DIEU EST AUSSI MÈRE (G. RAVASI)
14 décembre, 2020http://www.marinoapertaonlus.it/archives/4245
DIEU EST AUSSI MÈRE (G. RAVASI)
(traduction Google de l’italien)
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L’Allemand Heinrich Boll, nobel de littérature 1972, avait écrit en 1901 une Lettre à un jeune catholique pour critiquer «les messagers du christianisme de tous horizons», car ils avaient oublié dans leur communication de la foi la vertu de la tendresse, pour ne pas pouvoir «Pour sortir son grand antagoniste, une simple législation ecclésiastique». Sans préjudice du besoin de justice et de devoir, il est certain qu’une religion fondée uniquement sur l’obligation et le précepte est incomplète et, en fin de compte, inhumaine. La Bible, à cet égard, pour exprimer ce sentiment, ainsi que la miséricorde, utilise le mot rahamim dans l’Ancien Testament qui désigne les entrailles maternelles et paternelles, de même dans le Nouveau Testament le verbe splanchnizomai est utiliséqui indique l’émotion viscérale face à la douleur du prochain: c’est, par exemple, la réaction de tendresse passionnée que ressent Jésus lors des obsèques du fils de la veuve de Naïn (Luc 7, 13).
Avec cette image maternelle et paternelle, Dieu lui-même est représenté: «Comme un père est tendre envers ses enfants; ainsi le Seigneur est tendre envers ceux qui le craignent »( Psaume 103,13 ); «Tu m’as été amené de l’utérus, soutenu depuis l’utérus» (Esaïe 46.3) «Une femme oublie- t -elle son enfant, pour ne pas être émue par l’enfant de son ventre? Même s’ils oublient, je ne t’oublierai jamais » (Isaïe 49:15).Le prophète Osée, partant de son expérience de père de trois enfants, a mis cette confession dans la bouche de Dieu: « J’ai appris à Israël à marcher en le tenant par la main … j’étais pour eux comme quelqu’un qui lève un enfant à sa joue, je me suis penché sur lui pour le nourrir »(11: 3-4). Les fidèles se sentent donc calmes et sereins parce qu’ils sont tenus dans les bras d’un Dieu qui est aussi mère: « Comme un enfant sevré dans les bras de sa mère, comme un enfant sevré mon âme est en moi » ( Psaume 131.2 ). Le sentiment de tendresse que l’on ressent sous la protection divine est également décrit à travers le symbole de la «poule qui recueille ses poussins sous ses ailes», comme dira Jésus ( Matthieu 23,37), dans le sillage du psalmiste qui se sent « couvert par les plumes » du Seigneur et « trouve refuge sous ses ailes » ( Psaume 91,4 ). Une intimité douce et délicate qui fait de la foi avant tout une expérience d’amour et de confiance.
Mais la Bible exalte aussi la tendresse entre les gens, à commencer par le lien nuptial, comme l’exhorte le sage du livre des Proverbes: « Béni soit ta source, trouve la joie dans la femme de ta jeunesse, biche aimable, gazelle gracieuse, ses seins qu’ils vous enivrent toujours, soyez toujours amoureux de sa tendresse »(5: 18-19). Emblématique, cependant, reste tout le Cantique des Chansons qui célèbre sans interruption l’étreinte tendre et passionnée entre les deux protagonistes, lui et elle, qui éprouvent toute la gamme des émotions de deux amants, à partir des premiers mots prononcés par la femme. : «Tu m’embrasses avec les baisers de ta bouche! Oui, votre tendresse vaut mieux que le vin »(1,2). Dans un temps, comme le nôtre, dans lequel le dialogue entre le couple fiancé est confié à la froideur schématique du langage du téléphone portable et des réseaux sociaux et les contacts sont «peau», dans l’immédiateté d’une relation sexuelle, le Cantique apprend à vivre cette histoire avec une profondeur différente, également basée sur ‘eros qui est sentiment, passion, délicatesse, tendresse, pour ensuite couler dans l’amour qui est don réciproque total. C’est encore la femme qui rappelle deux fois à son homme ce lien mutuel et intime du corps et de l’âme: « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui … je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi » ( 2,16; 6,3).