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L’année 2008-2009 pourrait être consacrée à l’apôtre Paul

1 mars, 2007

du site Zenith: 

2007-02-28 

L’année 2008-2009 pourrait être consacrée à l’apôtre Paul 

Travaux dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs 

ROME, Mercredi 28 février 2007 (ZENIT.org) – L’année 2008-2009 pourrait être une année consacrée à l’apôtre saint Paul, a indiqué ce matin, en la basilique Saint-Paul hors les Murs l’archiprêtre de la basilique papale.

L’archiprêtre de la basilique Saint-Paul hors les Murs, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, a présenté ce matin à la presse vaticane les fouilles qui ont permis de mettre à jour le catafalque de saint Paul, sous l’autel principal de la basilique, mais aussi des restes de la basilique du IVe siècle.

Le cardinal a également évoqué l’éventualité d’une année consacrée à l’apôtre saint Paul, à l’occasion du 2e millénaire de sa naissance du 29 juin 2008 au 29 juin 2009. Une idée que le cardinal a présentée à Benoît XVI, qui aurait accueilli positivement une telle éventualité.

Il s’agirait d’ailleurs d’impliquer les sanctuaires du monde entier dans cette initiative, notamment sur les lieux pauliniens en Turquie, au Moyen Orient, et à Jérusalem.

Mais « aucune décision » n’a été prise, a souligné à plusieurs reprises le cardinal italien, premier archiprêtre de la basilique : il a été nommé par Benoît XVI en 2005. Saint-Paul était la seule des basiliques majeures à ne pas avoir d’archiprêtre – ni de chapitre de chanoines – étant donné la présence d’une abbaye bénédictine, autrefois abbaye « territoriale » c’est-à-dire véritable « diocèse », qui s’étendait pratiquement jusqu’à la côte méditerranéenne. Les moines bénédictins assurent une présence de prière dans ce sanctuaire – la basilique est leur église abbatiale – depuis 1300 ans.

Il y assurent la liturgie ordinaire et l’accueil permanent des pèlerins pour le sacrement de la réconciliation, une des particularités des quatre grandes basiliques, Saint-Pierre, Saint-Jean et Sainte-Marie Majeure. L’archiprêtre est chargé des liturgies « extraordinaires ».

Ce sera aussi l’occasion de publier de nouveaux dépliants pour présenter aux visiteurs l’ensemble du sanctuaire de Saint-Paul.

Des travaux sont actuellement en cours pour faciliter l’accès aux personnes handicapées, avec différentes rampes, pour améliorer l’éclairage (le transept seul a été fait pour le moment), pour la restauration des mosaïques et des marbres précieux, pour améliorer le parcours des visiteurs – avec une zone d’exposition et un musée, regroupant les différentes salles d’exposition -, mais aussi le parcours des moines, mais aussi des choses pratiques pour un lieu qui reçoit de nombreux visiteurs, comme les installations sanitaires, ou la distribution d’écouteurs, pour permettre de conserver un certain recueillement aux groupes, tandis que les moines confessent. Enfin, les travaux prévoient aussi la mise en place d’un système de sécurité et d’un parcours d’évacuation en cas d’urgence.

Benoît XVI tient également, soulignait le cardinal de Montezemolo, a la dimension œcuménique de la basilique : c’est là que s’ouvre et se conclut chaque année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’est là que Jean-Paul II a ouvert la porte sainte en janvier 2000, « à six mains », avec le primat anglican et un représentant de l’Orthodoxie.

Le tombeau de l’apôtre se trouve sous le niveau actuel du sol de la basilique, et l’ouverture de 50 centimètres, percée dans les briques roses, permet d’entrevoir le sarcophage, surmonté d’une inscription indiquant de qui est le tombeau : saint Paul apôtre et martyre – « Paulo apostolo et mart », mais aussi des graffiti. Aucune enquête sur l’intérieur du sarcophage n’est pour le moment envisagée.

Rappelons que l’ancienne basilique du IVe siècle a été détruite aux trois quarts par l’incendie de 1843 et que de l’ancienne basilique ont été sauvés, outre le tombeau de saint Paul, l’abside, et notamment ses mosaïques byzantines, mais aussi les autels latéraux en malachite et lapis-lazuli, don du tsar Nicolas II.

La basilique constantinienne était orientée dans l’autre sens, vers la via Ostiense. Les travaux ont permis de mettre à jour le mur du sarcophage de saint Paul, surélevé par rapport au pavement original en raison des risques d’inondation (avant que le cours du Tibre ne soit maîtrisé).

Les travaux ont également fait découvrir le plan original de la basilique avec l’inclusion du tombeau de l’apôtre dans une abside orientée vers la via Ostiense ( la route d’Ostie). Etant donné l’impossibilité d’amplifier le plan initial, les 5 nefs de la basilique ont ensuite été orientées dans la direction opposée, dans une anse du Tibre.

La première basilique avait été construite – sur le lieu d’une ancienne nécropole – pour abriter la tombe de l’apôtre, en 324, sous Constantin, à environ 2 km de la muraille aurélienne qui ceinture encore une bonne partie de la ville de Rome.

Elle se trouvait en rase campagne et était la plus vaste basilique de Rome, avant la construction de la basilique Saint-Pierre.

Elle fut remplacée à l’époque du règne de Théodose Ier, empereur d’orient, par une basilique nouvelle, orientée cette fois vers l’orient, et beaucoup plus vaste.

En 384,Valentinien II décida le début des travaux, comme en témoigne une lettre adressée par l’empereur au préfet de la ville de Rome, Sallustius, qui était chargé de l’étude des travaux.

Cet édifice est appelé Théodosina, et bien que terminé sous Honorius, il fut construit par Cirade, dit « Professeur Mechanicus » qui projeta le plan à 5 nefs et le portique à 4 arcades. L’édifice fut consacré par le pape Sirice.

Galla Placidia, fille de Théodose, et épouse d’Honorius, avait fait ajouter la mosaïque de l’arc de triomphe, qui sera refaite entre le VIIIe siècle et le IXe siècle.

La basilique fut saccagée par les Lombards en 739 et par les Sarrasins en 847. Pour défendre le lieu saint, Jean VIII ordonna la construction d’un fortin.

Sous le pontificat de Pie VII, dans la nuit du 15 au 16 Juillet 1823, un incendie détruisit la majeure partie de l’édifice. Léon XII s’occupa de la reconstruction de l’édifice, sur le plan paléochrétien.

Le projet de Giuseppe Valadier fut retenu par le Saint Siège. Mais la Commission pour la reconstruction confia les travaux à Pasquale Belli. Après sa mort, Luigi Poletti dirigea les travaux.

On peut actuellement voir dans la basilique une très belle maquette projet de reconstruction de 1844, due à Serafino Colagiacomi, récemment retrouvée, et faite en bois de chêne, de cerisier et de peuplier : elle a été taillée en deux sur la longueur et protégée d’un coffre de verre pour permettre au visiteur de passer à l’intérieur. Le projet de baptistère n’a pas été retenu, mais bien le quadruple portique.

On boucha la moitié des fenêtres de la nef centrale pour ajouter des tableaux racontant la vie de saint Paul, on supprima toutes les irrégularités (colonnes torsadées, décors sous les arcades,…). On remplaça le pavement de marbre uniforme par un pavement géométrique. On plaça un plafond à caissons sur la nef centrale, marquant la charpente.

Les fenêtres sont faites d’une pierre d’albâtre très fine offerte sous Pie IX par l’Egypte, naguère démontées elles ont peu à peu remises en place.

La mosaïque de la façade, du XIe siècle, fut remplacée par une nouvelle, loin des canons esthétiques paléochrétiens. Des restes de la première mosaïque sont visibles derrière l’arc de triomphe. On y ajouta le portique aux cent colonnes, par Gugliemo Calderini, 1928.

La porte sainte en bronze doré est conservée de l’ancienne basilique, et datant d’avant la première croisade (avant 1070) : les caissons représentent des scènes de la vie de saint Paul, et certains sont encore dispersés dans différents musées européens.

Le card. Biffi évoque « l’avertissement prophétique » de Soloviev

1 mars, 2007

du site Zenit: 

2007-02-28 

Le card. Biffi évoque « l’avertissement prophétique » de Soloviev 

Retraite au Vatican avec le grand penseur russe 

ROME, Mercredi 28 février 2007 (ZENIT.org) – Le christianisme ne doit pas être réduit à un ensemble de valeurs partagées par tous, a rappelé le cardinal Giacomo Biffi mardi après-midi, lors de sa prédication de la retraite au Vatican consacrée à une réflexion sur le grand penseur russe Vladimir Soloviev.

Le cardinal Biffi a cité ce qu’il appelle « l’avertissement prophétique » de Soloviev. Radio Vatican présente une synthèse de la prédication du cardinal.

L’enseignement du grand philosophe russe est que le christianisme, disait l’archevêque émérite de Bologne, ne peut pas être réduit à un ensemble de valeurs. Ce qui fait en effet le chrétien, c’est la rencontre personnelle avec le Christ.

Des jours viendront, avertissait en substance le philosophe russe, où, dans la chrétienté, on tentera de réduire le fait du salut à une simle série de valeurs.

Le cardinal Biffi citait la dernière œuvre de Soloviev, « Les Trois Entretiens » (1899-1900), et le récit de l’antéchrist.

Soloviev, faisait-il observer, avait prophétisé les tragédies du XXe siècle.

Dans « Les Trois Entretiens », expliquait-il, Soloviev présentait l’antéchrist comme pacifiste, écologiste et œcuménique : il convoque un concile œcuménique, et cherche le consensus de toutes les confessions chrétiennes, en concédant quelque chose à chacun. Les masses le suivent, excepté de petits groupes de catholiques, d’orthodoxes et de protestants qui lui disent : « Tu nous donnes tout, excepté ce qui nous intéresse : Jésus-Christ ».

Ce récit, commentait le cardinal Biffi, contient pour nous un avertissement : aujourd’hui, nous courons en effet le risque d’avoir un christianisme qui met Jésus, sa Croix et sa Résurrection, entre parenthèses.

Certes, faisait-il observer, si l’on se limitait à parler de valeurs partagées, nous serions bien plus acceptables dans les émissions télévisées et dans les salons. Mais ce serait renoncer à Jésus, à la réalité bouleversante de la résurrection.

Tel a été l’avertissement de Soloviev aux chrétiens de notre temps, ajoutait le cardinal italien.

Le Fils de Dieu, continuait-il, ne peut pas être traduit par une série de projets homologables par la mentalité mondaine dominante. Cependant, cela ne signifie pas une condamnation des valeurs qui doivent cependant être soumises à un discernement attentif.

Il existe, soulignait le cardinal Biffi, des valeurs absolues comme le bien, le vrai, le beau. Qui les perçoit et les aime, aime aussi le Christ, même s’il ne le sait pas, parce que Lui est la Vérité, la Beauté, la Justice.

Et puis il y a les valeurs relatives comme la solidarité, l’amour de la paix, et le respect de la nature. Si on les absolutise, en les déracinant ou même en les opposant à l’annonce du fait du salut, alors, ces valeurs deviennent des instigations à l’idolâtrie, et des obstacles sur le chemin du salut.

Si donc, concluait le cardinal Biffi, pour s’ouvrir au monde, et pour dialoguer avec tous, le chrétien mitige le fait salvifique, il empêche la connexion personnelle avec le Christ, et il se retrouve du côté de l’antéchrist.

Rappelons que le philosophe russe est né à Moscou en 1853, dans un milieu traditionnel orthodoxe. Adolescent, il abandonna toute pratique religieuse, avant de revenir à la foi vers 1870.

Il se fera, en milieu orthodoxe l’ambassadeur du dialogue œcuménique. Mais des critiques lui vinrent du côté orthodoxe comme du côté catholique, provoquant en lui un certain découragement.

En 1877, il s’était lié d’une amitié profonde avec Dostoïevski. En 1881, l’assassinat du tsar Alexandre II provoqua en lui également une profonde remise en cause de l’idée qu’il se faisait de la Russie. Il s’éteignit en 1900 assisté par un prêtre orthodoxe.

Sur le grand penseur russe, on pourra lire les différents livre du Père Patrick de Laubier, fondateur de la Société Soloviev à Genève. 

Défense de la vie et eugénisme : Benoît XVI appelle à la mobilisation des Défense de la vie et eugénisme : Benoît XVI appelle à la mobilisation des catholiques

27 février, 2007

du site Zenith: 

2007-02-26 

Défense de la vie et eugénisme : Benoît XVI appelle à la mobilisation des

Défense de la vie et eugénisme : Benoît XVI appelle à la mobilisation des

catholiques

Assembblée de l’Académie pontificale pour la Vie

ROME, Lundi 26 février 2007 (ZENIT.org) – Pour défendre la vie humaine et en particulier contre les formes actuelles d’eugénisme, Benoît XVI appelle à la mobilisation des catholiques.

Nous publierons dans les prochains jours une traduction intégrale du discours de Benoît XVI, prononcé en italien.

Benoît XVI a rappelé, samedi, devant les membres de l’Académie pontificale pour la Vie réunis pour leur assemblée générale annuelle, que pour défendre le droit à la vie, les catholiques doivent se former « une conscience vraie et droite sans trahison et sans compromis », comme le souligne la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Il a demandé aux catholiques de « se mobiliser pour faire front aux multiples attaques auxquelles est exposé le droit à la vie ».

Il a dénoncé « les pressions de plus en plus fortes pour la légalisation de l’avortement », « les méthodes d’eugénisme » visant « la recherche obsessionnelle de l’enfant parfait », la diffusion de la procréation artificielle ou les lois visant à autoriser l’euthanasie.

L’objection de conscience était au cœur des débats de l’Académie pontificale pour la Vie. Mgr Jean Laffitte, vice-président de l’Académie pour la Vie, a montré qu’une société de tolérance idéologique « ne tolère pas l’idée qu’il y ait une vérité à chercher ; elle impose l’évacuation de tout débat de fond ». « L’une des nouveautés est sans doute que l’acte de refuser en conscience d’obéir à une loi injuste se réalise dans un contexte de tolérance idéologique qui n’est pas disposée à le supporter », a-t-il précisé.

Le pape a rappelé aux catholiques le devoir « d’éduquer la conscience vers le désir d’une vérité authentique », demandant aux parents et aux enseignants d’y contribuer.

 

les principaux défis auxquels l’Amérique latine est aujourd’hui confrontée, selon le pape Benoît XVI.

20 février, 2007

du site Zenith:

ROME, Lundi 19 février 2007 (ZENIT.org) –

 Reconnaissance de la liberté religieuse, sécularisation croissante, prosélytisme des sectes, législation contraire à la famille, migrations, éducation, formation de l’opinion publique : ce sont là les principaux défis auxquels l’Amérique latine est aujourd’hui confrontée, selon le pape Benoît XVI.

Ces défis seront au centre de la réflexion de
la Ve Conférence générale de l’épiscopat de l’Amérique latine et des Caraïbes, qui se déroulera à Aparecida, au Brésil du 13 au 31 mai, et qui sera inaugurée par le pape, le 13 mai.

Afin de préparer cette Ve Conférence, les représentants pontificaux des pays d’Amérique latine se sont réunis au Vatican pour une rencontre de deux jours convoquée par le secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone. Ils ont été reçus parle pape Benoît XVI samedi matin.

Dans son discours, le pape a rappelé que l’Amérique latine est elle aussi de plus en plus « conditionnée par les effets de la mondialisation ». Il a ajouté que l’Eglise, comme « signe et instrument d’unité pour tout le genre humain », « apporte la contribution qui lui est propre, c’est-à-dire celle de l’Evangile ».

« Elle souhaite que dans les pays latino-américains où les Chartes constitutionnelles se limitent à ‘accorder’ la liberté de croyance et de culte, mais ne ‘reconnaissent’ pas encore la liberté religieuse, on puisse définir au plus tôt les relations réciproques fondées sur les principes d’autonomie et de saine et respectueuse collaboration », a affirmé le pape.

Benoît XVI a rappelé le rôle fondamental que joue l’Eglise en Amérique latine.

« L’Eglise catholique est l’institution qui jouit du plus grand crédit auprès des populations latino-américaines. Elle est active dans la vie des peuples, estimée en vertu du travail qu’elle accomplit dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la solidarité à l’égard des personnes dans le besoin. L’aide aux pauvres et la lutte contre la pauvreté sont et demeurent une priorité fondamentale dans la vie des Eglises en Amérique latine. L’Eglise est également active dans les interventions de médiation qui lui sont souvent demandées à l’occasion de conflits internes », a-t-il précisé.

Le pape a par ailleurs évoqué « le prosélytisme des sectes » et « l’influence croissante du sécularisme hédoniste post-moderne ».

« Face aux défis du moment historique actuel, nos communautés sont appelées à renforcer leur adhésion au Christ pour témoigner d’une foi mûre et pleine de joie », a affirmé le pape.

Benoît XVI a souligné les « potentialités immenses » de l’Amérique latine, avec notamment « la croissance des vocations sacerdotales et religieuses », un « immense potentiel missionnaire et évangélisateur offert par les jeunes, qui constituent plus des deux tiers de la population ».

« Une attention prioritaire doit être accordée à la famille, qui montre des signes de faiblesse sous les pressions de lobbies capables d’influencer de façon négative les processus législatifs, a ajouté le pape. Les divorces et les unions libres sont en augmentation, tandis que l’adultère est considéré avec une tolérance injustifiable. Il faut répéter que le mariage et la famille trouvent leur fondement dans le noyau le plus intime de la vérité sur l’homme et sur son destin ; ce n’est que sur le roc de l’amour conjugal, fidèle et stable, entre un homme et une femme, que peut s’édifier une communauté digne de l’être humain ».

Le pape a également cité le phénomène des migrations, « l’importance de l’école et l’attention aux valeurs et à la conscience, en vue de former des laïcs mûrs, capables d’offrir une contribution qualifiée à la vie sociale et civile ».

« Les mouvements ecclésiaux constituent certainement une ressource précieuse pour l’apostolat, mais il faut toujours les aider à demeurer fidèles à l’Evangile et à l’enseignement de l’Eglise, même lorsqu’ils œuvrent dans le domaine social et politique », a précisé le pape.

« En particulier, je ressens le devoir de répéter qu’il n’appartient pas aux ecclésiastiques de prendre la tête d’associations sociales ou politiques, mais à des laïcs mûrs et préparés professionnellement », a-t-il insisté. 

 

L’archevêque de Naples demande aux jeunes le courage de déposer les armes

20 février, 2007

du site Zenith: 

2007-02-19 

L’archevêque de Naples demande aux jeunes le courage de

déposer les armes 

Ces armes seront ensuite transformées en outils agricoles 

ROME, Lundi 19 février 2007 (ZENIT.org) – A l’occasion du carême, l’archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe, demande un geste de courage aux jeunes de son diocèse : il leur demande de venir déposer les armes en leur possession, couteaux, lames, etc. dans les églises, aux pieds du Christ crucifié.

Le cardinal Sepe reconnaît que les jeunes vivent depuis longtemps dans « un climat de violence accrue », soumis à des pressions et des manipulations.

Dans sa « Lettre aux jeunes » (de tous milieux et de toutes conditions sociales), présentée il y a une semaine durant une conférence de presse, il s’adresse à eux comme un « père », « convaincu que seul le langage de l’amour peut aider à surmonter l’indifférence et la surdité ».

« Vous êtes une partie importante de ma grande Famille », leur a-t-il écrit, tout en faisant part de son inquiétude face à tous ces gens qui « cherchent à les conquérir en leur proposant un bonheur éphémère et insignifiant ».

« Que de morts masqués par des beautés inconsistantes ; que de promesses vides qui ne sont, à la fin, que des déceptions ; que de miel pour vous attirer ensuite dans le piège de l’apathie, de l’ennui, de la perte de confiance en vous »; « que de fausses libertés offertes gratuitement, qui ne serviront finalement qu’à emprisonner votre volonté, à l’enchaîner à cette soif du pouvoir et du succès à tout prix! », s’exclame le cardinal.

« Ces gens-là peuvent conquérir votre corps, voire même votre esprit, secouer avec force tout votre être, mais ils ne pourront jamais combler votre cœur, toujours à la recherche du Bien infini », et « c’est ce Bien-là que moi je vous offre, pour faire de vous des êtres libres dans
la Vérité », écrit-il.

Il précise que l’on a souvent la sensation que « la violence est la seule voie possible pour affirmer sa propre autonomie », que l’« on croit conquérir le respect des autres en leur inspirant de la crainte ». Chez certains jeunes s’est même répandue une mentalité de « tyrans », comme si la violence était la meilleure voie, la plus facile, pour faire son chemin, résoudre rapidement un conflit ou un litige, constate le cardinal Sepe

« Non, mes chers enfants, là n’est pas la bonne voie » ; « cette voie-là conduit à la destruction », anéantit toute espérance ; « beaucoup disent que vous êtes l’avenir, et c’est vrai, mais je crois qu’un avenir ne peut se bâtir, sans semer aujourd’hui, dans le sillon de chaque vie, le germe de la paix », affirme-t-il.

Etant donné qu’« une main ouverte est prête à donner et recevoir, et qu’une main fermée peut devenir un poing pour se rebeller et frapper », le cardinal Sepe écrit : « Ouvrez vos mains ! Soyez prêts à offrir ces précieux trésors que vous portez chacun en vous ! Accueillez avec confiance tout ce qui relève du bien et que l’on voudra vous offrir ! ».

« Ouvrez vos mains ! – insiste-t-il –. Laissez tomber ces couteaux qui ne servent qu’à répandre le sang, la mort et le deuil », « qui appellent à la vengeance, répondent à la haine par la haine », « qui coupent tous liens d’amitié, lacèrent les rapports, font verser tant de larmes et frappent votre dignité de jeune en plein cœur ».

« Ouvrez vos mains pour saluer, pour vous faire des amis, par soucis de solidarité », poursuit-il.

Le cardinal Sepe, en cette période de carême, demande particulièrement aux jeunes: « ‘ Sachez étaler’ votre courage » et « venez déposer les armes dans les églises, toutes ces armes qui renient la vie ; déposez au pied de l’autel du Christ vos couteaux, vos lames qui tuent l’espérance et éclaboussent votre jeunesse et votre dignité d’hommes ».

Toutes ces armes peuvent être déposées dans les paniers placés à cet effet dans les églises, aux pieds du Christ, crucifié, « Prince de
la Paix et notre Sauveur ».

Les couteaux « deviendront signes de vie », a-t-il annoncé, car ils seront détruits et transformés en outils pour cultiver la terre.

Ainsi se matérialisera ce que
la Parole de Dieu proclame : « Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes ; on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre » (Isaïe, 2,4).

Après avoir dirigé pendant cinq ans la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples au Vatican, le cardinal Sepe a entamé, en juillet dernier, son mandat pastoral à Naples, souhaitant être pour les napolitains l’« évêque de l’espérance ». Il a baisé le sol du quartier Scampia, un quartier dégradé de Naples, que les actes de vengeances perpétrés par divers clans de la camorra ont rendu tristement célèbres, faisant de nombreuses victimes.

En novembre dernier, dans le contexte de la vague d’homicides qui a secoué la ville, le cardinal a réclamé un engagement commun en faveur de l’éradication de cette violence dont les causes, a-t-il affirmé, doivent être examinées avec attention. 

 

Benoît XVI met le Liban sous la protection de la Vierge Marie

15 février, 2007

du site Zenith

Benoît XVI met le Liban sous la protection de
la Vierge Marie 

Le pape appelle au rejet « unanime » de la violence

ROME, Mercredi 14 février 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a placé le Liban sous la protection de
la Vierge Marie, à la nouvelle de l’attentat terroriste contre deux minibus survenu hier matin, dans la banlieue Nord de Beyrouth. Le pape appelle les factions à renoncer à la violence.

Benoît XVI a fait parvenir, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, un télégramme de condoléances au patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir.

« En confiant à la miséricorde divine ceux qui ont péri tragiquement, le Saint-Père invoque la protection maternelle de
la Vierge Marie sur l’entière nation libanaise », dit le télégramme.

Le pape « adjure le peuple libanais et ses dirigeants afin qu’ils rejettent unanimement la violence et sachent retrouver en ce moment dramatique les raisons d’un sursaut en faveur de l’unité nationale et du bien commun ».

Le pape a été, dit le télégramme « profondément peiné par le grave attentat qui a touché le Liban ».

Benoît XVI demande au cardinal Sfeir d’exprimer en son nom aux blessés et aux familles des victimes « sa proximité spirituelle et sa prière ».

Les terroristes se sont attaqués aux passagers de deux bus venant de la montagne et descendant vers Antélias. Les deux bus ont sauté à 10 minutes d’intervalle. Les premières images diffusées par les media locaux étaient particulièrement insupportables, un des bus ayant été littéralement « décapité ». 

 

 

EUROPE/PORTUGAL – Après le ‘oui’ à la dépénalisation de l’avortement, les évêques convoquent une Assemblée extraordinaire pour analyser les résultats du référendum

15 février, 2007

du « Agence Fides »

EUROPE/PORTUGAL – Après le ‘oui’ à la dépénalisation de l’avortement, les évêques convoquent une Assemblée extraordinaire pour analyser les résultats du référendum 

Lisbonne (Agence Fides) – Les évêques portugais ont convoqué une Assemblée extraordinaire pour vendredi 16 février, dans laquelle ils analyseront les résultats du référendum sur l’avortement de dimanche 11 février. Au référendum le oui à l’avortement l’a emporté, mais cela ne sera pas contraignant parce que le quota nécessaire des votants n’a pas été atteint. Seulement 43,6 pour cent des personnes ayant droit de vote se sont présentées aux urnes. 59,25 pour cent d’entre eux ont voté oui à l’avortement, tandis que 40,75 pour cent ont choisi le non. Malgré l’énorme abstention, le Premier Ministre, José Sócrates, dont le gouvernement à la majorité absolue au Parlement, a affirmé que « l’avortement cessera d’être un crime dans les dix premières semaines de gestation, grâce au triomphe du oui au référendum ».
Mgr Jorge Ortiga, Archevêque de Braga et Président de la Conférence Episcopale Portugaise, dans plusieurs déclarations à la presse, a affirmé qu’il était nécessaire d’analyser en profondeur les résultats du référendum. « Le résultat n’est pas décisif et l’Eglise considère que la question de la vie par sa nature ne devrait pas être traitée par référendum, parce que le mal ne peut se changer en bien par le vote d’une majorité. L’Eglise continuera à être un instrument de dénonciation prophétique et de solidarité active ».
L’évêque de Viana do Castelo, Mgr José Pedreira, a suggéré que l’on revoie le code pénal qui actuellement règle ce type de sujets. Le résultat final « n’est pas contraignant » et pour cela la voie à suivre devrait être la révision de la loi qui actuellement le règle, a-t-il affirmé. De même l’évêque émérite de Leira-Fátima, Mgr Serafim Ferreira da Silva, a affirmé que le résultat du référendum sur la légalisation de l’avortement ne “signifie pas la fin de la lutte en faveur de la vie humaine”. (RG) (Agence Fides 14/2/2007; lignes 20, mots 291) 

Le pape reçoit une délégation de l’Académie des Sciences morales et politiques de Paris

12 février, 2007

du Zenith: 

2007-02-11 

Le pape reçoit une délégation de l’Académie des Sciences morales et politiques de Paris 

ROME, Dimanche 11 février 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a prononcé samedi 10 février à l’occasion de sa rencontre avec les membres d’une délégation de l’Académie des Sciences morales et politiques de Paris. 

* * * 

Monsieur le Secrétaire perpétuel,
Monsieur le Cardinal,
Chers Amis Académiciens, Mesdames et Messieurs,

C’est avec plaisir que je vous accueille aujourd’hui, vous les membres de l’Académie des Sciences morales et politiques. En premier lieu, je remercie Monsieur Michel Albert, Secrétaire perpétuel, des paroles par lesquelles il s’est fait l’interprète de votre délégation, ainsi que pour la médaille évoquant mon entrée comme membre associé étranger de votre noble Institution.

L’Académie des Sciences morales et politiques est un lieu d’échanges et de débats, proposant à l’ensemble des citoyens et au législateur des réflexions pour aider à «trouver les formes d’organisations politiques les plus favorables au bien public et à l’épanouissement de l’individu». En effet, la réflexion et l’action des Autorités et des citoyens doivent être centrées autour de deux éléments: le respect de tout être humain et la recherche du bien commun. Dans le monde actuel, il est plus que jamais urgent d’inviter nos contemporains à une attention renouvelée à ces deux éléments. En effet, le développement du subjectivisme, qui fait que chacun a tendance à se prendre comme seule référence et à considérer que ce qu’il pense a le caractère de la vérité, nous incite à former les consciences sur les valeurs fondamentales, qui ne peuvent être bafouées sans mettre en danger l’homme et la société elle-même, et sur les critères objectifs d’une décision, qui supposent un acte de raison.

Comme je l’avais souligné lors de ma conférence sur la nouvelle Alliance, donnée devant votre Académie en 1995, la personne humaine est «un être constitutivement en relation», appelé à se sentir chaque jour davantage responsable de ses frères et sœurs en humanité. La question posée par Dieu, dès le premier texte de l’Écriture, doit sans cesse résonner dans le cœur de chacun: «Qu’as-tu fait de ton frère ?» Le sens de la fraternité et de la solidarité, et le sens du bien commun reposent sur une vigilance par rapport à ses frères et par rapport à l’organisation de la société, donnant une place à chacun, afin qu’il puisse vivre dans la dignité, avoir un toit et le nécessaire pour son existence et pour celle de la famille dont il a la charge. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la motion que vous avez votée, au mois d’octobre dernier, concernant les droits de l’homme et la liberté d’expression, qui fait partie des droits fondamentaux, ayant toujours à cœur de ne pas bafouer la dignité fondamentale des personnes et des groupes humains, et de respecter leurs croyances religieuses.

Qu’il me soit permis d’évoquer aussi devant vous la figure d’Andreï Dimitrijevitch Sakharov, auquel j’ai succédé à l’Académie. Cette haute personnalité nous rappelle qu’il est nécessaire, dans la vie personnelle comme dans la vie publique, d’avoir le courage de dire la vérité et de la suivre, d’être libre par rapport au monde ambiant qui a souvent tendance à imposer ses façons de voir et les comportements à adopter. La véritable liberté consiste à marcher dans la voie de la vérité, selon sa vocation propre, sachant que chacun aura à rendre compte de sa vie à son Créateur et Sauveur. Il importe que nous sachions proposer aux jeunes un tel chemin, leur rappelant que le véritable épanouissement n’est pas à n’importe quel prix et les invitant à ne pas se contenter de suivre toutes les modes qui se présentent. Ainsi, ils sauront avec courage et ténacité discerner le chemin de la liberté et du bonheur, qui suppose de vivre un certain nombre d’exigences et de réaliser les efforts, les sacrifices et les renoncements nécessaires pour agir bien.

Un des défis pour nos contemporains, et particulièrement pour la jeunesse, consiste à accepter de ne pas vivre simplement dans l’extériorité, dans le paraître, mais à développer la vie intérieure, lieu unificateur de l’être et de l’agir, lieu de la reconnaissance de notre dignité d’enfants de Dieu appelés à la liberté, non pas en se séparant de la source de la vie, mais en y demeurant relié. Ce qui réjouit le cœur de l’homme, c’est de se reconnaître fils et filles de Dieu, c’est une vie belle et bonne sous le regard de Dieu, ainsi que les victoires réalisées sur le mal et contre le mensonge. En permettant à chacun de découvrir que sa vie a un sens et qu’il en est responsable, nous ouvrons la voie à une maturation des personnes et à une humanité réconciliée, soucieuse du bien commun.

Le savant russe Sakharov en est un exemple; alors que, sous la période communiste, sa liberté extérieure était entravée, sa liberté intérieure, que nul ne pouvait lui enlever, l’autorisait à prendre la parole pour défendre avec fermeté ses compatriotes, au nom même du bien commun. Aujourd’hui encore, il importe que l’homme ne se laisse pas entraver par des chaînes extérieures, telles que le relativisme, la recherche du pouvoir et du profit à tout prix, la drogue, des relations affectives désordonnées, la confusion au niveau du mariage, la non-reconnaissance de l’être humain dans toutes les étapes de son existence, de sa conception à sa fin naturelle, laissant penser qu’il y a des périodes où l’être humain n’existerait pas vraiment. Nous devons avoir le courage de rappeler à nos contemporains ce qu’est l’homme et ce qu’est l’humanité. J’invite les Autorités civiles et les personnes qui ont une fonction dans la transmission des valeurs à avoir toujours ce courage de la vérité sur l’homme.

Au terme de notre rencontre, permettez-moi de souhaiter que, par ses travaux, l’Académie des Sciences morales et politiques, avec d’autres institutions, puisse toujours aider les hommes à construire une vie meilleure et à édifier une société où il est bon de vivre en frères. Ce souhait s’accompagne de la prière que je fais monter vers le Seigneur pour vous-mêmes, pour vos familles et pour tous les membres de l’Académie des Sciences morales et politiques.

« L’éducation culturelle des jeunes », fondamentale, estime le card. Poupard

10 février, 2007

du site  Zenith :  2007-02-08 

« L’éducation culturelle des jeunes », fondamentale, estime le card. Poupard  Congrès de l’Action catholique italienne 

ROME, Jeudi 8 février 2007 (ZENIT.org) – « L’éducation culturelle des jeunes » est fondamentale, a expliqué ce matin le cardinal Paul Poupard, lors du congrès de quelque 250 assistants diocésains et paroissiaux de l’Action catholique italienne réunis à Rome sur le thème de la communication de la foi aux nouvelles générations. Le président des conseils pontificaux de
la Culture et pour le Dialogue interreligieux a en effet expliqué, dans la perpective de la nouvelle évangélisation, que « l’éducation culturelle des jeunes est d’une importance fondamentale pour le témoignage d’une foi adulte, dans le cœur de notre culture sécularisée et post-moderne ».

« Dans un contexte culturel où l’abaissement du niveau de garde éthique a conditionné de nombreux croyants », le cardinal Poupard souhaitait que les jeunes puissent reconnaître dans leurs « éducateurs, pasteurs et laïcs ensemble, des personnes attentives et disponibles pour les accompagner dans une solide formation culturelle pour découvrir la beauté de l’amitié et de la rencontre avec
la Vérité ».

Le cardinal Poupard a également insisté sur l’importance de « placer au centre le thème de
la Vérité, ce qui n’est pas un acte spéculatif, mais une question primordiale pour donner à la personne une profonde identité culturelle et spirituelle et susciter la responsabilité des relations sociales ».

« Les laïcs de l’Action catholique auxquels vous, prêtres, vous êtes envoyés, sont des chrétiens experts dans cette splendide aventure de provoquer la rencontre entre l’Evangile et la vie. Les Bienheureux issus du rang de votre association – le cardinal Poupard citait notamment le jeune Piergiorgio Frassati – vous poussent à faire d’elle le lieu de la croissance de disciples du Seigneur, et de la construction de la cité de l’homme, sous le signe de la dignité et de la vocation de la personne humaine ». 

Deux nouveaux textes en chantier: l’un sur la bioéthique et l’autre sur la loi naturelle

5 février, 2007

du site italien « La Chiesa.it » un article du Sandro Magister, (original français)) 

Deux nouveaux textes en chantier:

l’un sur la bioéthique et l’autre sur la loi naturelle La congrégation pour la doctrine de la foi est en charge de leur préparation. C’est le « style Ratzinger » qui continue, explique le secrétaire de dicastère, l’archevêque Angelo Amato

par Sandro Magister

Deux nouveaux textes en chantier: l'un sur la bioéthique et l'autre sur la loi naturelle dans article

ROME, 5 février 2007 – Vie humaine naissante et loi naturelle: c’est sur ces deux sujets que la congrégation pour la doctrine de la foi prépare actuellement deux nouveaux textes. Le secrétaire de la congrégation, l’archevêque Angelo Amato, l’a annoncé dans une interview accordée à « Avvenire », le quotidien de la conférence épiscopale italienne.Le premier texte, qui traite de la vie humaine naissante, sera dans le droit fil de l’instruction « Donum Vitae » publiée en 1987 par le préfet de la congrégation de l’époque, le cardinal Joseph Ratzinger. Mgr Amato dit à ce propos:« Cette Donum Vitae 2 n’est pas conçue pour abolir la précédente, mais pour traiter les différentes questions bioéthiques et biotechnologiques qui se posent aujourd’hui et qui étaient encore impensables à l’époque. L’instruction Donum Vitae garde toute sa valeur et, par certains côtés, elle se révèle prophétique. Le problème est qu’en dépit de ses vingt ans d’existence, elle est encore peu connue. La question n’est donc pas de réviser la doctrine morale – par exemple sur le caractère licite du préservatif – qui ne me semble pas être à l’ordre du jour. Il s’agit plutôt de nouveaux défis, par certains côtés bien plus graves et destructeurs de l’identité de la personne humaine, comme celui que lancent ceux qui considèrent le fœtus comme un produit biologique et non comme un être humain. Comme l’affirme Donum Vitae, l’être humain doit être respecté – comme une personne – depuis le premier instant de son existence’ (‘Viventi humano – uti persona – observantia debetur inde a primo eius vitae momento’). Et ce respect dû à l’embryon humain est ‘un principe anthropologique non négociable’ ». Mgr Amato précise en outre:« L’étude de sujets aussi délicats est de la compétence de notre congrégation qui soumet ensuite ses travaux au pape. Les positions présentées sur ces sujets par d’autres institutions ou personnalités ecclésiastiques, si respectables soient-elles, ne peuvent donc pas avoir l’autorité que veulent bien parfois leur prêter les médias ».

Parmi les positions de personnalités ecclésiastiques auxquelles Mgr Amato fait référence figurent celles du cardinal Carlo Maria Martini dans le « Dialogue sur la vie », publié dans l’hebdomadaire « L’Espresso » en avril 2006, justement à propos du contenu de l’instruction « Donum Vitae ». Ou encore les positions formulées par le même cardinal Martini sur l’euthanasie dans le quotidien « Il Sole 24 Ore » du 21 janvier dernier, une semaine avant cette interview de Mgr Amato dans « Avvenire ». Les deux interventions du cardinal Martini s’éloignent de l’enseignement officiel de l’Eglise en plusieurs points.

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Le second des nouveaux textes, relatif à la loi naturelle, sera en revanche une première. En plusieurs occasions, Benoît XVI a donné comme fondement à la vie des hommes en commun les principes moraux imprimés dans le cœur de chaque homme et « répétés de manière unique par la voix faible mais claire de la conscience ». Pourtant, le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi lui-même n’y avait consacré aucun texte spécifique.Mgr Amato explique:
« Un catholique, par exemple, ne peut donner son consentement à une législation qui introduit le mariage entre deux personnes du même sexe: cela va contre la révélation biblique et la loi naturelle elle-même. [...] Le pape cite souvent cette dernière dans ses catéchèses. Et notre congrégation prépare quelque chose sur la question. A cette fin, elle a déjà consulté toutes les universités catholiques. Les réponses venues du monde entier sont encourageantes, même celles qui viennent des universités considérées comme plus ‘difficiles’. La loi naturelle est également très importante car elle peut être le seul socle pour un dialogue fructueux entre les religions ».
* * *
Mgr Amato a accordé cette interview à l’occasion de la publication d’un imposant volume rassemblant les 105 textes produits par la congrégation pour la doctrine de la foi pendant quarante ans, de 1965 à aujourd’hui.Le souhait que tous ces textes soient publiés à nouveau en un seul volume – explique Mgr Amato dans l’interview et en introduction de l’ouvrage – a été émis par « beaucoup d’évêques, de cardinaux et de théologiens » du monde entier.
Les textes sont presque tous dans leur version originale, en latin, ou bien en version italienne. Mais pour lire les plus importants dans différentes langues, il suffit de se rendre sur la section de la congrégation pour la doctrine de la foi du site web du Vatican.Les 200 premières pages du volume regroupent les documents émis par la congrégation quand le cardinal Alfredo Ottaviani puis le cardinal Franjo Seper en étaient les préfets. Les 400 pages suivantes rassemblent quant à elles les textes, beaucoup plus longs et nombreux, datant de l’époque où le cardinal Ratzinger était préfet. Selon Mgr Amato, on peut parler d’un « style Ratzinger » à la congrégation:
« Avec lui, on cherchait d’une part à étendre et articuler les arguments justifiant la vérité des croyances contestées, et à proposer d’autre part des orientations assurées face aux multiples défis de la culture contemporaine ».Seule une petite partie des interventions de la congrégation concerne des théologiens qui sont entrés en conflit avec le magistère de l’Eglise. En quarante ans, certaines œuvres des onze théologiens suivants ont fait l’objet de mesures: Hans Küng, Jacques Pohier, Edward Schillebeeckx, Leonardo Boff, Charles Curran, Tissa Balasuriya, Anthony de Mello, Reinhard Messner, Jacques Dupuis, Marciano Vidal, Roger Haight.

En revanche, d’autres documents expliquent mieux le travail de la congrégation pendant l’ère Ratzinger: les deux instructions sur la théologie de la libération de 1984 et de 1986, l’instruction « Donum Vitae » de 1987 sur la vie humaine naissante et la procréation, l’instruction « Donum Veritatis » de 1990 sur le rapport entre théologiens et magistère de l’Eglise, la lettre « Communionis Notio » de 1992 sur les rapports entre l’Eglise universelle et les Eglises locales, la déclaration « Dominus Iesus » de 2000 sur le christianisme par rapport aux autres religions, la note doctrinale de 2002 sur les catholiques dans la vie politique, la note de 2003 sur la légalisation des unions entre personnes du même sexe, la lettre de 2004 sur la femme.

Certains de ces documents – par exemple ceux sur la théologie de la libération et la déclaration « Dominus Iesus » – ont fait l’objet de critiques sévères au moment de leur publication, même de la part de membres de la hiérarchie. D’autres – comme la note de 2002 sur les catholiques dans la vie politique – ont été ignorés ou bien sous-évalués.

Ce dernier texte se révèle cependant aujourd’hui d’une brûlante actualité. Les principes « fondamentaux et irrévocables » qui y sont rappelés – et constamment repris par Benoît XVI dans sa prédication – sont de plus en plus au centre des controverses éthico-politiques qui divisent les différents pays sur l’avortement, l’euthanasie, l’embryon, la famille, l’éducation… En Italie, par exemple, une loi sur le « testament biologique » et une autre sur les couples de fait sont en ce moment-même en cours d’élaboration, l’Eglise s’engageant avec énergie contre l’euthanasie et pour la défense de la famille fondée sur le mariage monogamique entre un homme et une femme.

Dans son interview à « Avvenire », Mgr Amato observe:

« Beaucoup d’hommes politiques catholiques demandent des éclaircissements sur ce genre de sujets. Qu’ils veuillent ou réussissent ensuite à agir en conséquence, c’est une autre question. Les hommes politiques catholiques devraient en tout cas toujours se rappeler qu’ils n’ont pas à consentir à l’introduction de lois allant à l’encontre des principes moraux. Quand bien même ce type de loi serait déjà en vigueur, ils pourraient au moins chercher à en atténuer la portée ».

Le futur texte sur la loi naturelle se propose d’expliquer qu’en défendant ces principes fondamentaux, non seulement l’Eglise n’obéit qu’à la révélation divine, mais elle défend aussi chaque homme en tant que tel.

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Le livre:

L’interview intégrale de Mgr Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi, à « Avvenire » le 28 janvier 2007:

Congregatio pro Doctrina Fidei, « Documenta inde a Concilio Vaticano Secundo Expleto Edita (1966-2005), Libreria Editrice Vaticana, 2006, pp. 665, euro 40,00.

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L’entrevue de l’archevêque Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi, à « Avvenire » du 28 janvier 2007:

> Una « Donum Vitae » due: allo studio un documento sulla bioetica__________ Les textes de la congrégation pour la doctrine de la foi dans différentes langues, sur le site web du Vatican: > Congrégation pour la Doctrine de la Foi__________ A propos de l’euthanasie, la controverse provoquée fin janvier au sommet de l’Eglise par un discours du cardinal Carlo Maria Martini:> Le cardinal Martini et l’euthanasie: quand il est permis d’abréger la vie (30.1.2007)__________ Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France

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