LE RECHERCHE AU DELÀ DE L’ÂME DE CE QUE EST IMMUABLE – SAINT AUGUSTIN,
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LE RECHERCHE AU DELÀ DE L’ÂME DE CE QUE EST IMMUABLE – SAINT AUGUSTIN,
Sermon 241, 2 – 3 ; Pâques, c. 411 A.D. « Interrogez la magnificence de la terre, la beauté de la mer, la beauté de cet immense atmosphère qui nous entoure; interrogez la splendeur au ciel, la merveilleuse disposition des astres ; interrogez le soleil, dont les rayons brillants donnent au jour sa clarté; interrogez la lune, dont la lumière tempère et adoucit les ténèbres de la nuit qui succède au jour; interrogez les animaux qui se meuvent dans les eaux, qui habitent la terre, qui volent dans les airs ; interrogez les âmes que vous ne voyez pas et les corps qui frappent vos regards, les êtres visibles qui ont besoin de direction et les êtres invisibles qui les dirigent; interrogez tous ces êtres. Ils vous répondront d’une voix unanime :
Vous le voyez, nous avons la beauté en partage. Cette beauté même est le témoignage qu’ils rendent à leur Créateur. Qui a fait toutes ces créatures dont la beauté est changeante, si ce n’est l’immuable beauté? Les philosophes ont ensuite reporté leurs regards sur l’homme, pour arriver à connaître le Dieu Créateur de l’univers, et, dans l’homme, ils ont interrogé ces deux choses : le corps et l’âme. Ils ont interrogé ce qu’ils portaient eux-mêmes ; ils voyaient le corps, ils ne voyaient pas l’âme. Cependant ils ne voyaient le corps qu’au moyen de leur âme. Ils le voyaient par l’organe de la vue ; mais celui qui regardait véritablement par ces ouvertures était au dedans d’eux-mêmes. Que celui qui habite cette maison la quitte, elle s’écroule; à peine le principe qui dirige le corps s’en est-il séparé, que le corps tombe en dissolution, et prend pour cela le nom de cadavre, (quoniam cadit, cadaver vocatur.) Est-ce que les yeux n’y sont pas tout entiers? Ils sont ouverts et ne voient rien. Les oreilles y sont également, mais celui qui entendait n’y est plus ; l’instrument de la langue est resté, mais le musicien qui la mettait en mouvement a disparu. Ils ont donc interrogé ces deux parties dont l’homme est composé : le corps qui se voit, l’âme qui est invisible ; et ils ont reconnu que la partie invisible était supérieure à la partie visible; que l’âme, qui se cache à nos yeux, l’emporte de beaucoup sur le corps qui frappe nos regards.
Voilà ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont considéré attentivement; ils ont discuté ces deux natures de l’homme, et ils ont trouvé que toutes deux étaient sujettes au changement. Le corps ne cesse de changer avec l’âge par les maladies, par les aliments, par ce qui répare ses forces comme par ce qui les épuise, par la vie et par la mort. Passant ensuite à l’âme, dont ils ont compris la supériorité et admiré l’excellence, tout invisible qu’elle est, ils ont trouvé en elle les mêmes vicissitudes, les mêmes changements; elle veut et ne veut plus; elle va de la science à l’ignorance ; elle se souvient, et oublie tout aussitôt ; on la voit tantôt craintive, tantôt audacieuse ; aujourd’hui, elle s’élève jusqu’à la sagesse, et demain elle retombe dans la folie ; ils ont vu ces changements de l’âme, et ont passé au delà car ils cherchaient ce qui est immuable. C’est ainsi qu’ils sont parvenus jusqu’à la connaissance d’un Dieu créateur par le moyen de ses œuvres. »
Prière :
Ô Dieu Tu n’es jamais loin de ceux qui Te cherchent d’un coeur sincère. Accompagne ceux qui s’égarent et marchent loin de Toi. Fais revenir leur coeur vers ce qui est droit et montre-leur les signes de ta Présence dans la beauté des créatures. Nous te le demandons par Jésus le Christ notre Seigneur. Par l’Athénée Pontifical « Regina Apostolorum »
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