Archive pour juillet, 2017

PAPE FRANÇOIS – NOUS AVONS TOUS UN ANGE (2014)

6 juillet, 2017

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/cotidie/2014/documents/papa-francesco-cotidie_20141002.html

PAPE FRANÇOIS – NOUS AVONS TOUS UN ANGE (2014)

fr ange

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 2 octobre 2014

(L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 42 du 16 octobre 2014)

Nous avons tous un ange toujours à nos côtés, qui ne nous laisse jamais seuls et nous aide à ne pas nous tromper de route. Et si nous savons être comme des enfants, nous réussirons à éviter la tentation de nous suffire à nous-mêmes, qui conduit à l’orgueil et à un carriérisme exaspéré. C’est justement le rôle décisif des anges gardiens dans la vie des chrétiens que le Pape François a rappelé, le jour de leur fête. Ce sont deux images — l’ange et l’enfant — que «l’Eglise nous fait voir dans la liturgie d’aujourd’hui». Le Livre de l’Exode (23, 20-23a), notamment, nous propose «l’image de l’ange», que «le Seigneur donne à son peuple pour l’aider sur son chemin». Le Seigneur donne une indication claire à son peuple: «Vas, tu feras ce que je te dis. Tu marcheras dans ta vie, mais je te donnerai une aide qui te rappellera continuellement ce que tu dois faire». Et ainsi «il dit à son peuple quelle doit être l’attitude avec l’ange». La première recommandation est: «Aie du respect pour sa présence». Puis: «Ecoute sa voix et ne te rebelle pas contre lui». Ainsi en plus de «respecter» il faut aussi savoir «écouter» et «ne pas se rebeller». Au fond «c’est cette attitude docile, mais non spécifique, de l’obéissance due au père, qui est le propre de l’obéissance du fils». Il s’agit en substance de «cette obéissance de la sagesse, cette obéissance d’écouter les conseils et de choisir le mieux selon les conseils». Et il faut «avoir le cœur ouvert pour demander et écouter des conseils». Le passage de l’Evangile de Matthieu (18,1-5.10) propose en revanche la seconde image, celle de l’enfant. «Les disciples se disputaient pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Il y avait une dispute interne: le carriérisme. Ces hommes qui sont les premiers évêques avaient cette tentation du carriérisme» et ils disaient entre eux: «Je veux devenir plus grand que toi!». A ce propos: «Ce n’est pas un bon exemple que les premiers évêques aient fait cela, mais c’est la réalité». Pour sa part, «Jésus leur enseigne la véritable attitude»: il appelle à lui un enfant, il le place au milieu d’eux — rapporte Matthieu — et ce faisant il indique expressément «la docilité, le besoin de conseil, le besoin d’aide, parce que l’enfant est précisément le signe du besoin d’aide, de docilité pour aller de l’avant». «Telle est la route» et non celle d’établir «qui est le plus grand». En réalité, a répété le Pape en rappelant les paroles de Jésus, «sera le plus grand» celui qui deviendra comme un enfant. «Nous tous, selon la tradition de l’Eglise, nous avons un ange avec nous, qui nous protège, nous fait sentir les choses». Du reste, «combien de fois avons-nous entendu: “Mais, là… tu devrais faire comme ça… cela ne va pas… fais attention!”». C’est justement «la voix de notre compagnon de voyage». Et nous pouvons être «sûrs qu’il nous accompagnera jusqu’à la fin de notre vie avec ses conseils». Pour cela, il faut «faire entendre sa voix, ne nous rebellons pas». En réalité, «personne ne marche seul et aucun d’entre nous ne peut penser qu’il est seul: ce compagnon est toujours là». A ces interrogations, «nous pouvons répondre aujourd’hui»: chacun de nous peut le faire pour vérifier «quelle est sa relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me protéger et m’accompagner sur le chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est dans les cieux».

LA PUISSANCE DU NOM DIVIN (ÉTUDE DU PSAUME 8)

5 juillet, 2017

https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/734.html

LA PUISSANCE DU NOM DIVIN (ÉTUDE DU PSAUME 8)

Commentaire au fil du texte

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Ce psaume 8 est bref, mais il contient l’univers entier…
Le psaume 8 est court et pourtant il évoque l’univers, l’homme et Dieu. Plus particulièrement, la grandeur du Nom de Dieu. Comment cela ?

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Première remarque qui est utile dans l’étude de bien des textes bibliques : le psaume 8 commence et se termine par une « inclusion ». Procédé littéraire assez courant, l’inclusion est la répétition volontaire d’un mot, d’une expression ou d’une phrase, que l’auteur veut mettre en valeur et qu’il utilise comme un indice de la construction de son texte (pour borner le passage, marquer ses parties ou le relier au contexte). L’inclusion est ici une doxologie, c’est-à-dire une formulation de la Gloire de Dieu :

« SEIGNEUR notre Seigneur,
que ton nom est magnifique par toute la terre ! » (v. 2 et v. 10).

Deuxième remarque : quel est le vocabulaire dominant dans ce psaume ? Il parait simple de remarquer celui-ci :
v. 2 : terre, cieux
v. 4 : cieux, lune, étoiles
v. 7 : œuvres de tes mains
v. 8 : bétail, gros ou petit, bêtes sauvages
v. 9 : oiseau du ciel, poissons, mer.

Tous ces éléments sont ceux de la création, de l’univers. Mais un autre champ sémantique fait contrepoint :
v. 3 : tout petits, nourrissons
v. 5 : l’homme, l’être humain
v. 6 : presque un dieu

C’est l’homme, dans sa fragilité et sa dépendance, qui trouve une place dans la création.

Ces données rapprochées mettent en évidence que, dans ce psaume, c’est le Seigneur de la création, du cosmos, qui est loué ainsi que la puissance qu’il déploie au profit des mortels et qui réside dans son Nom.
Commentaire : Qu’est-ce donc que le « Nom » ?
Identité.
Le « Nom » a une grande importance dans le Premier Testament. Car, dans la Bible, le nom d’un être résume son rôle dans l’univers ; il exprime la totalité de la personne qu’il désigne et enferme en ses lettres la puissance de cet être. C’est pourquoi l’étymologie d’un nom donne en général un sens approprié à la nature et à la mission de celui qui le porte. « Adam », par exemple, vient de la racine « sol » dont il fut tiré (Gn 2,7). Autre exemple, « Noé » signifie « qui réconforte » parce que son père Lamech avait dit : « il nous réconfortera de nos labeurs et de la peine de nos mains » (Gn 5,29). « Isaac » vient de la racine « rire » car Abraham et Sarah avaient ri à l’annonce de la venue d’un fils sur leurs vieux jours (Gn 18,12). « Moïse » signifie « tiré » des eaux (Ex 2,10) parce qu’il avait été sauvé des eaux du Nil. Les lieux aussi reçoivent des noms significatifs. Le puits de « Lahaï-Roï » est le « puits du Vivant qui me voit » (Ex 16,14) ; « Mara », racine de l’amertume, est le lieu du désert où les fils d’Israël ne purent boire car l’eau était « amère » (Ex 15, 22-27) etc…
Le Nom divin.
Mais, en ce qui concerne Dieu, c’est lui-même qui dévoila son « Nom » aux hommes. S’il fut d’abord pour Moïse le Dieu des ancêtres, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Ex 3,6), en Ex 3,14, Dieu se nomme « Je suis qui je serai » et précise « c’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de génération en génération ». Le Seigneur a livré à Moïse son Nom et son Mystère. Si l’ambiguïté de la formule « Je suis qui je serai » révèle le refus de se laisser enfermer dans les catégories des hommes, dans le même temps, son « être » semble orienté vers l’homme. En effet, en Ex 3,12, Le Seigneur affirme « Je suis avec toi », promettant ainsi que sa présence aux hommes sera constante et efficace. Et derrière ces deux aspects, ce Nom laisse entendre que Dieu est aussi Celui qui fait exister, qui décide de l’être.
Comme le montre le Ps 8, le Nom fera l’objet d’un culte. Nom redoutable, éternel, tout-puissant, saint et terrible, il sera la manière de s’adresser au Dieu transcendant qui, pourtant, est activement présent au sein de l’univers.
Par toute la terre, le Nom de Dieu est la signature de ses œuvres. Ce Nom dit, au cœur du monde, la majesté inatteignable du Créateur, il atteste que le ciel est « son » ciel, piqueté de la terre et des étoiles par son art, il atteste sa puissance qui maintient l’harmonie de l’être et de la vie.
Un Nom pour une alliance.
Toutefois, l’émerveillement né de la puissance du Nom ne s’arrête pas aux contemplations extérieures, il fait aussi naître l’interrogation sur la vie humaine : « Qu’est donc l’homme, pour que tu penses à lui, l’être humain, pour que tu t’en soucies ? » v. 5. Comment le Dieu Créateur peut-il se souvenir de l’homme, fragile, fini, simple mortel, fils d’Adam, poussière qui retournera à la poussière ? Comment le Dieu Créateur peut-il vouloir le visiter, en prendre souci, le rencontrer pour le sauver ? Beaucoup plus encore, comment Le Seigneur Créateur peut-il associer l’homme à sa permanente Gloire créatrice ?
C’est ce que le psaume nous révèle. Si l’homme est créature, elle est juste moins qu’un dieu et le Seigneur la couronne « de gloire et de beauté pour qu’il domine son œuvre ». Il a mis la création sous ses pieds. Or, ces multiples facettes du rôle privilégié de l’homme sont des dons de Dieu. Si vous étudiez le psaume en vous posant la question : « Qui agit ? », vous remarquerez que seul Le Seigneur agit. Lui seul crée, maintient l’être et l’harmonie, Lui seul attribue les rôles. Voilà bien la raison profonde de la louange ! Et si l’être humain est hautement valorisé, sa royauté sur la création ne vient ni de sa nature, ni de ses performances ou mérites, elle est un don gratuit de Dieu. C’est pourquoi ce don implique une responsabilité d’administration qui ne soit ni malhonnête, ni injuste, ni gaspilleuse. C’est pourquoi tous les hommes sont co-responsables du cosmos et co-protecteurs de la vie. C’est en cela aussi que l’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu, qu’il correspond au dessein créateur. Et sa louange est alors comme celle de « la bouche des enfants, des tout petits ». Se sachant faibles mais confiants, les enfants attendent les bienfaits de plus grand qu’eux. Ils agissent à l’ombre de leur Père et s’appuient sur son Nom.
Jésus et l’homme un peu moindre qu’un dieu…
Avec le Christ, nous pouvons aller plus loin dans l’interprétation du psaume, nous pouvons le comprendre selon une lecture chrétienne.
Jésus a mis en valeur la grandeur des petits : « Qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas » Lc 18,17. Cette posture d’accueil du don dans la simplicité et la confiance fait non seulement vivre le monde, mais encore elle le fait vivre, littéralement, dans l’être de Dieu, elle le fait vivre en « Royaume de Dieu ».
Or, c’est bien ce que le Christ a réalisé en plénitude.
Par son incarnation, par le fait qu’il s’est fait réellement homme, il est venu visiter les hommes pour les sauver comme le dit le v. 5 du psaume.
Mais il est aussi venu pour élever la nature humaine à une dignité inconcevable – et inconcevable à coup sûr pour le psalmiste qui ne bénéficiait pas de la Révélation de Dieu par le Fils de Dieu lui-même, Jésus-Christ – puisque lui, l’homme Jésus, fut ressuscité et élevé à la droite du Père où il partage à tout jamais la Gloire de Dieu. Il fut « couronné de gloire et de beauté » comme dit le v. 6 du psaume.
Nous rendons-nous compte de ce que cela signifie ? Nous rendons-nous compte que c’est l’avenir que Dieu nous promet ? Nous rendons-nous compte que l’expression « fils de Dieu par adoption » – qui est notre nom, à nous, chrétiens – est lestée du poids de cette dignité et de cette gloire ? Jésus-Christ est l’archétype de l’homme que nous pouvons devenir !
La Résurrection de Jésus a déjà réalisé, maintenant, sur notre vieille terre, en plénitude, la royauté de l’homme sur la création puisqu’elle a vraiment mis toute chose aux pieds de Jésus-Christ … la mort comprise !
Hommes, nous sommes investis d’une dignité royale pour faire de la création le Royaume de Dieu ; pour faire vivre la création de la vie même de Dieu, celle qui, par-delà la mort, mène à la vie en Dieu !
Autres psaumes à lire…
Souhaitez-vous voir comment le Nom du Seigneur est le refuge des hommes qui prient les Psaumes ? Reportez-vous aux versets suivants et à leurs contextes : Ps 54,3; 124,8; 52,11; 33,21. Puis relisez le chapitre 17 de l’évangile de Jean en vous arrêtant plus particulièrement sur les versets 17,6.11.12.26.
La révélation que nous sommes des « fils adoptifs » de Dieu n’est pas simple à cerner. Pour méditer cette notion qui porte en elle l’avenir de l’homme, reprenez, dans les lettres pauliniennes, Rm 8,15; Ga 4,4-7; Ep 1,5, que vous pouvez compléter par Rm 8,28-30 et 2 Co 6,16-18.
Enfin, quelle est la prière qui manifeste à l’évidence que nous sommes enfants de Dieu ? Et, à partir de Mt 6,9-13, vous pouvez rechercher tout ce que recouvre le Nom de « Père » au long du Nouveau Testament.

Catherine Bizot
Service biblique catholique Évangile et Vie

BENOÎT XVI – AUDIENCE GÉNÉRALE – LE MAGNIFICAT: CANTIQUE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

4 juillet, 2017

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060215.html

BENOÎT XVI – AUDIENCE GÉNÉRALE – LE MAGNIFICAT: CANTIQUE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIEMercredi 15 février 2006 

Lecture:  Lc 1, 46-50.54-55 

salmi e fr CHMAKOFF MAGNIFICAT - Copia

Magnificat

Chers frères et soeurs,

1. Nous sommes désormais parvenus au terme du long itinéraire commencé il y a précisément cinq ans, au printemps 2001, par mon bien-aimé Prédécesseur, l’inoubliable Pape Jean-Paul II. En effet, le grand Pape avait voulu parcourir dans ses catéchèses toute la séquence des Psaumes et des Cantiques qui constituent le tissu de prière fondamental de la Liturgie des Laudes et des Vêpres. Désormais parvenus à la fin de ce pèlerinage à travers les textes, semblable à un voyage dans le jardin fleuri de la louange, de l’invocation, de la prière et de la contemplation, nous laissons à présent la place à ce Cantique qui scelle de manière idéale chaque célébration des Vêpres, le Magnificat (Lc 1, 46-55).
C’est un chant qui révèle en filigrane la spiritualité des anawim bibliques, c’est-à-dire de ces fidèles qui se reconnaissaient « pauvres » non seulement en vertu de leur détachement de toute idolâtrie de la richesse et du pouvoir, mais également en vertu de l’humilité profonde de leur coeur, dépouillé de la tentation de l’orgueil, ouvert à l’irruption de la grâce divine salvatrice. En effet, tout le Magnificat que nous avons écouté à présent, exécuté par le Choeur de la Chapelle Sixtine est marqué par cette « humilité », en grec tapeinosis, qui indique une situation concrète de pauvreté et d’humilité.
2. Le premier mouvement du cantique marial (cf. Lc 1, 46-50) est une sorte de voix soliste qui s’élève vers le ciel pour atteindre le Seigneur. On peut en effet noter la répétition constante de la première personne: « Mon âme… mon esprit… mon Sauveur… me diront bienheureuse… fit pour moi des merveilles… ». L’âme de la prière est donc la célébration de la grâce divine qui a fait irruption dans le coeur et l’existence de Marie, faisant d’elle la Mère du Seigneur. Nous entendons vraiment la voix de la Madone, qui parle ainsi de son Sauveur, qui a fait de grandes choses dans son âme et dans son corps.
La structure profonde de son chant de prière est donc la louange, l’action de grâce, la joie reconnaissante. Mais ce témoignage personnel n’est pas solitaire et intimiste, purement individualiste, car la Vierge Marie est consciente d’avoir une mission à accomplir pour l’humanité et son histoire s’inscrit à l’intérieur de l’histoire du salut. Et ainsi, elle peut dire: « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (v. 50). Avec cette louange du Seigneur, la Madone donne voix à toutes les créatures rachetées qui, dans son Fiat, et ainsi dans la figure de Jésus né de la Vierge, trouvent la miséricorde de Dieu.
3. C’est à ce point que se déroule le deuxième mouvement poétique et spirituel du Magnificat (cf. vv. 51-55). Celui-ci fait davantage penser à un choeur, comme si, à la voix de Marie, s’associait celle de toute la communauté des fidèles qui célèbrent les choix surprenants de Dieu. Dans l’original grec de l’Evangile de Luc, on trouve sept verbes à l’aoriste, qui indiquent tout autant d’actions que le Seigneur accomplit de manière permanente dans l’histoire: « Déployant la force de son bras… il disperse les superbes… il renverse les puissants… il élève les humbles… il comble de biens les affamés… renvoie les riches… il relève Israël ».
Dans ces sept oeuvres divines, le « style » dont s’inspire le comportement du Seigneur de l’histoire est évident: il se range du côté des derniers. Il possède un projet qui est souvent caché sous l’apparence terne des événements humains, qui voient triompher « les superbes, les puissants et les riches ». Et pourtant, sa force secrète est destinée à se révéler à la fin, pour montrer qui sont les véritables préférés de Dieu: « Ceux qui le craignent », fidèles à sa parole; « les humbles, les affamés, Israël son serviteur », c’est-à-dire la communauté du Peuple de Dieu qui, comme Marie, est constituée par ceux qui sont « pauvres », purs et simples de coeur. C’est ce « petit troupeau » qui est invité à ne pas avoir peur, car le Père a trouvé bon de lui donner son royaume (cf. Lc 12, 32). Et ainsi, ce chant nous invite à nous associer à ce petit troupeau, à être réellement membres du Peuple de Dieu, dans la pureté et dans la simplicité du coeur, dans l’amour de Dieu.
4. Recueillons alors l’invitation que saint Ambroise nous adresse dans son commentaire au texte du Magnificat. Le grand docteur de l’Eglise dit: « Que se trouve en chacun l’âme de Marie pour exalter le Seigneur, que se trouve en chacun l’esprit de Marie qui exulte en Dieu; si, selon la chair, la mère du Christ est une, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu… L’âme de Marie exalte le Seigneur, et son esprit exulte en Dieu, car, consacrée en âme et en esprit au Père et au Fils, celle-ci adore avec une pieuse affection un seul Dieu, dont tout provient, et un seul Seigneur, en vertu duquel existent toutes les choses » (Discours sur l’Evangile selon Luc, 2, 26-27: SAEMO, XI, Milan-Rome 1978, p. 169). Dans ce merveilleux commentaire du Magnificat de saint Ambroise, cette phrase surprenante me touche toujours de façon particulière: « Si, selon la chair, la mère du Christ est une, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu ». Ainsi, le saint Docteur, interprétant la parole de la Madone elle-même, nous invite à faire en sorte que dans notre âme et dans notre vie, le Seigneur trouve une demeure. Nous ne devons pas seulement le porter dans le coeur, mais nous devons l’apporter au monde, afin que nous aussi, nous puissions engendrer le Christ pour notre temps. Prions le Seigneur afin qu’il nous aide à l’exalter avec l’esprit et l’âme de Marie, et à apporter à nouveau le Christ à notre monde.

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