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Dialogue église- Islam : répartir du Pape de Regensburg de Samir Khalil Samir, sj

16 janvier, 2007

je vous propose teste d’un auteur arabo chrétien que déjà je vous ai présenté ; elle est une personne certainement bien préparée et à connaissance des faits, le teste est un peu long et j’ai eu difficulté dans la traduction, en particulier pour les mots en arabo, cependant pour moi, il vaut peine de le lire, du site : AsiaNews, 

VATICAN – ISLAM 

Dialogue église- Islam : répartir du Pape de Regensburg de Samir Khalil Samir, sj le beaucoup critiqué discours de Benoît XVI à Regensburg a lancé en réalité un modèle efficace pour dialogue islamo- chrétien : je refuse de la violence, amour alla vérité, interprétation, mission. L’unique pour dépasser l’apparence tolérante et banale de le dialogue prêché de beaucoup de musulmans et de bonne partie de l’Église catholique. Beirut (AsiaNews) – 

la leçon magistrale de Benoît XVI à Regensburg a été vue de chrétiens et musulmans comme un pas faux de le Pape, son banale erreur, quelque chose à oublier et se laisser aux épaules, si nous ne voulons pas fomenter une guerre entre des religions. En réalité cette Pape a de la pensée équilibrée et courageuse, pour rien banal, à Regensburg a tracé les bases d’un vrai dialogue entre des chrétiens et des musulmans, en devenant voix de beaucoup de musulmans réformistes et en suggérant à l’Islam et aux chrétiens les pas à faire. Encore aujourd’hui en occident et dans le monde islamique il y a des fortes réactions à ce discours. Mais beaucoup de spécialistes musulmans commencent à se demander : « Passée l’orage des  une texte mal interpréter, en fond, qu’est-ce que il nous a dit Benoît XVI ? Il a dit que nous musulmans courons le grand risque d’éliminer la raison de notre foi. De telle manière la foi islamique devient seulement un acte de soumission à Dieu qui au limite peut tomber dans la violence, peut-être ` au nom de Dieu’, ou ` pour défendre Dieu’ ».   

Violence, raison et crise de l’Islam Vraiment la citation de Manuele II Paleologo, tant maltraitée et haïe, était importante parce qu’il soulignait que « Dieu n’aime pas le sang et la violence », et que la violence est contraire à la nature de Dieu et de l’homme. Malheureusement, quand cette phrase a été prononcée les 12 septembre, un jour après l’anniversaire de l’attaque à le des Tours Jumelles, les gens l’ont lu en clé politique (aidés dalla manipulation al de Jazeera et déesses libéral occidentales). Maintenant les mêmes gens musulmanes se demandent : « Tout sommé, le Pape a dit que dans l’Islam il y a le risque de violence. Et ceci n’est pas vrai ? N’est-elle pas notre histoire et notre problème quotidien ? Il n’y a pas le risque de vider la foi en la séparant de la raison et de la pensée le critique? ». Même si pas en public, divergés des spécialistes islamiques affirment : « Cette séparation entre la foi et la raison est plus que jamais le danger actuel de l’Islam! ». Dans le IX-XI siècle l’Islam a complété dans sa vision la dimension hellénistique de la philosophie grecque et, à travers celle-ci, la dimension critique, logique, raisonnable. Ceci a été fait des merci ai chrétiens qu’ils vivaient dans le monde musulman. Mais presque de mille ans l’Islam a évacué la raison et propose de nuveaux de façon continue une application littérale de ce qu’on a dit dans le passé. La crise actuelle du monde musulman a comme de base vraiment la différence entre la foi et la raison et en diverses formes, est beaucoup les musulmans qui le disent. Environ un mois il fait, au ministre de l’égyptien de
la Culture, Farouk Hosni, dans parlemente, a critiqué la diffusion de voile islamique à Egypte en disant que « ce [ j'emploie de voile - ndr ] ne s’est jamais vu d’abord dans notre pays. Sur cette route nous sommes tournés en arrière au moins 30 ans « . Un autre parlementaire est intervenu à lui donner man fort : « Pas seulement nous sommes tournés en arrière de 30 ans, mais à l’époque de Mehemet Alì [ c'est-à-dire au début du XIX siècle ]« . Malheureusement le ministre a été accusé d’aller contre
la Constitution égyptien, qui prévoit le Coran et la sharia comme sources de la législation. Ainsi, Farouk Hosni, ministre de 20 ans et le remarque artiste, a risqué d’être résigné de la part des intégristes. En plus, en l’ayant 62 ans et n’étant pas épousé, même il a été attaqué et accusé d’être homosexuel. La crise de l’Islam est sous les yeux de tous et est soulignée de tous les intellectuels. Elle est une tentative de refuge dans le passé par peur de l’autocritique, de la raison et de la modernité. Lorsque le Pape a souligne de compléter la raison dans la foi – et aux laïques de compléter la dimension spirituelle dans le concept de raison – en réalité suggère à l’Islam la route pour faire des grands pas en avant. Le courage de parler. 
Un autre élément important émergé à Regensburg est le courage de parler : 

il est maintenant de la finir d’avoir toujours épluches sur la langue lorsque on parle de l’Islam. Même une Pape a plein droit de dire les choses en mode simple et directe à nos frères musulmans, ainsi comme aux hébreux, aux laïques, et à ses catholiques (1). Cette Pape a revendiqué la liberté de mot. La deuxième qu’est-ce que : il a dit des choses raisonnables et désagréables, mais il est auto convaincu que des telles choses doivent être dites parce que celui-ci est le contenu d’un vrai dialogue. Le balai du discours de Regensburg – il est dit dans la conclusion – est vraiment dialogue humaniste, qui ne rejette rien de positif dans l’Islam et dans l’illuminisme, mais critique ce qui d’extrémiste et d’anti-spirituel vous est dans l’un et dans l’autre. En telle mode Benoît XVI a mis les bases de dialogue universel en faisant une proposition à le deux opposées tendances d’aujourd’hui : d’une partie l’Islam avec un fidéisme qui exclut la raison (et vaut peine préciser que cela ne signifie pas que tout l’Islam a toujours rejeté la raison, comme quelqu’un a voulu lui faire dire) ; de l’autre, elle a fait une proposition à l’illuminisme laïciste, rationaliste qui élimine comme insignifiant la religion. De Regensburg dans ensuite lui « il a aussi montré » ce dialogue, en faisant des gestes concrets. Il vaut peine se rappeler de la prière de le Pape dans
la Mosquée bleue à Istanbul, dans son voyage en Turquie. Le Pape a souligné dans les faits que nous chrétiens reconnaissons et respectons la dimension spirituelle présent dans l’Islam : elle s’est enlevée les chaussures en entrant dans le lieu sacré (une tradition qui est biblique et qu’il se retrouve par exemple prés des Copte et les Ethiopien) ; invité à prier, on est endossé vers le mihrab, la niche qui indique
la Mecque. Il a prié parce qu’il ne réduit pas l’Islam à politique ; il a prié sans créer ambiguïté ou confusion. Ces gestes ont donné le vrai signifié du discours de Regensburg pour les musulmans. Le Pape, le maître d’interprétation du Coran. Encore aujourd’hui il y a des musulmans qui m’écrivent en remerciant le Pape pour ce qui a dit en Allemagne. Déjà vite après le discours, le tunisien Abdelwahhab Meddeb a dit des merci à Benoît XVI, parce que « finalement quelqu’un ose parler et pointe le doigt sur la violence dans l’Islam ». Pour Meddeb « la graine de la violence dans l’Islam se trouve dans le Coran », comme il a intitulé le sien articule. Cette affirmation – d’un musulman – met en lumière le vrai, grand problème de dialogue actuel : le manque de vérité, ne pas accepter de nous confronter sur les points critiques. Sur la question de la violence, tous les musulmans savent que les graines sont dans le Livre sacré, mais tous même chercheront à le cacher en disant que « , il n’est pas vrai, l’Islam signifie de la paix, salam, respect, pas violence », en niant les faits (2). Le discours de Benoît XVI n’a pas nié les faits, mais il a proposé de les comprendre à l’intérieur de conteste humain. Il a c’est-à-dire suggéré à l’Islam d’entamer à faire les interprétation des témoins. Lorsque le Pape a cité le verset du Coran, « il n’y a pas violence en matière de foi » (Sura de la vacca, < ?>) 2,256) a ajouté une phrase qui a scandalisé beaucoup : « mais ceci est probablement une du sure de la période initiale… dans lequel Mahomet même ère sans pouvoir et menacé « . Ces commentaires me semblent fondamentaux : il pousse à faire un travail d’exégèse vers les témoins sacrés. Dans le cas spécifique, il a fait un exemple d’ herméneutique du Coran, en proposant la lecture de ce vers dans l’expérience humaine de Mahomet. Beaucoup, soit musulmans que des spécialistes catholiques, l’ont critiqué : « Il est ignorant – ils ont dit – ce verset n’est pas de la période initiale (Mecque), mais de la période de Médine ». 

En effets, seconde l’édition officielle du Coran s’agit de la période de Médine. Mais en lisant les commentaires dans les éditions bilingues arabe-anglais et arabe du Coran, éditée de l’Arabie Saudite, se dit : « Celle-ci est la première surah révélée à Médine ». En termes sociologiques, cela signifie qu’elle a été révélée vite après l’Egira ( ?) – sa fuite de la Mecque – lorsque Mahomet a laissé sa tribu pour s’unir aux tribus adverses d’Aws et Khazraj. Dans cet instant et pour les suivants deux ans (jusqu’à 624) lui il était sans quelque pouvoir et toujours menacé. Il a cherché en effet de s’appuyer aux hébreux, de plus riches et plus forts que Médine. Il n’y étant pas réussi, s’est mis à faire du razzie, comme été habituel faire qui ne réussissait pas à survivre Si cette sura – comme ils disent les commentateurs musulmans – est avant Médine, signifie qu’elle est avant la période du razzie. Il est vrai donc qu’il est « de la seconde période », mais il est même vrai – comme il dit le Pape – qu’elle émerge dans un instant où Mahomet même été « sans pouvoir et menacé ». Avec son petit je commente, Benoît XVI semble suggérer aux musulmans : nous devons légères teste dans conteste ; et ceci est fondamental pour commencer dialogue islamo- chrétien. Elle faut relire les livres sacrés pour voir « les circonstances de la révélation » (asbab al-tanzil ( ?), comme il dit la tradition musulmane). Dans ceci Le Pape reprend la saine tradition de l’interprétation qu’il était vivant dans le IX siècle. Malheureusement dans l’Islam contemporain cette chose ne se fait plus. Par contre, s’ils se rencontrent dans le Coran des versets violents – et il y a – dois chercher à les entendre dans conteste dans lesquels ils sont apparus. Il est clair que Mahomet a fait des guerres ; il est même clair qu’il a combattu pas pour amour de la violence : en suivant la tradition ancien- testamentaire, il a fait la guerre « pour Dieu », « dans le zèle de Dieu ». Tout ceci, en lui mettant dans la tradition culturelle et religieuse du Moyen Orient, est naturel et il ne surprend pas. Mais il faut même dire : aujourd’hui la mentalité est changée : Dieu a vraiment du besoin d’être défendu des hommes ? De ici il suit la nécessité qui le Coran soit relue et interprété pour l’aujourd’hui. D’un siècle à cette partie tous les réformistes musulmans répètent que la solution pour moderniser l’Islam est dans les interprétation du Coran. Au moins de 30-40 ans nous nous trouvons en phase dans laquelle il n’y a plus innovation dans les interprétation, mais en répétition jusqu’à la nausée des mêmes choses et cliché. On répète toujours les mêmes choses apprises à mémoire. Un jeune docteur musulman iranien, passé la licence en islamisme, m’a dit vraiment dans ces jours : « Nous ne pouvons plus penser au Coran comme directement dicté de Dieu à Mahomet par l’ange Gabriele. Il faut l’interpréter. Malheureusement dans l’Islam actuel il n’y a pas beaucoup de liberté : nos intellectuels, Abdolkarim Soroush (3) il y à quelques décennies, a été éloigné de l’enseignement universitaire vraiment pour avoir enseigné ces choses. À la fin, pour pouvoir vivre et s’exprimer, il a dû émigrer en Europe « . Dans l’Islam actuel les idées se trouvent, surtout entre des réformistes et jeunes intellectuels, mais eux ils se taisent parce que dans le monde islamique la liberté est beaucoup limé. Le Pape a eu le courage d’identifier les points clé : la raison, la violence, l’ herméneutique. Et a mis le doigt dans la plaie sur la question des interprétation du Coran, dont sans on ne réussit pas à dialoguer. Cette poussée à l’Islam vers les interprétation est faite pour amour même de l’Islam. Quelques théologien chrétiens et musulmans ont critiqué le Pape pour être état trop dur à Regensburg et ils l’ont par contre applaudi en Turquie. En réalité elle est la même Pape qui, pour amour de l’Islam, à Regensburg n’a pas manqué de le critiquer, et à Istanbul il n’a pas manqué de fraternité spirituelle. La mission chrétienne tentée du relativisme. À Regensburg Benoît XVI a osé parler de violence, manque de raison, des nécessités des interprétation dans l’Islam et pour de ces beaucoup intellectuels musulmans l’ont vanté et ont espéré que « Le Pape ne demande pas excuse ». En occident, les demandes d’ »excuses » ils étaient innombrables même entre les chrétiens. En réalité il s’est passé que l’attitude de le Pape à Regensburg a déglingué la conception trop irénique de la mission de l’Église et la respectabilité tolérant laïque. Benoît XVI a fait comprendre que dire la vérité, dire des choses qui font mal, elle n’est pas une insulte, mais une route de guérison. De temps en temps il faut offrir même une médicine amère. Souvent entre des chrétiens qui dialoguent avec l’Islam tendent « à se cacher » et à ne pas parler des différences. Ceci on peut l’admettre au debout : si je dois commencer un rapport avec toi, je ne me mets certes pas d’abord à définir combien me divise de toi. Mais le rapport doit s’approfondir. Un des fruits de cette « clarté » suggérée de le Pape, est l’attitude de l’évêque de Cordoba. Le prélat, pour l’énième tourne, a reçu la demande de la part d’un groupe de musulmans (espagnols convertis), de pouvoir utiliser le cathédrale pour prier ensemble et donner une image « du vrai œcuménisme ». L’évêque a répondu qu’il voit dans cette possibilité une ambiguïté et ne l’a pas permis. Divergés des journaux laïques européens ont critiqué l’évêque parce que « il a rejeté la proposition ouverte et la fraternel », etc… Sans quelque violence il croît dans les chrétiens un sens de sa culture et de son identité et de liberté réelle de religion. De telle manière on commence à dépasser cette attitude irénique et faussement multiethnique d’une « entassée » des religions. Celui-ci est urgent surtout en France, où la peur d’offenser l’Islam ne permet de ne pas rédiger chaque an des statistiques sur convertis de l’Islam : les évêques et les responsables de le dialogue avec les musulmans, on refusent de communiquer le nombre de musulmans qui demandent le baptême. Pour moi, je ne suis pas contraire au fait qui il y aient des chrétiens qui deviennent musulmans, pourvu que soit fait pour raisons de foi et pas politiques ou économiques. Mais je veux même qu’il se y communique et soit la liberté de savoir combien de musulmans deviennent chrétiens. Dans cette ouverture franche on crée des véritable émulation spirituel. Des musulmans et des chrétiens ont l’obligation de la mission. Les musulmans l’appellent « da’wa » et est une obligation ; les chrétiens l’appellent des évangélisation, et même elle est une obligation. Malheureusement entre les chrétiens on trouve toujours plus des personnes qu’ils refusent de s’annoncer et de parler de sa foi par « respect » ou pour ne pas tomber dans le prosélytisme. Les musulmans dans chaque pays ont des bureaux du da’wa. Ils sont liés à chaque État islamique et dans les différents pays ils construisent des mosquées, répandent le Coran, prédicateur et autre, une sorte de « Propagande Fide » pour chaque état islamique. La différence est qu’entre les musulmans il est l’État à soutenir la mission islamique. Dans le cas des chrétiens, elles sont les communautés, l’Église à soutenir la mission. Si une Église ou un évêque ne nous tiennent pas à la mission, il signifie qu’ils sont des endormis ou repliés sur si des mêmes. Jusqu’à présent, vis-à-vis des musulmans, j’ai vu des églises très organisées du point de vue caritatif : aide aux immigrés, à l’hospitalité, à l’école, à l’etc. Est une générosité sans annonce. On dit que ceci se produit pour sauver dialogue. Mais l’annonce est nécessaire vraiment parce que je dialogue soit dialogue dans la vérité. Il faut que l’Église reprenne conscience qui son existence – pas seulement numérique – est liée à l’annonce de l’Évangile même vers les musulmans. S’il n’y a pas cette poussée, alors il signifie qu’elle a perdu le sens de la beauté de la foi rencontrée en Christ. Il est le glissement dans le vide du relativisme.  NOTES :  (1) Comme il a fait – déjà de cardinal – au Colosseo dans le Vendredi Saint 2004, en parlant de la « saleté dans l’Église ».  (2) Va je dicte que dans le Coran on trouve même des graines de pas violence. Et puisqu’on trouve l’un et l’autre – comme dans
la Bible juive – elle faut une herméneutique, des interprétations déesses testes sacrés pour en discerner signifié authentifie pour nous aujourd’hui. Et elle est celle-ci une des idées importantes de le Pape, comme ai eu occasion de sentir de lui à la rencontre de Castel Gandolfo dans les premiers septembre de 2005. 
(3) site : http://wwwdrsoroush.com/Englishhtm. 

TRADITIONS DE L’ÉPIPHANIE EN DIFFÉRENTS PAYS D’EUROPE

5 janvier, 2007

 du site:

http://catholique-nanterre.cef.fr/faq/fetes_epiphannie_europesuite.htm#Italie 

TRADITIONS DE L’ÉPIPHANIE EN DIFFÉRENTS PAYS D’EUROPE 

1. L’Épiphanie (6 janvier) jour férié

Jour férié en Italie, Espagne, Grèce, Allemagne (certaines régions), Autriche, Suisse (certaines régions), Suède, Finlande

Pas férié en France, Belgique, Portugal, Angleterre, Pays bas, Norvège, Danemark, Pologne

Jours fériés   http://www.jours-feries.com/  

Jours fériés en Europe   http://www.rte-france.com/htm/fr/vie/vie_jours_feries.jsp 

Sommaire épiphanie   Sommaire des fêtes  Sommaire général

2. L’Épiphanie en Italie : Epifania  

En Italie, au sud principalement et à Rome, c’est la Befana, la fée bienfaitrice vêtue de noir et chaussant un balai, qui distribue les cadeaux. Elle passe par les cheminées. Elle dépose pendant la nuit du 5 au 6 janvier des jouets et friandises dans les souliers au pied de la cheminée. Mais les enfants désobéissants reçoivent un bout de charbon tiré de son grand sac.

(comme s’imagine a Rome:

befana.gif

Gabriella)

La Béfana qui aurait rencontrée les mages a été bouleversée par le récit du massacre des innocents et c’est pour cela qu’elle distribue des cadeaux aux enfants. On voit souvent l’image de la Befana, par exemple aux fenêtres des maisons pendant le temps de Noël.

La Béfana tire probablement son nom de l’Épiphanie. 

3. L’Épiphanie en Espagne  le jour des Rois: Dia de Reyes

Le Jour des Rois est un jour férié. Ce sont les rois mages qui déposent des jouets dans les souliers des enfants, le 6 janvier. On échange les cadeaux à cette date et pas à noël en souvenir des cadeaux que les rois mages apportèrent à Jésus.

La veille de l’Épiphanie, il y a des défilés, des carrosses paradent dans les rues. Il y a dans certaines villes des Cabalgatas (chevauchées), où défilent Gaspar, Balthazar et Melchior sur des chars, suivis de cavaliers à cheval ou à chameau, qui distribuent des bonbons et des fruits confits aux enfants.

On ne mange pas une galette comme dans le nord de la France, mais un pain en forme de couronne parfumé de zestes de citron et d’orange, brandy et eau de fleur d’oranger, décoré de fruits confits et d’amandes effilées. On y glisse une pièce d’argent, une figurine de porcelaine ou un haricot sec. 

4. L’Épiphanie  au Portugal : Epifania 

 La table  reste mise depuis Noël jusqu’au Dimanche des Rois. La pièce maîtresse est le « Bolo Rei », la Couronne des Rois, qui se consomme du 15 décembre au 15 janvier, une pâte briochée très riche, truffée et garnie de grandes lamelles de fruits confits et de sucre qui marque la fête du solstice d’hiver.

Dans la région proche de Coimbra, le jour de Noël chaque famille apporte une grenade (fruit d’Orient ?..) et elle vient la chercher le Jour des Rois..

Anciennement, on échangeait les cadeaux le dimanche des Rois. La coutume survit encore dans certaines familles ou certaines régions.

5. L’Épiphanie en Allemagne La fête des rois: Dreikönigsfest

L’Épiphanie est un jour férié en Bavière, en Bade-Wurtemberg et en Saxe-Anhalt.

Les reliques des rois mages sont depuis le XIIème siècle  dans la cathédrale de Cologne.

Dans les régions catholiques,  trois jeunes gens ou des enfants, déguisés en rois mages, font du porte à porte pour bénir les maisons. Ils collectent des dons pour  les pays en voie de développement. Ils sont accompagnés par trois garçons qui portent «l’étoile» de Bethléem. 

Devant les portes, les trois rois et les garçons chantent des cantiques. Ils bénissent les maisons et écrivent les lettres suivantes sur le mur à côté de la porte: C + M + B. Cela veut dire « Christus Mansionem Benedicat »  (Le Christ bénit ta maison.).  Ou bien, ils écrivent les initiales des trois Rois sur les portes.

De même en Franche-Comté, les enfants se déguisaient en Roi mage et portaient une ceinture dorée sur une chemise constellée d’étoiles. Ils allaient de porte en porte en chantant et en agitant des sonnettes réclamer leur part.

En Autriche, le  jour de l’Épiphanie il y a  des défilés pour conjurer les mauvais esprits, tels les défilés des Glöckler et des Perchten- Au rythme martelé de leur pas, les clochettes tintinnabulent et réveillent les semences sous la terre couverte de neige. Et enfin les Rois Mages… qui annoncent en fanfare que l’on revient à la « vie normale ». 

6. L’Épiphanie en Angleterre :Twelfth night. L’Épiphanie dans les pays scandinaves : Trettondag Jul

En Angleterre, en Irlande et dans les pays scandinaves, on allumait tous les soirs de Noël à l’Épiphanie la grande bougie de Noël. Notons qu’anglais, on nomme  l’Épiphanie  « Twelfth night »  (la douzième nuit) et qu’en Suédois cette fête est appelée  « Trettondag Jul » ou Trettonhelgen   (13 ème  jour après Noël). 

De plus, dans la tradition scandinave, pendant ces douze jours les hommes devaient abandonner tout mouvement « rotatif »(?) car le temps s’arrête, c’est un temps de pose pour tout ce qui roule.  Notons que dans les langues scandinaves, la fête de Noël s’appelle Yul ou Jul ce qui signifie la roue c’est la roue de l’année qui après la pose va tourner une fois de plus vers le printemps. Jul est le nom de la fête pré chrétienne du solstice d’hivers.

7. L’Épiphanie en Grèce Théophanie : Θεοφάνια 

La Grèce ayant adoptée (depuis le 1 mars 1923)  le calendrier Grégorien, les fêtes de fin d’année sont célébrées à la même date que dans les autres pays occidentaux. La période des fêtes de fin d’année en Grèce débute la veille de Noël et va jusqu’à l’Épiphanie.  Elle s’étend donc sur une période de 12 jours appelée Douzaine. 

L’Épiphanie, en grec Θεοφάνια (théophanie) se fête  le 6 Janvier,  c’est le baptême de Jésus dans le Jourdain par St Jean baptiste que l’on célèbre et non pas la visite de Jésus par les rois mages. La Théophanie est la fête du baptême du Christ. L’Épiphanie  est un événement qui revêt une très grande importance en Grèce. C’est un jour férié.  

Le 5 janvier, veille de l’Épiphanie, les enfants chantent des kalanta, dans le but d’aider à chasser les « Kalikantzari », esprits démoniaques, et les renvoyer sous terre. Le rite caractéristique de la fête de la théophanie consiste dans la bénédiction des eaux baptismales au soir du 5 janvier.

Le 6 janvier, les prêtres après la messe, vont à travers les villages bénir les maisons. En ville, les femmes ramènent de l’eau bénite et elles bénissent la maison, tous les membres de la famille boivent un peu de cette eau pure.  

Les prêtres bénissent également les eaux en immergeant un crucifix dans la mer, les rivières, les sources et les lacs. Des plongeurs rivalisent afin de récupérer le crucifix. Celui qui le trouve sera chanceux toute l’année. Les « Kalikantzari », effrayés par la bénédiction  s’enfuient et regagnent les entrailles de la terre pour éviter l’eau bénite. 

Noël en Grèce

8. L’Épiphanie  en Russie (Fête du baptême d’eau) 

La Russie, qui suit le calendrier Julien, célèbre l’ Épiphanie (le baptême du Christ) le 19 janvier, 13 jours après la Grèce. On appelle cette fête la « fête du baptême d’eau ». Elle célèbre Noël (la naissance de Jésus et la venue des mages) le 7 janvier, 13 jours après la Grèce.

La veille au soir (18 janvier)  le rite caractéristique de la fête consiste, comme en Grèce, dans la bénédiction des eaux baptismales. Par « l’épiclèse » (invocation), l’Esprit s’infuse dans l’eau baptismale qui acquiert une puissance de sanctification.

Le jour de l’Épiphanie (19 janvier), les prêtres font un trou en forme de croix sur la glace d’une rivière et font sur place l’office de la bénédiction des eaux.

Sommaire épiphanie   Sommaire des fêtes  Sommaire général  

 Documents sur l’Épiphanie en différents pays d’Europe

L’Épiphanie  en Italie       http://myrdhin.com/fetes/janvier/befana/ 

L’Épiphanie en  Espagne    http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=21269&rubId=214   

Pain de l’Épiphanie en Espagne   http://www.saveursdumonde.net/ency_11/pain/epiphanie.htm  

Religion populaire au Portugal   http://www.aquitaine-portugal.com/portugal/traditions.htm   

Les fêtes de fin d’année en Grèce  http://www.amb-grece.fr/grece/noel_en_grece.htm   

L’ Épiphanie  en Grèce   http://www.amb-grece.fr/grece/epiphanie.htm  

Épiphanie  en Grèce    http://babel.lexilogos.com/forum/viewtopic.php?t=241   

L’Épiphanie célébrée dans le monde grec    http://www.info-grece.com/modules.php?name=News&file=article&sid=2909 

La grande bénédiction des eaux dans l’Église russe   http://orthodoxeurope.org/page/12/3.aspx    

Le baptême orthodoxe du Christ  en Russie  http://www.art-russe.com/russie/article.php3?id_article=1536     http://www.russomania.com/article.php3?id_article=1536 

un article de Paul Poupard du 2002 un peu longe mais très interessant

3 janvier, 2007

Il est un article du 2002 et un peu longe, mais très interessant, du site: 

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pierre_et_paul_aux_origines_de_l_eglise_de_rome.asp

Pierre et Paul aux origines de l’Église de Rome

Paul Poupard

Président du Conseil pontifical de la culture

Depuis la première année sainte de l’Église de Boniface VIII en 1300, les temps ont bien changé, comme le visage de Rome qui accueille les pèlerins. Mais la démarche demeure la même : aller prier aux Limina Apostolorum, ou « Mémoires des apôtres », ces lieux sacrés de Rome où sont conservés et vénérés les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, grâce auxquels la Ville est devenue le centre de l’unité catholique. Dès le IIe siècle, les fidèles se rendent à Rome pour voir et vénérer les trophées des apôtres Pierre et Paul, et contempler sa basileia, sa royale majesté. Au IVe siècle, le pèlerinage de Rome devient en Occident le parallèle de celui qui, en Orient, conduisait à Jérusalem au tombeau du Seigneur.

C’est parce que Pierre est venu à Rome et qu’il y a été enseveli après son martyre qu’irrésistiblement les pèlerins ont afflué vers Saint-Pierre, lieu de sa sépulture, et que le pape, son successeur, s’est établi à son voisinage. Les deux faits ont la même origine. L’emplacement de la basilique Saint-Pierre n’a pas été choisi arbitrairement. L’édifice s’élève au-dessus de la tombe ; très précisément, le cœur de la basilique, l’autel de la confession, a été édifié au-dessus de sa sépulture. Son Éminence le Cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture et auteur de Rome Pèlerinage (Bayard-L’Emmanuel, 1997) relate ici comment la tradition et les épîtres de la fin du Ier siècle se sont trouvées confirmées par les fouilles archéologiques menées depuis 1940 dans les Grottes vaticanes et à Saint-Paul-hors-les-Murs.

Le témoignage de la tradition

Une tradition immémoriale affirme que Pierre, venu à Rome implanter l’Église au cœur de l’empire y périt martyr. Que pouvons-nous dire de sûr à ce sujet à la lumière de l’histoire et de l’archéologie ? Les zones d’ombre se sont progressivement réduites depuis que le pape Pie XII fit entreprendre des travaux gigantesques, à l’occasion de la sépulture de son prédécesseur, le pape Pie XI.

Une première constatation s’impose, et elle est capitale. Aucune voix ne s’est jamais élevée dans l’Antiquité contre cette croyance du martyre de Pierre à Rome. Cet argument a silentio, du silence, a une grande force. Quant aux textes allégués en faveur de la tradition, il s’agit de l’épître de saint Clément de Rome aux Corinthiens et de l’Épître aux Romains de saint Ignace d’Antioche.

Clément, l’évêque de Rome, écrit aux Corinthiens vers la fin du Ier siècle pour apaiser les dissensions qui divisaient la communauté chrétienne. Dans sa lettre, il évoque la multitude innombrable des fidèles qui ont péri à Rome pendant la persécution de Néron, et en particulier les apôtres Pierre et Paul : « Jetons les yeux sur nos excellents apôtres : Pierre qui, victime d’une injuste jalousie, souffrit non pas une ou deux, mais de nombreuses fatigues et qui, après avoir rendu son témoignage, s’en est allé au séjour de gloire qui lui était dû. C’est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré le prix de la patience […] et, ayant rendu son témoignage devant ceux qui gouvernent, il a quitté le monde et s’en est allé au saint lieu ». Clément a peut-être connu personnellement les deux apôtres. Des allusions de sa lettre on peut légitimement déduire que c’est Rome qu’il évoque, cette ville dont il est l’évêque et d’où il écrit.

C’est de Smyrne qu’Ignace, évêque d’Antioche en Syrie, écrit son épître aux Romains, sous le règne de Trajan, peut-être en 107. « Je ne vous donne pas des ordres, leur écrit-il, comme Pierre et Paul ; ils étaient des apôtres, et moi, je ne suis qu’un condamné ; ils étaient libres, et moi, jusqu’à présent, je suis esclave ; mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus-Christ en qui je ressusciterai libre ». On ne peut qu’être frappé par la mention conjointe des deux apôtres, à qui Ignace rendra bientôt témoignage, à Rome précisément, par son propre martyre.

Au début du IIIe siècle apparaît la tradition selon laquelle l’apôtre Pierre aurait été crucifié la tête en bas, comme le pèlerin peut le voir sur un très beau relief du XVe siècle dans les Grottes vaticanes. La cruauté de Néron rend ce supplice possible, mais rien ne permet de l’affirmer avec certitude. Par contre, c’est sur des bases solides que repose la tradition du martyre et de la sépulture de Pierre au Vatican pendant la persécution de Néron, décrite par une célèbre page des Annales de Tacite. Après l’incendie criminel de l’an 64, il ne subsistait à Rome aucun autre lieu capable d’abriter de tels sinistres et grandioses spectacles. Le Circus Maximus avait été endommagé par le feu et le Circus Flaminius était trop petit. Les Romains avaient coutume de placer les croix des condamnés le long des voies. On peut penser que celle de Pierre a été dressée, avec d’autres mentionnées par Tacite, le long d’une de ces routes au voisinage du cirque.

Quant à la tradition bien affirmée de la sépulture de Pierre au Vatican, le premier document qui l’atteste est un célèbre passage de Gaïus, que nous a conservé l’historien Eusèbe. Celui-ci, dans son Histoire ecclésiastique, rapporte la polémique de ce docte prêtre romain avec Proclus, membre de la secte hérétique montaniste, dans les dernières années du IIe ou les premières années du IIIe siècle. Pour affaiblir l’autorité de l’Église romaine, Proclus exaltait la présence en Asie Mineure de la tombe de l’apôtre Philippe et d’autres grands personnages de la chrétienté primitive. Gaïus répliqua avec force : « Mais moi, je puis te montrer les trophées des saints apôtres. En effet, si tu veux te rendre au Vatican ou sur la voie d’Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé cette Église ». Gaïus parle de « trophées ». On ne peut réduire la signification de ce terme à de simples monuments commémoratifs, dans ce contexte polémique qui oppose ces trophées à des insignes tombes d’Asie Mineure. Le raisonnement, autrement, serait sans aucune portée. Il s’agit d’un mot grec, tropaion, qui signifie « monument de victoire », entendons ici de la victoire obtenue par les deux martyrs au nom de Jésus-Christ : en subissant la mort, ils entraient victorieusement dans la vie avec le Ressuscité.

Ainsi, dès la fin du IIe siècle apparaît le ferme témoignage que Pierre avait au Vatican sa tombe glorieuse, comme Paul avait la sienne sur la voie d’Ostie. Dans le Vatican de Néron, un monument s’imposait par son importance. C’était le cirque commencé par l’empereur Caligula (37-41) et terminé par Néron (54-68). Les fouilles ont pu le localiser le long du côté sud de l’actuelle basilique Saint-Pierre, entre l’Arco delle Campane et la Piazza di Santa Marta, c’est-à-dire à ga ornement était l’obélisque dressé en son centre, que, d’après Pline l’Ancien, Caligula avait fait venir tout exprès d’Égypte. C’est ce même obélisque que le pèlerin peut contempler aujourd’hui au centre de la place Saint-Pierre, où il fut transféré en 1586 par l’architecte Domenico Fontana sur l’ordre du pape Sixte Quint. Les fouilles récentes ont permis de retrouver les fondations primitives de l’obélisque.

On sait aussi, grâce aux mêmes fouilles, que, dès le Ier siècle, la plaine vaticane recevait des tombes le long des voies qui la traversaient. Cet antique usage est bien attesté, comme le pèlerin le découvre en voyant les tombeaux qui bordent la via Appia. Riches et pauvres s’y côtoyaient, ces derniers se glissant dans les petits espaces demeurés libres entre les somptueux tombeaux érigés pour les patriciens romains. Rien d’étonnant à ce qu’un pauvre crucifié, reconnaissable après sa mort – il n’avait été ni défiguré par le feu, ni broyé par les fauves – soit recueilli par les fidèles et que son cadavre soit déposé dans une fosse creusée dans le sol nu.

Les fouilles de Pie XIILe pape Pie XI avait exprimé le désir d’être enterré ad caput Sancti Petri, au plus près de la tombe de l’apôtre Pierre. Pour accéder à ce vœu, son successeur Pie XII fit entreprendre, en juillet 1940, les travaux nécessaires à la mise en place du lourd sarcophage dans les Grottes vaticanes. On appelle ainsi le sous-sol de la basilique Saint-Pierre, formé par la différence de niveau entre l’ancienne et la nouvelle basilique. Ses voûtes basses, supportées par des pilastres qui le divisent en trois nefs, soutiennent le pavement de l’édifice actuel. À peine eut-on atteint 0,20 m de profondeur, au cours des travaux, qu’apparut le pavement de l’ancienne basilique constantinienne, puis, sous ce pavement, un grand nombre de sépultures chrétiennes. En creusant plus profondément, on découvrit des murs de fondation de l’antique sanctuaire et une nécropole romaine – celle-ci peut se visiter aujourd’hui en obtenant une autorisation préalable – que la construction de ce dernier avait ensevelie.

L’exploitation scientifique de ce chantier d’une ampleur imprévue devait fournir des informations importantes et incontestées. Deux campagnes de fouilles furent successivement menées, de 1939 à 1949, puis de 1953 à 1958. L’examen du sol révéla une donnée étonnante : pour créer la base nécessaire à la construction de l’édifice de Constantin, ses architectes avaient dû à la fois remplir de terre et entrecouper d’œuvres massives de soutènement une zone encore non utilisée de la nécropole, et en même temps entailler une partie de la colline du Vatican. Pourquoi Constantin avait-il choisi, pour bâtir sa basilique, un endroit déjà occupé par un cimetière, et par ailleurs si peu favorable, car le sol argileux demandait d’importants travaux de drainage et des travaux de terrassement à flanc de coteau ? Tout aurait dû lui faire écarter ce site. Tout, sauf la tradition vivante à son époque de la présence du tombeau de Pierre, tout près du lieu de son martyre.

Les pilastres qui supportent la voûte des Grottes vaticanes, sous la nef centrale de la basilique, reposent sur un fond artificiellement formé d’un mélange d’argile et de sable. L’édifice est érigé au-dessus de l’endroit où la tradition localisait la tombe de Pierre. Les fouilles ont exhumé une tombe pauvre, appelée thêta, recouverte de tuiles, dont l’une porte un sceau que l’on peut dater du règne de l’empereur Vespasien (69-79). Tout le matériel trouvé aux alentours immédiats remonte à la même époque : fragment de petite lampe portant la marque de son atelier de fabrication, morceaux de verre irisé et doré à l’égyptienne.

La nécropole païenne

Une nécropole plus récente a été mise au jour, qui remonte aux IIe et IIIe siècles. Cette nécropole païenne commença à accueillir des tombes chrétiennes, comme le révèlent les inscriptions des monuments funéraires. C’est ainsi que le petit sépulcre païen des Julii de la seconde moitié du IIe siècle se transforme en sépulcre chrétien, à la première moitié du IIIe siècle. En sa décoration lumineuse, on retrouve les scènes chères aux chrétiens. Sur les murs se succèdent les images du Bon Pasteur, du pêcheur mystique, de Jonas englouti par le monstre marin, ce qui symbolise le Christ descendu aux enfers et ressuscité après trois jours à la lumière des cieux. Et, au plafond, parmi les sarments couleur émeraude d’une vigne symbolique, s’élève, sur un quadrige tiré par des chevaux blancs, la radieuse représentation du Christ-Soleil, glorieuse image de la résurrection espérée. Le contraste est grand entre la richesse de cette décoration et l’humilité de la position de cette tombe, entre deux autres sépulcres qui l’étouffent, pour ainsi dire, à l’intérieur de la nécropole. C’est que rien n’était excessif pour décorer un édifice dont le privilège était de se trouver au voisinage immédiat de la memoria de Pierre.

La « memoria » de Pierre

Les fouilles ont en effet démontré que l’autel central de la basilique Saint-Pierre est construit exactement au-dessus de la memoriade l’apôtre. C’est Clément VIII qui l’a fait édifier (1592-1605). En descendant sous le riche baldaquin de bronze du Bernin, on remonte du flamboyant XVIe siècle renaissant vers les siècles passés, grâce aux dispositions de Jean-Paul II qui a remis en communication directe l’autel de la Confession de Pierre avec son tombeau, caché depuis cent cinquante ans par la grande statue de Pie VI à genoux, de Canova. Sous l’autel de Clément VIII se trouve un autre autel, celui de Calixte II (1119-1124), et, sous celui-ci, un autre encore, de Grégoire le Grand (590-604), encastré dans l’autel de Calixte II. En allant au-dessous, on rencontre un monument constantinien de forme quadrangulaire revêtu de marbre blanc et de porphyre rouge. Constantin l’a lui-même dédié à l’apôtre. Il remonte peut-être aux cérémonies commémoratives de la victoire décisive du pont Milvius, le 28 octobre 312.

Le Mur rouge

Entre ses murs de marbre, ce monument constantinien enferme une construction plus ancienne, un petit édicule. Considéré manifestement par l’empereur comme digne d’un exceptionnel respect, cet édicule est élevé sur une petite place rectangulaire de 8 mètres du nord au sud et de 4 mètres d’est en ouest, appelée conventionnellement par les chercheurs le campo P. Les chambres funéraires qui l’entourent remontent aux années 130 à 150. Sur le côté ouest se dresse un mur appelé Mur rouge, à cause de la couleur rouge vif dont il est peint. Derrière, un chemin – clivus – donnait accès à d’autres chambres funéraires. En dessous de ce chemin, un égout permettait l’écoulement des eaux. Les tuiles dont il est recouvert portent un sceau indiquant les propriétaires, personnages historiques bien connus, puisqu’il s’agit d’Aurelius Caesar, le futur empereur Marc Aurèle, et de sa femme, Faustina Augusta. Nous sommes donc entre 146, date à laquelle Faustina prit le nom d’Augusta, et 161, où le nouvel empereur prit le nom de Marc Aurèle.

Certaines des tombes fort modestes qui s’appuient sur le Mur rouge témoignent par leurs tuiles d’une origine antérieure. Quant au petit édicule, le plus important pour le pèlerin, il subit diverses destructions et déformations, qui n’empêchent pourtant pas une sérieuse reconstitution. Deux niches superposées sont creusées dans le Mur rouge. Entre elles s’avance, comme une table, une plaque de travertin soutenue par deux colonnettes de marbre blanc ; celle de gauche est encore bien visible dans la maçonnerie ajoutée à une époque postérieure. Dans le pavé, une ouverture fermée par une dalle, et d’une orientation différente, donnait sur une sorte de cachette doublée de petites plaques de marbre, où l’on a retrouvé des ossements, des restes de vieilles étoffes, des morceaux de verre, des pièces de monnaie. Nul doute qu’on y ait déposé quelques restes alors jugés dignes du plus grand respect.

Le trophée de Gaïus

Si tous les archéologues ne s’accordent pas en tout point, le pèlerin peut du moins avoir la certitude, en ce lieu sacré, de l’existence d’un édicule construit dans la nécropole vaticane vers 160, et inclus par Constantin dans son monument érigé en mémoire de saint Pierre. Il s’agit sans aucun doute du fameux trophée dont parlait le prêtre Gaïus quelques années plus tard. L’identité de l’édicule du Mur rouge et de ce trophée est désormais admise par tous les savants. Cet édicule n’a pu être construit en ce point que fort malaisément. Une raison impérieuse commandait donc de le situer là, et non pas ailleurs. Quelle autre raison, pour ce point précis, sinon la présence en ce lieu d’une dépouille mortelle déjà vénérée en cet endroit même ?

Peut-on aller plus loin et assurer avec certitude que la tombe de Pierre existait réellement sous l’édicule ? Les fouilles ont révélé des indices d’une fosse antique, dont l’orientation est la même que celle de l’ouverture dont nous avons parlé plus haut, et qui est différente de celle de l’édicule lui-même. Les ossements humains qui ont été retrouvés sous les fondations du Mur rouge n’ont, à l’examen scientifique, révélé aucun rapport avec l’apôtre Pierre. Mais à l’intérieur du monument constantinien, les fouilles ont fait apparaître en 1941 un loculus large de 0,77 m sur 0,29 et haut de 0,315, revêtu à l’intérieur de bandes de marbre grec, creusé dans le mur préexistant, le mur G pour les spécialistes, postérieur au Mur rouge, mais antérieur au monument constantinien qui l’a respecté et inclus. Il contenait, lors de l’inventaire, du plâtras tombé de haut, jusqu’à mi-hauteur, avec des ossements qui y étaient mêlés. On recueillit ces ossements dans une petite caisse de bois et on les déposa dans un lieu voisin situé dans les Grottes vaticanes.

La cachette et la caissette

Aussi surprenant que la chose paraisse, ils y restèrent longtemps oubliés ! Et devant la cachette vide, les spécialistes formulèrent naturellement l’hypothèse qu’elle avait été destinée à recevoir les restes de Pierre. Ainsi s’exprimèrent le père Antoine Ferma en 1952, Jérôme Carcopino en 1953, le père Engelbert Kirschbaum et Pascal Testini en 1957. C’est Margherita Guarducci qui redécouvrit en 1953 la caissette de bois contenant le matériel prélevé dans la cachette. Outre les os, elle contenait aussi de la terre, des fragments de plâtre rouge, de petits restes d’étoffe précieuse et deux fragments de marbre. Tout cela fut confié à l’examen scientifique du professeur Venerando Correnti. Après une longue et minutieuse analyse, le savant conclut, en juin 1963, que les ossements appartenaient à un seul individu de sexe masculin, de constitution robuste, âgé au moment de sa mort de soixante à soixante-dix ans. Les analyses expérimentales du tissu mêlé à la terre révélèrent de l’or authentique, de l’étoffe teinte de vraie pourpre, et de la terre analogue à celle du lieu.

Conclusions de l’enquête

Cette enquête permet de conclure, en récapitulant les données de l’analyse. Selon une tradition séculaire, Pierre vint à Rome et y subit le martyre sous le règne de Néron dans les jardins du Vatican, près du cirque impérial, situé le long du côté sud de la basilique actuelle. L’existence dans la nécropole voisine de tombes chrétiennes dans un cimetière païen s’explique par la conviction que la sépulture de Pierre était dans le voisinage immédiat. Seule cette conviction explique qu’aient été affrontées les difficultés énormes pour ériger en cet endroit la basilique constantinienne, malgré la nécessité de bousculer des tombes et d’opérer des travaux de terrassement considérables, à mi-pente de la colline. Le monument constantinien en l’honneur de Pierre était donc considéré comme le sépulcre du martyr. À l’intérieur de ce monument-sépulcre, le loculus creusé dans le mur G fut revêtu de marbre à l’époque de Constantin, et ne fut jamais violé jusqu’à sa découverte en 1941, lors des fouilles entreprises sur l’ordre du pape Pie XII.

De ce loculus proviennent les ossements conservés dans un lieu voisin, où ils furent repris en 1953. Ces ossements sont donc ceux qui, au temps même de Constantin, ont été considérés comme les restes mortels du saint apôtre Pierre. Leur examen anthropologique le confirme. Le tissu de pourpre tissé de fils d’or dans lequel ils furent enveloppés atteste la haute dignité qu’on leur attribuait, en parfaite consonance avec le porphyre royal qui ornait l’extérieur du monument. La terre qui les entoure comme d’une croûte s’est révélée à l’examen pétrographique correspondre au sable marneux où fut creusée la tombe primitive, alors qu’en d’autres lieux du Vatican la terre est constituée d’argile bleue ou de sable jaune.

Tous ces éléments forment entre eux comme les anneaux d’une chaîne qui conduit à identifier ce qui a été conservé des ossements de Pierre. Ce fut, après examen personnel, la conviction du pape Paul VI, qui déclara en célébrant les saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 1976 :

« Pour ce qui est de saint Pierre, nous avons la chance d’être parvenus à cette certitude – annoncée par Pie XII, notre prédécesseur de vénérée mémoire – que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique qui lui est consacrée et où nous sommes rassemblés en ce moment dans la prière. »

Pierre et Paul

On ne peut dissocier Pierre et Paul. L’Église de Rome a été fondée par les deux apôtres. L’un et l’autre y sont morts martyrs. Et le pèlerinage le plus antique conduit à vénérer leurs restes mortels. L’histoire de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour être moins complexe que celle de la basilique Saint-Pierre, n’en est pas moins ténébreuse. Le pèlerin qui arrive à la moderne basilique ne soupçonne rien des siècles passés, puisqu’un malencontreux incendie détruisit les 15 et 16 juillet 1823 presque entièrement la première basilique.

Comment pouvons-nous reconstituer l’histoire ? Paul, l’apôtre des Gentils, appartient à une famille d’origine juive, établie à Tarse en Cilicie, – la Turquie actuelle – où elle a acquis droit de cité romain. Après ses voyages missionnaires, il va porter le produit d’une collecte à Jérusalem. Poursuivi par le ressentiment tenace des Juifs, il est arrêté et conduit à Césarée devant le procurateur Félix. Celui-ci le garde prisonnier pendant deux ans. Devant Festus qui lui succède, Paul en appelle à César, puisqu’il est citoyen romain. C’est en 60 qu’il arrive à Rome, après un naufrage sur les rivages de Malte. De 61 à 63, il jouit de ce qu’on appelle la custodia libera, ce qui lui permet d’écrire plusieurs de ses épîtres et d’annoncer le royaume de Dieu avec assurance. Fit-il, de 63 à 66, une dernière tournée apostolique en Orient ou vers l’Espagne ? Rien ne permet de répondre à cette question. En 66, en tout cas, il est de nouveau prisonnier à Rome. Et il a la tête tranchée sur la route de Rome à Ostie, en 67.

Le témoignage de Luc

Il vaut la peine de relire, après le récit de la tempête et du naufrage que nous a laissé saint Luc, auteur des Actes des Apôtres, l’évocation de l’arrivée à Rome et la prédication de l’apôtre intrépide, au cœur de l’empire romain. C’est sur cette page missionnaire que se termine la grande fresque des Actes des Apôtres brossée par le médecin compagnon de Paul.

« C’est trois mois plus tard que nous avons pris la mer sur un bateau qui avait hiverné dans l’île ; il était d’Alexandrie et portait les Dioscures comme enseigne. Nous avons débarqué à Syracuse pour une escale de trois jours. De là, bordant la côte, nous avons gagné Reggio. Le lendemain, le vent du sud s’est levé et nous sommes arrivés en deux jours à Pouzzoles. Nous avons trouvé là des frères qui nous ont invités à passer une semaine chez eux. Voilà comment nous sommes allés à Rome. Depuis cette ville, les frères qui avaient appris notre arrivée sont venus à notre rencontre jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes. Quand il les vit, Paul rendit grâces à Dieu : il avait repris confiance.

Lors de notre arrivée à Rome, Paul avait obtenu l’autorisation d’avoir un domicile personnel, avec un soldat pour le garder. Trois jours plus tard, il invita les notables juifs à s’y retrouver. Quand ils furent réunis, il leur déclara :

« Frères, moi qui n’ai rien fait contre notre peuple ou contre les règles reçues de nos pères, je suis prisonnier depuis qu’à Jérusalem j’ai été livré aux mains des Romains. Au terme de leur enquête, ces derniers voulaient me relâcher, car il n’y avait rien dans mon cas qui mérite la mort. Mais l’opposition des Juifs m’a contraint de faire appel à l’empereur sans avoir pour autant l’intention de mettre en cause ma nation. Telle est la raison pour laquelle j’ai demandé à vous voir et à m’entretenir avec vous. En réalité, c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes… »

Ils lui répondirent : « Nous n’avons reçu, quant à nous, aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun frère à son arrivée ne nous a fait part d’un rapport ou d’un bruit fâcheux sur ton compte. Mais nous demandons à t’entendre exposer toi-même ce que tu penses : car, pour ta secte, nous savons bien qu’elle rencontre partout l’opposition ».

Ayant convenu d’un jour avec lui, ils vinrent le retrouver en plus grand nombre à son domicile. Dans son exposé, Paul rendait témoignage au Règne de Dieu et, du matin au soir, il s’efforça de les convaincre, en parlant de Jésus, de sortir de la loi de Moïse et des prophètes. Les uns étaient convaincus par ce qu’il disait, les autres refusaient de croire…

Paul vécut ainsi deux années entières à ses frais et il recevait tous ceux qui venaient le trouver, « proclamant le Règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une entière assurance et sans entraves » (Actes 28, 11-31).

La via Appia

Je n’ai jamais pu fouler les pavés de l’antique voie appienne, la via Appia, sans évoquer cette arrivée à Rome du vigoureux apôtre, épuisé par les épreuves, prisonnier entravé par les chaînes du Christ, mais toujours intrépide pour annoncer l’Évangile. De longue date, il avait désiré voir Rome pour porter la bonne nouvelle dans ce haut lieu de l’empire.

Des riches patriciens ou des pauvres esclaves, qui pouvait se soucier du petit Juif arrivant avec d’autres prisonniers, encadrés par un détachement de soldats, dans le va-et-vient de la grande foule cosmopolite vaquant à ses affaires et à ses plaisirs ? Selon l’usage, Paul passa sans doute dix jours au corps de garde du camp des prétoriens sur le mont Coelius. Burrhus, préfet des prétoriens, autrement dit le chef de la police impériale, ayant pu se convaincre de la véracité du bon témoignage rendu au prisonnier par le gouverneur Festus, l’autorisa à prendre un logement hors du camp, avec toujours son bras droit enchaîné au bras gauche du soldat chargé de le garder.

Martyre et sépulture

Dans les Actes, saint Luc rapporte le séjour romain de Paul et son annonce de l’Évangile, d’abord aux Juifs, jusqu’à la fin abrupte du récit. La seule chose qui soit certaine sur cette période de captivité est l’écriture, par l’apôtre, des lettres aux Colossiens, aux Éphésiens et à Philémon. Dans cette considérable marge d’incertitudes et d’hypothèses, il semble prudent d’admettre que Pierre vint à Rome alors que Paul, contre lequel aucune charge n’avait été retenue, avait fini par être libéré ; que Paul y revint après son dernier périple missionnaire, après aussi les hécatombes de Néron, où Pierre avait péri crucifié et avait été furtivement enseveli un soir d’automne par quelques fidèles. En arrivant à Rome vers l’année 67, Paul trouvait une communauté chrétienne décimée et humiliée. Quelles que soient les conditions de son retour, il ne dut pas enseigner longtemps sans être dénoncé et arrêté. C’est alors qu’il aurait dicté sa dernière lettre à Timothée, comme son testament spirituel. Condamné, Paul devait avoir la tête tranchée, supplice réservé aux citoyens romains. D’après le témoignage d’Eusèbe, son martyre eut lieu la quatorzième année du règne de Néron, soit entre juillet 1967 et juin 1968. La tradition rapporte que la tête, en rebondissant trois fois sur le talus, y aurait fait jaillir trois sources, nos modernes Tre Fontane. Rien ne permet d’accréditer cette version de caractère légendaire, adoptée par saint Grégoire, mort en 604.

Pour Paul comme pour Pierre, la proximité du lieu du supplice et du tombeau semble un fait historique. Pour Paul, ce lieu était voisin du Tibre, les décapitations se faisant généralement au long des fleuves. Un sarcophage de la fin du IVe siècle représente du reste la décapitation de saint Paul près d’un fleuve. Attesté dès la première moitié du IVe siècle, le culte liturgique supposait la présence d’un sanctuaire ad corpus édifié à cet endroit. Or celui-ci est situé, comme pour Pierre, dans la nécropole qui bordait la route, au milieu de tombes païennes portant des urnes, des inscriptions, des peintures et des stucs qui vont des derniers temps de la république jusqu’au IVe siècle, à deux kilomètres des murs d’Aurélien et de la porte du même nom. Sans avoir pour la sépulture de Paul les mêmes détails que pour celle de Pierre, nous avons la même certitude : la tombe de l’apôtre des Gentils se trouve au-dessous de l’autel majeur de l’actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Il y eut d’abord en cet endroit une construction constantinienne. Un mur c suite.

« Paulo Apostolo mart (yri) »

La construction d’une basilique monumentale sur cet emplacement remonte en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin. Les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius écrivent alors au préfet de Rome, Salluste, pour s’assurer de l’approbation du Sénat et du peuple romain pour ce projet destiné à édifier une grande basilique remplaçant celle qui avait été « anciennement » consacrée à saint Paul. À 1,37 m sous la table d’autel actuelle, une plaque de marbre de 2,12 m sur 1,27 m porte l’inscription – datant selon les uns de la première, selon les autres de la seconde moitié du IVe siècle – PAULO APOSTOLO MART. La plaque est composée de plusieurs morceaux rapportés. Seul celui qui porte le mot PAULO est muni de trois orifices, un rond et deux carrés, qui ne peuvent qu’être liés au culte funéraire de saint Paul. En effet, l’orifice rond, le seul qui n’abîme pas l’inscription, et qui donc peut lui être contemporain, est relié à un petit puits qui devait rejoindre la tombe. La présence sur le marbre des traces d’un couvercle métallique articulé, permettant d’ouvrir et de fermer à volonté l’orifice, semble bien le rapporter, ainsi que son conduit, à l’usage attesté par ailleurs aux catacombes de verser des parfums dans les tombeaux chrétiens. Un poème de Prudence, du début du Ve siècle, fait allusion à cet usage. Cependant, ce culte a ensuite changé de forme : les deux puits carrés sont venus abîmer l’inscription PAULO. Ils furent construits plus tard pour rejoindre, à des niveaux différents, le puits rond. Ainsi le bloc de maçonnerie sous-jacent a été retravaillé avant que l’on repose l’ancienne plaque, dont il est impossible, dans l’état actuel, de se représenter l’état primitif, encore qu’elle soit le témoin vénérable d’un culte vraisemblablement antérieur à la grandiose construction de 386.

Telles sont les données de l’archéologie, qui rejoignent ce qu’écrivait le prêtre Gaïus, déjà cité, dans sa lettre au montaniste Proclus : « Je puis te montrer les trophées des Apôtres. Que tu ailles au Vatican ou sur la route d’Ostie, tu y rencontreras les trophées de ceux qui ont établi l’Église romaine ».

Beaucoup d’incertitudes demeurent sur ces temps reculés. Qui furent les premiers chrétiens de Rome ? Quels ont été les premiers missionnaires ? L’histoire ne nous le dit pas. Nous savons seulement que saint Paul parle de l’Église de Rome comme d’une Église nombreuse, connue, célèbre par sa foi et ses œuvres. Quand il arrive dans la ville, saint Luc nous précise au livre des Actes des Apôtres que les frères de cette ville viennent à sa rencontre sur la voie appienne. Nous savons les martyres et la sépulture de Pierre au Vatican, ensuite de Paul sur la voie d’Ostie.

Depuis lors, comme l’assure le vieil adage, tous les chemins mènent à Rome. Et découvrir la Rome de Pierre et Paul est pour le moderne Romée une réponse au vœu de Paul : « Il faut aussi que je voie Rome » (Actes des Apôtres 19, 21).
Paul Poupard

Avril 2002
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La crèche: une tradition nourrie par l`imagination populaire

21 décembre, 2006

du site:

http://www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=2044


La crèche: une tradition nourrie par l`imagination populaire

L`histoire de la crèche et de ses acteurs mêle textes bibliques et pratiques populaires. L`occasion d`un regard sur l`évolution de la tradition chrétienne.Lorsqu`il s`agit de décrire la naissance de Jésus les textes du Nouveau Testament ne sont pas très bavards. L`auteur de l`Evangile de Marc tout comme celui de Jean ne dit rien de cette période. Ces textes commencent alors que leur «héros» est déjà adulte. Matthieu et Luc racontent l`enfance de Jésus mais ne donnent que quelques touches de ces différents événements. Pour ce qui est de la naissance Matthieu parle de l`étoile et des mages d`Hérode et de la fuite en Egypte. Luc cite les bergers et la «crèche»: «Marie accoucha de son fils premier-né l`emmaillota et le déposa dans une crèche parce qu`il n`y avait pas pour eux de place dans la salle d`hôtes.» (Lc 2 7)
On imagine généralement que Marie dépose son enfant dans une mangeoire pour animaux creusée dans les parois d`une grotte aménagée en étable comme cela se faisait couramment en Palestine. Mais il n`y a pas trace jusque-là de l`âne et du boeuuf… Ils apparaîtront au VIe siècle dans un évangile apocryphe un texte non-reconnu par l`Eglise l`Evangile du pseudo-Matthieu. 

DEVANT LA GROTTE
A la famille réfugiée dans la grotte viennent s`ajouter les bergers et les mages. Le nom de «mages» est donné aux prêtres perses il désigne un savant un astrologue ou un devin. C`est quelqu`un d`étranger au monde juif. L`imagination populaire par une relecture des textes de l`Ancien Testament en a fait des rois. L`or l`encens et la myrrhe les cadeaux mentionnés par Matthieu ont modelé la tradition: les rois mages sont trois. Dès le IXe siècle la tradition leur donne des noms: Melchior Balthasar et Gaspard. Plus tard on dira que l`un d`eux était noir. 
IMAGINATION POPULAIRE
Ce motif – les devins intervenant à la naissance d`un enfant célèbre – est connu des traditions grecque et juive. Si l`historicité des mages peut donc être mise en doute leur symbolique est simple et bien réelle: ils représentent pour les chrétiens l`ensemble de l`humanité venant adorer Jésus Christ.
Les «personnages principaux» ont ainsi trouvé leur place sur la scène. Mais l`imagination populaire ne s`arrête pas là. Les crèches provençales ont intégré le boulanger le meunier l`Arlésienne et tant d`autres. Comment ces figurines d`argile habillées aux couleurs du XIXe siècle sont-elles devenues des incontournables de Noël?
La pratique des crèches remonte aux débuts de l`histoire chrétienne. Pèlerinage à Bethléem peinture et image de l`enfant Jésus et de Marie se répandent dès le IIIe siècle. Au Moyen Age s`organisent des représentations théâtrales. La tradition attribue à saint François d`Assise la première mise en scène en 1223 de la nativité avec les habitants de Greccio en Ombrie. Des jeux liturgiques ont lieu à l`intérieur des églises puis sur le parvis. Ces représentations puisent largement dans les coutumes et les rites paÏens. Animées et équivoques elles furent transformées par l`Eglise en crèche parlante et retrouvèrent leur thème principal: la naissance de Jésus-Christ. 

UNE CRÈCHE à LA MAISON
Au XVe siècle apparaissent en Italie les premières crèches sculptées. Confectionnées en bois en verre en argile en cire ou en mie de pain elles se répandent dans toute l`Europe. Les jésuites favorisent cette pratique encourageant au moment de la Contre-Réforme les expressions de la dévotion catholique.
A la Révolution française l`interdiction de représenter en public des scènes religieuses favorisera l`entrée de ces crèches dans les maisons. La confection et le commerce des petits personnages prennent dès lors leur essor. Et chaque région du monde y mêle ses spécificités et ses traditions: des santons provençaux aux figurines colorées d`Amérique latine. 

Le vicaire du Christ expliqué par son vicaire

20 décembre, 2006

du site: La chiesa.it, ce site à ce moment il été écrit seulement en italienne et en anglais, j’ai recù la newsletter e j’ai vis que de, que je sais aujourd’hui, il est aussi en français et en espagnol, j’avais mis dejà des article de ce journaliste sur ce site (traduit), mais, naturelment, si lui même fait un site en plus langue c’est mieux; j’ajoute le lien sous lien: « La Chiesa.it – français »:

Le vicaire du Christ expliqué par son vicaire


Un enthousiaste cardinal Ruini donne à ses prêtres une leçon sur le “coeur” de l’enseignement de Ratzinger. Et il leur dit pourquoi le pape a voulu écrire un livre sur Jésuspar Sandro MagisterLe vicaire du Christ expliqué par son vicaire dans Approfondissement

ROMA, le 20 décembre 2006 – Le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, rencontre périodiquement ses prêtres pour présenter et discuter de projets pastoraux, de questions liturgiques, de la catéchèse, etc.Mais le jeudi 14 décembre, il a donné une grandiose leçon hors programme.Il les a convoqués dans l’amphithéâtre de l’Université pontificale du Latran, à huit clos, pour donner une leçon sur rien de moins que le ”cœur” de l’enseignement de Benoît XVI.Joseph Ratzinger expliqué par Ruini: une annonce qui a rempli l’amphithéâtre à craquer. Beaucoup de prêtres sont restés debout; d’autres ont dû s’asseoir sur les marches. Tous, une copie du texte à la main, ont pu suivre plus attentivement la leçon, dans un silence impressionnant. À la fin, le cardinal a ouvert la discussion à l’auditoire et a répondu à une douzaine de questions.

Selon Ruini, le cœur de l’enseignement de Benoît XVI est “la question de la vérité de la foi chrétienne”.

Ou, en d’autres mots, “comment proposer la vérité salvifique de Jésus Christ à la raison dans notre temps”?

Le point de départ est la crise radicale qui traverse le christianisme d’aujourd’hui, surtout en Europe: un christianisme qui a perdu la certitude d’être la “vraie religion”.

Les changements qui ont touché la raison et la science ainsi que ceux qui ont rongé le christianisme lui-même ont fini par séparer la foi de la vérité.

Benoît XVI veut, par contre, rapprocher la raison et la liberté au christianisme et éclairer l’“étrange pénombre” dans laquelle vit l’homme moderne qui, en plus de Dieu, ne connaît plus le bien et le mal.

Ruini souligne cependant que le pape fait cela “d’une façon qui n’est pas tout à fait rationaliste”.

Le cœur de la prédication de Benoît XVI est, en effet, Jésus.

Cela explique pourquoi il s’est mis, justement, à écrire un livre sur Lui, sur le Jésus “de l’histoire” qui fait un tout avec le Jésus de la foi.

En retrouvant Jésus comme vrai Dieu et vrai homme, l’Occident chrétien pourrait se rapprocher des autres cultures et religions du monde et leur offrir sa sincère proposition.

Ratzinger et Ruini disent non à l’inculturation et non à la multiculturalité.

L’approche que selon eux “appartient à la forme originelle du christianisme” est celle de l’interculturalité.

L’interculturalité “sous-entend à la fois une attitude positive envers les autres cultures et les autres religions et une œuvre de purification et de ‘coupe courageuse’ qui sont indispensables pour n’importe quelle culture qui veut véritablement rencontrer le Christ”.

En terminant sa leçon, Ruini a reconnu que Ratzinger “ne se fait pas d’illusions sur l’état de santé actuel de l’Église catholique en particulier et du christianisme en général”.

Mais il fait face à la grandeur, même “excessive”, de sa tâche avec la certitude que “celui qui croit n’est jamais seul”.

Le cardinal Ruini a lu sa leçon et a répondu aux questions avec élan et plein d’optimisme, surprenant l’assistance.

En février prochain, il fêtera ses 76 ans, âge canonique de retraite.

Mais en quittant la salle un de ses prêtres commenta: “Une leçon comme celle-ci n’est pas un adieu, mais un nouveau point de départ”.

Voici donc la formidable leçon, de la première à la dernière ligne:

Au cœur de l’enseignement de Benoît XVI: Proposer la vérité salvifique de Jésus Christ à la raison de notre temps

par Camillo Ruini

1. Quelques préliminaires

Une caractéristique du magistère de Benoît XVI est son grand engagement à l’égard de la question de la vérité de la foi chrétienne dans le contexte historique actuel et par rapport aux formes de rationalité qui prévalent aujourd’hui.

En termes théologiques, on peut dire que le pape fait face, dans son style et de façon innovatrice, à la question centrale de l’apologétique, ou comme on dit de préférence aujourd’hui, de la théologie fondamentale.

Le but de ce rapport n’est pas, évidemment, d’approfondir ces problématiques, encore moins d’en faire une présentation complète. Il s’agit seulement de les introduire, en présentant quelques-unes de principales lignes d’orientation et clés d’interprétation, à la lumière du magistère de Benoît XVI – en particulier du discours du 12 septembre 2006 à l’Université de Regensburg et de celui du 19 octobre au congrès de Vérone, en plus de l’encyclique “Deus caritas est” – ainsi que de son précédent travail de théologien.

Parmi les plus importants de ses livres, je parle essentiellement de “Introduzione al Cristianesimo” [Introduction au christianisme], édité en Italie par la ‘Queriniana’ (‘Introduzione’ ci-après), et de deux recueils d’essais – “Fede Verità Tolleranza. Il cristianesimo e le religioni del mondo” [Foi Vérité Tolérance. Le christianisme et les religions du monde], publiée par Cantagalli en 2003 (“Fede” ci-après), et “L’Europa di Benedetto nella crisi delle culture” [L’Europe de Benoît dans la crise des cultures], publié en 2005 aussi par Cantagalli (“L’Europa” ci-après) –, parce que ces trois livres sont plus directement liés à notre sujet.

Bien que Benoît XVI ait pris soin de séparer son magistère de pontife de son travail de théologien – comme il a lui-même affirmé dans la préface de son libre “Gesù di Nazareth” [Jésus de Nazareth], préface qui a déjà été publiée par la presse et dont la publication est prévue pour le printemps prochain –, une profonde correspondance et une unité substantielle existent entre son magistère et sa théologie. Un examen attentif permettrait donc de repérer justement, à travers l’un et l’autre, les lignes fondamentales. Voilà ce je chercherais de faire aujourd’hui.

Avant d’adresser la question, il serait utile de faire quelques remarques sur l’approche théologique de Joseph Ratzinger – Benoît XVI et sur sa façon de procéder.

Le pape, qui a enseigné la théologie fondamentale et puis la théologie dogmatique, aborde les problèmes par une pénétration théorique et philosophique qui se place dans une perspective avant tout d’ordre historique et concrète.

En plus, sa formation étant essentiellement biblique, patristique et liturgique, il adresse les problématiques d’aujourd’hui à la lumière de celle-ci. Sa position vis-à-vis ces questions dénote certainement des capacités critiques aiguës, mais elle est avant tout empreinte de volonté constructive, d’ouverture et même de sympathie. Si on veut se faire une idée de comment il voit lui-même sa formation et son travail de théologien, on peut lire son livre autobiographique “Ma vie, souvenirs” qui est particulièrement intéressant.

Parlons maintenant de notre sujet. Je pense que notre point de départ doit être la conviction, exprimée par le cardinal Ratzinger, qu’“à la fin du deuxième millénaire, le christianisme traverse, dans le lieu de sa diffusion originelle, en Europe justement, dans une crise profonde, basée sur la crise de sa revendication de vérité” (“Fede”, p. 170).

Cette crise a deux dimensions: la méfiance envers la possibilité, pour l’homme, de connaître la vérité sur Dieu et sur les affaires divines, et les doutes que la science moderne, les sciences naturelles et les sciences historiques, a créés par rapport aux contenus et aux origines du christianisme.

2. La nature originelle du christianisme: l’Être, le Logos et l’Agape

On comprend la gravité et le caractère radical d’une telle crise à la lumière de ce qu’est la nature même du christianisme.

Il est certainement vrai que ce n’est pas avant tout “une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive” (“Deus caritas est”, nº 1), mais c’est aussi vrai que l’option pour le logos, et non pour le mythe, a caractérisé le christianisme depuis ses débuts.

J. Ratzinger soutient avec force cette affirmation, avant tout sur le plan historique, depuis sa première prolusion universitaire en 1959, à l’Université de Bonn, intitulée “Le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes”, jusqu’au très récent discours à l’Université de Regensburg.

Sur ces bases, déjà bien avant la naissance du Christ, la critique des mythes religieux faite par la philosophie grecque – critique qui peut se définir comme l’illuminisme philosophique de l’Antiquité – a trouvé son équivalent dans la critique des faux dieux faite par les prophètes d’Israël (en particulier, le deutéro-Isaïe) au nom du monothéisme yahwistique. Par la suite, la rencontre entre foi judaïque et philosophie grecque a évolué progressivement s’exprimant aussi dans la traduction grecque de l’Ancien Testament, la “Septante”, qui “est plus qu’une simple traduction” et représente “une avancée importante de l’histoire de la Révélation” (discours de Regensburg).

Par conséquent, l’affirmation “Au commencement était le Logos”, avec laquelle s’amorce le prologue de l’Évangile de Jean, constitue “la parole ultime de la notion biblique de Dieu, la parole par laquelle tous les chemins souvent difficiles et tortueux de la foi biblique parviennent à leur but et trouvent leur synthèse” (ibid.).

La patristique s’est orientée dans la même direction comme on voit dans l’audacieuse et incisive phrase de Tertullien – “Christ a affirmé être la vérité, pas la coutume” (“Introduzione”, p. 102) – et dans le choix net de saint Augustin qui, se référant aux trois formes de religion identifiées par l’auteur païen Varron (Marcus Terentius Varro), place le christianisme résolument dans le cadre de la “théologie physique”, c’est-à-dire de la rationalité philosophique, et pas dans celui de la “théologie mythique” des poètes, ou de la “théologie civile” des États et des politiques.

À différence des religions païennes désormais privées de vérité aux yeux de la rationalité préchrétienne même, le christianisme se présente donc comme “vraie religion” et réalise par rapport à elles une grande œuvre de “démythisation”.

Un chemin de ce genre avait déjà commencé au sein du judaïsme, mais il avait encore la difficulté du lien spécial entre l’unique Dieu créateur universel et le seul peuple juif, lien dépassé par le christianisme, dans lequel l’unique Dieu s’offre comme sauveur, sans discrimination, de tous les peuples.

Dans ce sens, la rencontre entre le message biblique et la pensée philosophique grecque n’a pas été un simple accident, mais est la réalisation historique du rapport intrinsèque entre la révélation et la rationalité. Et cela est exactement une des raisons fondamentales de la force de pénétration du christianisme dans le monde gréco-romain (cf. “Fede”, p.173-180).

Cependant, nous n’avons ainsi qu’une moitié du discours: l’autre moitié est constituée par la nouveauté radicale et par la diversité profonde de la révélation biblique par rapport à la rationalité grecque, et cela avant tout par rapport à l’élément central de la religion, c’est-à-dire Dieu.

J. Ratzinger s’applique vigoureusement à le montrer en examinant les textes bibliques, du récit du buisson ardent en Exode 3 jusqu’à la formule “Je suis” que Jésus applique à soi-même dans l’Évangile de Jean, en démontrant que l’unique Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament est l’Être qui existe de soi-même et pour l’éternité, celui que les philosophes recherchaient (cf. “Introduzione”, p. 79-97).

Mais il souligne également que ce Dieu dépasse radicalement ce dont les philosophes avaient pensé de Lui.

Premièrement, en effet, Dieu est nettement différent de la nature, du monde qu’Il a créé: seulement ainsi la “physique” et la “métaphysique” parviennent à une claire différenciation entre elles.

Et surtout ce Dieu n’est pas une réalité qui nous est inaccessible, que nous ne pouvons pas rencontrer, et vers lequel il est inutile de se tourner en prière comme pensaient les philosophes.

Au contraire, le Dieu biblique aime l’homme et pour cela entre dans notre histoire, donne vie à une authentique histoire d’amour avec Israël, son peuple, et puis, en Jésus Christ, non seulement élargit-il cette histoire d’amour et de salut à toute l’humanité mais l’amène à l’extrême, au point c’est-à-dire où il “se retourne contre soi-même”, dans la croix de son propre Fils, dans le but de relever l’homme, de le sauver et de l’appeler à cette union d’amour avec Lui qui aboutit dans l’Eucharistie (cf. “Deus caritas est”, nos 9-15, où Benoît XVI résume avec grande force ce qu’il avait approfondi dès le début de son travail de théologien).

De cette façon, le Dieu qui est l’Être et le Verbe est aussi et également l’Agape, l’Amour originel et la mesure de l’amour authentique, qui a justement, par amour, créé l’univers et l’homme.

Plus précisément, cet amour est complètement désintéressé, libre et gratuit. Dieu en réalité crée librement l’univers à partir de rien (la distinction entre Dieu et le monde devient pleine et définitive seulement avec la liberté de la création) et, librement, par sa miséricorde sans limites, sauve l’humanité pécheresse.

Ainsi, la foi biblique réconcilie les deux dimensions de la religion qui auparavant étaient séparées, c’est-à-dire le Dieu éternel, dont parlaient les philosophes, et le besoin de salut que l’homme porte en soi et que les religions païennes tentaient de quelque façon de satisfaire.

Le Dieu de la foi chrétienne est donc, oui, l’Être absolu, le Dieu de la métaphysique, mais est aussi et également le Dieu de l’histoire, le Dieu, c’est-à-dire, qui entre dans l’histoire et dans le plus intime rapport avec nous. Selon J. Ratzinger, celle-ci est la seule réponse adéquate à la question du Dieu de la foi et du Dieu des philosophes (cf. “Fede”, p. 180-182).

Tout cela a des conséquences inévitables et décisives par rapport à l’homme et à la façon de comprendre la vie, c’est-à-dire à l’éthique. Comme saint Paul avait explicitement dit: “Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, […]; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs” (Romains 2, 14-15). Dans le même esprit, Paul demande aux croyants en Christ “que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées.” (Philippiens, 4,8).

Il y a aussi une claire référence à l’interprétation éthique de la nature que la morale stoïcienne avait cultivée. Cette interprétation est donc assumée par le christianisme, mais en même temps elle est dépassée. Quand, à un Dieu seulement pensé, se substitue la rencontre avec le Dieu vivant, on passe d’une théorie éthique à une pratique morale communautairement vécue et mise en œuvre dans la communauté croyante, concrètement à travers la concentration de toute la morale dans le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain.

Et comme ce Dieu crée et se donne en toute liberté, ainsi la foi en Lui ne peut qu’être un acte libre, que aucune autorité étatique ne peut prohiber ou imposer; par conséquent, la “distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu [. . .] appartient à la structure fondamentale du christianisme (cf. Mt 22, 2)” (“Deus caritas est”, 28).

Voici, dans sa plénitude, la raison du dynamisme missionnaire que le christianisme a développé dans le monde gréco-romain. Il convainquait parce qu’il réunissait en soi le lien entre foi et raison et l’orientation de l’action vers la “caritas”, le tendre soin pour ceux qui souffrent, pour les pauvres et les faibles, au-delà de toute différence de condition sociale.

Nous pouvons donc conclure que la force qui a fait du christianisme une religion mondiale et a rendu convaincante sa revendication d’être la “vraie religion” est dans la synthèse qu’il a su réaliser entre raison, foi et vie (cf. “Fede”, p.182-184 ; voir aussi le discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005).

3. L’éloignement de la raison et de la liberté du christianisme

Cette synthèse et cette revendication ont tenu pendant de nombreux siècles et de nombreuses vicissitudes historiques. Elles ont été à la base de successives phases d’expansion missionnaire du christianisme (cf. discours de Vérone).

À ce point, J. Ratzinger se demande résolument: “Pourquoi cette synthèse n’est-elle plus convaincante aujourd’hui? Pourquoi la raison et le christianisme sont-ils, au contraire, considérés aujourd’hui comme en contradiction, voire même contraires l’un à l’autre? Qu’est-ce qui a changé dans la raison ? Qu’est-ce qui a changé dans le christianisme?” (“Fede”, p. 184).

Examinons donc, premièrement, les changements qui ont touché la “raison”.

Sommairement, on peut dire que l’unité relationnelle entre rationalité et foi, à laquelle saint Thomas d’Aquin avait donné une forme systématique, s’est progressivement déchirée au cours de l’évolution de la pensée moderne, de Descartes à Vico et Kant, alors que la nouvelle synthèse entre raison et foi tentée par Hegel n’a pas réellement rendu à la foi sa dignité rationnelle mais a eu comme effet plutôt de la transformer complètement en raison, l’éliminant comme foi.

Le pas successif, dont les figures emblématiques sont Marx et Comte, a renversé la position de Hegel, qui réduisait la matière à l’esprit, en réduisant a contrario l’esprit à la matière – avec l’exclusion de la possibilité même d’un Dieu transcendant – et en faisant manquer de nouveau, en principe, une “métaphysique” différnte de la “physique”.

Dans ce contexte, une transformation du concept de vérité s’est produite. Elle a cessé d’être connaissance de la réalité existante indépendamment de nous et est devenue connaissance de ce que nous nous-mêmes avons accompli dans l’histoire, et puis connaissance de ce que nous pouvons réaliser par l’entremise des sciences empiriques et des technologies (concept “fonctionnel” de la raison et de la vérité).

Ainsi, la primauté de l’histoire a pris la place de la primauté de la philosophie (métaphysique) et, à son tour, a été remplacée par celle de la science et de la technique. On voit assez clairement cette primauté dans la culture occidentale et, dans la mesure qu’elle croit que la connaissance scientifique est la seule à être proprement vraie et rationnelle, on doit la qualifier de “scientisme” (cf. “Introduzione”, p. 27-37; “Fede”, p. 186-187).

Dans ce contexte, la théorie de l’évolution des espèces vivantes proposée par Darwin a fini par assumer chez beaucoup de scientifiques et de philosophes, et en grande partie dans la culture d’aujourd’hui, le rôle de vision du monde ou de “philosophie première”, qui, d’une part, se veut rigoureusement “scientifique” et, d’autre part, se considère, au moins potentiellement, une explication ou théorie universelle de toute la réalité, basée sur la sélection naturelle et sur les mutations dues au hasard, au delà de laquelle les questionnements ultérieurs sur l’origine et sur la nature des choses ne seraient plus nécessaires, voire permis.

L’affirmation qu’“aux débuts il y avait le Logos” est ainsi renversée – de façon qu’à l’origine de tout il y aurait la matière-énergie, le hasard et la nécessité – quelque chose donc qui en soi ne serait pas rationnelle (cf. “Fede”, p. 187-190).

Certes, tout le monde parmi les non-croyants en Christ ne partage pas ces positions, car elles sont souvent perçues comme un insupportable dogmatisme, qui se veut ”scientifique” mais qui néglige les limites intrinsèques de la connaissance scientifique.

J. Ratzinger observe cependant que, à cause de ce grand changement par lequel, depuis Kant, la raison humaine n’est plus tenue capable de connaître la réalité en soi-même, et surtout la réalité transcendantale, l’alternative culturellement plus accréditée au scientisme semble être aujourd’hui non l’affirmation du Dieu Verbe, mais plutôt l’idée que “latet omne verum”, chaque vérité est cachée, à savoir que la vraie réalité de Dieu nous reste complètement inaccessible et ne peut pas être connue, tandis que les différentes religions ne font que nous présenter des images de Dieu qui reflètent différents contextes culturels et qui seraient également “vraies” et “non vraies”.

Ainsi, l’approche au divin propre aux grandes religions ou visions orientales comme l’hindouisme et le bouddhisme trouve droit de cité dans le monde occidental (en dépit de toutes les grandes différences entre elles), approche que, dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, le néoplatonisme avait, à sa façon, cherché de proposer comme alternative au christianisme (cf. “Fede”, p. 184-186).

Il n’est pas difficile de constater comment des idées pareilles se sont diffusé parmi nos gens. Un Dieu, ou mieux un ”divin”, entendu ainsi tend à s’identifier avec la dimension la plus profonde et mystérieuse de l’univers, présente au fond de toute réalité. Il est donc difficile lui reconnaître un caractère personnel. La prière même, au lieu d’être un dialogue entre Dieu et l’homme, prend la forme d’itinéraires spirituels d’autopurification, que aboutissent dans la résorption et fusion de notre moi dans l’infini originel.

À la fin, la différence entre ces formes de religiosité et l’agnosticisme, voire même l’athéisme, ces derniers liés à l’approche scientiste, ne semble pas si radicale (cf. “Fede”, p. 184-186, p. 23-43, 125-134). Puisque la foi chrétienne dans un Dieu qui est Être, Verbe et Agape s’est concrétisée dans une précise forme de vie et d’éthique, quelque chose de similaire est arrivé et est en train d’arriver pour les formes de rationalité que tendent à se substituer au christianisme et qui, à leur tour, s’expriment dans des orientations éthiques concrètes.

Si “chaque vérité est cachée” ou si seulement ce qui peut être expérimenté ou calculé est rationnellement valide, parallèlement, sur le plan pratique, de la vie et des comportements, la valeur fondamentale devient celle de la “tolérance”, dans le sens que nul ne doit ou peut considérer ses convictions et ses choix meilleurs et préférables à celles d’autrui. Voilà l’image apparemment accomplie de l’illuminisme qui prévaut aujourd’hui et qui se définit concrètement dans les droits de la liberté, et qui a fait des libertés individuelles le critère suprême et décisif grâce auquel on peut définir toutes les autres droits avec comme résultat qu’une discrimination quelconque envers autrui se voit exclue.

Par conséquent, la conscience morale comme quelque chose qui est objectivement valide s’affaiblit, surtout sur le plan social et public, parce qu’elle renvoie à ce qui est bien ou mal en soi-même. Étant donné qu’une morale est en tout cas nécessaire pour vivre, elle est récupérée de quelque façon en faisant référence au calcul des conséquences, utiles ou nuisibles, de ses comportements et ayant toujours comme critère régulateur celui de ne par limiter la liberté d’autrui (cf. “L’Europa”, p. 35-37).

En terme de contenus, à la conception du monde que rend absolu le modèle évolutionnaire correspond une éthique qui met au centre la sélection naturelle, et donc la lutte pour la survie et la victoire du plus fort, tandis que dans la prospective de ces formes de religiosité qui font référence à un divin que l’on ne peut pas connaître et qui est tendanciellement impersonnel, la personne humaine même, avec ses droits inaliénables, sa liberté et responsabilité, perd sa propre consistance et devient quelque chose de relatif et transitoire, qui tend à se dissoudre dans un tout sans distinction.

Ainsi, la différence irréductible entre le bien et le mal finit par être relativisée et devient seulement l’opposition de deux aspects, tous les deux nécessaires et complémentaires, de l’unique ensemble originel.

* * *
Voyons maintenant, plus rapidement, quels sont les changements au sein du christianisme lui-même qui ont contribué, à notre époque, au divorce qui s’est produit entre lui et la raison.Dans le discours de Regensburg, Benoît XVI a mis l’accent sur le sujet de la “déshellénisation” du christianisme, qui apparaît déjà une première fois au 16e siècle avec la Réforme protestante, dont le but était de retourner à la pure foi biblique, la libérant du conditionnement de la philosophie grecque, c’est-à-dire de la métaphysique. On retrouve la même intention aussi chez Kant, quoiqu’en forme assez différente.La deuxième vague du programme de déshellénisation naît de la théologie protestante libérale pendant les 19e et 20e siècles mais qui a fortement touché aussi la théologie catholique. Dans la pensée de ses représentants les plus radicaux comme Harnack, il s’agit de revenir à un Jésus qui n’est rien d’autre qu’un ’homme, le Jésus de l’histoire, et à son simple message moral, qui constituerait le summum du développement religieux de l’humanité, le libérant des développements philosophiques et théologiques successifs, en commençant par la divinité même du Christ. À la base, il y a la notion moderne que la raison doit se limiter à ce qui est vérifiable.La troisième vague de déshellénisation se répand aujourd’hui au regard du problème de la rencontre entre christianisme et les différentes cultures du monde. Dans ce sens, la synthèse entre christianisme et hellénisme au sein de l’Église ancienne serait une première inculturation, de laquelle il faudrait se libérer, en revenant au simple message du Nouveau Testament dans le but de l’inculturer à nouveau dans les divers contextes socioculturels. Le résultat serait inévitablement celui de relativiser le lien entre foi et raison qui s’était établi aux débuts du christianisme, le tenant comme seulement contingent et donc surmontable.Au fil des siècles, un autre changement encore plus important a malheureusement eu lieu; le christianisme est devenu en grande partie une tradition humaine et une religion d’État, contrairement à sa propre nature (cf. Tertullien: “Christ a affirmé d’être la vérité, pas la coutume”). Bien que la recherche de la rationalité et de la liberté ait toujours été présente dans le christianisme, la voix de la raison a été trop apprivoisée.

L’illuminisme a eu le mérite de représenter, souvent en polémique avec l’Église, les valeurs originelles du christianisme et de redonner à la raison et à la liberté leur voix. Le sens historique du Concile Vatican II est dans le fait qu’il a nouvellement mis en évidence, en particulier dans la constitution de l’Église dans le monde contemporain et dans la déclaration sur la liberté religieuse, cette profonde correspondance entre christianisme et illuminisme, cherchant une vraie conciliation entre Église et modernité, qui est le grand patrimoine que les deux parties doivent protéger (“L’Europa”, p. 57-59; cf. aussi le discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005).

4. Pour un nouvel accord entre raison, liberté et christianisme

Nous arrivons ainsi au vrai objectif de toutes les précédentes réflexions, c’est-à-dire comment chercher les voies d’un nouvel accord entre raison, liberté et christianisme, c’est-à-dire, comme le dit le titre de ce rapport, comment “Proposer la vérité salvifique de Jésus Christ à la raison de notre temps”.

La réponse que J. Ratzinger – Benoît XVI donne à cette question est avant tout celle d’“élargir les espaces de la rationalité”.

Limiter la raison à ce que l’on peut expérimenter et contrôler est en effet utile, exact et nécessaire dans le contexte précis des sciences naturelles et constitue la clé de leur essor incessant. Cependant, si cette limitation est universalisée et tenue comme absolue et autosuffisante, elle devient insoutenable, inhumaine et, finalement, contradictoire.

À cause d’elle, l’homme ne pourrait plus s’interroger rationnellement sur les réalités essentielles de sa vie, sur son origine et sa finalité, sur ses obligations morales, sur la vie et sur la mort mais devrait laisser ces problèmes décisifs à un sentiment détaché de la raison.

Dans ce cas, la raison en sort mutilée et l’homme, divisé en soi-même et presque désintégré, provocant une pathologie autant dans la religion – laquelle, détachée de la rationalité, dégénère facilement dans la superstition, le fanatisme et le fondamentalisme – que dans la science, vouait à se retourner facilement contre l’homme en se détachant de l’éthique et, en pratique, de la reconnaissance du sujet humain comme celui qui ne peut jamais être réduit à instrument (cf. “Fede”, p. 99 et 164-166).

Justement, dire que la seule réalité est celle de l’expérimentation et du calcul signifie réduire fatalement le sujet humain à être le produit de la nature. En tant que tel, il n’est pas libre et risque d’être traité comme tout autre animal. On a ainsi un retournement total du point de départ de la culture moderne basée sur la liberté de l’homme et sur ses revendications.

Pareillement, sur le plan pratique, quand la liberté individuelle, qui ne discrimine pas et pour laquelle tout est finalement relatif, devient le critère éthique suprême, elle finit par devenir un nouveau dogmatisme, car elle exclut toute autre position, permise seulement à condition d’être subordonnée à ce critère relativiste et pas en contradiction lui.

De telle façon, on censure systématiquement toutes les normes morales du christianisme et on refuse dès le départ toute tentative de montrer que celles-ci, ou toute autre norme, ont une validité objective, puisqu’elles sont fondées sur la réalité même de l’homme. Ainsi, l’expression publique d’un authentique jugement moral devient inadmissible.

En Occident, une forme de culture qui a délibérément coupé ses racines historiques s’est développée et constitue la contradiction la plus radicale du christianisme mais aussi des traditions religieuses et morales de l’humanité (cf. “L’Europa”, p. 34-55, et le discours de Regensburg).

Afin de montrer comment la limitation de la raison à ce qui peut être expérimenté et calculé n’a pas seulement des conséquences négatives mais est intrinsèquement contradictoire, J. Ratzinger met l’accent sur la structure même de la connaissance scientifique et sur ses prémisses, en particulier sur la position qui fait de la théorie de l’évolution, du moins potentiellement, l’explication universelle de toute la réalité.

Une caractéristique fondamentale de la connaissance scientifique est la synergie entre mathématiques et expérience, c’est-à-dire entre les hypothèses formulées mathématiquement et leur vérification expérimentale. Cette synergie explique les résultats formidables et sans cesse croissants que l’on obtient grâce aux technologies, en action avec la nature et mettant à notre service ses immenses énergies.

Cela dit, la mathématique est en soi est une création de notre intelligence, le fruit pur et “abstrait” de notre rationalité. La correspondance – qui ne peut pas ne pas exister entre mathématiques et structures réelles de l’univers, parce qu’en cas contraire, les prévisions scientifiques et les technologies ne fonctionneraient pas – soulève donc une importante question, car l’univers lui-même est structuré de façon rationnelle et une correspondance profonde existe entre notre raison subjective et la raison objectivée dans la nature.

On se demande inévitablement dans quelle condition une telle correspondance est-elle possible et si, sur ces bases, n’y a-t-il pas une intelligence originelle qui est la source commune de la nature et de notre rationalité.

Ainsi, la réflexion sur le développement des sciences nous ramène au Logos créateur. La tendance à donner la primauté à l’irrationnel, au hasard et à la nécessité est renversée, renvoyant notre intelligence et notre liberté à Lui (cf. les discours de Vérone et de Regensburg, ainsi que “Fede”, p. 188-192).

Bien sûr, une telle question et une telle réflexion, même si elles partent de l’étude de la structure et des prémisses de la connaissance scientifique, dépassent cette forme de connaissance et se placent sur le plan de la recherche philosophique. Elle ne s’oppose pas donc à la théorie de l’évolution à condition que celle-ci reste dans un contexte scientifique. D’ailleurs, sur le plan philosophique, le Logos créateur n’est pas l’objet d’une démonstration apodictique mais reste la “meilleure hypothèse”, une hypothèse qui exige que l’homme et sa raison renoncent à une position de domination et humblement prêtent attention ”.

Sur ces bases et en particulier dans l’atmosphère culturelle d’aujourd’hui, l’homme avec ses seules forces ne peut pas faire complètement sienne cette “meilleure hypothèse”. Il reste prisonnier d’une “étrange pénombre” et d’impulsions à vivre en fonction de ses propres intérêts, faisant abstraction de Dieu et de l’éthique. Seulement la révélation, l’initiative de Dieu qui, dans le Christ, se manifeste à l’homme et l’appelle à se rapprocher à Lui, nous rend pleinement capables de dépasser cette pénombre (cf. “L’Europa, p. 115-124 et 59-6 ; le discours de Regensburg).

Justement, la perception d’une telle “étrange pénombre” signifie qu’aujourd’hui l’attitude la plus répandue chez les non-croyants n’est pas l’athéisme – perçu autant que la foi en Dieu comme quelque chose qui dépasse les limites de notre raison – mais l’agnosticisme, qui suspend le jugement par rapport à Dieu car rationnellement impossible à connaître.

La réponse de J. Ratzinger à ce problème nous amène encore vers la réalité de la vie. Selon lui, l’agnosticisme ne peut pas être vécu concrètement; c’est un programme irréalisable pour la vie humaine.

Pour lui, la raison revient au fait que la question de Dieu n’est pas seulement théorique, mais elle est éminemment pratique et a des conséquences dans tous les contextes de la vie.

En pratique, je suis obligé à choisir entre deux possibilités, déjà identifiées par Pascal, c’est-à-dire vivre comme si Dieu n’existait pas ou vivre comme s’il existait et était la réalité décisive de mon existence. Or, si Dieu existe, il ne peut pas être une annexe que l’on enlève ou ajoute sans que rien ne change. Il est, au contraire, l’origine, le sens et la finalité de l’univers et de l’homme dans ce dernier.

Si j’agis selon la première possibilité, j’adopte de ce fait une position athée et pas seulement agnostique. Si je suis la deuxième, j’adopte une position croyante. Quoi qu’il soit, on ne peut pas éluder la question de Dieu (cf. “L’Europa”, p. 103-114).

C’est intéressant de noter que la grande similarité qui existe, sous ce profil, entre la question de l’homme et la question de Dieu. À cause de leur importance, il faut confronter les deux questions avec toute la rigueur et tout la force de notre intelligence, mais elles restent toujours des questions éminemment pratiques, inévitablement liées à nos choix concrets de vie.

* * *
À ce point, nous sommes en position de mieux comprendre le type d’approche théologique, mais aussi pastorale, de Benoît XVI.Le pape prête beaucoup d’attention au rapport entre foi et raison et à la revendication de vérité du christianisme.Il le fait toutefois d’une façon qui n’est guère rationaliste. Au contraire, il croit que les tentatives de la néoscolastique et de toute autre approche voulant prouver la vérité des prémisses de la foi (les “praeambula fidei”) par une raison rigoureusement indépendante sont condamnées à l’échec comme a également échoué la tentative contraire de K. Barth de présenter la foi comme un paradoxe pur qui peut exister seulement en totale indépendance de la raison (cf. “Fede”, p. 141-142).Sur ces bases donc, la voie qui porte à Dieu est Jésus Christ, non seulement parce que c’est seulement en Lui que nous pouvons connaître le visage de Dieu, son attitude envers nous et le mystère même de sa vie intime, c’est-à-dire du Dieu unique et absolu qui existe en trois Personnes totalement “relatives” l’une à l’autre – toutes les implications de ce mystère pour notre vie et pour la connaissance même de Dieu, de l’homme et du monde n’ont pas encore été identifiées –, mais aussi parce que seulement dans la croix du Fils, dans laquelle se montre dans sa forme la plus radicale l’amour miséricordieux et solidaire de Dieu pour nous, peut-on trouver une réponse, mystérieuse mais convaincante, au problème du mal et de la souffrance, qui depuis toujours – mais avec une force nouvelle à notre époque “humaniste” – est la source du doute le plus grave contre l’existence de Dieu. C’est pourquoi la prière, l’adoration qui ouvre au don de l’Esprit et rend libres notre cœur et notre intelligence, est une dimension essentielle non seulement de la vie chrétienne mais aussi de la connaissance croyante et du travail du théologien (cf. discours de Vérone; “Introduzione”, p. 135-146; prolusion de 1959 à l’Université de Bonn).Ce n’est pas par pur goût personnel, donc, que Benoît XVI consacre “tous ses moments libres” pour faire avancer son livre “Gesù di Nazareth”, dont on publiera bientôt la première partie et dont on a déjà rendu public des extraits tirés de la préface et de l’introduction.

La séparation entre le “Christ de la foi” et le “Jésus de l’histoire”, que l’exégèse basée sur la méthode historique-critique semble avoir accentuée, constitue pour la foi une situation “dramatique”, parce qu’elle “rend incertain son authentique point de référence”.

Par conséquent, J. Ratzinger – Benoît XVI a décidé de montrer que le Jésus des Évangiles et le Jésus de la foi de l’Église sont en réalité le vrai “Jésus historique”, et il le fait en employant la méthode historique-critique dont il reconnaît volontiers les nombreux résultats positifs, mais aussi en le dépassant afin de se placer dans une prospective plus vaste qui permet une interprétation proprement théologique de l’Écriture, et qui exige donc la foi sans renoncer pour cela à être solidement historique (voir les extraits de la préface déjà publiés).

En d’autres termes, il s’agit pour les sciences empiriques comme pour la critique historique, d’“élargir les espaces de la rationalité”, et d’empêcher qu’elles se referment sur elles-mêmes et se voient comme autosuffisantes (cf. “Fede”, p. 136-142 et 194-203; “Introduzione”, p. 149-180).

Ce type d’approche à Jésus Christ renvoie clairement au rôle de l’Église et de la tradition apostolique dans la transmission de la révélation.

À cet égard, J. Ratzinger non seulement affirme que l’origine de l’Église remonte à Jésus lui-même et à son intime union avec Lui, fondée dans la Cène et l’Eucharistie (cf. “Il nuovo popolo di Dio” [Le nouveau peuple de Dieu], publiée en Italie par ‘Queriniana’, p. 83-97), mais il lie intrinsèquement la Révélation à l’Église et la tradition.

En effet, la révélation est avant tout l’acte par lequel Dieu se manifeste, pas un résultat objectivé (écrit) de cet acte.

Par conséquent, l’entité qui reçoit la révélation et la comprend fait partie du concept même de Révélation – c’est l’Église –, étant donné que si personne ne percevait la Révélation, rien n’aurait été révélé et donc aucune Révélation n’aurait eu lieu.

C’est pourquoi la révélation précède l’Écriture et se reflète en elle. Elle n’est pas simplement identique à elle mais est toujours plus grande qu’elle. Une pure “sola Scriptura” ne peut donc pas exister. L’Écriture elle- l’Église. Avec cela, le sens essentiel de la tradition est aussi donné (cf. “La mia vita”, p. 72; 88-93).

C’est aussi la raison profonde du caractère ecclésial de la foi, ou mieux encore le nœud indissoluble du “moi” et du “nous”, de la dimension personnelle et ecclésiale, dans l’acte de croire qui se rapporte au “Tu” de Dieu qui se révèle à nous en Jésus Christ (cf. “Introduzione”, p. 53-64), sans oublier l’insuffisance d’une exégèse historique-critique.

La voie proposée pour que le christianisme se rende de nouveau convaincant reste toutefois, aujourd’hui comme au début et tout au long de son histoire, celle “de vivre cette unité entre vérité et amour dans les conditions propres à notre époque”. C’est le sens du “grand ‘oui’ que Dieu, en Jésus Christ, a dit à l’homme et à sa vie, à l’amour humain, à notre liberté et à notre intelligence” et qui, à travers le témoignage des chrétiens, doit être rendu visible au monde (discours de Vérone).

Sur ces bases, il devient également possible d’élargir les horizons de notre rationalité, de l’ouvrir aux grands enjeux du vrai et du bien, de “conjuguer entre elles la théologie, la philosophie et les sciences, dans le plein respect de leurs propres méthodes et de leur autonomie réciproque” (ibid.). Ainsi, sur le plan du vécu et de la pratique, dans le contexte d’aujourd’hui, il est particulièrement nécessaire de souligner la force libératrice du christianisme, le lien qui unit foi chrétienne et liberté et, en même temps, faire comprendre comment la liberté est intrinsèquement liée à l’amour et à la vérité.

L’homme comme tel, en effet, possède certainement une façon d’être “soi-même”, conscient et libre, mais il est également et essentiellement un être “par”, “avec” et “pour”, nécessairement ouvert et référé aux autres. Sa liberté est donc intrinsèquement liée au critère de la réalité – c’est-à-dire la vérité – une liberté partagée, qui se réalise dans un ensemble de plusieurs libertés, lesquelles se limitent mais s’appuient réciproquement, libertés que néanmoins l’on bâtit dans la charité (cf. “Fede”, p. 260-264 et plus en général 245-275).

De ce point de vue, la déclaration sur la liberté religieuse faite par le Concile Vatican II a représenté un pas en avant décisif, parce qu’elle a reconnu et accepté un principe essentiel de l’État moderne sans pour autant céder au relativisme, mais, au contraire, en redécouvrant et en actualisant le patrimoine le plus profond du christianisme (cf. discours à la Curie Romaine du 22 décembre 2005).

* * *
Dans la situation actuelle de l’Occident, la morale chrétienne semble, en tout cas, divisée en deux parties.L’une touche aux grands enjeux comme la paix, la non-violence, la justice pour tous, la sollicitude pour les pauvres du monde et le respect de la création. Elle est bien acceptée par le public bien qu’elle risque d’être contaminée par un moralisme de type politique.L’autre est celle qui fait référence à la vie humaine, à la famille et au mariage. Elle n’est pas aussi bien acceptée par le public; au contraire, elle constitue une entrave très grande dans le rapport entre l’Église et les gens.Il nous revient donc, avant tout, de présenter le christianisme pas comme un simple moralisme, mais comme amour qui nous est donné par Dieu et qui nous donne la force pour “perdre sa propre vie”, et aussi pour accueillir et vivre cette loi de vie qu’est le Décalogue.Ainsi, les deux parties de la morale chrétienne pourront se rejoindre et se renforcer réciproquement. Ainsi, on comprendra que les “non” de l’Église à certaines formes faibles et déviées de l’amour sont des “oui” à l’amour authentique, à la réalité de l’homme telle que Dieu l’a créée (cf. discours aux évêques suisses du 9 novembre 2006; discours de Vérone; “L’Europa”, p. 32-34). Le message à l’occasion de la Journée mondiale pour la paix (2007) va dans ce sens.

Toute l’approche anthropologique et éthique du christianisme, sa façon de comprendre la vie, la joie, la douleur et la mort, trouve toutefois sa légitimité et sa consistance seulement dans cette prospective de salut historique mais surtout eschatologique qui s’est ouvert avec la résurrection du Christ (cf. discours de Vérone). Sur les thèmes de la morte, de la résurrection et de l’immortalité, que nous ne pouvons pas aborder ici, J. Ratzinger a consacré un livre “Escatologia morte et vie eterna” [Titre français: ‘La mort et l'au-delà’], édité en Italie par ‘Cittadella’ en 1979.

Jusqu’ici, nous nous sommes concentrés sur le rapport entre la foi chrétienne et la culture sécularisée de l’Occident moderne et “post-moderne”, victime d’une étrange “haine de soi”, qui va de pair avec son éloignement du christianisme.

J. Ratzinger – Benoît XVI toutefois n’a pas absolument perdu de vue un horizon plus vaste, celui des rapports avec les autres cultures et les autres religions du monde, auxquelles il a consacré plutôt une bonne partie de sa réflexion, surtout dans les dernières années.

Le concept clé auquel il fait recours est celui de rencontre entre cultures ou d’“interculturalità”, chose qui est différente de l’inculturation, qui semble supposer une foi culturellement dépouillée et transposée dans d’autres cultures religieusement indifférentes, et de la multiculturalité, définie comme simple coexistence – pacifique, espérons-le – entre cultures différentes.

L’interculturalité “appartient à la forme originelle du christianisme” et comporte à la fois, une attitude positive envers les autres cultures et envers les religions qui en constituent l’âme et un travail de purification et de “coupe courageuse” qui sont indispensables à chaque culture, si l’on veut vraiment rencontrer le Christ et qui deviennent pour elle “maturation et redressement” (cf. “Fede”, p. 66 et 89; le discours de Vérone et, en particulier, le dialogue du 19 janvier 2004 entre J. Ratzinger et J. Habermas, publié dans “Etica, religione e stato liberale” [Éthique, religion et État libéral], édité en Italie par ‘Morcelliana’, 2005).

Ainsi, le christianisme peut justement aider l’Occident à tisser de nouveaux et positifs liens avec les autres cultures et religions, liens dont le monde a extrêmement besoin aujourd’hui mais qui ne peuvent pas se constituer sur la base d’un sécularisme radical.

Face à la grandeur quelque peu “excessive” de ces tâches, J. Ratzinger – Benoît XVI n’est certes pas quelqu’un à se faire des illusions sur l’état de la santé actuel de l’Église catholique et plus en général du christianisme.

Il est cependant sûr, comme il a dit plusieurs fois lors de son voyage en Bavière, que “qui croit n’est jamais seul”, et aussi que notre foi a toujours “une possibilité de succès”, parce qu’elle “trouve correspondance dans la nature de l’homme”, qui a été créé pour rencontrer Dieu (“Fede”, p. 142-143).

Que cette certitude soutienne aussi notre vie et nos efforts de tous les jours.

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Viens Seigneur Jésus : Pensées pour le temps de l’Avent de Mgr Amédée Grab, osb

18 décembre, 2006

Du Zenith :

2006-12-17

Viens Seigneur Jésus : Pensées pour le temps de l’Avent de Mgr Amédée Grab, osb


ROME, Dimanche 17 décembre 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une réflexion sur le temps de l’Avent proposée par Mgr Amédée Grab, osb, évêque de Coire et président de la Conférence épiscopale suisse.

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Les paroles que le pape Benoît XVI nous a adressées, à nous évêques de Suisse, au cours de la visite ad limina, ont un écho permanent dans mon esprit. Le fait qu’en Europe occidentale l’homme n’ait plus la perception du Divin « parce que l’organe qui Le perçoit dépérit » est plus qu’une simple conjoncture. Il est donc compréhensible que le Saint-Père considère de son devoir et du nôtre, de dire encore : « Nous devons aider les personnes à sentir à nouveau le goût de Dieu ».

L’Avent est le temps juste. Les chrétiens désirent un Avent de recueillement. Il est toujours bon de faire une pause, prendre un peu de distance avec le quotidien, ses préoccupations et ses joies, et réfléchir, seuls ou avec les autres, sur la manière de devenir meilleur en famille, dans le travail ou avec les amis. Mais la signification la plus profonde de l’Avent est toutefois une rencontre avec Dieu.

Les jeunes qui se préparent à la Confirmation demandent souvent à l’évêque quelle est son image de Dieu. Eux-mêmes parlent aisément de quelque chose de plus élevé, d’une force spirituelle qui existe peut-être ou à laquelle on peut s’adresser dans les moments difficiles. La réponse que je donne est bien sûr la profession de foi de l’Eglise ou une tentative d’annoncer l’Evangile. Pour dépasser l’individualisme, que l’on ne rencontre pas seulement parmi les jeunes, le pape Benoît a souligné dans son discours : « … nous ne nous inventons pas la foi tout seul, en la composant de morceaux durables, mais nous devons croire avec l’Eglise ».

En ce temps de l’Avent nous ne sommes pas seulement des fidèles de l’Eglise, mais avec l’Eglise nous espérons, nous désirons ardemment l’Eglise ; l’Eglise parle à travers nos cœurs, lorsque, avant Noël, elle appelle avec anxiété : « Viens, Seigneur Jésus ! ».

Pourquoi Jésus vient-il ? Que signifie le fait qu’Il vienne chaque année ? Est-ce que le fait que le fils de Dieu devenu homme reviendra à la fin des temps pour juger est lié à Noël ? Et comment doit être le contenu de ma foi et de mon espérance ?

Participer à l’espérance est un don de Sa miséricorde. Nous ne pouvons qu’invoquer Sa miséricorde. Mais tout cela nous entraîne uniquement si l’organe qui perçoit le Divin en nous ne s’est pas desséché. Retrouver cet organe peut-être aussi et seulement un don. Il faudrait que nous priions les uns pour les autres afin d’obtenir ce don.

Seul, celui qui veut se laisser entraîner peut prier : « Viens, Seigneur Jésus ». Un jeune chrétien m’a écrit ces quelques mots : « Je ne vais pas souvent à l’Eglise, mais je considère qu’il faudrait avoir une certaine affection pour notre propre foi». Qui pense ainsi, peut sentir le Divin, peut sentir Noël et comprendre sa signification.

Une Eclipse impossible: la crèche comme symbole

18 décembre, 2006

du journal italienne « Avvenire », traduction:

Une : ÉCLIPSE IMPOSSIBLE

Dans les symbole de Noël Il y A l’univers De Carlo Cardia des premiers graffitis dans les roches aux messages lancés dans le cosmos des observatoires astronomiques, l’histoire de l’humanité est bourrée de symboles. De symboles qui parlent de l’homme et de ses espoir, qui le dépassent et ils le projettent dans une réalité plus grande. Dans la religion les symboles absolvent à une fonction plus haute parce qu’ils unissent des peuples et des nations, approchent des personnes qui ne se connaissent pas mais ils professent la même foi. Pour cette raison, frapper les symboles religieux est comme accomplir une violence à l’homme. Les Natale est le lieu dans lequel le symbole est assumé à une de ses formes plus élevée. Du récit évangélique qui parle d’un évènement très petit à passer inaperçu, et très grand à changer l’histoire de l’humanité, les hommes ont tiré des signes à ne pas finir, dans la peinture et dans la sculpture, dans la musique et dans la littérature, et ont dérivé un langage qui sait parler à tous, aux souffrants et à quel il jouit, aux grands comme aux petits. Lorsque San Francesco réalisa à Greccio la crèche, il créa un symbole qui est réussi à dérouler même pour les enfants de tout le monde cette fonction qui un grand philosophe du Huit cents reconnaît à la musique, parce qu’il parle de l’univers dans une langue qui ancre ne se connaît pas mais elle est comprise de n’importe qui. Peut-être jamais comme dans la crèche la trascendence il apparaît ainsi voisine à l’homme, lui parle, la rassérène, l’encourage, il se présente dans la dimension plus simple et ensemble la profonde. Les symboles des Natale ont traversé les siècles, ceux-là grands et ceux-là boeufs, l’époque des persécutions et ces des civilisation. Lorsque représente chaque an dans tant de parties du monde, même pas chrétiennes, se répand un message tourné aux familles, aux mères et aux pères, aux enfants et aux enfants, et ce message parle de l’espoir, de l’espoir du futur et de la réalité de bien, de la confiance dans si des mêmes et dans les autres. Beaucoup de ils nous sentent souffrance dans les légères que ces symboles sont aujourd’hui contestés, dans quelques cas cachai, dans autres des païens transformés, comme si l’histoire pouvait faire le chemin en arrière, et pouvait déformer les récits évangélique en sens mythologique o ou en mode de fable, en privant de leur voix les authentifie, de leur message d’amour. Le trouble augmente de front à une justification multi -culturaliste du recel, parce qu’il semble on nous oublie que les Natale et les signes du christianisme ont été les premiers symboles universels et fraternisant de l’humanité entière. Elle est une souffrance légitime, mais il peut être dépassé. Tant de fois les symboles chrétiens ont été cachées, fin dans le catacombe, ou recherchées des vexatoires , ou abandonnés de quel il pensait avoir trouvé autres lumière, de pouvoir légères seulement dans la réalité matérielle le sens profond de la vie. Mais il n’y a pas eu un seul instant dans l’histoire dans laquelle ces symboles ne soient pas tournés à la lumière, à dérouler leur fonction spirituelle, pendant que tout le reste tournait au terme. Elles ont eu terme les persécutions et sont finies les dictatures plus sanguinaires, les philosophies plus hautaines se sont pliées, les promesses plus ambitieuses de la science ont laissé l’homme avec les questions plus profondes ancre ouvertes, avec les espoirs toutes à satisfaire. Aujourd’hui nous devons être en conscients. Tout le fois tombe un idole, ou on déferle une promesse, le symbole des Natale parle toujours là au coeur de l’homme, à lui dire que il y a des espoirs plus grandes que ils peuvent changer déjà maintenant la vie et l’éclairer d’une lumière plus vraie. Cette conviction peut pousser engager parce que des symboles chrétiens pas soient rayés ou manipulés, parce qu’ils parlent un langage qui est universel, n’apportent pas offense à certain, unissent les hommes plus que tant de choses éphémères

Les crèches de Noël, une tradition toujours vivante

17 décembre, 2006

du:

Radio Praga, regardez le photo!; 

Les crèches de Noël, une tradition toujours vivante

[09-12-2005] Par Vaclav Richter

Noël arrive et avec lui revient aussi la vielle tradition des crèches populaire. Jadis on les exposait surtout dans les églises, aujourd’hui on les voit dans beaucoup d’autres endroits. Rien qu’à Prague on peut voir ces jours-ci plusieurs expositions évoquant cette tradition qui se montre étonnement vivante. Vaclav Richter a visité l’exposition des crèches au Musée municipal de Prague. Frantisek ValenaDans la grande salle du musée il y a des crèches petites et simples, mais aussi des grandes représentations de la Nativité avec d’innombrables figurines dans une mise en scène somptueuse. Le thème biblique semble être une inépuisable source d’inspiration. Le commissaire de l’exposition Frantisek Valena, plasticien, scénographe et marionnettiste, est lui même, auteur et collectionneur de crèches. Il connaît bien son sujet et évoque les traits spécifiques des crèches tchèques. « Ce qui est intéressant dans les crèches tchèques c’est la multitude de technologies utilisée pour leur fabrication. Par exemple dans la ville de Trest on créait des crèches en bois sculpté avec des figurines de 12 centimètres, tandis que à Trebic on découpait les figurines dans le carton et on les peignait. A Pribram, ville de Bohême centrale, où les fabricants de crèches n’arrivaient pas à satisfaire la demande, ils ont inventé une nouvelle technologie. Ils préparaient une pâte de farine de seigle, de craie en poudre, de colle forte etc., et ils coulaient cette matière dans des moules en céramique. Ensuite ils faisaient sécher les figurines et les peignaient. Malheureusement, peu de ces figurines se sont conservées jusqu’à notre temps, parce que le ver de farine raffole de cette pâte et ils les a tout simplement dévoré. » Ce qui est typique pour les crèches tchèques, c’est la façon dont la réalité quotidienne se reflète dans l’imagerie populaire. Les artisans qui les fabriquaient y mettaient beaucoup de leur propre vie. Le thème biblique est transformé et actualisé, l’Enfant Jesus n’est pas entouré de bergers de Palestine mais de paysans de Bohême accourus pour le saluer et s’incliner devant lui. Ils sont tous là dans leurs costumes de fête, avec leurs animaux domestiques et leurs ustensiles de travail. La vie de la campagne et parfois aussi celle de la ville, les coutumes de simples gens renaissent dans ces images naïves et charmantes. Frantisek Velena souligne cet aspect des crèches tchèques: « Quand vous regardez une telle crèche vous êtes pris de joie parce que c’est un heureux événement. Au milieu, on voit un bébé qui vient de naître, sa maman, son père, des angelots nus, et ils sont entourés d’une foule de petits bonhommes qui apportent à l’Enfant Jésus leurs cadeaux, tout ce qu’ils sont capables de fabriquer eux-mêmes ou ce qu’ils considèrent comme le plus précieux – un berceau, un gâteau de Noël, des langes, une oie… »

Les crèches de Noël, une tradition toujours vivante dans Approfondissement betlem9

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Relations entre l’Eglise orthodoxe de Grèce et l’Eglise catholique : Analyse d’un évêque orthodoxe

17 décembre, 2006

 du site Zenith:

Relations entre l’Eglise orthodoxe de Grèce et l’Eglise catholique : Analyse d’un évêque orthodoxe

« Si nos intentions sont bonnes, le Seigneur nous bénira », affirme Mgr Agathangelos

ROME, Vendredi 15 décembre 2006 (ZENIT.org) – « Nous avons vécu 1000 ans ensemble ; puis 1000 autres années nous ont séparés. Notre histoire a connu des moments tragiques. Nous nous sentions souvent blessés. Mais cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui nous ne puissions pas vivre comme des frères », affirme Mgr Agathangelos, évêque grec orthodoxe, dans cet entretien accordé à Zenit.Mgr Agathangelos est évêque de Fanarion, recteur du Collège théologique « Apostoliki Diakonia ». Il est chargé, dans l’Eglise orthodoxe de Grèce, des missions, de la formation des séminaristes et des activités éditoriales. Au printemps dernier Mgr Agathanghelos a conduit à Rome une délégation grecque orthodoxe soucieuse de mieux connaître la tradition et la culture de l’Eglise catholique. Il estime en effet qu’« il est important de découvrir tout ce qui unissait nos Eglises au premier millénaire avant qu’elles ne se séparent ; tout comme il est important de se connaître mutuellement et de discuter sans préjugés. Mais cela n’est faisable qu’à travers la prière et cet amour réciproque capables d’abattre les barrières de la crainte »

Zenit : Comment évaluez-vous l’état des relations entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe de Grèce ?

Mgr Agathanghelos : La visite de Jean-Paul II en Grèce en 2001 a marqué une étape décisive dans le processus de normalisation des relations entre nos Eglises. Le pape a rencontré à l’aréopage l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce S.B Christodoulos. Au cours des années successives, c’est-à-dire depuis que je dirige l’Apostoliki Diakonia, nous avons noué des relations avec l’Eglise catholique, en particulier avec le Conseil pour l’Unité des Chrétiens. L’un des fruits de notre collaboration est la préparation d’un fac-similé de l’ancien et richement décoré, Code sur la vie des saints, « Ménologue de Basile II », conservé dans la Bibliothèque vaticane. Cette œuvre est une œuvre très importante car elle fut réalisée à l’époque post-iconoclaste. Elle marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Eglise d’orient qui recommencera à vénérer des icônes, découvrant l’importance de la beauté.

A l’occasion de la publication de ce Code nous avons invité à Athènes le cardinal Jean-Louis Tauran, bibliothécaire et archiviste de la Sainte Eglise Romaine, qui nous a transmis les salutations de Benoît XVI. C’est à ce moment-là que S.B. Christodoulos fut invité à se rendre au Vatican.

L’année dernière nous avons offert, par le biais de la Nonciature apostolique à Athènes, des bourses d’études à 30 catholiques afin qu’ils viennent visiter notre pays, apprennent notre langue, et connaissent notre culture et la tradition orthodoxe. Une manière pour les catholiques de se rapprocher de « l’autre partie » de l’Eglise. Cette Eglise qui, 1000 ans auparavant, ne formait qu’« une seule Eglise ».

Zenit : Dans quelle mesure le dialogue œcuménique, tel qu’il est perçu par l’Eglise orthodoxe grecque, peut-il, selon vous, servir d’exemple pour les autres Eglises orthodoxes ?

Mgr Agathanghelos : Je pense que tout homme de bonne volonté est en mesure de découvrir le sens de ce dialogue et d’apprendre à dialoguer. La collaboration entre les Eglises ne peut être comparée aux relations entre les Etats. Cette collaboration revêt plusieurs aspects et l’un de ses aspects est lié à toutes ces visites qui permettent de surmonter nos préjugés. Cela est très important, surtout maintenant, au moment où nos Eglises sont entrées dans une nouvelle phase de dialogue. Je voudrais souligner une chose: de nombreuses Eglises et Patriarcats (Patriarcat œcuménique de Constantinople, Patriarcat d’Alexandrie, Patriarcat de Jérusalem, Eglise de Chypre, Eglise d’Albanie) collaborent avec nous, et nomment des professeurs de théologie grecs pour qu’ils travaillent à l’amélioration de ces contacts œcuméniques.

Zenit : L’Eglise catholique s’inquiète de cette nouvelle vision de l’homme et de la famille qui contredit toujours davantage l’anthropologie chrétienne. L’Eglise orthodoxe grecque partage-t-elle cette inquiétude ?

Mgr Agathanghelos : Nous avons les mêmes inquiétudes que vous. Nous constatons avec tristesse que l’Europe, l’Europe occidentale surtout, s’éloigne du christianisme. Les politiciens ne reconnaissent pas l’identité de notre continent qui est fruit de notre histoire et que l’on ne peut renier. C’est un grave problème, et nous devons l’affronter en collaborant ensemble.

Zenit : Comment peut-on selon vous influencer les politiques familiales des gouvernements… en sachant par exemple que certaines Eglises protestantes reconnaissent les unions homosexuelles ?

Mgr Agathanghelos : C’est pour cela que le dialogue entre les Eglises catholique et orthodoxe est si important. Nous sommes unis par une tradition commune, la théologie, la succession apostolique, nos opinons sur la bioéthique, les droits de l’hommes, la paix dans le monde. Nous avons vécu 1000 ans ensemble ; puis 1000 autres années nous ont séparés. Notre histoire a connu des moments tragiques. Nous nous sentions souvent blessés. Mais cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui nous ne puissions pas vivre comme des frères.

Zenit : De quelle manière nos Eglises peuvent-elles s’opposer ensemble à la politique anti-chrétienne et au processus de sécularisation dans le monde occidental ?

Mgr Agathanghelos : La seule réflexion que je voudrais faire, c’est que notre dialogue théologique rend témoignage à Jésus Christ. Aujourd’hui, les personnes qui sont en quête de vérité nous demandent : pourquoi êtes-vous divisés ? Comment, en étant divisés, pouvons-nous convaincre nos fidèles de l’amour du Christ ?

Zenit : Avez-vous déjà rencontré Benoît XVI ?

Mgr Agathanghelos : Avoir pu rencontrer le pape Benoît XVI et avoir pu l’écouter personnellement fut pour moi un très grand moment. Après la visite, nous sommes repartis l’esprit fort, disposés à renforcer notre travail en faveur d’une réunification de nos Eglises. Ce sont nos projets d’hommes. Mais si nos intentions sont bonnes et si nos cœurs sont ouverts, le Seigneur nous bénira : l’histoire du monde et de l’Eglise repose entre Ses mains.

Le Message du Pape à la Journée des Malades

15 décembre, 2006

Du Agence Fides :

Agence Fides

VATICAN – Le Message du Pape à la Journée des Malades :

“Encore une fois l’Eglise tourne son regard vers ceux qui souffrent et attire l’attention sur les maladies incurables présentes dans chaque continent, surtout dans les lieux où la pauvreté et les privations sont la cause d’immenses misères et douleurs »

Cité du Vatican (Agence Fides) – Le Message du Saint-Père Benoît XVI pour la XVe Journée Mondiale des Malades, dont la célébration principale aura lieu à Séoul (Corée), le 11 février 2007, a été publié. Dans le texte, en langue anglaise, qui porte la date du 8 décembre 2006, le Saint-Père rappelle que la XVe Journée Mondiale des Malades aura lieu le jour où l’Eglise fait mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes : « Encore une fois l’Eglise tourne son regard vers ceux qui souffrent et attire l’attention sur les maladies incurables… présentes dans chaque continent, surtout dans les lieux où la pauvreté et les privations sont la cause d’immenses misères et douleurs ».
Dans son Message le Saint-Père montre que « malgré les progrès de la science, il n’existe pas encore de soins pour toutes les maladies, aussi rencontrons-nous, dans les hôpitaux, dans les hospices et dans les maisons du monde entier, la souffrance de beaucoup de nos frères et sœurs, malades incurables et souvent en phase terminale. En outre, plusieurs millions de personnes dans notre monde pâtissent encore de conditions de vie insalubres et n’ont pas accès à l’assistance médicale de base, nécessaire, avec pour résultat que le nombre des personnes humaines considérées comme « incurables » a sensiblement augmenté ».
L’Eglise désire soutenir les malades incurables et en phase terminale en attirant l’attention sur la nécessité de promouvoir des politiques sociales qui puissent contribuer à éliminer les causes de nombreuses maladies et « créer des conditions dans lesquelles les êtres humains puissent supporter des maladies incurables et la mort avec dignité ». Le Pape rappelle encore une fois la nécessité d’avoir un plus grand nombre de centres pour les soins palliatifs, fournissant une assistance intégrale, l’assistance humaine et l’accompagnement spirituel dont les malades ont besoin. « Il s’agit d’un droit humain qui appartient à tout être humain, que nous tous nous devons nous engager à défendre ».
Le Pape encourage les efforts de tous ceux qui travaillent quotidiennement pour assurer les soins dont ont besoin les malades en phase terminale et incurables ainsi que leurs familles, et rappelle que « l’Eglise, suivant l’exemple du Bon Samaritain, a toujours montré une sollicitude particulière pour l’infirme » à travers ses membres et ses institutions. Puis, s’adressant aux « chers frères et sœurs souffrants », le Saint-Père les exhorte à « contempler les souffrances du Christ crucifié », avec la confiance que leurs souffrances, « unies à celles du Christ, seront fructueuses pour les besoins de l’Eglise et du monde ». Dans la conclusion de son Message, le Pape Benoît XVI rappelle aux malades : « à travers ses prêtres et les opérateurs pastoraux l’Eglise désire vous aider en restant à vos côtés, vous aidant dans les moments difficiles, et manifestant ainsi l’amour miséricordieux du Christ envers ceux qui souffrent ». Aux communautés ecclésiales du monde entier, et particulièrement à celles consacrées au soin des infirmes, le Pape demande de « continuer, avec l’aide de Marie, Salus Infirmorum, à donner un témoignage concret de l’attention aimante de Dieu notre Père ». (S.L.) (Agence Fides 14/12/2006 – Lignes 33, mots 472)

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