Archive pour le 26 avril, 2019

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE PÂQUES ANNÉE C OU DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE « NOUS AVONS VU LE SEIGNEUR »

26 avril, 2019

http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-C-ou-Dimanche-de-la-Divine-Misericorde-Nous-avons-vu-le-Seigneur_a889.html

fr inredulità-di-Tommaso copia

Thomas, l’incrédule 

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE PÂQUES ANNÉE C OU DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE « NOUS AVONS VU LE SEIGNEUR »

Textes : Actes 5, 12-16, Apocaplypse 1, 9-11a.12-13.17-19 et Jean 20, 19-31.

Nous célébrons aujourd’hui le 2e dimanche de Pâques. On ne dit pas le 2e dimanche après Pâques, mais bien le 2e dimanche de Pâques parce que pendant 40 jours c’est la fête de Pâques qui se continue. C’est bien normal, car Pâques est le cœur de notre foi. C’est le Christ ressuscité que nous suivons et que nous reconnaissons toujours présent dans nos vies.
La liturgie de ce dimanche nous offre trois pistes pour vivre concrètement notre foi au Christ ressuscité. La première centre notre regard sur le Christ miséricordieux, la seconde nous ramène à notre baptême et la troisième est l’occasion d’une profession de foi en Jésus ressuscité.
I – Jésus miséricordieux
Le 2e dimanche de Pâques a été proclamé le Dimanche de la Divine Miséricorde par le pape saint Jean-Paul II le 30 avril 2000. C’est un choix qui répond aux démarches d’une religieuse polonaise, sainte Faustine Kowalska, à qui le Seigneur avait demandé de se consacrer à la promotion de la dévotion à la Divine Miséricorde en diffusant une image de Jésus miséricordieux et en sollicitant des autorités ecclésiastiques l’institution d’une fête de la Divine Miséricorde. « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques » entend-elle Jésus lui dire un jour (Petit Journal de saint Faustine Kowalska, § 699).
L’image de Jésus miséricordieux diffusée par sainte Faustine que vous avez peut-être vue montre un Christ dont le cœur irradie des rayons de toutes les couleurs et sur laquelle est écrit « Jésus, j’ai confiance en Toi ! » (en polonais : « Jezu, ufam Tobie ! »).
Sainte Faustine recommande de s’arrêter à 15 heures à chaque jour pour faire mémoire de la mort de Jésus, de prier les litanies de la miséricorde et aussi à chaque année de commencer une neuvaine à la Divine Miséricorde le Vendredi Saint. C’est cette pratique qui explique le choix du 2e dimanche de Pâques comme fête de la Divine Miséricorde. En effet, si on commence un parcours de neuf jours le Vendredi Saint, on le termine le samedi suivant et le dimanche qui suit est le jour où on peut célébrer la fête de la Divine Miséricorde.
« Jésus, j’ai confiance en Toi ». Voilà la première piste de méditation pour notre célébration d’aujourd’hui.
II – Le dimanche des personnes nouvellement baptisées à Pâques appelé autrefois « Dimanche in albis » ou « Dimanche de la Quasimodo »
La seconde piste de médiation met devant nous la réalité de notre baptême. Elle m’inspire beaucoup parce qu’elle est enracinée dans les usages de la catéchèse baptismale des premiers siècles de l’Église. Le 2e dimanche de Pâques marquait et marque encore ajourd’hui la remise par les nouvelles personnes baptisées de leur vêtement blanc (leur aube) reçu la nuit de la Vigile pascale. Ce vêtement était porté autrefois pendant toute la semaine et le 2e dimanche de Pâques les personnes nouvellement baptisées étaient intégrées totalement à leur communauté chrétienne. Ils en faisaient partie désormais à part entière.
Pendant toute la semaine qu’on appelle l’ « octave de Pâques », dans l’Église ancienne, les personnes nouvellement baptisée avaient entendu des catéchèses sur leur foi pour entrer dans le mystère qu’elles vivaient, des « catéchèses mystagogiques » disait-on, qui les aidaient à se familiariser avec les nouvelles réalités de leur foi.
On ne peut faire autrement que de suivre le même chemin que les personnes nouvellement baptisées. Même si nous avons vécu notre baptême, pour la plupart, dans notre enfance, celui-ci produit sa grâce, sa vigueur et sa richesse sans défaillance tout au cours de nos vies. Par le baptême nous avons été comme le dit saint Paul « ensevelis avec le Christ, nous sommes ressuscités avec Lui » (Romains 6, 4 cf. aussi Colossiens 2, 12). Et avec lui nous sommes invités à vivre pour Dieu.
La vie chrétienne ne peut se réduire à des pratiques. Elle est d’abord et avant tout l’union à une personne, le Christ, qui nous entraîne avec lui. Nous n’avons jamais fini vivre et goûter les effets de cette relation. Nous pouvons avec joie nous associer à nos frères et sœurs nouvellement baptisés car pour nous aussi le chemin à la suite du Christ, même s’il est commencé depuis longtemps, est encore à découvrir et à approfondir dans notre vie de tous les jours.

III – Thomas, l’incrédule
La troisième piste de réflexion repose sur le récit très connu de l’apparition de Jésus à Thomas. L’évangile de saint Jean nous en raconte les détails. Les disciples ont déjà rencontré le Ressuscité dans un moment de présence intense où ils l’ont reconnu en entendant le souhait qu’il leur faisait : « La paix soit avec vous! ».
Thomas n’était pas avec eux. Il demande à se rendre compte par lui-même que Jésus est bien ressuscité. Et le miracle se produit. Jésus se tient de nouveau au milieu de ses disciples et Thomas est là.
La scène où il met sa main dans les plaies du Christ et les paroles qu’il prononce : « Mon Seigneur et mon Dieu » ont traversé les siècles. Elles ont inspiré des milliers et des milliers des personnes.
On peut se demander si Thomas était un incrédule irréductible. Je ne pense pas, car ce qui ressort du récit de saint Jean c’est que Thomas a besoin d’être certain que le Jésus que lui et les disciples rencontrent est bien le même que celui qu’ils ont côtoyé avant sa mort et qui est mort sur la croix quelques jours plus tôt. C’est ce qu’exprime symboliquement les paroles « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la arque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Saint Jean, en racontant cette scène de façon très colorée, veut ainsi nous faire comprendre que la résurrection de Jésus n’est pas un simple retour à la vie. Ce n’est pas comme si un cadavre revenait à la vie. C’est un mystère de foi où le Jésus mort sur la croix continue de vivre d’une autre façon, mystérieuse. qui le rend accessible à tout le monde pour les siècles des siècles.
Lorsque je participe à l’Eucharistie comme nous le faisons ce matin, c’est le Christ ressuscité que je rencontre. Il se présente à moi comme il l’a fait pour les disciples et pour Thomas. Est-ce que je suis prêt à lui dire et redire : « Mon Seigneur et mon Dieu » ?

Conclusion
Ces trois pistes de méditation nous permettent d’aller un peu plus loin dans notre foi en Jésus Ressuscité, Seigneur et Sauveur. Ce matin, nous sommes nourris et touchés par l’image de Jésus miséricordieux, par les nouveaux baptisés et par la scène de Thomas qui rencontre Jésus ressuscité.
Laissons-nous habiter par la personne du Christ qui est comme le dit l’Écriture l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin de tout, celui que Dieu nous a donné pour ramener l’humanité vers Lui.
Que le Seigneur Jésus nous illumine et nous remplisse de sa vie pendant tout le temps pascal et tous les jours de notre vie !

Amen!