26° dimanche du Temps ordinaire (26 septembre 2010) (bible-service site)
25 septembre, 2010du site:
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26° dimanche du Temps ordinaire (26 septembre 2010)
La parole de Dieu de ce dimanche met en perspective les riches et les pauvres. Le prophète Amos (1° lecture) critique violemment ces riches qui ne pensent qu’à manger et à boire, sans aucune attention aux pauvres et au devenir du peuple. Contre cette attitude, le Seigneur déclare heureux les pauvres (psaume). L’évangile de Luc, quant à lui, fait l’éloge de la pauvreté et critique les richesses qui aveuglent. Paul (2° lecture) dépeint le portrait du juste responsable.
• Amos 6,1…7
Attention, les richesses peuvent provoquer des aveuglements ! Tel est en substance le message du prophète Amos, que nous avons déjà lu dimanche dernier (25° dimanche). Ce dimanche, le prophète se fait plus incisif. Les mots sont durs. Les riches sont “ couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans… ” On imagine très bien le spectacle. Ils sont insouciants, se sentent en sécurité, protégés par leur opulence. Mais les excès de cette “ bande de vautrés ” les empêchent de voir la menace d’invasion qui approche, ni le danger de déportation qui guette l’ensemble du peuple. Les bruits de guerre devraient les inciter à plus de retenue et les rendre plus solidaires du reste du peuple, pour revenir à Dieu avant qu’il ne soit trop tard. Sinon, ils seront les premiers déportés loin de leur terre.
• Psaume 145
C’est un psaume de louange, qui contient une béatitude : Heureux…. Cette prière est comme le prolongement inversé du passage d’Amos (1° lecture). L’homme déclaré heureux est celui qui trouve sa protection, non pas dans les richesses, mais dans le Seigneur. Cet homme-là n’a rien à craindre. Cet homme, c’est l’enchaîné, l’aveugle, l’accablé, le juste, l’étranger, la veuve et l’orphelin, bref tous ceux qui sont mis an ban de la société. Ce sont ces pauvres-là que le Seigneur aime, tandis qu’il égare les pas du méchant.
1 Timothée 6,11-16
L’auteur des lettres pastorales est lucide sur le danger des richesses mais il encourage les riches à faire un bon usage de leurs biens. Ce qui est en cause c’est bien la vie éternelle, comme dans l’Évangile.
Il s’agit aussi de se battre pour la foi, c’est-à-dire de marcher sur les pas de Jésus, le témoin fidèle. À partir du verset 13, dans une adjuration solennelle, les affirmations de la profession de foi sont posées : Dieu est celui qui donne vie à toutes choses. Le Christ a rendu son témoignage devant Ponce Pilate (Jean 18, 37). Il reviendra au temps fixé, pour sa manifestation dans la gloire.
Le tout se termine par une doxologie typiquement liturgique : c’est une acclamation qui attribue à Dieu honneur et puissance. Dans une affirmation de foi monothéiste, Dieu est présenté comme l’unique Souverain qui habite la lumière inaccessible et que personne ne peut voir. Mais heureusement, le Christ est le révélateur du Père.
• Luc 16,19-31
L’Évangile de dimanche dernier rappelait le danger des richesses et qu’il n’est pas possible de servir deux maîtres à la fois : Dieu et l’Argent. L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que les possessions matérielles, et surtout la façon dont nous pouvons les accumuler, les utiliser, les protéger, peuvent engendrer des injustices.
Un aspect important de récit évangélique – et cela est le cas de presque toutes les paraboles de Jésus – est qu’il nous confronte simplement aux faits, et que nous – comme les auditeurs immédiats de Jésus – devons déduire des leçons et des règles de vie de ces faits eux-mêmes. L’Évangile nous livre les faits bruts et laisse à chacun de nous d’en tirer les conclusions pour sa propre vie, et nous tous ensemble, pour la société qui est la nôtre.
Les faits racontés sont simples, à la limite de la caricature : il y avait un riche et un pauvre et ils ne sont pas qualifiés (ni bons ni mauvais). Cela est secondaire. L’Évangile nous dit simplement comment ils se conduisirent l’un en présence de l’autre durant leur vie. Un détail intéressant à noter est que le pauvre a un nom ; il est une personne ; il s’appelle Lazare. Quant au riche, il n’est pas nommé. Il représente tous ceux qui se sont laissé enfermer par leur avoir. Les prophètes – comme Amos – avaient parlé fortement contre l’oppression des pauvres et l’avaient condamnée. L’attitude de Jésus est différente. Il s’adresse dans cette parabole directement aux Pharisiens et se place en quelque sorte sur leur terrain. Le riche n’est pas décrit comme quelqu’un qui commet l’oppression et l’injustice. Il est tout simplement riche et il jouit de ses richesses, sans se poser aucune question. Le pauvre est tout simplement pauvre. Il ne demande rien, même s’il aimerait bien manger de quelque chose qui tombe de la table du riche.
Vient ensuite le renversement des rôles, après la mort de l’un et de l’autre. Le pauvre, qui gisait par terre, est emporté par les anges dans le sein d’Abraham, c’est-à-dire au ciel. Quant au riche, qui reposait sur des divans somptueux pour manger, il est tout simplement mis en terre. Il n’était pas méchant, mais il a vécu toute sa vie dans l’inconscience. Il s’est lié aux réalités d’ici-bas qui l’ont totalement absorbé, et il y reste après sa mort. Il en souffre terriblement, maintenant, et voudrait épargner cette souffrance à ses frères, en leur envoyant des messagers. Ce serait inutile, lui répond Abraham. Ils ont Moïse et les prophètes et ils ne comprennent pas. Le message est simple : pour comprendre la volonté de Dieu, il suffit de lire l’Ecriture, de la comprendre et de la mettre en pratique.