Archive pour la catégorie 'Ancien Testament'

Commentaire de Ps 104

10 octobre, 2011

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http://www.bible-service.net/site/549.html

BIBLE SERVICE

Commentaire de Ps 104

Ps 104 : Harmonie du monde, splendeur de Dieu

 »Béni le Seigneur, ô mon âme ! » L’exclamation encadre le psaume 104, l’un des plus somptueux de la Bible, description de l’harmonie du monde. Comme dans certains hymnes égyptiens, l’eau y ruisselle pour le bonheur des êtres vivants.
Les amoureux de l’Ancien Orient ont parfois rapproché le psaume 104 de l’hymne composé par le pharaon Aménophis IV, dit Akhenaton, en l’honneur du disque solaire Aton (vers 1350 av. J.-C.). Il n’est pas sûr que l’œuvre égyptienne ait inspiré l’hébraïque. La parenté du langage poétique est néanmoins une chance pour saisir la différence des théologies.
 
Splendeur de Dieu
Ainsi les deux poèmes commencent par s’adresser à la divinité :  »Tu apparais, parfait, à l’horizon du ciel / Disque vivant qui est à l’origine de la vie… / Tu es beau, grand, étincelant… » (hymne à Aton) ou  »Seigneur mon Dieu, tu es si grand, revêtu de splendeur et d’éclat, / drapé de lumière comme d’un manteau… » (Ps 104, v. 1-2).
Même admiration pour un dieu unique, mais éclat inégal : dans le premier cas, le dieu-soleil est origine de tout et agit par ses rayons, alors que dans le second, la lumière (distincte du soleil, cf. v. 19-22) n’est qu’un magnifique vêtement, annonciateur de bien d’autres merveilles.
 
Mouvement incessant
Le Seigneur est drapé de lumière mais la terre, elle, est – ou plutôt a été – vêtue de  »l’abîme des mers ». La première page de la Genèse raconte la séparation des eaux  »d’en haut » et des eaux  »d’en bas » (deuxième jour, Gn 1, 6-8) puis l’émergence de la terre hors des eaux d’en bas, et l’apparition des végétaux (troisième jour, Gn 1, 9-13). Il y a ici un écho de l’origine, mais d’une origine toujours recommencée, effet d’une parole divine toujours neuve et formidable :  »les eaux recouvraient les montagnes / à ta menace, elles prennent la fuite, à la voix de ton tonnerre elles se précipitent » (v. 6-7).
Toute une partie du poème vibre et frémit de ce mouvement des eaux auprès desquelles et vers lesquelles vont et viennent les êtres vivants, hommes ou bêtes (v. 8-14). L’œil du poète embrasse les sommets et les ravins, saisit ici le jaillissement des sources, s’attarde là sur la lenteur des rivières (l’eau  »chemine », v. 10), et prend le temps de voir les animaux s’abreuver, à commencer par les plus farouches, ceux que l’on n’observe qu’avec patience : âne sauvage ou volatiles (v. 11-12). Selon la cosmologie d’alors, les  »eaux d’en haut » – si près des demeures de la divinité –, orages et pluies, dévalent des monts et, de là, irriguent prairies et champs (v. 13-14).
Rien, dans le psaume, n’est particulier à Israël. Tout est universel. L’hymne à Aton est plus ethnocentrique. La partie consacrée au fleuve de l’Égypte y distingue un Nil  »dans le ciel » (autre manière d’évoquer orages et pluies) et un autre sur la terre. Celui du ciel a certes été placé par le Disque solaire pour faire vivre tous les pays :  »le Nil qui est dans le ciel, c’est le don que tu as fait aux peuples étrangers / et à toutes les bêtes du désert ». Mais  »le vrai Nil, il vient du monde inférieur pour l’Égypte » ! Et c’est autour de celui-ci, que, fécondés par les rayons du soleil, s’étendent les champs et passent les saisons.
 
Dissonance
Le psaume 104, sauf en ses derniers versets, n’évoque particulièrement ni le pays ni le destin d’Israël. La vie de tous s’y organise après la domestication des eaux par la Parole divine. La suite du poème, la plus longue, s’attache aux activités humaines, dans l’alternance des nuits et des jours. Elle donnerait à penser que le mal n’existe pas, que toute violence est évitée (les fauves gagnent leurs repaires quand les hommes sortent travailler, v. 22-23) si la conclusion ne mentionnait les  »pécheurs » et les  »impies » comme une atteinte à l’harmonie du monde (v. 35), une harmonie à laquelle participent même les monstres marins, fugitivement aperçus sur la mer à côté des bateaux (v. 25-26) !
Une ombre ternit ce qui était jusqu’alors lumière, mouvement et vie.  »Alleluia » (=  »Gloire à Dieu ») a beau s’élancer en finale du psaume 104, revenir dans le psaume 105 et encadrer le psaume 106, l’ombre grandira : après les splendeurs de la création (Ps 104), après les hauts-faits de l’alliance (Ps 105), seront énumérées les fautes d’Israël (Ps 106). Chanter le psaume en vérité, c’est donc affronter la dissonance finale et reprendre à son compte le souhait de la disparition du péché. L’aujourd’hui touche ici l’origine (la beauté) et la fin (victoire sur le mal), à Dieu remises. L’hymne à Aton ne parle d’aucun combat. Le psaume serait-il plus réaliste ? Et plus ouvert à l’espérance ? Car, à le suivre, nous apprenons que la Parole divine,  »menace » et  »tonnerre », peut canaliser et transformer les eaux dangereuses. Cette puissance, comment ne pas l’invoquer pour d’autres dangers ?
© Gérard BILLON. Article paru dans Le Monde la Bible n° 138  »Le Nil, fleuve sacré d’Egypte » (Bayard-Presse, nov. 2001), p. 80
Nota Bene : Une traduction complète de l’hymne égyptien d’Akhénaton par André Baruch est donnée dans  »Prières de l’Ancien Orient », Supplément au Cahier Évangile n°27 (Éd. SBEV-Le Cerf, 1979) p. 68-72.

BIBLE SERVICE

10 octobre, 2011

du site:

 http://www.bible-service.net/site/548.html

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Ps 104 (103) : le soleil des eaux

Ps 104,1 Bénis le Seigneur, ô mon âme !
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Vêtu de splendeur et d’éclat,
2 drapé de lumière comme d’un manteau,
tu déploies les cieux comme une tenture.

3 Il étage ses demeures au-dessus des eaux
des nuages il fait son char ;
il marche sur les ailes du vent.
4 Des vents il fait ses messagers,
et des flammes, ses ministres.

5 Il a fondé la terre sur ses bases,
elle est à tout jamais inébranlable.
6 Tu l’as couverte de l’Océan comme d’un habit ;
les eaux restaient sur les montagnes.
7 A ta menace elles ont fui,
affolées par tes coups de tonnerre :
8 escaladant les montagnes, descendant les vallées
vers le lieu que tu leur avais fixé.
9 Tu leur as imposé une limite à ne pas franchir ;
elles ne reviendront plus couvrir la terre.

10 Il envoie l’eau des sources dans les ravins :
elle s’en va entre les montagnes ;
11 elle abreuve toutes les bêtes des champs,
les ânes sauvages étanchent leur soif.
12 Près d’elle s’abritent les oiseaux du ciel
qui chantent dans le feuillage.

13 Depuis ses demeures il abreuve les montagnes,
la terre se rassasie du fruit de ton travail :
14 tu fais pousser l’herbe pour le bétail,
les plantes que cultive l’homme,
tirant son pain de la terre.
15 Le vin réjouit le coeur des humains
en faisant briller les visages plus que l’huile.
Le pain réconforte le coeur des humains.

16 Les arbres du Seigneur se rassasient,
et les cèdres du Liban qu’il a plantés.
17 C’est là que nichent les oiseaux,
la cigogne a son logis dans les cyprès.
18 Les hautes montagnes sont pour les bouquetins,
les rochers sont le refuge des damans.

19 Il a fait la lune pour fixer les fêtes,
et le soleil qui sait l’heure de son coucher.
20 Tu poses les ténèbres, et c’est la nuit
où remuent toutes les bêtes des bois.
21 Les lions rugissent après leur proie
et réclament à Dieu leur nourriture.
22 Au lever du soleil ils se retirent,
se couchent dans leurs tanières,
23 et l’homme s’en va à son travail,
à ses cultures jusqu’au soir.

24 Que tes oeuvres sont nombreuses, Seigneur !
Tu les a toutes faites avec sagesse,
la terre est remplie de tes créatures.

25 Voici la mer, grande et vaste de tous côtés,
où remuent, innombrables, des animaux petits et grands.
26 Là, vont et viennent les bateaux,
et le Léviatan que tu as formé pour jouer avec lui.

27 Tous comptent sur toi
pour leur donner en temps voulu la nourriture :
28 tu donnes, ils ramassent ;
tu ouvres ta main, ils se rassasient.
29 Tu caches ta face, ils sont épouvantés ;
tu leur reprends le souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés,
et tu renouvelles la surface du sol.

31 Que la gloire du Seigneur dure toujours,
que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres !
32 Il regarde la terre, et elle tremble ;
il touche les montagnes, et elles fument.

33 Toute ma vie je chanterai le Seigneur,
le reste de mes jours je jouerai pour mon Dieu.
34 Que mon poème lui soit agréable !
Et que le Seigneur fasse ma joie !
35 Que les pécheurs disparaissent de la terre,
et que les infidèles n’existent plus !
Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Alléluia !

Les dix commandements: Généralités sur les dix commandements

4 octobre, 2011

du site:

http://www.info-bible.org/textes/dix-commandements.htm

Les dix commandements

Généralités sur les dix commandements

Les dix commandements occupent une place centrale dans l’ancien testament. Ils résument la loi de Dieu. Ils sont donnés in extenso à deux reprises: en Exode 20 et Deutéronomme 5
Les prophètes ont sans cesse appelé le peuple juif à revenir à ces commandements.
Jésus a commenté, à la manière d’un rabbin juif, les 10 commandements (évangile selon Matthieu chapitre 5). Les dix commandements sont cités à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament ce qui montre bien qu’ils gardent toute leur actualité pour nous.
Synthèse des 10 commandements
Les 4 premiers commandements sont relatifs à notre relation à Dieu, les 6 suivants à notre relation au prochain. Jésus, interrogé par un rabbin sur ce qu’il pensait être le plus important commandement de la loi, lui répond:
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Voici le premier et grand commandement.
Et le second lui est semblable: tu aimeras ton prochain comme toi même.
Ce premier grand commandement résume les 4 premiers commandements (1ère table de la loi relative aux devoirs envers Dieu), le second quant à lui résume les 6 suivants (2è table de la loi relative aux devoirs envers le prochain).
L’amour ne commet pas de tort et va plus loin que l’interdit (le commandement).
Première table de la loi relative à Dieu
Tu n’auras pas d’autre dieu que moi.
Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival : je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Mais j’agis avec amour jusqu’à la millième génération envers ceux qui m’aiment et qui obéissent à mes commandements.
Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel ton Dieu pour tromper (ou de manière abusive), car l’Éternel ne laisse pas impuni celui qui utilise son nom pour tromper.
Pense à observer le jour du repos (ou sabbat) et fais-en un jour consacré à l’Éternel. Tu travailleras six jours pour faire tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l’Éternel, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi ; car en six jours, l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve, mais le septième jour, il s’est reposé. C’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et en a fait un jour qui lui est consacré.
Seconde table de la loi relative au prochain
Honore ton père et ta mère afin de jouir d’une longue vie dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne
Tu ne commettras pas de meurtre
Tu ne commettras pas d’adultère
Tu ne commettras pas de vol
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni rien qui lui appartienne.
Tu n’auras pas d’autre dieu que moi
Nos passions peuvent devenir des « Dieux » qui entrent en concurrence dans nos vies avec Dieu (métier, télévision, hobby, jeux vidéos,..) On appelle communément les stars du show-biz ou du sport des « idoles », le terme est éloquent.
La question est posée quant au culte catholique de la Vierge et des Saints, ne risquent ils pas de prendre la place de Dieu et faire de l’ombre à Jésus-Christ?
Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation
Les juifs et les protestants appliquent ce commandement de façon stricte et refusent de reporter la dévotion sur des images, crucifix ou statues. L’art pictoral n’est pas interdit chez les protestants mais il n’y a pas de vénération des images (pas de cierges, génuflexion, contemplation).
Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel ton Dieu en vain
Sont visés les serments trompeurs, les jurons et blasphèmes, la simonie (commerce des choses saintes). Les juifs appliquent ce commandement de façon stricte et évitent complètement de prononcer le nom propre de Dieu YHWH (Yahweh=Jéhovah=l’Eternel) et lui substituent le terme Adonaï (Seigneur).
Pense à observer le jour du repos
Le Sabbat est une institution rituelle qui consacrait l’alliance toute particulière faite entre Dieu et le peuple hébreu.
Dans la Torah il y a aussi les sabbats des jours fériés et fêtes (Pâques, Pentecôte, …) mais aussi une année sabbatique tous les 7 ans (pour laisser souffler la terre) et une année de jubilée tous les 50 ans (=7×7+1) pour redistribuer le capital.
Les chrétiens spiritualisent la compréhension du « Sabbat ». Le repos c’est aussi entrer dans la grâce et le pardon que Dieu offre.
Ceci dit il ne faut pas rejeter la sagesse qu’il y a à respecter ces temps de repos: le travail du Dimanche a des effets insidieux destructurants pour la société et la famille, idem pour l’abandon du caractère férié du lundi de Pentecôte.
Pour les 6 commandements suivants: attendre un peu, merci!

CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE : LES DIX COMMANDEMENTS

4 octobre, 2011

J’ai lu dans plusieurs sites que les enfants, le catéchisme ne pas enseigner les Dix Commandements (en fait, j’ai imaginé), alors j’ai mis quelque chose du site:

http://nouvl.evangelisation.free.fr/compendium_partie_3_section_2_10_commandements.htm

COMPENDIUM DU CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE

TROISIÈME PARTIE — SECTION 2 – LES DIX COMMANDEMENTS
  
DEUXIÈME SECTION

LES DIX COMMANDEMENTS

Un jeune posa à Jésus cette question : « “Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?”. Jésus lui répondit : “Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi” » (Mt 19, 17-21) :
Suivre Jésus implique que l’on observe des commandements. L’ancienne loi n’est pas abolie, mais l’homme est invité à la retrouver en la personne du divin Maître, qui la réalise parfaitement en lui-même, en révèle pleinement le sens et en atteste la pérennité.
L’image de cette section représente Jésus, qui instruisait les disciples dans le sermon sur la montagne (cf. Mt 5;7). Les éléments les plus importants de cet enseignement sont : les béatitudes, le perfectionnement de l’ancienne loi, la prière du Notre Père, les indications sur le jeûne, l’invitation faite aux disciples d’être sel de la terre et lumière du monde.
Avec son élévation de la terre et sa proximité du ciel, la montagne indique un lieu privilégié de rencontre avec Dieu. Jésus comme Maître, assis sur le roc qui constitue une cathèdre située en bonne place, avec l’index de la main droite pointé vers le ciel, indique la provenance divine de ses paroles de vie et de bonheur. Le rouleau qu’il tient dans la main gauche montre que sa doctrine est complète, doctrine qu’il remet avec confiance aux Apôtres, les invitant à prêcher l’Évangile à tous les peuples, en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Les douze Apôtres, placés en couronne aux pieds du Maître, ont tous une auréole pour indiquer leur fidélité à Jésus et leur témoignage de sainteté dans l’Église. Un seul, à demi caché, à droite, a une auréole noire, pour évoquer son infidélité à la Bonne Nouvelle. L’annonce du royaume de Dieu prêché par Jésus ne fut pas parole vide et inconsistante, mais action efficace et valable. À ce propos, l’épisode du paralytique de Capharnaüm, rapporté par trois des synoptiques, est significatif : « Jésus monta en barque, traversa le lac et alla dans sa ville de Capharnaüm. Et voilà qu’on lui apportait un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : “Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés”. Or, quelques scribes se disaient : “Cet homme blasphème”. Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : “Pourquoi avez-vous en vous-mêmes des pensées mauvaises ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? De dire : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou bien de dire : ‘Lève toi et marche’ ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés…” alors, il dit au paralysé : “Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi” » (Mt 9, 16).
Dans cet événement, la guérison physique n’est rien d’autre que la face visible du miracle spirituel de la libération du péché. Guérir et pardonner restent les gestes typiques de la pédagogie de Jésus divin Maître.

Exode 20, 2-17
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième génération. Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son Nom pour le mal. Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré. Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient ».

Deutéronome 5, 6-21
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi… Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal. Observe le jour du sabbat comme un jour sacré. Honore ton père et ta mère. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne désireras rien de ce qui appartient à ton prochain.

Formule catéchétique
Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement. Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment. Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain. Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain.
434. « Maître, que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle ? » (Mt 19,16)
Au jeune homme qui l’interroge, Jésus répond : « Si tu veux  entrer dans la vie, observe les commandements », puis il  ajoute : « Viens et suis-moi » (Mt 19,16-21). Suivre Jésus implique d’observer les commandements. La Loi n’est pas abolie ; mais l’homme est invité à la retrouver dans la personne du Divin Maître, qui la réalise parfaitement en lui-même, qui en révèle la pleine signification et qui en atteste la pérennité.
435. Comment Jésus interprète-t-il la Loi ?
Jésus l’interprète à la lumière du double et unique commandement de la charité, qui est la plénitude de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est le plus grand et le premier des commandements. Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux commandements contiennent toute la Loi et les Prophètes » (Mt 22, 37-40).
436. Que signifie « Décalogue » ?
Décalogue signifie « Dix paroles » (Ex 34, 28). Ces paroles  résument la Loi donnée par Dieu au peuple d’Israël dans le contexte de l’Alliance avec Moïse. Présentant les commandements de l’amour de Dieu (dans les trois premiers commandements) et de l’amour du prochain (dans les sept autres), elles tracent pour le peuple élu et pour toute personne le chemin d’une vie libérée de l’esclavage du péché.
437. Quel est le lien du Décalogue avec l’Alliance ?
Le Décalogue se comprend à la lumière de l’Alliance, dans  laquelle Dieu se révèle, faisant connaître sa volonté. En observant les commandements, le peuple exprime son appartenance à Dieu et répond avec gratitude à son initiative d’amour.
438. Quelle importance l’Église donne-t-elle au Décalogue ?
Fidèle à l’Écriture et à l’exemple du Christ, l’Église reconnaît au Décalogue une importance et une signification primordiales. Les chrétiens sont tenus de l’observer.
439. Pourquoi le Décalogue constitue-t-il une unité organique ?
Les Dix Commandements constituent un ensemble organique et indissociable, parce que chaque commandement renvoie aux autres et à tout le Décalogue. Transgresser un commandement, c’est donc enfreindre toute la Loi.
440. Pourquoi le Décalogue oblige-t-il gravement ?
Parce que le Décalogue énonce les devoirs fondamentaux  de l’homme envers Dieu et envers le prochain.
441. Est-il possible d’observer le Décalogue ?
Oui, parce que le Christ, sans lequel nous ne pouvons rien  faire, nous rend capables de l’observer par le don de son Esprit et de sa grâce.

Commentaire de Gn 18

19 septembre, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/506.html

Commentaire de Gn 18

Les Églises d’Orient ont donné à Gn 18 le titre de  »Philoxénie d’Abraham », autrement dit l’amour de l’étranger. C’est bien d’amour qu’il s’agit lorsqu’Abraham prend soin du corps de ses hôtes – Dieu sans qu’il le sache – et lorsque, presque au même moment, dans le corps de Sara s’annonce l’enfant inespéré…
Le récit de Gn 18, 1-15, disent les historiens, fut composé en plusieurs étapes. Dans une version ancienne, l’intrigue a du porter sur l’hospitalité du patriarche. Mais le texte actuel, mis en forme au 6e ou 5e av. J.-C., pendant ou après l’exil, est devenue une scène d’Annonciation.
Quand Dieu prend corps
 » Je vais faire de toi une grande nation  » (Gn 12, 2), la promesse du Seigneur à Abram devait se jouer d’un obstacle, une douleur : la stérilité de Saraï. Longuement, le récit a exploré diverses pistes : l’héritier sera-t-il Lot, Ismaël ou le fidèle intendant ? Il a navigué au milieu des dangers : Saraï chez Pharaon, Lot préférant la richesse de Sodome, Agar servante-maîtresse… Puis le Seigneur a scellé son alliance avec Abram : nouveaux noms (Abraham, Sara), nouveau rite (la circoncision). Alors seulement, quand ne reste plus que la longue attente, Dieu prend corps et apparaît.
Le corps donné à Dieu par les peintres d’icônes est celui… des anges ! Andreï Roublev, au début du 15e siècle, en a figuré trois, aux couleurs transparentes, évocation douce et lumineuse de la Trinité. Cette splendeur ne doit pas masquer la lettre du récit biblique où c’est incognito, comme de simples  »hommes », que se présente le Seigneur. Seul le lecteur, dès le début, est informé de leur identité. L’un des ressorts de l’intrigue est donc la question : Abraham va-t-il reconnaître ses visiteurs et comment ? Or Dieu se contente d’acquiescer au vieillard qui se démène (d’après Gn 17, 24, il a 99 ans !). Il le laisse préparer un repas et – cas unique dans la Bible – il mange ce qui lui est offert avec tant d’humanité.
Le jour et la nuit
Lorsqu’enfin le Seigneur parle, c’est pour s’inquiéter de Sara. À moins que la question soit de pure forme, le lecteur s’étonne, habitué à considérer Dieu comme omniscient : d’ailleurs celui-ci n’ignore pas le nom et la stérilité de Sara ! Le ressort de l’intrigue se déplace : Abraham n’a pas reconnu Dieu, mais Sara, comment va-t-elle réagir devant ces gens qui la connaissent si bien et qui promettent l’inouï ? Peu à peu, un dialogue s’instaure, aux modalités complexes : rire intérieur de la femme, mais perçu à l’extérieur (!), question par Abraham interposé ( »Pourquoi ce rire de Sara ?… »), promesse réaffirmée, dialogue resserré du Seigneur et de Sara qui émerge enfin, tremblante, au statut de partenaire, dans une relation  »je-tu » :  »Si, tu as ri ». Elle est dans la tente, mais c’est comme si Dieu la tirait hors de l’ombre de son mari, en plein soleil. Elle existe. Elle va donner le jour.
Sans se faire reconnaître, le Seigneur a permis à Abraham de montrer beaucoup d’amour et Sara, qui se dit  »usée », est rendue capable d’en déployer davantage. Le corps d’Isaac s’annonce, fruit de la promesse divine, fruit aussi d’un amour humain au-delà de l’acte d’amour.
L’histoire est belle. Trop ? Elle se détache sur fond d’effondrements :  »un hurlement est monté de Sodome et de Gomorrhe » (Gn 18, 20) La  »philoxénie » d’Abraham contre la  »xénophobie » des villes où Lot a choisi de prospérer. Ici, sous l’arbre, en plein jour, on lave les pieds des voyageurs et on leur prépare un repas (18, 1-8). Là, dans la ville, la nuit, on cherche à les violer en fracassant les portes (19, 1-10) : la violence se retourne alors sur les violents,  »pluie de soufre et de feu » et disparition de tout  »jusqu’à la flore » ( 19, 24-25).
Salve d’avenir
Dans la Bible, récits de vocation et récits d’annonciation sont des formes littéraires apparentées : dans une situation grave, le Seigneur – ou son messager – apparaît à son élu(e) et l’interpelle : celui-ci (celle-ci) prend peur ou résiste, puis, devant l’insistance divine, accepte la mission. La  »vocation » d’Abram, en Gn 12, 1-5, ne correspond qu’imparfaitement à ce schéma tant est concise la narration. Avec l’accueil, par Abraham, de l’autre-étranger et, par Sara, de l’autre-enfant (dépositaire de la mission de bénédiction universelle), elle se déploie. Et Isaïe, pendant l’exil, va souligner que c’est bien d’un homme et d’une femme, ensemble, que le peuple de Dieu est issu :  »regardez le rocher où je vous ai sculptés et le creux dans le puits dont je vous ai extraits, regardez Abraham votre père, Sara qui accoucha de vous… » (Is 51, 1-2).  »Devant l’effondrement des preuves, le poète répond par une salve d’avenir » disait René Char. L’histoire d’Abraham et de Sara est une salve d’avenir.

Gérard BILLON. Article paru dans Le Monde la Bible n° 140  »Abraham, patriarche de trois religions » (Bayard-Presse, janv.-fév. 2002), p. 72

N.B. : sur ce récit célèbre, on méditera l’icône de Roublev. On relira aussi les 3 pages que Paul Beauchamp a consacrées à “ Abraham : la vie, la mort ” dans son ouvrage Cinquante Portraits Bibliques, Le Seuil 2000, p. 25-27

Le psaume 126. Merveilles de Dieu et joie des courageux

9 septembre, 2011

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-1502.php

LE PSALMISTE

Décembre 2006 

Le psaume 126. Merveilles de Dieu et joie des courageux

Christian Eeckhout

Voici un psaume mixte où la libération de l’homme est chantée à la fois comme une action de grâce et une prière de supplication. Pour que Dieu mène à bonne fin l’œuvre qu’Il a commencée. Dans la création, dans l’Exode et le retour d’exil, comme dans la résurrection.
1 Cantique des montées.
Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion
nous étions comme en rêve ;
2 alors notre bouche s’emplit de rire
et nos lèvres de chansons.

Alors on disait chez les païens : Merveilles
que fit pour eux le Seigneur !
3 Merveilles que fit pour nous le Seigneur,
nous étions dans la joie.

4 Ramène, Seigneur, nos captifs
comme torrents au Négeb !
5 Ceux qui sèment dans les larmes
moissonnent en chantant.

6 On s’en va, on s’en va en pleurant,
on porte la semence ;
on s’en vient, on s’en vient en chantant,
on rapporte ses gerbes.
(D’après la traduction de la Bible de Jérusalem ©)
Pour bien situer le contexte, commençons par décoder trois termes particuliers. Tout d’abord le titre « Cantique des montées ». Il introduit le 7e des quinze chants (Ps 120-134) qui accompagnent les pèlerins montant vers Jérusalem. Il a une destination processionnelle : c’est un chant qui soutient la marche et la démarche des pèlerins, leur sentiment de joie et de libération de tout ce qu’ils ont quitté lorsqu’ils parviennent au terme du chemin. Il s’agit de montées, au sens topographique, car en venant de Jéricho à l’est, du Négeb au sud, ou de Jaffa à l’ouest, l’accès à la ville sainte se faisait en montant jusqu’à une altitude d’au moins 700 m. Mais il s’agit bien plus de montées spirituelles dans le désir de revenir à Jérusalem, dans le sens de retrouver Dieu. Les cantique des montées sont caractérisées par un rythme graduel : les mêmes mots ou expressions sont repris en écho d’un vers à l’autre. Comme ici aux versets 2 et 3 : « Merveilles que fit le Seigneur » ou 5 et 6 : « en chantant ».
L’appellation « Sion » a d’abord désigné la forteresse cananéenne prise par David. Ensuite ce fut le nom de sa cité, puis le nom pour désigner le mont du Temple de Jérusalem.
Le « Négeb », c’est le nom hébreu du territoire situé au sud de la Judée. Il signifie le sol sec, la zone aride qui ne connaît que quelques cm de précipitations par an. Mais lorsqu’il pleut, alors oui, l’eau coule à flots des parties élevées du terrain vers les vallées. Chacun des oueds collecte les eaux de ruissellement et cela forme des rivières temporaires, qui peuvent grossir en réels torrents en un rien de temps.
Alors qu’en été, ces des lits de rivières ne reçoivent d’eau qu’une très légère rosée matinale.
Pour qui lit ce psaume pour la première fois, le constat après lecture est celui d’un sentiment de réconfort et d’une thématique d’allégresse pour une action qui s’est accomplie ou qui va l’être. Le temps est fortement pris en compte : celui du retour, du rire, des chants de joie, des actions de Dieu et de la vie agricole. La plupart des verbes sont au yiqtôl, qui exprime l’action durative. Le psaume a d’ailleurs été choisi comme une prière pour la venue des temps messianiques.
L’accent principal est placé sur le rappel d’un retour d’exil de la population de Jérusalem. Exil qui a eu lieu à Babylone entre 586 et 538 avant Jésus-Christ. C’est une merveille, au même titre que la création, l’exode d’Egypte ou le don de la Loi. Ces « merveilles » sont les œuvres que seul Dieu peut accomplir. Elles manifestent la présence réelle de Dieu au milieu de son peuple. « Ces œuvres sont pour Israël chargées de sens, tandis que pour d’autres, ces mêmes œuvres n’ont aucune signification¹ ». L’usage du pluriel (« nous ») montre qu’il s’agit d’une prière collective.
Un Psaume en deux parties
La thématique d’allégresse donne la cohérence à ce psaume. Il est structuré en deux parties : soit on considère la construction en diptyque avec deux strophes successives (les versets 1-3 et 4-6). La première, avec ses formes verbales au passé, dit le souvenir de la libération des captifs ; la seconde fait la supplication de salut à venir.
Soit on prend un diptyque en chiasme (versets 1-2 et 4-3) auquel on adjoint un diptyque ordinaire (versets 5 et 6) qui met en parallèle les semences et les larmes (5a, 6ab) et puis la récolte avec les chants (5b, 6cd). Mais rien n’oblige à préférer une de ces deux structures lorsqu’il y a le rythme graduel qui rattache les versets les uns aux autres par des mots crochets, dans une progression logique.
Le v. 1 En effet le psalmiste se réfère d’abord au passé qui lui est donné comme un rêve, comme s’il était en extase. La joie fut d’autant plus grande qu’il était imprévu. Par trois fois le psalmiste redira ce chant ou cri joyeux (« rinnâ » aux vv. 2b, 5b et 6c).
Le v. 2 Le rire apparaît en conséquence de l’action surprenante de Dieu. Le récit du dialogue entre Bildad et Job place cette même expression comme une promesse de bonheur (Jb 8,21).
Les païens (de Babylone) s’exclament à propos de l’action de Dieu : ces grandes choses qu’Il a faites pour les croyants de l’Israël ancien.
Le v. 3 Et ceux-ci acclament Dieu tout autant, la joie, les réjouissances en plus. On peut deviner une alternance de deux chœurs qui chantent la délivrance au terme du long exil.
Le v. 4 est une prière de demande, suppliant Dieu que le retour des captifs se fasse par l’action divine « comme torrents au Négeb » c’est-à-dire rapidement, globalement, avec une puissance qui dépasse l’homme. Rien ne pourrait arrêter l’eau qui déferle sur le sol sec et aride.
Le v. 5 exprime l’ensemble du travail de l’homme et de la terre : semer et moissonner, mais aussi ses états profonds : larmes de tristesse et cris ou chants de joie. Ce sont là des termes concrets pour signifier l’expérience humaine et divine : l’épreuve et la libération.
Le v. 6 reprend graduellement les mêmes images associant pleurs et portement de semence suivies du chant de joie et portement des gerbes. Mais il agit comme une reprise du thème de base en évoquant par deux fois le départ : « on s’en va », puis par deux fois également le retour « on s’en vient ». L’abondance des gerbes en finale du psaume montre la performance accomplie par rapport aux petites semences du début, reflétant l’expérience de l’exil et du retour, ce qui préfigura pour les rapatriés de Babylone, l’avènement de l’ère messianique.
Dans ce psaume de libération, la finale marque très concrètement la confiance en la production du fruit de la nature ensemencée. Ce qui peut correspondre à un oracle qui annonce l’intervention divine de salut pour l’humanité captive.
Prier le psaume 126
Le psalmiste est témoin que Dieu intervient. Il proclame son admiration. Il veut que son acclamation soit partagée au plus grand nombre et en tout temps. « C’est pourquoi la louange est profondément communautaire et missionnaire². »
Le priant d’aujourd’hui peut doublement s’approprier le psaume 126. Qu’il soit devant une nouvelle situation de détresse ou d’épreuve, le Ps 126 est un stimulant et une belle espérance.
Qu’il soit arrivé au bout de sa période d’effort ou de témoignage, le Ps 126 offre une expression de louange et d’action de grâce. Tout comme Bildad de Shuah l’exprime pour Job : « Ta condition ancienne te paraîtra comme rien, si grand sera ton avenir » (Jb 8,7). La finale du récit décrit de fait combien Dieu restaura Job dans ses biens (cf. Jb 42,10.12).
La fragilité de la condition humaine est mise ici en rapport avec la puissance de Dieu. La semence de la foi et l’eau des larmes se dirigent vers un fruit de grâce et un état de joie.
Une application chrétienne
A l’approche de Noël, nous pourrions prier ce psaume dans un sentiment d’attente patiente, sinon fébrile, d’une nouvelle action de Dieu, d’autant que la liturgie de la Parole le propose pour le 2e Dimanche de l’Avent de cette année (C). Tous, nous avons besoin d’être libérés, rapatriés ou sauvés.
Puisque Jésus-Christ a changé notre sort, rétablissant notre destinée pour la Vie divine, ne doutons pas que la semence de charité, de sainteté, vécue parfois dans les larmes sur la terre, sera moissonnée, avec le Christ, dans la joie du Ciel. Rappelons-nous l’exhortation de Jésus à ses disciples : « Vous pleurerez …et le monde se réjouira, …mais votre tristesse se changera en joie » (Jn 16,20). Pour lui aussi la passion a précédé la résurrection !
Saint Paul ira dans le même sens que le psalmiste : « Ce que l’on sème, on le récolte … Ne nous lassons pas de faire le bien ; si nous ne perdons pas courage, nous moissonnerons en temps voulu » (Ga 6, 7b.9).
Avec la Vierge Marie, finalement, nous pouvons reprendre le cantique du « Magnificat » où elle dit : « …le Tout-Puissant a fait pour moi des merveilles. Saint est son nom ; et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (Lc 1,49-50). Gardons alors l’élan enthousiaste du psalmiste, car à Noël comme à Pâques, Dieu ne cesse de se surpasser pour nous libérer, pour que notre joie soit complète (cf. Jn 15,11; 17,13).
Seigneur, tu as fait merveille pour ton Christ quand tu l’as ramené de la mort à la Vie.
Renouvelle cette merveille pour ton Eglise, en lui permettant de témoigner de ta présence.
Qu’après avoir été à labour avec Jésus, elle connaisse avec lui la joie de la moisson.
fr. Christian Eeckhout, o.p.

Notes :
¹ Gilles-Dominique Mailhiot, Les Psaumes. Prier Dieu avec les paroles de Dieu, Médiaspaul, Montréal 2003, p. 92
² Idem, p. 95

Jesus dans l’Ancien Testament

2 septembre, 2011

du site:

http://www.lueur.org/textes/jesus-ancien-testament.html

Jesus dans l’Ancien Testament

Luc Bernicot

« Existant en forme de Dieu, il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes, et il a paru comme un vrai homme, …. »
(Philippiens 2:6-7)

« Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. »
(Colossiens 1:16-17)

Tous les chrétiens croient en la naissance surnaturelle de Jésus-Christ de la Vierge Marie, en sa mort sur la croix et en sa résurrection des morts. Mais tous ont-ils bien conscience que la conception de Jésus dans le ventre de Marie n’a rien de commun avec la conception de chacun d’entre nous? Nous sommes en effet tous des créations, alors que Jésus est le Créateur. Jésus n’a pas été créé neuf mois avant sa naissance, mais il existait depuis l’éternité, et a toujours été à la source de toute chose; sa conception dans le ventre de Marie était une incarnation du Fils de Dieu dans une chair humaine, mais en aucun cas la création d’un être nouveau. Jésus a simplement accepté de suivre pendant son séjour sur terre l’ensemble du cheminement d’un être humain ordinaire, de la conception à la mort.
Puisque Jésus était déjà à l’œuvre dans l’univers avant de venir sur la terre, nous pourrions nous attendre à ce que l’Ancien Testament parle de Lui; en fait l’Ancien Testament parle constamment de Jésus-Christ, qui se manifestait avec Dieu le Père et avec le Saint-Esprit. Même si les hommes et les femmes de l’Ancien Testament n’avaient pas eu une révélation claire de qui est Jésus, nous pouvons aujourd’hui discerner, à la lumière du Nouveau Testament, de très nombreux passages de l’Ancien Testament qui parlent de Lui. Les prophètes qui ont écrit l’Ancien Testament étaient inspirés par le Saint-Esprit, et n’ont pas toujours compris la puissance de la révélation qu’ils transmettaient. La Nouvelle Alliance nous permet de mieux comprendre la réalité de la présence de Jésus-Christ dans les textes de l’Ancienne Alliance.
Nous allons étudier 3 passages de l’Ancien Testament dans lesquels la présence de Jésus est merveilleusement discernable aujourd’hui.

1 – La création de l’univers
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. … Dieu dit: Que la lumière soit … Dieu dit: Qu’il y ait une étendue entre les eaux, … Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. … Dieu dit: Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit; … Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre … Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. … Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, … »
(Genèse 1)
Ces versets, que nous trouvons dans le premier chapitre de la Genèse, sont expliqués par ceux du premier chapitre de l’Evangile de Jean: « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. … Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jean 1:1-3; 14) Le Nouveau Testament (Jean) explique l’Ancien (Genèse). Chaque fois que Dieu parlait (Dieu dit: …), c’était Jésus qui était à l’œuvre, puisque Jésus est la parole de Dieu. Jésus-Christ était présent à la création de l’univers, Il est à l’origine de cette création et cette création est pour Lui. (Colossiens 1:16)

2 – La Sagesse
« [Moi, la sagesse,] j’ai été établie depuis l’éternité, dès le commencement, avant l’origine de la terre. … Lorsqu’Il [l’Eternel] disposa les cieux, j’étais là; lorsqu’Il traça un cercle à la surface de l’abîme, lorsqu’Il fixa les nuages en haut, et que les sources de l’abîme jaillirent avec force, lorsqu’Il donna une limite à la mer, pour que les eaux n’en franchissent pas les bords, lorsqu’Il posa les fondements de la terre, j’étais à l’œuvre auprès de Lui, et je faisais tous les jours Ses délices, jouant sans cesse en Sa présence, jouant sur le globe de Sa terre, et trouvant mon bonheur parmi les fils de l’homme. »
(Proverbes 8:23; 27-31)
Dans ce passage écrit par le roi Salomon, la Sagesse s’exprime comme une personne, et nous notons deux informations importantes qui nous sont données à son propos:
- la Sagesse fait tous les jours les délices de Dieu
- la Sagesse trouve son bonheur parmi les humains
Comment ne pas reconnaître en cette Sagesse personnifiée le Seigneur Jésus? Il faut lire l’ensemble du discours de la Sagesse (Proverbes 8:1 à 9:12) pour avoir une vision complète de la puissante révélation qui a été donnée à Salomon; il est même question du pain et du vin (9:5), c’est à dire du corps et du sang de Jésus!
Juste après, dans un court passage (Proverbes 9: 13-18), la folie, opposée à la sagesse, s’exprime à son tour; il est aisé d’y reconnaître la voix du diable.
3 – Abraham
« Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit, Abraham! Abraham! Et il répondit: Me voici! L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. »
(Genèse 22:11-13)
Vous connaissez bien ce récit qui montre la foi d’Abraham mise à l’épreuve et Abraham vainqueur de cette épreuve. Sa foi était tellement grande qu’il pensait que Dieu ressusciterait Isaac (lire Hébreux 11:17-19). Ce texte parle bien-sûr de Jésus. Abraham allait sacrifier son fils unique, et ces évènements prophétiques annonçaient le sacrifice du Fils unique de Dieu, qui allait arriver plusieurs siècles plus tard. Abraham n’a peut-être pas eu la même connaissance de Jésus-Christ que celle au bénéfice de laquelle nous sommes aujourd’hui, mais, on peut tout de même penser qu’Abraham a eu, dès ce moment, une révélation de la compréhension de l’évènement prophétique qu’il a vécu, et donc une révélation de Jésus. En effet, Jésus lui-même a déclaré: « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour, et il l’a vu, et il s’est réjoui. » (Jean 8:56)
Nous avons donc présenté trois passages de l’Ancien Testament qui parlent de Jésus, mais en réalité ceux-ci sont innombrables. Nous voudrions vous encourager à lire l’Ancien Testament et à rechercher ces trésors cachés, les textes qui parlent de Jésus, alors que Celui-ci ne s’était pas encore montré dans le monde.

Psaumes 37/7: « Garde le silence devant l’Eternel »

23 août, 2011

du site:

http://www.blog-catholique.com/post/Psaumes-37/7:-%22Garde-le-silence-devant-l%E2%80%99Eternel%22

Psaumes 37/7: « Garde le silence devant l’Eternel »

Sciences bibliques –

1- Introduction: Avez-vous déjà participé à une minute de silence? Une minute de silence est un moment de recueillement en hommage aux victimes d’une catastrophe ou pour se remémorer le souvenir d’une personne qui a disparu. La minute de silence tient son nom de sa durée qui est traditionnellement d’une minute. Mais vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi on a mis en place la minute de silence? La minute de silence a été créée par la volonté de remplacer la prière qui pouvait être traditionnelle dans des sociétés religieuses par une formule plus « anodine » et « compatible » avec des religions diverses aussi bien qu’avec l’athéisme.
N’est-il pas intéressant de découvrir que la minute de silence est en réalité un palliatif à la prière!
En face de telles choses, je ne peux m’empêcher de penser au sens premier de la minute de silence: La prière! En effet, si la prière est à la base de la création de la « minute de silence », ne serait-il pas souhaitable de revenir à cette pratique qui s’est quelque peu dénaturée avec le temps?! Je ne préconise pas ici une nouvelle pratique spirituelle consistant à établir une minute de prière pour entretenir la mémoire de certains évènements ou pour intercéder pour des personnes qui nous ont quitté et pour lesquelles nous ne pouvons assurément plus rien! Par contre je pense qu’il serait souhaitable d’établir dans nos vies « une minute de silence » pour les vivants!
2- Une minute de silence pour les vivants! Pourquoi ne pas remettre alors en pratique la « minute de silence » ou plus précisément « la minute de prière » au cœur de votre vie? Consacrer une minute de prière par jour pour une personne vivante et ainsi demander à Dieu sa protection et son soutien pour elle, est bien plus sensé que de proclamer un temps de commémoration silencieuse après coup.
1 Timothée 2 / 1 à 4: « J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »
3- La prière un exercice difficile! Il est étonnant pourtant de remarquer combien nous nous décourageons vite dans la pratique de la prière. Nous finissons même parfois par oublier de prier! N’avez-vous pas constaté que très souvent la 1ère chose qu’on supprime dans notre emploi du temps, quand nous manquons de temps, c’est la prière!
La prière doit pourtant être une nécessité puisque sa pratique doit nous permettre de mener une vie paisible et tranquille.
Malheureusement on constate souvent que lorsqu’on veut s’y consacrer, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour nous déranger. Un rendez-vous inopportun, un coup de téléphone, quelqu’un qui frappe à notre porte…Sans compter les bruits du dehors et les soucis qui viennent perturber nos idées.
C’est pourtant si simple de prier!
Il suffit d’ouvrir la bouche et de répandre son cœur devant le Seigneur. Alors pourquoi est-ce si difficile de pouvoir passer un temps de prière de qualité avec notre Seigneur? Pourquoi entrer en contact avec lui et y demeurer est-il si compliqué alors que de passer une heure au téléphone ou « Tchater sur le net » avec quelqu’un est si facile et passe si vite? Matthieu 26 / 40-41: « Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. »
Dieu nous a pourtant créés pour être en contact avec lui. Il a mis en nous un esprit capable de recevoir et de transmettre, de communiquer avec lui.
Alors pourquoi est-ce si dur de prier? Simplement parce que la prière est un véritable combat dont les enjeux sont importants puisqu’elle met Dieu en action. Jacques 5/16: « La prière agissante du juste a une grande efficacité. »
Matthieu 21/22: « Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. »
Dieu est non seulement notre confident mais il est aussi celui qui peut faire changer les choses. La prière dans votre vie a bien plus d’influence que vous ne pouvez le supposer et même l’espérer. C’est pourquoi il est de l’intérêt de l’ennemi de votre âme de placer toutes sortes d’entraves à votre pratique de la prière.
4- La prière qui nous ouvre le sanctuaire. Nous devrions toujours prier jusqu’à ce que nous parvenions à entrer dans la présence de Dieu pour nous permettre d’entendre sa voix. La prière doit être un dialogue, une véritable discussion, un véritable échange entre nous et Dieu. En priant nous allons au contact de Dieu et le contact de Dieu ne peut nous laisser inchangé! Tous ceux et celles qui connaissent la proximité de Dieu dans la prière savent quels bénéfices ils en ont retiré et quels changements cela a produit dans leur vie.
Jésus lui-même nous a montré l’exemple de la prière. Au travers de sa vie, il a ouvert et parcouru la voie qui mène jusqu’au sanctuaire de Dieu. Ainsi il allait souvent dans un endroit désert pour parler à son père nous montrant ainsi la nécessité de se retrouver à l’écart de toutes les préoccupations de la vie qui sont bien souvent des entraves dans la pratique de la prière.
C’est difficile de trouver un endroit désert, un lieu où règne le calme, de pouvoir fermer nos oreilles aux bruits de ce monde, aux soucis qui nous entourent, à la vie trépidante et stressante qui nous oppresse. Mais il est important et essentiel de trouver un moment et un lieu au cours de notre journée pour faire cette « minute de prière » pour chaque personne ou besoin pour lesquels nous souhaitons l’intervention de Dieu.
5- Conclusion: Savez-vous qu’en réalité le « forfait prière » avec Dieu est un forfait illimité?! Quel privilège nous avons de pouvoir communiquer sans avoir le souci d’être coupé par défaut d’unité. Le prix de ce forfait a été payé à la croix du calvaire et votre abonnement est à vie. Sans compter que votre interlocuteur est toujours disponible peu importe le moment et le lieu où vous êtes, en tout endroit, il captera votre message et interviendra en votre faveur. Alors pourquoi se passer d’un tel privilège? N’économisez pas votre forfait!
Chaque jour pensez à appeler le Seigneur pour lui faire part de tous vos besoins, de toutes vos craintes, de tous vos soucis mais aussi de toutes vos joies et de votre amour pour lui.

Les livres poétiques – Livre de Job 1

11 août, 2011

du site:

http://www.ebible.free.fr/livre.php?_id=job&_chap=1

Ancien Testament

Les livres poétiques – Livre de Job 1

Chapitre 2

Job apprend son infortune

[1] Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal. [2] Il lui naquit sept fils et trois filles. [3] Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l’Orient. [4] Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. [5] Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir. [6] Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux. [7] L’Éternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Éternel: De parcourir la terre et de m’y promener. [8] L’Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. [9] Et Satan répondit à l’Éternel: Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu? [10] Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. [11] Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face. [12] L’Éternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. [13] Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, [14] il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux; [15] des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [16] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [17] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [18] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; [19] et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [20] Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis, se jetant par terre, il se prosterna, [21] et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! [22] En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu

II. LES FEMMES DE L’ANCIEN TESTAMENT

1 août, 2011

du site:

http://www.ssccjm.org/spiritualite/femmesbible/lesfemmesdanslabible_ancientestament.html

II. LES FEMMES DE L’ANCIEN TESTAMENT

1. Ève
Pour expliquer le sort de la femme dans l’histoire de l’humanité, nos ancêtres ont essayé de répondre à cette grande question de la condition humaine en remontant aux origines du monde pour tenter d’y découvrir le plan de Dieu sur les êtres humains. Un peu comme lorsqu’on essaie de s’expliquer une situation présente en retournant à son enfance. Voyons ensemble les deux récits de la création.
Bien sûr, les récits de la création ne sont pas des reportages en direct. On ne possédait à l’époque ni enregistreuses, ni ciné-caméras. Les journalistes n’étaient pas sur place pour capter les images ou les premières paroles de Dieu le Père coupant le ruban lors du lancement de la planète terre. Les deux récits ont été écrits très longtemps après les débuts du monde. Donc, il faut bien admettre que personne ne pouvait savoir ce qui s’était passé exactement aux origines. Ils ont quand même quelque chose à nous dire.
Premier récit de la création (Gn 1, 1-31)
« Dieu créa l’être humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Genèse 1, 27).
Il est important de remarquer le jeu des pronoms qui passent du singulier au pluriel, ce qui montre que dans l’ »Adam » les deux sexes sont indissolublement créés et associés. Ainsi, l’image de Dieu est définitivement reproduite dans l’élément mâle et l’élément femelle; conséquemment Dieu est au-delà des deux sexes et il ne saurait être réduit à des représentations masculines ou féminines.
Dieu créa donc l’homme et la femme dans l’unité, sur un pied d’égalité : les deux à son image. La bénédiction s’adresse au couple : « Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre… » (Genèse 1, 28)
Le Dieu de la Bible est un Dieu de liberté. Dans ce contexte de liberté, Dieu ne pouvait créer que des êtres humains égaux.
Deuxième récit de la création (Gn 2, 4-25)
Au premier humain tiré de la glaise, Dieu donne la vie. Il se hâte de lui trouver un autre être semblable. Comme si un homme seul ne pouvait vraiment exister, pas plus qu’une femme seule. Alors il endort Adam, lui prend une côte et façonne une femme. Ce geste n’a sûrement rien à voir avec une mystérieuse opération de magicien. L’expression est étrange, mais elle nous dit quelque chose de très important qu’il vaut la peine de souligner. L’expression « côte à côte » n’est-elle pas souvent utilisée pour parler de solidarité de couple ?
La femme est « tirée du côté » de l’homme… elle est de son côté, elle est de son « bord »; elle est en dehors de la série d’animaux qui venaient de défiler devant Adam… elle est de la même « sorte de vie »… « C’est l’os de mes os, la chair de ma chair. Celle-ci sera appelée « femme » car elle fut tirée de l’homme. » (Gn 2, 23).
L’égalité, l’unité entre l’homme et la femme, est le vrai sens du récit de la création. L’être humain est un être de dialogue avec son semblable, et non un être de domination.
Ainsi les récits de la création, bien que rédigés dans un contexte fortement patriarcal, nous révèlent que, hommes et femmes, nous partageons la même nature humaine avec les mêmes pouvoirs et les mêmes privilèges. Le premier texte insiste principalement sur la similarité des deux sexes, et non sur leurs différences… sur la possibilité d’être l’un pour l’autre un vis-à-vis de même nature… Le second texte peut être interprété de telle façon que l’on découvre l’intimité qui peut exister entre l’homme et la femme, la côte ou le côté étant l’espace physique où deux êtres amis ou amoureux peuvent s’appuyer l’un contre l’autre. Une grande harmonie entre l’homme et la femme fait partie du projet de Dieu sur l’humanité, et c’est à nous que revient la tâche de le concrétiser aujourd’hui.
L’auteur voit bien la situation d’inégalité dans laquelle vivent les femmes de son temps. Elles sont exclues de la pratique et de l’étude de la Loi à cause de leur impureté et en vue de mieux sauvegarder leur rôle maternel. Elles enfantent dans la douleur. On ne doit pas leur adresser la parole sur la rue… Pourquoi ? Il essaie de comprendre et de trouver une explication. Et il trouve un appui dans les traditions de son peuple. Si des situations semblables existent, c’est que quelqu’un, au début de l’humanité, a péché. L’auteur biblique, tenant compte de « la tragédie et de l’absurdité de la condition humaine », a donné une explication exclusivement masculine d’une société dominée par les hommes.
Et pourtant, si l’on revient au sens du nom « Adam » du début, il désigne, on l’a dit déjà, l’humanité et non un être humain mâle. Le récit nous rappelle que les êtres humains peuvent se blesser les uns les autres, ils ne prennent pas toujours les bonnes décisions, font des erreurs, se cherchent… Et cela, depuis qu’il y a des êtres humains.
De plus, on a souvent raconté le récit de la tentation en remettant toute la responsabilité sur le dos d’Ève. Dans ce récit, pourtant, la responsabilité est partagée : c’est lorsque Adam a mangé le fruit que le péché est consommé et que leurs yeux s’ouvrent. Ce récit nous montre la coresponsabilité dans la faute. Pourtant, cette lecture nous a apporté à nous les femmes bien des pépins…
Même si le message théologique contenu dans ce passage est que les êtres humains, sans différence de sexe, sont également responsables dans la faute, parce qu’ils ont été ensemble infidèles à la parole de Dieu et ont dévié profondément de leur destin d’êtres créés et appelés à être images de Dieu, un bon nombre de textes de la tradition chrétienne seront marqués par la conception de la femme tentatrice, séductrice et subordonnée à l’homme. Plusieurs auteurs y ont trouvé le fondement de leur misogynie et de l’imposition d’une subordination de l’homme sur la femme. (Cf. un peu plus loin le texte « C’est à cause d’Ève »).
Il faut que les femmes s’exorcisent du péché originel, qui serait l’intériorisation de la faute et de la culpabilité, qui amène les femmes à être des complices de l’oppression qui pèse sur elles et à se sentir coupables de tous les maux. Il est temps que les femmes se débarrassent de ce que l’on a appelé « le complexe d’Ève », ce complexe qui conduit les femmes à accepter d’être coupables et victimes dans beaucoup de situations difficiles.
Prier avec les femmes de la Bible 
TEXTE : »C’est à cause d’Ève » de Lucie Lépine, extrait de : « Nos sœurs oubliées, les femmes de la Bible « , p. 46-47-48).
C’est à cause d’Ève, dit-on, à cause du fruit qu’elle a croqué, qu’on nous accuse d’incarner les caractéristiques suivantes :
Tentatrices, provocantes, séductrices, curieuses, frivoles, un peu « fofolles », sans tête sur les épaules.
Impures, dangereuses pour la vocation des hommes.
Rusées, avec plus d’un tour dans notre sac.
Faibles, impuissantes, ayant besoin d’un rapport, d’un soutien, d’un homme fort.
C’est à cause d’Ève, si l’on juge qu’on ne peut faire confiance à nos décisions; que nous sommes trop émotives, non rationnelles; que nous pleurons pour des riens.
C’est à cause d’Ève, si l’on nous rend responsables de tous les maux : quand les enfants éprouvent de la difficulté à l’école, c’est parce que nous travaillons à l’extérieur; si notre enfant manque d’autonomie, c’est que nous sommes trop possessives; si au contraire, il est trop indépendant, alors nous sommes trop permissives; quand l’enfant a des problèmes, il s’agit de notre fils, de notre fille; quand il se révèle intelligent, c’est le fils, la fille du père; si notre conjoint nous quitte, nous n’avons pas su le garder; si notre conjoint est violent, nous l’avons mérité.
C’est à cause d’Ève, si nous sommes « derrière » les grands hommes et non à côté d’eux.
C’est à cause des filles d’Ève, si tout va mal dans les familles, à cause des femmes, surtout de celles qui veulent prendre une autre place que celle qui leur est assignée.
Cependant, si « on a le tour » avec elles, elles peuvent facilement devenir obéissantes, douces, serviables, patientes, compréhensives, humbles; elles peuvent tout donner; elles peuvent s’avérer utiles quand elles sont belles et ne parlent pas trop; on peut s’en servir pour vendre des « Chrysler » et sourire dans les jeux questionnaires télévisés; elles sont faites pour être l’épouse de… la mère de… en dépit de leurs tendances possessives, dominatrices ou mères poules; elles possèdent une aptitude spéciale pour s’occuper des enfants; elles ont un don particulier pour la cuisine, le ménage, la décoration, l’éducation, tous les services, les emplois peu payés; on dirait qu’elles ont été créées pour ça : être en sous-ordre, collaborer dans l’anonymat, le bénévolat, l’apostolat.

Ah ! Si Ève avait laissé Adam mordre le premier… 
 
Sr Lise Plante, ss.cc.j.m.

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