Archive pour le 11 juillet, 2016
LES MARTYRS SCILLITAINS
11 juillet, 2016http://www.1000questions.net/fr/Qui-sont/martyrs_scillitain.html
LES MARTYRS SCILLITAINS
1 Notice Par Paul Monceaux
Le 17 juillet 180, à Carthage, devant le tribunal du proconsul d’Afrique Saturninus, étaient traduits douze chrétiens, sept, hommes et cinq femmes, qu’on venait d’arrêter dans la petite ville de Scillium, en Proconsulaire. Après un interrogatoire, où un certain Speratus joua le rôle principal, mais où tous refusèrent de renier leur foi, le proconsul les condamna à mort et les fit aussitôt décapiter. Le 17 juillet 180, à Carthage, devant le tribunal du proconsul d’Afrique Saturninus, étaient traduits douze chrétiens, sept, hommes et cinq femmes, qu’on venait d’arrêter dans la petite ville de Scillium, en Proconsulaire. Après un interrogatoire, où un certain Speratus joua le rôle principal, mais où tous refusèrent de renier leur foi, le proconsul les condamna à mort et les fit aussitôt décapiter. De ce document, qui a été souvent remanié aux siècles suivants, nous possédons cinq recensions latines et une traduction en grec. L’original était certainement en latin. Dans la série des recensions latines, on voit le texte s’altérer et s’interpoler de plus en plus ; mais la plus ancienne, sauf pour quelques mots, paraît être la reproduction fidèle du document officiel. C’est celle dont nous donnons ci-dessous la traduction, d’après l’édition de Von Gebhardt (Acta martyrum selecta, p. 22-27). Sur l’histoire des Scillitains et les recensions du procès-verbal, voir notre étude critique (Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, tome I, p. 61 et suiv). Les Actes des Scillitains, postérieurs d’une quinzaine d’années aux Actes de saint Justin, sont le plus ancien document de l’hagiographie africaine, même de l’Afrique chrétienne. A ce titre, ils présentent pour l’historien un intérêt de premier ordre. Mais ils valent aussi en eux-mêmes, par la beauté sévère de la scène, par l’éloquence des faits saisis sur le vif.
2 Les Actes ACTES DES MARTYRS SCILLITAINS
Sous le consulat de Praesens, consul pour la seconde fois, et de Claudianus, le seize des calendes d’août, à Carthage, dans le secretarium (salle d’audience), comparurent Speratus, Nartzalus et Cittinus, Donata, Secunda, Vestia. – Le proconsul Saturninus dit: «Vous pouvez obtenir le pardon de notre seigneur l’empereur, si vous revenez à la raison ». – Speratus dit : « Jamais, nous n’avons rien fait de mal, ni participé à aucune iniquité. Jamais, nous n’avons rien dit de mal. Au contraire, quand on nous maltraitait, nous avons rendu grâces,parce que nous honorons notre empereur ». – Le proconsul Saturninus dit : « Nous aussi, nous sommes religieux, et notre religion est simple ; nous jurons par le génie de notre seigneur l’empereur, nous prions pour son salut. Vous aussi, vous devez le faire ». – Speratus dit : « Si tu veux m’écouter tranquillement, je vais t’expliquer le mystère de la simplicité ». – Le proconsul Saturninus dit : « Tu vas attaquer notre religion; je ne t’écouterai pas. Jurez plutôt par le génie de notre seigneur l’empereur.» – Speratus dit : « Moi, je ne connais pas l’empire de ce monde ; mais plutôt je sers ce Dieu qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir avec ses yeux. Je n’ai pas commis de vol ; si j’achète quelque chose, je paie l’impôt. C’est que je connais mon Seigneur, l’empereur des rois de toutes les nations. » – Le proconsul Saturninus dit à tous les autres : « Abandonnez cette croyance ». – Speratus dit : «La croyance mauvaise, c’est de commettre l’homicide, de rendre un faux témoignage ». – Le proconsul Saturninus dit : « Ne vous associez pas à cette folie. » – Cittinus dit : « Nous ne craignons personne, si ce n’est le Seigneur notre Dieu qui est au ciel ». – Donata dit : « Nous honorons César en tant que César, mais nous ne craignons que Dieu ». – Vestia dit : « Je suis chrétienne ». – Secunda dit : « Je le suis, je veux l’étre ». – Le proconsul Saturninus dit à Speratus : « Tu persistes à te dire chrétien ? » – Speratus dit : « Je suis chrétien ». Et tous firent la même déclaration. – Le proconsul Saturninus dit : « Est-ce que vous voulez un sursis pour réfléchir ? » – Speratus dit : « Dans une chose si claire, il n’y a pas à réfléchir ». – Le proconsul Saturninus dit : « Qu’y a-t-il dans votre boîte ? » – Speratus dit : « Les Livres sacrés et les Epîtres de Paul, homme juste ». – Le proconsul Saturninus dit: «Profitez d’un ajournement à trente jours, et souvenez-vous. » – Speratus répéta : « Je suis chrétien. » Et tous firent de même. – Alors le proconsul Saturninus lut sa sentence sur la tablette : « Speratus, Nartzalus, Cittinus, Donata, Vestia, Secunda, et tous les autres, ont confessé qu’ils vivaient suivant le rite chrétien. Attendu qu’on leur a offert la faculté de revenir à la religion traditionnelle des Romains, et qu’ils ont refusé avec obstination, nous les condamnons à périr par le glaive. » – Speratus dit : « Nous rendons grâces à Dieu ». – Nartzalus dit : « Aujourd’hui, martyrs, nous sommes au ciel. Grâces à Dieu ! » – Le proconsul Saturninus lit faire par le héraut la proclamation suivante : « Speratus, Nartzalus, Cittinus, Veturius, Felix, Aquilinus, Laetantius, Januaria, Generosa, Vestia, Donata, Secunda, sont conduits au supplice par mon ordre ». – Tous les martyrs s’écrièrent : « Grâces à Dieu ! » Et ils furent aussitôt décapités pour le nom du Christ.
- Fête le 17 juillet
( Extrait de «La vraie Légernde dorée», par Paul Monceaux, de l’Institut, Professeur au Collège de France, Paris 1928, éditions Payot.)
BENOÎT XVI – TON RÈGNE EST UN RÈGNE ÉTERNEL PS 144, 14.17-18.21
11 juillet, 2016http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060208.html
BENOÎT XVI – TON RÈGNE EST UN RÈGNE ÉTERNEL PS 144, 14.17-18.21
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 8 février 2006
Ton règne est un règne éternel Lecture: Ps 144, 14.17-18.21
1. Dans le sillage de la Liturgie qui le divise en deux parties, nous revenons sur le Psaume 144, un chant admirable en l’honneur du Seigneur, roi aimant et attentif à ses créatures. Nous voulons à présent méditer sur la deuxième des sections qui constituent le Psaume: il s’agit des versets 14-21 qui reprennent le thème fondamental du premier mouvement de l’hymne. Dans celui-ci, on exaltait la piété, la tendresse, la fidélité et la bonté divine qui s’étendent à toute l’humanité, touchant chaque créature. A présent, le Psalmiste porte toute son attention sur l’amour que le Seigneur réserve de manière particulière au pauvre et au faible. La royauté divine n’est donc pas détachée et hautaine, comme cela peut parfois se produire dans l’exercice du pouvoir humain. Dieu exprime sa royauté en s’inclinant sur les créatures les plus fragiles et sans défense. 2. En effet, Il est tout d’abord un père qui « soutient tous ceux qui tombent » et qui relève ceux qui sont tombés dans la poussière de l’humiliation (cf. v. 14). Les êtres vivants sont, en conséquence, tendus vers le Seigneur presque comme des mendiants affamés et Il offre, en père attentif, la nourriture qui leur est nécessaire pour vivre (cf. v. 15). A ce point, fleurit sur les lèvres de l’orant, la profession de foi dans les deux qualités divines par excellence: la justice et la sainteté. « Le Seigneur est juste en toutes ses voies, saint dans toutes ses oeuvres » (v. 17). Il existe en hébreu deux adjectifs typiques pour illustrer l’alliance qui existe entre Dieu et son peuple: saddiq et hasid. Ils expriment la justice qui veut sauver et libérer du mal et la fidélité qui est signe de la grandeur pleine d’amour du Seigneur. 3. Le Psalmiste se place du côté de ceux qui en bénéficient, qui sont définis par diverses expressions; en pratique, ce sont des termes qui constituent une représentation du véritable croyant. Celui-ci « invoque » le Seigneur dans une prière confiante, il le « cherche » dans la vie « avec un coeur sincère » (cf. v. 18), il « craint » son Dieu, respectant sa volonté et obéissant à sa parole (cf. v. 19), mais surtout il l’ »aime », assuré d’être accueilli sous le manteau de sa protection et de son intimité (cf. v. 20). La dernière parole du Psalmiste est, alors, celle par laquelle il avait ouvert son hymne: c’est une invitation à louer et à bénir le Seigneur et son « nom », c’est-à-dire sa personne vivante et sainte qui oeuvre et apporte le salut dans le monde et dans l’histoire. Plus encore, son appel est un appel à faire en sorte qu’à la louange orante du fidèle s’associe chaque créature marquée par le don de la vie: « Son nom très saint, que toute chair le bénisse toujours et à jamais! » (v. 21). C’est une sorte de chant éternel qui doit s’élever de la terre au ciel, c’est la célébration communautaire de l’amour universel de Dieu, source de paix, de joie et de salut. 4. Pour conclure notre réflexion, revenons sur ce doux verset qui dit: « Il [le Seigneur] est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité » (v. 18). Cette phrase était particulièrement chère à Barsanuphe de Gaza, un ascète mort autour de la moitié du VI siècle, souvent interpellé par des moines, des ecclésiastiques et des laïcs pour la sagesse de son discernement. C’est ainsi, par exemple, qu’à un disciple qui exprimait le désir « de rechercher les causes des diverses tentations qui l’avaient assailli », Barsanuphe répondait: « Frère Jean, ne crains rien des tentations qui sont apparues contre toi pour te mettre à l’épreuve, car le Seigneur ne te laisse pas en proie à celles-ci. Lorsque l’une de ces tentations te vient, ne prends donc pas la peine d’examiner ce dont il s’agit, mais crie le nom de Jésus: « Jésus, aide-moi ». Et il t’écoutera car « il est proche de ceux qui l’invoquent ». Ne te décourage pas, mais cours avec ardeur et tu rejoindras l’objectif, dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Barsanuphe et Jean de Gaza, Epistolario, 39: Collection de Textes patristiques, XCIII, Rome 1991, p. 109). Et ces paroles du Père de l’Antiquité valent également pour nous. Dans nos difficultés, problèmes et tentations, nous ne devons pas uniquement accomplir une réflexion théorique – d’où venons-nous? – mais nous devons réagir de façon positive, invoquer le Seigneur, maintenir un contact vivant avec le Seigneur. Nous devons même crier le nom de Jésus: « Jésus, aide-moi! ». Et nous sommes certains qu’il nous écoute, parce qu’il est proche de celui qui le cherche. Ne nous décourageons pas, mais courons avec ardeur – comme le dit ce Père – et nous atteindrons nous aussi l’objectif de la vie, Jésus, le Seigneur.