Archive pour février, 2017

VA ET MANGE LE LIVRE (APOCALYPSE 10, EZECHIEL 3)

21 février, 2017

https://www.eretoile.org/Archives-Reflexions/va-et-mange-le-livre.html

VA ET MANGE LE LIVRE (APOCALYPSE 10, EZECHIEL 3)

L’idée qu’il faille manger la Bible, se nourrir de la parole de Dieu, est extrêmement fréquente dans l’Ecriture. Elle est même l’un des fondements de notre pratique chrétienne, puisque le Christ, qui est, d’après l’Evangile de Jean, l’incarnation humaine de la Parole de Dieu, nous a dit : Je suis le pain vivant descendu du Ciel, et aussi : celui qui me mange vivra éternellement. C’est encore ce qu’il dira d’une manière plus imagée, lorsque, lors de son dernier repas, il a invité les disciples à se nourrir d’un pain en disant : prenez et mangez, ceci est mon corps. De même, chaque fois que nous participons à une Sainte Cène, nous répétons devant tous et pour nous-mêmes que le Christ, la Parole de Dieu, est la nourriture essentielle de notre vie.
Or, affirmer que la Bible est comme une nourriture, c’est affirmer beaucoup de choses très justes à son égard.
D’abord qu’elle est source de vie, de force, et de tout ce dont nous avons besoin pour vivre. Il est certain que nous ne sommes pas que des corps, et un être humain digne de ce nom ne peut se contenter de se nourrir physiquement. Nous devons donc manger la Bible, comme l’on dit que l’on dévore un roman, ou que l’on boit les paroles d’un discours qui nous passionne.
Or manger cette Parole, ce n’est pas la regarder de loin, ce n’est pas la lire d’un oeil distrait et rapide, mais vraiment s’en imprégner, la mettre en soi, au plus profond de son âme pour qu’elle devienne en nous une source interne de vie. La grande tradition mystique chrétienne parlait de la manducation de la Parole, c’est-à-dire de l’art de manger, de mâcher la Parole pour en extraire tout le suc nourrissant. Autant que possible, pour être bien nourri, cette Parole de la Bible ne doit pas être mangée comme un sandwich sur le coin d’un bar. Il faut prendre son temps, lire doucement, par petites bouchées, en dégustant chaque phrase, chaque mot et en mâchant bien, tournant et retournant les mots dans notre tête, laissant à chaque affirmation le temps d’exhaler en nous tout son parfum.
De plus, pour être bien nourris, l’idéal n’est pas de ne rien manger pendant un mois puis de tenter de tout rattraper en une fois. Il est bien plus profitable de manger un peu tous les jours. Le même conseil pourrait être donné d’ailleurs à tous ceux qui veulent apprendre à faire de la musique, ou faire du sport, la régularité, et la fréquence sont les seuls moyens de vraiment progresser. Hors de cela, la pratique est difficile, pénible, décevante et peu profitable.
De toute façon, l’action de la lecture de la Bible sur notre vie ne peut (en général) que se voir sur le long terme. On ne devient pas un sportif accompli en courant tout d’un coup un marathon sans avoir rien fait avant. De même, quand on lit la Bible, l’on n’est pas forcément transformé immédiatement. Il ne faut pas croire que l’on y trouve immédiatement ou à chaque fois le texte extraordinaire qui nous peut nous bouleverser, ce n’est que petit à petit que la Bible nous construit, nous transforme, sans qu’il y ait nécessairement de choc, et sans que l’on ait l’impression qu’à vue immédiate cela nous apporte grand chose.
De même, quand nous mangeons, tout n’est pas immédiatement utile. Nous ne pouvons pas dire que telle bouchée, tel repas a constitué telle partie de notre corps, tel muscle, ou telle zone de notre cerveau. Pourtant, physiquement nous ne sommes constitués que de ce que nous avons mangé un jour ou l’autre. Chacune des molécules de notre corps a été un jour ou l’autre dans notre assiette, et est passée par notre bouche. Mais comment et quand ? Nous ne pouvons le dire. Cette parole que nous mangeons agit de même en nous, c’est elle qui nous donne les éléments essentiels à notre construction humaine et spirituelle. C’est elle qui, finalement, nous constitue, nous fait, nous modèle et nous transforme, et cela petit à petit, sans choc, et sans que nous soyons nécessairement bouleversé par tel ou tel passage ou verset.
La comparaison peut d’ailleurs être prolongée utilement par l’idée que quand nous mangeons, en fait, une grande part est rejetée dans quelque lieu secret pour parler comme l’Evangile (Matt 15 :17), ce qui n’est effectivement utile n’est qu’une très infime part que nous ne pouvons discerner à l’avance. Or, celui qui lit la Bible régulièrement sait que souvent le texte ne lui dit rien, qu’il l’ennuie (voire l’agace s’il est un peu indigeste). Mais ce n’est pas grave, il faut le savoir et persévérer, lire beaucoup sans chercher la rentabilité totale pour qu’il reste l’infime part qui, sans que nous nous en rendions compte, va construire et constituer petit à petit en nous une vie nouvelle.
Le lecteur de la Bible est un peu comme l’orpailleur qui doit traiter une immense quantité de gravier pour trouver finalement les quelques infimes paillettes d’un grand prix… mais pour nous c’est encore plus difficile parce que nous ne pouvons même pas toujours désigner où se trouvent les paillettes pour les séparer du reste. Le travail se fait en nous, et il est certain qu’il se fait. Celui qui lit et relit la Bible est petit à petit transformé par elle et trouve dans ce compagnon de son existence une vraie source de force, de joie, de paix et de vie.
Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, votre âme se délectera de mets succulents. Prêtez l’oreille, et venez à moi, Écoutez, et votre âme vivra. (Esaïe 55)

Luis Pernot

G.D. Tiepolo, Dieu le Père

17 février, 2017

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HOMÉLIE DU 7E DIMANCHE ORDINAIRE A

17 février, 2017

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE DU 7E DIMANCHE ORDINAIRE A

Lv 19, 1-2, 17-18 ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48

Etre traité de fou ou de folle ne plaît à personne. Ce terme de mépris impressionne. N’est-il pas dénonciation d’excès manifestes, d’attitudes non conformes aux critères habituels des gens raisonnables ? Cette injure isole. Elle exclut du cercle privilégié des sages. Le fou n’est pas « comme tout le monde ». Le saint non plus.
Il est vrai qu’il y a sagesse et sagesse. « La sagesse de ce monde est folie devant Dieu », nous rappelle Paul. Nous admirons la formule, l’opposition des termes, mais nous ne croyons guère à sa vérité. « Si quelqu’un parmi vous pense être sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou, pour devenir sage ». Un vrai défi que nous aurons peine à relever !
L’Evangile nous donne cependant l’occasion de tester nos critères de sagesse et de mesurer la sainte folie de nos comportements. Jésus ne s’adresse pas à des adorateurs ni à des esclaves du « monde ». Ses interlocuteurs ne sont pas possédés par l’esprit du « Malin ». Croyants fidèles, ouverts aux nouveautés du jeune prophète, les disciples vivent une sagesse qui dépasse celle des païens. C’est la loi de Moïse qui leur sert de fil conducteur. Et Moïse s’est fait l’écho du Dieu tout puissant… Echo faible et fragile, constamment perturbé par les aménagements des commentaires, les résistances d’un peuple « à la nuque raide », la séduction des idoles prometteuses de bonheur sans peine.
Jésus va réinterpréter la Loi en remontant à la source. « Soyez saints comme moi le Seigneur votre Dieu je suis saint ». Avant même de se concrétiser en piste, en exemple, en type d’applications multiples, la Loi est essentiellement « loi de sainteté ». « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». La conduite du Père est modèle pour celle des enfants. La Loi n’est pas une ordonnance pesante comme un carcan et assortie de menaces. Elle est appel cordial à réussir sa vocation de fils et de filles. Pour être vraiment ce à quoi ils sont appelés, ils doivent être ressemblants à celui qui les a créés par amour et pour l’amour.
Il ne suffit pas cependant de chanter l’amour pour en vivre, ni d’en rêver pour le partager et le communiquer. Comment dès lors exprimer dans la multiplicité et la diversité des relations humaines ce quelque chose d’insaisissable mais d’ineffable qui est tendresse de Dieu et infini respect des êtres ? Pour découvrir les secrets et les exigences de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, la Loi (Lv) sème sur la route des croyants des balises éclairantes.
Mais jusqu’où doit aller l’amour de Dieu et du prochain ? Dépassant la loi de vengeance aveugle, Moïse avait introduit le progrès d’une certaine justice envers les membres du peuple, les compatriotes. Jésus va dépasser largement cette sagesse religieuse légale et traditionnelle. Pour accomplir la Loi, il va abolir des lois telle celle du talion. Une véritable folie !
En quelques mots, Jésus casse l’engrenage de la violence qu’entretient la « vengeance » institutionnalisée. Le prophète de Nazareth introduit dans les relations humaines l’étonnante miséricorde divine qui engendre le pardon. La rigoureuse justice elle-même sera métamorphosée et singulièrement adoucie par la générosité et la délicatesse de la charité même de Dieu.
Nous voici invités à rompre avec la sagesse et la logique du monde, à prendre ses raisonnements pour du vent ! Nous voici embarqués dans la folle aventure de l’amour des ennemis, du bien rendu pour le mal, du service gratuit, de la générosité sans calcul. Ce n’est pas pour autant un impossible amour. Il ne s’agit pas ici d’émotions passagères, d’instinct ou d’attirance, mais bien de noblesse d’âme, d’attitude de constante bienveillance et de cette volonté évangélique qui respecte l’être humain tout entier. C’est l’amour qui reconnaît aux autres tous les droits que je possède moi-même et à moi-même tous les devoirs qui incombent aux autres.
Dans chaque eucharistie, Jésus nous invite à « devenir fou pour devenir sage ». Le repas de la Parole et du Pain partagés nous pousse à briser les carcans de la sagesse du monde. Il est invitation à communier à celui qui est saint pour être saint à notre tour.
N’oublions pas que l’histoire continue. Les paroles de Jésus sont toujours actuelles. Nous cherchons trop souvent à les minimiser, à les adoucir. Aujourd’hui encore ce qu’il dit nous perturbe et nous fait peur. Nous n’avons pas envie de devenir fous, même pour devenir sages… Et nous ne prenons pas volontiers pour nous le résumé du sermon sur la montagne, qui nous donne le vertige : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. C’est cependant ce qu’il nous demande.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Saint Paul

15 février, 2017

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PAPE FRANÇOIS – [L'espérance chrétienne - source de réconfort mutuel et la paix (1 Thes 5,12 à 22)]

15 février, 2017

http://w2.vatican.va/content/francesco/it/audiences/2017/documents/papa-francesco_20170208_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – [L'espérance chrétienne - source de réconfort mutuel et la paix (1 Thes 5,12 à 22)]

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 8 février 2017

Chers frères et sœurs, bonjour!

Mercredi dernier, nous avons vue que saint Paul, dans la première Lettre aux Thessaloniciens, exhorte à rester enracinés dans l’espérance de la résurrection (cf. 5, 4-11), avec cette belle parole «nous serons avec le Seigneur toujours» (4, 17). Dans le même contexte, l’apôtre montre que l’espérance chrétienne ne possède pas seulement un souffle personnel, individuel, mais communautaire, ecclésial. Nous espérons tous; nous avons tous l’espérance, également de manière communautaire.

C’est pourquoi le regard de Paul s’élargit immédiatement à tous les groupes qui composent la communauté chrétienne, en leur demandant de prier les uns pour les autres et de se soutenir réciproquement. Nous aider réciproquement. Mais pas seulement nous aider dans le besoin, dans les nombreux besoins de la vie quotidienne, mais nous aider dans l’espérance, nous soutenir dans l’espérance. Et ce n’est pas un hasard s’il commence précisément en faisant référence à ceux à qui est confiée la responsabilité et la direction pastorale. Ils sont les premiers à être appelés à nourrir l’espérance, et cela non parce qu’ils sont meilleurs que les autres, mais en vertu d’un ministère divin qui va bien au-delà de leurs forces. C’est pour cette raison qu’ils ont plus que jamais besoin du respect, de la compréhension et du soutien bienveillant de tout le monde.
L’attention se porte ensuite sur nos frères qui risquent davantage de perdre l’espérance, de tomber dans le désespoir. Nous venons toujours à connaissance de gens qui tombent dans le désespoir et font de mauvaises choses… Le désespoir les conduit à tant de mauvaises choses. La référence concerne celui qui est découragé, qui est faible, qui se sent écrasé par le poids de la vie et de ses propres fautes et ne réussit pas à se relever. Dans ces cas, la proximité et la chaleur de toute l’Eglise doivent se faire encore plus intenses et aimantes, et doivent prendre la forme exquise de la compassion, qui n’est pas avoir pitié: la compassion signifie pâtir avec l’autre, souffrir avec l’autre, m’approcher de celui qui souffre; un mot, une caresse, mais qui doivent venir du cœur; cela est la compassion. Pour celui qui a besoin de réconfort et de consolation. Cela est extrêmement important: l’espérance chrétienne ne peut se passer de la charité authentique et concrète. L’apôtre des nations lui-même, dans sa lettre aux Romains, affirme avec le cœur sur la main: «C’est un devoir pour nous, les forts — qui avons la foi, l’espérance, ou qui n’avons pas tant de difficultés —, de porter les faiblesses de ceux qui n’ont pas cette force et de ne point rechercher ce qui nous plaît» (15, 1). Porter, porter les faiblesses des autres. Ensuite, ce témoignage ne reste pas enfermé dans les limites de la communauté chrétienne: il retentit dans toute sa vigueur également en dehors, dans le contexte social et civil, comme un appel à ne pas créer des murs mais des ponts, à ne pas rendre le mal pour le mal, à vaincre le mal par le bien, l’offense par le pardon — le chrétien ne peut jamais dire: tu me le paieras!, jamais; cela n’est pas un geste chrétien; l’offense est vaincue par le pardon —, à vivre en paix avec tous. Voilà ce qu’est l’Eglise! Et c’est ce que réalise l’espérance chrétienne, quand elle prend les traits forts et dans le même temps tendres de l’amour. L’amour est fort et tendre. C’est beau.
On comprend alors que l’on n’apprend pas à espérer seuls. Personne n’apprend à espérer seul. Cela n’est pas possible. L’espérance, pour se nourrir, a nécessairement besoin d’un «corps», dans lequel les divers membres se soutiennent et se ravivent réciproquement. Cela veut alors dire que, si nous espérons, c’est parce que beaucoup de nos frères et sœurs nous ont enseigné à espérer et ont gardé notre espérance vivante. Et parmi eux se distinguent les petits, les pauvres, les simples, les exclus. En effet, celui qui s’enferme dans son bien-être ne connaît pas l’espérance: il espère seulement dans son bien-être et cela n’est pas l’espérance: c’est une sécurité relative; celui qui s’enferme dans sa propre satisfaction, qui se sent toujours comme il faut, ne connaît pas l’espérance… Ceux qui espèrent sont en revanche ceux qui font chaque jour l’expérience de l’épreuve, de la précarité et de leurs propres limites. Ce sont ces frères qui nous donnent le plus beau témoignage, le plus fort, parce qu’ils demeurent fermes dans la confiance au Seigneur, en sachant que, au-delà de la tristesse, de l’oppression et du caractère inéluctable de la mort, la dernière parole sera la sienne, et ce sera une parole de miséricorde, de vie et de paix. Celui qui espère, espère entendre dire un jour ce mot: «Viens, viens à moi, mon frère; viens, viens à moi, ma sœur, pour toute l’éternité».
Chers amis, si — comme nous l’avons dit — la demeure naturelle de l’espérance est un «corps» solidaire, dans le cas de l’espérance chrétienne ce corps est l’Eglise, alors que le souffle vital, l’âme de cette espérance est l’Esprit Saint. Sans l’Esprit Saint on ne peut pas avoir d’espérance. Voilà alors pourquoi l’apôtre Paul nous invite à la fin à l’invoquer sans cesse. S’il n’est pas facile de croire, cela l’est encore moins d’espérer. Il est plus difficile d’espérer que de croire, cela est plus difficile. Mais quand l’Esprit Saint habite dans nos cœurs, c’est Lui qui nous fait comprendre que nous ne devons pas craindre, que le Seigneur est proche et qu’il prend soin de nous; et c’est Lui qui modèle nos communautés, dans une Pentecôte éternelle, comme signes vivants d’espérance pour la famille humaine. Merci.

 

icône byzantine

14 février, 2017

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Romains 12,10

13 février, 2017

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PAPE FRANÇOIS – JÉSUS REGARDE CHACUN DE NOUS

13 février, 2017

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PAPE FRANÇOIS – JÉSUS REGARDE CHACUN DE NOUS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 31 janvier 2017

(L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°006 du 9 février 2017)

Jésus ne regarde pas les «statistiques», mais il fait attention à «chacun de nous». Un par un. L’«émerveillement de la rencontre avec Jésus», cet émerveillement qui saisit celui qui le regarde et qui se rend compte que le Seigneur avait déjà «le regard fixé» sur lui, a été décrit par le Pape François. Le «regard» a précisément été le fil conducteur de la méditation. Le Pape s’est penché sur l’Evangile du jour (Marc, 5 21-43) pour voir «ce que fait Jésus». La caractéristique la plus évidente est que «Jésus est toujours au milieu de la foule». C’est une foule qui enveloppe Jésus, qui «le presse». Et lui, «il est resté là». Les gens le cherchaient: les gens avaient les yeux fixés sur lui et lui avait les yeux fixés sur les gens». On pourrait objecter: Jésus tournait le regard «sur les gens, sur la multitude», en revanche non: «sur chacun!». Car c’est précisément là que se trouve la «particularité du regard de Jésus. Il ne massifie pas les gens: Jésus regarde chacun». On en trouve la preuve à plusieurs reprises dans les récits évangéliques. Dans l’Evangile du jour, par exemple, on lit que Jésus demande: «Qui m’a touché?», alors qu’«il était au milieu de ces gens, qui le pressaient». Cela semble étrange, au point que les disciples eux-mêmes «lui disaient: “Mais vois la foule qui se presse autour de toi!”». «Quelqu’un ma touché!». En effet, «au milieu de cette foule, Jésus s’aperçut de la petite vieille qui l’avait touché. Et il la guérit». Il y avait «beaucoup de gens», mais il prêta attention précisément à elle, «une femme, une petite vieille». Le récit évangélique se poursuit par l’épisode de Jaïre, à qui on annonce que sa fille est morte. Jésus le rassure: «Ne crains pas! Aie seulement foi!», de même qu’auparavant il avait dit à la femme: «Ta foi t’as sauvée!». Dans cette situation également, Jésus se retrouve au milieu de la foule, avec «beaucoup de gens qui pleuraient». Jésus leur dit: «Soyez tranquilles, la petite fille dort». Et Jésus entre et «ressuscite la petite fille». Ce qui saute aux yeux est que Jésus, dans cette agitation, avec «les femmes qui hurlaient et pleuraient», se soucie de dire «au père et à la mère: “Donnez-lui à manger!”». C’est l’attention au «petit», c’est «le regard de Jésus sur le petit. Mais n’avait-il rien d’autre dont se soucier? Non, juste de cela». Le Pape a poursuivi ses exemples en citant l’épisode de Naïm. Là aussi, «il y avait la foule qui le suivait». Et Jésus «voit qu’un cortège funèbre sort: un jeune homme, fils unique d’une mère veuve». Encore une fois, le Seigneur s’aperçoit du «petit». Au milieu de tant de gens, «il va, il arrête le cortège, il ressuscite le jeune garçon et le remet à sa mère». Et une autre fois, à Jéricho. Quand Jésus entre dans la ville, il y a la foule qui «crie: “Vive le Seigneur! Vive Jésus! Vive le Messie!”. Il y a beaucoup de vacarme… Un aveugle se met lui aussi à crier; et lui, Jésus, avec tout le vacarme qu’il y avait là, entend l’aveugle». Le Seigneur «s’aperçoit du petit, de l’aveugle». Tout cela pour dire que «le regard de Jésus va du grand au petit». Le Pape a rappelé que l’auteur de la Lettre aux hébreux suggère «de courir avec persévérance, en gardant le regard fixé sur Jésus». Et cela me fait ressentir «un grand émerveillement. C’est l’émerveillement de la rencontre avec Jésus »

OFFICE DES LECTURES – 12 FÉVRIER 2017

11 février, 2017

http://www.aelf.org/2017-02-12/romain/lectures

OFFICE DES LECTURES – 12 FÉVRIER 2017

INTRODUCTION
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

HYMNE : VOICI LA NUIT
D. Rimaud — CNPL

Voici la nuit,
L’immense nuit des origines.
Et rien n’existe hormis l’Amour,
Hormis l’Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l’eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.

Voici la nuit,
L’heureuse nuit de Palestine,
Et rien n’existe hormis l’Enfant,
Hormis l’Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair,
Dieu transformait tous nos déserts
En Terre d’immortels printemps.

Voici la nuit,
L’étrange nuit sur la colline,
Et rien n’existe hormis le Corps,
Hormis le Corps criblé d’épines :
En devenant un crucifié,
Dieu fécondait comme un verger
La Terre où le plantait la mort.

Voici la nuit,
La sainte nuit qui s’illumine,
Et rien n’existe hormis Jésus,
Hormis Jésus où tout culmine :
En s’arrachant à nos tombeaux,
Dieu conduisait au jour nouveau
La Terre où il était vaincu.

Voici la nuit,
La longue nuit où l’on chemine,
Et rien n’existe hormis ce lieu,
Hormis ce lieu d’espoirs en ruines :
En s’arrêtant dans nos maisons,
Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !
ANTIENNE
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
PSAUME : 103 – I
1Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
2tu as pour manteau la lumière !

Comme une tenture, tu déploies les cieux,
3tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;
des nuées, tu te fais un char,
tu t’avances sur les ailes du vent ;
4tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs.

5Tu as donné son assise à la terre :
qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
6Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :
les eaux couvraient même les montagnes ;
7à ta menace, elles prennent la fuite,
effrayées par le tonnerre de ta voix.

8Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées
vers le lieu que tu leur as préparé.
9Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre.

10Dans les ravins tu fais jaillir des sources
et l’eau chemine aux creux des montagnes ;
11elle abreuve les bêtes des champs :
l’âne sauvage y calme sa soif ;
12les oiseaux séjournent près d’elle :
dans le feuillage on entend leurs cris.

ANTIENNE
Du fruit de tes œuvres, Seigneur, tu rassasies ta terre.
PSAUME : 103 – II
13De tes demeures tu abreuves les montagnes,
et la terre se rassasie du fruit de tes oeuvres ;
14tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
et les champs pour l’homme qui travaille.

De la terre il tire son pain :
15le vin qui réjouit le coeur de l’homme,
l’huile qui adoucit son visage,
et le pain qui fortifie le coeur de l’homme.

16Les arbres du Seigneur se rassasient,
les cèdres qu’il a plantés au Liban ;
17c’est là que vient nicher le passereau,
et la cigogne a sa maison dans les cyprès ;
18aux chamois, les hautes montagnes,
aux marmottes, l’abri des rochers.

19Tu fis la lune qui marque les temps
et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
20Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :
les animaux dans la forêt s’éveillent ;
21le lionceau rugit vers sa proie,
il réclame à Dieu sa nourriture.

22Quand paraît le soleil, ils se retirent :
chacun gagne son repaire.
23L’homme sort pour son ouvrage,
pour son travail, jusqu’au soir.

ANTIENNE
Dieu vit ce qu’il avait fait : cela était très bon.
PSAUME : 103 – III
24Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur ! +
Tout cela, ta sagesse l’a fait ; *
la terre s’emplit de tes biens.

25Voici l’immensité de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
26ses bateaux qui voyagent,
et Léviathan que tu fis pour qu’il serve à tes jeux.

27Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
28Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.

29Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
30Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.

31Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres !
32Il regarde la terre : elle tremble ;
il touche les montagnes : elles brûlent.

33Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ;
je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
34Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
35Que les pécheurs disparaissent de la terre !
Que les impies n’existent plus !

Bénis le Seigneur, ô mon âme !
VERSET
V/ Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez,
et les oreilles qui entendent ce que vous entendez.

LECTURE : LA CRAINTE DU SEIGNEUR (PV 1, 1-7.20-33)
RÉPONS

R/ La sagesse de ce monde
est folie devant Dieu.

Ce qui est folie de Dieu
est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu
est plus fort que les hommes.

Ouvrez vos cœurs au langage de la croix ;
il vous enseigne la sagesse de Dieu,
folie pour ceux qui se perdent.
COMMENTAIRE DE SAINT ÉPHREM SUR L’ÉVANGILE
La parole de Dieu est une source inépuisable.

Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons ; comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite.

La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle. Selon l’Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une source spirituelle.

Celui qui obtient en partage une de ces richesses ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce qu’il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est appauvrie ; incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur.

Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n’as pas pu recevoir aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu persévères. N’aie donc pas la mauvaise pensée de vouloir prendre d’un seul trait ce qui ne peut être pris en une seule fois ; et ne renonce pas, par négligence, à ce que tu es capable d’absorber peu à peu.

R/Allons dans la joie
puiser aux sources du salut !

Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai
n’aura plus jamais soif.

L’eau que je vous donnerai deviendra en vous
source jaillissant en vie éternelle.
TE DEUM
À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

ORAISON
Dieu qui veut habiter les cœurs droits et sincères, donne-nous de vivre selon ta grâce ; alors tu pourras venir en nous pour y faire ta demeure.

Beginning of the Gospel of Matthew

10 février, 2017

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