POTENTIEL OU PUISSANCE ?
http://www.centre-biblique.ch/echanges/1994/1994-2-a.htm
POTENTIEL OU PUISSANCE ?
Le barrage de la Grande Dixence, dans les Alpes valaisannes, a une hauteur maximum de 285 mètres avec une base de 200 mètres. Ce barrage-poids de 6 millions de mètres cube de béton permet d’accumuler un énorme potentiel d’énergie : 400 millions de mètres cube d’eau provenant de 35 glaciers! Il permet de produire 20% de l’énergie totale consommée en Suisse, une quantité qui correspond à celle utilisée par les chemins de fer helvétiques chaque année. En visitant récemment l’intérieur du barrage par les galeries, j’ai constaté une chose très simple: des conduites amènent l’eau aux turbines 1800 mètres plus bas; mais la production d’énergie ne dépend que de l’ouverture des vannes. Cet ouvrage formidable, qui permet de générer tant d’énergie, est comme une image de la puissance de Dieu, toujours à notre disposition. Encore faut-il que nous ouvrions les vannes pour que disparaissent les blocages qui nous paralysent si souvent.
Un esprit de puissance A la fin de sa vie, l’apôtre Paul écrit à Timothée qu’il a laissé à Ephèse : »Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil (ou sobre bon sens) » (2 Tim. 1. 7). Les chrétiens ne sont pas des personnes ordinaires! Ils ont en eux la vie divine et ils possèdent un esprit de puissance donné par Dieu. Timothée, un jeune homme, avait bien des sujets de craintes. Songeant au passé, il pouvait se souvenir que la Parole du Seigneur avait démontré sa force, remportant partout des victoires, comme lors du passage de l’apôtre Paul à Ephèse (Act. 19. 20). Ces temps glorieux semblaient révolus. Toutes sortes de difficultés surgissaient maintenant à Ephèse, à cause de ceux qui s’écartaient de la vérité (2 Tim. 2. 17-18). N’allaient-elles pas miner la foi des chrétiens? Timothée saurait-il s’acquitter de sa tâche sans hésitation, au milieu des dangers qui menaçaient l’Eglise? Il pouvait aussi craindre pour la vie de l’apôtre Paul, emprisonné à Rome, si loin de lui. Paul lui-même ne disait-il pas qu’il était arrivé à la fin de sa vie? Quant au futur, Timothée savait que le monde n’allait pas s’améliorer puisque Paul annonçait des temps difficiles dans les derniers jours (2 Tim. 3. 1). C’est justement en face de tels sujets de crainte que Paul rappelle à Timothée: « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens ».
La crainte du présent Un des buts de Satan est de nous paralyser par la crainte. Il agite la peur du présent en nous faisant croire que jamais nous n’arriverons à rien, puisque nous sommes si faibles par nous-mêmes! Le prophète Zacharie avait connu cette tentation lors de la reconstruction du temple à Jérusalem. Il avait toutes les raisons d’être découragé : la construction était arrêtée car les Juifs préféraient bâtir leurs maisons et les lambrisser. Mais l’Eternel encourage Zacharie : »Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l’achèveront ; et tu sauras que l’Eternel des armées m’a envoyé vers vous. Car qui a méprisé le jour des petites choses? » (Zach. 4. 9-10). Certes, il est nécessaire de connaître et d’analyser nos faiblesses et nos défaillances ; mais qu’elles ne deviennent jamais une excuse pour ne pas agir! Estimer à peu de chose, voire mépriser ce que Dieu met à notre disposition, l’empêche d’agir en nous et par nous.
Les souvenirs du passé et la crainte du futur Si la crainte du présent n’a pas de prise sur nous, Satan peut alors nous paralyser en faisant surgir des images du passé, du »bon vieux temps » où tout paraissait plus facile. »Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci? car ce n’est pas par sagesse que tu t’enquiers de cela » (Eccl. 7. 10). S’il échoue une nouvelle fois, Satan tentera de nous communiquer la peur du futur qui peut paralyser tout autant. Chez les jeunes, craintes d’échouer aux examens, de ne pas être à la hauteur dans sa profession, de ne pas trouver un conjoint, etc. De même chez certains parents, l’anxiété pour l’avenir de leurs enfants peut prendre des proportions exagérées.
Le secret de la puissance Nous avons tous des tempéraments différents. Certaines personnes sont audacieuses, d’autres sont craintives, voire peureuses. Par la nouvelle naissance, Dieu ne change pas notre personnalité (chacun est une créature unique), mais il transforme les mobiles du coeur qui nous font agir. Par la vie de Dieu en nous, nous ne sommes plus contrôlés par notre tempérament, mais notre tempérament est sous le contrôle du Seigneur qui nous apprend, par sa Parole et son Esprit, à vivre pour Lui, avec nous-mêmes et avec les autres. Il nous apprend aussi que nous n’avons aucune force propre. Mais c’est précisément quand nous sommes faibles que le Seigneur nous remplit de sa puissance (2 Cor. 12. 10). L’eau retenue par un barrage fournit de l’énergie électrique à la seule condition que les vannes soient ouvertes! Ainsi, si nous ne voulons pas être paralysés, demandons à Dieu de nous libérer de tout blocage intérieur. Ceux-ci proviennent de doutes, de craintes, de péchés non confessés. Confessons-les et exposons au Seigneur nos problèmes. C’est une question de volonté. »Veux-tu être guéri? » demandait le Seigneur au paralytique de la piscine de Béthesda (Jean 5. 6). Mais, direz-vous, je veux bien, mais je reste paralysé! Dieu peut placer sur votre chemin un croyant qui a l’expérience de la vie chrétienne. Il vous aidera à regarder, non à vous-même, mais au Seigneur et priera pour vous, en gardant le secret pastoral (voir Jac. 5. 16). Malgré ses 400 millions de mètres cube d’eau, le barrage de la Grande Dixence permet de faire marcher les turbines pendant 2000 heures seulement, à peine moins de trois mois sur une année. Pourtant l’eau provient de 35 glaciers par un réseau de 100 kilomètres de galeries! Le chrétien, lui, n’a qu’une seule source à disposition. Elle est abondante et ne tarit jamais.
M. Horisberger
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