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« Habemus papam ». Vingt mois après, un retraite de Bénoît XVI

14 décembre, 2006

je rapporte l’articule du journal l’ « Espresso » » qui a même les site on line, de Sandro Magister, je crois d’avoir mis même un autre ; le journaliste regarde à Pape Bénoît et j’en retraite que – à moi – il plaît beaucoup, je vous le traduis (toujours comme je peux) même si j’étudie de nouveau le français écrit – mais il faut temps – parce qu’il me semble très adhérent à la personne de le Pape:

link à l’article

« Habemus papam ». Vingt mois après, un retraite de Bénoît XVI


ne cherche pas l’applaudissement, ne haranguent pas les foules, pourtant il est très populaire. Son secret il l’a expliqué même : elle est « l’obéissance à la vérité, pas à la dictature des opinions communes » de Sandro Magister

ROME, 12 décembre 2006 – à vingt mois de son élection à pape, Bénoît XVI a maintenant devenu des cas de étudie à niveau mondial. Un indice en tel sens est retraite en mots et images qui en donné au volume « Bénoît XVI, l’aube d’une nouvelle papauté », sorti dans ces jours en même temps en italien et en angles. Il publie le volume les White Star, des éditrice reliée au National Géographique Society. Ils sont des auteurs un grand en photographie italien, Gianni Giansanti, déjà celebret pour avoir photographié Jean Paul II, et le chef rédacteur du siège romain de « Time », Jeff Israely. Il écrit entre autre Israely : « Les gestes de le sien prédécesseur ont impressionné le monde. Benoît XVI fait par contre à nouvelle avec la force de sa prose. Mais ses mots ne représentent pas un pur exercice intellectuel : ils sont une manifestation de sa foi et une humanité. Dans le messager il se rend visible le message « . Il est le même jugement qu’on a lu sur « l’express » dans retraite du pape Joseph Ratzinger publié à la veille de son voyage en Turquie : « Jean Paul II dominait la scène. Benoît XVI offre aux foules son nu mot. Mais soin de déplacer l’attention à quelque chose qui est au-delà si de même « . Beaucoup plus que ceci il va cependant dit et spécifié, pour cueillir le profil original de l’actuelle pape. Voilà ici de suivi je retraite de Bénit XVI sorti sur « le exprimé » n. 47 du 30 novembre 2006 : Bénoît XVI, des pape a armés de « chasteté » de Sandro Magister.

Les nombres parlent. Bénit XVI est la pape plus populaire de l’histoire, si pour je peuple on entend ce qu’il attrait comme un aimant dans place San Pietro, chaque dimanche à l’Angelus et chaque mercredi à l’audience générale, de Rome et de toute la terre. Les présences sont systématiquement plus que doubles par rapport à ces de le sien prédécesseur Jean Paul II, qu’ il à son tour avait pulvérisé chaque record. Mais ce qui plus étonne est tresse entre question et offerte. Produit de passé que Bénoît XVI offre aux foules est fait de son nu mot. À l’Angelus, deux fois sur trois, pape Joseph Ratzinger explique l’Évangile de la messe de cette dimanche à un auditoire qui tout et pas toujours ne va pas à messe. Il l’explique avec des mots simples, mais qu’ils exigent de l’attention et ils l’obtiennent. Pendant qu’il parle, silence en place San Pietro il est impressionnant. Et au terme de très brève homélie il entame instantanément la prière de l’Angelus, même pas un instant d’intervalle. Qu’elle est sa mode, réussie, pour ne pas faire bondir l’applaudissement. Ceci viendra, mais au terme de tout, à l’instant des saluts en diverses langues. De papa, Bénit XVI ne concède rien aux schémas qui l’étiquetaient de cardinal. Il ne foudroie pas de condamnations, pas lance anathèmes. Il raisonne inflexible, mais calmé. Ses critique à la modernité ou aux « pathologies » qui il relèvent même dans l’Église les argue. Même pour ceci il a presque fais devenir muet le progressisme catholique : pas parce qu’il il lui ait devenu ami, mais parce qu’il ne réussit pas à lui rebattre avec des sujets de paire solidité persuasive. Benoît XVI ne montre pas tout à fait de se sentir écrasé de la comparaison avec le sien prédécesseur. Il ne l’imite pas en rien. Jean Paul II ne se promenait pas, il avais un allure majestueuse . Pape Ratzinger avec des pas svelte va droit au but. Jean Paul II dominait la scène. Bénoît XVI soigne de déplacer l’attention à quelque chose qui est au-delà si de même. Mémorable il reste veille nocturne avec le million de jeunes aperçus en Allemagne, dans l’août de 2005, d’abord grande épreuve médiatique affrontée de la nouveau pape. Pour beaucoup d’interminables minutes Benoît XVI est dans silence, en genou, devant l’hostie consacrée poste sur l’autel. Mais mal parti il ne met pas les jeunes. Il met les réalisateurs et les chroniqueurs télévisés, qu’ils ne savent plus qu’est-ce que dire ou faire pour remplir ce « vide » avec lequel la pape a bouleversé la prévu kermesse. Il est la premier pape théologue dans l’histoire de l’Église. Mais il sait enseigner théologie même aux simples. Même aux enfants. Un des formulaires communiqués vous de son invention est le coup et répondu improvisés avec les plus différents auditoire. Il l’a fait même avec des dizaines de milliers d’enfants de la première communion, âge moyen 9 ans, réunis en place San Pietro. Un enfant la question : « Ma catéchiste il m’a dit que Jésus est présent dans l’eucharistie. Mais comme ? Je ne le vois pas! ». Répondue. « Oui, nous ne le voyons pas, mais il y a tant de choses que nous ne voyons pas et qu’ils existent et ils sont essentiels. Par exemple, nous ne voyons pas notre raison. Toutefois nous avons la raison « . Avec la raison Bénit XVI a ouvert une partie audace. Sur le rapport entre la raison et la foi il a établi l’asse du discours devenu plus célèbre et contesté de son premier an et de moyen de pontificaux : le « lectio magistralis » de lui tenue à l’université de Ratisbona les 12 septembre de 2006. Il n’est pas hasardé dire que Ratzinger est une pape illuministe, parce qu’il même a déclaré de vouloir prendre les défenses de l’illuminisme dans une époque où à la raison ils sont restés peu de défenseurs. Qui s’attendait de trouver dans l’ex chef de l’ex Sant’Uffizio un paladin fidéiste du dogme est servi. Pour il n’y a pas seulement Jérusalem, il y a même les Atene des philosophes grecs aux origine de la foi chrétienne. Bénit XVI ne craint pas de mettre sous sévère critique les religions, à commencer de celle chrétienne, vraiment au nom de la raison. Entre raison et religion il veut qu’on établisse un mutuel rapport de contrôle et purification. Les deux tiers de sa leçon de Ratisbona les a dédiés vraiment à critiquer les phases dans lesquelles le christianisme s’est distancier de ses fondations rationnelles. Et à l’islam il a proposé qu’il fait le même : qu’il tresse la foi avec la raison, unique pour le séparer de la violence ; 38 des penseurs musulmans de beaucoup de pays et de différents courants lui ont répondu avec une lettre ouverte qui toute seule vaut plus que mille dialogues cérémonial. En partie en donnant raison à le sien tu raisonnes. La leçon de Ratisbona n’est pas l’unique teste que Benoît XVI a écrit de son poing, sans donner écoute à des experts qui sûrement ils le lui auraient purgé. Même le discours sur le Shoah prononcé à Auschwitz et à Birkenau était tout le sien. Et ponctuellement même il est allé rencontre à des contestation et polémiques, politiques et théologiques, de hébreux, de laïques et de chrétiens. De papa, Ratzinger agit souvent avec une imprudence que personne ne lui suspectait. Et parce que de ce le sien le parler à « opportune et importune » il a ainsi expliqué glissé 6 octobre dans une homélie aux trente spécialistes de la commission théologique internationale : « Il me vient en menthes très beau mot de la première lettre san de Pietro, dans le premier capitule, verset 22. Dans latin il sonne ainsi : ‘Castificantes animas nostras en oboedentia veritatis ‘. L’obéissance à la vérité devrait à ` castificare’notre âme, et ainsi guider au droit mot et à la droite action. En d’autres termes, parler pour trouver des applaudissements, parler en s’orientant à quel les hommes veulent sentir, parler en obéissance à la dictature des opinions communes, est considéré comme une façon de prostitution du mot et de l’âme. La ‘castità ‘à laquelle il fait allusion l’apôtre Pierre est ne pas se soumettre à ces standards, n’est pas chercher les applaudissements, mais chercher l’obéissance à la vérité. Et je pense que celle-ci soit la vertu fondamentale du théologue, cette discipline même dure de l’obéissance à la vérité qui nous fait des collaborateurs de la vérité, bouche de la vérité, parce que nous ne nous parlons pas dans ce fleuve de mots d’aujourd’hui mais, réellement purifiés et rendus chastes avec l’obéissance à la vérité, la vérité parles dans nous. Et nous pouvons ainsi être vraiment des porteurs de la vérité « . Bénit XVI est fait ainsi. On sent tellement revêtu de cette armure de « chasteté » à ne pas craindre de contaminations. À quelqu’un il donna scandale lorsque elle reçut en audience privée à Castel Gandolfo la belliqueuse Oriana Fallaci. Mais un an après a voulu rencontrer même Henri Kissinger, le plus réaliste des amateur du Realpolitik. Le prince des théologie anti-romains, de Hans Küng, a été autre de ses hôtes à surprise. Bénit XVI n’est pas vraiment type qui des contestation, une satire, une fatwa puisse faire trembler. »

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ

14 décembre, 2006

je désire ajouter des pas qui Pape Bénoît ont fait pour se rappeler de la Shoah: le discours à Auschwitz, du site Vatican :

VOYAGE APOSTOLIQUE
DU PAPE BENOÎT XVI
EN POLOGNE
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ
Auschwitz-Birkenau 28 mai 2006

Prendre la parole dans ce lieu d’horreur, d’accumulation de crimes contre Dieu et contre l’homme, lieu qui est sans égal au cours de l’histoire, est presque impossible – et particulièrement difficile et opprimant pour un chrétien, pour un Pape qui vient d’Allemagne. Dans un lieu comme celui-ci, les paroles manquent; en réalité, il ne peut y avoir qu’un silence effrayé – un silence qui est un cri intérieur vers Dieu: Pourquoi, Seigneur, es-tu resté silencieux? Pourquoi as-tu pu tolérer tout cela? C’est dans cette attitude de silence que nous nous inclinons au plus profond de notre être, face à l’innombrable foule de tous ceux qui ont souffert et qui ont été mis à mort; toutefois, ce silence devient ensuite une demande de pardon et de réconciliation, formulée à haute voix, un cri au Dieu vivant, afin de ne plus jamais permettre une chose semblable.
Il y a vingt-sept ans, le 7 juin 1979, le Pape Jean-Paul II était ici; il disait alors: « Je viens ici aujourd’hui en pèlerin. On sait que je suis venu ici bien des fois… Tant de fois! Et bien des fois, je suis descendu dans la cellule où Maximilien Kolbe est mort, et je me suis arrêté devant le mur de la mort et je suis passé entre les ruines des fours crématoires de Birkenau. Je ne pouvais pas ne pas venir ici comme Pape ». Le Pape Jean-Paul II était ici comme fils du peuple qui, avec le peuple juif, dut souffrir le plus en ce lieu et, en général, au cours de la guerre: « Six millions de Polonais ont perdu la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale: le cinquième de la nation », rappela alors le Pape (cf. ibid.). C’est ici qu’il éleva ensuite l’avertissement solennel au respect des droits de l’homme et des nations qu’avaient élevé avant lui ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, et il ajouta: « Celui qui prononce ces paroles [...] est le fils de la nation qui a subi de la part des autres, au cours de son histoire, de multiples vicissitudes. Il ne le dit pas pour accuser, mais pour rappeler. Il parle au nom de toutes les nations dont les droits sont violés et oubliés… » (cf. Ibid.).
Le Pape Jean-Paul II était venu ici comme un fils du peuple polonais. Aujourd’hui, je suis ici comme fils du peuple allemand, et c’est précisément pourquoi je dois et je peux dire comme lui: je ne pouvais pas ne pas venir ici. Je devais venir. C’était et c’est un devoir face à la vérité et au droit de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu d’être ici, en tant que Successeur de Jean-Paul II et en tant que fils du peuple allemand – fils du peuple dans lequel un groupe de criminels arriva au pouvoir au moyen de promesses mensongères, au nom de perspectives de grandeur, au nom de l’honneur retrouvé de la nation et de son importance, par des perspectives de bien-être, mais également par la force de la terreur et de l’intimidation, de sorte que notre peuple a pu être utilisé et abusé comme instrument de leur soif de destruction et de domination. Non, je ne pouvais pas ne pas venir ici. Le 7 juin 1979, je me trouvais ici comme Archevêque de Munich-Freising parmi les nombreux Evêques qui accompagnaient le Pape, qui l’écoutaient et qui priaient avec lui. En 1980, je suis ensuite revenu une fois de plus dans ce lieu de l’horreur avec une délégation d’Evêques allemands, bouleversé par tant de mal et plein de reconnaissance parce que sur ces ténèbres avait brillé l’étoile de la réconciliation. Telle est encore la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui: pour implorer la grâce de la réconciliation – avant tout de Dieu, qui seul peut ouvrir et purifier nos coeurs; puis des hommes qui ont souffert, et enfin la grâce de la réconciliation pour tous ceux qui, en cette heure de notre histoire, souffrent à nouveau à cause du pouvoir de la haine et de la violence fomentée par la haine.
Combien de questions nous envahissent en ce lieu! La même question revient toujours à nouveau: Où était Dieu en ces jours-là? Pourquoi s’est-il tu? Comment a-t-il pu tolérer cet excès de destruction, ce triomphe du mal? Les paroles du Psaume 44, la lamentation d’Israël qui souffre, nous viennent à l’esprit: « …Tu nous broyas au séjour des chacals, nous couvrant de l’ombre de la mort [...] C’est pour toi qu’on nous massacre tout le jour, qu’on nous traite en moutons d’abattoir. Lève-toi, pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi, ne rejette pas jusqu’à la fin: Pourquoi caches-tu ta face, oublies-tu notre oppression, notre misère? Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre. Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour! » (Ps 44, 20.23-27). Ce cri d’angoisse que, dans la souffrance, Israël élève à Dieu dans des périodes d’extrême difficulté, est en même temps le cri d’appel à l’aide de tous ceux qui, au cours de l’histoire – hier, aujourd’hui et demain – souffrent pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la vérité et du bien; et ils sont nombreux, aujourd’hui encore.
Nous ne sommes pas en mesure de scruter le secret de Dieu – nous ne voyons que des fragments, et ce serait une erreur que de vouloir juger Dieu et l’histoire. Nous ne défendrions pas l’homme dans ce cas, mais nous ne contribuerions qu’à sa destruction. Non – en définitive, nous devons continuer à élever vers Dieu ce cri humble mais persistant: Réveille-toi! N’oublie pas ta créature, l’homme! Et notre cri vers Dieu doit être en même temps un cri qui pénètre notre coeur lui-même, afin que s’éveille en nous la présence cachée de Dieu – afin que la force qu’il a déposée dans nos coeurs ne soit pas recouverte et étouffée en nous par la boue de l’égoïsme, de la peur des hommes, de l’indifférence et de l’opportunisme. Elevons ce cri vers Dieu, adressons-le à notre coeur lui-même, précisément en cette heure sur laquelle pèsent de nouveaux dangers, dans laquelle semblent naître à nouveau du coeur des hommes toutes les forces obscures: d’une part, l’abus du nom de Dieu pour justifier la violence aveugle contre des personnes innocentes; de l’autre, le cynisme qui ne connaît pas Dieu et qui bafoue la foi en Lui. Nous élevons un cri vers Dieu, afin qu’il pousse les hommes à se repentir, en sorte qu’ils reconnaissent que la violence n’engendre pas la paix, mais ne fait que susciter une autre violence – une spirale de destructions, dans laquelle tous, en fin de compte, ne peuvent être que perdants. Le Dieu auquel nous croyons est un Dieu de la raison – d’une raison, cependant, qui n’est certainement pas une mathématique neutre de l’univers, mais qui ne fait qu’un avec l’amour, avec le bien. Nous prions Dieu et nous élevons un cri vers les hommes afin que cette raison, la raison de l’amour et de la reconnaissance de la force de la réconciliation et de la paix, prévale sur les menaces qui nous entourent de l’irrationalité ou d’une fausse raison, détachée de Dieu.
Le lieu où nous nous trouvons est un lieu de la mémoire, c’est le lieu de la Shoah. Le passé n’est jamais uniquement le passé. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre. Comme Jean-Paul II, j’ai parcouru le chemin le long des stèles qui rappellent, en différentes langues, les victimes de ce lieu: ce sont des stèles en biélorusse, en tchèque, en allemand, en français, en grec, en hébreu, en croate, en italien, en yiddish, en hongrois, en hollandais, en norvégien, en polonais, en russe, en rom, en roumain, en slovaque, en serbe, en ukrainien, en hébreu hispanique et en anglais. Toutes ces stèles commémoratives nous parlent de souffrance humaine, nous laissent entrevoir le cynisme de ce pouvoir qui traitait les hommes comme des objets, ne les reconnaissant pas comme des personnes, dans lesquelles se reflète l’image de Dieu. Certaines stèles invitent à une commémoration particulière. Celle en hébreu par exemple. Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume: « On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir » se vérifièrent de façon terrible. Au fond, ces criminels violents, au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables. Si ce peuple, par le seul fait d’exister, témoigne de ce Dieu qui a parlé à l’homme et qui l’a pris en charge, alors ce Dieu devait finalement mourir et son pouvoir n’appartenir qu’à l’homme – à ceux qui se considéraient comme les puissants et qui avaient su devenir les maîtres du monde. Avec la destruction d’Israël, avec la Shoah, ils voulaient, en fin de compte, extirper également la racine sur laquelle se fonde la foi chrétienne, en la remplaçant définitivement par la foi fabriquée par soi-même, la foi dans le pouvoir de l’homme, du plus fort. Il y a ensuite la stèle en polonais: on voulait avant tout, dans un premier temps, effacer l’élite culturelle et éliminer ainsi le peuple comme sujet historique autonome, pour le réduire, dans la mesure où il continuait d’exister, à un peuple d’esclaves. Une autre stèle, qui invite particulièrement à réfléchir est celle qui est écrite dans la langue des Sinti et des Roms. Ici aussi, on voulait faire disparaître un peuple entier qui vit en migrant parmi les autres peuples. Il figurait au nombre des éléments inutiles de l’histoire universelle, dans une idéologie où ne devait compter désormais que ce dont on pouvait mesurer l’utilité; tout le reste, selon leur conception, était catalogué comme lebensunwertes Leben – une vie indigne d’être vécue. Il y a ensuite la stèle en russe, qui évoque le nombre immense de vies sacrifiées parmi les soldats russes dans la lutte contre le régime de la terreur national-socialiste; toutefois, dans le même temps, elle nous fait réfléchir sur la tragique double signification de leur mission: ils ont libéré les peuples d’une dictature mais tout en soumettant ces mêmes peuples à une nouvelle dictature, celle de Staline et de l’idéologie communiste. Toutes les autres stèles dans les nombreuses langues européennes nous parlent elles aussi de la souffrance des hommes du continent tout entier; elles toucheraient profondément notre coeur, si nous ne faisions pas mémoire des victimes de façon globale, mais si nous pouvions au contraire voir le visage de chacune des personnes qui ont terminé leur vie ici dans les ténèbres de la terreur. J’ai ressenti comme un profond devoir de m’arrêter de façon particulière également devant la stèle en langue allemande. De là apparaît devant nous le visage d’Edith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix: juive et allemande, disparue, avec sa soeur, dans l’horreur de la nuit du camp de concentration allemand-nazi; comme chrétienne et juive, elle accepta de mourir avec son peuple et pour son peuple. Les Allemands qui furent alors déportés à Auschwitz-Birkenau et qui sont morts ici étaient considérés comme Abschaum der Nation – déchet de la nation. Mais aujourd’hui, nous les reconnaissons en revanche avec gratitude comme les témoins de la vérité et du bien, qui, même au sein de notre peuple, n’avaient pas disparu. Remercions ces personnes, car elles ne se sont pas soumises au pouvoir du mal, et elles apparaissent à présent devant nous comme des lumières dans une nuit de ténèbres. Avec profond respect et gratitude, nous nous inclinons devant tous ceux qui, comme les trois jeunes face à la menace des fournaises de Babylone, surent répondre: « Seul notre Dieu est capable de nous délivrer. Mais s’il ne le fait pas, sache, ô roi, que nous ne servirons pas ton Dieu ni n’adorerons la statue d’or que tu as élevée » (cf. Dn 3, 17 sq.).
Oui, derrière ces stèles se cache le destin d’innombrables êtres humains. Ceux-ci ébranlent notre mémoire, ébranlent notre coeur. Ils ne veulent pas provoquer la haine en nous: ils nous démontrent au contraire combien l’oeuvre de la haine est terrible. Ils veulent conduire la raison à reconnaître le mal comme mal et à le rejeter; ils veulent susciter en nous le courage du bien, de la résistance contre le mal. Ils veulent nous conduire à ces sentiments qui s’expriment dans les paroles que Sophocle fait prononcer à Antigone, face à l’horreur qui l’entoure: « Je ne suis pas ici pour haïr avec toi, mais pour aimer avec toi ».
Grâce à Dieu, avec la purification de la mémoire à laquelle nous pousse ce lieu d’horreur, se développent autour de ce lieu même de multiples initiatives qui veulent mettre un terme au mal et conférer une force au bien. Il y a quelques instants, j’ai pu bénir le Centre pour le Dialogue et la Prière. Tout près d’ici se déroule la vie cachée des soeurs carmélites, qui se savent particulièrement unies au mystère de la croix du Christ et qui nous rappellent la foi des chrétiens, qui affirme que Dieu lui-même est descendu dans l’enfer de la souffrance et souffre avec nous. A Oswiecim se trouve le Centre Saint-Maximilien et le Centre international de Formation sur Auschwitz et l’Holocauste. Il y a également la Maison internationale pour les Rencontres de la Jeunesse. Auprès de l’une des anciennes Maisons de Prière se trouve le Centre juif. Enfin, l’Académie pour les Droits de l’Homme est en cours de réalisation. Nous pouvons ainsi espérer que du lieu de l’horreur naisse et croisse une réflexion constructive et que le souvenir aide à résister au mal et à faire triompher l’amour.
L’humanité a traversé à Auschwitz-Birkenau un « ravin de la mort ». C’est pourquoi je voudrais, précisément en ce lieu, conclure par une prière de confiance – avec un Psaume d’Israël qui est également une prière de tous les chrétiens: « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi; ton bâton me guide et me rassure [...] J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (Ps 23, 1-4. 6).

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photo:

RAINEWS

France : Intervention du card. Ricard au sujet du Téléthon

10 décembre, 2006

du Zenith:

France : Intervention du card. Ricard au sujet du Téléthon

 

ROME, Vendredi 8 décembre 2006 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le texte de l’intervention du cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Bordeaux, au sujet du Téléthon, publiée par le site de la Conférence des évêques (cf. www.cef.fr)

* * *

Intervention du Cardinal Ricard, président de la Conférence des évêques de FranceJ’arrive d’un voyage de dix jours au Vietnam et je suis un peu étonné de la polémique qui s’est développée en France autour du Téléthon.

Je tiens tout d’abord à dire que l’Église catholique n’appelle pas au boycott du Téléthon. Il faut reconnaître à cette initiative et à l’association qui la porte le mérite d’avoir fait connaître à l’opinion publique le drame de la myopathie et d’avoir mobilisé la solidarité de tous.

Dans la lutte contre cette maladie, je pense d’abord aux malades, à leurs familles, aux médecins et aux chercheurs.

Plusieurs évêques ont attiré l’attention, à juste titre, sur un point qui nous fait problème : l’utilisation de cellules embryonnaires pour la recherche. C’est une question grave sur laquelle je me suis déjà plusieurs fois prononcé, en particulier au moment du vote des lois sur la bioéthique en 2004, et encore récemment en juin dernier.

Je suis inquiet de voir que tous les garde- fous que l’on met dans ce domaine pour encadrer la recherche sont sujets à remise en question les uns après les autres. La question est redoutable : où allons- nous ? C’est l’avenir de l’homme qui est en jeu.

Mais je crois que ce serait un mauvais procès de faire porter tout le poids de cette interrogation au Téléthon qui ne consacre, malgré tout, que moins de 2 % des dons reçus à cette recherche. Il serait bon que le débat sur ces questions soit repris plus largement, au moment de la révision des lois sur la bioéthique. Ceci dit, il est légitime qu’à l’occasion du Téléthon, beaucoup de catholiques s’interrogent sur l’affectation de leurs dons. Je suis moi- même prêt à rencontrer les responsables de l’Association du Téléthon dans les semaines qui viennent, s’ils le désirent. »

« L’Afrique est submergée de préservatifs »

10 décembre, 2006

 du site:

http://www.chretiente.info/+L-Afrique-est-submergee-de+.html

« L’Afrique est submergée de préservatifs » : Cardinal Murphy O’Connor

8 décembre 2006

Répondant à la télévision britannique aux attaques de Tony Blair contre le Vatican sur MTV, le cardinal de Westminster, Cormac Murphy-O’Connor a dénoncé la pensée unique du préservatif, qui agirait contre l’objectif recherché.

The way to combat AIDS is primarily, as everyone should know,” he said, “behavioral change, monogamous partnerships between a man and a woman.

A Tony Blair qui avait dénoncé la soit-disant « condamnation du préservatif », usant d’un argument aussi éculé qu’infondé, le cardinal a répondu que, d’après ses échanges avec les évêques africains, « l’Afrique était envahie de préservatifs« , qui « encourageaient la promiscuité et donc le SIDA« . Il a regretté que les milliards consacrés au préservatif soient perdus pour la recherche ou la distribution de médicaments, rappelant au passage que l’Eglise est l’institution la plus active dans le traitement des malades du SIDA. ( 25% des malades du Sida dans le monde sont pris en charge par des organisations catholiques. )

Le Cardinal a dénoncé également l’adoption de lois qui remettent en cause la liberté religieuse, par exemple dans le domaine de la soit-disant « non-discrimination » à l’endroit (on devrait dire au revers) des homosexuels.

Laws promoting gay equality in the country force the church in conflict with the government on issues such as education and social services, such as the running of shelters and adoption.

Such laws, he said, “would actually limit the religious freedom of a particular religious denomination, in this case the Catholic Church,” as well and other Christians as well.

The drive to keep the church “out of politics” and the “Christophobic” efforts to “privatize totally religion” in Britain and other countries in Europe denies the vital role that the Catholic Church and other Christian churches have to play on issues, such as “the rights of the individual (and) family” he said.

Le Cardinal a conclu enfin sur ce rappel important : « la Terre Sainte est aussi notre terre, celle des chrétiens »

La maison de la Vierge Marie – d’un site Turque

7 décembre, 2006

nous avons vu, il y à peu de jours, la maison de Marie pendant le voyage de le Pape en Turquie, je vous la repropose, d’un site turque:

http://www.planet-turquie-guide.com/vierge_marie.htm

La maison de la Vierge Marie

Dans la Bible, Jésus sur la croix confia sa mère à Saint Jean l’Evangéliste. En 37, Saint Jean a amené la Vierge Marie à Ephèse après la mort du Christ où elle a vécu jusqu’à la fin de ses jours dans une petite maison (Meryemana evi )construite pour elle sur le Bulbul Dagi ( Koressos, mont Rossignol ). Aujourd’hui, c’est un lieu de pèlerinage populaire pour les chrétiens et les musulmans. Cette maison a été reconnue par le Vatican et une cérémonie y est célébrée le 15 août, ainsi que des offices religieux réguliers. c’est une modeste maison de pierre située à 8 km de Selçuk; (Ephèse) et à 25 km de Kusadasi. La Maison de la Vierge marie a été découverte au XIXe siècle par des archéologues qui ont mené leurs recherches à partir des écrits de la visionnaire allemande Anne Catherine Emmerich.

La maison de la Vierge Marie - d'un site Turque dans Approfondissement vierge-marie

Jésus et la vierge Marie

Jésus mourant sur la Croix, donnée comme sa Mère au disciple par ces mots :  » Femme, voici ton fils  » (cf. Jn 19, 26-27.
Chaque année, des milliers de catholiques viennent prier à la maison de la Vierge, proche d’Ephèse, et se recuellir sur les ruines de la basilique Saint Jean, l’un des premiers sanctuaire de la chrétienté.

marie_small1 dans Approfondissement

Ascension de la Vierge Marie, Mère de Dieu

La Vierge Immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Apoc. 19, 16), victorieux du péché et de la mort.

image comme dans le site

La question des « prêtres mariés » n’est pas celle du « mariage des prêtres ».

5 décembre, 2006

 du Zenith:

2006-12-04

La question des « prêtres mariés » n’est pas celle du « mariage des prêtres ». Déclaration du card. Hummes 

ROME, Lundi 4 décembre 2006 (ZENIT.org) – Le cardinal Humes évoque la question des « prêtres mariés » dans l’Eglise catholique orientale, et n’évoque en aucun cas de « mariage des prêtres ».A propos des échos suscités par les paroles du nouveau préfet de la congrégation pour le Clergé, le cardinal Claudio Hummes, dans le journal brésilien « Estado de Sâo Paulo » le cardinal a souhaité faire une mise au point dans le Bulletin de la salle de presse du Saint-Siège.

« Il a toujours été clair dans l’Eglise, écrit le cardinal Hummes, que l’obligation du célibat pour les prêtres n’est pas un dogme mais une norme disciplinaire ».

C’est ainsi, précise le communiqué, que « celle-ci vaut pour l’Eglise latine, mais non pour les rites orientaux, où, aussi dans les communautés unies à l’Eglise catholique, il est normal qu’il y ait des prêtres mariés ».

« Cependant, il est également clair, continue le cardinal brésilien, que la norme du célibat pour les prêtres de l’Eglise latine est très antique, et s’appuie sur une tradition consolidée, et sur de fortes motivations, de caractère théologique et spirituel, pratique et pastoral, et rappelées par les papes ».

« Lors du récent synode des évêques à propos des prêtres (octobre 2005, ndlr), ajoutait le cardinal, l’opinion la plus répandue parmi les pères était qu’un élargissement de la règle du célibat n’aurait pas été une solution, même du fait du problème de la rareté des vocations, qui est plutôt à relier à d’autres causes, à commencer par la culture moderne de la sécularisation, comme le démontre aussi l’expérience des autres confessions chrétiennes qui ont des prêtres et des pasteurs mariés ».

« Une telle question n’est donc pas actuellement à l’ordre du jour des autorités ecclésiastiques, comme l’a récemment rappelé la réunion des chefs des dicastères avec le Saint-Père ».

La réunion à laquelle le cardinal Hummes fait allusion s’est tenue au Vatican, à la demande du pape, le 16 novembre dernier, pour évoquer notamment le cas de l’archevêque émérite de Lusaka, Mgr Emmanuel Milingo, qui a épousé une sud-coréenne, selon le rite du Rév. Moon, de la secte du même nom. Il s’agit du mariage d’un évêque. Or l’on sait que la tradition catholique comme orthodoxe n’admet pas de prêtres mariés à l’épiscopat.

La réunion a été l’occasion pour l’Eglise catholique de réaffirmer la « valeur » du célibat sacerdotal (cf. Entretien ci-dessous avec le P. Cochini).

A son arrivée à Rome, ce lundi, le cardinal Hummes, ancien archevêque de Sao Paulo, a confié à l’agence italienne « Ansa » : « Ce que je dis est ce que dit la doctrine de l’Eglise ». 

La question des « prêtres mariés » n’est pas celle du « mariage des prêtres ».   dans Approfondissement

Brazilian Cardinal Claudio Hummes, Archbishop of Sao Paolo, talks to a journalist during an interview in St. Peter’s Square at the Vatican, in this Oct. 16, 2003 file photo. Pope Benedict XVI on Tuesday named Cardinal Claudio Hummes, who heads Brazil’s largest Roman Catholic diocese, to head the Vatican office in charge of priests around the world. Hummes, 72, succeeds another South American, Cardinal Dario Castrillon Hoyos as prefect of the Congregation for the Clergy. The Vatican said Hoyos, a 77-year-old Colombian, was retiring. (AP Photo/Luca Bruno, File)

Rome : Le card. Poupard inaugurera Saint-Nicolas des Lorrains, confiée à « Saint-Jean »

5 décembre, 2006

du Zenith:

2006-12-04 

Rome : Le card. Poupard inaugurera Saint-Nicolas des Lorrains, confiée à « Saint-Jean »

 Après 14 ans de travaux ROME, Lundi 4 décembre 2006 (ZENIT.org) –

 Le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical de
la Culture et du conseil pour le Dialogue interreligieux présidera, mercredi 6 décembre, la messe pour la réouverture de l’église romaine de Saint-Nicolas-des-Lorrains (
www.stjean.com).L’inauguration du prieuré des frères de Saint Jean se fera, lors de vêpres solennelles, vendredi 8 décembre, également sous la présidence du cardinal Poupard, et dans le cadre des festivités qui marquent la réouverture, après 14 ans de travaux de restauration, de l’église Saint-Nicolas-des-Lorrains.Les activités cultuelles et apostoliques de l’église Saint-Nicolas sont en effet confiées aux frères de Saint Jean, par une convention signée avec M. l’Ambassadeur de France près le Saint-Siège, président de
la Congrégation des Pieux Établissements de France à Rome et à Lorette.
Dépendent également de cette congrégation les églises romaines de Saint-Louis-des-Français et de
la Trinité-des-Monts, récemment confiée aux Fraternités monastiques de Jérusalem.

Dès demain, 6 décembre, en la fête de saint Nicolas, l’église rénovée sera rouverte officiellement, et la messe solennelle sera présidée par le cardinal Poupard et concélébrée par les quatre évêques de Lorraine, par le RP Bernard Ardura, administrateur des Pieux Etablissements et les recteurs de Saint-Louis- des-Français et Saint-Nicolas-des-Lorrains, en présence de SAIR l’Archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, de l’ambassadeur de France auprès du Saint Siège, M. Bernard Kessedjian, de toutes les autorités civiles et religieuses, des élus de Lorraine, de M. Bernard Guerrier de Dumast, président de l’Association des Amis de Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome et de M. Denis Schaming, chancelier, ainsi que des membres du Bureau de l’association.

La messe sera animée par
la Maîtrise de
la Cathédrale de Metz placée sous la direction de Christophe Bergossi, maître de chapelle.

Un peu d’histoire…

C’est en 1622 que le pape donna à
la Lorraine l’église Saint Nicolas in Agone, à proximité de la place Navone. L’église fût reconstruite par l’architecte François Desjardins et fut achevée en 1632 sous le nom de Saint Nicolas des Lorrains.

Sobre édifice de style classique, l’édifice présente de nombreuses fresques et peintures d’artistes lorrains de l’époque. Les voûtes de la nef ainsi que la coupole sont également ornées de fresques.
Le cardinal Poupard le décrit ainsi dans la préface du livre « Chronique d’une renaissance » dédié à St Nicolas des Lorrains: « Au cœur de
la Cité éternelle, parmi la multitude d’églises de
la Rome Baroque, il en est une, petite et pourtant si belle, qui, tel un bijou discrètement gardé dans son écrin, se cache aux grandes foules comme pour réserver sa paix au pèlerin Lorrain en quête de beauté et de fraîcheur spirituelle. C’est Saint-Nicolas des Lorrains, comme blottie sur les épaules de la majestueuse Place Navone, discrètement en retrait du spectacle éblouissant des fontaines du Bernin. Sa petite façade de travertin où se lit fièrement inscrit sur le linteau : in honorem S Nicolai natio lotharingorum, ne laisse pas deviner au passant curieux la ruisselante beauté des marbres de l’intérieur, les riches peintures de Nicolas de Bar et les fresques vivantes de Giaquinto d’où semble jaillir l’eau, chanter les anges et dialoguer le Christ,
la Vierge et les Saints avec saint Nicolas, le patron de
la Nation lorraine. Sur les côtés doucement éclairés, les hauts-reliefs en stuc d’un blanc immaculé de Giovan Baltesta Frossi, s’insèrent habilement dans la symphonie de couleur de cet édifice où il fait bon se recueillir. La fresque de la voûte en berceau où Saint Nicolas fait jaillir l’eau d’un rocher, est comme une parabole de ce havre de paix : dans l’agitation du Campo Marzio, le pèlerin vient se rafraîchir pour passer sans heurt du cœur de la ville au cœur de Dieu, du monde turbulent des hommes à la source vivifiante de l’agapè trinitaire, tendre et miséricordieux. Et Nicolas apaisant la tempête dans la grande toile du maître-autel vient comme le confirmer : dans un doux commerce avec le Christ et sa Mère, l’âme en quête de vérité, de bonté et de beauté trouve paix et joie, comme en témoignent les saints et les anges, habitants de Saint-Nicolas in Agone depuis bientôt quatre siècles.»

En 1992 des travaux de restauration importants ont débuté. Il s’agissait d’assainir l’église, de restaurer la coupole, le maître autel, les décors intérieurs ainsi que les façades extérieures. Ces travaux ont été financés notamment par : le Ministère français de
la Culture, le Conseil régional de Lorraine, l’association des amis de Saint Nicolas.

L’église Saint Nicolas est la propriété de
la Congrégation des Pieux établissements de France à Rome et à Lorette, dont l’ambassadeur de France près le saint Siège est le président. A cette Congrégation, outre l’église Saint Nicolas, appartiennent les églises : Saint Louis des français,
la Trinité des Monts, Saint Yves des Bretons et Saint Claude des Bourguignons.

L’ouverture officielle du prieuré des frères de Saint Jean à Rome aura lieu le 8 décembre à 18h30 lors de vêpres solennelles en l’église St Nicolas, en présence notamment du Cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour
la Culture et du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux, du père Jean-Pierre-Marie, prieur général des frères de St Jean et de M. Monsieur Bernard Kessedjian, ambassadeur de France auprès du Saint Siège (voir plus bas le programme des festivités ).

Présence des frères de Saint-Jean

A ses débuts la communauté sera composée de 4 frères. Le supérieur est le frère Jean-Marie-Laurent, qui travaille à
la Curie vaticane. Il est également le recteur de l’église St Nicolas. Deux frères poursuivent leurs études à Rome.

Dans le cadre d’une convention signée par l’Ambassadeur de France, président de
la Congrégation des Pieux Etablissements, et en accord avec le Cardinal Ruini, vicaire du Pape pour le diocèse de Rome, les frères sont en charge de l’animation cultuelle et apostolique du lieu, en coordination avec le recteur de Saint Louis des Français. L’animation spirituelle de l’église Saint-Nicolas comprendra habituellement la célébration quotidienne de l’Eucharistie ainsi que les offices des Laudes et des Vêpres, et l’adoration du Saint-Sacrement. Elle comprendra également l’accueil des groupes de pèlerins et des touristes, ainsi que des permanences de confession et des activités spirituelles (enseignement, prédication…).

Pour leur vie conventuelle, les frères logeront dans un appartement situé au-dessus de l’église St Nicolas. Le fondateur de
la Communauté Saint Jean, le père Marie-Dominique Philippe op, est décédé le 26 août dernier. Ses obsèques ont été présidées par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Primat des Gaules, le 2 septembre à Lyon. A cette occasion le nonce apostolique en France avait lu un message de condoléances du pape Benoît XVI. 

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San Nicola in Agone au Saint-Nicolas des Lorrains, chez Piazza Navona

Le pape en Turquie est le même de Regensburg, de Samir Khalil Samir, sj

5 décembre, 2006

du site Asia News (traduction): 

ISLAM – VATICAN

Le pape en Turquie est le même de Regensburg 

de Samir Khalil Samir, sj 

Dans le sien rencontres en Turquie, Benoît XVI a relancé les idées de Regensburg, en construisant possibilité de rencontre et dialogue entre occident et orient. Il est urgent condamner la violence, en sauvant une laïcité « ouverte », contre la tentation de la politique qui néglige la religion et de la religion qui monopolise la politique. Beirut (AsiaNews) – l’enthousiasme avec lequel les turcs ont salué Bénit XVI et i jugements positifs des media locale ont cueilli tous de surprise. À la veille du voyage en Turquie ils dominaient des craintes (de la papa même, qu’on a dit « préoccupé ») et même des peurs, liées aux menaces sanguinaires de l’al-qaeda du Irak. Mais surtout il dominait un préjugé vers Benoît XVI – « anti- turc », « anti -anti-islam », « inquisitoire », « conservateur » – et une lecture partielle et idéologique du discours de Regensburg, définie « les gaffes », les « chute » du Pape, qui a fait risquer la guerre entre l’Islam l’occident, avec cette phrase de « Michele II Paleologo » et de cette « prétention » d’unir Religion et Raison, en excluant la violence et en faisant entendre par contre qu’islam et violence vont trop souvent ensemble. Mais maintenant, les commentaires plus diffus sont que « finalement » Regensburg est oublié, rayé, tué et que la papa en Turquie a changé « politique », au contraire est devenu un rusé politicien qui est attentif plus aux opportunité qu’alla vérité. La réalité, le message de la papa en Turquie est une continuation de celui de Regensburg. Le message essentiel de Regensburg était double. D’abord vers le monde occidental, pour dire que les scolarisation n’est pas une chose positive et il ne permet pas dialogue universel. Au contraire,
la Raison permet dialogue universel à condition que elle ne soit pas détachée de la religiosité et des principes moraux. Celle-ci était une critique à l’occident. Il y il avait même une critique au monde islamique, trop tenté de la violence. Cette double critique avait comme balai final une affirmation positive : si nous voulons une paix universelle et je dialogue global, ceux-ci sont les deux principaux dangers pour l’occident et l’orient. La papa est donc en cherchant de construire j’installe philosophique- théologique dans laquelle mettre à je centre une rationalité, mais une rationalité ouverte sur la dimension transcendantale. Nel je voyage en Turquie, Bénit XVI a concrétisé cette vision en l’appliquant à une situation concrète, mais sa pensée reste le même de Regensburg. En parlant aux musulmans, il s’est rappelle avec discrétion de la question de la violence, mais en évitant le mal interprété produit avec ses mots à Regensburg. Là les media ont dit que le pape identifiait Islam et violence. En réalité il visait le doigt sur une réalité existante et dangereuse, cet de la violence dans le monde islamique, sans établir une équivalence totale entre Islam et une violence. L’épreuve de ceci, nous le savons, est dans le fait qui le Pape à Regensburg a cité un unique verset du « Coran », le plus positif, cela pour lequel dans l’Islam, en matière de foi « il n’y a pas contrainte ». La papa a suggéré donc que pour l’Islam j’authentifie on ne peut pas employer pour rien né la violence, né la pression morale. Et en citant le beaucoup discuté je teste de « Manuele II Paleologo » – les « nouveautés de l’islam sont seulement violence et mal » – il a pris les distances de lui, même si il n’a pas dit qu’il était faux. Ère faux dans sa généralisation, mais pas dans avertir d’un danger. La papa a mis en clair qui celle-là n’est pas une accusation à l’Islam en genre, mais un risque qui existe dans l’Islam. Et qui pourrait le nier ? De ce point de vue il me semble d’absurde combien dicton du président des affaires religieuses en Turquie, Ailes Bardakoglu. Il a dit que scientifiquement il est impossible soutenir cette thèse, selon lequel l’Islam dans l’histoire s’est répandu avec la violence. Qu’il est absurde. Beaucoup de historiens musulmans ont écrit que la diffusion de l’Islam, surtout dans la première phase, en le Moyen Orient et en Afrique du Nord, s’est produite à travers la guerre. Dans autres parties, en Indonésie, Malaysia, Inde, etc… s’est produite par contre à travers commerce et les sufi (mystiques) Souvent l’Islam n’a pas obligé les gens à devenir musulman, mais il a réalisé un système social et politique pour lequel, pour influer sur cette société et nous jouer un rôle politique tu devais devenir musulman. Le système social prévu de l’islam – et déjà prévu en partie du Coran – pousse les pas musulmans à devenir des musulmans s’ils veulent avoir un rôle dans la société. Ainsi en faisant l’islam a écrémé les communautés chrétiennes, réduites toujours plus de à des minorités faible intellectuellement, socialement et politiquement. Dans ceci il y a contrainte, contrairement à ce qui dit le verset coranique dont sur. Vraiment à Bardakoglu Bénit XVI s’est rappelé de que la collaboration entre des chrétiens et des musulmans doit être faite en mettant à la de base « l’attention sur la vérité du caractère sacré et de la dignité de la personne », dans un « respect pour les choix responsables qui chaque personne accomplit, spécialement celles qui conforment… aux personnelles convictions religieuses ». Le discours vers l’occident – affronté dans la rencontre des pontife avec le corps diplomatique à Ankara – est celui de la laïcité ouverte au spirituel. Ceci craint – déjà présent à Regensburg – la papa l’a repris en l’appliquant à la laïcité du gouvernement turc, en demandant liberté religieuse et de conscience. En théorie, l’occident reconnaît la liberté religieuse. Le point est que la laïcité occidentale arrive jusqu’à exclure tout ce qu’est religieux, en le mettant dans le champ privé. La laïcité de
la Turquie est une laïcité islamique : qui n’est pas nationaliste et islamique, est limité puisqu’il attaque l’identité nationale. Dans la semaine passée 2 turcs, convertis de l’Islam ont été condamnés au nom de la loi sur l’identité nationale (art. 301 du code pénal). Elle est la même accusation (et la condamnation) qu’on tourne vers ceux qui ils osent parler et reconnaître le génocide arméno. Cette laïcité nationaliste il est même elle irrationnel et doit être corrigée pour donner espace à la liberté religieuse. Le pape il a insisté beaucoup sur la liberté de conscience. Et il a fait une appel au monde islamique en faisant vante de la laïcité turque, qui permet une distinction entre état et de la religion. Il a souligné ce attend, en se rappelant de que les religions doivent sont hors de la politique, parce que « à ce [ à la politique directe - NDR ] ne sont pas appelés ». Bénit XVI tente donc de trouver une moyenne pour toute humanité pour permettre le rapport entre religion, la spiritualité, la raison, la laïcité, l’état. En se trouvant dans un monde musulman, il insiste sur la nécessaire laïcité, pas nationaliste et religieuse. En se trouvant dans un monde occidental, il insiste sur une laïcité « ouverte » au spirituel. Dans les discours de
la Papa en Turquie il existe donc une continuité avec combien de dicton à Regensburg, en cherchant une de communication entre politique et religion, contre le monopole de la religion sur la politique et contre le monopole de la politique qui exclut la religion envoie à un ami visualise pour la presse 

 

 

Marie « Salus Infirmorum » pourquoi « Immaculée

5 décembre, 2006

du site:

http://www.healthpastoral.org/text.php?cid=328&sec=4&docid=1&lang=

Marie « Salus Infirmorum » pourquoi « Immaculée

Conception »

« En la Fête de Notre-Dame de Lourdes, dont le Sanctuaire au pied des Pyrénées est devenu le temple de la souffrance humaine —comme Elle, au Calvaire où se dresse la Croix de son Fils— nous nous approchons des croix, faites de la douleur et de la solitude de tant de frères et sccurs que nous voulons réconforter, dont nous voulons partager la souffrance pour la présenter au Seigneur de la vie, en communion avec toute l’Église.

Que la Vierge Marie « Salut des Infirmes » et « Mère des Vivants » soit notre secours et notre espérance… »[1]

La décision du Saint-Père de fixer la célébration de la Journée Mondiale du Malade en la fête de Notre-Dame de Lourdes, n’est pas à chercher au plan sentimental, nous sommes invités à en découvrir le fondement théologique.

La confiance en Marie « Salus Infirmorum » et « Mère des Vivants » nous révèle que pour le Saint-Père, Lourdes est le signe constant de l’irruption dans notre histoire de Peuple en marche, de Marie dans son Immaculée Conception. La Vierge Immaculée a été voulue par Dieu dans son infinie Bonté, afin « …que de même qu’une femme avait contribué à donner la mort, une femme servit à donner la vie… (Marie) a donné au monde la Vie meme qui renouvelle tout et elle a été enrichie par Dieu de dons correspondant à une si haute fonction ».[2]

« Si la Mère de Jésus, déjà glorifiée en son corps et en son âme, est l’image et le commencement de ce que sera l’Eglise, en sa forme achevée, au siècle à venir, eh bien! sur la terre, jusqu’à l’avènement du Jour du Seigneur, Elle brille, devant le Peuple de Dieu en marche comme un signe d’espérance certaine et de consolation » [.3].

Marie est « Salus Infirmorum » parce que, Immaculée dans sa Conception.

Ainsi, depuis touieurs

Dans la communauté des croyants, la Vierge Immaculée a été vénérée et aimée depuis les époques les plus reculées, même si ce titre ne lui a été décerné que dans les siècles qui suivirent.

A Rome, dès la seconde moitié du 3 siècle, la Vierge Marie est saluée ainsi: « Auxilium et solamen nostrae infirmitatis » [4]. Le Pape Etienne l.er, écrivant en 256, à l’éveque de Leòn et Astorga, Mgr Basilide, souligne que « ante lavacrum salutare lapsi omnes sunt et quidem primum fideles absolvuntur Passione Cristi, dei meritis beatae Deiparae: illead unitatem filiorum Dei reduci, haec vero sanitatem ac uniuscuisque sanctitatem redonat ».[5] C’est ainsi que certains Pontifes s’exprimèrent dans les siècles suivants. [6]

Chez les Pères de l’Eglise Latine et de l’Eglise Orientale, sans que la doctrine de l’Immaculée Conception [7] soit encore bien approfondie, nous trouvons Marie, Mère de Dieu, « pleine de grace » (Lc 1, 28), veillant sur la santé de l’homme. [8]

Pierre Chrysologue affirme que « …la Vierge est devenue vraiment la Mère des vivants par grace, Elle qui fut la mère de ceux qui par nature étaient voués à la mort » [9].

Au 5 siècle, Sedulius écrit ceci: « Une seule femme a suffi pour ouvrir la porte d’entrée dans la mort; mais aussi c’est grace à une seule femme que s’est ouverte la voie qui mène à la vie ». [10]

Et dans une de ses hymnes, Venance Fortunato célèbre Marie: « O beauté merveilleuse, o femme, toi qui es l’image du salut, toute puissante, en raison du fruit que tu as engendré, toi qui nous ravis par ta virginité; par toi le salut du monde nous a été donné, il est venu restaurer le genre humain qu’Eve la superbe, avait mis au monde ». [11]

Et avec Fulgence de Ruspe, un des Pères Latins: « …la bonté de Dieu a mis en oeuvre ce plan pour racheter le genre humain: par un homme, né de la femme, la vie a été restituée au genre humain ». [12]

Quelle abondance de textes dans les écrits des Pères de l’Eglise Orientale et dans la Liturgie! Ecoutons Cyrille de Jérusalem: « Par Eve nous est venue la mort; il fallait que d’une Vierge, et d’une vierge seule, nous vienne aussi la vie… ». [13]

Puis du Pseudo Grégoire de Nysse: « …par la Vierge très Sainte a fleuri l’arbre de la vie et de la grâce… La Sainte Vierge est. en effet, devenue source de vie pour nous tous… En Marie seule, Immaculée et toujours Vierge, fleurit pour nous le bourgeon de la vie, car elle seule, fut si pure dans son corps et dans son ame, qu’elle put répondre en toute sérénité à l’ange… ».[14]

Et avec Romain le Mélode: « Joachim et Anne furent délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Eve, de la corruption de la mort, o Immaculée, par ta nativité. C’est elle que ton peuple fête aujourd’hui, lui qui, racheté de l’esclavage du péché, t’acclame ainsi « La stérile engendre la Mère de Dieu, mère nourricière de notre vie »". [15]

Procole de Constantinople s’exclame: « Eve a été restituée… Aussi nous te disons « Bénie es-tu entre toutes les femmes » (Lc 1, 42), toi seule qui as su guérir la douleur d’Eve, toi seule, qui as essuyé les larmes de la tourmentée ». [16]

La Liturgie de l’Eglise Orientale du l.er au 4 siècle est riche en textes, en voici quelquesuns: « Avec Eve, la corruption, avec Toi, l’incorruptibilité; par Eve, la mort, par toi, au contraire, la vie… Le Médecin, Jésus, par toi, nous a été donné pour nous guérir tous et nous sauver, lui, le Seigneur!… Salve, Immaculée et Sainte, salve rempart du monde… ». [17]

« Immaculée, Mère du Christ, gloire des orthodoxes, nous te magnifions… Tu es la Vie, o toute Chaste, toi qui as donné la vie à ceux qui te louent… » [18]. « Ave, par toi la souffrance disparait.. Ave, trésor inépuisable et vie… Ave, toi le remède de mon corps… Ave, salut de mon ame » [19]. « …0 Vierge, jeune fille immaculée, sauve ceux qui cherchent en toi leur refuge » [20].

« Immaculée, Mère du Christ (…) toi qui nous accordes ta protection, toi qui nous libères par ton intercession des périls, nous qui sommes protégés en tout temps par la croix de ton Fils, nous te magnifions comme il se doit, en toute piété… Notre refuge et notre force, c’est toi, 0 Mère de Dieu, secours tout puissant pour le monde. Par ta prière, protège tes serviteurs de tout danger, o toi seule la bénie! » [21].

Concluons notre tour d’horizon sur ces témoignages des premiers siècles de l’Eglise, par un tropaire du recueil des hymnes grecques: « Très Sainte Mère de Dieu, ne m’abandonne pas durant ma vie, ne me confie à aucune protection humaine, toi seule, prends soin de moi et aie pitié de moi » [22].

A Lourdes aujourd’hui

Jeudi ll Février 1858, à Lourdes, la Vierge Marie confie à la petite Bernadette Soubirous, un message d’espérance et de lumière pour l’humanité souffrante et malade dans son esprit et dans son corps. Jeudi 11 Février 1993 —c’est aussi un jeudi— le Pape envoie à Lourdes son Représentant Spécial, le Cardinal Fiorenzo Angelini, pour la célébration de la Première Journée Mondiale du Malade. Coincidence?… non! Délicatesse de Dieu qui ponctue ses choix. Signe qui nous invite à remarquer combien la parole inspirée du Saint-Père est en conformité avec le Message de la Belle Dame de la Grotte de Massabielle.

Des conversations de Bernadette avec la céleste apparition, ce qui nous touche davantage est le mode de relation de la Vierge Marie avec l’enfant: « Elle me regardait comme une personne. Elle me vonvoyait. Elle me parlait en dialecte » [23]. Quelle leçon étonnante, venue du Paradis! Toutes les créatures humaines, même les plus simples et le plus incultes, ont droit au respect dû à la personne. Et c’est précisément ce leitmotiv que le Saint-Père reprend dans la Lettre institutionnelle de la Journée Mondiale du Malade [24] et dans le Message en vue de sa Première Célébration [25].

Le Pape, qui dès le premier instant de son ministère de Pasteur a mis l’Homme au coeur de son enseignement, prête sa voix aux isolés et aux souffrants, exigeant pour chacun le respect et la considération due à la personne, intouchable dans ses droits inaliénables.

Pénitence et prière pour les pécheurs, c’est le message de la Vierge à Bernadette. Elle lui fait éprouver tout le poids de la Passion de son Fils. Durant l’apparition du 25 février, elle en ressent les effets. Marie Paihles, qui était à ses cotés, confiera ceci: « Il semblait qu’elle portait toutes les souffrances du monde! » [26]. Bernadette porta dans son corps, jusqu’à sa mort, les souffrances de la Passion, invisibles mais lancinantes. « Je suis moulue comme un grain de blé » dira-t-elle, un jour, à la fin de sa vie [27].

Et Jean-Paul II déclare dans la Lettre institutionnelle: « Lourdes (…) est à la fois le lieu et le symbole de l’espérance et de la grâce sous le signe de l’acceptation et de l’offrande de la souffrance salvifique ». Elle est le lieu où retentit ce message de « L’amour plus fort que la mort » comme le proclame la XV station du Chemin de la Croix, lorsque la pierre fut renversée au matin de la Résurrection.

Au cours de son homélie, en la Basilique Saint Pie X, le 11 février au matin, en présence de 25.000 pèlerins, le Cardinal Représentant Spécial du Pape demandait « que cette Journée soit celle du renouvellement de nos promesses baptismales, qui se résument en la volonté réaffirmée de suivre le Christ en toute fidélité « Lui qui est venu pour servir et non pour être servi » (Mc 20, 28) e pour guérir toute maladie du corps et de l’esprit ».

L’eau qui jaillit du rocher de Massabielle, indiquée par la belle Dame à Bernadette, est « signe du Christ, du coté duquel, jaillirent l’eau et le sang qui nous purifient de notre péché. C’est dans le rappel de notre Baptême et dans la célébration de la Réconciliation que cette eau acquiert son sens plénier » [28]. Le Missel Paroissial de Lourdes proposait pour la Célébration eucharistique de ce jour, la lecture de ce passage de la Passion, Bernadette l’ignorait. La Très Sainte Vierge l’avait amenée à représenter et à vivre la Passion de son Fils pour les pécheurs.

Ce sera au jour de l’Annonciation, le jeudi 25 Mars, que la Dame vêtue de blanc avec une ceinture bleue et une rose jaune sur les pieds, de la meme couleur que son chapelet, révélera son nom « QUE SOY ERA IMACOLADA CONCEPCIOU ».

Comment ne pas penser à un choix déterminé en vue d’établir une relation entre le moment de l’Incarnation en son etre « rempli de grace » et sa venue à Lourdes au milieu d’un Peuple en marche, épuisé, découragé, malade, en déroute?

Des foules immenses de pèlerins sont venues, au cours de ces 135 années, en cette « Cité du oui à la volonté de Dieu » pour implorer la lumière, l’espérance, la santé du corps et de l’âme.

A Lourdes, nous avons reçu la confirmation que Marie est Santé des Infirmes parce qu’Immaculée Conception.

P. Felice Ruffini, M.I.
Sous-Secrétaire du Conseil Pontifical
pour la Pastorale des Services de la Santé.

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NOTE

[1] JEAN-PAUL II, Message pour la célébration de la Première Journée Mondiale du Malade, Vatican, 21-101992.

[2] CONCILE VATICAN II, Costit. Dogmatica Lumen Gentium, n. 56.

[3] Idem, n 68

[4] Card. FIORENZO ANGELINI, Maria Salus Infirmorum nel mistero e nella storia della salvezza, Ed. Orizzonte Medico, Rome 1970, p. 134, n. 37.

[5] Ibidem.

[6] Cf. idem, pp. 134-140.

[7] V. DE FIORES S., Immaculée, in Noureau Dictionnaire de Mariologie, aux soins de De Fiores S. – Meo S., Ed. Paoline 1986, pp. 679-708.

[8] Pour cette partie voir Oeuvre: Textes Marials du Premier Millénaire, aux soins de Gharib G., Toniolo M. E. Città Nuova 1988-1991, 4 volumes.

[9] Sermon 140, 4; PL 52, 557 B.

[10] Hymne 1, 5-8; CSEL 10, 153; PL 19, 753.

[11] In Laudem Sanctue Marioe; PL 88, 276-284.

[12] La foi, au diacre Pierre, 18, CCL 91,716-752; PL 65, 675-700.

[13] Catéchèse, XII, 15; PG 33, 741.

[14] Homélie sur l’Annonciation; La Piana, 548-563.

[15] Hymne de la Nativité de Marie; Maas-Trypanis I, 276-280.

[16] Homélie V sur la Mère de Dieu; PG 65, 715-727.

[17] Kondakza à la Vierge Mère de Dieu; BZ 58,329-332.

[18] Hymne en honneur de la Vierge Marie; BZ 18, 345-346.

[19] Akathiste, 1. 1’Annonciation; Horologion, 887.900.

[20] Megalinénires festifs – Hymne pour Noel; BZ 18,347.

[21] Tropaires, cycle hebdomadaire – Theotokia férials; Horologion, 787-815.

[22] Tropaires, cycle quotidien; Horologion, 270.

[23] BORDES I., Lourdes, Sur les pas de Bernadette, MSM 1991, p.ló.

[24] V. Dolentium hominum, revue du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de Santé, n. 20, 1992, pp. 3-6.

[25] Idem, n. 21, 1992.

[26] BORDES I., op. cit., p. 23. 27 Idem, p. 55.

[27] Idem, p. 84

[28] Idem, p. 15.

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Approfondissement: S. Bernard: Traité de l’Amour de Dieu

3 décembre, 2006

Je vous mets un texte un peu longe mais très édifiant, vous pouvez l’imprimer comme moi j’ai fait pour le lire, à moi il fait plaire un peu’ de méditation, au lieu de lire toujours choses penose sur les journaux ou à la télévision, du site:

http://www.jesusmarie.com/bernard_de_clairvaux.html

Saint Bernard de Clairvaux
Traité de l’Amour de Dieu

 Pourquoi Aimer Dieu ?


NOUS DEVONS AIMER DIEU
Tu me demandes de te dire pourquoi il faut aimer Dieu et comment?
Je te réponds: la raison d’aimer Dieu, c’est Dieu lui-même !
La mesure de cet amour, c’est de l’aimer sans mesure.
Est-ce que cela ne suffit pas ?
Si, bien sûr, mais seulement pour un sage. Or, je parle aussi pour des ignorants (Romains 1, 14).
D’ailleurs, si cela suffit pour un sage, je dois aussi penser aux autres.
Alors, c’est avec plaisir que je dirai pour eux la même chose, plus longuement, mais pas plus profondément.
Je crois qu’il faut dire qu’il y a deux raisons d’aimer Dieu pour lui-même:
- D’abord rien n’est plus juste.
-Ensuite rien ne peut être aussi avantageux pour nous.
C’est cela qui vient à l’esprit quand on pose la question :
 » Pourquoi aimer Dieu ?  »
Cette question peut vouloir dire deux choses :
- Est-ce qu’il faut aimer Dieu parce qu’il le mérite, ou parce que nous y gagnons quelque chose ?
Je ne ferai qu’une seule réponse à ces deux questions : en effet, je ne vois pas d’autre bonne raison d’aimer Dieu que Dieu lui-même.
Voyons, tout d’abord, pourquoi Dieu est digne d’être aimé.
  

- 1- DIEU NOUS A AIMES LE PREMIER-
Voici pourquoi Dieu est digne de recevoir beaucoup d’amour de nous: il s’est donné à nous, même quand nous n’étions pas dignes de lui (Galates 1, 4).
Est-ce qu’il pouvait nous donner quelque chose de meilleur que lui-même !
Nous cherchons les raisons d’aimer Dieu et nous nous demandons: pourquoi Dieu a-t-il droit à notre amour ?
C’est, tout d’abord, parce que « Dieu nous a aimés le premier » (1 Jean 4, 9).
Vraiment il mérite que nous l’aimions en retour.
C’est clair, surtout si nous nous posons ces trois questions :
-Celui qui nous aime, qui est-il ?
-Ceux que Dieu aime, qui sont-ils ?
- Quelle est la mesure de son amour ?
Celui qui nous aime, qui est-il ? :
C’est celui que tout être humain reconnaît en disant : « Tu es mon Dieu parce que tu n’as pas besoin de mes biens » (Psaume 15, 2).
Oui, l’amour que le Dieu Très-Haut nous porte est un amour vrai.
En effet, il ne cherche pas son intérêt (1 Corinthiens 13, 4-5).
Et pour qui Dieu est-il si généreux ?
L’apôtre Paul le dit: « Quand nous étions les ennemis de Dieu, il nous a réconciliés avec lui » (Romains 5, 10).
Donc, Dieu a aimé ses ennemis d’un amour gratuit.
Enfin, quelle est la mesure de cet amour ?
L’apôtre Jean nous le dit: « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3, 16).
L’apôtre Paul écrit aussi : « Même son Fils, Dieu ne l’a pas gardé pour lui, mais il l’a donné pour nous tous » (Romains 8, 32).
Et le Fils dit en parlant de lui-même: « Si quelqu’un donne sa vie pour ses amis, c’est la plus grande preuve d’amour » (Jean 15, 13).
Voilà ce que le Dieu juste a fait pour des pécheurs! (Romains 5, 6-7)
Voilà ce que le Tout-Puissant a fait pour nous qui sommes si faibles… 
2- DIEU NOUS A DONNÉ DES BIENS POUR LE CORPS 

A mon avis, ceux qui comprennent clairement ce qu’on vient de dire, comprennent clairement aussi pourquoi il faut aimer Dieu.
Je veux dire: ils comprennent pourquoi Dieu mérite notre amour.
Pour ceux qui ne croient pas en lui, cela reste caché.
Mais Dieu peut montrer facilement à ces gens-là qu’ils ne savent pas reconnaître sa bonté. Qu’ils regardent donc les bonnes choses que Dieu nous donne toutes celles que nos sens saisissent et qui nous sont utiles.
Oui, qui nous donne les aliments pour nous nourrir, la lumière pour voir, l’air pour respirer ?
Est-ce que ce n’est pas Dieu ?
Ce serait stupide de vouloir écrire toutes les bonnes choses que Dieu nous donne.
Il y en a trop! Cela suffit de donner en exemple la nourriture, le soleil, l’air. Parmi les dons de Dieu, ce ne sont pas les plus grands. Mais j’en parle parce qu’ils sont les plus nécessaires pour notre corps. 
3- DIEU NOUS A FAIT DES DONS ENCORE MEILLEURS 

Mais il y a des biens encore meilleurs. Ceux-là, il faut les chercher dans la meilleure partie de nous-mêmes, c’est–à-dire dans notre âme.
Voici ces biens : la dignité, la connaissance et la force de faire le bien. – J’appelle « dignité » dans l’être humain la possibilité de choisir librement.
C’est cela qui nous place au-dessus de tous les autres êtres vivants et nous en fait les maîtres (voir Genèse 1, 26).
La « connaissance », elle, nous permet de reconnaître notre dignité, et de savoir que nous l’avons reçue de Dieu. Enfin, « la force de faire le bien » nous aide à chercher Dieu avec ardeur.
Quand nous avons trouvé Dieu, elle nous aide à nous attacher solidement à lui. Chacun de ces trois biens a deux aspects: 
- La dignité n’appartient qu’à l’être humain. De plus, elle fait de lui le maître de tous les êtres vivants, et tous les animaux de la terre lui obéissent (voir Genèse 9, 2).
- Ensuite, c’est par la connaissance que nous reconnaissons notre dignité. De plus, elle nous apprend que cette dignité et tous les autres biens qui sont en nous, ne viennent pas de nous. -
-Enfin, la force de faire le bien nous fait chercher notre Créateur comme il faut. De plus, quand nous avons trouvé notre Créateur, elle nous permet de nous attacher à lui pour toujours.
Sans la connaissance, la dignité ne sert donc à rien.
D’autre part, si la force de faire le bien manque, la connaissance fait du mal.
Voyons comment : Comment peux-tu te vanter d’avoir une bonne chose, si tu ne sais pas que tu l’as ?
Mais, si tu sais que tu as cette bonne chose et si tu ne reconnais pas que c’est un don, tu peux bien te vanter, mais pas devant Dieu (Romains 4, 2).
Eh bien, voici ce que l’apôtre Paul dit à celui qui se vante :  » Tout ce que tu as, c’est Dieu qui te l’a donné, n’est-ce pas ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter, comme si tu ne l’avais pas reçu ?  » (1 Corinthiens 4, 7).
Paul ne dit pas seulement – « Pourquoi te vanter ? » Mais il ajoute : « comme si tu ne l’avais pas reçu ».
Donc, l’Apôtre ne dit pas :  » C’est mal de te vanter d’avoir quelque chose.  » Mais il dit seulement:  » C’est mal de te vanter de posséder quelque chose et de ne pas reconnaître que tu l’as reçu.  »
Vraiment cette fierté n’est que du vent. Elle ne s’appuie pas sur la vérité qui est une base solide. Tu le vois, l’Apôtre fait une différence entre une fierté qui est vraie et une fierté qui est fausse. Il dit: « Si quelqu’un veut se vanter, qu’il se vante de ce que le Seigneur a fait » .. (1 Corinthiens 1, 31). C’est cela la vérité. Et la vérité, c’est le Seigneur lui-même (voir Jean 14, 6).
Donc, tu dois savoir deux choses : – d’abord, tu dois connaître ce que tu es – ensuite, tu dois reconnaître que cela ne vient pas de toi. Sinon, tu risques de ne pas reconnaître les dons de Dieu ou de te vanter pour rien… 

4-RECONNAISSONS QUE TOUT VIENT DE DIEU  Ignorer la dignité de l’être humain, c’est nous mettre en-dessous de ce que nous sommes…
Voilà la première ignorance. Il faut l’éviter.
Mais évitons encore davantage le contraire nous attribuer plus que nous n’avons. Voilà la deuxième ignorance.
C’est ce qui arrive quand nous pensons  » Le bien qui est en moi vient de moi.  » Cela est faux, nous nous trompons.
Il y a une troisième forme d’ignorance plus grave que les deux premières. Il faut l’éviter et la détester absolument.
La voici : c’est oser chercher ta gloire dans des biens qui ne sont pas à toi. Et cela, en sachant ce que tu fais et en ayant bien réfléchi.
Tu le sais très bien, ces biens ne sont pas de toi, et tu n’as pas honte de voler l’honneur qui appartient à un autre.
La première ignorance ne te donne aucune raison de te vanter.
La deuxième ignorance te donne bien une raison de te vanter, mais pas devant Dieu (Romains 4, 2).
La troisième ignorance est plus mauvaise encore, parce que tu sais très bien ce que tu fais tu voles à Dieu ce qui lui appartient et tu agis contre lui. Cette troisième ignorance est de l’orgueil, elle est beaucoup plus grave et dangereuse que la deuxième.
En effet, dans la deuxième ignorance, tu fais comme quelqu’un qui ne connaît pas Dieu.
Mais, dans la troisième, tu méprises Dieu. Et cela est très grave.
Il faut la détester à tout prix. La première ignorance te rend semblable aux bêtes, mais la troisième te rend semblable aux esprits mauvais.
Oui, l’orgueil est le plus grand des péchés parce que, non seulement tu utilises les dons reçus comme s’ils venaient de toi, mais de plus, tu prends pour toi la gloire qui appartient à Dieu. 

5- MÊME CELUI QUI NE CONNAÎT PAS LE CHRIST DOIT AIMER DIEU  Voici ce que je voulais montrer : même ceux qui ne connaissent pas le Christ ont en eux la loi naturelle. Elle leur fait comprendre qu’ils ont reçu de Dieu beaucoup de biens pour leur corps et pour leur âme.
Ils peuvent donc savoir qu’ils doivent aimer Dieu, simplement parce qu’il est Dieu. Je résume ce que j’ai dit jusqu’ici.
Tout ce qui est nécessaire au corps durant notre vie, tout ce qui nous permet d’exister, de voir, de respirer, c’est Dieu qui nous le donne. Quel incroyant ignore cela ?
Ce Dieu donne la nourriture à tous les êtres vivants (Psaume 135, 25). « Il fait lever son soleil sur les bons et les méchants. Il fait tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Matthieu 5, 45). Dans le livre de
la Genèse, Dieu dit: « Faisons l’être humain à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1, 26).
C’est donc le Créateur qui fait briller en nous la dignité humaine.
Celui qui ne respecte pas Dieu, est-ce qu’il peut douter de tout cela ? C’est bien Dieu qui donne la connaissance à l’être humain (Psaume 93, 10)
Enfin, c’est le Seigneur, le Dieu-Fort lui-même, et personne d’autre, qui donne la force de faire le bien. Et si nous ne l’avons pas, nous pouvons espérer la recevoir de lui. Par conséquent, Dieu est digne d’être aimé pour lui-même et par tous, même par celui qui n’a pas la foi.
En effet, celui qui ne connaît pas le Christ se connaît lui-même. Donc, l’incroyant n’a pas d’excuses (Romains 3, 2), s’il n’aime pas le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces et par toute sa vie (Marc 12, 30).
Voici ce qu’il entend au fond de lui-même tu dois aimer de tout ton être le Dieu
qui t’a tout donné. Et son intelligence lui dit que cela est juste. Mais il est difficile, même impossible, avec sa seule liberté, d’utiliser les biens reçus de Dieu pour faire uniquement ce que Dieu veut.
Chacun a toujours envie de détourner ces biens pour faire sa volonté égoïste. Oui, il est très difficile pour l’être humain de ne pas garder ces biens comme s’ils lui appartenaient. Les Livres Saints nous disent : « Tous cherchent leurs intérêts à eux » (Philippiens 2, 21). Et aussi : « L’intelligence et les pensées du cœur de l’être humain se tournent vers le mal » (Genèse 8, 21). 

6-CEUX QUI ONT
LA FOI ONT BEAUCOUP PLUS DE RAISONS D’AIMER DIEU 
Mais ceux qui ont la foi savent combien ils ont besoin de Jésus, et de Jésus cloué sur la croix (1 Corinthiens 2, 2). Ils admirent cet amour qui dépasse tout ce qu’on peut connaître (Éphésiens 3, 19), et ils s’attachent à lui passionnément.
Et, en même temps, ils ont honte de ne pas donner au moins le peu qu’ils sont, en échange de cet amour et de cette immense bonté. Ils comprennent combien Dieu les aime et, donc, il est facile pour eux d’aimer davantage. Celui qui reçoit moins, aime moins (Luc 7, 47).
Ceux qui n’ont pas cette foi ne ressentent pas aussi fort que l’Église la brûlure de cet amour qui lui fait dire : »Je suis blessée par l’amour. »
Et encore : « Rendez-moi la force avec des fleurs. Guérissez-moi avec des fruits. Je suis malade d’amour » (Cantique 2, 5).
L’Eglise voit le Roi Salomon : il porte la couronne que sa mère lui a posée sur la tête (Cantique 3, 11).
Elle voit le Fils Unique du Père qui porte sa croix (Jean 19,17), elle voit qu’on frappe le Seigneur Dieu (1 Corinthiens 2, 8).
Elle voit celui qui donne vie et gloire, attaché à la croix par des clous. On lui perce le côté avec une lance (Jean 19, 34), on l’insulte et on se moque de lui (Lamentations 3, 30). Enfin, sa vie très précieuse (Jérémie 12, 7), le Christ la donne pour ses amis (Jean 15, 13).
L’Église voit tout cela et elle sent l’amour transpercer son cœur comme une épée (Luc 2, 35). Et elle dit: « Rendez-moi la force avec des fleurs. Guérissez-moi avec des fruits. Je suis malade d’amour » (Cantique 2, 5).
L’Église est l’épouse du Christ, elle est conduite dans le jardin de celui qu’elle aime (voir Cantique 6, 10), et elle cueille les beaux fruits de l’arbre de vie (Genèse 2, 22). Ces fruits ont le goût du Pain descendu du ciel (Jean 6, 41) et la couleur du sang du Christ.
L’Église voit ensuite la mort frappée à mort. Elle voit le Christ remonter du monde des morts sur la terre, et de la terre dans le ciel, suivi de tous les prisonniers (Éphésiens 4, 8).
Ainsi, au nom de Jésus, tous ceux qui sont dans le ciel, sur la terre et chez les morts, tomberont à genoux (Philippiens 2, 10). Puis l’Église se tourne vers la terre… L’Église dit au Christ: Comme tu es beau, toi que j’aime Tu es magnifique ! Notre lit est couvert de fleurs » (Cantique 1, 15)…
Le Christ se réjouit de respirer le doux parfum de ces fleurs… Il vient volontiers dans le cœur qui médite avec attention sur sa Passion pleine d’amour et sur la gloire de sa Résurrection. Là, il demeure avec joie. Les souvenirs de
la Passion sont comme une bonne récolte, un fruit cueilli après tant d’années mauvaises, où le péché donnait la mort .. (Romains 5, 21).
Ce fruit est apparu quand le moment décidé par Dieu est arrivé. Mais la lumière de
la Résurrection, ce sont les fleurs nouvelles qui suivent le temps de
la Passion. Sous l’effet du don de Dieu, elles fleurissent comme les fleurs d’une belle saison qui revient. L’Église dit : « La mauvaise saison est passée, les pluies sont finies, elles ont disparu. Sur notre terre, les fleurs paraissent » (Cantique 2, 11-12). Cela veut dire : avec le Christ réveillé de la mort, la belle saison est revenue. C’est pourquoi il dit: « Voici ! Je fais un monde nouveau » (Apocalypse 21, 5).
Son corps a été semé dans la mort (1 Corinthiens 15, 42), il a refleuri quand il s’est réveillé de la mort. Son parfum se répand dans notre vallée. Tout redevient vert, tout se réchauffe, tout ce qui était mort est de nouveau vivant. La nouveauté de ces fleurs et de ces fruits, la beauté de ce champ au parfum agréable, tout cela fait la joie du Père : oui, il la trouve en son Fils qui fait un monde nouveau…
L’Église est tellement proche du Christ qu’elle cueille les fruits et les fleurs, chaque fois qu’elle le veut. Avec ces fleurs et ces fruits, elle peut décorer l’endroit le plus secret de son cœur.
Et quand l’Epoux vient lui rendre visite, le cœur de l’épouse répand un parfum agréable. Donc, si nous voulons que le Christ habite dans nos cœurs (Éph 3, 17), nous devons les rendre forts dans la foi, en réfléchissant à toutes les preuves de son amour. Les voici : il est mort par amour pour nous, et il s’est réveillé de la mort avec puissance.
Le roi David dit cela dans un psaume « J’ai entendu deux choses : la puissance appartient à Dieu; à toi aussi, Seigneur, appartient l’amour » (Psaume 61, 12-13). Et, comme dit un autre psaume, ces « preuves sont très vraies » (Psaume 92, 5). En effet, le Christ est mort pour nos péchés et il s’est réveillé de la mort pour nous rendre justes (Romains 4, 25).
Il est monté aux cieux pour nous protéger. Il nous a envoyé l’Esprit Saint pour nous consoler (Jean 16, 7), et il reviendra nous prendre avec lui. Ainsi, la mort du Christ prouve son amour pour nous, et son réveil de la mort prouve sa puissance. Et tout ce qu’il a fait pour nous sauver nous prouve non seulement son amour, mais aussi sa puissance.
En attendant le Christ, l’épouse demande à être entourée et soutenue par ces fleurs et ces fruits. A mon avis, elle sent que la force de son amour peut facilement devenir tiède et faible. C’est pourquoi elle a besoin de ces fleurs et de ces fruits pour avoir la force d’attendre le moment où l’Epoux viendra la prendre chez lui. Alors, dans le secret, il lui donnera les signes de son amour qu’elle a si longtemps attendus. Et elle pourra dire : « Sa main gauche est sous ma tête, et sa main droite me serre contre lui » (Cantique 2, 6). 

7-L’AMOUR EST UNE DETTE  Si tu réfléchis à tout ce que je viens de dire, tu comprendras bien, je crois, pourquoi on doit aimer Dieu, pourquoi Dieu mérite d’être aimé. Celui qui n’a pas la foi n’a pas le Fils ( Jean 5, 12).
Donc il ne possède pas non plus le Père, ni le Saint-Esprit. En effet, « celui qui ne respecte pas le Fils, ne respecte pas le Père qui l’a envoyé »… (Jean 5, 23). Et il ne respecte pas non plus le Saint-Esprit envoyé par le Fils Jn 15, 26). Ce n’est pas étonnant.
Celui qui n’a pas la foi connaît Dieu moins bien que nous, et il montre moins d’amour. Pourtant, il sait fort bien ceci : Dieu lui a donné tout ce qu’il est et tout ce qu’il possède, et il doit se donner tout entier à Dieu.
Mais moi, j’ai la foi. Qu’est-ce que je dois donc faire ?
Dieu m’a donné la vie gratuitement. Il me donne généreusement tout ce qui m’est nécessaire. Quand je suis dans la peine, il me console avec bonté. Il prend soin de moi et me guide attentivement.
De plus, dans le Christ qui est le Sauveur, Dieu m’a totalement libéré. Il garde ma vie pour toujours et la remplit de bienfaits et de gloire. On lit dans les Livres Saints : « Dieu nous a totalement libérés » … (Psaume 129, 7). Et encore: « Le Christ est entré une fois pour toutes dans le Lieu saint, près de Dieu. Ainsi, il nous a libérés pour toujours » (Hébreux 9, 12).
Et, au sujet de notre vie avec Dieu, on lit: « Il n’abandonnera pas ses amis, il les gardera pour toujours » (Psaume 36, 28). Au sujet des bienfaits qu’il nous donne, on lit encore . « Vous pouvez tendre le bord de votre vêtement, et on versera dedans beaucoup de grains. Les grains seront bien secoués, serrés, ils déborderont ! » (Luc 6, 38). Les Livres Saints disent aussi « Il y a des choses que les yeux ne voient pas. Les oreilles ne les entendent pas. Le cœur humain n’y a jamais pensé. Eh bien, ces choses-là, Dieu les a préparées pour ceux qui ont de l’amour pour lui » (Ésaïe 64, 4 ; 1 Corinthiens 2, 9).
Et au sujet de la gloire que nous allons recevoir, on lit: « Nous attendons comme Sauveur, le Seigneur, le Christ Jésus. C’est lui qui changera notre faible corps pour le rendre semblable à son corps glorieux » (Philippiens 3, 20-21). Et encore : « On ne peut comparer les souffrances d’aujourd’hui avec la gloire que Dieu nous montrera clairement plus tard » (Rra 8, 18). Et aussi : « Oui, nos souffrances actuelles sont légères et durent peu de temps. Mais elles nous préparent une gloire extraordinaire. Cette gloire durera toujours et elle est beaucoup plus grande que nos souffrances. C’est pourquoi nous ne regardons pas vers les choses qu’on voit, mais vers les choses qu’on ne voit pas » (2 Corinthiens 4, 17-18). Que rendrai-je au Seigneur pour tout cela ? (Psaume 115,12). Je dois me donner tout entier à Dieu, parce qu’il m’a donné tout ce que je suis. Et je dois l’aimer de tout mon être. Cela est juste et raisonnable. La foi me fait comprendre ceci plus j’estime Dieu au-dessus de moi, plus je dois l’aimer. En effet, ce que je suis, il me l’a donné. Mais de plus, il s’est donné lui-même à moi. Nous avons reçu le commandement d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toutes nos forces et par toute notre vie (Deut. 6, 5). Cela veut dire : avec tout ce que nous sommes, avec tout ce que nous savons, avec tout ce que nous pouvons faire. Ce commandement, nous l’avons reçu quand le « temps de la foi » n’était pas encore venu. Dieu n’était pas encore venu parmi nous comme un homme, il n’était pas mort sur la croix, il n’était pas sorti de la tombe, il n’était pas retourné près du Père. Ainsi, Dieu est juste en réclamant notre reconnaissance pour les dons qu’il nous a faits…
Et si je dois me donner tout entier à Dieu parce qu’il m’a créé, ma dette est beaucoup plus grande parce qu’il m’a recréé d’une façon plus merveilleuse encore. Oui, pour Dieu, cela a été moins facile de me recréer que de me créer. Pour me créer, et pour créer tout ce qui existe, les Livres Saints disent : « Dieu a dit une seule parole, et tout a été fait » (Psaume 148, 5).
Mais celui qui m’a créé par une seule parole a dû faire beaucoup plus pour me recréer. Il a dû faire des choses merveilleuses. Il a dû supporter des choses dures, et non seulement dures, mais des souffrances qui ne sont pas dignes de Dieu. « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a donnés ? » (Psaume 115, 12). Au début, quand Dieu m’a créé, il m’a donné la vie à moi-même.
Puis, quand Dieu m’a recréé, il s’est donné lui-même à moi. Et en se donnant lui-même, il m’a rendu la vie. C’est donc une double dette que j’ai envers lui.
Ainsi, il m’a donné une première fois à moi-même, puis il m’a rendu une seconde fois à moi-même.
Mais que rendrai-je à Dieu qui se donne à moi ? Même si je pouvais me donner mille fois, est-ce que je suis quelque chose, moi, à côté de Dieu ?  

COMMENT IL FAUT AIMER DIEU  D’abord reconnais ceci :
Dieu mérite notre amour sans mesure.
Je résume donc ce que j’ai déjà dit : c’est lui qui nous a aimés le premier
(1 Jean 4, 10). Lui qui est si grand, il nous a aimés d’un amour très grand, tout à fait gratuit, nous qui sommes si petits !
Et il nous a aimés tels que nous sommes.
C’est pourquoi je me souviens d’avoir dit au début: la mesure pour aimer Dieu, c’est de l’aimer sans mesure.
Or, l’amour qui tend vers Dieu tend vers celui qui est immense et sans limite. Alors, je vous le demande, est-ce que notre amour pour lui peut avoir une mesure et une limite ?
Non ! Il faut encore dire ceci : notre amour pour Dieu n’est pas gratuit, nous payons une dette.
Dieu est immense, et il nous aime.
Dieu a la vie pour toujours, et il nous aime. Dieu est l’amour qui dépasse tout ce qu’on peut connaître (Éphésiens 3, 19), et il nous aime.
La grandeur de Dieu est sans limite (Psaume 144, 3), sa sagesse est sans mesure (Psaume 146, 5), sa paix dépasse tout ce que nous pouvons comprendre (Philippiens 4, 7).
Et nous, est-ce que nous allons mesurer notre amour pour Dieu ?
« Seigneur, je t’aimerai. Tu es ma force, je m’appuie sur toi. C’est toi qui me protèges et me délivres » (Psaume 17, 2-3), toi qui es pour moi tout ce que je peux désirer, tout ce que je peux aimer.
Toi, mon Dieu, toi, mon secours, je t’aimerai selon le don que tu m’as fait et selon ma mesure. Ma mesure ne peut atteindre ce que tu mérites, mais du moins je ferai tout ce que je peux. Non, je ne suis pas capable de t’ aimer comme je le dois, je ne peux dépasser mes limites. Plus tard, quand tu voudras bien me donner davantage, je t’aimerai davantage, mais jamais je ne t’aimerai comme tu le mérites. Tu vois combien je suis imparfait.
Pourtant, tu inscris dans le livre de la vie » (Psaume 138, 16) ceux qui font ce qu’ils peuvent, même s’ils ne peuvent pas faire tout ce qu’ils doivent.
On voit donc clairement, je crois, comment il faut aimer Dieu, et pourquoi il mérite notre amour. Oui, je dis bien : pourquoi il mérite notre amour. Mais qui peut dire jusqu’à quel point il faut l’aimer ? Qui, je vous le demande, peut le dire ? Qui peut même le comprendre ?… 

9-DIEU EST LE PLUS GRAND DE TOUS NOS BIENS  Voyons maintenant ce que nous gagnons en aimant Dieu… Quand on aime Dieu, on reçoit de lui une récompense. Mais nous ne devons pas l’aimer pour recevoir cette récompense.
En effet, l’amour vrai reçoit toujours quelque chose en échange. Pourtant, il ne veut rien gagner, parce qu’il « ne cherche pas ses intérêts » (1 Corinthiens 13, 5).
C’est un mouvement du cœur, ce n’est pas un contrat. L’amour ne s’achète pas et il n’achète rien.
L’amour est spontané, et nous fait agir spontanément. L’amour vrai trouve toute sa joie en lui-même. La récompense de l’amour, c’est la chose qu’on aime…
L’amour vrai ne cherche pas de récompense, mais il en mérite une. Bien sûr, on promet une récompense à quelqu’un qui n’aime pas encore vraiment. On doit cette récompense à celui qui aime, et on la donne à celui qui est fidèle dans l’amour… Si quelqu’un aime Dieu, il cherchera, comme seule récompense, le Dieu qu’il aime. S’il cherche autre chose que Dieu, il n’aime pas vraiment Dieu, c’est sûr. 

10-CELUI QUI N’AIME PAS DIEU SE FATIGUE A CHERCHER DES CHOSES
MAUVAISES 
L’homme qui agit selon sa raison porte en lui des désirs et une façon de voir les choses qui sont bien à lui. Il désire ce qui lui semble le meilleur pour lui. Et quand une chose lui paraît moins bonne qu’une autre, il n’est pas content. Supposons ceci : un homme a une femme très belle.
Eh bien, il ne peut pas s’empêcher de regarder avec envie une femme plus belle encore. S’il a de très beaux vêtements, il en désire de plus beaux encore. Et s’il a de grandes richesses, il est jaloux de celui qui est plus riche que lui. Si des gens possèdent beaucoup de terres et de nombreuses propriétés, ils ajoutent tous les jours un champ à leurs champs (Isaïe 5, 8).
Tu le vois bien. Ils reculent sans cesse les limites de leurs terres (Amos 1, 13), parce qu’ils veulent toujours plus.
Tu en vois d’autres qui habitent dans des maisons très riches et dans des palais immenses. Malgré cela, ils ajoutent chaque jour une maison à leurs maisons !
(Isaïe 5, 8).
Ils ne trouvent aucun repos, ils sont pleins de soucis, et cherchent à construire des maisons, puis à les détruire, à changer les ronds en carrés !
Et que dire des hommes couverts d’honneurs ? Leur orgueil n’est jamais satisfait. Ils cherchent de toutes leurs forces à s’élever plus haut.
Tu le vois bien. Cela ne s’arrête jamais parce qu’ils ne trouvent jamais ce qui est le plus grand et le meilleur. Rien d’étonnant en tout cela. En effet, Dieu est notre bien le plus grand et le meilleur. Si l’on n’est pas capable de trouver son repos en lui, comment peut-on être content avec des choses ordinaires et basses ?
Mais celui qui désire des choses qui ne pourront jamais le rassasier, ni même calmer sa faim, celui-là est complètement stupide et fou. Oui, quand on possède une chose, on désire encore celles qu’on n’a pas, on ne trouve aucun repos, on cherche toujours celles qui manquent.
Celui qui cherche ainsi sans cesse et partout, court inutilement après tous les plaisirs trompeurs du monde. Il se fatigue et n’est jamais rassasié. Cet homme veut tout avaler. Pourtant, il a l’impression de n’avoir rien pris, tellement il lui reste de choses à dévorer. Il se fait beaucoup de souci en désirant ce qui lui manque. Et cette souffrance est plus grande que la joie de posséder ce qu’il a déjà.
On ne peut pas tout avoir. Et le peu qu’on a, on ne l’obtient qu’avec peine et on en profite en tremblant. On ne connaît pas le jour malheureux où on devra le perdre. Oui, un jour nous perdrons tout, c’est sûr.
Voici le chemin que suit l’homme mauvais il cherche le bien le plus grand et il court là où il pense pouvoir le trouver. Mais c’est son orgueil qui le conduit ainsi par des chemins détournés. Les gens mauvais se trompent eux-mêmes (Psaume 26, 12). Si tu veux faire tout ce que tu veux, c’est-à-dire, si tu veux posséder une seule chose qui va satisfaire tous tes désirs, alors, à quoi bon essayer de prendre tout le reste ? Tu cours en dehors du bon chemin.
En faisant ce détour, tu mourras avant de parvenir à ce que tu désires.Oui, les gens mauvais agissent ainsi : ils tournent autour de ce qui leur fait envie, et ils repoussent les moyens qui les rapprochent de leur but.
Je ne parle pas d’un but qui mène à la ruine, mais du but parfait qui comble tous les désirs. Les gens mauvais n’ont pas du tout envie de parvenir à ce but-là ils s’agitent inutilement, et cela les ronge.
L’aspect extérieur des choses les séduit davantage que le Créateur de ces choses. Ils courent vers tous ces biens et ils veulent les essayer, l’un après l’autre, mais ils n’ont aucun souci de parvenir au Seigneur, le Maître de tout !
Par conséquent, ceux qui courent sans être guidés par la raison, ils courent, bien sûr, mais en dehors du chemin. Ils méprisent l’avertissement de l’apôtre Paul, et ils ne courent pas de manière à saisir le prix (1 Corinthiens 9, 24). En effet, quand obtiendront-ils la récompense, s’ils veulent obtenir tout le reste d’abord ? Vouloir d’abord toucher à tout, c’est faire un détour et tourner toujours en rond.


11-L’AMI DE DIEU TROUVE SON BONHEUR EN DIEU


Mais celui qui obéit à Dieu n’agit pas de cette façon. Il a entendu les reproches qu’on fait aux gens mauvais, à ceux qui tournent en rond (Psaume 30, 14).
En effet, beaucoup prennent le chemin qui est large (Matthieu 7, 13), et qui conduit à la mort.
Mais l’ami de Dieu choisit la route du Royaume (Nombres 20, 17).
Il ne s’écarte ni à droite, ni à gauche.
Le prophète Isaïe écrit: « Le chemin de l’ami de Dieu est droit. Il marche droit sur une route sans obstacle » (Isaïe 26, 7). Les amis de Dieu sont prudents : ils évitent les détours inutiles qui conduisent au mal. Ils choisissent le Christ. C’est lui,
la Parole du Père, qui s’est fait tout petit pour nous rendre simples.
C’est pourquoi les amis de Dieu ne désirent pas tout ce qu’ils voient, mais ils vendent tout ce qu’ils ont, et donnent l’argent aux pauvres (Matthieu 19, 21).
Oui, « les pauvres sont vraiment heureux, parce que le Royaume des cieux est à eux » (Matthieu 5, 3).
Tu le vois, tout le monde court (1 Corinthiens 9, 24), mais tous ne courent pas de la même façon.
« Le Seigneur connaît le chemin de ses amis, mais le chemin des gens mauvais conduit à la mort » (Psaume 1, 6). « Pour l’ami de Dieu, avoir peu de biens vaut mieux que la fortune des gens mauvais » (Psaume 36, 16).
Et, comme le Sage nous le dit « Celui qui aime l’argent n’en aura jamais assez » (Ecclésiaste 5, 9).
Celui qui agit sans réfléchir en fait l’expérience. Au contraire, « ceux qui ont faim et soif d’obéir à Dieu seront rassasiés » (Matthieu 5, 6).
En effet, pour l’esprit de l’être raisonnable, de celui qui réfléchit, l’obéissance à Dieu est vraiment une nourriture. Mais l’argent ne nourrit pas l’esprit, de même, l’air ne nourrit pas le corps.
Par exemple, si tu vois quelqu’un qui a faim ouvrir sa bouche et gonfler ses joues avec l’air, tu vas penser:  » Il est complètement stupide ! « De même, celui qui pense nourrir son esprit avec des choses de la terre, est tout aussi stupide.
Il remplit seulement son intelligence avec du vide, mais il n’est pas rassasié.
Qu’est-ce qu’il y a de commun entre le corps et l’esprit ? Le corps ne peut pas se nourrir avec les choses de l’esprit. Mais l’esprit ne peut pas non plus se nourrir avec les choses du corps.
« Remercie le Seigneur, il te donne tous les biens que tu désires » (Psaume 102, 1 et 5). Il te donne ses bienfaits. Il te pousse à faire le bien. Il te fixe dans le bien. Il est là avant toi. Il te soutient, il te rassasie. Il fait naître ton désir, et c’est lui que tu désires.
Au début, j’ai dit que la raison d’aimer Dieu, c’est Dieu lui-même. En disant cela, j’ai dit la vérité. En effet, l’amour vient de Dieu, et l’amour va à Dieu. Dieu nous donne l’occasion d’aimer. Il est l’origine de notre amour. Et c’est lui-même qui rassasie notre désir de l’aimer. Il nous donne de l’aimer ou, plutôt, il se donne à aimer. C’est lui aussi que nous espérons, et notre bonheur sera de l’aimer.
Si cela n’est pas vrai, notre amour est vide. L’amour de Dieu, à la fois, prépare notre amour et le récompense. Dans sa bonté, Dieu est là avant nous.
Plus juste que nous, il veut que nous répondions à son amour. Lui, si bon, il veut que nous le désirions.
Il est riche pour tous ceux qui l’appellent (Romains 10, 12). Mais il est lui-même notre plus grande richesse.
Il s’est donné à nous pour que nous le cherchions. Il désire être notre récompense, il se donne en nourriture à ses amis, et il livre sa vie pour libérer les prisonniers.
Seigneur, tu es bon pour celui qui te cherche (Lamentations 3,-25).
Mais que peut dire celui qui te trouve ? Voici ce qui est étonnant : personne ne peut te chercher, s’il ne t’a pas d’abord trouvé.
Tu veux donc qu’on commence par te trouver.
Puis tu veux qu’on continue à te chercher, afin de pouvoir te trouver davantage. Nous pouvons te chercher, c’est vrai, et nous pouvons te trouver.
Mais nous ne serons jamais là avant toi En effet, nous pouvons dire : « Je te prie avant le lever du soleil » (Psaume 87, 14). Pourtant, toute prière est bien faible, si ce n’est pas toi qui l’inspires.
Nous venons de voir comment aimer Dieu parfaitement. Voyons maintenant où commence cet amour… 

12-LE PREMIER ÉCHELON DE L’AMOUR, C’EST DE S’AIMER SOI-MÊME  D’après les livres Saints, voici le premier et le plus grand commandement: « Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu » (Matthieu 22, 37).
Mais l’être humain est trop fragile et trop faible pour obéir à ce commandement. C’est pourquoi, par une sorte de nécessité, il commence par s’occuper de lui-même. Cet amour-là est égoïste : l’être humain se préfère à tout et ne cherche que lui-même. En effet, « ce qui vient d’abord, c’est ce qui est humain.
Ce qui reçoit la vie de l’Esprit Saint vient après » (1 Corinthiens 15, 46). Cet amour-là n’est pas un commandement, il est naturel pour nous. Est-ce que quelqu’un se déteste lui-même ? (Éphésiens 5, 29).
Mais cet amour de soi peut devenir excessif, et cela arrive souvent. Alors il ne se contente plus d’être comme une petite rivière qui ne déborde pas.
Mais quand il commence à exiger trop de choses, voici qu’il rencontre sur son chemin un commandement qui l’arrête:
« Tu dois aimer ton prochain comme toi–même » (Matthieu 22, 39).
Et cela est tout à fait juste. Car le prochain partage la même nature que toi (2 Pierre 1, 4). Il doit partager aussi le don de Dieu, surtout ce don de l’amour qui est en toi.
Si tu trouves difficile de penser aux besoins de tes frères et même à leurs plaisirs, tu dois t’ efforcer de maîtriser tes plaisirs à toi.
Sinon, tu prends un mauvais chemin. Tu peux être bon pour toi-même, mais tu dois penser à faire la même chose pour ton prochain.
Oui, tu dois te conduire avec prudence. La loi de la vie et de ta conscience te le dit: si tu veux vivre, tu ne dois pas suivre tes désirs mauvais.
Si tu suis tes désirs, tu mets les biens qui sont en toi au service de tes ennemis, c’est-à–dire de tes passions. Il est bien plus juste, plus honnête, de partager ces biens avec une autre personne, c’est-à-dire avec ton prochain, que de les partager avec ton ennemi.
Si tu veux suivre le conseil du Sage , détourne-toi de tes désirs mauvais.
Écoute l’enseignement de l’apôtre Paul « Contente-toi d’avoir la nourriture et le vêtement » (1 Timothée 6, 8).
Alors tu n’auras pas trop de peine à te détacher des mauvais désirs qui font la guerre à notre vie (1 Pierre 2, 11). Ainsi, à mon avis, tu donneras de bon cœur à celui qui est comme toi ce que tu retires à l’ennemi de ta vie. L’amour que tu as pour toi-même sera correct et juste…
Et quand tu partages ce que tu as, ton amour égoïste devient fraternel.Mais si, en partageant avec ton prochain, il t’ arrive de manquer de quelque chose de nécessaire, qu’est-ce que tu vas faire ?
La seule chose à faire, c’est de le demander avec beaucoup de confiance. O qui vas-tu le demander ? O Dieu! En effet, c’est lui, n’est-ce pas, qui donne à tous généreusement, sans faire de reproches ? (Jacques 1, 5)
Et n’est-ce pas lui encore qui ouvre sa main et remplit de ses biens tous les êtres vivants ? (Psaume 144, 16) Oui, il donne à beaucoup de gens non seulement le nécessaire, mais même plus que le nécessaire.
C’est pourquoi Jésus a dit: « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Dieu vous donnera aussi tout le reste » (Luc 12, 31). C’est tout naturellement que Dieu promet le nécessaire à celui qui se prive de ce qu’ il a en trop et qui aime son prochain…
  

13-LE DEUXIEME ÉCHELON DE L’AMOUR, C’EST D’AIMER DIEU POUR SOI-MÊME  Mais si nous voulons que notre amour du prochain soit tout à fait juste, cet amour doit prendre racine en Dieu.
En effet, on ne peut pas aimer son prochain avec un cœur pur, si l’on n’aime pas selon le cœur de Dieu. Et on ne peut pas aimer selon le cœur de Dieu, si l’on n’aime pas Dieu.
Il faut donc d’abord aimer Dieu, pour pouvoir aimer le prochain selon le cœur de Dieu. C’est Dieu qui est l’auteur de tous les biens, et c’est lui aussi qui est l’auteur de notre amour pour lui.
Voici comment: il a créé l’être humain et il le protège. Oui, il nous a créés de telle façon que nous avons besoin d’être protégés, nous qui avons déjà Dieu comme Créateur.
C’est par lui que nous existons, et sans lui, nous ne pouvons pas continuer à vivre. Ne l’oublions pas ! Ne pensons pas que les biens qui nous viennent du Créateur nous appartiennent.
Pour que cela n’arrive jamais, le Créateur, dans son projet et son désir de nous sauver, veut que nous connaissions certaines difficultés. Ainsi, quand nous nous sentons écrasés par notre faiblesse, Dieu vient à notre aide et nous rend libres. Alors nous chantons la gloire de Dieu.
Cela est juste Dieu dit: « Appelle-moi au secours dans ton malheur, je te délivrerai, et tu chanteras ma gloire » (Psaume 49, 15).
De cette façon, celui qui ne savait aimer que lui-même, de manière égoïste, commencera à aimer Dieu, mais c’est encore dans son intérêt à lui.
Il le sait maintenant, parce qu’il en a fait souvent l’expérience la force de bien agir lui vient de Dieu (Philippiens 4, 13), et sans lui il ne peut rien faire (Jean 15, 5).
Ainsi, maintenant nous aimons Dieu, mais pour le moment c’est dans notre intérêt à nous. Nous n’aimons pas Dieu pour lui-même.
Tu le vois, il est prudent de savoir ce que tu peux faire par toi-même et ce que tu peux faire avec l’aide de Dieu. Il est prudent aussi de te garder sans défaut devant celui qui te protège de tout mal.
Supposons ceci : il t’arrive souvent des malheurs, cela t’entraîne à te tourner souvent vers Dieu, et ainsi Dieu te délivre souvent. Même si tu as une pierre ou du fer à la place du cœur, chaque fois que Dieu te délivre d’un malheur, ton cœur devient plus doux, parce que Dieu te rend de plus en plus libre.
Et, petit à petit, tu commences à aimer Dieu, non plus dans ton intérêt à toi, mais pour Dieu lui-même. 
14-LE TROISIÈME ÉCHELON DE L’AMOUR CEST D’ AIMER DIEU POUR LUI-MÊME


Nous avons souvent besoin de crier vers Dieu pour qu’il nous aide.
Et chaque fois que nous crions vers lui, nous nous approchons un peu plus près de lui.
Et chaque fois que nous l’approchons, nous goûtons sa bonté et, en la goûtant, nous découvrons combien le Seigneur est doux (Psaume 33, 9).
Alors voici ce qui arrive : nous aimons Dieu comme il faut, à cause de l’expérience de sa douceur, et non plus à cause de nos besoins personnels.
Ce que les Samaritains disent à la femme quand elle annonce  » Le Seigneur est là « , nous le disons aussi:
« Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as dit. Nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous le savons c’est vraiment lui le Sauveur du monde » (Jean 4, 42).
Nous suivons l’exemple des Samaritains et nous disons à notre corps :
 » Maintenant ce n’est plus à cause de tes besoins que nous aimons Dieu.
Nous avons goûté nous-mêmes au Seigneur et nous savons combien il est doux.  » De cette façon, les besoins du corps veulent dire quelque chose. Ils font connaître avec joie les bienfaits de Dieu.
Si tu fais cette expérience, tu obéiras facilement au commandement d’aimer ton prochain. En effet, maintenant tu aimes vraiment Dieu et tout ce qui appartient à Dieu.
Tu aimes avec un cœur pur, et tu obéis facilement à ce commandement si simple. Oui, comme l’apôtre Pierre le dit, ton cœur devient de plus en plus pur en obéissant au commandement de l’amour (1 Pierre 1, 22).
Tu aimes de façon juste et tu obéis à ce commandement juste d’aimer ton prochain. C’est un amour agréable, parce qu’il est gratuit. Il est pur aussi. Nous n’aimons pas avec des paroles et de beaux discours, mais avec des actes qui montrent que notre amour est vrai (1 Jean 3, 18).
C’est un amour juste, parce qu’il rend autant qu’il reçoit. Oui, celui qui aime de cette façon aime comme il est aimé. Il aime et il ne cherche pas ses intérêts à lui, mais ceux de Jésus Christ (Philippiens 2, 21).
Lui, il a cherché notre bien, ou plutôt, il nous a cherchés nous-mêmes (2 Corinthiens 12, 14). Il n’a pas cherché ses intérêts à lui.
Si tu dis: « Chantez les louanges du Seigneur parce qu’il est bon » (Psaume 117, 1), tu aimes vraiment. Supposons ceci : tu chantes les louanges du Seigneur non pas parce que le Seigneur a été bon pour toi, mais simplement parce que le Seigneur lui-même est bon.
Eh bien, tu aimes vraiment Dieu pour Dieu, et non pas pour toi-même. Au contraire, si tu dis : « Je chanterai tes louanges, Seigneur, pour le bien que tu m’as fait » (Psaume 48,19), tu n’aimes pas vraiment Dieu pour Dieu.
Voilà le troisième échelon de l’amour : aimer Dieu pour lui-même.
  
15-LE QUATRIÈME ECHELON DE L’AMOUR, CEST S’ AIMER SOI -MÊME UNIQUEMENT POUR DIEU 

Il est heureux, celui qui a pu arriver jusqu’au quatrième échelon de l’amour. Alors il s’aime lui-même uniquement pour Dieu.
Ta fidélité, mon Dieu, ressemble aux montagnes les plus hautes » (Psaume 35, 7).
Cet amour est une montagne, c’est la haute montagne de Dieu, « riche et fertile » (Psaume 67, 16).
Mais, « qui montera sur la montagne du Seigneur ? » (Psaume 23, 3)
« Qui me donnera les ailes de la colombe pour que je m’envole et me repose là-haut ? « (Psaume 54, 7)
Le lieu où Dieu habite, c’est la paix, cette habitation se trouve à Sion !(Psaume 75, 3). « Hélas, je suis loin de mon pays, et je trouve le temps long » (Psaume 119, 5).
Est-ce que, un jour, je pourrai comprendre cela ?
Je suis fragile comme un plat en terre.
Est-ce que, un jour, je pourrai connaître un tel amour et faire l’expérience d’avoir le cœur ivre de Dieu ?
Si oui, je ne penserai plus à moi-même et je me regarderai comme un plat sans valeur. Je m’en irai entièrement vers Dieu, je m’unirai à Dieu, et n’aurai plus qu’un seul cœur avec lui (1 Corinthiens 6, 17). Je dirai alors : « Mon cœur et tout mon être s’épuisent à te désirer.
Dieu, tu es le Dieu de mon cœur, mon bien pour toujours » (Psaume 72, 26). A mon avis, si Dieu donne à quelqu’un de faire une expérience semblable pendant sa vie sur terre, celui-là est heureux et c’est un grand ami de Dieu.
Oui, il est heureux, même si cette expérience est rare, si elle arrive une seule fois, subitement, juste le temps d’un éclair. Si cela t’arrive, tu te perds d’une certaine façon, comme si tu n’existais plus.
Tu ne sens plus la vie en toi. Tu deviens vide de toi-même et tu n’es presque plus rien. Ce n’est pas un simple bonheur humain. Non, c’est déjà la vie du ciel… 28 Mais les Livres Saints disent : Dieu a fait toutes choses pour lui-même (Proverbes 16, 4). 
C’est pourquoi, un jour, tout ce qui a été fait sera en accord avec le Créateur.
Alors, nous devons déjà, au moins de temps en temps, essayer de nous préparer à ce jour. Dieu a voulu que toutes choses existent pour lui.
Nous devons donc être en accord avec lui exister uniquement pour lui, faire que toutes choses soient pour lui, pour sa seule volonté et non pour notre plaisir. Ainsi, notre joie, ce ne sera pas de satisfaire nos besoins égoïstes, ni même d’être heureux. Ce sera de voir la volonté de Dieu s’accomplir en nous et par nous.
C’est ce que nous demandons chaque jour dans la prière : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6, 10). Cet amour-là est vraiment saint et pur. Oui, c’est une douce et tendre affection pour Dieu.
C’est un désir très pur de la volonté qui ne cherche plus son intérêt. Ce désir est pur, débarrassé de tout intérêt pour soi, parce qu’il n’y a plus rien d’égoïste en lui.
Et il est plus doux et plus tendre, parce que tout ce qu’on ressent alors vient de Dieu.
Sentir en soi un tel amour pour Dieu, c’est devenir comme Dieu lui-même.
Prenons des comparaisons : – Une goutte d’eau mélangée à beaucoup de vin semble disparaître: elle prend la couleur et le goût du vin.
Le fer, tout rouge dans le feu, devient semblable au feu, il perd la forme qu’il avait avant.
L’air répandu dans la lumière du soleil se transforme en cette lumière, il ne semble pas éclairé par la lumière, mais être lui-même lumière.
Voilà ce qui arrive aux vrais amis de Dieu.
Nous ne pouvons expliquer comment, mais toute la force de leur amour devra être totalement en accord avec la volonté de Dieu. Sinon, est-ce que Dieu pourra être tout en tous (1 Corinthiens 15, 28), s’il reste encore en toi quelque chose d’égoïste ?
Sans doute quelque chose de toi restera, mais sous une autre forme, avec une autre gloire et une autre puissance (1 Corinthiens 15, 39-41).
Quand cela arrivera-t-il ? Qui le verra ? Qui en fera l’expérience ?
« Mon Dieu, je viendrai devant toi, je serai devant ton visage, mais quand ? »
(Psaume 41, 3).
Seigneur mon Dieu, « mon cœur t’a parlé, mon visage t’a cherché c’est ton visage, Seigneur que je chercherai » (Psaume 26, 8).
Penses-tu qu’un jour je verrai ta maison ? (Psaume 26, 4). 
16-NOUS AIMERONS DIEU PARFAITEMENT, QUAND NOUS BOIRONS LE VIN NOUVEAU AVEC LE CHRIST DANS
LA MAISON DE SON PÈRE 

La Sagesse prépare un grand repas (Proverbes 9, 1), et tout ce qu’elle offre est un don de l’amour.
Elle nourrit ceux qui travaillent.
Elle donne à boire à ceux qui goûtent le repos et rend ivres d’amour ceux qui règnent dans la gloire.
Dans le Cantique des Cantiques, l’Époux dit:
« Mes amis, mangez et buvez, devenez ivres, amis très chers » (Cantique 5, 1). Mangez avant la mort, buvez après la mort, devenez ivres au réveil de la mort. Il est juste d’appeler « amis très chers » ceux qui sont ivres d’amour.
Oui, ils sont ivres d’amour, ceux qui sont invités aux noces de l’Agneau (Apocalypse 19, 9′).
Ils mangent et boivent à sa table dans son Royaume (Luc 22, 30).
A ce moment-là, le Christ montre près de lui l’Église, son épouse pleine de gloire.
Elle n’a ni tache, ni ride, ni rien de semblable (Éphésiens 5, 27).
A mon avis, cela arrivera quand le Fils de Dieu passera parmi ses amis et les servira, comme il l’a promis (Luc 12, 37).
Alors « les amis de Dieu » seront en fête, ils danseront de joie en sa présence, ils se réjouiront dans un grand bonheur » (Psaume 67, 4)… A ce moment-là, ils auront franchi pour toujours le quatrième échelon de l’amour.
Ils aimeront Dieu plus que tout, et uniquement Dieu.
Alors nous aussi, nous nous aimerons uniquement pour Dieu.
Il sera lui-même la récompense de ceux qui ont de l’amour pour lui.
Oui, il sera pour toujours la récompense de ceux qui l’aimeront pour toujours.

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Bernard de Claivaux

  

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