Archive pour mai, 2016

« JE SUIS UN DIEU JALOUX… « 

4 mai, 2016

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/899.html

« JE SUIS UN DIEU JALOUX… « 

Théologie   « Yahvé est un Dieu jaloux »…  « Tu ne prosterneras pas devant un autre dieu, / car Yhwh, Jaloux est son Nom. Il est un Dieu jaloux » (Ex 34,14). Cette formulation abrupte du premier commandement se situe à l’intérieur du petit ensemble législatif (Ex 34,11-26) intégré au récit du renouvellement d’alliance (Ex 34,10-28), de rédaction deutéronomiste, qui suit la trahison du veau d’or et la rupture d’alliance symbolisée par le bris des tables. Ex 34,14 fait partie de « ces paroles sur la base desquelles l’alliance est à nouveau conclue » (Ex 34,27). La formulation de cet interdit est incisive, comme le montre la disposition en chiasme (abcb’a') :

Yhwh (a)  / Jaloux (b)  / est son Nom (c) / un Dieu jaloux (b’) / Lui (a’) Les parties externes (a et a’) se correspondent (« Yhwh », « Lui »), ainsi que les parties médianes (b et b’) avec la reprise du mot « jaloux ». Au centre : le terme « Nom ». Ce chiasme s’accompagne de trois procédés rhétoriques qui ne sont pas sans portée théologique : d’abord la mise en relief du nom de Yhwh par le biais d’un casus pendens ; ensuite l’inversion à l’intérieur de la première proposition : le prédicat « jaloux » placé avant le sujet, « le nom » ; enfin la correspondance entre Yhwh et « Lui ». Cette écriture soignée dit assez l’importance que le rédacteur veut donner à cette déclaration divine. Arrêtons-nous d’abord au casus pendens : placé en tête, le nom divin Yhwh n’a pas de fonction grammaticale dans la phrase. Cette donnée est associée au fait que dans la première proposition, le prédicat est placé avant le sujet et qu’ainsi le terme « Nom » se trouve au milieu de la formulation. Or, dans la Bible, le Nom renvoie à la réalité de l’être même de Dieu. Il faut en conclure que le propre de Dieu est d’être » jaloux », ce que confirme la seconde proposition. La correspondance entre Yhwh et le pronom « Lui » souligne avec force cette conclusion : non seulement Yhwh s’appelle « Jaloux », mais il est réellement un Dieu jaloux. Comme, en même temps, le Nom dit la présence pour la rencontre, la déclaration divine d’Ex 34,14b retentit comme un avertissement solennel, voire comme une menace. Dans le premier commandement du décalogue, Yhwh disait déjà : « Moi, Yhwh ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (Dt 5,9 ; Ex 20,5). Ex 34,14 renchérit sur cette déclaration déjà quelque peu subversive : le propre de Dieu est d’être jaloux. En Ex 34, l’expression ‘él-qanna’ « Dieu jaloux », est donc rattachée, elle aussi, au premier commandement : le v. 14 vise le culte des « autres dieux » ; en Ex 34,15-16, la prostitution renvoie au service cultuel de ces mêmes dieux et, en Ex 34,17, l’interdiction des images concerne le culte des idoles. N’oublions pas cependant que le renouvellement d’alliance (Ex 34,10-28) à l’intérieur duquel ces prescriptions sont insérées a été rendu nécessaire par la rupture d’alliance, conséquence de l’érection du veau (Ex 32). Or, cette statue se veut une représentation de Yhwh : « Fête en l’honneur de Yhwh », proclame Aaron (Ex 32,5). Dans l’unité rédactionnelle d’Ex 32-34, cette image de Yhwh se trouve ainsi placée au rang des idoles païennes. Elle pervertit tellement la conception orthodoxe de Yhwh qu’elle équivaut pratiquement à une idolâtrie : la représentation a pour visée de maîtriser cette puissance imprévisible qu’est devenue Yhwh aux yeux des Israélites. C’est là « le grand péché d’Israël » (Ex 32,21.30-31), expression aussi rare que solennelle. La présentation de Dieu qu’implique la formulation d’Ex 34,14 connote donc l’intolérance de Yhwh qui ne peut supporter de rivaux et qui refuse d’être rabaissé au rang d’une divinité païenne. Il ne faut pas pour autant oublier que cette formule « Yhwh, un Dieu jaloux » résonne dans un contexte de renouvellement d’alliance qui repose sur le pardon (34,9) et sur la miséricorde (34,5-7) que Yhwh vient de révéler dans la grande théophanie du Sinaï.

 Bernard Renaud, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 149 (septembre 2009), « Un Dieu jaloux entrre colère et amour », pages 28-29.

 

PAPE FRANÇOIS – « NOUS RÉFLÉCHISSONS AUJOURD’HUI SUR LA PARABOLE DU BON SAMARITAIN… »

4 mai, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2016/documents/papa-francesco_20160427_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – « NOUS RÉFLÉCHISSONS AUJOURD’HUI SUR LA PARABOLE DU BON SAMARITAIN… »

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 27 avril 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous réfléchissons aujourd’hui sur la parabole du bon samaritain (cf. Lc 10, 25-37). Un docteur de la Loi met à l’épreuve Jésus, avec cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (v. 25). Jésus lui demande de donner lui-même la réponse, et celui-ci la donne parfaitement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même » (v. 27). Jésus conclut alors : « Fais ainsi et tu vivras » (v. 28). Alors, cet homme pose une autre question, qui devient très précieuse pour nous : « Et qui est mon prochain ? » (v. 29), en sous-entendant : « Mes parents ? Mes concitoyens ? Ceux de ma religion ?… ». En somme, il veut une règle claire qui lui permette de classifier les autres entre les « prochains » et les « non-prochains », entre ceux qui peuvent devenir prochains et ceux qui ne peuvent pas devenir prochains. Et Jésus répond par une parabole, qui met en scène un prêtre, un lévite et un samaritain. Les deux premiers sont des figures liées au culte du temple ; le troisième est un juif schismatique, considéré comme un étranger, païen et impur, c’est-à-dire le samaritain. Sur la route de Jérusalem, à Jéricho, le prêtre et le lévite rencontrent un homme à moitié mort, que des brigands ont attaqué, dérobé et abandonné. Dans une telle situation, la Loi du Seigneur prévoyait l’obligation de lui porter secours, mais tous deux passent leur chemin sans s’arrêter. Ils étaient pressés… Sans doute le prêtre a-t-il regardé sa montre et a dit : « Je vais arriver en retard à la Messe… Je dois dire la Messe ». Et l’autre a dit : « Je ne sais pas si la Loi me le permet, parce qu’il y a du sang ici, et je serai impur… ». Ils changent de chemin et ne s’approchent pas. Ici, la parabole nous offre un premier enseignement : celui qui fréquente la maison de Dieu et connaît sa miséricorde ne sait pas automatiquement aimer son prochain. Ce n’est pas automatique ! Tu peux connaître toute la Bible, tu peux connaître toutes les rubriques liturgiques, tu peux connaître toute la théologie, mais connaître ne signifie pas automatiquement aimer : aimer est un autre chemin, il faut de l’intelligence, mais aussi quelque chose en plus… Le prêtre et le lévite voient, mais ignorent ; ils regardent, mais ne prévoient pas. Pourtant, il n’existe pas de véritable culte si celui-ci ne se traduit pas en service au prochain. Ne l’oublions jamais : face à la souffrance de tant de personnes épuisées par la faim, par la violence et par les injustices, nous ne pouvons pas demeurer spectateurs. Ignorer la souffrance de l’homme, qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie ignorer Dieu ! Si je ne m’approche pas de cet homme, de cette femme, de cet enfant, de cette homme âgé ou de cette femme âgée qui souffre, je ne m’approche pas de Dieu. Mais venons-en au cœur de la parabole : le samaritain, c’est-à-dire précisément celui qui est méprisé, celui sur lequel personne n’aurait rien parié, et qui, par ailleurs, avait lui aussi ses occupations et des choses à faire, quand il vit l’homme blessé, ne passa pas son chemin, comme les deux autres, qui étaient liés au Temple, mais « il fut saisi de compassion » (v. 33). L’Évangile dit : « Il fut saisi de compassion », c’est-à-dire que son cœur, ses entrailles se sont émus ! Voilà la différence. Les deux autres « virent », mais leur cœur demeura fermé, froid. En revanche, le cœur du samaritain était en accord avec le cœur même de Dieu. En effet, la « compassion » est une caractéristique essentielle de la miséricorde de Dieu. Dieu a de la compassion pour nous. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il souffre avec nous, il sent nos souffrances. Compassion signifie : « souffrir avec ». Le verbe indique que les entrailles s’émeuvent et tressaillent à la vue du mal de l’homme. Et dans les gestes et dans les actions du bon samaritain, nous reconnaissons l’action miséricordieuse de Dieu dans toute l’histoire du salut. C’est la même compassion avec laquelle le Seigneur vient à la rencontre de chacun de nous: Il ne nous ignore pas, il connaît nos douleurs, il sait combien nous avons besoin d’aide et de réconfort. Il vient près de nous et ne nous abandonne jamais. Que chacun de nous se pose la question et réponde dans son cœur : « Est-ce que j’y crois ? Est-ce que je crois que le Seigneur a de la compassion pour moi, tel que je suis, pécheur, avec beaucoup de problèmes et tant de choses ? ». Pensons à cela et la réponse est : « Oui ! ». Mais chacun doit regarder dans son cœur pour voir s’il a la foi dans cette compassion de Dieu, du Dieu bon qui s’approche, nous guérit, nous caresse. Et si nous le refusons, Il attend : Il est patient et Il est toujours à nos côtés. Le samaritain se comporte avec une véritable miséricorde : il panse les blessures de cet homme, le porte jusqu’à une auberge, en prend soin personnellement et se charge de son assistance. Tout cela nous enseigne que la compassion, l’amour, n’est pas un vague sentiment, mais signifie prendre soin de l’autre jusqu’à payer de sa personne. Cela signifie se compromettre en accomplissant tous les pas nécessaires pour « s’approcher » de l’autre jusqu’à s’identifier à lui : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Voilà le Commandement du Seigneur. Ayant conclu la parabole, Jésus renverse la question du docteur de la Loi et lui demande : « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » (v. 36). La réponse est finalement sans équivoque : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui » (v. 37). Au début de la parabole, pour le prêtre et le lévite, le prochain était le mourant ; au terme de celle-ci, le prochain est le samaritain qui s’est fait proche. Jésus renverse la perspective : ne cherche pas à classifier les autres pour voir qui est le prochain et qui ne l’est pas. Tu peux devenir le prochain de toute personne que tu rencontres qui est dans le besoin, et tu le seras dans ton cœur si tu as de la compassion, c’est-à-dire si tu as la capacité de souffrir avec l’autre. Cette parabole est un merveilleux cadeau pour nous tous, mais elle est aussi exigeante ! À chacun de nous, Jésus répète ce qu’il dit au docteur de la Loi : « Va, et toi aussi, fais de même » (v. 37). Nous sommes tous appelés à parcourir le même chemin que le bon samaritain, qui est la figure du Christ : Jésus s’est penché sur nous, il est devenu notre serviteur, et ainsi, il nous a sauvés, afin que nous aussi, nous puissions nous aimer comme Il nous a aimés, de la même façon.

 

SANTI FILIPPO E GIACOMO

3 mai, 2016

SANTI FILIPPO E GIACOMO dans images sacrée santi-filippo-e-giacomo1

http://biscobreak.altervista.org/2013/05/santi-filippo-e-giacomo/

LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES – 3 MAI – S. PHILIPPE ET S. JACQUES, APÔTRES

3 mai, 2016

http://www.aelf.org/office-lectures

LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES – 3 MAI – S. PHILIPPE ET S. JACQUES, APÔTRES

Hymne : Les voici rassemblés

Les voici rassemblés
Dans la maison du Père,
Les compagnons d’épreuve
Qui t’ont vu crucifié.
Tu ouvrais le passage,
Ils marchaient sur tes traces,
O Seigneur des Vivants.

Ils portaient dans leur coeur
Pour éclairer le monde
La mystérieuse image
De ta gloire humiliée.
Messagers d’espérance,
Ils semaient ta parole
Et c’est toi leur moisson.

Ils ont place au festin
Dans le Royaume en fête,
Pour avoir bu la coupe
De l’amour partagé.
Tu leur montres le Père
Et ta joie les habite,
O Jésus, Fils de Dieu !
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Antienne

La parole de vérité retentit dans le monde entier : Christ est ressuscité, alléluia !
Psaume 18a

2Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.
3Le jour au jour en livre le récit
et la nuit à la nuit en donne connaissance.

4Pas de paroles dans ce récit,
pas de voix qui s’entende ;
5mais sur toute la terre en paraît le message
et la nouvelle, aux limites du monde.

Là, se trouve la demeure du soleil : +
6tel un époux, il paraît hors de sa tente,
il s’élance en conquérant joyeux.

7Il paraît où commence le ciel, +
il s’en va jusqu’où le ciel s’achève :
rien n’échappe à son ardeur.
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Antienne

Le juste trouve sa joie dans le Seigneur et proclame ce que Dieu a fait, alléluia.
Psaume 63

2Écoute, ô mon Dieu, le cri de ma plainte ;
face à l’ennemi redoutable, protège ma vie.
3Garde-moi du complot des méchants,
à l’abri de cette meute criminelle.

4Ils affûtent leur langue comme une épée,
ils ajustent leur flèche, parole empoisonnée,
5pour tirer en cachette sur l’innocent ;
ils tirent soudain, sans rien craindre.

6Ils se forgent des formules maléfiques, +
ils dissimulent avec soin leurs pièges ;
ils disent : « Qui les verra ? »

7Ils machinent leur crime : +
Notre machination est parfaite ;
le cœur de chacun demeure impénétrable !

8Mais c’est Dieu qui leur tire une flèche, +
soudain, ils en ressentent la blessure,
9ils sont les victimes de leur langue.

Tous ceux qui les voient hochent la tête ;
10tout homme est saisi de crainte :
il proclame ce que Dieu a fait,
il comprend ses actions.

11Le juste trouvera dans le Seigneur
joie et refuge, *
et tous les hommes au cœur droit,
leur louange.
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Antienne

Ils ont proclamé la justice de Dieu, et tous les peuples ont vu sa gloire, alléluia.
Psaume 96

1Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !

2Ténèbre et nuée l’entourent,
justice et droit sont l’appui de son trône.
3Devant lui s’avance un feu
qui consume alentour ses ennemis.

4Quand ses éclairs illuminèrent le monde,
la terre le vit et s’affola ;
5les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.

6Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
7Honte aux serviteurs d’idoles qui se vantent de vanités !
A genoux devant lui, tous les dieux !

8Pour Sion qui entend, grande joie ! *
Les villes de Juda exultent
devant tes jugements, Seigneur !

9Tu es, Seigneur, le Très-Haut
sur toute la terre : *
tu domines de haut tous les dieux.

10Haïssez le mal, vous qui aimez le Seigneur, +
car il garde la vie de ses fidèles *
et les arrache aux mains des impies.

11Une lumière est semée pour le juste,
et pour le coeur simple, une joie.
12Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ;
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
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V/ Ils ont publiés l’œuvre de Dieu, alléluia.
ils ont compris ses merveilles, alléluia.
Lecture : Les Apôtres dans la primitive Église (Ac 5, 12-32)

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TRAITÉ DE TERTULLIEN sur la prédication apostolique

Le Christ Jésus notre Seigneur, pendant son séjour sur terre, déclarait lui-même ce qu’il était, ce qu’il avait été, de quelle volonté du Père il était chargé, quel devoir il prescrivait à l’homme, soit ouvertement à la foule, soit à part, à ses disciples dont il avait choisi douze pour vivre à ses côtés et être plus tard les docteurs des nations.

Après la chute de l’un d’eux, il ordonna aux onze autres au moment de retourner chez son Père, après la résurrection, d’aller et d’enseigner les nations, et de les baptiser dans le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Aussitôt donc les Apôtres — ce terme signifie « envoyés » — choisirent par le sort le douzième apôtre, Matthias, en remplacement de Judas, selon l’autorité de la prophétie du psaume de David. Ils reçurent la force promise de l’Esprit Saint, pour faire des miracles et parler en langues. Ils établirent d’abord en Judée la foi en Jésus Christ et instituèrent les Églises, puis ils partirent de par le monde, et annoncèrent aux nations la même doctrine et la même foi.

Et dans chaque cité ils fondèrent des Églises, auxquelles dès lors les autres Églises empruntèrent la bouture de la foi et la semence de l’enseignement, et l’empruntent tous les jours pour devenir elles-mêmes des Églises. Et par cela, elles aussi sont considérées comme apostoliques, en tant que rejetons des Églises apostoliques.

Tout doit nécessairement être caractérisé par l’origine. Voilà pourquoi tant de si grandes Églises ne sont que l’Église primitive dont toutes procèdent. Elles sont toutes primitives, toutes apostoliques, puisque toutes sont une. Pour attester cette unité, elles se communiquent la paix, elles échangent le nom de frères, et se rendent les devoirs de l’hospitalité. Ces lois n’existent par nulle autre raison que la tradition unique d’un même mystère.

Qu’ont prêché les Apôtres : c’est-à-dire : que leur a révélé le Christ ? Cela ne doit pas être prouvé autrement que par ces mêmes Églises que les Apôtres ont eux-mêmes fondées, qu’eux-mêmes ils ont instruites, tant de vive voix, comme on dit, que plus tard par des lettres.

Le Seigneur avait vraiment dit un jour : J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pourriez les supporter maintenant ; en ajoutant toutefois : Quand sera venu l’Esprit de vérité, il vous conduira à toute vérité. Par là-même, il montre qu’ils n’ont rien ignoré, ceux à qui il avait promis la possession de toute vérité par l’Esprit de vérité. Et il accomplit sa promesse puisque les Actes des Apôtres attestent la descente de l’Esprit Saint.

R/ C’est toi le chemin, la vérité, la vie,
Jésus, Fils de Dieu!

Qui veut trouver le Père
doit passer par toi.

Tu nous conduis
vers la joie sans déclin.

 

ST BERNARD : 107E SERMON SUR LES SENTIMENTS QU’IL FAUT AVOIR DANS LA PRIÈRE

3 mai, 2016

http://peresdeleglise.free.fr/textesvaries/bernard-priere.htm

ST BERNARD : 107E SERMON SUR LES SENTIMENTS QU’IL FAUT AVOIR DANS LA PRIÈRE

1. Il doit en être du pécheur par rapport à son Créateur, comme du malade par rapport à son médecin, et tout pécheur doit prier Dieu comme un malade prie son médecin. Mais la prière du pécheur rencontre deux obstacles, l’excès ou l’absence de lumière. Celui qui ne voit ni ne confesse point ses péchés est privé de toute lumière; au contraire celui qui les voit, mais si grands qu’il désespère du pardon, est offusqué par un excès de lumière : ni l’un ni l’autre ne prient. Que faire donc ? Il faut tempérer la lumière, afin que le pécheur voie ses péchés, les confesse, et prie pour eux afin d’en obtenir la rémission. Il faut donc d’abord qu’il prie avec un sentiment de confusion, c’est ce qui a lieu quand le pécheur n’ose point encore s’approcher lui-même de Dieu et cherche quelque homme saint, quelque saint pauvre d’esprit qui soit comme la frange du manteau du Seigneur, et par qui il puisse s’approcher de lui. Nous avons un exemple de cette sorte de prière, dans cette femme de l’Évangile qui souffrait d’un flux de sang: dans son désir d’être guérie, elle s’approche et se disait en elle-même : « Si je touche la frange de son vêtement, je serai sauvée. » (Matt. IX, 23). La seconde sorte de prière est celle qui se fait avec une affection pure ; c’est ce qui a lieu quand le pécheur s’approche lui-même enfin, et confesse ses péchés de sa propre bouche. La pécheresse qui lavait de ses larmes les pieds du Seigneur, et les essuyait des cheveux de sa tête, et dont le Sauveur a dit « beaucoup de péchés lui sont remis parce que elle a beaucoup aimé. » (Luc. VII, 47), nous a laissé un exemple de cette prière. La troisième se fait avec une ample effusion de sentiments ; c’est quand celui qui avait commencé par prier pour lui-même, prie enfin pour les autres. Voilà comment les apôtres ont prié pour la Chananéenne qui priait elle-même pour sa fille. « Seigneur, disaient-ils, accordez-lui ce qu’elle demande, afin qu’elle s’en aille, car elle crie après nous. » (Matt. XV, 23). La quatrième sorte de prière est celle qui part d’un coeur pur sans hésitation, avec action de grâces, et dans un sentiment plein de dévotion. Telle fut la prière que fit le Seigneur quand il ressuscita Lazare depuis quatre jours au tombeau : il dit en effet : « Je vous rends grâce mon Père de ce que vous m’avez écouté. » (Jean XI, 41). Telles sont aussi les prières que l’Apôtre veut que nous fassions fréquemment quand il dit : « Priez sans cesse, et rendez grâce en toute chose. » (I Thess. V, 17). C’est de ces quatre sortes de prières, je veux dire de la prière humble, et de la pure, de la prière ample et de la dévote qu’il nous parle quand il nous excite en ces termes à prier : « Je vous conjure, avant tout, de faire des supplications, des prières, des demandes et des actions de grâces. » (I Tim. II, 1). En effet, les supplications se font dans un sentiment d’humilité, les prières dans un sentiment de pureté, les demandes se font dans un sentiment d’effusion, et les actions de grâces dans un sentiment de dévotion.

2. Je vous ai parlé des différents genres d’affections et de prières, il faut que je vous parle aussi de la pureté de la prière. Et d’abord, il me semble qu’il y a trois choses nécessaires pour donner à la prière une direction ferme. En effet, celui qui prie doit considérer ce qu’il demande dans la prière, quel est celui qu’il prie et quel il est, lui qui prie. Or, dans l’objet de sa prière il a deux choses à observer, en premier lieu, de ne demander rien qui ne soit selon Dieu, et en second lieu, désirer avec la plus grande ardeur de sentiment ce qu’il demande. Prenons un exemple : demander la mort d’un ennemi, le mal ou la ruine du prochain, ce n’est point faire une prière qui soit selon Dieu, puisque lui-même vous fait cette recommandation : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous calomnient. » (Luc. VI, 27). Mais si nous demandons la rémission de nos péchés, la grâce du Saint-Esprit, la vertu et la sagesse, la foi et la vérité, la justice et l’humilité, la patience, la douceur et tous les autres dons spirituels, si, dis-je, c’est là ce que nous avons en pensée et l’objet de nos plus ardents désirs, notre prière est bien selon Dieu, et mérite par dessus tout d’être exaucée. Voilà certainement la prière dont Dieu parle quand il dit par la bouche d’Isaïe : « Avant qu’ils crient je les exaucerai ; et lorsqu’ils parleront encore j’exaucerai leurs prières. (Is. LXV, 24). Il y a d’autres choses encore qui, lorsqu’elles nous font défaut, nous sont accordées de Dieu et peuvent être ou n’être point selon Dieu, d’après la fin à laquelle nous les rapportons. Telle est la santé du corps, l’argent, et l’abondance des autres choses semblables. Toutes ces choses-là viennent bien de Dieu, néanmoins, il n’en faut pas faire trop de cas ni les posséder avec trop d’attachement. De même, il y a deux choses aussi à considérer dans celui que nous prions, sa bonté et sa majesté : sa bonté par laquelle il veut gratuitement, et sa majesté par laquelle il peut sans peine donner ce qu’on lui demande. Quant à celui qui prie, il a aussi deux choses à considérer par rapport à lui, c’est qu’il ne mérite point d’être exaucé par lui-même, et qu’il n’a d’espoir d’obtenir ce qu’il demande que de la miséricorde de Dieu. C’est enfin avoir un coeur pur que d’avoir présentes à l’esprit les trois choses dont je viens de parler et de la manière que je l’ai dit. Mais celui qui prie avec cette pureté et cette intention du coeur est sûr d’être exaucé, car, selon ce que dit saint Pierre : « Dieu ne fait acception de personne, mais en toute nation, celui qui le craint et dont les oeuvres sont justes, lui est agréable » (Act. X, 34).

Comment le monde peut-il être sauvé s’il oublie la prière ? Si l’homme ne se reconnaît plus créature d’un Créateur, si l’homme ne se reconnaît plus aimé d’un amour fou par Celui de qui vient tout Amour ? L’Eglise trop souvent se vit maintenant à travers des structures considérées comme indispensables, dans la détresse de l’organisation, alors qu’on ne demande que la prière à ceux qui sont chrétiens ! Prière de chaque instant, prière que nous ne savons pas formuler, mais pour laquelle il ne s’agit pas tant de remuer les lèvres que de laisser prier en nous l’Esprit qui pousse des gémissements ineffables ; prière qui s’épanche comme un chant d’Amour pour nos frères, pour nos proches, et même pour ces plus lointains que de jour en jour nous rencontrons et qui n’attendent qu’un signe pour vivre !

Certes si l’Amour parfois semble naître de la prière (et c’est heureux !), n’oublions pas que toute prière vient de l’Amour reçu, que tout Amour se prolonge en action de grâce… Celui qui est premier, c’est Dieu et c’est lui qui nous a aimé le premier, mais cet Amour accueilli devient puissance d’Amour et se répand ensuite sur ceux qui n’ont jamais entendu parler de Dieu et peut-être même qui n’ont pas vraiment connu l’amour. L’action de grâce est, selon les temps et les moments, Amour brûlant ou prière… et c’est la même chose ! L’homme tente toujours de distinguer, de séparer par l’analyse ce qu’il ne comprend pas. En Dieu il n’y a pas de séparation et si Dieu est vraiment en moi, s’il est venu y faire sa demeure, j’aime quand je prie et je prie quand j’aime… St Paul le redit, l’Amour ne passera jamais (1 Co, 13)… Lorsque Dieu sera tout en tous, la foi et l’espérance passeront : vivant de la vie même de Dieu, nous n’aurons plus besoin de la foi et de l’espérance, nous n’aurons plus à croire et à attendre, nous n’aurons plus qu’à aimer. Pour lors, dans notre monde si souvent marqué par la souffrance, l’Eglise avance tant qu’il y a des croyants pour prier quelque part dans le monde ; l’Eglise visible peut être réduite à très peu de chose comme se plaisent à le signaler les médias qui ne s’attachent guère à l’invisible ! Mais l’Eglise est là, petitement, invisiblement, partout où de coeurs assoiffés monte un chant vers le Père, chaque fois que dans le silence et souvent dans la solitude se vit l’élan du plus grand Amour. Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.

The altar at the traditional site of Golgotha.

2 mai, 2016

The altar at the traditional site of Golgotha. dans images sacrée 800px-%D0%93%D0%BE%D0%BB%D0%B3%D0%BE%D1%84%D0%B0

https://en.wikipedia.org/wiki/Calvary

JEAN-PAUL II – («Ah! Si tu déchirais les cieux et descendais»)

2 mai, 2016

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2000/documents/hf_jp-ii_aud_20000726.html

JEAN-PAUL II – («Ah! Si tu déchirais les cieux et descendais»)

AUDIENCE GÉNÉRALE 

Mercredi 26 juillet 2000

Chers Frères et Sœurs,

1. «Ah! Si tu déchirais les cieux et descendais». La puissante invocation d’Isaïe (63, 19), qui résume bien l’attente de Dieu présente tout d’abord dans l’histoire de l’Israël biblique, mais également dans le cœur de chaque homme, n’est pas venue du néant. Dieu le Père a franchi le seuil de sa transcendance: à travers son Fils, Jésus-Christ, il s’est mis sur les routes de l’homme et son Esprit de vie et d’amour a pénétré dans le cœur de ses créatures. Il ne nous laisse pas errer loin de ses chemins et il ne laisse pas notre cœur s’endurcir pour toujours (cf. Is 63, 17). Dans le Christ, Dieu devient proche de nous, en particulier lorsque notre «visage est triste»; alors, à la chaleur de sa parole, comme ce fut le cas pour les disciples d’Emmaüs, notre cœur commence à brûler dans notre poitrine (cf. Lc 24, 17.32). Cependant, le passage de Dieu est mystérieux et demande des yeux purs pour être découvert, et des oreilles disponibles à l’écoute. 2. Dans cette perspective, nous voulons aujourd’hui définir deux attitudes fondamentales qu’il faut mettre en relation avec Dieu-Emmanuel qui a décidé de rencontrer l’homme dans l’espace et dans le temps, ainsi que dans le secret de son cœur. La première attitude est celle de l’attente, bien illustrée dans le passage de l’Evangile de Marc que nous avons écouté (cf. Mc 13, 33-37). Dans l’original grec nous trouvons trois impératifs qui scandent cette attente. Le premier est: «Attention», littéralement: «Regardez, faites attention!». «Attention», comme le dit la parole elle-même, signifie tendre, être tendus vers une réalité de toute son âme. Il s’agit du contraire de la distraction qui, malheureusement, est notre condition presque habituelle, en particulier dans une société frénétique et superficielle comme la société contemporaine. Il est difficile de pouvoir se fixer sur un objectif, sur une valeur, et de les poursuivre avec fidélité et cohérence. Nous risquons de faire la même chose également avec Dieu, qui, en s’incarnant, est venu à nous pour devenir l’étoile polaire de notre existence. 3. A l’impératif de l’attention s’ajoute celui de «veiller», qui dans l’original grec de l’Evangile équivaut à «rester éveillé». Il existe une forte tentation de se laisser glisser dans le sommeil, enveloppés par les spirales de la nuit ténébreuse, qui dans la Bible est symbole de faute, d’inertie, de refus de la lumière. On comprend donc l’exhortation de l’Apôtre Paul: «Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres [...] tous vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour. Nous ne sommes pas de la nuit, des ténèbres. Alors ne nous endormons pas, comme les autres, mais restons éveillés et sobres» (1 Th 5, 4-6). Ce n’est qu’en nous libérant de l’attraction obscure des ténèbres et du mal que nous réussirons à rencontrer le Père de la lumière, dans lequel «n’existe aucun changement, ni l’ombre d’une variation» (Jc 1, 17). 4. Il existe un troisième impératif répété deux fois par le même verbe grec: «Restez éveillés». C’est le verbe de la sentinelle qui doit être éveillée, alors qu’elle attend patiemment que le temps nocturne s’écoule pour voir surgir à l’horizon la lumière de l’aube. Le prophète Isaïe décrit de façon intense et vivante cette longue attente en introduisant un dialogue entre les deux sentinelles, qui devient un symbole de la juste utilisation du temps: «“Veilleur, où est la nuit? Veilleur, où en est la nuit?” Le veilleur répond: “Le matin vient puis encore la nuit. Si vous voulez interroger, interrogez! Revenez! Venez!”» (Is 21, 11-12). Il faut s’interroger, se convertir et aller à la rencontre du Seigneur. Les trois appels du Christ: «Etre attentifs, veiller, rester éveillés!» résument de façon claire l’attente chrétienne de la rencontre avec le Seigneur. L’attente doit être patiente, nous avertit saint Jacques dans son Epître: «Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’Avènement du Seigneur. Voyez le laboureur: il attend patiemment le précieux fruit de la terre jusqu’aux pluies de la première et de l’arrière-saison. Soyez patients, vous aussi; affermissez vos cœurs, car l’Avènement du Seigneur est proche» (Jc 5, 7-8). Pour qu’un épi grandisse ou qu’une fleur éclose, il y a des délais qu’on ne peut pas accélérer; pour la naissance d’une créature humaine, il faut neuf mois; pour composer un livre ou une musique de valeur, il faut souvent employer des années de recherche patiente. C’est également la loi de l’esprit: «Tout ce qui est frénétique / sera bientôt passé», chantait un poète (R.M. Rilke, Les sonnets à Orphée). Pour rencontrer le mystère il faut  la patience, la purification intérieure, le silence, l’attente. 5. Nous parlions auparavant de deux attitudes spirituelles pour découvrir le Dieu qui vient vers nous. La deuxième — après l’attente patiente et en éveil — est celle de l’étonnement, de l’émerveillement. Il est nécessaire d’ouvrir les yeux pour admirer Dieu qui se cache et dans le même temps se montre dans les choses, et nous introduit dans les lieux du mystère. La culture technologique, et encore davantage l’immersion excessive dans les réalités matérielles, nous empêchent souvent de saisir le visage caché des choses. En réalité, chaque chose, chaque événement, pour celui qui sait les lire en profondeur, contient un message qui, en dernière analyse, conduit à Dieu. Les signes révélateurs de la présence de Dieu sont donc multiples. Mais pour ne pas qu’ils nous échappent, nous devons être purs et simples commes des enfants (cf. Mt 18, 3-4), capables d’admirer, de nous étonner, de nous émerveiller, d’être enchantés par les gestes divins d’amour et de proximité à notre égard. Dans un certain sens, on peut appliquer à la vie quotidienne ce que le Concile Vatican II affirme à propos de la réalisation du grand dessein de Dieu à travers la révélation de sa Parole: «Dieu invisible, dans son amour surabondant, s’adresse aux hommes comme à des amis et est en relation  avec eux, pour les inviter à la vie en communion avec lui et les recevoir en cette communion» (Dei Verbum, n. 2).

RETENIR CE QUI EST BON

2 mai, 2016

http://www.centre-biblique.ch/echanges/1996/1996-3-a.htm

RETENIR CE QUI EST BON

Dieu suscite continuellement de nouveaux serviteurs pour évangéliser le monde, pour enseigner et exhorter les croyants dans l’église. Beaucoup de livres sont écrits par des chrétiens. Des voix discordantes se font aussi entendre, mais comme croyants, que devons-nous retenir de ce que nous lisons et entendons ? Comment séparer l’utile du futile, le vrai du faux dans le domaine spirituel ? Faut-il tout accepter sans exercer de sens critique sous prétexte de la liberté d’expression ? Faut-il se réserver un jugement exclusivement personnel, ou bien tout rejeter en bloc, comme le font certains ? Ces diverses attitudes ont un point commun : l’homme se pose en seul juge. La parole de Dieu enseigne une approche très différente, mais précise, qui évite les écueils et apporte la richesse spirituelle au corps de Christ. L’apôtre Paul résume les diverses étapes de cette démarche en ces termes (1 Thes. 5. 16-22) :

« Réjouissez-vous toujours ». « Priez sans cesse ». « En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard ». « N’éteignez pas l’Esprit » ; « Ne méprisez pas les prophéties », « mais éprouvez toutes choses » ; « retenez ce qui est bon ». « Abstenez-vous de toute forme de mal ». 1. Réjouissez-vous toujours.

Pour être capables de retenir ce qui est bon dans les choses qui concernent la foi, les croyants doivent être dans un bon état spirituel. L’apôtre Paul nous invite à nous réjouir. Plus qu’une exhortation, c’est un véritable commandement, car la joie dépend de l’obéissance. Mais pour être véritablement joyeux, non seulement nous devons obéir au Seigneur, mais encore l’aimer et le croire (1 Pi. 1. 8). La joie chrétienne sans amour et sans foi n’existe pas. La joie est une émotion profonde de l’âme. Elle n’est pas l’apanage de quelques chrétiens spirituellement avancés. Non, elle est une nécessité pour chaque croyant, car elle s’oppose aux murmures et à la propre volonté. De plus, nous avons tous besoin de joie pour accomplir nos tâches, sinon la force nous manque : « La joie de l’Eternel sera votre force » (Néh. 8. 10). Il est évident que nous ne pouvons nous réjouir dans toutes les circonstances de la vie. Les épreuves existent. Mais même au milieu des difficultés, on peut toujours trouver des sujets de joie, si on les cherche dans le Seigneur (Phil. 4. 4) et dans sa Parole (Jér. 15. 16).

2. Priez sans cesse Rien ne produit la joie comme la communion avec Dieu dans la prière. Quelqu’un a dit : « On se réjouit davantage quand on prie plus ». Comme la joie, la prière est une nécessité : elle permet de connaître la volonté de Dieu et nous prévient des tentations (Mat. 26. 41). L’apôtre demande de prier sans cesse. Cela ne veut pas dire que nous devons être sur nos genoux toute la journée. Prier sans cesse signifie que nous devons être continuellement dans un esprit de prière. Pas seulement en temps de nécessité, mais en toute circonstance. Cela est possible, puisque le ciel reste toujours ouvert. 3. En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard La joie conduit à la prière et la prière mène à la reconnaissance, une denrée rare aujourd’hui. Les hommes appellent à la contestation pour revendiquer ce qu’ils estiment leurs droits, en oubliant leurs devoirs envers Dieu. L’apôtre demande de rendre grâce « en toutes choses ». En effet, il est possible de trouver un sujet de reconnaissance en toute circonstance, ne serait-ce que de pouvoir jouir de notre relation avec Dieu, notre Père. Remarquez que la joie, la prière et la reconnaissance sont trois caractères chrétiens inséparables. Ils sont accompagnés d’une autre triade : « toujours », « sans cesse », « en toutes choses », une plénitude vers laquelle nous devons tendre, car, comme le dit l’apôtre, telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à notre égard.

4. N’éteignez pas l’Esprit L’apôtre en vient maintenant à mettre en garde les croyants contre un comportement négatif dans l’assemblée. Paul leur enjoint de ne pas éteindre l’Esprit, c’est-à-dire de ne pas empêcher l’Esprit d’agir. On peut entraver l’action de l’Esprit de mille manières. Comme un souffle éteint une bougie, une critique ou une remarque mal placées, peuvent entraver l’action de l’Esprit. On peut aussi éteindre l’Esprit en confiant à un croyant des responsabilités qui sont au-delà de ses capacités spirituelles. Trop de bois sur un foyer naissant l’éteint, car l’air nécessaire à la combustion ne pénètre pas. On ne peut exiger d’un jeune enfant le même comportement et les mêmes tâches que d’un croyant plus mature. Enfin, la plus grande entrave à l’action de l’Esprit est l’indifférence envers un service accompli pour le Seigneur. Comme croyants, nous devons tous encourager la pleine expression des dons spirituels pour le profit du corps de Christ.

5. Ne méprisez pas les prophéties « Mépriser les prophéties » signifie qu’on les compte pour rien, qu’elles sont négligeables. Aujourd’hui, le ministère des prophètes consiste à appliquer la parole de Dieu aux besoins que l’Esprit de Dieu leur fait discerner dans l’Eglise. Le prophète peut prédire l’avenir (comme par exemple en Act. 11. 27-28), mais il est avant tout et surtout un homme qui « parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation » (1 Cor. 14. 3). L’enseignement de l’apôtre avait fortement marqué les Thessaloniciens auxquels il s’adresse par sa première épître. On peut penser que certains croyants de Thessalonique ne s’attachaient qu’aux paroles de Paul et méprisaient celles des prophètes que Dieu avaient suscité au milieu d’eux. Quand une voix prophétique et authentique se fait entendre dans l’assemblée, prenons garde, surtout quand elle nous dérange. A cela, trois réactions : la critique ou l’indifférence pour faire taire la conscience, ou, au contraire, l’obéissance à Dieu qui parle. La critique, comme l’indifférence, entrave l’action de l’Esprit au travers d’un serviteur. Découragé, il peut en venir à agir avec ses propres forces et sa propre intelligence, ce qui n’est jamais à la gloire de Dieu.

6. Eprouvez toutes choses Le terme « éprouver » signifie discerner, mettre à l’épreuve, scruter, examiner, dans le but d’approuver. Certes, il faut vérifier si tout ce qui est dit ou écrit est exact, mais on ne peut jamais le faire d’une manière objective si on adopte une attitude négative. Dans la recherche scientifique, un fait n’est établi que si différents expérimentateurs reproduisent le même effet et aboutissent aux mêmes conclusions. Il en va de même dans le domaine spirituel, à la différence que seule la foi donne des certitudes (Héb. 11. 1). Il ne suffit pas de se forger une conviction personnelle sur telle ou telle déclaration. Il faut que d’autres croyants fidèles arrivent aux mêmes conclusions sur la base de la parole de Dieu. « Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent » (1 Cor. 14. 29). Pour examiner ce qui est dit (ou écrit) par des chrétiens, il est nécessaire de trouver un point de référence. Il n’en existe qu’un : la Bible, seule norme de vérité (Prov. 22. 21). On ne peut donc y faire appel qu’en la comparant avec elle-même (2 Pi. 1.20). Tout vérifier à la lumière des Ecritures est le devoir de chaque croyant. Les Béréens l’avaient bien compris. Ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce que Paul et ses compagnons enseignaient était conforme à ce qui est écrit (Act. 17. 11). Cet examen n’est pas réservé aux docteurs. Il est à la portée de chacun, même des petits enfants dans la foi (1 Jean 2. 18, 20). Aujourd’hui, trop de croyants sont enclins à accepter ce qu’on leur enseigne, sans prendre le temps d’en rechercher la confirmation dans les Ecritures. Prenons garde ! Certains faux docteurs sont subtils et peuvent être très persuasifs (Actes 20. 30). Il n’est alors pas question de scruter les enseignements des faux docteurs ou les paroles des faux prophètes qui détruisent la foi. Il est donc important de tester toutes choses à la lumière de la parole de Dieu, non pour chercher le mal comme une fin en soi, mais pour en dégager le bien. C’est la démarche constructive enseignée dans le Nouveau Testament : « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde » (1 Jean 4. 1) ; « éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Eph. 5. 27). L’apôtre Paul utilise d’une manière remarquable cette approche dans sa seconde lettre aux Thessaloniciens pour corriger certains enseignements de faux docteurs concernant du jour du Seigneur et pour redresser le comportement néfaste de paresseux. Paul commence sa lettre en relevant tout le bien qui se trouve chez les croyants de Thessalonique avant d’aborder les problèmes dans les chapitres 2 et 3.

7. Retenez ce qui est bon Quand on parle dans l’assemblée, il n’est pas possible, même aux serviteurs les plus doués par l’Esprit, d’exposer la parole de Dieu dans toute sa beauté, sa grandeur, sa précision. Des expressions maladroites, des pensées qu’on regrette ensuite, peuvent échapper, surtout si l’on parle trop. Comme auditeurs, mais aussi comme lecteurs, notre devoir est de retenir ce qui bon. Cela ne signifie pas que toutes les choses que nous devons laisser de côté sont nécessairement mauvaises ; elles sont souvent futiles ou inutiles. Il est donc important d’examiner avec un esprit constructif ce qui est dit ou écrit, sous peine de tout critiquer et finalement d’être incapables de retenir ce qui est bon. Les oreilles naturelles n’entendent que les mauvaises choses et les yeux naturels ne voient que les défauts.

8. Abstenez-vous de toute forme de mal L’apôtre ne peut pas terminer ce sujet sans faire mention du mal dont nous devons nous abstenir. S’il faut tenir ferme au bien, nous devons avoir le mal en horreur (Rom. 12. 9). Sous toutes ses formes, le mal doit être rejeté. Il peut se présenter sous les aspects les plus grossiers, comme les plus attractifs. Pour être gardés du mal, nous devons éviter tout ce qui en a même l’apparence. Celui qui accepte un compromis dans l’enseignement de fausses doctrines n’est pas loin de tomber dans les mêmes erreurs.

Conclusion Nous avons considéré la voie à suivre pour l’examen de ce qui est dit dans l’assemblée chrétienne. Rien n’est laissé au jugement personnel. Le point de référence est en dehors de l’homme. C’est la parole de Dieu. Et n’oublions jamais qu’un état spirituel caractérisé par la joie, la prière et la reconnaissance, est une condition essentielle pour ne pas errer dans notre appréciation, mais pour aboutir à des certitudes. « Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, – s’il y a quelque vertu et quelque louange, – que ces choses occupent vos pensées » (Phil 4. 8).

M. Horisberger

 

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