LE PUZZLE: UNE PARABOLE

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LE PUZZLE: UNE PARABOLE

Qui n’a pas fait un puzzle une fois ou l’autre ? Peut-être même un 2000 pièces, avec patience et courage. Ayant choisi le support, on prend les bords et les angles, et le cadre est posé en quelques heures. Si cette première étape n’est pas terminée, il ne sert à rien de mettre beaucoup de pièces à l’intérieur. Il n’est pas facile de trouver le bon emplacement pour chaque pièce, il faut souvent reprendre, permuter. Chaque morceau d’un puzzle a une place précise qu’on ne change pas sans dégâts. Ensuite, on peut assembler des morceaux qui paraissent correspondre, et il en sort l’ébauche d’un visage, d’une maison ou de quelque objet connu. A un certain moment, l’ami qui s’approche n’y voit encore rien. Ses réflexions négatives ne sont pas propres à nous encourager. Et pourtant un jour, le puzzle est terminé ! L’Eglise du Seigneur est comme un puzzle

Son cadre Le cadre a été établi dès le début de la formation de l’Eglise. C’est le domaine de la foi : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal. 3. 26). La grâce de Dieu est offerte à tous, mais seuls ceux qui l’acceptent font partie de la vraie Eglise de Christ. La foi en la personne et en l’oeuvre de Jésus mort et ressuscité pour nos péchés donne un salut éternel. Cette foi est accompagnée ou suivie de la confession et de la repentance. Les vraies pièces du puzzle correspondent à ces personnes. Au delà du pourtour, il peut se trouver des personnes religieuses qui diront peut-être : Je ne suis pas un païen, j’ai été baptisé. Ce qui compte pour Dieu, c’est l’état des coeurs : ont-ils été lavés par le sang de Jésus et régénérés par l’Esprit de Dieu ? Si tel n’est pas le cas, ils ne font pas partie de l’Eglise de Christ ; ils sont comme les pièces d’un autre puzzle qui ne trouvent pas leur place.

Sa formation L’assemblage des pièces se fait par petites zones. Un dessin se profile en un endroit, mais il faut lui trouver sa vraie place, et ce n’est pas toujours évident. Lorsqu’un deuxième motif prend forme, on est parfois plus perplexe encore, ne voyant pas comment ces deux groupes peuvent s’ajuster. Il manque les pièces qui feront apparaître clairement ce qui les unit. L’ouvrage continue patiemment, laissant voir toujours mieux quelle en sera la finalité. Il en est ainsi de l’Eglise sur la terre. En cours de formation, son visage ne laisse pas facilement voir une véritable beauté. Tant de groupes épars, de diversité, de morcellement ! Le puzzle n’est pas facile à rassembler. Si l’on essaie, il faut vite abandonner. Mais heureusement, cela ne nous appartient pas ! Le Seigneur poursuit son oeuvre avec patience. Il a aimé cette Eglise en se livrant pour elle jusqu’à la mort. Il la sanctifie pour lui, il la purifie en la lavant par le moyen de sa Parole. Bientôt, il se la présentera glorieuse, sans tache, ni ride, sainte et irréprochable (Eph. 5. 25-27). Dieu a établi son plan, et il l’accomplira. Le tableau final sera visible dans le ciel. Sur la terre on ne voit que les pièces disparates d’un puzzle en travail. De petits groupes peuvent être une faible anticipation de ce que sera le tableau complet, mais il y manque encore bien des éléments pour qu’ils puissent se joindre. Lorsqu’un puzzle est en cours de réalisation, il doit être protégé. Sans mauvaise intention, un étranger risque de tout gâter en y mettant la main. Et si un farceur y introduit de fausses pièces, ce n’est qu’à la fin de l’ouvrage que celles-ci pourront être ôtées. La parabole de l’ivraie semée parmi le blé donne cet enseignement (Matt. 13. 24-30). L’aide de quelqu’un peut parfois être acceptée, à condition que cette personne s’y applique sérieusement. Il en est ainsi au cours de la formation de l’Eglise. Comparée à une construction, elle est à la responsabilité de l’homme. Chacun y apporte les éléments que le Seigneur manifestera un jour. Les matériaux nobles comme l’or, l’argent ou les pierres précieuses, subsisteront ; les autres comme le bois, le foin ou le chaume seront détruits (1 Cor. 3. 12-15). L’ouvrage n’a aucune apparence avant d’être terminé. Ne nous érigeons pas en juges du travail d’autrui. Les récompenses viendront plus tard. Pour l’instant, ayons une vision anticipée du résultat de l’oeuvre parfaite de notre Sauveur.

Ce qu’on en voit aujourd’hui Même quand les pièces d’un puzzle sont encore en vrac avant d’être vendues, chacun sait qu’il s’agit d’un puzzle. Lorsqu’il est en cours de construction, bien que nul ne puisse en discerner le dessin final, on sait aussi que c’est un puzzle. Pourquoi a-t-on tant de peine à parler de l’unité de l’Eglise, corps de Christ sur la terre ? Elle est en formation et Dieu seul peut vraiment la connaître. Ne soulignons pas ce qui semble démentir cette unité, voyons plutôt ce qui en est la preuve. De la vision qu’on en a aujourd’hui résulte la réalité de notre témoignage : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean 13. 35). Le Seigneur Jésus a parlé de l’unité des siens quand il a prié pour eux. Il demande d’abord à son Père de les garder afin, dit-il, « qu’ils soient un comme nous » (Jean 17. 11). Cette unité-là est garantie par Dieu le Père. Elle est inaltérable, étant basée sur l’oeuvre de Jésus accomplie à la croix. C’est l’unité de ses propres disciples et de tous ceux qui ont été ajoutés au cours des siècles. Ensuite, le Seigneur précise qui sont ceux pour lesquels il prie : « Je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole » (v. 20). Sachant que la dispersion des disciples dans le monde est inévitable, Jésus dit alors : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé » (v. 21). Cette unité-là n’est pas évidente pour le monde, un peu comme un puzzle en préparation. Cependant, une vérité est soulignée : « qu’eux aussi soient un en nous ». C’est donc en Jésus et en Dieu le Père que l’unité des croyants est établie. Dans la mesure où ils se tiennent près du Seigneur, ils peuvent aussi faire voir autour d’eux la nature identique qui les caractérise. Leurs différences ne sont pas effacées, mais utilisées par Dieu pour être complémentaires. Un peu comme les pièces d’un puzzle qui s’emboîtent les unes dans les autres.

L’ouvrage est bientôt complet Le but final sera atteint quand Jésus introduira son Eglise dans la gloire céleste. Alors tous seront dans une unité parfaite et le monde connaîtra que le Père a envoyé son Fils et qu’il a aimé ses rachetés du même amour que son Fils lui-même (v. 23). Le tableau merveilleux que présentera l’ensemble des rachetés du Seigneur, son Eglise bien-aimée, son Epouse pour l’éternité, sera tout à la gloire de Jésus qui sera, « dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1. 10). Chaque chrétien est une pièce du puzzle, mais chacun est aussi l’un des constructeurs. Ne nous permettons pas de préparer notre petite zone et de la placer où bon nous semble. Sa position dépend du plan d’ensemble et de sa relation avec les autres pièces. Aucun espace vide ne subsistera quand tout sera terminé. Pour l’instant, alors que l’image se concrétise, laissons le maître d’oeuvre attribuer à chacun sa place en faisant se joindre parfaitement toutes les pièces et tous les groupes de pièces. L’Eglise est comparée à un corps dont tous les membres et tous les organes ont leur place et leur fonction. Il est en formation sur la terre, mais il possède déjà les caractéristiques d’un organisme fonctionnel (1 Cor. 12). Il sera complet lorsque le Seigneur recueillera ses rachetés et que l’Assemblée lui sera unie comme le corps l’est à la Tête (Eph. 1. 22, 23). Pour qu’une église locale puisse déjà maintenant montrer quelque chose de l’image finale, elle se tiendra séparée du mal sous toutes ses formes et sera réunie au seul nom de Jésus (Matt. 18. 20).

F. Gfeller

 

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