Archive pour le 12 août, 2016

Luca 12,49-53,

12 août, 2016

Luca 12,49-53, dans images sacrée 13917723_MTr4G

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HOMÉLIE DU 20E DIMANCHE ORDINAIRE C

12 août, 2016

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HOMÉLIE DU 20E DIMANCHE ORDINAIRE C

Jr 38, 4-6, 8-10 ; He 12, 1-4 ; Lc 12, 49 -53

De tout temps, les prophètes et les artisans de justice et de paix, de pardon et de la vérité, ont rencontré des réactions violentes, des oppositions farouches, une persécution sans pitié. Journaux, télévisions et radios nous en fournissent quotidiennement de nouveaux exemples et des preuves supplémentaires. Il n’y a guère de difficulté à lire la Bible au quotidien. Jérémie, par exemple, ce prêtre timide, émotif et sensible, pacifique et amoureux de la nature, devra, à cause même de sa foi, porter seul un fardeau écrasant. Prophète, il sera « homme de dispute et homme de querelle », en proie à l’hostilité générale et maudit de tous. Entouré de trahisons, il connaîtra angoisses et inquiétudes, lassitude et découragement, jusqu’à éprouver la tentation de « suivre à l’écart un plus doux sentier ». Celui qui déclarait « Je ne sais point parler » ne cessera de dénoncer à temps et à contretemps les illusions de son peuple et de ses gouvernants, qui cherchaient paix et sécurité en pactisant avec la violence. Faut-il s’étonner de le voir traiter de défaitiste et de le retrouver prisonnier de la boue au fond d’une citerne ? (1e lecture). Aujourd’hui, en bien des pays du monde, ils sont nombreux les Jérémie, hommes et femmes, prêtres et laïcs, noirs et blancs, jaunes et rouges, qui croupissent, souffrent et meurent dans des geôles ou dans des camps, pour avoir revendiqué justice, dénoncé la violence, réclamé le respect des droits de Dieu et ceux de la personne humaine. Même les grands de ce monde qui se font pèlerins de la paix, qu’ils s’appellent El Sadate, Hassan ou Pérès, éveillent les pires soupçons, déchaînent la violence de tous les fanatismes, au risque de leur vie. Jésus lui-même a été et sera toujours un facteur d’opposition, de violence et de division, puisqu’il dénonce les vanités d’ici-bas, offre une paix qui n’est pas celle du monde et qui va jusqu’à renverser son échelle des valeurs. La Parole de Dieu est un glaive à deux tranchants. Elle est une flamme d’amour, un feu dévorant, qui vient réduire en cendres les idoles, brûler chardons et mauvaises herbes qui défigurent et ruinent nos jardins intérieurs et les terres immenses qui doivent accueillir les semences du royaume de Dieu. Un feu purificateur qui transforme les boues de sable en lumineux cristal. L’esprit lui aussi, comme l’or, doit être purifié, et le cœur embrasé pour être vraiment capable d’aimer. Glaive ou feu, la Parole est provocante. Elle détruit et bâtit. Elle donne la mort et enfante à la vie. Elle corrige et renouvelle. Elle nous débarrasse de tout ce qui nous alourdit et nous entrave. Cette parole de feu se heurte aux murs de nos peurs du risque et des conflits, au bouclier qui protège notre tranquillité et notre paresse. A nos certitudes aussi, nos traditions sclérosées et nos habitudes canonisées qui sont autant de dangereux opiums. Jésus a dû affronter tous ces obstacles. Il a déchaîné soupçons, injures et violences jusque dans le rang des prêtres et des experts religieux, celui des croyants pieux et des défenseurs de la Loi. Ils n’ont pas apprécié d’être contredits, dérangés et secoués. Paul a bien raison de nous inviter aujourd’hui à « méditer l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité » (2e lecture). Une hostilité qu’il nous souhaite, dirait-on, car elle est signe du courage et de l’endurance d’une foi digne de celle du Maître. Preuve de notre résistance dans la lutte pour la paix et la justice, et donc contre le péché. Mais peut-être notre feu est-il étouffé par les soucis, les préoccupations, intérêts et plaisirs du « monde » ? Aucun disciple n’est plus protégé que le maître. Dans la mesure même de leur fidélité, tous seront feu et flamme qui suscitent l’opposition et sèment la division. Jusqu’au sein de la même famille ou de la même communauté, quand l’un veut thésauriser pour lui-même et l’autre partager avec les démunis. Division encore quand l’un veut se nourrir de la Parole et du pain impérissable et l’autre assouvir ses appétits terrestres, quand l’un bâtit sur les « Béatitudes » et que l’autre adore le veau d’or… Contradictions et rejets font partie de l’épreuve à courir. « Contrepartie de notre don à Dieu » ! Mais le Christ, cet entraîneur exceptionnel, est « à l’origine et au terme de la foi ».

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008