L’ÂME ET LE CORPS DANS LEUR ÉTROITE UNION SONT EN RAPPORT À DIEU – TERTULLIEN
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L’ÂME ET LE CORPS DANS LEUR ÉTROITE UNION SONT EN RAPPORT À DIEU – TERTULLIEN
La Résurrection de la chair, 8 – 9.
« La chair est l’axe du salut: lorsque l’âme est choisie par Dieu en vue de ce salut, c’est la chair qui fait que l’âme peut être ainsi choisie par Dieu. Mais la chair aussi est lavée pour que l’âme soit purifiée, la chair reçoit l’onction pour que l’âme soit consacrée, la chair est marquée d’un signe pour que l’âme soit protégée ; la chair est couverte de l’ombre de l’imposition des mains pour que l’âme soit illuminée par l’esprit, la chair se nourrit du corps et du sang du Christ pour que l’âme se repaisse de la force de Dieu. On ne peut donc séparer dans le salaire ce que le travail réunit. Car même les sacrifices agréables à Dieu, je veux dire les luttes de la chair et de l’âme, les jeûnes, les repas différés et frugaux, et les haillons qui sont l’accompagnement de tels exercices, c’est la chair qui les offre à son propre préjudice. La virginité également, le veuvage, la continence cachée dans le secret du mariage et une expérience conjugale unique sont des offrandes à Dieu prises sur les biens de la chair.
Et maintenant, que penses-tu d’elle, lorsque, traînée en public et offerte à la haine de tous, elle lutte au nom de la foi, quand, dans les prisons, son existence est tourmentée par la ténébreuse privation de la lumière, l’exil loin du monde, la crasse, les mauvaises odeurs, une nourriture corrompue, sans même la liberté de dormir, liée qu’elle est à son lit, blessée même par sa couche, et quand la voici maintenant en pleine lumière, déchirée par les instruments de torture, et finalement détruite par les supplices, qui s’efforce de payer le Christ de retour en mourant pour lui, et, en vérité, sur la même croix souvent, voire sous les coups d’inventions plus cruelles encore? Très heureuse, et très glorieuse vraiment, cette chair qui peut se présenter devant le Christ, notre Seigneur, avec une dette qui consiste à ne plus lui devoir autre chose que d’avoir cessé d’être en dette avec lui, se trouvant ainsi d’autant plus liée que libérée!
Donc, pour reprendre la question dans son ensemble, cette chair que Dieu a, de ses mains, fabriquée à l’image de Dieu, qu’il a animée de son souffle à la ressemblance de sa propre vitalité, qu’il a mise à la tête de toute sa création pour qu’elle habite avec elle, en recueille les fruits, ait sur elle tout pouvoir, qu’il a revêtue de ses mystères et de ses enseignements, dont il aime la pureté, dont il agrée les mortifications, dont les souffrances ont du prix à ses yeux, cette chair ne ressuscitera-t-elle pas, elle qui à tant de titres appartient à Dieu ? II est exclu, absolument exclu, que l’ouvrage de ses mains, l’objet de sa sollicitude, le réceptacle de son souffle, la reine de sa création, l’héritière de sa libéralité, le prêtre de son culte, le soldat qui combat pour la défense de sa parole, la sœur du Christ, Dieu l’abandonne à la mort éternelle! Nous savons que Dieu est bon (Matt.19, 17 : Luc18, 19) ; son Christ nous enseigne en outre qu’il est le seul très bon. Celui qui prescrit l’amour, à son égard d’abord, puis à l’égard du prochain, fait aussi ce qu’il enseigne (Matt. 22, 37) : il aime la chair, qui lui est si proche de tant de façons ; il est vrai qu’elle est faible : mais « c’est dans la faiblesse que la force trouve son accomplissement » (II Cor. 12, 9), infirme, « mais seuls les malades ont besoin de médecin » (Luc 5, 31), basse, mais « ce sont ceux qui sont abaissés qu’il faut revêtir des plus grands honneurs » (1 Cor. 12, 23), perdue, mais « Je suis venu, dit-il, pour sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10), pécheresse, mais : « Je préfère, dit-il, le salut du pécheur à sa mort » (Ez. 18, 23), condamnée, mais : « Je le frapperai et je le guérirai » (Deut.32, 39). Pourquoi réprouves-tu dans la chair ce qui est attente de Dieu, ce qui est espérance de Dieu? Car Dieu honore en apportant secours.
J’oserais dire:si ces malheurs n’étaient pas arrivés à la chair, la bonté, la grâce, la miséricorde, toute la puissance bienfaisante de Dieu eussent été sans objet. »
Prière:
Seigneur Dieu, ton Divin Fils s’est incarné dans le sein très pur de la Vierge Marie et a voulu prendre sur Lui toute la faiblesse de la condition humaine excepté le péché. Accorde-nous la grâce de suivre son exemple pour, qu’à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, nous puissions ressusciter à la vie éternelle. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, qui vit et règne avec Toi dans l’unité du Saint Esprit et est Dieu pour les siècles des siècles. Amen
Par l’Athénée Pontifical « Regina Apostolorum »
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