Archive pour août, 2016

Church of Dormition of Theothokos, Albania

13 août, 2016

Church of Dormition of Theothokos, Albania dans images d'Église Labove

http://historia-e-kishes-english.blogspot.it/2014/11/history-of-church.html

MÉDITATION SUR LA FÊTE DE LA LA DORMITION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU AVEC LE PÈRE LEV GILLET

13 août, 2016

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-Dormition-de-la-tres-sainte-Mere-de-Dieu-dans-la-tradition-hagiographique_a354.html?com

( Plusieurs autres écrits très belles et intéressantes sur la Dormition de Marie , sur le même blog et le même lien )

MÉDITATION SUR LA FÊTE DE LA LA DORMITION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU AVEC LE PÈRE LEV GILLET

La troisième des grandes fêtes d’été est la commémoration de la mort de la Bienheureuse Vierge Marie, appelée en langage liturgique la  » Dormition  » de Notre-Dame [64]. C’est, du point de vue liturgique, la plus importante des fêtes de la Vierge. Elle est précédée par un jeûne de deux semaines, le  » Carême de la Mère de Dieu « , analogue à celui qui précède la fête de Saint Pierre et Saint Paul ; ce carême commence le 1er août et dure jusqu’au 14 août inclus. La fête elle-même a lieu le 15 août(*).

Beaucoup de traits de cette fête sont empruntés à d’autres fêtes de la Vierge. Ainsi l’évangile de matines est celui qui relate la visite de Marie à Élisabeth (Lc 1, 39-56). L’épître (Ph 2, 5-11) et l’évangile (Lc 10, 38-43 – 11, 27-28) de la liturgie sont ceux que nous lisons le 8 septembre, le jour de la Nativité de Marie ; nous prions nos lecteurs de se reporter à ce que nous avons déjà dit de ces textes [65]. On remarquera que les portions de l’Écriture lues le 15 août ne font aucune allusion à la mort de la Sainte Vierge. C’est dans les chants des vêpres et des matines qu’il faut chercher la signification particulière que l’Église attribue à la fête du 15 août.

Cette signification est double. Elle se trouve exactement exprimée dans cette phrase chantée aux vêpres :  » La source de vie est mise au sépulcre et son tombeau devient l’échelle du ciel « . La première partie de la phrase –  » la source de vie est mise au sépulcre  » – indique que nous commémorons la mort de la très sainte Vierge. Si nous célébrons pieusement, chaque année, les anniversaires de la mort du Précurseur, des apôtres et des martyrs, à plus forte raison célébrons-nous la mort de la Mère de Dieu, qui est aussi notre mère, et qui dépasse en sainteté et en gloire tous les élus [66]. Mais la fête du 15 août est plus que la commémoraison de la mort de Marie. La deuxième partie de la phrase dit :  » … et son tombeau devient l’échelle du ciel « . La tombe de quiconque est mort dans le Christ est, d’une certaine manière, une échelle qui conduit au ciel. Cependant le cas de Marie est exceptionnel. Les textes liturgiques que nous chantons impliquent autre chose :  » Ouvrez larges vos portes et… accueillez la Mère de la lumière intarrissable… Car, en ce jour, le ciel ouvre son sein pour la recevoir… Les anges chantent ta très sainte Dormition… que nous fêtons avec foi… Que tout fils de la terre tressaille en esprit… et célébre dans la joie la vénérable Assomption de la Mère de Dieu « . On le voit, il ne s’agit pas seulement de la réception de l’âme de Marie dans le ciel. Quoique la fête du 15 août ne porte pas, dans le calendrier liturgique byzantin, le nom de fête de l’Assomption (comme c’est le cas dans l’Église latine), nos textes expriment la croyance en l’assomption corporelle de Marie. Selon cette croyance, le corps de Marie n’a pas connu la corruption qui suit la mort ; il n’est pas resté dans le tombeau ; Marie ressuscitée a été transportée au ciel par les anges (l’Assomption diffère de l’Ascension en ce que le Christ s’est élevé lui-même au ciel).

L’Assomption de Marie est située en dehors – et au-dessus – de l’histoire. La croyance en l’Assomption ne s’appuie ni sur un récit biblique, ni sur des témoignages historiques scientifiquement recevables [67]. Elle n’a été l’objet d’aucune définition dogmatique. L’Église n’a, jusqu’ici, imposé à aucun fidèle d’affirmer le fait de l’Assomption corporelle de Marie. Mais, si l’affirmation (intérieure ou extérieure) n’est pas exigée par l’Église, on peut dire que la conscience orthodoxe considérerait la négation active de l’Assomption non seulement comme une témérité, mais comme un blasphème. D’ailleurs, comment nier un fait qui n’est susceptible d’aucune vérification historique ? La croyance en l’Assomption ne se fonde pas sur des preuves documentaires. La conscience catholique, éclairée par le Saint-Esprit, s’est peu-à-peu persuadée que, si  » le salaire du péché, c’est la mort (Rm 6,23) « , Marie a dû remporter sur la mort une victoire spéciale [69]. Ainsi que Jésus (et toutes proportions gardées), elle a été glorifiée dans son corps. C’est cette glorification de la toute pure et toute sainte Mère de Dieu dans son âme et dans sa chair – et non point tel ou tel symbolisme matériel et telles ou telles circonstances historiques – qui constitue l’objet de la fête du 15 août.

L’Assomption est la fête, non seulement de Marie, mais de toute la nature humaine. Car, en Marie, la nature humaine a atteint sa fin. Une semaine après le début de l’année liturgique nous célébrons la naissance de la très Sainte Vierge. Deux semaines avant la fin de l’année liturgique, nous célébrons la mort et la glorification de Marie. Ainsi, associé et subordonné au cycle de la vie de Jésus, le cycle de la vie de Marie manifeste le destin et le développement d’une nature humaine entièrement fidèle à Dieu. Avec Marie, c’est le genre humain qui est emporté et reçu au ciel. Marie a des privilèges qui ne peuvent pas être les nôtres. Mais ce parfait épanouissement de la grâce en Marie, que nous admirons le 15 août, nous suggère quelle pourrait être la ligne de développement d’une âme qui s’appliquerait à faire fructifier en elle-même les grands dons reçus au cours de l’année liturgique, – le don de Noël, le don de Pâques, le don de la Pentecôte.

NOTES [64] Les origines de cette fête sot assez obscures. Elle était, en Palestine, célébrée le 15 août dès avant l’an 500. Les Égyptiens la célébraient aussi, mais le 18 janvier. L’observance du 18 janvier passa d’Égypte en Gaule au IV e siècle. Parmi les Grecs, les uns suivaient l’usage palestiniens, les autres l’usage égyptien. Au VII e siècle, l’empereur byzantin Maurice fixa définitivement la fête au 15 août.

Luca 12,49-53,

12 août, 2016

Luca 12,49-53, dans images sacrée 13917723_MTr4G

http://www.pasravmiser.it/web2/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=2&Itemid=123&lang=it

HOMÉLIE DU 20E DIMANCHE ORDINAIRE C

12 août, 2016

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE DU 20E DIMANCHE ORDINAIRE C

Jr 38, 4-6, 8-10 ; He 12, 1-4 ; Lc 12, 49 -53

De tout temps, les prophètes et les artisans de justice et de paix, de pardon et de la vérité, ont rencontré des réactions violentes, des oppositions farouches, une persécution sans pitié. Journaux, télévisions et radios nous en fournissent quotidiennement de nouveaux exemples et des preuves supplémentaires. Il n’y a guère de difficulté à lire la Bible au quotidien. Jérémie, par exemple, ce prêtre timide, émotif et sensible, pacifique et amoureux de la nature, devra, à cause même de sa foi, porter seul un fardeau écrasant. Prophète, il sera « homme de dispute et homme de querelle », en proie à l’hostilité générale et maudit de tous. Entouré de trahisons, il connaîtra angoisses et inquiétudes, lassitude et découragement, jusqu’à éprouver la tentation de « suivre à l’écart un plus doux sentier ». Celui qui déclarait « Je ne sais point parler » ne cessera de dénoncer à temps et à contretemps les illusions de son peuple et de ses gouvernants, qui cherchaient paix et sécurité en pactisant avec la violence. Faut-il s’étonner de le voir traiter de défaitiste et de le retrouver prisonnier de la boue au fond d’une citerne ? (1e lecture). Aujourd’hui, en bien des pays du monde, ils sont nombreux les Jérémie, hommes et femmes, prêtres et laïcs, noirs et blancs, jaunes et rouges, qui croupissent, souffrent et meurent dans des geôles ou dans des camps, pour avoir revendiqué justice, dénoncé la violence, réclamé le respect des droits de Dieu et ceux de la personne humaine. Même les grands de ce monde qui se font pèlerins de la paix, qu’ils s’appellent El Sadate, Hassan ou Pérès, éveillent les pires soupçons, déchaînent la violence de tous les fanatismes, au risque de leur vie. Jésus lui-même a été et sera toujours un facteur d’opposition, de violence et de division, puisqu’il dénonce les vanités d’ici-bas, offre une paix qui n’est pas celle du monde et qui va jusqu’à renverser son échelle des valeurs. La Parole de Dieu est un glaive à deux tranchants. Elle est une flamme d’amour, un feu dévorant, qui vient réduire en cendres les idoles, brûler chardons et mauvaises herbes qui défigurent et ruinent nos jardins intérieurs et les terres immenses qui doivent accueillir les semences du royaume de Dieu. Un feu purificateur qui transforme les boues de sable en lumineux cristal. L’esprit lui aussi, comme l’or, doit être purifié, et le cœur embrasé pour être vraiment capable d’aimer. Glaive ou feu, la Parole est provocante. Elle détruit et bâtit. Elle donne la mort et enfante à la vie. Elle corrige et renouvelle. Elle nous débarrasse de tout ce qui nous alourdit et nous entrave. Cette parole de feu se heurte aux murs de nos peurs du risque et des conflits, au bouclier qui protège notre tranquillité et notre paresse. A nos certitudes aussi, nos traditions sclérosées et nos habitudes canonisées qui sont autant de dangereux opiums. Jésus a dû affronter tous ces obstacles. Il a déchaîné soupçons, injures et violences jusque dans le rang des prêtres et des experts religieux, celui des croyants pieux et des défenseurs de la Loi. Ils n’ont pas apprécié d’être contredits, dérangés et secoués. Paul a bien raison de nous inviter aujourd’hui à « méditer l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité » (2e lecture). Une hostilité qu’il nous souhaite, dirait-on, car elle est signe du courage et de l’endurance d’une foi digne de celle du Maître. Preuve de notre résistance dans la lutte pour la paix et la justice, et donc contre le péché. Mais peut-être notre feu est-il étouffé par les soucis, les préoccupations, intérêts et plaisirs du « monde » ? Aucun disciple n’est plus protégé que le maître. Dans la mesure même de leur fidélité, tous seront feu et flamme qui suscitent l’opposition et sèment la division. Jusqu’au sein de la même famille ou de la même communauté, quand l’un veut thésauriser pour lui-même et l’autre partager avec les démunis. Division encore quand l’un veut se nourrir de la Parole et du pain impérissable et l’autre assouvir ses appétits terrestres, quand l’un bâtit sur les « Béatitudes » et que l’autre adore le veau d’or… Contradictions et rejets font partie de l’épreuve à courir. « Contrepartie de notre don à Dieu » ! Mais le Christ, cet entraîneur exceptionnel, est « à l’origine et au terme de la foi ».

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008 

The Assumption of the Virgin by Bergognone

11 août, 2016

The Assumption of the Virgin by Bergognone dans images sacrée fbc5f94f8af69e7cb88ae61c00f2f2f2

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ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

11 août, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2011/documents/hf_ben-xvi_hom_20110815_assunzione.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Église paroissiale San Tommaso da Villanova, Castel Gandolfo

Lundi 15 août 2011

Chers frères et sœurs,

Nous sommes réunis une fois de plus pour célébrer l’une des fêtes les plus antiques et les plus aimées dédiées à la Très Sainte Vierge Marie: la fête de son Assomption à la gloire du Ciel, corps et âme, c’est-à-dire de tout son être humain, dans l’intégrité de sa personne. Ainsi nous est donnée la grâce de renouveler notre amour à Marie, de l’admirer et de la louer pour les «grandes choses» que le Tout-Puissant a faites pour Elle et a opérées en Elle. En contemplant la Vierge Marie, une autre grâce nous est donnée: celle de pouvoir voir également notre vie en profondeur. Oui, car notre existence quotidienne elle aussi, avec ses problèmes et ses espérances, reçoit une lumière de la Mère de Dieu, de son parcours spirituel, de son destin de gloire: un chemin et un objectif qui peuvent et qui doivent devenir, d’une certaine façon, notre même chemin et notre même objectif. Nous nous laissons guider par les passages de l’Ecriture Sainte que nous propose la liturgie d’aujourd’hui. Je voudrais m’arrêter en particulier sur une image que nous trouvons dans la première lecture, tirée de l’Apocalypse, et à laquelle fait écho l’Evangile de Luc: c’est-à-dire celle de l’arche. Dans la première lecture, nous avons entendu: «Alors s’ouvrit le temple de Dieu, dans le ciel, et son arche d’alliance apparut, dans le temple» (Ap 11, 19). Quelle est la signification de l’arche? Qu’est-ce qui apparaît? Pour l’Ancien Testament, elle est le symbole de la présence de Dieu parmi son peuple. Mais désormais, le symbole a laissé la place à la réalité. Ainsi, le Nouveau Testament nous dit que la véritable arche de l’alliance est une personne vivante et concrète: c’est la Vierge Marie. Dieu n’habite pas un meuble, Dieu réside dans une personne, dans un cœur: Marie, Celle qui a porté dans son sein le Fils éternel de Dieu fait homme, Jésus, notre Seigneur et Sauveur. Dans l’arche — comme nous le savons — étaient conservées les deux tables de la loi de Moïse, qui manifestaient la volonté de Dieu de conserver l’alliance avec son peuple, en indiquant les conditions pour être fidèles au pacte de Dieu, pour être conformes à la volonté de Dieu et ainsi, également, à notre vérité profonde. Marie est l’arche de l’alliance car elle a accueilli en elle Jésus; elle a accueilli en elle la Parole vivante, tout le contenu de la volonté de Dieu, de la vérité de Dieu; elle a accueilli en elle Celui qui est l’alliance nouvelle et éternelle, qui a culminé dans le don de son corps et de son sang: un corps et un sang reçus de Marie. C’est donc à juste titre que la piété chrétienne, dans les litanies en l’honneur de la Vierge, s’adresse à Elle en l’invoquant comme Foederis Arca, c’est-à-dire «arche de l’alliance», arche de la présence de Dieu, arche de l’alliance d’amour que Dieu a voulu établir de façon définitive avec toute l’humanité dans le Christ. Le passage de l’Apocalypse veut indiquer un autre aspect important de la réalité de Marie. Arche vivante de l’alliance, Elle possède un destin de gloire extraordinaire, car elle est unie de façon si étroite au Fils qu’elle a accueilli dans la foi et engendré dans la chair, qu’elle en partage pleinement la gloire au ciel. C’est ce que nous suggèrent les paroles que nous avons entendues: «Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête; elle est enceinte… la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations…» (12, 1-2; 5). La grandeur de Marie, Mère de Dieu pleine de grâce, pleinement docile à l’action de l’Esprit Saint, vit déjà dans le Ciel de Dieu de toute sa personne, corps et âme. Saint Jean Damascène, en se référant à ce mystère, affirme dans une homélie célèbre: «Aujourd’hui la sainte et l’unique Vierge est amenée au temple céleste… Aujourd’hui l’arche sacrée et vivante du Dieu vivant, celle qui a porté dans son sein son Auteur, se repose dans le temple du Seigneur non fait de main d’homme…» (Deuxième homélie sur la dormition, 2, PG 96, 723) et poursuit: «Il fallait que celle qui avait donné asile au Verbe divin dans son sein, vînt habiter dans les tabernacles de son Fils… Il fallait que l’Epouse que le Père s’était choisie vînt habiter au ciel la demeure nuptiale» (ibid., 14, PG 96, 742). Aujourd’hui, l’Eglise chante l’amour immense de Dieu pour sa créature: elle l’a choisie comme véritable «arche de l’alliance», comme Celle qui continue à engendrer et à donner le Christ Sauveur à l’humanité, comme Celle qui partage au Ciel la plénitude de la gloire et jouit du bonheur même de Dieu et, dans le même temps, nous invite également à devenir, de notre modeste façon, une «arche» dans laquelle est présente la Parole de Dieu, qui est transformée et vivifiée par sa présence, lieu de la présence de Dieu, afin que les hommes puissent rencontrer dans l’autre homme la proximité de Dieu et vivre ainsi en communion avec Dieu et connaître la réalité du Ciel. L’Evangile de Luc que nous venons d’écouter (cf. Lc 1, 39-56), nous montre cette arche vivante, qu’est Marie, en mouvement: ayant quitté sa maison de Nazareth, Marie se met en route vers la montagne pour rejoindre en hâte une ville de Juda et se rendre à la maison de Zacharie et Elisabeth. Il me semble important de souligner l’expression «en hâte»: les choses de Dieu méritent qu’on se hâte; je dirais même que les seules choses au monde qui méritent que l’on se hâte sont précisément celles de Dieu, qui revêtent un caractère de véritable urgence pour notre vie. Alors Marie entre dans cette maison de Zacharie et Elisabeth, mais elle n’y entre pas seule. Elle y entre en portant dans son sein son fils, qui est Dieu lui-même fait homme. Il est certain qu’on l’attendait, ainsi que son aide, dans cette maison, mais l’évangéliste nous fait comprendre que cette attente renvoie à une autre, plus profonde. Zacharie, Elisabeth et le petit Jean-Baptiste sont, en effet, le symbole de tous les justes d’Israël, dont le cœur, riche d’espérance, attend la venue du Messie sauveur. Et c’est l’Esprit Saint qui ouvre les yeux d’Elisabeth et qui lui fait reconnaître en Marie la véritable arche de l’alliance, la Mère de Dieu, qui vient lui rendre visite. Et ainsi, la parente âgée l’accueille en poussant «un grand cri»: «Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur?» (Lc 1, 42-43). C’est le même Esprit Saint qui, devant Celle qui porte le Dieu fait homme, ouvre le cœur de Jean-Baptiste dans le sein d’Elisabeth. Elisabeth s’exclame: «Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein» (v. 44). Ici, l’évangéliste Luc utilise le terme «skirtan», c’est-à-dire «sautiller», le même terme que nous trouvons dans l’une des plus anciennes traductions grecques de l’Ancien Testament pour décrire la danse du Roi David devant l’arche sainte qui est enfin revenue dans sa patrie (2 S 6, 16). Dans le sein de sa mère, Jean-Baptiste danse devant l’arche de l’Alliance, comme David; et il reconnaît ainsi: Marie est la nouvelle arche de l’alliance, devant laquelle le cœur exulte de joie, la Mère de Dieu présente dans le monde, qui ne garde pas pour elle cette divine présence, mais l’offre en partageant la grâce de Dieu. Et ainsi — comme le dit la prière — Marie est réellement «causa nostrae laetitiae», l’«arche» dans laquelle le Sauveur est réellement parmi nous. Chers frères! Nous parlons de Marie mais, dans un certain sens, nous parlons également de nous, de chacun de nous: nous aussi sommes les destinataires de l’amour immense que Dieu a réservé — certes, de façon absolument unique et irremplaçable — à Marie. En cette solennité de l’Assomption, tournons notre regard vers Marie: Elle nous ouvre à l’espérance, à un avenir plein de joie, et nous enseigne la voie pour y parvenir: accueillir dans la foi son Fils; ne jamais perdre l’amitié avec Lui, mais nous laisser illuminer et guider par sa parole; le suivre chaque jour, même dans les moments où nous sentons que nos croix deviennent lourdes. Marie, l’arche de l’alliance qui est dans le sanctuaire du Ciel, nous indique avec une clarté lumineuse que nous sommes en chemin vers notre véritable Maison, la communion de joie et de paix avec Dieu. Amen!

SAINT LAURENT DE ROME

10 août, 2016

SAINT LAURENT DE ROME dans images sacrée san-lorenzo
http://cultura.biografieonline.it/san-lorenzo/

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR À ROME (? 258)

10 août, 2016

http://nominis.cef.fr/contenus/fetes/10/8/2016/10-Aout-2016.html

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR À ROME (? 258)

La « passio » de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n’est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu’il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu’on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu’il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu’on pense de la valeur des « acta », il n’en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259…). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*). Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.peinture saint Laurent d’Eze Diacre de l’Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d’être le gardien des biens de l’Église. Lorsque l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. « Voilà les trésors de l’Église. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner, » dira-t-il au bourreau. Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom. (*) un internaute nous signale: « Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n’est jamais instruit d’une manière plus profitable que par l’exemple des martyrs. Si l’éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d’âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances. » Dans notre église – Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) – se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau… Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).

« Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l’amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l’ardeur extérieure » Saint Augustin.

ÉCOLE DE PRIÈRE (33): PRIER DURANT L’ÉTÉ

8 août, 2016

http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/ecole-de-priere-33-prier-durant-l-ete.html

ÉCOLE DE PRIÈRE (33): PRIER DURANT L’ÉTÉ

 jeudi 16 juillet 2015   Jacques Gauthier   Le blogue de Jacques Gauthier  

La période estivale peut être un temps privilégié pour approfondir notre vie de prière, notre relation avec le Seigneur. Que nous soyons en vacances ou non, il faut souvent nous adapter à une spiritualité du grand air où règnent l’inconnu et l’imprévu. Mais la vie de foi et de prière n’est-elle pas cela aussi : ouverture à l’inconnu, rupture avec le train-train quotidien, attente de ce qui n’est pas encore, disponibilité à ce qui advient, abandon à l’inattendu de l’Esprit qui souffle où il veut dans l’instant présent.

Désirer prier « Dieu donne la prière à celui qui prie », écrivait saint Jean Climaque. La question à se poser est celle-ci : la prière est-elle importante dans ma vie? Sinon, comment voulez-vous qu’elle le soit durant les vacances? Si vous ne priez pas durant l’année, il est fort probable qu’il en sera ainsi durant l’été. Et si vous ne donnez pas à la prière personnelle un espace quotidien, comment allez-vous trouver la foi et l’audace pour prier en couple et en famille? La prière est personnelle avant d’être communautaire. Elle ne marche pas à côté de votre vie.  Elle vous suit là où vous êtes, mieux que votre téléphone mobile, dans le sanctuaire de votre cœur. Avec elle, on peut être en vacances toute l’année. Il s’agit de prier comme vous êtes, avec votre corps et vos désirs, en silence ou avec des mots, sur la plage ou au chalet, en parlant simplement à Dieu comme si vous parliez à un ami. Voici quelques exemples de prière qu’on peut vivre seul, en couple et en famille : réciter ensemble un Notre Père ou quelques dizaines de chapelet, en marchant; lire un extrait des lectures de la messe du jour, un psaume de la Bible avant de vous coucher; choisir un extrait de la prière des heures de l’Église contenue dans Prière du temps présent ou un livre de prières; prier spontanément, en demandant telle faveur à Dieu, en lui rendant grâce; suivre une retraite sprituelle dans un monastère ou dans un centre de prière…

Se reposer en Dieu La prière est un choix libre, une décision de la volonté. Nous sommes là pour Dieu, même si nous ne savons pas prier. Mais qui le sait vraiment? La prière durant les vacances d’été est surtout louange et repos. Louange sur les chemins de randonnée et sur les plages ensoleillées; louange parmi les arbres des forêts et les musées des villes; louange à vélo, en auto, en canot; louange près des feux de camp et dans la brise tiède du soir; louange d’une prière de silence, dans laquelle Jésus vous refait de l’intérieur en donnant son repos qui est paix et joie. Ce repos que Jésus promet vient surtout de l’écoute de sa Parole et du partage de son Corps. Ces deux tables sont au centre de toute célébration eucharistique. À vous de trouver le lieu où participer à la messe. Ça peut être un monastère, un lieu de pèlerinage, une communauté nouvelle… Cela vous changera de votre paroisse. Et vous verrez que l’Église est bonne, elle qui nourrit ses enfants en tout temps, où ils se trouvent.

Prier avec la nature Il y a autant de chemins qui mènent à Dieu qu’il y a d’êtres humains; autant de prières et de rencontres de Dieu qui sont propres à chacun. La nature est l’un de ces chemins. Elle s’étale sous nos yeux comme une écriture à déchiffrer. Jean-Paul II, grand ami de la nature, avait évoqué ce livre de la création en commentant le psaume 18 : « La création constitue comme une première révélation qui a un langage éloquent: elle est comme un livre sacré dont les lettres sont représentées par la multitude des créatures présentes dans l’univers ». (30 janvier 2002) Le pape François va dans le même sens dans son encyclique sur l’écologie intégrale Loué sois-tu: « Dieu a écrit un beau livre « dont les lettres sont représentées par la multitude des créatures présentes dans l’univers ». Les Évêques du Canada ont souligné à juste titre qu’aucune créature ne reste en dehors de cette manifestation de Dieu : « Des vues panoramiques les plus larges à la forme de vie la plus infime, la nature est une source constante d’émerveillement et de crainte. Elle est, en outre, une révélation continue du divin ». Les Évêques du Japon, pour leur part, ont rappelé une chose très suggestive : «Entendre chaque créature chanter l’hymne de son existence, c’est vivre joyeusement dans l’amour de Dieu et dans l’espérance». Cette contemplation de la création nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre, parce que « pour le croyant contempler la création c’est aussi écouter un message, entendre une voix paradoxale et silencieuse » (no 85) La nature peut devenir notre coin de prière. Dieu nous la donne pour nous refaire, nous reposer, nous guérir. Elle nous stimule à revenir à notre cœur et nous apprend à y séjourner comme dans une maison amie. Dieu y a laissé les traces de sa beauté pour nous attirer en lui. « Pour celui qui prie sans cesse, le monde entier devient église », disait le moine orthodoxe Silouane. Je vous suggère cet exercice de présence dans la nature où vous priez avec tous vos sens. D’abord, marchez lentement et regardez. Dieu éclate tellement dans toute sa création, note Péguy, que pour ne pas le voir et le louer, il faut être bien aveugle. Il resplendit dans les fleurs et les oiseaux, les astres et les eaux, les arbres et les montagnes. Il se déploie dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, surabonde en formes, en couleurs et en rythmes. Ensuite, assoyez-vous sur un tronc d’arbre, une chaise… Vous êtes seul avec la nature qui vous entoure : la végétation, les animaux, le ciel… Respirez les différents parfums. Écoutez. Fermez les yeux. Discernez les sons : « Le vent qui siffle, le chant mélodieux des oiseaux, le bruit cadencé d’une eau, la course invisible d’animaux… » (Sagesse 17, 18-19.) Concentrez-vous sur un son. Priez avec ce son. Descendez avec lui dans le lieu secret du cœur. Répétez intérieurement un mot que vous aimez et qui vous aide à vous recueillir au fond de votre coeur. Ce mot peut être : Jésus, amour, Abba, Maranatha… Ou une formule : Je t’aime, viens Seigneur, libère-moi, loué sois-tu pour ta nature… Les distractions sont au rendez-vous, c’est normal, priez avec elles. Concentrez-vous de nouveau sur un son de la nature. Respirez doucement. Un vide s’installe progressivement pour laisser place au silence de l’oraison. Vous vous laissez aimer par ce Dieu présent dans la nature et dans votre cœur. Vous pouvez lui parler et le louer. En priant ainsi dans la nature, en prenant un bain de silence, vous rencontrez Dieu dans sa double demeure : la nature et vous-même. Vous êtes son enfant bien-aimé, il vous regarde et il veut que vous vous émerveilliez de ce que vous êtes et de ses œuvres : « Je te rends grâce pour tant de prodiges : / Merveille que je suis, merveille que tes œuvres. (Psaume 138, 14.)

MARIE-NOËLLE THABUT – LIVRE DE LA SAGESSE 18, 6-9

7 août, 2016

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COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 7 AOÛT 2016

PREMIERE LECTURE – LIVRE DE LA SAGESSE 18, 6-9

6 La nuit de la délivrance pascale avait été connue d’avance par nos Pères ; assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie. 7 Et ton peuple accueillit à la fois le salut des justes et la ruine de leurs ennemis. 8 En même temps que tu frappais nos adversaires, tu nous appelais à la gloire. 9 Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice, et ils consacrèrent d’un commun accord cette loi divine : que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire ; et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères.

Le premier verset nous met tout de suite dans l’ambiance : l’auteur du Livre de la Sagesse se livre à une méditation sur « La nuit de la délivrance pascale », c’est-à-dire la nuit de la sortie du peuple d’Israël, fuyant l’Egypte, sous la conduite de Moïse. De siècle en siècle, et d’année en année, depuis cette fameuse nuit, le peuple d’Israël célèbre le repas pascal pour revivre ce mystère de la libération opérée par Dieu : « Ce fut là une nuit de veille pour le Seigneur quand il les fit sortir du pays d’Egypte. Cette nuit-là appartient au Seigneur, c’est une veille pour tous les fils d’Israël, d’âge en âge. » (Ex 12, 42). Célébrer pour revivre, le mot n’est pas trop fort ; car, en Israël, le mot « célébrer » ne signifie pas seulement commémorer ; il s’agit de laisser Dieu agir à nouveau, de s’engager soi-même dans la grande aventure de la libération, dans la dynamique de Dieu, si l’on peut dire ; c’est ce que l’on appelle « faire mémoire » ; cela implique donc de se laisser transformer en profondeur. Nous sommes loin d’un simple rappel historique. Cela est tellement vrai que, depuis des siècles, et encore aujourd’hui, lorsque le père de famille, au cours du repas pascal, initie son fils au sens de la fête, il ne lui dit pas : « Le SEIGNEUR a agi en faveur de nos pères », il lui dit : « Le SEIGNEUR a agi en ma faveur à ma sortie d’Egypte » (Ex 13, 8). Et les commentaires des rabbins confirment : « En chaque génération, on doit se regarder soi-même comme sorti d’Egypte. » Cette célébration de la nuit pascale comporte donc toutes les dimensions de l’Alliance vécue par le peuple d’Israël depuis Moïse : l’action de grâce pour l’oeuvre de libération accomplie par Dieu et, réciproquement, l’engagement de fidélité aux commandements ; car on sait que libération, don de la Loi, et alliance, ne font qu’un seul et même événement. C’est le message même de Dieu à Moïse et, à travers lui, au peuple, au pied du Sinaï : « Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait à l’Egypte, comment je vous ai portés comme sur des ailes d’aigle et vous ai fait arriver jusqu’à moi. Et maintenant, si vous entendez ma voix et gardez mon alliance, vous serez ma part personnelle parmi tous les peuples – puisque c’est à moi qu’appartient toute la terre – et vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. » (Ex 19, 4-6). Ces deux dimensions de la célébration pascale, action de grâce pour l’oeuvre de libération accomplie par Dieu et engagement de fidélité aux commandements se lisent à travers les quelques lignes du livre de la Sagesse qui nous sont proposées ici. Commençons par l’action de grâce : « La nuit de la délivrance pascale avait été connue d’avance par nos Pères ; assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie… et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères. » De quelles promesses parle-t-on ici ? Le mot « promesses », à lui seul, est intéressant : qui l’eût cru, qu’un dieu s’engagerait par serment envers un homme ou un peuple ? Là encore, pour que l’homme ose y croire, il a fallu une Révélation ! Et pourtant, le récit de la grande aventure des patriarches n’est qu’une succession de promesses : d’une descendance, d’un pays, enfin d’une vie heureuse dans ce pays. Ici, arrêtons-nous aux seules promesses de la sortie d’Egypte ; par exemple, « Dieu dit à Abram : Sache bien que ta descendance résidera dans un pays qu’elle ne possédera pas. On en fera des esclaves, qu’on opprimera pendant quatre cents ans. Je serai juge aussi de la nation qu’ils serviront, ils sortiront alors avec de grands biens. » (Gn 15, 13-14). La même promesse a été répétée à tous les patriarches, Abraham, Isaac, Jacob ; voici ce que Dieu dit à Jacob pour l’encourager à descendre en Egypte, au moment d’aller retrouver Joseph : « Je suis le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Egypte, car je ferai là-bas de toi une grande nation. Moi, je descendrai avec toi en Egypte et c’est moi aussi qui t’en ferai remonter. » (Gn 46, 3-4). Bien sûr, évoquer la fuite d’Egypte et la protection de Dieu en faveur de son peuple, c’est aussi, inévitablement évoquer la déconfiture de leurs ennemis du moment, les Egyptiens : « Et ton peuple accueillit à la fois le salut des justes et la ruine de leurs ennemis. En même temps que tu frappais nos adversaires, tu nous appelais à la gloire. » Plus que du triomphalisme, c’est une leçon à méditer, que l’auteur de notre texte propose à ses contemporains, à savoir : en faisant le choix de l’oppression et de la violence, les Egyptiens ont provoqué eux-mêmes leur perte. Le peuple opprimé, lui, a bénéficié de la protection du Dieu qui vient au secours de toute faiblesse. Sous-entendu, à bon entendeur, salut ! La lumière que Dieu a fait briller sur nous au temps de notre oppression, il la fera tout aussi bien briller sur d’autres opprimés… C’est ainsi qu’on interprète la présence de la colonne de feu qui protégeait le peuple et le mettait à l’abri de ses poursuivants : « Tu a donné aux tiens une colonne flamboyante, guide pour un itinéraire inconnu et soleil inoffensif pour une glorieuse migration. Quant à ceux-là, ils méritaient d’être privés de lumière et emprisonnés par les ténèbres, pour avoir retenu captifs tes fils, par qui devait être donnée au monde la lumière incorruptible de la Loi. » (Sg 18, 3-4). Deuxième dimension de la célébration de la nuit pascale, l’engagement personnel et communautaire : « Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice, et ils consacrèrent d’un commun accord cette loi divine : que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire ; et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères. » En quelques lignes, notre auteur n’a pas pu tout dire ; mais il est très remarquable justement qu’il ait mis en parallèle la pratique du culte (« ils offraient un sacrifice ») et l’engagement de solidarité fraternelle (« les saints, entendez les fidèles, partageraient aussi bien le meilleur que le pire »). La Loi d’Israël, on le sait bien, a toujours lié la célébration des dons de Dieu et la solidarité du peuple de l’Alliance. Rien d’étonnant donc ; Jésus-Christ fera le même rapprochement : on sait bien que « faire mémoire de lui » c’est du même mouvement pratiquer l’Eucharistie et se mettre au service de nos frères, comme il l’a fait lui-même, la nuit de la délivrance pascale (c’est-à-dire le Jeudi Saint), en lavant les pieds de ses disciples.

 

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