HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ÉVANGILE, UNE BONNE NOUVELLE » TEXTES : ISAÏE, 40, 1-5.9-11, II PIERRE 3, 8-14 ET MARC, 1, 1-8.
HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ÉVANGILE, UNE BONNE NOUVELLE »
TEXTES : ISAÏE, 40, 1-5.9-11, II PIERRE 3, 8-14 ET MARC, 1, 1-8.
En ce 2e dimanche de l’Avent, nous commençons à lire l’évangile de saint Marc qui nous accompagnera tout au cours de l’année liturgique en 2020 et 2021. C’est l’évangile qui, selon les spécialistes des Écritures, rapporte ce que saint Pierre donnait dans sa prédication alors que saint Marc le suivait comme compagnon. Cet évangile est le premier en date des quatre évangiles, le plus bref et le plus concret. Nous venons d’en lire les premières phrases sur lesquelles je vais m’arrêter ce matin, car elles nous livrent des aperçus essentiels à toute lecture des évangiles.
I – L’évangile : une Bonne Nouvelle
Il est important de signaler, en premier lieu, le mot employé par saint Marc pour décrire son ouvrage, c’est le mot « Évangile ». Saint Marc présente tout son ouvrage comme un « Évangile ». Il écrit : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Le mot « Évangile » formé à partir d’un mot grec signifie « Bonne Nouvelle ». On peut comprendre que la « Bonne Nouvelle » c’est le message qu’a proclamé Jésus ou encore que c’est Jésus lui-même qui est la « Bonne Nouvelle ». Aujourd’hui, cette « Bonne nouvelle » pour plusieurs, hélas! est classée comme « fake news » ou « post-vérité » et, pourtant, elle nous ouvre des chemins inédits et parfois étonnants.
En employant ce mot « Évangile » saint Marc est porté par le témoignage de vie des croyants et croyantes qui l’ont précédé. Il se situe dans la suite des prophètes de l’Ancien Testament qui, comme Isaïe dans l’extrait que nous avons lu dans la première lecture, invitait le peuple d’Israël à accueillir le Seigneur comme une bonne nouvelle : « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance…Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. »
Tout au long de son évangile saint Marc aura à cœur de faire retentir comment Jésus et son message sont la vraie « Bonne Nouvelle » dont l’humanité et le monde ont besoin.
II – L’ouverture à la Bonne Nouvelle
En second lieu, saint Marc, au tout début de son évangile nous invite à nous ouvrir à la « Bonne Nouvelle » en mettant devant nos yeux le personnage de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est comme la voix qui crie dans le désert dont parlait le prophète Isaïe « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». C’est l’invitation qui nous est faite à nous ce matin « Préparez le chemin du Seigneur». Dans le temps de l’Avent nous sommes invités à préparer la venue de la « Bonne Nouvelle » par un effort renouvelé d’ouverture.
Cet effort se nourrira des textes des évangiles qui sont, comme vous le savez, au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean. Ces évangiles sont faits de paroles et de mots dans lesquels s’est transmise la « Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu ».
Est-ce que nous prenons la peine d’y revenir dans nos pensées et dans nos prières? Est-ce que ces paroles et ces mots viennent éclairer nos choix et nos décisions ? Est-ce que nous y trouvons réconfort et inspiration pour notre vie ? Ce sont des questions qu’on peut se poser à juste titre, car les paroles et les mots des évangiles ne sont pas seulement des mots et des paroles qu’on connaît, qu’on se rappelle, qu’on transmet. Les mots et les paroles des évangiles sont les mots et les paroles de la « Bonne Nouvelle » et celle-ci ne peut s’enfermer dans les mots et les paroles. Elle les déborde. Elle devient vie chez ceux et celles qui la reçoivent avec un cœur et une attitude d’attente et d’ouverture qui va au-delà de la simple compréhension.
La Bonne nouvelle répond à une espérance et à une attente inscrites dans le cœur des êtres humains. C’est saint Augustin qui écrivait au début du récit de sa vie dans le livre intitulé les Confessions : « Tu es grand Seigneur, et très digne de louange… parcelle de ta création, l’être humain veut te louer. Car tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi ». Un auteur qui a merveilleusement saisi cela écrit « Le nom propre de mon espérance est la Bonne Nouvelle » (Guy Coq dans Dis-moi ton espérance, p. 95.)
III – Une prise de position nécessaire : conversion
Le temps liturgique de l’Avent nous aidera cette année, j’en suis sûr, à progresser dans cet accueil personnel renouvelé de la « Bonne Nouvelle » que nous avons choisie comme chemin de vie. C’est un choix qui demande ouverture et écoute. Quand je lis l’évangile, je dois le faire avec un désir de lumière sur ma propre vie et aussi dans une démarche de vérité dans mon existence.
C’est ce que Jean-Baptiste dans sa prédication veut favoriser en invitant les personnes qui l’écoutent à se convertir et à le signifier en se laissant verser de l’eau du Jourdain sur la tête. Cette eau pour nous symbolise aussi l’eau du Baptême que nous avons reçu [pour la plupart à notre naissance] auquel Jean-Baptiste réfère lorsqu’il dit : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».
Baptisés dans l’Esprit Saint, nous sommes entrés dans le chemin de la conversion qui, ainsi commencée, dure toujours et se continue tout au cours de notre existence comme le souligne la deuxième lecture : « [Dieu] il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »
Conclusion
Nous ne sommes pas seuls heureusement dans ce parcours. C’est avec nos frères et sœurs, disciples de Jésus, que nous nous retrouvons ensemble comme nous le faisons ce matin pour écouter, méditer et mettre en pratique la Bonne Nouvelle qui éclaire nos vies. D’ici Noël restons éveillés et attentifs aux appels de la « Bonne Nouvelle ». Comme nos Noëls qui se suivent et se ressemblent, mais qui ont toujours quelque chose de particulier, ainsi la « Bonne Nouvelle », toujours la même, nous réserve de bien belles surprises si nous prenons la peine de l’écouter en faisant la vérité en nous.
Que cette Eucharistie où Jésus, Christ, Fils de Dieu nous rejoint personnellement par son Corps et son Sang que nous partageons sous les espèces du Pain et du Vin soit pour nous un moment de vérité, d’accueil et de paix comme le dit si bien le passage de la Lettre de Saint Pierre que nous avons lu il y a un instant et que je vous relis en terminant : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
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