Archive pour la catégorie 'Ancien Testament'

Esaïe 49/1-6 : Le rouleau du prophète Esaïe. (première lecture)

22 juin, 2012

http://jbesset.blogspot.it/2011/01/normal-0-21-esaie-491-6-le-serviteur-de.html

Esaïe 49/1-6 :

Le rouleau du prophète Esaïe.

Les voies du Seigneur sont bien étranges ! Il se produit parfois dans la vie du croyant des moments où il ne trouve plus de cohérence entre sa foi en Dieu et les événements qu’il est en train de vivre. Des questions surgissent et restent sans réponse. Pire encore, les réponses qu’il trouve en Dieu sont tellement provocantes que c’est sa relation avec Dieu qui s’en trouve bousculée.
Sans doute certains d’entre nous se ont-ils rencontré de telles situations si bien qu’ils risquent de trouver un certain intérêt dans la suite de ce propos.
Ici, il s’agit du prophète lui-même qui ne trouve plus de cohérence entre le message qu’il est sensé délivrer et la foi en ce Dieu qui l’a mandaté. Il se sent mis en cause par le message dont il est chargé
« c’est pour rien que je me suis fatigué, c’est pour le chaos, la futilité que j’ai épuisé ma force. » Voilà la conclusion de sa réflexion.
L’homme qui parle ainsi est un prophète a succès. C’est un homme qui se sait choisi par Dieu dès le sein de sa mère. Ils ne sont pas nombreux dans l’Ecriture ceux qui peuvent revendiquer un tel privilège. Sa bouche a été formée pour prononcer la parole de Dieu tel un glaive acéré. Il se sait avoir été visité par l’esprit vivifiant du Seigneur. Il a porté à la face de son peuple des paroles qui ont suscité une vague d’espérance sans précédent et voici que le message dont il est chargé devient incohérent à ses propres oreilles. Il ne distingue plus où l’esprit du Seigneur le pousse.
Cet homme n’est pas désabusé par un long ministère infructueux, et sa morosité n’est pas l’expression de son échec intérieur. Tout son désarroi découle du texte que nous venons de lire. La bonne nouvelle qu’il est sensé porter semble avoir changée de nature. Il ne doit pas prêcher seulement la fin de l’exil et le retour à la prospérité. Il doit aussi parler de justice et d’équité. Le Dieu dont il doit porter le message est différent du Dieu en qui ses contemporains espèrent. Si Dieu libère son peuple, il prend également soin des pauvres et des égarés. Le prophète comprend qu’il ne doit pas être seulement un prédicateur à succès mais qu’il doit aussi donner un autre ton à son message. Une telle évolution dans sa manière de penser va mettre sa vie en cause, peut être pressent-il qu’il en mourra ? Nulle ne saurait le dire car l’Ecriture garde ses secrets.
Le prophète Esaïe dont il est question ici est l’autre Esaïe. Il s’agit de celui que les gens instruits en matière d’Ecritures appellent le Deutéro-Esaïe qui vivait 150 ans après celui dont le Livre du prophète porte le nom. Nous l’appelons « Deuxième Esaïe » parce que les chapitres qui lui sont consacrés font suite à ceux de l’autre prophète, ils ont été transmis sur le même rouleau, et c’est parce que nous ne connaissons pas son nom qu’on lui a donné celui du précédant tant il est vrai qu’on ne prête qu’aux riches. On trouve ses récits à partir du chapitre 40 jusqu’au chapitre 55. La teneur de son message est de la même veine que le premier Esaïe c’est pourquoi on les a parfois confondus. Le premier vivait à l’époque royale et le second vivait pendant l’exil.
Nous avons lu ses propos désabusés sur lui-même. Il est conscient de sa vocation de prophète. Il a été choisi dès le ventre de sa mère pour apporter une bonne nouvelle au peuple. Il a exprimé cette bonne nouvelle en annonçant le retour des exilés dans leur terre d’origine. Il est le premier à discerner un changement dans le comportement des puissants. Il a pressenti le premier, que Dieu allait se servir d’un chef conquérant pour restaurer l’ancien royaume d’Israël. Il a vu dans celui dont l’étoile s’est levée en Perse le bras armé de Dieu pour favoriser le retour des exilés: Cyrus. Il vole de victoires en victoires, déjà il est aux portes de Babylone. On l’acclame comme sauveur, il est salué du titre de fils de Marduk, le grand Dieu. Sa générosité proverbiale alimente les chroniques. Il maintient en vie les princes vaincus qu’il astreint à résidence dans un palais où ils coulent des jours paisibles. Il respecte la religion des pays vaincus, il restaure les cultes abolis. Esaïe prédit le retour de ses contemporains chez eux grâce à Cyrus qu’il salue du titre de « messie » réservé jusque là aux rois d’Israël.
Telle était la mission qu’il avait reçue de Dieu telle est la mission qu’il a accomplie. Pourquoi rechigner ? Pourquoi maintenant ce ton désabusé ? Parce que, comme tous les penseurs, il doit mettre de l’ordre dans ses pensées. Il doit mettre en accord le message que Dieu lui inspire avec les événements du moment car Dieu ne parle pas d’une manière abstraite.. L’euphorie du retour ne suffit pas. Il lui faut parler de justice, de droits du plus faible.
Depuis la chute de Jérusalem ses contemporains se sont posés beaucoup de questions sur le sens des événements. Ils se sont interrogés sur le sens de la souffrance. Y a-t-il une relation de cause à effet entre les fautes et les souffrances. Celles-ci sont-elles l’effet du châtiment de Dieu sur les fautes commises jadis à l’époque de la prospérité ? Dieu les fait-il souffrir en exil pour payer les fautes de leurs dirigeants. Dieu peut-il infliger un châtiment aux innocents? Sont-ils tous coupables ? Est-il concevable que le Dieu de justice ait un rôle à jouer dans les souffrances ?
Maintenant que la promesse du retour se fait jour, Le prophète ne peut plus escamoter les vraies questions que tous se posent depuis si longtemps. Dieu joue-t-il un rôle dans la souffrance des hommes et en particulier dans la souffrance des innocents ? Les réponses du prophète seront mal perçues et on l’ accusera de tenir des propos inacceptables. On l’accusera de modifier le message de Dieu.
Sachant ce que les mots veulent dire, sachant ce que Dieu lui a donné de comprendre, le prophète sait quel accueil recevra son message ! Il sait que son confrère Ezechiel a été pris pour un fou quand il a essayé d’aborder de telles questions. Il sait que tout propos mettant en cause la nature de Dieu suffira à déclencher l’hostilité contre lui. De prophète de bonheur, il va devenir prophète provocateur et la violence se retournera contre lui.
Il tend le dos, il résiste à ceux qui lui arrachent la barbe, il se laisse malmener par ceux qui l’écoutent. Il est traîné comme une brebis que l’on tond, comme un agneau que l’ on égorge. C’est dans son propre martyr qu’il prend conscience de la vérité, et la vérité ne fait pas plaisir à entendre. Alors qu’il est victime de la colère des hommes pour avoir mal parlé de Dieu selon eux, alors qu’il subit leurs violences il découvre que son compagnon d’infortune c’est Dieu lui-même. Dieu quitte sa gloire pour venir souffrir des coups qu’on lui porte et quand on lui arrache la barbe c’est la barbe de Dieu que l’on arrache.
Il affirme donc que la souffrance n’est pas voulue par Dieu mais qu’elle est ressentie par lui comme autant de coups qu’on lui porte. Dieu vient prêter main forte à celui qui lutte contre les injustices que subissent les hommes en venant partager leurs combats. Le Messie tant attendu par Israël ne sera pas Cyrus. Cyrus ne sera que le souverain politique, le vrai Messie d’Israël c’est celui qui vient souffrir avec eux et partager les détresses des plus démunis. Mais quel est ce Dieu qui se révèle ainsi ? Quel sens peut prendre notre foi en un tel Dieu ?
Le prophète persécuté va alors écrire quatre poèmes où il développe le portrait du Messie qu’il décrit comme compatissant à la souffrance humaine( 1). Cinq siècles avant Jésus, un prophète anonyme lui avait donc déjà balisé le chemin sur la terre de Babylone. Désormais, il faudra que l’on s’habitue à cette nouvelle conception de Dieu.
Dieu choisit désormais de se manifester, non pas par des miracles spectaculaires mais en pénétrant l’humanité qu’il travaille de l ’intérieur pour surmonter avec chaque individus les épreuves qu’il traverse. Ainsi conforté par cette présence de Dieu à ses côtés l’homme ne sera plus démuni quand le destin l’accablera. Il trouvera le regard bien veillant de Dieu, il sentira sa main sur son épaule, il pourra puiser dans la force de son esprit l’énergie dont il aura besoin et il trouvera l’éternité au bout de son chemin.

(1) les chants du Serviteur Souffrant se trouvent Esaïe 42/1-9 ; Esaïe 49/1-7 ; Esaïe 50/ 4-11 et Esaïe 52/13-53/12

ABRAHAM, Ami de Dieu; De l’autre côté du fleuve (Gen. 11:27-30)

12 juin, 2012

http://www.bibliquest.org/HS/HS-Abraham.htm#TM3

ABRAHAM, Ami de Dieu

De l’autre côté du fleuve (Gen. 11:27-30)

Pour comprendre l’histoire d’Abraham et en tirer profit, il faut connaître le caractère du monde dans lequel vivait le patriarche et duquel il fut appelé à sortir.

2.1 L’arrière-plan de sa vie
En décrivant l’époque qui a précédé le déluge, l’apôtre Pierre parle du «monde d’alors». L’apôtre Paul évoque le «présent siècle mauvais» (Gal. 1:4) ; puis le «monde habité à venir» : le «monde millénaire» (Héb. 2:5). Il y a donc le monde qui était alors, le monde qui est maintenant et le monde à venir.
Le monde d’avant le déluge fut ruiné à la chute et sombra dans l’iniquité. Dieu supporta la méchanceté croissante des hommes pendant mille six cent cinquante ans, jusqu’au moment où, le monde entier s’étant corrompu devant lui et se trouvant rempli de violence, le jugement tomba et «le monde d’alors fut détruit, étant submergé par de l’eau» (2 Pierre 3:6).
Le monde de maintenant a commencé après le déluge. Il est caractérisé par des éléments tout à fait nouveaux. Le gouvernement a été introduit afin que, par la grâce de Dieu, la méchanceté ne demeure pas impunie. L’homme a reçu la responsabilité de réprimer le mal en exerçant le jugement sur le méchant. Dieu dit à Noé : «Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé». Mais de même que l’homme encore dans l’innocence était tombé et avait ruiné le monde d’avant le déluge, il faillit dans le gouvernement et ruina le monde présent. Chaque fois que l’homme est placé sur le terrain de la responsabilité, il manque, et cela dès le commencement de son histoire. Noé qui avait été établi dans une position d’autorité ne sut pas se gouverner lui-même. Il s’enivra et devint un objet de moquerie pour son fils. D’une manière générale ces choses ont, hélas, toujours caractérisé le gouvernement de ce monde. Ceux qui reçoivent l’autorité ne savent pas en user, et ceux qui sont dans l’opposition se moquent des manquements des gouvernants. Nous voyons en outre qu’avec le temps, les hommes se servent du gouvernement pour s’élever à leurs propres yeux et agir indépendamment de Dieu. Ils disent : «Bâtissons-nous une ville.., et faisons-nous un nom». Après peu de temps, le monde devint apostat et tomba dans l’idolâtrie ; nous lisons : «Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Vos pères, Térakh, père d’Abraham et père de Nakhor, ont habité anciennement au-delà du fleuve, et ils ont servi d’autres dieux» (Josué 24:2).
Pour contenir la méchanceté de l’homme, le monde a été divisé en différentes familles, avec des nationalités distinctes et des langues diverses.
Tel a été le commencement et tel est le caractère de ce présent siècle mauvais qui mûrit rapidement pour le jugement ; un monde dans lequel le gouvernement est institué par Dieu, mais un monde ruiné par les mains des hommes qui agissent indépendamment de Dieu, s’élèvent à leurs propres yeux, finissent par abandonner Dieu et par tomber dans l’idolâtrie.

2.2 Le tournant de sa vie
Pendant plus de quatre cents ans, Dieu a supporté ce monde ; mais alors, le Dieu de gloire apparaît à un homme sur la terre et commence à agir selon un principe tout à fait nouveau : l’appel souverain de Dieu. Ce principe nouveau ne met pas de côté le gouvernement de ce monde ; il ne s’agit pas d’améliorer ou de réformer celui-ci, ni de reprendre sa méchanceté. Le monde est laissé dans l’état où il est, mais ce principe affirme le droit suprême de Dieu sur un individu, élu par la grâce souveraine et appelé à sortir du monde.
Nous ne pouvons sous-estimer l’importance de cette grande vérité, quand nous voyons, dans le Nouveau Testament, qu’elle demeure la base selon laquelle Dieu agit aujourd’hui. L’Église est composée uniquement d’individus appelés par grâce. L’apôtre Paul dit expressément que Dieu non seulement «nous a sauvés», mais aussi qu’il «nous a appelés» ; et que cet appel est «un saint appel… selon son propre dessein» (2 Tim. 1:9). Dans son épître aux Romains, il nous rappelle que les croyants sont «ceux qui sont appelés selon son propos» (Rom. 8:28). Aussi, lorsqu’il écrit aux croyants hébreux, l’apôtre s’adresse à eux comme «participants à l’appel céleste» (Héb. 3:1). L’apôtre Pierre nous dit que nous avons été «appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière», et il ajoute que le Dieu de toute grâce nous «a appelés à sa gloire éternelle» (1 Pierre 2:9 ; 5:10).
Il est donc évident que les croyants sont non seulement «sauvés», mais aussi «appelés». Le premier souci d’une âme anxieuse est naturellement le même que celui du geôlier de Philippes autrefois : «Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?» Après avoir trouvé le salut par la foi en Christ et en son œuvre accomplie, nous nous contentons trop souvent de la certitude que nos péchés sont pardonnés, et que nous sommes à l’abri du jugement, sauvés de l’enfer. Nous sommes lents à discerner que le même évangile qui nous apporte la bonne nouvelle du salut proclame l’appel de Dieu à la gloire de Christ. L’apôtre ne dit pas seulement aux croyants de Thessalonique : «Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut» ; mais il ajoute immédiatement : «Il vous a appelés par notre évangile, pour que vous obteniez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (2 Thess. 2:13, 14).
Ces différents passages montrent clairement que si Dieu nous appelle, c’est qu’il désire satisfaire le propos de son cœur. Cet «appel» inclut que nous sommes retirés d’un monde plongé dans les ténèbres, ou qui vit dans l’ignorance de Dieu, pour être introduits dans la merveilleuse lumière de tout ce que Dieu s’est proposé pour Christ dans un autre monde. De plus, si nous sommes appelés, c’est afin d’obtenir la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Le prix de l’appel céleste, c’est être avec Christ et semblable à lui.

2.3 L’intérêt de sa vie pour nous
Voilà donc quelques-unes des précieuses vérités qui se rattachent à l’appel de Dieu et qui sont illustrées dans la vie d’Abraham. L’importance pratique de ce récit réside en ceci : la grande vérité de l’appel de Dieu nous y est présentée non pas dans un exposé doctrinal, mais telle qu’elle a été vécue par un homme ayant les mêmes passions que nous, dont l’histoire par conséquent est accessible à chacun.

3 L’appel de Dieu (Gen. 11:31 à 12:3)
La première partie de la vie d’Abraham illustre le chemin de la foi qui répond à l’appel de Dieu, les obstacles qui se dressent sur ce chemin, la foi qui s’y engage, et les bénédictions, de même que les manquements, les tentations et les conflits que le croyant y rencontre.

3.1 Le caractère de l’appel
3.1.1 Un appel divin
Le caractère béni de l’appel de Dieu est la première grande vérité placée devant nous au début de l’histoire d’Abraham. Par le discours d’Étienne rapporté en Actes 7, nous apprenons que «le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie». Nous voyons ici ce qui distingue cet appel de tous les autres : il vient de Dieu, du Dieu de gloire. Dans ce monde avec ses villes et ses tours s’élevant jusqu’aux cieux, il n’y a rien qui parle de Dieu ; on n’y trouve que ce qui exalte et déploie la gloire de l’homme. L’expression «le Dieu de gloire» nous parle d’une autre scène dans laquelle il n’y a rien de l’homme, mais où tout révèle Dieu. Et ce Dieu, dans sa grâce magnifique, apparaît à un homme qui vivait dans un monde éloigné de Lui et plongé dans l’idolâtrie. C’est donc la gloire de Celui qui apparaît à Abraham qui confère toute son importance à l’appel, et qui donne à la foi l’autorité et la puissance pour y répondre.

3.1.2 Un appel qui met à part
Deuxièmement, nous apprenons que l’appel conduit à la séparation. La parole adressée à Abraham est celle-ci : «Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père». Il ne lui est pas dit de rester dans la ville d’Ur et de s’occuper de la méchanceté de l’homme, ni de chercher à améliorer la condition sociale de celui-ci ou à réformer sa vie domestique ; il ne lui est pas non plus demandé d’essayer d’organiser un monde meilleur, plus beau. Il est appelé à en sortir, sous toutes ses formes. Abraham doit quitter le monde politique : «ton pays», le monde social : «ta parenté», et le monde familial : «la maison de ton père».
Aujourd’hui, l’appel n’est pas moins précis. Le monde qui nous entoure a la forme de la piété, mais il en a renié la puissance ; c’est le monde de la chrétienté corrompue. Et l’épître qui nous dit que nous sommes participants à l’appel céleste nous exhorte à nous séparer de la corruption de ce monde. Nous sommes appelés à sortir «vers lui [Jésus] hors du camp, portant son opprobre» (Héb. 13:13). Cela ne signifie pas que nous ayons à mépriser le gouvernement qui a été établi par Dieu. Nous ne pouvons pas négliger les liens de famille : ils ont été établis par Dieu. Nous ne devons pas cesser d’être courtois et aimables et d’accomplir le bien envers tous selon que nous en avons l’occasion. Mais, comme croyants, nous devons nous abstenir de participer aux activités politiques du monde, à sa vie sociale et à tout ce en quoi les membres inconvertis de nos familles trouvent leur plaisir sans Dieu. Il ne nous est pas demandé de réformer le monde ni de chercher à améliorer son état, mais d’en sortir. L’exhortation de 2 Corinthiens 6:17, 18 garde toute son actualité : «Sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai» ; «et je vous serai pour père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant».

3.1.3 Un appel réconfortant
Troisièmement, si l’appel de Dieu sépare Abraham de ce monde, c’est pour l’introduire dans un autre monde, «le pays», dit Dieu, «que je te montrerai». Si le Dieu de gloire apparaît à Abraham, c’est afin de l’introduire dans Sa propre gloire. Ainsi le merveilleux discours d’Étienne qui commence par l’apparition du Dieu de gloire à un homme sur la terre, se termine par celle d’un Homme au ciel, dans la gloire de Dieu. À la fin de son discours, Étienne, les yeux fixés sur le ciel, voit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu ; et il dit : «Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu».
Considérant Christ dans la gloire, nous voyons le magnifique propos du cœur de Dieu lorsqu’il nous appelle à sortir de ce monde. Il nous a appelés à la gloire, pour être semblables à Christ et avec lui dans une sphère où tout parle de Dieu et de l’amour infini de son cœur.
Dieu ne dit pas à Abraham : «Si tu réponds à mon appel, je te mettrai immédiatement en possession du pays», mais : «Je te montrerai» le pays. Pareillement, si nous répondons à son appel, Dieu nous accorde, comme à Étienne, de voir le Roi dans sa beauté et de contempler le pays lointain. Nous levons les yeux et nous voyons Christ dans la gloire.

3.1.4 Un appel bénéfique
Quatrièmement, il y a présentement une grande bénédiction pour celui qui répond à l’appel. Dieu dit à Abraham, séparé de ce monde mauvais : «Je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand». Les hommes de ce monde cherchent à se faire un grand nom ; ils disent : «Faisons-nous un nom». Mais à l’homme séparé, Dieu dit : «Je te bénirai, et je rendrai ton nom grand».
Les penchants de notre cœur naturel nous poussent toujours à essayer de nous faire un nom, et la chair se saisira de n’importe quoi, même des choses de Dieu, pour nous élever à nos propres yeux. Cette tendance s’est aussi manifestée parmi les disciples du Seigneur qui disputaient entre eux pour savoir lequel serait le plus grand.
La dispersion des hommes à Babel et les divisions survenues dans la chrétienté, comme aussi les disputes entre enfants de Dieu ont toutes la même origine : la vanité de la chair qui veut s’exalter.
La pensée qui a été dans le Seigneur Jésus a été de s’anéantir lui-même : «C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom». Dieu a exalté son Nom : et à celui qui a cette pensée d’humilité et qui le suit hors du camp en réponse à son appel, Dieu dit : «Je rendrai ton nom grand». Dans la gloire du ciel, Dieu peut faire au croyant un nom infiniment plus grand que nous ne pourrions le faire pour nous-mêmes dans ce présent siècle mauvais.
Confessons honnêtement que le motif véritable qui retient plusieurs dans une fausse position est le désir secret d’être grands ; de ce fait, ils se détournent de l’humble sentier qui mène à l’écart du monde religieux actuel. Ne voyons-nous pas dans l’Écriture, et dans l’expérience de la vie quotidienne aussi, que ceux qui ont été spirituellement grands parmi le peuple de Dieu ont toujours été des hommes séparés, des hommes qui ont répondu à l’appel de Dieu ; tandis que tout écart de ce chemin de séparation conduit à une perte de poids moral et de toute vraie grandeur spirituelle au milieu du peuple de Dieu ?

3.1.5 Un appel enrichissant
Cinquièmement, Dieu ajoute : «Tu seras une bénédiction». Dans le sentier de la séparation, non seulement Abraham lui-même serait béni, mais il deviendrait une bénédiction pour d’autres. Pesons bien ces mots. Que de fois un croyant conserve une association qu’il sait ne pas être selon la parole de Dieu, prétextant être plus utile aux autres ainsi qu’en se séparant. Pourtant, Dieu ne dit pas à Abraham : «Si tu t’arrêtes à Ur des Chaldéens, ou à mi-chemin à Charan, tu seras une bénédiction» ; mais c’est quand il répond à l’appel de Dieu, qu’il lui est dit : «Tu seras une bénédiction».

3.1.6 Un appel protecteur
Sixièmement, Dieu dit encore à Abraham que, séparé, il jouirait des soins et de la protection de Dieu. Il aurait certes à rencontrer l’opposition et les épreuves, car il demeure toujours vrai que «celui qui se retire du mal devient une proie» (És. 59:15) ; mais Dieu dit à l’homme séparé : «Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront». Celui qui marche dans la séparation est préservé de bien des épreuves qui frappent le croyant resté associé au monde. La bonté de l’Éternel a sauvé Lot du destin de Sodome, mais cet homme a tout perdu dans sa fâcheuse association : femme, enfants, richesse et nom.

3.1.7 Un appel efficace
Septièmement, Abraham apprend que, s’il agissait avec foi en la parole de Dieu, toutes les familles de la terre seraient bénies en lui. Nous connaissons l’usage que l’Esprit de Dieu fait de cette promesse. Il dit : «Or l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les nations sur le principe de la foi, a d’abord annoncé la bonne nouvelle à Abraham : «En toi toutes les nations seront bénies» (Gal. 3:8). Abraham n’a pas réalisé — il ne pouvait pas réaliser — la portée du principe de la foi par lequel il agissait en répondant à l’appel de Dieu, mais Dieu savait que c’était le seul chemin de la bénédiction pour toutes les familles de la terre. Aujourd’hui, dans notre faible mesure, Dieu seul peut connaître à l’avance l’étendue et la portée des bénédictions produites par la foi simple et entière d’une âme qui répond à l’appel de Dieu.

La liberté religieuse selon l’Ancien Testament

28 mai, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/breve.php3?id_breve=748

Maurice Gilbert

La liberté religieuse selon l’Ancien Testament

L’Ancien Testament apporte-t-il quelque témoignage de la liberté religieuse ? Dans son décret Dignitatis humanae, le concile Vatican II se réfère, au niveau biblique, au seul exemple du Christ et des apôtres. Peut-on remonter jusqu’à l’Ancien Testament ? La liberté en matière religieuse et de culte est un droit de chaque être humain que les États sont tenus de respecter. L’ancien Israël, même aux époques où il ne formait pas un État, a-t-il connu quelque chose de ce droit et l’a-t-il respecté ?
Il y eut tout d’abord deux périodes durant lesquelles, selon le texte biblique, les Hébreux, puis les Judéens ont joui de la tolérance en matière religieuse de la part de ceux chez qui ils demeuraient.
En Égypte et en Babylonie
D’après le récit de l’esclavage en Égypte (Ex 1 et 5), à l’époque de Moïse, les Hébreux étaient opprimés par des corvées, mais leur foi en Yahvé et leurs pratiques religieuses n’étaient pas contestées, comme telles, par le Pharaon et ses gens. Le récit de la Pâque ne signale pas une pratique interdite par le pouvoir (Ex 12). En fait, Yahvé avait ordonné à Moïse d’aller demander au Pharaon d’accorder au peuple hébreu la permission d’aller à trois jours de marche dans le désert pour y sacrifier à leur Dieu (Ex 3,18). Tel un refrain, cette requête revient continuellement dans le récit des plaies. Le Pharaon refusa parce que, traités de paresseux (Ex 5,4-5.17), les Hébreux ne travailleraient plus à la corvée. Le motif n’est donc pas religieux. Ensuite, plus les plaies ruinent l’Égypte, plus le Pharaon tergiverse, accordant la permission, puis se reprenant quand la plaie cesse. Finalement, à l’ultime plaie, il les laissa partir avec leurs troupeaux, comme ils le demandaient (Ex 12,31-32).
Une autre série de textes laisse entendre que, durant leur exil en Babylonie, les fidèles de Yahvé jouirent d’une certaine tolérance en matière religieuse. C’est parmi les exilés qu’Ézéchiel puis le second Isaïe exercèrent leur ministère prophétique, avec succès. La fin de l’exil et le retour à Jérusalem, grâce à Cyrus, manifestent une même tolérance, dont l’édit du nouveau maître de Babylone témoigne (2 Ch 36,23 ; Esd 1,2-4), même si une telle tolérance pouvait être plus une prudente stratégie politique que le fruit d’une conviction religieuse.
Dialogue et liberté
Autre contexte, celui qu’on trouve dans Josué 24 ; ce récit de la grande assemblée de Sichem est un ajout tardif au livre. La Bible de Jérusalem de 1998 en donne une interprétation classique :
La foi en Yahvé, apportée par le groupe que conduit Josué, est proposée par lui à d’autres groupes qui n’en ont pas encore entendu parler. Ils n’ont pas été en Égypte et n’ont pas bénéficié des merveilles de l’Exode et de la révélation du Sinaï ; cependant ce ne sont pas des Cananéens et ils ont une origine commune avec le groupe de Josué : il s’agit des tribus du Nord qui, par ce pacte, acceptent la foi en Yahvé et deviennent ainsi partie du peuple de Dieu (note a, p. 342).
Toutefois, Josué 24 pourrait refléter une situation plus récente, peut-être même du ve siècle, où les rapatriés de l’exil babylonien affrontent ceux qui, restés au pays, n’ont pas connu cet exil.
Après avoir résumé toute l’histoire ancienne depuis le père d’Abraham, Térah, et son frère Nahor (Gn 11,27) jusqu’à la conquête de la Terre promise – signe d’une rédaction tardive -, Josué propose aux tribus rassemblées soit de servir Yahvé, soit de se choisir les dieux qu’ils veulent servir : ou les dieux que servaient Térah et Nahor, ou ceux des Amorites dont ils habitent à présent le territoire. S’engage alors un dialogue entre les tribus et Josué, qui déclare immédiatement que lui et les siens serviront Yahvé. Pour faire comprendre aux autres tribus le sérieux de l’engagement à prendre, Josué leur fait remarquer que, s’ils s’engagent envers Yahvé, comme ils le disent, celui-ci ne tolérera pas leurs infidélités. La réponse des tribus est claire : « Non, c’est Yahvé que nous servirons. » Sur quoi, Josué les prend au mot : « Vous êtes témoins contre vous-mêmes de votre choix », ce que le peuple reconnaît. Par conséquent, conclut Josué : « Écartez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous et inclinez votre cœur vers Yahvé » ; ce à quoi de nouveau le peuple acquiesça.
Ce dialogue est important, car il montre que le choix de la foi en Yahvé ne peut être fait à la légère. Josué, tel un bon catéchète, montre en même temps le sérieux et les conséquences du choix. Ceux qui acceptent la foi en Yahvé n’y sont nullement obligés. Par ce dialogue, Josué met en œuvre leur liberté de conscience.
En outre, Josué 24 veut probablement montrer que si, dès le livre des Juges, Israël est infidèle à son engagement, encourant alors la colère de Yahvé, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même.
Ruth est un autre cas où la liberté religieuse est clairement laissée à l’héroïne du récit.
Noémi et ses deux belles-filles sont toutes les trois veuves. Noémi pratique la religion d’Israël ; originaire du clan éphratéen (Rt 1,2), elle se décide à retourner à Bethléem. Ces belles-filles sont moabites et Noémi les invite à retourner chez les leurs. Après deux insistances de Noémi, l’une d’elles, Orpa, accepte de retourner chez son peuple. Quant à Ruth, Noémi lui dit pour la troisième fois : « Vois, ta belle-sœur s’en est retournée vers son peuple et vers son dieu ; retourne toi aussi, et suis-la » (Rt 1,15).

Psaume 2 : Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré

22 mai, 2012

http://www.spiritualite2000.com/page-664.php

LE PSALMISTE

Juillet – Août 2002 

Psaume 2 : Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré

Michel Gourgues, o.p.

Dans son récit de la naissance de Jésus, l’évangéliste Matthieu renvoie, pour chacun des épisodes qu’il raconte, à un passage des prophètes. Lorsqu’il rapporte la naissance à Bethléem, c’est un passage du prophète Michée qui lui revient à la mémoire: Et toi, Bethléem, terre de Juda, de toi sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple… (Mt 2,6). Les psaumes, eux, ne font aucune mention de Bethléem, mais, en revanche, ils accordent une place de premier plan à David. Originaire de Bethléem, c’est là, selon un récit populaire de l’Ancien Testament, que le cadet des fils de Jessé, tout jeune encore, avait reçu l’onction du prophète Samuel (1 Sam 16,13).
Le premier des psaumes à figurer dans l’office liturgique de Noël est le Psaume 2. Il est encore cité dans le passage de l’épître aux Hébreux que nous fait lire la messe du jour de Noël : Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré Or, ce psaume paraît faire référence au rite de l’onction par lequel David ou l’un de ses successeurs était devenu roi d’Israël.
Quatre volets bien articulés
Le psaume commence par évoquer une situation politique difficile (versets 1-3): des rois et des chefs étrangers se soulèvent contre le pouvoir d’un roi d’Israël, soit qu’ils désirent s’en défaire, soit qu’ils s’en sentent menacés et qu’ils veulent l’éviter. Qui était ce roi? Les exégètes donneraient cher pour le savoir, car cela permettrait de dater le psaume et de déterminer à quelle situation exacte il fait référence. Puisque ce roi a reçu l’onction à Jérusalem (v. 6), iI doit plutôt s’agir d’un descendant de David que de David lui-même qui, lui, avait été sacré roi à Bethléem ou à Hébron, selon les traditions.
Dans la deuxième partie du psaume (versets 4-6), Yahvé lui-même intervient pour rappeler aux puissances contestataires que c’est lui qui a choisi le roi contre lequel elles se soulèvent. Le roi d’Israël est son oint , en hébreu son mashiah, le mot qui deviendra messie en français et qui sera traduit en grec par christos, en français christ .
Dans la troisième partie du psaume (versets 7-9), c’est le roi lui-même qui, à son tour, évoque le jour où il a reçu l’onction royale et les promesses qui lui ont alors été faites de la part de Dieu. C’est ici que se trouve l’énoncé solennel : Il m’a dit : ‘Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ‘ (v. 7). En tant que lieutenant terrestre de Yahvé, le roi était en quelque sorte adopté par ce dernier au jour de son intronisation. Le titre de fils de Dieu servait à exprimer cette relation unique et privilégiée par rapport à Dieu. En même temps il marquait une distance, en évitant de diviniser le roi comme cela se faisait en Égypte et dans d’autres cultures avoisinantes. En Israël, le roi n’est pas Dieu, tout en bénéficiant d’une relation unique à lui : il est le fils de Dieu .
La dernière partie (versets 10-12) revient à la situation et aux personnages évoqués au point de départ. Les contestataires n’ont qu’à bien se tenir! Mieux vaut pour eux de se soumettre à Yahvé, car celui-ci ne peut qu’être fidèle à ses engagements en protégeant et en soutenant le roi qu’ils combattent.
Facteur d’espérance au lieu de pièce de musée
Tant qu’il y eut des rois en Israël, le peuple put continuer de prier le psaume en leur faveur, en se rappelant la dignité que leur conférait leur rôle et leur responsabilité uniques devant Dieu. Après l’exil, le psaume aurait dû tomber en désuétude, l’institution royale étant désormais disparue. Un peu comme des chants composés pour une circonstance donnée et qu’on oublie aussitôt, une fois l’événement passé.
Or, au lieu d’être relégué aux archives comme témoin d’un passé révolu, le psaume continua d’être prié comme témoin de l’avenir. Un jour, viendra un Messie, descendant de David, que Dieu reconnaîtra comme son fils et qui exercera une domination universelle. Certains courants de la religion juive témoignent, dès le 1er siècle avant Jésus, d’une lecture en ce sens du psaume 2. Ce dernier, au lieu d’entretenir la nostalgie du passé, sert désormais à nourrir l’espérance.
Cette espérance, il faut le dire, n’est pas toujours exempte de violence et d’accents revanchards. Ainsi en est-il par exemple, dans les Psaumes de Salomon, un recueil de prières juives qui, en empruntant les mots mêmes du psaume 2, prie pour l’avènement du Messie descendant de David: Vois, Seigneur, et suscite pour eux leur roi, fils de David, au temps que tu connais, ô Dieu, pour qu’il règne sur Israël ton serviteur. Purifie Jérusalem des nations… Qu’avec sagesse et justice il chasse les pécheurs de l’héritage, qu’il brise l’orgueil des pécheurs comme vases de potier, qu’il les fracasse avec un sceptre de fer (Psaume 17,23-26).
Ton serviteur Jésus, que tu as oint
Que deviendrait le psaume 2 pour les chrétiens, une fois que, Jésus ressuscité et exalté à la droite de Dieu, ils auraient reconnu en lui le Messie attendu? Certains de ses accents vengeurs et l’espérance en ce sens qu’il avait engendrée ne l’exposaient-ils pas de nouveau à tomber en désuétude? Il n’en fut rien. Car le psaume contenait par ailleurs trop de richesses. Dans chacun de ses volets, on pouvait voir évoqués à l’avance des aspects centraux de l’expérience et du mystère de Jésus. Ainsi, l’adversité des rois et des puissants de la terre contre le Messie (vv. 1-3) évoquait tout naturellement pour les premières communautés chrétiennes la passion de leur Seigneur, comme en témoignent les Actes des Apôtres (4,25). La déclaration solennelle : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré (v. 7) pouvait, quant à elle, être lue en relation avec le baptême de Jésus, compris comme le moment où, tel un nouveau roi s’apprêtant à entreprendre sa mission, il avait reçu l’onction d’Esprit Saint et de puissance , comme le souligne Luc dans ses deux livres (Lc 4,18; Ac 10,38). L’intronisation solennelle du roi évoquée dans le psaume pouvait aussi être comprise en relation avec la résurrection de Jésus, exalté par Dieu et partageant désormais avec lui une seigneurie universelle (Ac 13,33; He 1,5; 5,5). Fidèle à son oint comme il avait promis jadis de l’être au roi dont parlait le psaume, Dieu, en le ressuscitant, avait révélé sa qualité de Fils – désormais entendue au sens fort – et fait tourner l’adversité en exaltation: Dieu l’a fait Seigneur et Messie et Seigneur, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié (Ac 2,36).
Sans doute, en lisant le psaume 2 en relation avec la naissance de Jésus, la liturgie de Noël innove-t-elle par rapport au Nouveau Testament. Mais l’innovation se comprend parfaitement. Tu es mon fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré: comment pouvait-on ne pas associer l’oracle solennel du psaume et la déclaration de saint Paul (Ga 4,4): Quand vint la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils né d’une femme…?

Note
L’onction, un rite aussi vieux que l’histoire connue. Sur cette représentation égyptienne, datant de 2800 ans avant Jésus, un personnage reçoit l’onction. S’agit–il d’un roi? Le rite en tout cas paraît important car il se déroule devant le temple d’une divinité.

Psaume 4 et commentaire

21 avril, 2012

http://www.bibleenligne.com/Commentaire_biblique/Commentaire_simple/AT/Psaumes/Ps%204.htm

Psaume 4

Au chef de musique. Sur Neguinoth¹. Psaume de David.
— ¹ instruments à cordes.
1 ? Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice! Dans la détresse tu m’as mis au large; use de grâce envers moi, et écoute ma prière.
*
2 ? Fils d’hommes, jusques à quand [livrerez-vous] ma gloire à l’opprobre? [Jusques à quand] aimerez-vous la vanité et chercherez-vous le mensonge? Sélah.
3 ? Mais sachez que l’Éternel s’est choisi l’homme pieux. L’Éternel écoutera quand je crierai à lui.
4 ? Agitez-vous¹, et ne péchez pas; méditez dans vos cœurs sur votre couche, et soyez tranquilles. Sélah.
— ¹ ou: Tremblez.
5 ? Offrez des sacrifices de justice, et confiez-vous en l’Éternel.
*
6 ? Beaucoup disent: Qui nous fera voir du bien? Lève sur nous la lumière de ta face, ô Éternel!
7 ? Tu as mis de la joie dans mon cœur, plus qu’au temps où leur froment et leur moût ont été abondants.
8 ? Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix; car toi seul, ô Éternel! tu me fais habiter en sécurité.

Commentaire

Au Psaume 3 l’Éternel était la protection du fidèle; au Ps. 4 il est sa portion. L’homme pieux possède l’assurance que Dieu l’a choisi (verset 3; littéralement introduit dans sa faveur). Mais il se trouve encore au milieu d’un monde où règnent la vanité et le mensonge (verset 2) et il ne peut qu’y souffrir. «Qui me fera voir du bien?», voilà la question souvent posée dans un tel monde. Ce bien, nous ne le trouverons pas autour de nous, ni davantage en nous-mêmes! Le seul bien véritable est celui que Dieu produit. Il nous en montre la parfaite expression dans la vie de son Fils, «l’homme pieux» par excellence, le seul dont on pouvait dire: «Il fait toutes choses bien» (Marc 7. 37  ).
Dieu est la source de tout bien, mais aussi de toute vraie joie, «Tu as mis de la joie dans mon cœur» déclare le psalmiste (verset 7). Cette joie-là ne dépend pas de l’abondance des biens matériels comme le prouve la fin du verset (comp. Hab. 3. 17, 18  ). Le même chapitre des Philippiens qui nous exhorte à nous réjouir toujours dans le Seigneur, nous rappelle qu’un croyant peut être heureux dans les privations aussi bien que dans l’abondance (Philippiens 4. 4 et 12  ). La joie divine peut remplir l’âme, même au milieu de la détresse. Les circonstances ne l’affectent pas, précisément, parce qu’elle a sa source en Celui qui ne change pas (Héb. 13. 8  ).

ISRAEL PEUPLE DE DIEU (pour la Carême)

23 février, 2012

http://shofar.free.fr/SHOFAR/ISRAEL%20PEUPLE%20DE%20DIEU.htm

ISRAEL PEUPLE DE DIEU

Dieu a choisi ce Peuple tout d’abord pour qu’il soit à son service et pour être les vrais adorateurs du Dieu véritable (Adonaï) D’autres peuples existaient en même temps qu’eux, ils prient eux aussi des dieux ou des idoles. En Egypte par exemple, les habitants de ce pays faisaient des statues et ils se prosternaient devant elles pour les adorer. Aujourd’hui encore des Hommes ont besoin d’avoir des supports vers qui se tourner, comme si cela était indispensable pour leur prière. Dieu ne nous demande pas cela, Il cherche en chacun de nous des adorateurs en esprit et en vérité. Est-ce que nous sommes de ceux-là ? Si oui, nous faisons parti, nous aussi du Peuple de Dieu, au même titre qu’Israël.

Aujourd’hui, Dieu nous appelle à le suivre et à le servir, comme Abraham qui a quitté sa famille et son pays pour marcher vers la terre promise. Comme cet homme et comme les apôtres de Jésus, nous devons tout quitter pour être à sa suite. Nous devons être obéissants à sa Parole, car c’est Lui qui nous guide sur le bon chemin, Lui qui est lui-même : le chemin, la vérité et la vie.

Le Peuple de Dieu dont nous chrétiens sommes issus, fait partie intégrante de la Famille de Dieu. Nous sommes tous des descendants de ce Peuple, de la postérité d’Abraham ! Depuis la chute de l’Homme, il s’est détourné de la Lumière du Monde, Dieu n’a jamais abandonné son Peuple, Il a toujours choisi pour lui des guides comme les Prophètes, pour qu’il se repente de leurs fautes et qu’il revienne à Lui. Dieu a été jusqu’à sacrifier son Fils, son Unique pour nous racheter de nos péchés, Lui qui a versé son sang pour nous purifier. Revenons à Lui, sans perdre un instant et marchons dans sa Lumière, Lui qui est assis à la droite du Père dans le Royaume des Cieux. Un jour, nous règnerons à ses côtés, nous habiterons la Cité Sainte, la nouvelle Jérusalem, ville de Paix et de Lumière ! Par Jésus, nous faisons parti du Peuple de Dieu, c’est par son sang que nous avons été purifiés de nos péchés. C’est pour cela que je peux dire que je fais parti du même Peuple, au même titre que les juifs d’aujourd’hui qui se réclament d’Abraham. Ce Peuple, un jour sera uni quand Christ reviendra sur la terre pour nous appeler à Lui. Je crois profondément qu’Israël reconnaîtra un jour que Jésus-Christ (Yeshoua Hamashiah) est le Sauveur du Monde. A ce moment là, il rejoindra l’Eglise, Corps du Christ et Temple du Saint-Esprit (Ruah Hakodesh.) Comme nous dit l’Apôtre Paul : « Il n’y a plus ni juifs ni grecs, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car vous êtes tous un en Jésus-Christ. Et vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Ga. 3,28-29) Pour ma part, je crois que ceux qui auront part au Royaume des Cieux, serons ceux qui auront cru au nom de Jésus-Christ (Yeshoua Hamashiah) et qui auront fait la volonté du Père. (Mt. 25,31-46)

CONSOLEZ, CONSOLEZ MON PEUPLE
(Es. 40,1)

Au début de cette page, je ne parle pas de mes Frères Juifs Messianiques qui ont cru au Messie promis, mais du Peuple Juif qui n’a pas suivi et cru en Jésus. Dieu a laissé la liberté à l’Homme pour qu’il choisisse entre le bien et le mal, entre la vérité et le mensonge. Aujourd’hui grâce à l’Esprit de Dieu qui souffle sur notre Monde, des Juifs ont accepté la Parole de Dieu en totalité et tout comme nous ils ont suivi Jésus. Jésus en tant qu’homme, il a observé les fêtes juives ainsi que ses Apôtres, nous le voyons souvent au temple parmi les docteurs de la loi, les scribes et les pharisiens, nous le voyons plusieurs fois à table avec les pharisiens ou leur chef. Après la Pentecôte, les Disciples de Jésus priaient dans la synagogue (Ac 2,46) Nous qui connaissons Jésus-Christ comme Sauveur du Monde nous devons être en communion avec nos Frères Juifs qui croient en Jésus, car ensemble nous formons le même Corps. La Samaritaine a dit à Jésus : que le salut venait des juifs et Jésus a dit aussi qu’Il était venu pour les brebis perdues de la maison d’Israël. (Mt. 15,24) Et juste avant, Jésus envoie ses Apôtres vers la maison d’Israël (Mt.10,6) Et c’est parce que ce Peuple l’a rejeté que la Parole de Dieu a été proclamée aux païens (Ac. 3,26+13,26 et 46) C’est comme cela que nous avons eu la connaissance de Jésus. Les Apôtres sortent de la chambre haute et parcours le Monde et nous voyons surtout l’Apôtre Paul avec ses disciples. C’est la naissance des églises locales dans chaques villes et aujourd’hui l’annonce de l’Evangile continue à être propagée même dans le pays d’origine, là où sont nés Jésus et ses Apôtres.

Depuis un certain temps je ne comprenais pas pourquoi je pleurais sans cesse pour le Peuple de Dieu. Aujourd’hui je comprends mieux cela. Dieu m’a donné de l’Amour et de la compassion pour son Peuple. Non seulement pour l’Eglise Corps de Christ, mais aussi en Union avec nos Frères juifs dont nous sommes issus.

Dieu, bien avant la venue de Jésus au milieu de son Peuple, Il leur a parlé par la bouche du prophète Esaïe qui nous dit :

Esaïe 40,1-2
          1  Consolez, consolez mon peuple, Dit votre Dieu.
2  Parlez au coeur de Jérusalem et criez-lui Que son combat est terminé, Qu’elle est graciée de sa faute,
Qu’elle a reçu de la main de l’Éternel Au double de tous ses péchés.
Dieu nous demande de consoler son Peuple, car son combat est terminé. Dieu a eu compassion de nous et il a prévu pour nous un Sauveur qui est Jésus-Christ. C’est cet homme que ce Peuple a refusé en parti, car il a refusé la Lumière et la Vérité. Pour nous, c’est parfois la même chose. En faisant cela, nous attristons Dieu. Après la consolation de son Peuple, Dieu leur demande de préparer le chemin pour l’arrivée de ce Sauveur. A ce moment là, il annonce non seulement la naissance de Jésus, mais également la mission de Jean-Baptiste.

Esaïe 40,3-11
3  Une voix crie dans le désert: Ouvrez le chemin de l’Éternel, Nivelez dans la steppe Une route pour notre Dieu.
4  Que toute vallée soit élevée, Que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les reliefs se changent en terrain plat Et les escarpements en vallon!
5  Alors la gloire de l’Éternel sera révélée, Et toute chair à la fois (la) verra; Car la bouche de l’Éternel a parlé.
6  Une voix dit: Crie! Et l’on répond: Que crierai-je? — Toute chair est de l’herbe, Et tout son éclat comme la fleur des champs.
7  L’herbe sèche, la fleur se fane, Quand le vent de l’Éternel souffle dessus. Certes le peuple est de l’herbe:
8  L’herbe sèche, la fleur se fane; Mais la parole de notre Dieu Subsistera éternellement.
9  Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de bonheur;  Élève avec force ta voix, Jérusalem, messagère de bonheur;  Élève (ta voix), sois sans crainte, Dis aux villes de Juda:  Voici votre Dieu!
10  Voici mon Seigneur, l’Éternel, Il vient avec puissance, Et son bras lui assure la domination; Voici qu’il a son salaire Et que ses rétributions le précèdent.
11       Comme un berger, il fera paître son troupeau, De son bras il rassemblera des agneaux Et les portera dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent.

Dieu veut l’Unité de son Peuple, pour cela il nous envoie un berger et nous savons que ce berger est Jésus. Aujourd’hui encore Dieu veut faire l’Unité et la Paix au milieu de son Peuple. Il veut que notre bonheur ici-bas. Enfin ce Peuple a le choix jusqu’à l’arrivée de Jésus de se tourner vers Lui.

Livre de Jonas

21 janvier, 2012

http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Jonas

Livre de Jonas

Le livre de Jonas est un livre de la Bible hébraïque qui décrit un évènement de la vie du prophète Jonas. L’idée principale du livre est que le dieu d’Israël est le dieu de toutes les nations. Il souligne la difficulté pour les enfants d’Israël d’accepter que Dieu puisse pardonner ceux qui les ont persécutés, et qu’Israël ne doit cependant pas se détourner des nations.
Jonas est envoyé à Ninive, symbole d’oppression et de violence, pour condamner la ville mais il s’enfuit dans la direction opposée, embarquant sur un navire en partance pour Tarsis (peut-être Tartessos, en Espagne) afin d’échapper à la parole de Dieu, et fuir sa mission dangereuse de prophète en pays païen. Selon Isaïe, Tarsis est en effet le lieu où la parole divine n’arrive pas1. Jonas monte dans un bateau, puis descend dans la cale, et s’endort. Le navire est pris dans une grande tempête. Les marins jettent les sorts afin de découvrir la cause de ce malheur, et les sorts désignent Jonas : Il est lancé à la mer, qui se calme. Avalé par un grand poisson durant trois jours et trois nuits, Jonas regrette sa fuite et se voit vomi sur une plage. Il annonce le futur jugement aux habitants de Ninive, qui se repentent. Dieu leur pardonne, et ne détruit pas la ville. Jonas s’irrite d’avoir annoncé pour rien la destruction de Ninive, qui n’a pas eu lieu, mais Dieu le réprimande.
Le Nouveau Testament fait mention de Jonas. Jésus enseigna que Jonas avalé par le poisson annonçait sa mort et sa résurrection (Mt 12:39–40 ; 16:4 ; Lu 11:29–30). L’Évangile selon Matthieu fait mention au chapitre 12 d’un signe de Jonas qui semble être l’annonce de la mort de Jésus Christ pendant trois jours complets, suivis de sa résurrection. Dans l’Évangile selon Luc au chapitre 11: « (…)parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Jonas(…) », le signe de Jonas semble plutôt consister dans le simple fait qu’il y ait un prédicateur.
La tonalité du Livre de Jonas peut être qualifiée de sarcastique, le prophète éponyme étant tourné en ridicule dans son attitude intransigeante de refus d’accepter le fait que le peuple de Ninive ait été sauvé par Dieu. Il s’agit d’un pastiche des textes de prophètes plus anciens qui refusaient la conversion des peuples étrangers à Juda et leur prédisaient la destruction due à la colère divine comme le fait Jonas pour Ninive. Le message du Livre de Jonas prend le contrepied de ses discours en expliquant que tous les peuples de la Terre peuvent se convertir, ce qui explique pourquoi la plupart d’entre eux n’a pas eu à subir de destructions malgré les prédictions de certains prophètes.
Le Livre de Jonas a été écrit à l’époque post-exilique, donc bien après la destruction de Ninive, et il ne fait référence à cette ville qu’en tant que symbole de ville gigantesque, à laquelle il attribue de façon fantaisiste plus de 120 000 habitants et une taille telle qu’il faut trois jours de marche pour la traverser (ou en faire le tour). Le propos du rédacteur du texte est de s’en servir comme modèle de ville qui ne connaît pas Dieu avant la venue du prophète, située dans un pays étranger mentionné dans d’autres textes bibliques, l’Assyrie, qui est un ancien oppresseur d’Israël et de Juda.

La résurrection dans l’Ancien Testament

19 novembre, 2011

du site:

http://vivrecestlechrist.hautetfort.com/archive/2011/02/08/la-resurrection-dans-l-ancien-testament.html

La résurrection dans l’Ancien Testament

Les plus anciennes, et les seules preuves incontestées en faveur de la résurrection des morts dans tout l’Ancien Testament de langue hébraïque datent du 2 ème siècle (environ 165-164 av. J.-C.) de l’époque de la résistance à l’hellénisation, que le Séleucide Antiochius IV Epiphane essayait d’imposer aux Juifs (interdiction du culte juif, adoration du dieu de l’Empire, Zeus Olympien, et même de l’Empereur dans le Temple). On sait que cette rigoureuse politique d’hellénisation d’Antochius provoqua bientôt, sous la conduite des Maccabées, la révolte du peuple qui finalement s’acheva par la victoire du judaïsme.
Dans cette crise de l’époque des Maccabées, l’auteur d’apocalypse avait, pour mettre en garde et pour interpréter les signes des temps, pris la place des prophètes des VIII eme – VI eme siècles, époque de la crise également. Tel fut le livre de Daniel, dans lequel la prédication apocalyptique, après plusieurs essais chez les prophètes, atteignit sa pleine dimension. De nos jours, on ne devrait plus mettre en doute que le Livre de Daniel, vu sa langue, sa théologie (angéologie tardive) et sa composition sans unité , n’est en aucune façon le fait d’un visionnaire à la cour babylonienne du VI ème siècle, mais plutôt celui d’un auteur du II ème siècle, justement du temps d’Antochius IV Epiphane. En ce qui concerne la résurrection, il se [123] trouve au dernier chapitre de ce Livre de Daniel (originellement de caractère apocalyptique) un passage qui a été vraisemblablement influencé par des idées perses :  » En ce temps se lèvera Michel, le grand prince qui se tient auprès des enfants de ton peuple. Ce sera un temps d’angoisse tel qu’il n’y en aura pas eu jusqu’alors depuis que nation existe. En ce temps-là ton peuple échappera : tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les,  autres pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle. Les doctes resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui ont enseigné la justice à un grand nombre, comme les étoiles, pour toute l’éternité.  » (Dan 12, 1-3)
Il ne fait pas de doute que, en ces temps de persécution – pour l’auteur du Livre de Daniel justement, temps de détresse avant la fin des temps, où hommes, femmes et enfants ont été cruellement persécutés en raison de leur attachement à la Loi -, le vieux problème de la juste rétribution se soit posé avec beaucoup plus d’acuité que pour les générations antérieures, du temps des Ptolémées et de Qohélet. Devant la fidélité de tant de martyrs à leur foi – placés devant l’alternative du reniement ou de la mort -, on devait à plus forte raison se demander : l’injustice se répare t-elle seulement en cette vie ? Quel peut être le sens de la mort des martyrs, quand ceux qui sont fidèles à leur foi n’obtiennent plus de récompense ni en cette vie-ci (ils sont déjà morts), ni dans une autre vie (qui n’est qu’une existence fantomatique) ? Où donc est Dieu avec sa justice ? La réponse de l’auteur d’apocalypse est la suivante : à ce temps de détresse succèdera le temps de la fin, où Israël sera sauvé, et – voilà la nouveauté – où les morts ressusciteront : les témoins de leur foi et leurs persécuteurs. Car les morts, qui ont dormi au « pays de la poussière » , se réveilleront et reviendront à la vie en tant que personnes humaines complètes (et non pas seulement en tant qu’âmes) dans cette vie d’ici-bas qui désormais durera éternellement, sans fin : pour les sages, sous forme d’une vie éternelle ; pour les autres, sous forme d’un éternel opprobre – même si cela n’est pas précisé.
Hors de la Bible hébraïque, dans l’ Ancien Testament grec (des Septante), on trouve d’autres témoignages de cette espérance en la [224] résurrection si tardivement apparue, en particulier dans le  Second Livre des Martyrs d’Israël qui contient les plus anciens récits de martyres juifs, modèles des Actes de martyres dans l’Eglise. Et précisément dans le célèbre septième chapitre (…)
A la différence du Livre de Daniel, il n’est manifestement pas question d’une résurrection « eschatologique », d’une [125] résurrection terrestre à la fin des temps, mais – peut-être parce que l’attente prochaine de Daniel n’avait pas été comblée par le récent passé – d’une résurrection transcendante, d’une résurrection céleste d’avant le temps : on pense là à une admission ou à une élévation au ciel après la mort – idée qui, beaucoup plus tard, devait avoir une importance capitale dans la foi en Jésus de Nazareth et en sa résurrection.   (…)
Cependant, l’argumentation en faveur de la résurrection atteint son point culminant avec les deux discours de la mère qui est présentée davantage comme philosophe que comme mère (…) [126] A la différence de ce qui se passe chez les Egyptiens, où la momie doit rester absolument intacte pour la vie éternelle, la mutilation corporelle et l’anéantissement physique eux-mêmes ne constituent pas des limites pour le Dieu d’Israël. Ces textes de l’Ancien Testament le montrent : la croyance à la résurrection des morts est une conséquence de la foi au Créateur. (…) Pour l’Ancien Testament, en effet, ce n’est pas en raison de son essence spirituelle et de son caractère divin qu’une âme humaine survit, mais c’est plutôt l’homme tout entier qui est ressuscité par l’action de Dieu : par le miracle d’une nouvelle création dont la raison est la fidélité de Dieu à sa créature. (…)
[128] Nous ne pouvons oublier qu’une part non négligeable des Juifs, fidèles à la Loi, n’acceptaient pas alors la croyance en la résurrection et ne l’acceptent pas encore aujourd’hui. Contrairement au second Livre des Martyrs d’Israël, le premier ne dit mot d’une résurrection des morts ; les héros, que sont les Maccabées, ne récoltent de leur mort prématurée que la gloire et l’honneur et ils continuent de « vivre » uniquement dans le souvenir du peuple. Au temps de Jésus de Nazareth encore, un siècle et demi plus tard, et tout à fait dans le même sens, le groupe des Sadducéens refuse l’idée de résurrection.

De l’Ancien au Nouveau Testament

7 novembre, 2011

du site:

http://www.portstnicolas.org/le-phare/Etudes-generales/De-l-Ancien-au-Nouveau-Testament

De l’Ancien au Nouveau Testament

Les chrétiens et l’Ancien Testament
Dès les premiers temps de l’Eglise, certains ont voulu opposer le dieu méchant et vengeur de l’Ancien Testament au Dieu plein de bonté révélé par le Nouveau Testament. C’était mal connaître l’Ancien Testament et toute la tendresse de Dieu qui s’y exprime dans nombre de pages… C’était surtout ignorer l’enseignement fondamental de l’Eglise : il n’y a qu’un seul et même Dieu dont témoigne toute l’Ecriture.
« Rappelez-vous que c’est une même Parole de Dieu qui s’étend dans toutes les Ecritures, que c’est un même Verbe qui résonne dans la bouche de tous les écrivains sacrés, lui qui, étant au commencement Dieu auprès de Dieu, n’y a pas besoin de syllabes parce qu’il n’y est pas soumis au temps. » (St Augustin : Psal. 103,4,1)
Est-ce Dieu qui change ? N’est-ce pas plutôt l’image que s’en font les hommes ?
« Autant Dieu est toujours le même, autant l’homme se trouvant en Dieu progressera toujours vers Dieu » (St Irénée , évêque de Lyon au 2ème siècle)
Voici ce que rappelait le dernier concile Vatican II :
Les livres de l’Ancien Testament, « bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d’une véritable pédagogie divine.
C’est pourquoi les chrétiens doivent les accepter avec vénération : en eux s’exprime un vif sens de Dieu; en eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une bienfaisante sagesse sur la vie humaine, d’admirables trésors de prières; en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut.
Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé. Car, encore que le Christ ait fondé dans son sang la nouvelle Alliance (cf. Lc 22:20;1 Co 11:25), néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique, atteignent et montrent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5:17; Lc 24:27; Rm 16:25-26; 2 Co 3:14-16), auquel ils apportent en retour lumière et explication. » (Constitution Dei Verbum no. 15 et 16)

Une « véritable pédagogie divine »
Les 46 livres qui forment « l’Ancien Testament » des chrétiens (40 seulement pour les chrétiens de tradition protestante) ont été écrits à des époques très différentes : près de 10 siècles séparent les plus anciens (qui se font eux-mêmes l’écho de traditions orales antérieures !) du plus récent (le livre de la Sagesse, écrit quelques dizaines d’années seulement avant la naissance de Jésus !).
Il s’en est passé des choses durant tout ce laps de temps ! Conquête de la Terre Promise, installation de la royauté, schisme politico-religieux à la mort du roi Salomon, guerres et dominations étrangères, destruction du Temple de Jérusalem et déportation, exil à Babylone, retour et difficile reconstruction du temple… etc. A travers tout cela, on peut supposer que Dieu n’est pas resté inactif ! Peu à peu, des caricatures de Dieu tombaient, des événements anciens étaient relus différemment, les traits du messie attendu se précisaient, les exigences morales s’affinaient…

Des caricatures de Dieu tombaient…
Quel chemin parcouru entre les images guerrières du dieu national d’Israël (« Yahvé Sabaoth »=« Dieu des Armées ») qui combat pour son peuple en exterminant ses ennemis, et celles, évoquées par un disciple d’Isaïe, d’un Dieu qui, à travers Israël, offre son salut et sa paix à tous les peuples !
Il aura sans doute fallu la destruction et le pillage du temple saint de Jérusalem pour que le peuple comprenne que Dieu n’était pas enfermé dans un temple et qu’il pouvait donc rejoindre les exilés à Babylone (cf. la prédication d’Ezéchiel) !
Il aura fallu la continuelle protestation des prophètes pour qu’Israël renonce à sa vaine prétention d’emprisonner Dieu dans les nuages, dans le culte, dans la force des armes ou encore dans les formules d’un catéchisme en questions-réponses !

Des événements anciens étaient relus différemment…
Au 3ème siècle avant J.C. (cf. 1 Ch 21:1) par exemple, il n’était plus possible d’évoquer le recensement qui avait marqué la fin du règne de David comme on le racontait du temps de Salomon, 7 siècles plus tôt (cf. 2 Sm 24:1) : même si Dieu restait le maître de l’histoire, on ne pouvait plus dire que c’était Lui qui avait poussé David à commettre ce péché… d’où la nécessité d’introduire un autre personnage : « Satan » ! Peu de temps après, l’auteur du Siracide précisera d’ailleurs : « Ne dis pas : C’est le Seigneur qui m’a fait pécher, car il ne fait pas ce qu’il a en horreur. » (Si 15/11)

Les traits du messie attendu se précisaient…
Le messie royal descendant de David se confondait peu à peu avec le vrai Berger évoqué par Ezéchiel ainsi qu’avec la figure du prêtre au retour de l’exil. Mais ce sont surtout les poèmes du Serviteur souffrant (Es 44; Es 49; Es 50; Es 52) qui préparèrent les disciples à reconnaître en Jésus celui que l’Ecriture annonçait.

Les exigences morales s’affinaient…
Par rapport au péché, la responsabilité personnelle se précise au fil des siècles (d’Ex 20:5 à Ez 18:2-4 en passant par Jr 31:29-30)…
Quant à la violence, elle est peu à peu canalisée. De ce point de vue, la célébre loi du talion (« oeil pour oeil, dent pour dent » Ex 21:24) constituait déjà un progrès moral non négligeable, puisqu’elle interdisait la « vendetta » illimitée des temps barbares (cf. Gn 4:15-24).
Les nombreux appels à la vengeance divine contenus dans les psaumes sont une étape ultérieure : on parle d’autant plus de vengeance, qu’on s’interdit d’y avoir reours soi-même : A Dieu seul appartient la vengeance ! (cf. Dt 32:35)
Au retour d’exil, la Loi de sainteté atteint le désir de vengeance à sa racine : « Tu n’auras pas dans ton cœur de haine pour ton frère… Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19:17ss).
Il restera à Jésus à montrer qui est mon prochain (cf. Lc 10:29-37) : pas seulement un compatriote ou un coreligionnaire !
Dès l’Ancien Testament, la progressive révélation de Dieu avait conduit le prophète Osée à entrevoir que Dieu, même lorsque son amour est bafoué et méprisé, ne se venge pas… précisément parce qu’Il ne ressemble pas aux hommes : « Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère… car je suis Dieu, moi, et non pas homme » (Os 11:9). Inutile donc de vouloir reporter sur Dieu nos désirs de vengeance, même dans le louable souci de n’y pas recourir nous-mêmes !
Jésus ne dira pas autre chose lorsqu’il nous dira d’aimer nos ennemis « afin d’être vraiment les fils de notre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. » (Mt 5:45).

COMMENTAIRE SUR LA PREMIERE LECTURE – Sagesse 6, 12 – 16

5 novembre, 2011

du site:

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

COMMENTAIRE SUR LA PREMIERE LECTURE – Sagesse 6, 12 – 16

de Marie Noëlle

Avec Aragon, les amoureux chantent « Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? » : les croyants le chantent encore plus ; la foi est bien l’histoire d’une rencontre. Dans ce texte du livre de la Sagesse, comme dans toute la Bible, il s’agit de la foi d’Israël, de l’Alliance entre Dieu et son peuple. Car l’auteur du livre de la Sagesse est un croyant ! Je dis « l’auteur » à défaut de pouvoir être plus précise ! On ne sait pas qui il est : une seule chose est sûre : ce livre intitulé « Livre de la sagesse de Salomon » n’est très certainement pas du grand roi Salomon, le fils de David, qui a régné vers 950 av.J.C. Ce Livre a été écrit en grec (et non en hébreu) par un Juif anonyme, à Alexandrie en Egypte, environ cinquante ans seulement, peut-être moins, avant la naissance de Jésus-Christ. Le passage que la liturgie nous offre ici fait partie de tout un ensemble de recommandations aux rois ; évidemment, l’attribution du livre au roi dont la Sagesse était proverbiale donnait toute latitude à l’auteur pour donner des conseils.
 Le chapitre 6 commence par : « Or donc, rois, écoutez et comprenez, laissez-vous instruire, vous dont la juridiction s’étend à toute la terre… C’est à vous, ô princes, que vont mes paroles, afin que vous appreniez la Sagesse et ne trébuchiez pas ». Son discours tient en trois points :
 Premièrement, la Sagesse est la chose la plus précieuse du monde : et là, ce livre au titre trop sérieux révèle des envolées littéraires auxquelles on ne s’attendait pas : « La Sagesse est resplendissante, elle est inaltérable. » Ou encore : « Elle est un effluve de la puissance de Dieu, une pure irradiation de la gloire du Tout-Puissant… elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu et une image de sa bonté. » (Sg 4, 25-26). Elle est tellement précieuse qu’on la compare à la plus désirable des femmes : « Elle est plus radieuse que le soleil et surpasse toute constellation. Comparée à la lumière, sa supériorité éclate : la nuit succède à la lumière, mais le mal ne prévaut pas sur la Sagesse. » (Sg 7, 29-30). « C’est elle que j’ai aimée et recherchée dès ma jeunesse, j’ai cherché à en faire mon épouse et je suis devenu l’amant de sa beauté. » (Sg 8, 2).
 Deuxièmement, la Sagesse est à notre portée, ou, plus exactement, elle se met à notre portée : « Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment… elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. » Au passage, il faut admirer ce style très balancé que nous trouvons si souvent dans la Bible, en particulier chez les prophètes et dans les psaumes. Mais surtout, il y a dans ces deux phrases parallèles une affirmation fondamentale : c’est qu’il n’y a pas de conditions pour rencontrer Dieu ; pas de conditions d’intelligence, de mérite ou de valeur personnelle… Jésus le redira sous une autre forme : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira… Quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe, on ouvrira. » (Mt 7, 7-9).
 Et l’auteur attribue au roi Salomon cette confidence : « J’ai prié et le discernement m’a été donné, j’ai imploré et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. » (Sg 7,7). Il nous suffit de la désirer : la seule condition, évidemment, la chercher, la désirer ardemment : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube » dit le psaume. « Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte » ; toujours cette affirmation qu’elle est tout près de nous, et qu’il nous suffit de la chercher… manière aussi de dire que nous sommes libres ; Dieu ne nous force jamais la main.
 Troisièmement, non seulement, elle répond à notre attente, mais elle-même nous recherche, elle nous devance ! Et là, il faut quand même de l’audace… Pourtant, l’auteur le dit en toutes lettres : « Elle devance leurs désirs en se montrant à eux la première »… « Elle va et vient pour rechercher ceux qui sont dignes d’elle. » Dieu prend l’initiative de se révéler à l’homme ; car, on l’a deviné, la Sagesse n’est autre que Dieu lui-même inspirant notre conduite. Plus tard, Saint Paul dira de Jésus-Christ qu’il est la Sagesse de Dieu : « Il est Christ, Puissance de Dieu, Sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24 – 30). « Elle va et vient pour rechercher ceux qui sont dignes d’elle » : de nous-mêmes, nous ne pourrions pas atteindre Dieu. Et la dignité dont il est question ici, c’est seulement ce désir de Dieu : la seule dignité qui nous est demandée, c’est d’avoir un coeur qui cherche Dieu.
 Et voilà pourquoi il peut y avoir rencontre, Alliance : on sait bien que, pour qu’il y ait vraiment rencontre intime entre deux êtres, il faut que les deux le désirent ; et c’est ce que nous dit le passage d’aujourd’hui : Dieu est à la recherche de l’homme ; il faut et il suffit que l’homme soit à la recherche de Dieu : « Elle va et vient pour rechercher ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant ; chaque fois qu’ils pensent à elle, elle vient à leur rencontre ».
 On peut se poser la question : sur quels critères peut-on juger qu’un roi (ou quiconque) aura été sage ou non ? Voici ce qu’en dit Jérémie : « Que le sage ne se vante pas de sa sagesse, que le vaillant ne se vante pas de sa vaillance, que le riche ne se vante pas de sa richesse ! Mais qui veut se vanter, qu’il se vante de ceci : avoir de l’intelligence et me connaître, car je suis le SEIGNEUR qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre. Oui, c’est cela qui me complaît, oracle du SEIGNEUR ! » (Jr 9, 22-23). Voilà donc les critères de la vraie sagesse : celle qui se traduit par la bonté, le droit, la justice.
 Notre auteur dit quelque chose d’équivalent : « C’est lui (le Très-Haut) qui examinera vos actes… Si vous, les ministres de sa royauté n’avez pas jugé selon le droit, ni respecté la loi, ni agi selon la volonté de Dieu… (sous-entendu « il vous jugera ») » (Sg 6, 3-4). Décidément, où qu’on se tourne dans la Bible, cela revient toujours au même : la seule chose qui nous est demandée, c’est d’agir selon la volonté de Dieu : « Ce ne sont pas ceux qui disent ‘Seigneur, Seigneur’, mais ceux qui font la volonté de mon Père… » et le prophète Michée précise : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le SEIGNEUR attend de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu (d’autres traductions disent « la vigilance » dans la marche avec ton Dieu) (Mi 6, 8). Toutes les autres lectures de ce trente-deuxième dimanche nous parleront de cette vigilance.

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