Archive pour septembre, 2016
TOUT EST UN DON GRATUIT DE DIEU – PAPE FRANÇOIS
18 septembre, 2016https://fr.zenit.org/articles/tout-est-un-don-gratuit-de-dieu/
TOUT EST UN DON GRATUIT DE DIEU – PAPE FRANÇOIS
Angélus de l’Immaculée Conception de Marie (texte intégral)
8 DÉCEMBRE 2014 -ANITA BOURDIN – PAPE FRANÇOIS « Tout est un don gratuit de Dieu », explique le pape François, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception de Marie, à l’angélus de midi, place Saint-)Pierre, devant desd dizaines de milliers de visiteurs, ce lundi, 8 décembre, jour férié en Italie et au Vatican. « A nous aussi il est demandé d’écouter Dieu qui nous parle et d’accueillir sa volonté », a insisté le pape, soulignant qu’en Marie l’être » l’emporte sur le « faire »: celui qui agit en premier c’est Dieu. Et son action vis-à-vis de Marie c’est de la « préserver » du péché, tandis que les croyants dans le Christ, eux sont « sauvés » du péché. Mais c’est le même « don gratuit de Dieu ». Et qui reçoit gratuitement doit « donner gratuitement », insiste le pape: il faut donc laisser l’Esprit Saint « faire de nous un don pour les autres ». Voici notre traduction intégrale des paroles prononcées par le pape en italien avant et après la prière de l’angélus. A.B.
Paroles du pape avant l’angélus Chers frères et soeurs, bonjour! Bonne fête! Le message de la fête d’aujourd’hui, de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, peut se résumer par ces mots: « tout est un don gratuit de Dieu, tout est grâce, tout est don de son amour pour nous. L’Ange Gabriel appelle Marie « pleine de grâce » (Lc 1,28): il n’y a p as en elle de place pour le péché, parce que Dieu l’a choisie depuis toujours comme Mère de Jésus et il l’a préservée de la faute originelle. Et Marie répond à la grâce et s’abandonne en disant à l’ange: « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38). Elle ne dit pas: « Je ferai selon ta parole »: non! Mais « Qu’il me soit fait… ». Et le Verbe s’est fait chair dans son sein. A nous aussi il est demandé d’écouter Dieu qui nous parle et d’accueillir sa volonté; selon la logique évangélique rien n’est plus efficace et fécond que d’écouter et accueillir la Parole du Seigneur, qui vient de l’Evangile, de la Bible. Le Seigneur nous parle toujours! L’attitude de Marie de Nazareth nous montre que « l’être » vient avant le « faire » et qu’il convient de laisser Dieu faire pour être vraiment tels qu’Il nous veut. C’est Lui qui fait en nous tant de merveilles. Marie est réceptive, mais non pas passive. De même que, physiquement, elle reçoit la puissance de l’Esprit Saint et donne ensuite chair et sang au Fils de Dieu qui se forme en elle, de même, au plan spirituel, elle accueille la grâce et correspond à elle par la foi. C’est pourquoi saint Augustin affirme que la Vierge a « conçu d’abord dans son coeur et ensuite dans son sein » (Discours, 215, 4). Elle a conçu la foi d’abord et le Seigneur ensuite. Ce mystère de l’accueil de la grâce qui, en Marie, par un privilège unique, était sans l’obstacle du péché, est une possibilité pour tous. Saint Paul ouvre en effet sa Lettre aux Ephésiens par des paroles de louange: « Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toute bénédiction spirituelle au ciel dans le Christ » (Ep 1,3). De même que Marie est saluée par sainte Elisabeth comme « bénie entre les femmes » (Lc 1,42), de même, nous aussi nous avons été depuis toujours « bénis » , c’est-à-dire « aimés », et pour cela « choisis avant la création du monde pour être saints et immaculés » (Ep 1,4). Marie a été « préservée » tandis que nous nous avons été « sauvés » grâce au baptême et à la foi. Mais tous, elle et nous, « par le Christ », « à la louange de gloire de sa grâce » (Ep 1, 6), cette grâce dont l’Immaculée a été comblée en plénitude. Face à l’amour, face à la miséricorde, à la grâce divine conservée dans nos coeurs, il n’y a qu’une conséquence qui s’impose: la gratuité. Personne ne peut acheter le salut! Le salut est un don gratuit du Seigneur, un don gratuit de Dieu, qui vient en nous, et habite en nous. De même que nous avons reçu gratuitement, de même, nous sommes appelés à donner gratuitement (cf. Mt 10,8); à l’imitation de Marie, qui, immédiatement après avoir accueilli l’annonce de l’ange, va partager le don de la fécondité avec sa parente Elisabeth. Parce que, si tout nous a été donné, tout doit être redonné. De quelle façon? En laissant l’Esprit Saint faire de nous un don pour les autres. L’Esprit est un don pour nous, et nous, avec la force de l’Esprit, nous devons être un don pour les autres, et laisser l’Esprit Saint nous faire devenir des instruments d’accueil, des instruments de réconciliation, des instruments de pardon. Si notre existence se laisse transformer par la grâce du Seigneur, afin que la grâce du Seigneur nous transforme, nous ne pourrons pas garder pour nous la lumière qui vient de son visage, mais nous la laisserons passer afin qu’elle éclaire les autres. Apprenons de Marie qui a constamment tenu son regard fixé sur son Fils, et son visage est devenu « le visage qui ressemble le plus au Christ » (Dante, Paradis, XXXII, 87). Et nous nous adressons à elle maintenant par la prière qui rappelle l’annonce de l’ange.
L’ange dit à Marie …
Après l’angélus
Chers frères et soeurs, Je vous salue avec affection, spécialement les familles te les groupes paroissiaux. Je salue les fidèles de Rocca di Papa, le curé, les marathonètes, les cyclistes, et je bénis de tout coeur leur flambeau. Je salue le groupe de Felline (Lecce), l’association “Completamente tuoi” et les jeunes de Carugate. En cette fête de l’Immaculée Conception, l’Action catholique italienne vit le renouvellement des adhésions. J’adresse une pensée spéciale à toutes les associations diocésaines et paroissiales. Que la Vierge Immaculée bénisse l’Action catholique et en fasse toujours plus une école de sainteté et de service généreux de l’Eglise et du monde. Cet après-midi, je me rendrai à Sainte-Marie-Majeure, pour saluer Marie « Salut du Peuple Romain » et ensuite place d’Espagne pour renouveler l’hommage et la prière traditionnels aux pieds du monument à l’Immaculée. Ce sera un après-midi complètement dédié à à la Vierge Marie. Je vous demande de vous unir à moi spirituellement dans ce pèlerinage qui exprime notre dévotion filiale à notre Mère céleste. Et n’oubliez pas: le salut est gratuit. Nous avons reçu cette gratuité, cette grâce de Dieu et nous devons la donner; nous avons reçu le don et nous devons le redonner aux autres. N’oubliez pas cela! Je vous souhaite à tous une nonne fête et un bon cheminement de l’Avent, avec la Vierge Marie pour guide. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au-revoir!
(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Angélus de l’Immaculée Conception de Marie (texte intégral)
8 DÉCEMBRE 2014 -ANITA BOURDIN – PAPE FRANÇOIS « Tout est un don gratuit de Dieu », explique le pape François, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception de Marie, à l’angélus de midi, place Saint-)Pierre, devant desd dizaines de milliers de visiteurs, ce lundi, 8 décembre, jour férié en Italie et au Vatican. « A nous aussi il est demandé d’écouter Dieu qui nous parle et d’accueillir sa volonté », a insisté le pape, soulignant qu’en Marie l’être » l’emporte sur le « faire »: celui qui agit en premier c’est Dieu. Et son action vis-à-vis de Marie c’est de la « préserver » du péché, tandis que les croyants dans le Christ, eux sont « sauvés » du péché. Mais c’est le même « don gratuit de Dieu ». Et qui reçoit gratuitement doit « donner gratuitement », insiste le pape: il faut donc laisser l’Esprit Saint « faire de nous un don pour les autres ». Voici notre traduction intégrale des paroles prononcées par le pape en italien avant et après la prière de l’angélus. A.B.
Paroles du pape avant l’angélus Chers frères et soeurs, bonjour! Bonne fête! Le message de la fête d’aujourd’hui, de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, peut se résumer par ces mots: « tout est un don gratuit de Dieu, tout est grâce, tout est don de son amour pour nous. L’Ange Gabriel appelle Marie « pleine de grâce » (Lc 1,28): il n’y a p as en elle de place pour le péché, parce que Dieu l’a choisie depuis toujours comme Mère de Jésus et il l’a préservée de la faute originelle. Et Marie répond à la grâce et s’abandonne en disant à l’ange: « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38). Elle ne dit pas: « Je ferai selon ta parole »: non! Mais « Qu’il me soit fait… ». Et le Verbe s’est fait chair dans son sein. A nous aussi il est demandé d’écouter Dieu qui nous parle et d’accueillir sa volonté; selon la logique évangélique rien n’est plus efficace et fécond que d’écouter et accueillir la Parole du Seigneur, qui vient de l’Evangile, de la Bible. Le Seigneur nous parle toujours! L’attitude de Marie de Nazareth nous montre que « l’être » vient avant le « faire » et qu’il convient de laisser Dieu faire pour être vraiment tels qu’Il nous veut. C’est Lui qui fait en nous tant de merveilles. Marie est réceptive, mais non pas passive. De même que, physiquement, elle reçoit la puissance de l’Esprit Saint et donne ensuite chair et sang au Fils de Dieu qui se forme en elle, de même, au plan spirituel, elle accueille la grâce et correspond à elle par la foi. C’est pourquoi saint Augustin affirme que la Vierge a « conçu d’abord dans son coeur et ensuite dans son sein » (Discours, 215, 4). Elle a conçu la foi d’abord et le Seigneur ensuite. Ce mystère de l’accueil de la grâce qui, en Marie, par un privilège unique, était sans l’obstacle du péché, est une possibilité pour tous. Saint Paul ouvre en effet sa Lettre aux Ephésiens par des paroles de louange: « Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toute bénédiction spirituelle au ciel dans le Christ » (Ep 1,3). De même que Marie est saluée par sainte Elisabeth comme « bénie entre les femmes » (Lc 1,42), de même, nous aussi nous avons été depuis toujours « bénis » , c’est-à-dire « aimés », et pour cela « choisis avant la création du monde pour être saints et immaculés » (Ep 1,4). Marie a été « préservée » tandis que nous nous avons été « sauvés » grâce au baptême et à la foi. Mais tous, elle et nous, « par le Christ », « à la louange de gloire de sa grâce » (Ep 1, 6), cette grâce dont l’Immaculée a été comblée en plénitude. Face à l’amour, face à la miséricorde, à la grâce divine conservée dans nos coeurs, il n’y a qu’une conséquence qui s’impose: la gratuité. Personne ne peut acheter le salut! Le salut est un don gratuit du Seigneur, un don gratuit de Dieu, qui vient en nous, et habite en nous. De même que nous avons reçu gratuitement, de même, nous sommes appelés à donner gratuitement (cf. Mt 10,8); à l’imitation de Marie, qui, immédiatement après avoir accueilli l’annonce de l’ange, va partager le don de la fécondité avec sa parente Elisabeth. Parce que, si tout nous a été donné, tout doit être redonné. De quelle façon? En laissant l’Esprit Saint faire de nous un don pour les autres. L’Esprit est un don pour nous, et nous, avec la force de l’Esprit, nous devons être un don pour les autres, et laisser l’Esprit Saint nous faire devenir des instruments d’accueil, des instruments de réconciliation, des instruments de pardon. Si notre existence se laisse transformer par la grâce du Seigneur, afin que la grâce du Seigneur nous transforme, nous ne pourrons pas garder pour nous la lumière qui vient de son visage, mais nous la laisserons passer afin qu’elle éclaire les autres. Apprenons de Marie qui a constamment tenu son regard fixé sur son Fils, et son visage est devenu « le visage qui ressemble le plus au Christ » (Dante, Paradis, XXXII, 87). Et nous nous adressons à elle maintenant par la prière qui rappelle l’annonce de l’ange.
L’ange dit à Marie …
Après l’angélus
Chers frères et soeurs, Je vous salue avec affection, spécialement les familles te les groupes paroissiaux. Je salue les fidèles de Rocca di Papa, le curé, les marathonètes, les cyclistes, et je bénis de tout coeur leur flambeau. Je salue le groupe de Felline (Lecce), l’association “Completamente tuoi” et les jeunes de Carugate. En cette fête de l’Immaculée Conception, l’Action catholique italienne vit le renouvellement des adhésions. J’adresse une pensée spéciale à toutes les associations diocésaines et paroissiales. Que la Vierge Immaculée bénisse l’Action catholique et en fasse toujours plus une école de sainteté et de service généreux de l’Eglise et du monde. Cet après-midi, je me rendrai à Sainte-Marie-Majeure, pour saluer Marie « Salut du Peuple Romain » et ensuite place d’Espagne pour renouveler l’hommage et la prière traditionnels aux pieds du monument à l’Immaculée. Ce sera un après-midi complètement dédié à à la Vierge Marie. Je vous demande de vous unir à moi spirituellement dans ce pèlerinage qui exprime notre dévotion filiale à notre Mère céleste. Et n’oubliez pas: le salut est gratuit. Nous avons reçu cette gratuité, cette grâce de Dieu et nous devons la donner; nous avons reçu le don et nous devons le redonner aux autres. N’oubliez pas cela! Je vous souhaite à tous une nonne fête et un bon cheminement de l’Avent, avec la Vierge Marie pour guide. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au-revoir!
(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Adam & Eve in the Garden of Eden
17 septembre, 2016JEAN PAUL II – PRIÈRE DU MATIN DE CELUI QUI SOUFFRE – PS 56, 2.7-11
17 septembre, 2016http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2001/documents/hf_jp-ii_aud_20010919.html
JEAN PAUL II – PRIÈRE DU MATIN DE CELUI QUI SOUFFRE – PS 56, 2.7-11
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 19 septembre 2001
1. Il s’agit d’une nuit de ténèbres, au cours de laquelle on perçoit la présence proche de fauves affamés. Le priant attend que l’aube paraisse, pour que la lumière puisse vaincre l’obscurité et les peurs. Tel est le cadre du Psaume 56, qui est aujourd’hui proposé à notre réflexion: un chant nocturne qui prépare le priant à la lumière de l’aurore, attendue avec anxiété, afin de pouvoir louer le Seigneur dans la joie (cf. vv. 9-12). En effet, le Psaume passe de la plainte dramatique adressée à Dieu à l’espérance sereine et au remerciement joyeux, ce dernier exprimé à travers des paroles qui retentiront encore par la suite, dans un autre Psaume (cf. Ps 107, 2-6). En pratique, on assiste au passage de la peur à la joie, du cauchemar à la sérénité, de la prière à la louange. C’est une expérience fréquemment décrite dans le Psautier: « Pour moi tu as changé le deuil en une danse, tu dénouas mon sac et me ceignis d’allégresse; aussi mon coeur te chantera sans plus se taire, Yahvé mon Dieu, je te louerai à jamais » (Ps 29, 12-13). 2. Les moments du Psaume 56, sur lequel nous méditons, sont donc au nombre de deux. Le premier concerne l’expérience de la crainte face à l’assaut du mal qui tente de frapper le juste (cf. vv. 2-7). Au centre de la scène se trouvent deux lions en position d’attaque. Cette image se transforme rapidement en symbole de guerre, décrit par des lances, des flèches, des épées. L’orant se sent assailli par une sorte d’escadron de la mort. Autour de lui se trouve un groupe de chasseurs, qui tend des pièges et creuse des fosses pour capturer sa proie. Mais cette atmosphère de tension se dissipe immédiatement. En effet, à l’ouverture (cf. v. 2) apparaît déjà le symbole protecteur des ailes divines, qui rappellent concrètement l’arche de l’alliance avec les chérubins ailés, c’est-à-dire la présence de Dieu aux côtés des fidèles dans le temple saint de Sion. 3. Le priant demande instamment que Dieu envoie ses messagers du ciel, auxquels il attribue les noms emblématiques d’ »Amour » et « Vérité » (v. 4), des qualités propres à l’amour salvifique de Dieu. C’est pourquoi, même s’il frissonne en raison du rugissement terrible des fauves et de la perfidie des persécuteurs, le fidèle demeure intérieurement serein et confiant, comme Daniel dans la fosse aux lions (cf Dn 6, 17, 25). La présence du Seigneur ne tarde pas à révéler son efficacité, à travers la punition des adversaires par eux-mêmes: ces derniers tombent dans la fosse qu’ils avaient creusée pour le juste (cf. v. 7). Cette confiance dans la justice divine, toujours vive dans le Psautier, empêche le découragement et la soumission aux forces du mal. Tôt au tard Dieu se range aux côtés du fidèle, qui bouleverse les manoeuvres des impies en les faisant buter dans leur propres projets malfaisants. 4. Nous parvenons ainsi à la seconde partie du Psaume, celle du remerciement (cf. vv. 8-12). Un passage brille par son intensité et sa beauté: « Mon coeur est prêt, ô Dieu, mon coeur est prêt; je veux chanter, je veux jouer pour toi! éveille-toi ma gloire; éveille-toi, harpe, cithare, que j’éveille l’aurore! » (vv. 8-9). Désormais, les ténèbres se sont dissipées: l’aube du salut est rendue proche par le chant de l’orant. En appliquant cette image à sa propre personne, le Psalmiste traduit peut-être dans les termes de la religiosité biblique, rigoureusement monothéiste, l’usage des prêtres égyptiens ou phéniciens qui étaient chargés de « réveiller l’aurore », c’est-à-dire de faire réapparaître le soleil, considéré comme une divinité bénéfique. Il fait également allusion à l’usage de pendre et de voiler les instruments de musique en temps de deuil et d’épreuve (cf. Ps 136, 2), et de les « réveiller » au son de la fête, à l’époque de la libération et de la joie. La liturgie fait donc éclore l’espérance: elle s’adresse à Dieu en l’invitant à s’approcher à nouveau de son peuple et à écouter sa prière. Dans le Psautier l’aube est souvent le moment où Dieu exauce un voeu, après une nuit de prière. 5. Le Psaume se termine ainsi, avec un chant de louange adressé au Seigneur, qui agit à travers ses deux grandes qualités salvifiques, déjà apparues sous des termes différents dans la première partie de la supplication (cf. v. 4). A présent entrent en scène, presque personnifiées, la Bonté et la Fidélité divines. Elles inondent les cieux de leur présence et sont comme la lumière qui brille dans l’obscurité des épreuves et des persécutions (cf. v. 11). C’est pour cette raison que le Psaume 56 s’est transformé, dans la tradition chrétienne, en chant du réveil à la lumière et à la joie pascale, qui rayonne chez le fidèle en effaçant la peur de la mort et en ouvrant l’horizon de la gloire céleste. 6. Grégoire de Nysse découvre dans les paroles de ce Psaume une sorte de description typique de ce qui se produit dans chaque expérience humaine ouverte à la reconnaissance de la sagesse de Dieu. « Il me sauva, en effet, – s’exclame-t-il – en m’ayant fait de l’ombre avec la nuée de l’Esprit, et ceux qui m’avaient foulé aux pieds ont été humiliés » (Sur les titres des Psaumes, Rome 1994, p. 183). En se référant ensuite aux expressions qui concluent le Psaume, où il est dit: « Ô Dieu élève-toi sur les cieux. Sur toute la terre ta gloire », il conclut: « Dans la mesure où la gloire de Dieu s’étend sur la terre, accrue par la foi de ceux qui sont sauvés, les puissances célestes, exultant pour notre salut, élèvent un hymne à Dieu » (Ibid., p. 184).
Stabat Mater
16 septembre, 2016LE RECHERCHE AU DELÀ DE L’ÂME DE CE QUE EST IMMUABLE – SAINT AUGUSTIN,
16 septembre, 2016http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20000721_agostino_fr.html
LE RECHERCHE AU DELÀ DE L’ÂME DE CE QUE EST IMMUABLE – SAINT AUGUSTIN,
Sermon 241, 2 – 3 ; Pâques, c. 411 A.D. « Interrogez la magnificence de la terre, la beauté de la mer, la beauté de cet immense atmosphère qui nous entoure; interrogez la splendeur au ciel, la merveilleuse disposition des astres ; interrogez le soleil, dont les rayons brillants donnent au jour sa clarté; interrogez la lune, dont la lumière tempère et adoucit les ténèbres de la nuit qui succède au jour; interrogez les animaux qui se meuvent dans les eaux, qui habitent la terre, qui volent dans les airs ; interrogez les âmes que vous ne voyez pas et les corps qui frappent vos regards, les êtres visibles qui ont besoin de direction et les êtres invisibles qui les dirigent; interrogez tous ces êtres. Ils vous répondront d’une voix unanime :
Vous le voyez, nous avons la beauté en partage. Cette beauté même est le témoignage qu’ils rendent à leur Créateur. Qui a fait toutes ces créatures dont la beauté est changeante, si ce n’est l’immuable beauté? Les philosophes ont ensuite reporté leurs regards sur l’homme, pour arriver à connaître le Dieu Créateur de l’univers, et, dans l’homme, ils ont interrogé ces deux choses : le corps et l’âme. Ils ont interrogé ce qu’ils portaient eux-mêmes ; ils voyaient le corps, ils ne voyaient pas l’âme. Cependant ils ne voyaient le corps qu’au moyen de leur âme. Ils le voyaient par l’organe de la vue ; mais celui qui regardait véritablement par ces ouvertures était au dedans d’eux-mêmes. Que celui qui habite cette maison la quitte, elle s’écroule; à peine le principe qui dirige le corps s’en est-il séparé, que le corps tombe en dissolution, et prend pour cela le nom de cadavre, (quoniam cadit, cadaver vocatur.) Est-ce que les yeux n’y sont pas tout entiers? Ils sont ouverts et ne voient rien. Les oreilles y sont également, mais celui qui entendait n’y est plus ; l’instrument de la langue est resté, mais le musicien qui la mettait en mouvement a disparu. Ils ont donc interrogé ces deux parties dont l’homme est composé : le corps qui se voit, l’âme qui est invisible ; et ils ont reconnu que la partie invisible était supérieure à la partie visible; que l’âme, qui se cache à nos yeux, l’emporte de beaucoup sur le corps qui frappe nos regards.
Voilà ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont considéré attentivement; ils ont discuté ces deux natures de l’homme, et ils ont trouvé que toutes deux étaient sujettes au changement. Le corps ne cesse de changer avec l’âge par les maladies, par les aliments, par ce qui répare ses forces comme par ce qui les épuise, par la vie et par la mort. Passant ensuite à l’âme, dont ils ont compris la supériorité et admiré l’excellence, tout invisible qu’elle est, ils ont trouvé en elle les mêmes vicissitudes, les mêmes changements; elle veut et ne veut plus; elle va de la science à l’ignorance ; elle se souvient, et oublie tout aussitôt ; on la voit tantôt craintive, tantôt audacieuse ; aujourd’hui, elle s’élève jusqu’à la sagesse, et demain elle retombe dans la folie ; ils ont vu ces changements de l’âme, et ont passé au delà car ils cherchaient ce qui est immuable. C’est ainsi qu’ils sont parvenus jusqu’à la connaissance d’un Dieu créateur par le moyen de ses œuvres. »
Prière :
Ô Dieu Tu n’es jamais loin de ceux qui Te cherchent d’un coeur sincère. Accompagne ceux qui s’égarent et marchent loin de Toi. Fais revenir leur coeur vers ce qui est droit et montre-leur les signes de ta Présence dans la beauté des créatures. Nous te le demandons par Jésus le Christ notre Seigneur. Par l’Athénée Pontifical « Regina Apostolorum »
The Unjust Steward
15 septembre, 2016HOMÉLIE DU 25E DIMANCHE ORDINAIRE C
15 septembre, 2016http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
HOMÉLIE DU 25E DIMANCHE ORDINAIRE C
Am 8, 4-7 ; 1 Tm 2, 1-8 ; Lc 16, 1-13
Pot-de-vin, enveloppe sous la table, certificat de complaisance, facture « amicale » vierge de TVA, travail au noir et généreuses distributions de cadeaux et privilèges…, autant d’excellents moyens de se faire des amis et des économies. Il y a d’autres manières tout aussi séculaires d’assurer son avenir et d’engranger des poires pour la soif. Déjà dans la Bible, on voit marchands et commerçants mal supporter le repos du Sabbat réservé au Seigneur et qui interrompt leur travail. Le prophète Amos a dénoncé les « balances menteuses », les mesures faussées, les poids trafiqués. Pire encore, Amos s’en prend à l’exploitation systématique des plus pauvres, d’autant plus écœurante qu’elle est facile et sans parade. Tout pourrait être mis au présent et même à l’échelle internationale. Dans tous les cas et à toute échelle, il s’agit toujours d’amasser de l’argent, d’acquérir un pouvoir et d’agrandir le cercle de ses débiteurs d’arrhes ou de cœur. Nous sommes tous assez doués pour ces calculs et opérations qui peuvent être réalisés avec beaucoup de discrétion et même dissimulés sous un manteau de vertu. Dans le domaine de l’avoir et du pouvoir, nous ne manquons pas de cette intelligence pratique, qui mélange harmonieusement l’avidité et l’habileté pour les mettre au service de nos appétits matériels, nos besoins de sécurité, notre goût du prestige. C’est précisément cette intelligence, cette habileté du gérant malhonnête, que Jésus nous propose comme exemple pour nous reprocher notre foi endormie et sans imagination, notre religion désincarnée, le manque de réalisme évangélique, l’absence de passion et d’ambition spirituelles. En tirant les conclusions de sa parabole, Jésus laisse échapper un profond soupir de regret et de déception dont l’écho n’a rien perdu de sa force aujourd’hui. Ah ! si mes disciples étaient aussi malins et motivés pour bâtir le royaume de justice et de paix qu’ils ne le sont pour assurer leur bien-être temporel, la face de la terre serait renouvelée. Une grosse pierre dans notre jardin. Même si l’on peut émettre des réserves sur les campagnes et les méthodes du prédicateur baptiste Billy Graham, il faut reconnaître qu’il a raison quand il déclare que le plus grand obstacle pour l’évangélisation c’est le christianisme refroidi. La vie a été réduite à des traditions et des rites : toutes les Eglises sont coupables. Mais notre soif et notre faim de richesse et de facilité, d’abondance et de plaisir, de sécurité et d’assurance terrestre, n’ont pas perdu leur flamme. Nous y investissons d’ailleurs de l’argent et du temps, du courage et de la compétence, de la conviction et de la persévérance. Jésus cependant ne se contente pas de regrets. Il les assortit d’une directive ferme et précise qui peut surprendre : « Faites-vous des amis avec l’argent trompeur, afin que le jour où il ne sera plus là ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ». On en revient au bon mais difficile usage de l’argent. Dictateur, l’argent est une idole qui promet de fausses sécurités, un bonheur illusoire et passager. Ce dieu insatiable rabaisse tout à l’horizon terrestre de la vie. Il engendre des cœurs durs, des égoïstes impitoyables, des exploiteurs des pauvres. Des voleurs aux mains pures. L’argent peut être tout autant serviteur, moyen providentiel pour nourrir les affamés, exprimer concrètement le sens de la justice et de l’amour des autres. L’argent peut guérir des malades, fournir du travail, faire reculer la misère, humaniser le monde, tracer des voies nouvelles pour que la Bonne Nouvelle se répande dans l’univers. L’or est convertible en monnaie d’éternité. Il peut être placé en valeurs d’amour. Heureux ceux qui le font fructifier et l’utilisent avec sagesse et intelligence, sagacité et esprit de décision, pour que le règne de Dieu advienne dans la vraie justice et l’authentique fraternité.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
MESSE DE LA FÊTE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
15 septembre, 2016VOYAGE APOSTOLIQUE EN FRANCE À L’OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE DES APPARITIONS DE LOURDES (12 – 15 SEPTEMBRE 2008)
MESSE DE LA FÊTE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Prairie, Lourdes
Dimanche 14 septembre 2008
Messieurs les Cardinaux, Cher Monseigneur Perrier, Chers Frères dans l’Épiscopat et le Sacerdoce, Chers pèlerins, frères et sœurs,
« Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». C’est le message qu’en ces lieux Bernadette a reçu de la « belle Dame » qui lui apparut le 2 mars 1858. Depuis 150 ans, les pèlerins n’ont jamais cessé de venir à la grotte de Massabielle pour entendre le message de conversion et d’espérance qui leur est adressé. Et nous aussi, nous voici ce matin aux pieds de Marie, la Vierge Immaculée, pour nous mettre à son école avec la petite Bernadette. Je remercie particulièrement Mgr Jacques Perrier, Évêque de Tarbes et Lourdes, pour l’accueil chaleureux qu’il m’a réservé et pour les paroles aimables qu’il m’a adressées. Je salue les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses, ainsi que vous tous, chers pèlerins de Lourdes, en particulier les malades. Vous êtes venus en grand nombre accomplir ce pèlerinage jubilaire avec moi et confier vos familles, vos proches et vos amis, et toutes vos intentions à Notre Dame. Ma gratitude va aussi aux Autorités civiles et militaires qui ont voulu être présentes à cette célébration eucharistique. « Quelle grande chose que de posséder la Croix ! Celui qui la possède, possède un trésor » (Saint André de Crète, Homélie X pour l’Exaltation de la Croix, PG 97, 1020). En ce jour où la liturgie de l’Église célèbre la fête de l’Exaltation de la sainte Croix, l’Évangile nous rappelle la signification de ce grand mystère : Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés (cf. Jn 3, 16). Le Fils de Dieu s’est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 8). C’est par sa Croix que nous sommes sauvés. L’instrument de supplice qui manifesta, le Vendredi-Saint, le jugement de Dieu sur le monde, est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix. « Pour être guéris du péché, regardons le Christ crucifié ! » disait saint Augustin (Traités sur St Jean, XII, 11). En levant les yeux vers le Crucifié, nous adorons Celui qui est venu enlever le péché du monde et nous donner la vie éternelle. Et l’Église nous invite à élever avec fierté cette Croix glorieuse pour que le monde puisse voir jusqu’où est allé l’amour du Crucifié pour les hommes, pour tous les hommes. Elle nous invite à rendre grâce à Dieu parce que d’un arbre qui apportait la mort, a surgi à nouveau la vie. C’est sur ce bois que Jésus nous révèle sa souveraine majesté, nous révèle qu’Il est exalté dans la gloire. Oui, « Venez, adorons-le ! ». Au milieu de nous se trouve Celui qui nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous, Celui qui invite tout être humain à s’approcher de lui avec confiance. C’est ce grand mystère que Marie nous confie aussi ce matin en nous invitant à nous tourner vers son Fils. En effet, il est significatif que, lors de la première apparition à Bernadette, c’est par le signe de la Croix que Marie débute sa rencontre. Plus qu’un simple signe, c’est une initiation aux mystères de la foi que Bernadette reçoit de Marie. Le signe de la Croix est en quelque sorte la synthèse de notre foi, car il nous dit combien Dieu nous a aimés ; il nous dit que, dans le monde, il y a un amour plus fort que la mort, plus fort que nos faiblesses et nos péchés. La puissance de l’amour est plus forte que le mal qui nous menace. C’est ce mystère de l’universalité de l’amour de Dieu pour les hommes que Marie est venue rappeler ici, à Lourdes. Elle invite tous les hommes de bonne volonté, tous ceux qui souffrent dans leur cœur ou dans leur corps, à lever les yeux vers la Croix de Jésus pour y trouver la source de la vie, la source du salut. L’Église a reçu la mission de montrer à tous ce visage aimant de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Saurons-nous comprendre que dans le Crucifié du Golgotha c’est notre dignité d’enfants de Dieu, ternie par le péché, qui nous est rendue ? Tournons nos regards vers le Christ. C’est Lui qui nous rendra libres pour aimer comme il nous aime et pour construire un monde réconcilié. Car, sur cette Croix, Jésus a pris sur lui le poids de toutes les souffrances et des injustices de notre humanité. Il a porté les humiliations et les discriminations, les tortures subies en de nombreuses régions du monde par tant de nos frères et de nos sœurs par amour du Christ. Nous les confions à Marie, mère de Jésus et notre mère, présente au pied de la Croix. Pour accueillir dans nos vies cette Croix glorieuse, la célébration du jubilé des apparitions de Notre-Dame à Lourdes nous fait entrer dans une démarche de foi et de conversion. Aujourd’hui, Marie vient à notre rencontre pour nous indiquer les voies d’un renouveau de la vie de nos communautés et de chacun de nous. En accueillant son Fils, qu’elle nous présente, nous sommes plongés dans une source vive où la foi peut retrouver une vigueur nouvelle, où l’Église peut se fortifier pour proclamer avec toujours plus d’audace le mystère du Christ. Jésus, né de Marie, est le Fils de Dieu, l’unique Sauveur de tous les hommes, vivant et agissant dans son Église et dans le monde. L’Église est envoyée partout dans le monde pour proclamer cet unique message et inviter les hommes à l’accueillir par une authentique conversion du cœur. Cette mission, qui a été confiée par Jésus à ses disciples, reçoit ici, à l’occasion de ce jubilé, un souffle nouveau. Qu’à la suite des grands évangélisateurs de votre pays, l’esprit missionnaire qui a animé tant d’hommes et de femmes de France, au cours des siècles, soit encore votre fierté et votre engagement ! En suivant le parcours jubilaire sur les pas de Bernadette, l’essentiel du message de Lourdes nous est rappelé. Bernadette est l’aînée d’une famille très pauvre, qui ne possède ni savoir ni pouvoir, faible de santé. Marie l’a choisie pour transmettre son message de conversion, de prière et de pénitence, conformément à la parole de Jésus : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). Dans leur cheminement spirituel, les chrétiens sont appelés eux aussi à faire fructifier la grâce de leur Baptême, à se nourrir de l’Eucharistie, à puiser dans la prière la force pour témoigner et être solidaires avec tous leurs frères en humanité (cf. Hommage à la Vierge Marie, Place d’Espagne, 8 décembre 2007). C’est donc une véritable catéchèse qui nous est ainsi proposée, sous le regard de Marie. Laissons-la nous instruire et nous guider sur le chemin qui conduit au Royaume de son Fils ! En poursuivant sa catéchèse, la « belle Dame » révèle son nom à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». Marie lui dévoile ainsi la grâce extraordinaire qu’elle a reçue de Dieu, celle d’avoir été conçue sans péché, car « il s’est penché sur son humble servante » (cf. Lc 1, 48). Marie est cette femme de notre terre qui s’est remise entièrement à Dieu et qui a reçu le privilège de donner la vie humaine à son Fils éternel. « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe en moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Elle est la beauté transfigurée, l’image de l’humanité nouvelle. En se présentant ainsi dans une totale dépendance de Dieu, Marie exprime en réalité une attitude de pleine liberté, fondée sur l’entière reconnaissance de sa véritable dignité. Ce privilège nous concerne nous aussi, car il nous dévoile notre propre dignité d’hommes et de femmes, marqués certes par le péché, mais sauvés dans l’espérance, une espérance qui nous permet d’affronter notre vie quotidienne. C’est la route que Marie ouvre aussi à l’homme. S’en remettre pleinement à Dieu, c’est trouver le chemin de la liberté véritable. Car, en se tournant vers Dieu, l’homme devient lui-même. Il retrouve sa vocation originelle de personne créée à son image et à sa ressemblance. Chers Frères et Sœurs, la vocation première du sanctuaire de Lourdes est d’être un lieu de rencontre avec Dieu dans la prière, et un lieu de service des frères, notamment par l’accueil des malades, des pauvres et de toutes les personnes qui souffrent. En ce lieu, Marie vient à nous comme la mère, toujours disponible aux besoins de ses enfants. À travers la lumière qui émane de son visage, c’est la miséricorde de Dieu qui transparaît. Laissons-nous toucher par son regard qui nous dit que nous sommes tous aimés de Dieu et jamais abandonnés par Lui ! Marie vient nous rappeler ici que la prière, intense et humble, confiante et persévérante, doit avoir une place centrale dans notre vie chrétienne. La prière est indispensable pour accueillir la force du Christ. « Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l’action » (Deus caritas est, n. 36). Se laisser absorber par les activités risque de faire perdre à la prière sa spécificité chrétienne et sa véritable efficacité. La prière du Rosaire, si chère à Bernadette et aux pèlerins de Lourdes, concentre en elle la profondeur du message évangélique. Elle nous introduit à la contemplation du visage du Christ. Dans cette prière des humbles, nous pouvons puiser d’abondantes grâces. La présence des jeunes à Lourdes est aussi une réalité importante. Chers amis, ici présents ce matin, réunis autour de la croix de la Journée mondiale de la Jeunesse, lorsque Marie a reçu la visite de l’ange, c’était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s’est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu’aucun de vous n’est indifférent à Dieu. Il pose Son regard aimant sur chacun de vous et vous appelle à une vie heureuse et pleine de sens. Ne vous laissez pas rebuter par les difficultés ! Marie fut troublée à l’annonce de l’ange venu lui dire qu’elle serait La Mère du Sauveur. Elle ressentait combien elle était faible face à la toute-puissance de Dieu. Pourtant, elle a dit « oui » sans hésiter. Et grâce à son oui, le salut est entré dans le monde, changeant ainsi l’histoire de l’humanité. À votre tour, chers jeunes, n’ayez pas peur de dire oui aux appels du Seigneur, lorsqu’Il vous invite à marcher à sa suite. Répondez généreusement au Seigneur ! Lui seul peut combler les aspirations les plus profondes de votre cœur. Vous êtes nombreux à venir à Lourdes pour un service attentif et généreux auprès des malades ou d’autres pèlerins, en vous mettant ainsi à suivre le Christ serviteur. Le service des frères et des sœurs ouvre le cœur et rend disponible. Dans le silence de la prière, que Marie soit votre confidente, elle qui a su parler à Bernadette en la respectant et en lui faisant confiance. Que Marie aide ceux qui sont appelés au mariage à découvrir la beauté d’un amour véritable et profond, vécu comme don réciproque et fidèle ! À ceux, parmi vous, que le Seigneur appelle à sa suite dans la vocation sacerdotale ou religieuse, je voudrais redire tout le bonheur qu’il y a à donner totalement sa vie pour le service de Dieu et des hommes. Que les familles et les communautés chrétiennes soient des lieux où puissent naître et s’épanouir de solides vocations au service de l’Église et du monde ! Le message de Marie est un message d’espérance pour tous les hommes et pour toutes les femmes de notre temps, de quelque pays qu’ils soient. J’aime à invoquer Marie comme étoile de l’espérance (Spe salvi, n. 50). Sur les chemins de nos vies, si souvent sombres, elle est une lumière d’espérance qui nous éclaire et nous oriente dans notre marche. Par son oui, par le don généreux d’elle-même, elle a ouvert à Dieu les portes de notre monde et de notre histoire. Et elle nous invite à vivre comme elle dans une espérance invincible, refusant d’entendre ceux qui prétendent que nous sommes enfermés dans la fatalité. Elle nous accompagne de sa présence maternelle au milieu des événements de la vie des personnes, des familles et des nations. Heureux les hommes et les femmes qui mettent leur confiance en Celui qui, au moment d’offrir sa vie pour notre salut, nous a donné sa Mère pour qu’elle soit notre Mère ! Chers Frères et Sœurs, sur cette terre de France, la Mère du Seigneur est vénérée en d’innombrables sanctuaires, qui manifestent ainsi la foi transmise de générations en générations. Célébrée en son Assomption, elle est la patronne bien-aimée de votre pays. Qu’elle soit toujours honorée avec ferveur dans chacune de vos familles, dans vos communautés religieuses et dans vos paroisses ! Que Marie veille sur tous les habitants de votre beau pays et sur les pèlerins venus nombreux d’autres pays célébrer ce jubilé ! Qu’elle soit pour tous la Mère qui entoure ses enfants dans les joies comme dans les épreuves ! Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique-nous le chemin vers le règne de ton Fils Jésus ! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route ! (cf. Spe salvi, n. 50). Amen.