Archive pour juillet, 2016

HOMÉLIE 15E DIMANCHE ORDINAIRE C

7 juillet, 2016

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HOMÉLIE 15E DIMANCHE ORDINAIRE C

Dt 30, 10-14 ; (Col 1, 15-20) ; Lc 10, 25-37

Il n’y a pas que de mauvaises nouvelles ! Ainsi, il m’arrive régulièrement, comme à vous, probablement, d’être heureusement surpris, parfois même émerveillé, en découvrant dans la vie courante des actes de courage et de générosité, des initiatives de solidarité ou de pardon, là où je ne m’y attendais pas du tout. Ce qui me rappelle un témoignage d’André Chouraqui, déclarant  : Moi qui suis juif, « je n’ai pas besoin de recevoir un baptême chrétien pour agir en frère avec les chrétiens ». Ce qui est exact. La Bible nous offre bien des exemples comparables. Des siècles avant Jésus Christ, par exemple, l’armée des Samaritains, écrase la troupe des juifs de Juda, leurs frères ennemis. Surprenant pour l’époque, les prisonniers seront soignés, nourris, habillés par les vainqueurs, puis reconduits parmi leurs frères, à Jéricho (2 Chr 28, 15). Et là, les juifs orthodoxes ont pu constater que leurs ennemis héréditaires pouvaient, en pratique, se comporter d’une manière exemplaire, malgré leurs doctrines et leurs cultes schismatiques. Juifs et Samaritains étaient, de fait, séparés par une véritable haine congénitale. Tout en se réclamant chacun de la même Loi de Moïse, de la même Parole prophétique, dite Parole de Dieu. Ce qui n’a rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel, car une loi peut être bien ou mal comprise, bien ou mal interprétée, selon la lettre ou selon l’esprit, avec une mentalité ouverte ou, au contraire, étroite et craintive. Or, dans la Bible, le Dieu de la Loi est moins un Dieu autoritaire qu’un Dieu du dialogue, qui aime parler pour se faire entendre et qui attend qu’on lui réponde. C’est ainsi qu’on a pu dire qu’il y a dans le premier Testament une histoire du détournement du vrai sens de la Loi, malgré les appels répétés des prophètes. Tandis que l’Evangile, se présente comme une invitation pressante et constante à retrouver le vrai sens de la Loi, tel qu’il se manifeste en Jésus, dans sa parole et dans ses actes. Retrouver le vrai sens de la Loi, ce n’est évidemment pas la supprimer. C’est lui rendre toute sa vérité, son idéal, pour pouvoir l’accomplir plus fidèlement. Or, la source de la Loi, c’est le dynamisme même de la vie qui jaillit de l’amour parfait. Et cet amour parfait, c’est l’être même de Dieu. Dieu est amour. Dieu est l’Amour. Il n’empêche qu’une loi d’amour peut être détournée, et même tuée par le légalisme, par exemple, c’est-à-dire l’obsession de la lettre, qui peut en trahir l’esprit. Comme on le voit encore aujourd’hui chez les fanatiques de tout poil. D’ailleurs, l’apôtre Paul a très souvent polémiqué contre la Loi telle qu’elle était interprétée et incarnée par certains tenants d’un judaïsme rigide, formaliste et intransigeant. Ce qui vaut tout autant pour le christianisme. C’est ce que démontre la parabole du Samaritain. D’abord, il ne s’agit pas d’ »un bon Samaritain », ni d’un Samaritain exceptionnel, mais bien d’un Samaritain ordinaire. Un sans loi. Un homme, écrit Luc. Avant lui, nous trouvons deux fonctionnaires du sacré, excellents connaisseurs des lois, rites et règlements. La célébration liturgique terminée, ils sortent du Temple et retournent chez eux… Sur la même route, dans le fossé, un anonyme, victime d’un « car jacking », battu, blessé, couvert de sang, dépouillé de son portefeuille, de ses cartes de crédit et de son portable, dirions-nous aujourd’hui. Voilà les fonctionnaires du Temple confrontés à un cas de conscience. En effet, ils sont de service pour le sacrifice du soir. D’où, obligation de rester purs de tout contact avec du sang ou un cadavre, précise la loi de pureté. Un règlement sacré. Pas question de prendre des risques. Ils vont donc interpréter la loi de pureté à la lettre… Ils changent de trottoir. Priorité absolue à la loi religieuse et à la validité du culte. En réalité, ils dissocient arbitrairement l’amour de Dieu et l’amour du prochain, comme s’il n’y avait pas une relation étroite et indissoluble entre les deux. L’unique commandement d’amour, en effet, a deux dimensions inséparables : une verticale et une horizontale. Le troisième passant, c’est le Samaritain. Ce mal pensant, ce pelé, ce galeux, qui, lui est saisi de compassion, pris aux tripes. Comme on le verra dans une autre page de l’évangile, avec Jésus, saisi de compassion à la vue de la veuve de Naïn. Il ne pense pas d’abord à lui, mais à l’autre. De même, le Samaritain, qui réagit en prenant des initiatives interdites, selon les interprétations rigoristes et ritualistes de la Loi. De plus, il ne va pas se contenter du minimum d’assistance à personne en danger. Il songe même à la suite, jusqu’à y consacrer du temps et de l’argent. Or, Jésus va prendre l’hérétique-Samaritain comme un modèle d’application concrète du grand précepte de la Loi. Car aimer son prochain, c’est aussi se débarrasser de préjugés de races, de castes, de nationalités, de religions. C’est donc zéro à l’examen pour les spécialistes du culte,  pourtant parfaitement compétents en la matière. Mais qui, en définitive, est le prochain ? En réalité, la Loi ne le précise pas. D’où, la question du disciple. Pour Jésus, et contrairement à l’opinion courante, le prochain est celui qui manifeste de la miséricorde et non pas l’homme en détresse, laissé sur la route et bénéficiaire du geste de compassion. Le prochain, ce n’est donc pas l’autre à aimer et à secourir, mais bien celui qui s’est fait proche de lui. Celui qui ne consulte pas d’abord et scrupuleusement le règlement, mais qui s’approche au lieu de changer de trottoir ou de rester à distance. Et plutôt que de discuter, il met la main à la pâte. C’est ce que nous sommes invités à faire.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Trees on Tu Bishvat

6 juillet, 2016

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AIME ET FAIS CE QUE TU VEUX ?

6 juillet, 2016

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AIME ET FAIS CE QUE TU VEUX ?

Jean Lédion

« Aime et fais ce que tu veux ! » Cet adage augustinien [1] si souvent répété hors de son contexte, pourrait laisser croire que, pour Augustin, la vie chrétienne n’est pas une affaire d’observance puisqu’il s’agit en fait de vivre de charité. Or l’œuvre et la vie de l’évêque d’Hippone prouvent que c’est tout le contraire. Lorsque celui-ci se convertit à plus de trente ans, il ne se convertit pas à moitié, mais totalement. Et, lorsqu’à Pâques 387 il embrasse par le baptême la foi chrétienne, son désir est de la vivre de la manière la plus intégrale, c’est-à-dire sous sa forme la plus radicale, celle du monachisme. Déjà, à Cassissiacum, en 386, lorsqu’il se préparait au baptême [2], il commença à mener un début de vie communautaire avec ses amis, ses derniers élèves, son fils et sa mère. Mais nous ne savons que peu de choses des règles de vie qu’il pratiquait alors, ni celles qu’il instaura dans le premier monastère qu’il fonda en Afrique dans la maison paternelle. « Voici ce que nous prescrivons d’observer dans le monastère » C’est par ces quelques mots que commence la Règle de saint Augustin [3] sous sa forme la plus ancienne. Après une brève exhortation de quatre lignes, elle indique ensuite quels sont les préceptes que l’on doit observer dans le monastère : « Soyez assidus à prier aux heures et temps établis » (II, 1) ; « Au début du repas jusqu’à la fin vous devez écouter la lecture habituelle » (III, 2) ; « Quand vous sortez allez ensemble, lorsque vous êtes arrivés restez ensemble » (IV, 2) ; etc. Ainsi la vie d’Augustin va être délimitée par un certain nombre de prescriptions très terre-à-terre, comme celles que l’on vient de citer, qui vont l’accompagner toute sa vie puisque, même dans l’épiscopat, il continuera à vivre en moine, ayant transformé la maison épiscopale, où il était tenu de résider, en monastère de clercs.

La charité ne cherche pas ses propres intérêts Si l’on poursuit la lecture de la Règle (ce qui n’est pas long, dix pages d’un livre d’aujourd’hui), on s’aperçoit qu’au milieu du chapitre V, qui est sans doute le plus « technique » du point de vue monastique, Augustin élève le débat par un envol inattendu pour montrer dans quel esprit on doit mettre en pratique toutes ces observances terre-à-terre : En un mot, que nul d’entre vous ne fasse quoi que ce soit pour un profit personnel, mais que tous vos travaux soient accomplis pour l’utilité commune ; et cela avec un zèle plus grand et un élan plus assidu que si chacun de vous s’occupait de ses propres affaires et dans son intérêt propre. On dit, en effet, de la charité : Elle ne recherche pas ses propres intérêts (1.Co 13,5). Cela veut dire qu’elle fait passer les intérêts communs avant les intérêts personnels, et non pas les intérêts personnels avant les intérêts communs. Et pour cette raison, vous aurez la certitude d’avoir fait d’autant plus de progrès que vous aurez apporté plus de soin au bien commun qu’à vos intérêts personnels. Qu’ainsi l’usage indispensable de tous les biens passagers soit dominé par la charité qui demeure toute l’éternité. (V, 2) L’intérêt de ce passage est que, d’une part il est parfaitement accordé aux préceptes de la vie monastique mais que, d’autre part, il déborde très largement le cadre de cette vie monastique pour s’étendre à toute la vie chrétienne, notamment à celle qui s’écoule dans le monde.

La vie monastique est un carême permanent « Avant tout, vivez unanimes à la maison, ayant une seule âme et un seul cœur, tendus vers Dieu. N’est-ce pas la raison même de votre rassemblement ? » (I, 2). C’est par cette brève exhortation que débute la Règle, mais c’est aussi ce qu’Augustin demande à ses fidèles dans ses sermons pour le carême. Ainsi dans le sermon 205, 2 : « Vivez tous unanimes, tous, tant que dure ce pèlerinage terrestre… » Cette unanimité chez les chrétiens en Carême doit se traduire, comme dans la vie monastique, par leur assiduité à la prière, par l’écoute plus attentive de la parole de Dieu, par l’unanimité du comportement. Bien sûr, il est évident que le prédicateur ne pouvait pas demander à ses fidèles de se désapproprier de tous leurs biens comme l’avaient fait les « Serviteurs-de-Dieu-dans-le-monastère », mais de profiter du Carême pour faire des prodigalités envers les pauvres même s’ils n’ont pas l’intention de devenir pauvres eux-mêmes. On voit qu’ainsi les préceptes très simples de la Règle ont une portée beaucoup plus universelle. Celui qui veut vivre sérieusement sa vie chrétienne utilise le carême pour la radicaliser, comme le moine, par son choix de vie, a radicalisé la sienne. Dans les deux cas, l’observance des préceptes est là pour garantir l’authenticité de la démarche.

L’observance au service de la charité Tous les préceptes contenus dans la Règle de saint Augustin ont pour but de favoriser la vie chrétienne commune de manière à amener ceux qui observent ces préceptes à vivre de plus en plus en ayant « un seul cœur » comme les fidèles de la primitive Église de Jérusalem (cf. Ac 4,32). C’est ce qu’un augustin du XVIIe siècle, le P. Ange Le Proust (1624-1697) a bien exprimé dans son Traité de la Règle de saint Augustin [4] : Sa vertu est la charité qui est une vertu commune, mais elle l’envisage d’un air singulier qui fait son esprit spécial (…) car saint Augustin fait tourner toutes les vertus à cette intention charitable de rendre la voie de la perfection évangélique facile au prochain, par un enchaînement des cœurs dans les liens d’une charité réciproque et d’une communauté qui ne vise qu’à unir et à lier ensemble sous un même joug les particuliers, pour porter les faix les uns des autres, se rendant ce joug suave, et sa charge légère (…) pour s’entrefaciliter leur salut (…).Ainsi, toute la fin de sa Règle est la facilité de la perfection évangélique. Son esprit c’est de prendre tellement le joug de Jésus-Christ sur nous, que nous nous le rendions mutuellement suave et nous fassions sa charge légère (…). Or ce fut ce dessein qui retira saint Augustin de l’ermitage et de la vie d’anachorète qu’il souhaitait si fort. Mais Dieu, dit-il, l’empêcha pour l’appliquer à ne vivre pas pour soi, mais pour les autres, et pour établir cette voie si utile, à attirer, attacher, et à soutenir les âmes et les cœurs par ce mutuel secours dans l’union à Dieu, en sorte que toute la Règle ne vise qu’à enseigner à chacun ce qu’ils doivent penser, dire et faire les uns aux autres, mutuellement, pour s’entregagner à Dieu. L’observance des préceptes aide donc l’homme à aimer son prochain non en l’enfermant dans un carcan, mais en l’aidant à se libérer du péché et en le rendant libre. C’est ce qu’à la fin de la Règle Augustin souhaite : Que le Seigneur vous accorde la grâce d’observer tous ces préceptes avec amour comme des amants de la beauté spirituelle, répandant par votre vie la bonne odeur du Christ non pas servilement, comme si nous étions encore sous la Loi, mais librement, puisque nous sommes établis dans la grâce. (VIII,1) Jean Lédion, marié, trois enfants. Diplôme d’ingénieur, docteur d’État ès Sciences Physiques. Enseignant dans une école d’ingénieurs à Paris.

[1] Traités sur la 1ère épitre de saint Jean, VII, 8 (par exemple). [2] Cf. Confessions livre IX, III. [3] Sur la question de la Régle on se reportera très utilement aux travaux de L.Verheijen : La Régle de saint Augustin (2 tomes), Paris 1967 ; Nouvelle approche de la Régle de saint Augustin. t. 1 : Vie Monastique, n°8, Bégrolles en Mauge (1980), t. 2 : Institut Historique Augustinien, Louvain (1988). [4] Cité par L. Verheijen in Nouvelle Approche…, op. cit., t. 1, pp. 15-17.

PÈLERINAGE DE PERSONNES EN SITUATION DE GRANDE PRÉCARITÉ ACCOMPAGNÈES PAR LE CARDINAL BARBARIN

6 juillet, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2016/july/documents/papa-francesco_20160706_poveri-diocesi-lyon.html

PÈLERINAGE DE PERSONNES EN SITUATION DE GRANDE PRÉCARITÉ ACCOMPAGNÈES PAR LE CARDINAL BARBARIN

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Salle Paul VI

Mercredi 6 juillet 2016

Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir. Quelle que soit votre condition, votre histoire, le fardeau que vous portez, c’est Jésus qui nous réunit autour de lui. S’il y a une chose qu’a Jésus, c’est cette capacité d’accueillir. Il accueille chacun tel qu’il est. En lui nous sommes des frères, et je voudrais que vous sentiez combien vous êtes les bienvenus ; votre présence est importante pour moi, et il est important vous soyez ici chez vous. Avec les responsables qui vous accompagnent, vous donnez un beau témoignage de fraternité évangélique dans cette démarche commune de pèlerinage. Car vous êtes venus en vous portant les uns les autres. Les uns en vous aidant généreusement, en offrant de leurs ressources et de leur temps pour vous faire venir ; et vous, en leur donnant, en nous donnant, en me donnant Jésus lui-même. Car Jésus a voulu partager votre condition, il s’est fait, par amour, l’un d’entre vous : méprisé des hommes, oublié, compté pour rien. Lorsqu’il vous arrive d’éprouver tout cela, n’oubliez pas que Jésus l’a éprouvé lui aussi comme vous. C’est la preuve que vous êtes précieux à ses yeux, et qu’il est proche de vous. Vous êtes au cœur de l’Eglise, comme disait le Père Joseph Wresinski, car Jésus, dans sa vie, a toujours donné la priorité à des gens qui étaient comme vous, qui connaissaient des situations semblables. Et l’Eglise, qui aime et préfère ce que Jésus a aimé et préféré, ne peut être en repos tant qu’elle n’a pas rejoint tous ceux qui connaissent le rejet, l’exclusion et qui ne comptent pour personne. Au cœur de l’Eglise, vous nous permettez de rencontrer Jésus, car vous nous parlez de lui, non pas tant par les mots, mais par toute votre vie. Et vous témoignez de l’importance des petits gestes, à la portée de chacun, qui contribuent à édifier la paix, rappelant que nous sommes frères, et que Dieu est notre Père à tous. Il me vient à l’esprit d’essayer d’imaginer ce que les gens pensaient en voyant Marie, Joseph et Jésus sur les routes, fuyant en Egypte. Ils étaient pauvres, ils étaient éprouvés par la persécution : mais là, il y avait Dieu. Chers accompagnateurs, je veux vous remercier pour tout ce que vous faites, fidèles à l’intuition du Père Joseph Wresinski qui voulait partir de la vie partagée, et non pas de théories abstraites. Les théories abstraites nous conduisent aux idéologies, et les idéologies nous conduisent à nier que Dieu s’est fait chair, l’un de nous ! Car c’est la vie partagée avec les pauvres, qui nous transforme et nous convertit. Et pensez bien à ça ! Non seulement vous allez à leur rencontre – même à la rencontre de celui qui a honte et qui se cache -, non seulement vous marchez avec eux, vous efforçant de comprendre leur souffrance, d’entrer dans leur disposition intérieure ; mais encore vous suscitez autour d’eux une communauté, leur rendant, de cette manière, une existence, une identité, une dignité. Et l’Année de la miséricorde est l’occasion de redécouvrir et de vivre cette dimension de solidarité, de fraternité, d’aide et de soutien réciproque. Frères bien aimés, je vous demande surtout de garder courage, et, au milieu même de vos angoisses, de garder la joie de l’espérance. Que cette flamme qui vous habite ne s’éteigne pas ; car nous croyons en un Dieu qui répare toutes les injustices, qui console toutes les peines et qui sait récompenser ceux qui gardent confiance en lui. En attendant ce jour de paix et de lumière, votre contribution est essentielle pour l’Eglise et pour le monde : vous êtes des témoins du Christ, vous êtes des intercesseurs auprès de Dieu qui exauce tout particulièrement vos prières. Vous me demandiez de rappeler à l’Eglise de France que Jésus est souffrant à la porte de nos Eglises si les pauvres n’y sont pas. « Les trésors de l’Eglise, ce sont les pauvres », disait le diacre romain Saint Laurent ». Et enfin, je voudrais vous demander une faveur, plus qu’une faveur, vous donner une mission : une mission que vous seuls, dans votre pauvreté, serez capables d’accomplir. Je m’explique : Jésus, parfois, a été très sévère et a réprimandé fortement les personnes qui n’accueillaient pas le message du Père. Ainsi, de même qu’il a dit cette belle parole « bienheureux » aux pauvres, à ceux qui ont faim, à ceux qui pleurent, à ceux qui sont haïs et persécutés, il en a dit une autre qui, de sa part, fait peur ! Il a dit « malheur !» Et il l’a dite aux riches, aux sages, à ceux qui maintenant rient, à ceux qui aiment être loués, aux hypocrites. Je vous donne la mission de prier pour eux, pour que le Seigneur change leur cœur. Je vous demande aussi de prier pour les responsables de votre pauvreté, pour qu’ils se convertissent ! Prier pour tant de riches qui s’habillent de pourpre et qui font la fête dans de grands festins, sans se rendre compte qu’à leur porte il y a beaucoup de Lazare, avides de se nourrir des restes de leur table. Priez aussi pour les prêtres, pour les lévites qui, en voyant cet homme battu à moitié mort, passent outre, en regardant de l’autre côté, parce qu’ils n’ont pas de compassion. A toutes ces personnes, et aussi, certainement, à d’autres qui sont liées négativement à votre pauvreté et à tant de douleur, souriez-leur avec le cœur, désirez pour eux le bien et demandez à Jésus qu’ils se convertissent. Et je vous assure que, si vous faites cela, il y aura une grande joie dans l’Eglise, dans votre cœur et aussi dans la France bien aimée. Tous unis, maintenant, sous le regard de notre Père du ciel, je vous confie à la protection de la Mère de Jésus et de Saint Joseph, et je vous donne de tout cœur la Bénédiction Apostolique. Et nous prions tous le Notre Père.

Notre Père en Français.

Bénédiction en Français.

Marc Chagall, la marrie

4 juillet, 2016

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LA KABBALE – L’UNITÉ, LA QUÊTE DE L’EXTASE, DE LA PERFECTION – PETITS MORCEAUX CHOISIS

4 juillet, 2016

http://mecaniqueuniverselle.net/spiritualite/kabbale.php

LA KABBALE – L’UNITÉ, LA QUÊTE DE L’EXTASE, DE LA PERFECTION – PETITS MORCEAUX CHOISIS

La lampe Sainte dit : « l’éternel ne nous demande que le cœur, elle se charge du reste. » Rabbi Éléazar dit : « le secours de l’éternel n’est pas toujours celui dont l’homme croit avoir besoin. »

Rabbi Siméon dit : « celui qui s’attache à l’erreur descend. Et celui qui s’attache au saint, béni soit-il, monte toujours. »

Rabbi Siméon dit : « la grâce du seigneur ne quitte jamais celui qui porte sur son visage l’empreinte du Visage de l’Homme d’en haut. »

Rabbi Siméon dit : « l’homme qui n’a pas de foi n’a pas non plus l’esprit assez serein pour saisir le sens des mystères. Tout ce qu’il entend tourne dans sa tête comme une outre dans l’eau, et il finit par jeter Dehors tout ce qu’il a dans son esprit. »

Rabbi Siméon dit : « si les hommes connaissaient la loi, il saurait qu’il n’y a pas un mot ni une seule lettre dans l’Ecriture qui ne cache des mystères suprêmes et précieux. »

Rabbi Yossé dit : « il n’y a pas un seul versé dans l’Ecriture sainte, quelque insignifiant qu’il paraisse au premier abord, qui ne renferme plusieurs sentiers conduisant au mystère de la sagesse suprême. »

Rabbi Isaac dit : « le sens de la loi est aussi caché que le monde d’où elle provient. »

Rabbi Éléazar dit : « ce n’est pas pour des narrations que l’écriture porte le nom de Loi de vérité, Loi parfaite, Loi de témoignage, Loi plus précieuse que l’or et les joyaux. Car chaque parole de l’écriture cache un mystère. »

Rabbi Ya’akov Ben Sheshet dit : « tout ce qu’un homme sur le chemin de la foi peut imaginer de neuf dans la Loi sert à augmenter et à glorifier la Loi. » Tiré du : livre des principes cabalistiques A. D. Grad

moiseC’est contre cette catégorie que s’élève rabbi Shimon bar Yochai dans le Zohar (Zohar Kidoushim) indiquant clairement que tout le monde à l’obligation d’étudier le Zohar même l’ignorant. De plus, rav Azoulay écrit: « J’ai découvert que l’interdiction d’étudier ouvertement la Cabale n’était valable que jusqu’en 5250 ». A partir de l’année 5250, il est permis d’étudier la Cabale et le Zohar.

Depuis 5300, il est souhaitable, nécessaire et préférable que toute personne entreprenne l’étude de la Cabale, les grands et les petits, les personnes savantes et les personnes simples parce que c’est la seule chose qui, dans le futur, induira la délivrance, et rien d’autre.

Nous avons déjà expliqué le sens de cette affirmation du Zohar: si ceux qui étudient la Torah abaissent leur intériorité et l’intériorité de la Torah, c’est à dire la Cabale, et la délaissent comme une chose inutile dans ce monde, ils sont comme des aveugles qui se heurtent à un mur.

71. En agissant ainsi, ils renforcent leur extériorité, autrement dit ce qui est utile au corps. Ils élèvent l’extériorité de la Torah par rapport à son intériorité. Ils font ainsi en sorte que les parties constituant l’extériorité du monde dans son ensemble soient renforcées par rapport à celles de l’intériorité, chacune étant contre la partie lui correspondant parce que l’extériorité d’Israël qui représente les peuples des nations à l’intérieur d’Israël, est renforcée et annule l’intériorité d’Israël, les grands de la Torah.

L’extériorité des peuples des nations, ceux qui causent les destructions, est alors renforcée et annule leur intériorité, c’est à dire les justes des peuples des nations. L’extériorité du monde entier, les peuples des nations, est renforcée et annule les fils d’Israël qui représentent l’intériorité du monde. Tous les destructeurs de cette génération du monde lèvent alors la tête et, d’une manière générale, souhaitent la destruction des fils d’Israël, comme il est dit dans le Talmud (Iavamot, 63): « Tous les désordres surviennent dans le monde uniquement pour Israël » ainsi qu’il est écrit dans le Zohar, ce sont eux (ceux d’Israël qui méprisent l’étude de la Cabale) qui sont la raison de la pauvreté, des crimes, des vols, des exterminations dans le monde entier ». Après nos transgressions, nous sommes devenus les témoins des prophéties du Zohar, d’autant plus que le châtiment concerne les meilleurs d’entre nous, comme il est dit dans le Talmud (B »K, 60) : « Cela (le décompte) commence à partir des justes ». De toute la fleur de la Torah qu’Israël avait en Pologne, en Lituanie, il ne nous est plus resté que quelques uns qui sont chargés de réparer cette terrible défiguration.

C’est uniquement de notre étude de la Cabale que dépend le bien- être de chacun, de tout notre peuple et du monde entier ainsi que de son attitude vis à vis de nous. Si chacun de nous, rescapés du passé, s’engage, de toute son âme et de tout son cœur, à magnifier l’intériorité de la Torah et à lui accorder la place qui lui revient dans son cœur, son étude et ses actes pour la placer au-dessus de ses préoccupations éphémères et insignifiantes, alors chacun sera digne de renforcer son intériorité, autrement dit l’Israël qui est en lui, c’est-à-dire les besoins de son âme, par rapport à son extériorité, les peuples des nations qui sont en lui et qui représentent les besoins du corps.

Cette force agira également sur l’ensemble du peuple d’Israël tant que les peuples des nations qui sont en lui ne prendront conscience et ne reconnaîtront l’importance et la grandeur des grands d’Israël sur eux, n’écouteront et se soumettront, alors l’intériorité des peuples des nations, les justes des peuples des nations, sera renforcée et soumettra son extériorité, les destructeurs du monde. L’intériorité du monde, Israël, surpassera en grandeur et en importance l’extériorité du monde, les peuples des nations.

C’est alors que tous les peuples des nations prendront conscience et accepteront l’importance d’Israël, et la prophétie de Isaïe: 14, se réalisera « Les peuples viendront les (Israël) prendre pour les (Israël) ramener en leur pays, et la maison d’Israël les (les peuples des nations) possédera comme esclaves et comme servantes sur la terre du Seigneur », et encore Isaïe 49 « Ils apporteront tes fils dans ton champ et tes filles sur leurs épaules ».

Ceci se réalisera comme le prévoit le Zohar (Nasso, 2): « Par la force de ce livre, ils sortiront de la servitude grâce à la clémence divine Amen Ainsi soit il. ».

La délivrance spirituelle, et par conséquent, physique, sont interdépendantes, c’est seulement la délivrance de l’esclavage de l’égoïsme qui délivrera Israël de la persécution par les peuples des nations et sera à l’origine d’une existence authentiquement heureuse dans ce monde, sans crainte du temps, des maladies, de la mort, en union éternelle avec la Source de tout ce qui existe, dans les authentiques délices infinis des Mondes spirituels et éternels. kabbalah.info

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN ARMÉNIE (24-26 JUIN 2016)

4 juillet, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2016/june/documents/papa-francesco_20160626_armenia-divina-liturgia.html

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN ARMÉNIE (24-26 JUIN 2016)

PARTICIPATION À LA DIVINE LITURGIE EN LA CATHÉDRALE ARMÉNIENNE APOSTOLIQUE

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Etchmiadzin, Dimanche 26 juin 2016

Sainteté, chers Evêques, Chers frères et sœurs,

Au sommet de cette visite si désirée, et déjà pour moi inoubliable, je désire élever vers le Seigneur ma gratitude, que j’unis au grand hymne de louange et d’action de grâce qui est monté de cet Autel. Votre Sainteté, ces jours-ci, m’avez ouvert les portes de votre maison, et nous avons fait l’expérience combien « il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble » (Ps 133, 1). Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes embrassés fraternellement, nous avons prié ensemble, nous avons partagé les dons, les espérances et les préoccupations de l’Eglise du Christ dont nous percevons à l’unisson les battements du cœur, et que nous croyons et sentons une. « Une seule espérance, […] un seul Corps et un seul Esprit […] ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous et en tous » (Ep 4, 4-6) : nous pouvons vraiment faire nôtre avec joie ces paroles de l’Apôtre Paul ! C’est justement sous le signe des saints Apôtres que nous nous sommes rencontrés. Les saints Bartholomée et Thaddée, qui ont proclamé pour la première fois l’Evangile sur ces terres, et les saints Pierre et Paul, qui ont donné la vie pour le Seigneur à Rome, se réjouissent certainement, alors qu’ils règnent au ciel avec le Christ, de voir notre affection et notre aspiration concrète à la pleine communion. De tout cela je remercie le Seigneur, pour vous et avec vous : Gloire à Dieu ! Dans cette Divine Liturgie, le chant solennel du Trisagions’est élevé vers le ciel, célébrant la sainteté de Dieu ; que la bénédiction abondante du Très Haut descende sur la terre, par l’intercession de la Mère de Dieu, des grands saints et docteurs, des martyrs, surtout des nombreux martyrs que vous avez canonisés l’année dernière en ce lieu. Que « le Fils unique qui est descendu ici » bénisse notre chemin. Que l’Esprit Saint fasse des croyants un seul cœur et une seule âme : qu’il vienne nous refonder dans l’unité. Pour cela je voudrais de nouveau l’invoquer, en faisant miennes quelques-unes des magnifiques paroles qui ont été introduites dans votre liturgie. Viens, ô Esprit, Toi « qui avec des gémissements incessants es notre intercesseur auprès du Père miséricordieux, Toi qui gardes les saints et purifies les pécheurs » ; répand sur nous ton feu d’amour et d’unité, et « que soient défaits par ce feu les raisons de notre scandale » (Grégoire de Narek, Livre des Lamentations, 33, 5), surtout le manque d’unité entre les disciples du Christ. Que l’Eglise Arménienne marche dans la paix et que la communion entre nous soit pleine. Qu’en chacun surgisse un fort élan vers l’unité, une unité qui ne doit être « ni soumission de l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt accueil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun pour manifester au monde entier le grand mystère du salut réalisé par le Christ Seigneur, par l’Esprit Saint » (Paroles du Saint-Père lors de la Divine Liturgie, Eglise Patriarcale Saint Georges, Istambul, 30 novembre 2014). Accueillons l’appel des saints, écoutons la voix des humbles et des pauvres, de tant de victimes de la haine, qui ont souffert et sacrifié leur vie pour la foi ; tendons l’oreille aux jeunes générations qui implorent un avenir libéré des divisions du passé. Que, de ce lieu saint, se répande de nouveau une lumière radieuse. Qu’à la lumière de la foi, qui depuis saint Grégoire, votre père selon l’Évangile, a illuminé ces terres, s’unisse la lumière de l’amour qui pardonne et réconcilie. Comme les Apôtres au matin de Pâques qui ont couru vers le lieu de la résurrection, attirés par l’aube heureuse d’une espérance nouvelle, malgré les doutes et les incertitudes (cf. Jn 20, 3-4), de même nous aussi, en ce saint dimanche, suivons l’appel de Dieu à la pleine communion et hâtons le pas vers elle. Et maintenant, Sainteté, au nom de Dieu, je vous demande de me bénir, de me bénir ainsi que l’Eglise Catholique, de bénir notre course vers la pleine unité.

 

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