TRAITEMENT DE RACINE

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TRAITEMENT DE RACINE

Quand une dent est cariée et que la racine est déjà attaquée, le dentiste ne se contente pas de nettoyer la carie et de poser un amalgame. Il traite aussi la racine. Si une jambe cassée est mal remise, un emplâtre ne sert à rien, même s’il est porté longtemps. L’os doit être recassé, puis remis en place correctement. Il en est de même dans le domaine spirituel. Lorsqu’un chrétien commet un péché, un changement de comportement, voire un changement de sentiment, ne rétablit pas la situation.
Contrairement à d’autres livres, la Parole de Dieu ne cherche jamais à atténuer le péché. Il faut traiter le mal à la racine. Abraham en a fait l’expérience. Il a quitté Béthel (la maison de Dieu) pour aller en Egypte, en dehors de la terre promise. Après son aventure malheureuse dans un pays où il n’avait rien à faire, il dût reprendre son pèlerinage au point de départ, à Béthel où il retrouva la communion avec Dieu, pas ailleurs (Gen. 13. 3 et 4). Il vainquit ensuite le roi de Sodome et reçut de grandes promesses.
Après la défaite des Israélites à Aï, Josué a dû tirer au sort pour découvrir Acan, le vrai responsable de la catastrophe, et révéler sa convoitise. Lors d’une nouvelle attaque contre Aï, le peuple put enfin obtenir la victoire (Josué 7 et 8).

Le diagnostic
C’est du plus profond de nous-mêmes que viennent toutes sortes de mauvaises choses. Sans l’aide du Seigneur, nous sommes incapables par nous-mêmes de connaître les motifs qui nous font agir. David l’avait bien compris quand il disait : « Qui est-ce qui comprend ses erreurs ? » (Ps. 19. 12) et « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps 139, 23 et 24).
Nos coeurs peuvent contenir des « racines d’amertume » dont nous n’avons même plus conscience après les avoir longtemps refoulées (Héb. 12. 15). Et même si un premier examen ne révèle rien, nous pouvons demander à Dieu de nous purifier de nos fautes cachées, c’est-à-dire de celles dont nous ne sommes pas conscients (Ps. 19. 12).
Nous savons que la plupart des maladies ont une période d’incubation durant laquelle aucun symptôme ne se manifeste. Il en est de même avec le péché (Jac. 1. 14 et 15). Les dégâts que nous pouvons constater ne sont souvent que la manifestation finale d’un péché qui a travaillé longtemps dans nos coeurs.
Pour juger les causes premières, nous avons besoin d’un examen du coeur. Si un bateau prend une mauvaise direction, le capitaine peut la corriger petit à petit par des coups de barre. Il en va autrement dans le domaine spirituel. Les mauvaises pensées de nos coeurs ne peuvent pas être corrigées par des changements de comportement progressifs.
Mais, direz-vous, le temps s’écoule dans une seule direction, inexorablement ; il est impossible de revenir au point de départ. Cela est vrai dans plusieurs cas. Certains événements sont irréversibles. Par exemple, les paroles, bonnes ou mauvaises, ne peuvent jamais être reprises. Réfléchissons au cas de l’apôtre Pierre. Il a renié son Maître (cela restera toujours écrit dans les évangiles), mais le Seigneur lui a tout pardonné dans sa grâce infinie (cela aussi ne pourra jamais être effacé).
Peut-être direz-vous encore : Comment juger les causes premières si je n’en suis pas responsable ? Le prophète Daniel a connu une telle situation. C’est en étant solidaire des péchés de son peuple et en les confessant qu’il a pu implorer la miséricorde de Dieu. La démarche de Daniel était si juste que l’ange Gabriel vint vers lui pour éclairer son intelligence avant même qu’il eût achevé sa supplication (Dan. 9), comme si Dieu voulait lui épargner une confession complète des péchés de ses pères. Il ne peut y avoir de vraie humiliation sans une juste évaluation de la situation. Il ne peut y avoir de paix sans un juste jugement.
Les pharisiens s’attachaient aux causes secondes (Matt. 23). Ils regardaient au comportement de leurs concitoyens et les jugeaient. Le Seigneur pointe un doigt accusateur sur leur hypocrisie. L’apôtre Jean expose toujours d’une manière admirable les principes fondamentaux. Il résume ainsi le triple péché à la source de tous les autres : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie (1 Jean 2. 16). Que de pensées impures refoulées en prêchant la morale aux autres ! Combien de fois voilons-nous notre orgueil spirituel par une controverse théologique !
Les visites chez un médecin ne sont pas limitées aux cas de maladie. A partir d’un certain âge, les contrôles périodiques de santé s’imposent. L’apôtre Paul écrivait aux Corinthiens : « Que chacun s’éprouve soi-même…Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » (1 Cor. 11. 28, 31). Mais attention, ne confondons pas un examen de soi-même avec le fait d’être occupé de soi-même.

Le remède
On ne peut lutter contre les mauvaises herbes en arrachant leurs feuilles. Il faut extirper la racine. C’est donc dans le coeur, dans l’être intérieur, que le traitement doit être appliqué.
Confesser ses péchés, mais aussi vouloir changer de direction (se repentir) sont les deux actes nécessaires et indissociables qui permettent d’obtenir la guérison de notre être intérieur. « Veux-tu être guéri ? » demandait Jésus à un malade (Jean 5. 6). Sans notre volonté pour être guéris, le Seigneur ne peut rien faire.
Nous devons confesser nos péchés à Dieu, mais aussi à ceux à qui nous avons fait tort, ce qui est souvent plus difficile. Que de malheurs seraient évités si les péchés entre frères étaient confessés ! Remarquez que, dans son enseignement sur la confession et le pardon (Matt. 18), le Seigneur souligne davantage l’attitude de l’offensé que celle de l’offenseur.
Si nous manquons de force ou de volonté pour nous appliquer ce traitement, nous pouvons en parler à un frère ou à une soeur en qui nous avons toute confiance. Des pasteurs et des aides sont donnés à l’assemblée pour assister ceux qui connaissent des difficultés, par exemple, celle de retrouver la communion avec Dieu.

La guérison
Ce que Dieu veut opérer n’est pas une amélioration de notre condition morale et spirituelle, mais une guérison totale. Dès le début de son ministère, le Seigneur guérissait toute sorte de maladies. Il ne traitait pas quelques maux superficiels, il rétablissait entièrement tous les malades qu’on lui apportait (Matt. 4. 23 et 24).

Conclusion
Considérons bien nos voies (Agg. 1. 5), évaluons la direction que prend notre vie et revenons au point de départ. Avons-nous pris une orientation où l’orgueil, la chair et l’incrédulité se manifestent ? Le Seigneur restaure tous ceux qui sont assez humbles et honnêtes pour demander et recevoir son pardon.

M. Horisberger

 

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