HOMÉLIES DU 4E DIMANCHE DE CARÊME B
06/03/2018
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Jésus a élevé sur la croix, une peinture moderne
HOMÉLIES DU 4E DIMANCHE DE CARÊME B
2 Ch 36, 14-16, 19-23 ; Ep 2, 4-10 ; Jn 3, 14-21
« L’Eglise a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » (Vatican II, Constitution Lumen Gentium, Egl. 4).
Les trois lectures de ce dimanche résument chacune à leur manière la fragilité et l’inconstance de l’être humain, l’infinie patience et la tendresse de Dieu, mais aussi la pédagogie des évènements.
Ce qui s’est passé « sous le règne de Sédécias » n’est certes pas le monopole d’une époque lointaine. En s’éloignant de la source de lumière et de vie pour courir après ce qui brille, l’être humain s’enfonce dans l’obscurité qui dissimule ses aberrations. Toujours cependant, des hommes et des femmes surgissent qui crient casse-cou, dénoncent les infidélités et appellent à la conversion. Des clairvoyants. Donc des gêneurs qu’il faut bâillonner par la moquerie et le mépris, l’emprisonnement ou même la mort. Le Christ, prophète par excellence, n’a pas connu meilleur sort. « Quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises »…C’est l’heure des crises, des révolutions et des guerres. L’abondance et l’insouciance cèdent la place aux restrictions, aux ruines, aux désespoirs. Et quand il est trop tard, beaucoup se surprennent à conclure : « Cela devait arriver » ou même « nous l’avons mérité » !
Dieu ne s’est pas vengé pour autant. Mais le choc des épreuves réveille en nous ce qui dort, éclaire ce qui est obscur, relativise ce que nous imaginions immuable ou capital. Maladies, échecs et souffrances de tous genres font voir autrement les gens et les choses, la vie et la mort, le passé et l’avenir. Une illumination. Une occasion d’être purifié.
Une chance nouvelle est ainsi offerte pour prendre ou reprendre la route du vrai, du bien, du bon, pour que « nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2, 10)
La Parole de Dieu est inlassablement envoyée dans le monde comme une lumière dans nos ténèbres. Il est cependant des obscurités qui nous tiennent à cœur et que nous défendons farouchement contre la clarté de la vérité. Il nous arrive de refuser de voir, d’accepter, de modifier. Et pourquoi craindre cette lumière qui ne vient pas nous condamner ni nous juger, mais bien nous délivrer ?
« Celui qui fait la vérité vient à la lumière ». Pour faire la vérité, il faut fréquenter assidûment celui qui est vérité tout entière et maintenir avec lui des relations vraies. Vérité encore à faire et à entretenir dans nos relations avec les autres, en restant constamment soucieux de respect, refusant le mensonge et la duplicité. Vérité à construire dans nos relations fraternelles qui suscitent le partage, libèrent le pauvre de la mendicité pour en faire un partenaire.
Par le Christ, nous pouvons désormais voir toute chose à la lumière de la foi. Par lui, notre vie est renouvelée; Il nous fait sans cesse renaître en nous faisant entrer « dans ce mouvement de mort et de vie ». Un système et une actualité que nous célébrons dans l’eucharistie et que l’eucharistie nous invite à réaliser dans les conversions quotidiennes qui nous font passer de la mort à la vie.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925 – 2008
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