dans tous les siècles des siècles !
Ainsi soit-il.