TEXTES BIBLIQUES COMMENTÉS – ÉSAÏE 41, 17-20 : HABITER LE JARDIN DE DIEU
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Adam nomme les animaux
TEXTES BIBLIQUES COMMENTÉS – ÉSAÏE 41, 17-20 : HABITER LE JARDIN DE DIEU
Les pauvres et les malheureux cherchent de l’eau, mais rien. La soif leur dessèche la langue. Moi, le Seigneur, je vais leur répondre, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonne pas. Je vais faire jaillir des fleuves sur les hauteurs dénudées, et des sources au fond des vallées, changeant le désert en étang et la terre aride en oasis. Je planterai au désert cèdres et acacias, myrtes et oliviers. Dans les régions sans eau je mettrai des cyprès, des pins et des buis. Ainsi tout le monde verra, tout le monde saura, tous constateront et comprendront que c’est l’œuvre du Seigneur, ce qu’a créé le Saint d’Israël. (Ésaïe 41, 17-20)
Les pauvres et les malheureux qui cherchent de l’eau sont les Israélites déportés à Babylone. Pour rentrer dans leur pays, un chemin redoutable à travers le désert les attend. Dieu les assure de sa présence : « Je ne les abandonne pas ».
Mais comment leur vient-il en aide ? Dans le chapitre précédent, il est dit que Dieu fait préparer un chemin dans le désert et qu’il donne des forces aux faibles. Ici, le prophète annonce une chose plus étonnante : Dieu changera le désert en oasis afin que les déportés reviennent joyeusement, sans peine.
Faire jaillir des fleuves et planter des arbres, c’est ce que Dieu aime faire depuis qu’il a planté un jardin en Éden, le paradis aux quatre fleuves (Genèse 2). Cette fois-ci, il ouvre des sources et plante sept sortes d’arbres, dont l’olivier, l’arbre noble, en quatrième position, au centre de l’énumération.
Il est dans l’intention de Dieu que tout le monde voie ce nouveau paradis. Mais qu’est-ce qui a réellement pu être vu, et par qui ? Si tant de sources avaient jailli miraculeusement et si les arbres avaient poussé au bord du chemin des Israélites – si même ils avaient « battu des mains » à leur passage, comme il est dit plus loin (Ésaïe 55, 12) – on devrait en trouver quelques traces dans les livres d’histoire.
La poésie de ces versets demande une interprétation moins rigide, plus fine. La pointe est dans la conclusion qui dit que tout cela, Dieu le « crée ». Dieu sauve son peuple en créant. Et alors, l’inverse aussi est vrai : Dieu crée en vue du salut. « Les créatures du monde sont salutaires. » (Sagesse 1, 14)
Le désert que Dieu change en oasis n’est pas seulement le désert entre Babylone et Jérusalem, mais toute la terre des humains. Tous sont invités à comprendre que la beauté bienfaisante de notre terre est bien plus qu’un décor, qu’elle est bienveillance de Dieu. Le salut n’est pas de s’évader, de sortir du monde. Il est d’habiter, comme des pauvres comblés, le jardin de Dieu.
- Où est-ce que je vois ou reconnais Dieu à l’œuvre pour nous venir en aide ? Est-ce surtout au-dedans de moi et des autres, ou aussi dans la création qui nous entoure : les sources, les arbres…?
- Si Dieu sauve en créant et que la création est porteuse de salut, à quelle attitude vis-à-vis des créatures sommes-nous appelés ?
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