Archive pour mai, 2016

PAPE FRANÇOIS – 17. LA BREBIS PERDUE (CF. LC 15,1 À 7)

11 mai, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2016/documents/papa-francesco_20160504_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – 17. LA BREBIS PERDUE (CF. LC 15,1 À 7)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 4 mai 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous connaissons tous l’image du Bon Pasteur qui prend sur ses épaules la brebis égarée. Depuis toujours, cette icône représente la sollicitude de Jésus envers les pécheurs et la miséricorde de Dieu qui ne se résigne pas à perdre quelqu’un. La parabole est racontée par Jésus pour faire comprendre que sa proximité à l’égard des pécheurs ne doit pas scandaliser, mais au contraire provoquer en chacun une réflexion sérieuse sur la manière dont nous vivons notre foi. Le récit voit, d’une part, les pécheurs qui s’approchent de Jésus pour l’écouter et, d’autre part, les docteurs de la loi, les scribes soupçonneux qui s’éloignent de lui en raison de ses comportements. Ils s’éloignent parce que Jésus s’approche des pécheurs. Ces derniers étaient orgueilleux, ils étaient vaniteux, ils se croyaient justes. Notre parabole se déroule autour de trois personnages : le pasteur, la brebis égarée et le reste du troupeau. Mais le seul qui agit est le pasteur, pas les brebis. Le pasteur est donc l’unique véritable protagoniste et tout dépend de lui. Une question introduit la parabole : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s’en aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? » (v. 4). Il s’agit d’un paradoxe qui pousse à douter de l’action du pasteur: est-il sage d’abandonner les quatre-vingt-dix-neuf brebis contre une seule ? Et qui, de plus, ne sont pas en sécurité dans une bergerie mais dans le désert ? Selon la tradition biblique, le désert est un lieu de mort où il est difficile de trouver de la nourriture et de l’eau, un lieu sans abri et en proie aux fauves et aux voleurs. Que peuvent faire quatre-vingt-dix-neuf brebis sans défense ? Le paradoxe se poursuit cependant, car il est dit que le pasteur, une fois la brebis retrouvée, « la met, tout joyeux, sur ses épaules et, de retour chez lui, il rassemble amis et voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi » (v. 6). Il semble donc que le pasteur ne revienne pas dans le désert pour récupérer tout le troupeau ! Tendu vers cette unique brebis, il semble oublier les quatre-vingt-dix-neuf autres. Mais en réalité, il n’en est pas ainsi. L’enseignement que Jésus veut nous donner est plutôt qu’aucune brebis ne doit se perdre. Le Seigneur ne peut se résoudre au fait que ne serait-ce qu’une seule personne puisse se perdre. L’action de Dieu est celle de celui qui va à la recherche des enfants perdus pour ensuite faire la fête et se réjouir avec tous de leur retrouvailles. Il s’agit d’un désir irréfrénable : pas même quatre-vingt-dix-neuf brebis ne peuvent arrêter le pasteur et le garder enfermé dans la bergerie. Il pourrait raisonner ainsi : « Je fais le bilan : j’en ai quatre-vingt-dix-neuf, j’en ai perdu une, mais ce n’est pas une grande perte ». Lui, en revanche, va à la recherche de celle-ci, car chacune est très importante pour lui et celle-ci a davantage besoin, elle est la plus abandonnée, la plus délaissée ; et il va la chercher. Nous sommes tous avertis : la miséricorde envers les pécheurs est le style selon lequel Dieu agit et Il est absolument fidèle à cette miséricorde : rien ni personne ne pourra le détourner de sa volonté de salut. Dieu ne connaît pas notre culture actuelle du rebut, Dieu n’a rien avoir avec cela. Dieu ne met personne au rebut; Dieu aime tout le monde, il cherche tou

Canada, Resurrection church

10 mai, 2016

Canada, Resurrection church dans images sacrée HolyResurrection

http://www.hrochurch.ca/

V. LA PÂQUE DU CHRIST ET LA NÔTRE

10 mai, 2016

http://www.cenaclesauges.ch/diary9/88LaPaqueDuChristEtLaNotre.htm

V. LA PÂQUE DU CHRIST ET LA NÔTRE

1. PÂQUE : PASSAGE DE L’HUMANITÉ VERS DIEU
Pâque vient de l’hébreu Pessah, qui contient le sens de Passage. Passage du peuple hébreu de la servitude à la liberté, passage à travers les eaux de la mer Rouge, Passage de Jésus par la souffrance, la mort, vers la vie.
· L’Évangile de Jean présente l’œuvre de salut accomplie par Jésus Christ comme une Pâque, le Passage qu’accomplit Jésus de ce monde au Père, passage de la mort à la vie : Jn 13, 1 : « Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin ». L’Heure de Jésus, c’est l’Heure de la Pâque, l’heure de l’alliance nouvelle, des noces de l’agneau.
· Une partie des épîtres de Paul présentent le salut accompli par le Christ comme le retour de l’humanité à Dieu.. L’humanité sauvée est comme un corps dont le Christ est la tête :
Col 1, 18 : « Il est la Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église. Il est le Principe, le Premier-Né d’entre les morts ».
Le Christ est prémices de notre résurrection :
- 1 Co 15, 20 : « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis » : les prémices sont les premiers fruits, ce qui anticipe et annonce le reste de la récolte.
Jésus, qui est le Nouvel Adam, récapitule, rassemble en sa personne toute l’humanité
- 1 Co 15, 22 : « De même que tous meurent en Adam, tous revivront dans le Christ »
De même qu’Adam a été principe de mort pour l’humanité, le Christ est principe de vie pour toute l’humanité
· Dans ce retour de l’humanité à Dieu, le Christ qui est la Tête retourne le premier, mais d’une certaine manière, nous retournons avec lui. La résurrection est un peu comme la naissance d’un enfant : lorsque la tête a passé, on sait que le reste du corps va suivre. Nous sommes dans le long enfantement à la vie de ressuscité : « Jusqu’à ce jour, la création gémit dans les douleurs de l’enfantement. » (Rm 8, 22).
Puisque le Christ est le Nouvel Adam (le principe de l’humanité renouvelée, recréée), il nous contient tous en lui, nous sommes déjà morts et ressuscités en lui, mais en prémices, en semence
2. RM 6 : PLONGÉS DANS LA MORT ET LA RÉSURRECTION DU CHRIST
Rm 6, 3-11 : il s’agit du plus grand exposé baptismal de tout le NT. Tout le passage est construit sur le couple Mort – Vie.
Pour bien comprendre ce texte, il faut se rappeler que le verbe baptiser vient du grec baptô, qui signifie plonger, immerger. Être baptisé c’est donc être plongé. Plongé dans la mort et la résurrection du Christ.
3. « Plongés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que nous avons été plongés »
4. « Nous avons été ensevelis avec lui dans le baptême dans la mort, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions aussi dans une vie nouvelle », afin que nous vivions aussi dans une vie de ressuscité. La plongée par immersion dans l’eau du baptême nous ensevelit dans la mort du Christ, d’où nous ressortons par la résurrection avec lui. Cette résurrection devrait se traduire par une vie nouvelle. Le baptême nous incorpore au Christ, nous fait participer à son être, à sa vie de ressuscité.
// Col 2, 12 : « Ensevelis avec lui lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru à la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts »
V. 5. Utilise l’image de la greffe : « Car si c’est un même être (littéralement une même plante) avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable ».
Par le baptême, nous devenons un même être en croissance avec le Christ. Nous sommes comme greffés sur lui, greffés sur son Corps mystique qui est l’Église.
8. Nous appelle à vivre conformément à ce que nous sommes : « Considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. »
CLAUDE DUCCAROZ : « Encore faut-il que nous vivions comme des… vivants, et non pas comme des condamnés à mort. Exister comme des êtres promis à l’éternité, c’est s’engager en volontaires dans toutes les batailles pour la vie, déjà en ce monde-ci. Nous ne pouvons pas laisser champ libre aux forces de mort qui gangrènent notre société. Parce qu’il y eut Pâques, parce que nous sommes les enfants de la résurrection, il nous faut lutter pour la vie sur tous ses fronts. »
· Pour résumer ce passage de la lettre aux Romains, le baptême nous plonge dans la mort et la résurrection du Christ. Il nous fait passer spirituellement avec le Christ par la mort et la résurrection. Ce passage nous introduit dans une vie nouvelle, il fait de nous un même être en croissance avec le Christ. Nous sommes comme greffés sur le Christ. Il nous invite à vivre en conformité avec ce que nous sommes.
3. LA RÉSURRECTION : DÉJÀ POUR AUJOURD’HUI
CONFÉRENCE ÉPISCOPALE FRANÇAISE : «Il semble qu’on ne demande pas d’abord au christianisme une parole sur l’au-delà, si pertinente soit-elle, dans son ordre. Si le christianisme veut se présenter comme porteur de salut, il est mis au défi, aujourd’hui, de donner sens d’abord à l’avant-mort, c’est-à-dire à toute cette période qui commence dès que la santé de quelqu’un est très sérieusement menacée, avec ce long cortège de souffrances, d’appréhensions, de luttes incertaines. Il ne suffit plus au christianisme d’être porteur d’une promesse de bonheur pour l’au-delà; ou, plutôt, cette espérance doit en quelque sorte faire la preuve de sa validité en s’enracinant dans l’immédiat, dans une possibilité de vie renouvelée, de vie sauvée, au moment même où se présente l’éventualité de la mort et où tout se trouve remis en cause: c’est là qu’on attend aujourd’hui le christianisme[MM1]».
· La résurrection n’est pas seulement pour nous une réalité future, mais une réalité déjà présente. Il est vrai qu’elle n’est pas encore pleinement accomplie en chacun jusqu’au passage par la mort corporelle. Nous sommes entre le déjà et le pas encore. Rm 6 exprimait bien ce déjà de la résurrection. Mais il se retrouve dans d’autres textes :
Col 2, 12 : « Ensevelis avec lui lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru à la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts ». Croire en Jésus, croire en Dieu, c’est déjà être ressuscité, c’est accueillir en soi cette vie de Dieu qui ne passera pas.
Jn 5, 21 : « Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé a la vie éternelle, il est passé de la mort à la vie ».
Jn 6, 54 : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour ». Ce passage exprime bien le déjà et le pas encore de la résurrection. La vie éternelle est déjà là, mais elle doit encore arriver à sa plénitude dans les cieux.
Le cardinal SUENENS a écrit en 1963 un texte d’inspiration johannique qui met en évidence le déjà de la résurrection : «La vie éternelle commence dès ici-bas. [...] On ne comprend rien au sens chrétien de l’existence tant qu’on ne réalise pas l’union entre ses deux phases : la phase terrestre, toute provisoire, et la phase céleste, définitive. Entre les deux, il n’y a pas de rupture : c’est la même vie divine qui commence ici-bas dans la foi et qui s’achève dans l’éclat de la vision glorieuse du ciel. A la mort, la croissance de cette vie cesse, mais son dynamisme éclate et s’épanouit au grand jour».
4. ZUNDEL : LA VIE ÉTERNELLE EST AU-DEDANS DE VOUS
Selon Zundel, la vie éternelle n’apparaît pas tant comme une consolation future rendant plus supportable la vie présente, mais comme une exigence pour aujourd’hui. Dans la pensée de Zundel, notre vie comporte deux dimensions, auxquelles correspondent deux sortes de morts:
- A sa dimension physiologique correspond la mort physique ou biologique. L’univers physique est comme le placenta de notre condition corporelle : c’est lui qui nous permet de vivre en nous procurant l’oxygène, l’eau, la nourriture, le soleil, etc.
Le corps est pour ainsi dire le cordon ombilical qui nous relie à cet univers physique. La mort n’est que la rupture de ce cordon.
- L’être humain comporte aussi une dimension spirituelle, et cette dimension spirituelle n’est pas atteinte par la mort physiologique. Par contre, l’homme peut être vivant biologiquement, et être atteint de mort spirituelle. Celle-ci consiste en une «mort-vivante de l’être», en une «absence», un vide, un non-être, une mort avant la mort, une mort avant même de vivre (cf. Mt 8, 22). Mais si nous sommes vivants spirituellement, la mort biologique n’est alors que la rupture du cordon ombilical qui nous relie à l’univers physique. Cette mort, mettant un terme à la gestation qu’est l’existence terrestre, constitue une naissance à la vie définitive, un passage du monde visible au monde invisible faisant continuer sous une forme transfigurée la vie déjà commencée ici-bas.
Selon Zundel, la vie éternelle, ou sur-vie, commence sur cette terre : nous ne serons vivants éternellement que si nous sommes réellement vivants aujourd’hui. La vie éternelle commence en ce monde, elle est au-dedans de nous, tout comme le Royaume de Dieu (Lc 17, 20-21):
«La vie éternelle: on y est déjà ou pas du tout; on y est ou on n’y sera jamais. [...] « La vie éternelle est au-dedans de vous »». «Il ne s’agit pas, en effet, de connaître le lieu où nous irons après la mort, il ne s’agit aucunement d’un après dans le temps ou dans l’espace, il s’agit d’un au-delà qui est au-dedans. Cela veut dire qu’il s’agit de vaincre la mort ici-bas, dès aujourd’hui, tellement que le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort[MM2]».
Cette vie éternelle n’est pas un rallongement de notre vie biologique, elle est un au-delà de la biologie qui est en réalité un au-dedans de soi-même.
· Entrer dans la vie éternelle, c’est devenir vivants dès ici-bas, c’est vivre dans l’Esprit. Il ne s’agit pas d’attendre la vie éternelle, mais d’y entrer dès maintenant : «Il faut devenir la vie éternelle, il faut la devenir dans tout son être ».
Cette vie éternelle n’est pas un rallongement de notre vie biologique, elle est un au-delà de la biologie qui est en réalité un au-dedans de soi-même. Il s’agit d’une intériorité permettant d’être présents à une Présence en nous.
Selon Zundel, entrer dans la vie éternelle, c’est devenir vivants dès ici-bas, c’est vivre dans l’Esprit. Il ne s’agit pas d’attendre la vie éternelle, mais d’y entrer dès maintenant: «Il faut devenir la vie éternelle, il faut la devenir dans tout son être[MM3]». Devenir la vie éternelle, c’est choisir la vie et refuser la mort (Dt 30, 15-20). C’est devenir pleinement soi-même, transfigurer son existence, accepter de se faire pleinement Homme, en refusant les actes qui ne sont pas à la hauteur de sa dignité. Devenir la vie éternelle, c’est faire de son existence une symphonie d’amour, de cet amour qui est plus fort que la mort.
Si nous sommes réellement vivants ici-bas, l’être humain est déjà tout entier immergé dans l’immortalité, la mort n’est alors plus qu’un passage : «La mort elle-même, dans cette perspective, cesse d’être une contrainte puisque, tout à l’opposé, elle est simplement à la charnière du monde visible et du monde invisible, l’envol d’un être qui ne dépend plus de rien parce qu’il est tout entier porté dans l’oblation de son amour[MM4]».
· Certains saints ont leur corps qui ne s’est pas décomposé après leur mort ; on peut voir cela comme un signe de cette vie éternelle qui avait rempli tout leur être.
5. PAS ENCORE…
Mais il est vrai que nous sommes en attente d’un accomplissement. Nous attendons le jour où Dieu essuiera toute larme de nos yeux
· (Rm 6, 5) « Si c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable »
· Le rapport entre le Déjà et Pas encore est un peu comme le rapport entre la graine semée et l’arbre qui pousse après. Ce rapport est bien exprimé en 1 Co 15, 20-22 ; 35-49 : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis (…) De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ (…) Mais dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un simple grain, soit du blé, soit quelque autre plante. Et Dieu lui donne un corps à son gré, à chaque semence un corps particulier (…) Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts : on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l’incorruptibilité (…) On est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force. On est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel… Le premier homme, issu du sol, est terrestre ; le second lui vient du ciel. »
6. SOMMES-NOUS DÉJÀ NÉS ? ACTUALISER EN NOUS LE MYSTÈRE PASCAL
L’être humain peut faire de ses infirmités, maladies, échecs, il peut faire de toutes ses épreuves des étapes initiatiques, en faire une actualisation du mystère pascal Mort / Résurrection. (cf. OLIVIER CLÉMENT, Tychique 142, p. 25)
· Le terme initiation au sens large désigne les divers rites, souvent éprouvants, par lesquels un adolescent ou un postulant est soumis pour être admis dans une communauté ou un groupement. Les rites d’initiation se situent souvent aux moments clefs de l’existence humaine et signifient la mort à un état de vie ainsi que le passage ou la naissance à un nouvel état de vie meilleur (Passage de l’adolescence à l’âge adulte) Ils existent dans pratiquement toutes les religions, ainsi que toutes les cultures. Certaines cultures n’ont pas de crises, parce qu’il y a des étapes initiatiques)
Selon M. Eliade, « tous ces rituels et symbolismes du « passage » expriment une conception spécifique de l’existence humaine : une fois né, l’homme n’est pas encore achevé; il doit naître une deuxième fois, spirituellement; il devient homme complet en passant d’un état imparfait, embryonnaire, à l’état parfait d’adulte. En un mot, on peut dire que l’existence humaine arrive à la plénitude par une série de rites de passage, en somme d’initiations successives [MM5]».
Je répète : L’être humain peut faire de ses infirmités, maladies, échecs, il peut faire de toutes ses épreuves des étapes initiatiques, en faire une actualisation du mystère pascal Mort / Résurrection. Faire de chacune de ces étapes une naissance à la vie divine, à la vie de ressuscité.
· Les douleurs que nous éprouvons sont les douleurs de l’enfantement. Elles sont les signes que quelque chose est en train de se passer ; signes que quelque chose, quelqu’un est en train de naître en nous.
Je rappelle les paroles du philosophe J.-F. MALHERBE : «La vie humaine n’est-elle pas comme une grossesse? Quelque chose (quelqu’un?) vit en nous, grandit, nous bouscule, force notre étonnement [...]. Quelque chose qui, pour apparaître au grand jour, nous contracte, nous fait souffrir [...]. La souffrance de notre vie peut nous aveugler au point que nous refusons de voir ce qui tente de naître en nous [MM6]».
· Une fois nés, nous ne sommes pas encore achevés. Nous sommes appelé à naître à nous-mêmes, naître spirituellement, naître à la vie de ressuscité, « naître d’en haut » comme disait Jésus à Nicodème. Cela peut être un accouchement de toute une vie. Et Jésus est en nous « l’accoucheur de notre propre humanité » (C. Duccaroz).
7. LE SALUT (SÔTERIA)
Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous apporte le Salut. St Paul : « Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est le Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Jésus l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10, 9).
Pour bien saisir le sens du mot Salut, que l’on comprend souvent de manière très restrictive, il est bien de remonter aux langues d’origine de l’Écriture.
Le terme sôteria grec ne signifie pas seulement le contraire de la perdition. Être sauvé, ce n’est pas seulement ne pas être perdu. Le terme contient une certaine idée de perfection, de plénitude : le salut, c’est l’intégrité, la santé parfaite du corps et de l’âme, l’immunité de tout défaut et de toute maladie. Le salut, c’est donc la plénitude de vie. Jésus a dit : « Je suis venu pour que vous ayez la vie, et que vous l’ayez en abondance ». Le salut, c’est donc cette vie en abondance que Jésus veut nous donner.
Jésus à la Cananéenne : « Ta foi t’a sauvée » = guérison physique
Le salut, c’est l’homme vivant pleinement de la vie de Dieu, l’homme parfaite image et ressemblance de Dieu.
Il est intéressant de relever que dans l’Évangile écrit en Syriaque, qui était une langue très proche de l’araméen que parlait Jésus, le terme sauver n’existe pas : il est exprimé par le verbe vivifier.

8. SIGNIFICATION DE LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR
Selon Tertullien, «la chair est le pivot du salut[MM7]». La foi à «résurrection de la chair» fait partie du Symbole des Apôtres, c’est que l’objet est d’importance et même essentiel. Cette foi exprimée dans le Credo se fonde sur la foi au Dieu créateur qui, s’il a façonné l’homme au premier jour, est en mesure de le recréer au dernier jour, dans toutes ses dimensions.
Pour éviter des malentendus, il est utile de rappeler la signification du terme «chair» dans l’anthropologie sémitique : la chair ne se réduit pas au corps purement biologique; elle n’est jamais considérée de façon péjorative ou méprisante, contrairement à une certaine anthropologie grecque. Le terme désigne la globalité de la personne[MM8], dans sa condition de créature, de faiblesse et de mortalité. La «résurrection de la chair» signifie ainsi la résurrection de la globalité de l’être, dans toutes ses dimensions, corporelles, psychiques et spirituelles. Elle signifie la résurrection du Moi lui-même avec toute son histoire. Cette résurrection comporte une double dimension de rupture et de continuité:
- La transformation de notre corps terrestre en corps céleste comporte une dimension de rupture radicale, une création nouvelle. Cette rupture rend en partie vaine notre tentation de projeter nos schémas terrestres dans l’au-delà. Cette dimension de rupture est fortement soulignée par St Paul en 1 Co 15, 35-57, pour éviter que la résurrection de la chair ne soit comprise de manière trop matérialiste en prenant à la lettre la prophétie d’Ezéchiel au ch. 37. Il ne s’agit pas d’un retour à un état antérieur, ce n’est pas de notre substance biologique qui est ressuscitée: il y a création nouvelle. St Paul insiste sur les différences: corps terrestre – corps céleste; corruption – incorruptibilité; faiblesse – force; corps psychique – corps spirituel; mortel – immortel.
- Mais cette création nouvelle ne se fait pas à partir de rien: elle se fonde sur notre existence terrestre. C’est là qu’intervient la dimension de continuité. La foi en la résurrection de la chair tend à valoriser le vécu historique de l’homme. Ainsi que l’exprime F. J. Nocke, «ce n’est pas uniquement le Moi tout nu de l’homme qui est sauvé à travers la mort, ce qui laisserait définitivement de côté toute son histoire terrestre, et rendrait insignifiantes toutes ses relations aux autres humains; résurrection corporelle veut dire que l’histoire d’une vie et toutes les relations faites au cours de cette histoire parviennent à leur achèvement et appartiennent définitivement à l’homme ressuscité[MM9]». Si, comme le rappelait Zundel, la vie éternelle est au-dedans de nous, si elle commence ici bas, il est plus facile de comprendre le lien entre les deux facettes de notre existence. Tout notre vécu terrestre, notre histoire sainte, nos sourires, nos larmes, nos affections, nos amitiés, parce qu’ils ont un prix inestimable à ses yeux, sont recueillis par Dieu. Rien de ce que l’homme a aimé authentiquement n’est perdu. Tout ce qui, au cours de l’existence terrestre, a contribué à constituer la «graine», est appelé à éclore de façon complètement transfigurée dans le Royaume.
Cette affirmation du Credo est aussi une valorisation du corps, et du rôle que celui-ci joue dans l’existence. Zundel exprime remarquablement la valeur celui-ci: «Notre corps, le corps humain, a une immense noblesse, il a une vocation divine, éternelle, et peut-être nous ne faisons ici que l’apprentissage de cette vie totale où l’accord sera entièrement réalisé, et où le corps vraiment ne sera plus du tout d’aucune manière gesticulation vitale, mais l’expression de la générosité et de l’amour[MM10]». Selon Zundel, le corps n’est pas seulement le cordon ombilical qui nous relie à l’univers physique, mais il est aussi le clavier de l’esprit[MM11]. Ce n’est qu’à travers notre corporéité que Dieu peut nous rejoindre. Inversement, ce n’est qu’à travers notre corporéité que peut s’exprimer aux yeux du monde la dimension spirituelle intérieure. La vie éternelle doit prendre racine dans notre corps même. Nous sommes appelés à humaniser notre corps, ou à le spiritualiser, ce qui revient au même: il ne sera vraiment humain que s’il a acquis une dimension spirituelle, s’il s’est imprégné de l’amour de Dieu[MM12]. Nous sommes invités, selon la recommandation de St Paul, à glorifier Dieu dans notre corps qui a été sauvé par le Christ et qui est temple de l’Esprit Saint (cf. 1 Co 6, 19-20).
Maret Michel, Communauté du Cénacle au Pré-de-Sauges

RM 6, 3-10 : LE BAPTÊME : PASSAGE DE LA MORT À LA VIE AVEC LE CHRIST

3. Baptisés (plongés) dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés (plongés).
4. Nous avons donc été ensevelis avec lui dans le baptême dans la mort, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.
5. Car si c’est un même être (plante) avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous les serons aussi par une résurrection semblable.
6. Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fût réduit à l’impuissance ce corps de péché, pour que nous cessions d’être asservis au péché.
7. Car celui qui est mort est affranchi du péché.
8. Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui,
9. Nous savons en effet que le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus, que la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui. 10. Sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie à Dieu.
11. Et vous de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus.

1 CO 15, 20-22 ; 35-49 : LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis (…)
De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ (…)
Mais dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ?
Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un simple grain, soit du blé, soit quelque autre plante. Et Dieu lui donne un corps à son gré, à chaque semence un corps particulier (…)
Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts : on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l’incorruptibilité (…) On est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force. On est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel (…) Le premier homme, issu du sol, est terrestre ; le second lui vient du ciel. »

[MM1] L’homme d’aujourd’hui en face de la mort, Documents épiscopat n° 10, mai 1982, p. 3:
[MM2] « L’expérience de la mort », op. cit., p. 53.
[MM3] M. ZUNDEL, in M. DONZÉ, « Vie dans l’esprit, vie éternelle », op. cit., p. 127.
[MM4]Ibidem
[MM5] Le sacré et le profane, Paris, 1965, p. 153.
[MM6] « Souffrances humaines et absence de Dieu », in G. DURAND, J.-F. MALHERBE, Vivre avec la souffrance
[MM7] De resurrectione carnis, 8, 2.
[MM8] La signification est proche du sôma grec, dans Rm 12, 1: «offrir vos corps, vos personnes, tout votre être en hostie vivante». Voir la note h intéressante de la BJ en 1 Co 15, 44, sur la résurrection du corps.
[MM9] Eschatologie, Düsseldorf, 1982, p. 123, cité en H. KÜNG, op. cit., p. 158.
[MM10] M. ZUNDEL, in M. DONZÉ, « Vie dans l’esprit, vie éternelle », op. cit., p. 128.
[MM11] Cf. « L’expérience de la mort », op. cit., p. 55.
[MM12] [1] Un texte de Zundel sur la mort de St François, dans Croyez-vous en l’homme?, Paris, 1956, p.121-122, exprime merveilleusement cette humanisation du corps: «La mort de saint François est ici, selon le voeu d’un de ses disci­ples specchio e lume: miroir et lumière. Le consentement à la mort est, en lui, si entier et si paisible que l’on imagine difficile­ment une intégration plus parfaite. Il n’y a plus chez lui le moin­dre conflit entre la chair et l’esprit. La biologie est passée tout entière du côté de la lumière qui transparaît en elle. Elle a perdu ses limites et ses adhérences, sa pesanteur et sa gravitation égocen­trique. Elle n’est plus que l’enveloppe ténue qui rattache, à peine, à l’arbre terrestre, le fruit qui a mûri au soleil de Dieu. Il suffira d’un souffle pour que la fine pellicule se fissure et qu’il tombe en l’éternité en laquelle il s’est changé. Un dernier appel, une der­nière aspiration et tout est consommé. La dépouille qui gît mainte­nant sur la cendre, dans le crépuscule sonore dont l’alouette est le chant, respire la paix de l’offrande où la chair est dépassée. Ins­trument d’une liberté qui n’a cessé de grandir, elle a fini par s’identifier avec elle pour ne plus conspirer qu’à son accomplisse­ment. Déliée, par cet achèvement même, des déterminismes qui lui donnèrent sa figure dès le sein maternel, elle semble disponible pour une nouvelle création où elle recevra le visage de l’esprit, qui s’est dégagé d’elle pour se la mieux unir en la libérant de soi».

LA RÉSURRECTION DU CHRIST : NOTRE ESPOIR DE SALUT

10 mai, 2016

http://www.eudmtl.org/arc-wnews/wn1120007.htm

LA RÉSURRECTION DU CHRIST : NOTRE ESPOIR DE SALUT

« Or, si le Christ n’est pas ressuscité,  » enseigna Paul aux convertis,  » votre foi est une illusion, et vous êtes encore sous le poids de vos péchés  » (1 Corinthiens 15:17). La résurrection de Jésus-Christ est d’une importance capitale pour chaque chrétien, et même pour tout le monde sur cette planète. Parce que Jésus-Christ a conquis la mort, nous aussi avons la chance de revivre — de même que nos amis et notre parenté qui ont déjà succombé à ce qu’il y a de plus inévitable dans la vie : la mort. C’est pourquoi le message le plus vivifiant que l’oreille humaine puisse entendre est celui annoncé à certaines femmes dévouées, mais étonnées, se tenant juste en dehors d’un sépulcre de roc, à Jérusalem, au premier siècle :  » Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité  » (Luc 24:5-6).

Un enseignement fondamental La résurrection du Christ a toujours été considérée comme l’enseignement central des chrétiens.  » Si la résurrection n’est pas un fait historique, alors le pouvoir de la mort demeure intact et, avec lui, l’effet du péché  » (James Hastings, A Dictionary of Christ and the Gospels, Vol. 2, page 514). Michael Green, dans Man Alive (Homme vivant), est positif :  » Sans la foi en la résurrection, il n’y aurait pas du tout de christianisme.  » W. Robertson Nicolls citant un autre écrivain, l’établit clairement :  » Le tombeau vide du Christ a été le berceau de l’église  » (The Church’s One Foundation [Le fondement unique de l’Église], page 150).

Ancré dans l’histoire En mentionnant Jésus-Christ, sa vie, sa mort et sa résurrection, on va à la racine de la foi chrétienne et, ainsi, le christianisme proclame sa base en faits historiques.  » Il existe d’anciens mythes dans la littérature païenne concernant des dieux morts qui arrivèrent à une certaine forme de résurrection,  » écrit Philip Rosembaum,  » mais aucun autre écrit sacré n’entrecoupe l’histoire de l’humanité de la même manière que la Bible.  » C’est donc les faits historiques de la vie, la mort et la résurrection du Christ qui séparent la Parole de Dieu de tous les autres  » (How to Enjoy the Boring Parts of the Bible [Comment jouir des parties ennuyeuses de la Bible], page 116). Mais les récits du Nouveau Testament ont été scrutés et attaqués intensément. Au 18e siècle, le philosophe écossais, David Hume, apporta comme argument que les miracles — incluant la résurrection du Christ — violaient tous les fonctionnements connus de la loi naturelle. Dans notre siècle, le théologien Rudolph Bultmann vient à cette conclusion :  » Un fait historique qui implique une résurrection des morts est entièrement inconcevable.  » À la lumière de pareils arguments rationalistes et critiques, pas étonnant que des théories ont été imaginées pour expliquer les événements de la semaine de la crucifixion : 1) La Théorie de la défaillance : Elle est basée sur l’idée que Jésus ne serait pas réellement décédé, mais qu’il aurait feint de mourir sur la croix, puis aurait persuadé ses disciples qu’il a conquis la mort seulement pour vivre sa vie ailleurs. 2) La Théorie du vol : Cette idée suggère que les disciples, d’autres sympathisants, peut-être des voleurs ou même des ennemis du Christ auraient volé le corps. C’est le plus vieux et le plus répandu des arguments contre la résurrection du Christ. Ce sont des affirmations audacieuses, presque aussi auda-cieuses que la proclamation de la résurrection elle-même. Ce sont des poignards rhétoriques portés contre les points vitaux de la foi chrétienne. Pierre a dit :  » En effet, nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées … mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux  » (2 Pierre 1:16).

Qui a raison ? Qu’en est-il de la Théorie de la défaillance ? Cette théorie insinue que Jésus-Christ aurait fomenté — pour quelque raison que ce soit — la plus énorme supercherie de l’histoire. Est-ce que Jésus, par une quelconque stratégie d’une époustouflante ruse, aurait feint la mort sur la croix ? Gardons à l’esprit que les quatre Évangiles sont la première preuve documentée de la mort du Christ, de son ensevelisse-ment et de sa résurrection. Nous avons de bonnes preuves à l’interne pour croire. Ces écrits soulignent avec emphase que l’exécution de Jésus-Christ fut un spectacle public et certifié par l’état (Marc 15:29).  » Car ce n’est pas en secret qu’ils se sont produits,  » dit Paul devant le roi Agrippa, en parlant de ces événements au plus influent des fonctionnaires juifs de son époque (Actes 26:26). Comme il avait raison. Les ennemis mortels de Jésus-Christ — l’élite dirigeante de sa nation — étaient en scène. Vigilants, ils étaient déterminés à enrayer le mouvement de Jésus (Jean 11:46-53). C’est pourquoi ils complotèrent derrière les portes closes pour amener leur plan à exécution en ris-quant leur propre standing face au peuple (Jean 7:25-52). Ce devait être le crime parfait. Ponce Pilate, chef fonctionnaire romain en scène, vérifia deux fois plutôt qu’une si le Christ était mort (Marc 15:44-45). Le témoignage de Jean 19:23 et Marc 15:39 indique qu’au moins quatre soldats romains, incluant un centurion, menè-rent l’exécution. Et vous pouvez croire que les troupes d’occupation romaine du premier siècle savaient ce qu’était un mort. Prenez ceci en considération : est-ce que les adversaires im-placables du Christ — opposants désireux d’écraser le mouve-ment chrétien naissant — auraient laissé le Christ, une fois dans leurs serres, feindre la mort ? Cela manque de logique et de consistance face à leurs motifs et au récit biblique. John Stott démolit la Théorie de la défaillance grâce au gros bon sens. Il nous demande si nous pouvons vraiment croire  » que, après la rigueur et la douleur des épreuves, de la moquerie, de la flagellation et de la crucifixion, il aurait pu vivre … dans un sépulcre de pierre, dans le froid et sans nourriture, ni soins médicaux ?  » Qu’il aurait pu suffisamment récupérer pour accomplir l’exploit surhumain de remuer le bloc de pierre obstruant l’ouverture du sépulcre … sans déranger les gardes romains ? Qu’il aurait pu apparaître aux disciples de manière à donner l’impression qu’il avait vaincu la mort ? … Pareille crédulité est plus incroyable que l’incrédulité de Thomas  » (Basic Christianity [Le christianisme de fond], page 49).

Propagande du premier siècle Le plus vieil argument avancé à l’encontre de la résurrec-tion du Christ est la théorie intrigante voulant que le corps du Christ ait été volé. C’est une proclamation pleine de significa-tion. Le coup fatal pour discréditer la résurrection de Christ eut été de produire son corps en public. Une exposition sensation-nelle de son cadavre aurait mis fin à tout  » mythe  » se développant sur la résurrection prétendue de Jésus. Les exhumations publiques se sont produites plus d’une fois dans l’histoire; pourquoi les dirigeants de la Judée du premier siècle ne l’ont-ils pas fait ? Il y avait une bonne raison à cela : Christ était ressuscité corporellement. C’est le récit évangélique qui a le plus de bon sens. N’oubliez pas que les chefs de Jérusalem  » versèrent aux soldats une forte somme d’argent  » pour faire circuler l’histoire que le corps de Jésus avait été volé par ses disciples (Matthieu 28:11-15). Encore, la Théorie du vol est indéfendable, peu importe qui croyons-nous aurait dérobé le corps. D’abord, si les gardes dormaient, comment auraient-ils pu savoir qui avait volé le corps ? Deuxièmement, la hiérarchie de Jérusalem s’était surpassée elle-même en finesse : elle avait posté une garde pour prévenir que n’arrive ce genre de chose. Comme le demande Paul Little, dans Know Why You Belie-ve (Sachez pourquoi vous croyez) :  » Quel juge vous écoute-rait si vous lui disiez que, pendant que vous dormiez, votre voisin a pénétré dans votre maison et a volé votre poste de télévision ?  » Qui sait ce qui survient quand on dort ? On rirait de ce genre de témoignage dans toutes les cours.  » Dans son livre, The Resurrection and the Life (La résurrection et la vie), George Hanson apporte le point suivant :  » La foi simple des chrétiens qui croient en la Résurrection n’est rien comparée à la crédulité des sceptiques qui sont prêts à accepter les romances les plus étranges et improbables plutôt que d’admettre le témoignage vrai des certitudes historiques.  » Toute explication, pour se montrer crédible, doit coller à tous les faits. La Théorie du vol n’y arrive pas. Le dossier à son encontre est dévastateur. L’existence même de l’église du Nouveau Testament est une preuve qu’il s’est passé quelque chose à Jérusalem, quelque chose qu’aucun adversaire ne peut expliquer. Il n’y a pas de doute que la défense pour la résurrection sonne vraie. Des érudits savant et sincères ont trimé dur pour annuler les énoncés avancés contre la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Question de foi Or, le christianisme est plus qu’une série d’arguments incisifs. C’est davantage qu’une liste de points de débat intellectuel qu’on peut ramener de long en large. C’est pourquoi la validité du témoignage évangélique ne demeure pas à la merci du dernier best-seller de démenti ou de la dernière trouvaille archéologique au Moyen-Orient. À la fin, le christianisme repose sur la foi, la foi fondée sur une relation vivante et continue avec Jésus-Christ, Sauveur vivant ! Thomas désirait la forme de preuve la plus forte :  » Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas  » (Jean 20:25). Thomas a vu, il a testé, et il a cru (versets 26-28). Cependant, Jésus-Christ poursuivit ce récit dramatique par ces paroles :  » Parce que tu m’as vu, tu crois ! Heureux ceux qui croiront sans avoir vu  » (verset 29). Comme l’écrit Oliver Barclay :  » Le Jésus-Christ historique fut une puissance stupéfiante dans la vie des hommes, bien des années après sa mort. Ce n’est pas tellement le fait qu’un miracle arriva … La raison première pour laquelle les disciples en parlaient autant fut que Jésus était vivant et encore avec eux  » (Reasons for Faith [Raisons de la foi], page 115). Voilà pourquoi les disciples mirent Jérusalem sens dessus dessous et influencèrent autant le monde avec leur message (Actes 17:6). Le Christ vivant a changé leur vie. Il peut faire la même chose avec vous.

HOMÉLIES SUR LES BÉATITUDES (EXTRAITS) – DE ST GRÉGOIRE DE NYSSE (V. 335-395)

9 mai, 2016

http://peresdeleglise.free.fr/textesvaries/gregoiredenysse3.htm

HOMÉLIES SUR LES BÉATITUDES (EXTRAITS) – DE ST GRÉGOIRE DE NYSSE (V. 335-395)

Celui qui purifie son coeur voit en lui-même l’image de Dieu

« La santé du corps est un bien pour la vie humaine. Or, on est heureux non seulement de connaître la définition de la santé, mais de vivre en bonne santé. Car si un homme fait l’éloge de la santé et prend une nourriture malsaine qui lui gâte le sang, quel profit trouvera-t-il à ces éloges tandis qu’il est tourmenté par la maladie ? Comprenons de la même manière l’affirmation que nous avons discutée. Le Seigneur Jésus ne dit pas qu’on est heureux de savoir quelque chose au sujet de Dieu, mais qu’on est heureux de le posséder en soi-même. En effet, heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu. Il ne pense pas que Dieu se laisse voir face à face par celui qui aura purifié le regard de son âme. Mais peut-être la noblesse de cette parole nous suggère-t-elle ce qu’une autre parole exprime plus clairement : Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous. Voici ce qu’elle nous enseigne : celui qui a purifié son coeur de toute créature et de tout attachement déréglé voit l’image de la nature divine dans sa propre beauté.
Il me semble que dans cette brève formule le Verbe fait tenir l’exhortation suivante : « Hommes qui avez quelque désir de contempler le vrai Bien, vous avez entendu dire que la majesté divine est élevée au-dessus des cieux, que sa gloire est incompréhensible, sa beauté inexprimable et sa nature infinie. Mais ne désespérez pas de parvenir à contempler l’objet de votre désir. »

[...]
Si tu purifies par un effort de vie parfaite, les souillures attachées à ton coeur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. C’est ce qui arrive avec un morceau de fer, lorsque la meule le débarrasse de sa rouille. Auparavant il était noirci, et maintenant il brille et rayonne au soleil.
De même l’homme intérieur, que le Seigneur appelle « le coeur », lorsqu’il aura enlevé les taches de rouille qui altéraient et détérioraient sa beauté, retrouvera la ressemblance de son modèle, et il sera bon. Car ce qui ressemble à la Bonté est nécessairement bon.
Donc celui qui se voit lui-même découvre en soi l’objet de son désir(1). Et ainsi celui qui a le coeur pur devient heureux parce que en découvrant sa propre pureté, il découvre, à travers cette image, son modèle. Ceux qui voient le soleil dans un miroir, même s’ils ne fixent pas le ciel, voient le soleil dans la lumière du miroir aussi bien que s’ils regardaient directement le disque solaire. De même vous, qui êtes trop faibles pour saisir la lumière, si vous vous retournez vers la grâce de l’image établie en vous dès le commencement, vous possédez en vous-même ce que vous recherchez.
La pureté, en effet, la paix de l’âme, l’éloignement de tout mal, voilà la divinité, Si tu possèdes tout cela, tu possèdes certainement Dieu. Si ton coeur est exempt de tout vice, libre de toute passion, pur de toute souillure, tu es heureux, car ton regard est clair. Purifié, tu contemples ce que les yeux non purifiés ne peuvent pas voir. L’obscurité qui vient de la matière a disparu de tes regards et, dans l’atmosphère très pure de ton coeur, tu distingues clairement la bienheureuse vision. Voici en quoi elle consiste : pureté, sainteté, simplicité, tous les rayons lumineux jaillis de la nature divine, qui nous font voir Dieu. »

(Grégoire de Nysse, Homélie sur les Béatitudes, 6).
(1) De façon très semblable Augustin dit dans Les Confessions :
« Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais. » (Conf. X, , xxvii, 38).
- phrase qui devrait être méditée par les élèves de prépas scientifiques qui en 2008-09 travaillent sur le chapitre X des Confessions en relation avec le thème « les énigmes du moi » ! L’homélie de Grégoire de Nysse peut les y aider.

CHRIST EN NOUS

9 mai, 2016

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Huan/ennous.html

CHRIST EN NOUS

Gabriel HUAN.

« Il faut que je demeure aujour-
d’hui dans ta maison ».
(Luc., XIX, 5).

« Jésus étant entré dans Jéricho, traversait la Ville. Et voilà qu’un homme nommé Zachée, chef des publicains et fort riche, cherchait à voir qui était Jésus ; et il ne pouvait y parvenir à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et, l’ayant vu, il lui dit : « Zachée, descends vite ! car il faut que je loge aujourd’hui dans ta maison » Zachée se hâta de descendre et le reçut avec joie. Voyant cela, ils murmuraient tous en disant ; « il est allé loger chez un pécheur ». Mais Zachée se présentant devant le Seigneur, lui dit : « Voici, Seigneur, que je donne aux pauvres la moitié de mes biens et si j’ai fait tort à quelqu’un de quelque chose, je lui rends le quadruple. » Jésus lui dit : « le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils de Abraham. Car le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc, XIX, 1-10).
L’homme, parce qu’il est une créature, est toujours de petite taille, à côté de Dieu ; et, parce que la foule des choses qui l’environnent exerce sur son âme un puissant attrait, il perd facilement la vue de son Créateur et se laisse entraîner par la séduction du monde. Pour retrouver Celui qu’il a perdu, il faut donc tout d’abord se séparer de la foule, puis se hausser au-dessus de lui-même. Alors il aperçoit son Dieu et entend l’appel de la grâce. Mais qu’aurait-il gagné à cet effort sur lui-même, s’il restait immobile, attaché au sommet où il a réussi à s’élever ? Il doit redescendre, non point pour se mêler de nouveau à la foule, mais pour se retirer dans sa demeure, c’est-à-dire au plus profond de son âme, là où Dieu viendra tout à l’heure le visiter et habiter avec lui. Et l’homme, chez qui Dieu a fait ainsi sa demeure, est aussitôt transformé en une créature nouvelle ; dans l’âme qui jouit de la présence divine, c’est désormais le Christ lui-même qui est, qui veut, qui agit : « les choses anciennes sont passées, voici que toutes choses sont devenues nouvelles. » (II Cor., V, 17). Le salut est entré dans cette âme que le péché tenait captive et à qui, maintenant sont ouvertes toutes les voies par où s’effectue le progrès de la vie surnaturelle.
Conversion de l’âme vers Dieu, habitation de Dieu dans l’âme, configuration de l’âme à son divin modèle : tels sont les trois moments suivant lesquels la grâce accomplit son oeuvre dans l’âme que Dieu appelle à la jouissance de son amour.

II « Parce que la grâce vient de Dieu, dit l’auteur de l’Imitation de la vie pauvre de Jésus-Christ, elle n’est donnée qu’à un coeur détaché de tout ce qui n’est pas Dieu. » (1° partie, ch. V). Qu’est-ce qui n’est pas Dieu ? Le monde et tout ce qui appartient au monde, à ce monde que le Christ a condamné en disait : « je ne prie pas pour le monde ». (Jean, XVII 9). Et de quoi est fait ce monde ? Saint-Paul nous l’apprend : « Les oeuvres de la chair sont manifestes ; ce sont la fornication, l’impudicité, le libertinage, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les emportements, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, le meurtre, l’ivrognerie, les excès de table et autres choses semblables. » (Galat., V, 19-21). Aux oeuvres de la chair l’apôtre oppose les oeuvres de l’esprit : « le fruit de l’esprit, c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la longanimité, la douceur, la fidélité, la modestie, la tempérance, la charité » (Galat., V, 22-23).
L’acte par lequel l’âme se détourne des oeuvres de la chair pour s’appliquer aux oeuvres de l’esprit, c’est proprement la conversion. Sans doute, à cette, démarche de l’âme qui s’engage dans la voie du salut, la grâce n’est pas étrangère, puisque « l’élection ne dépend ni de la volonté ni des efforts, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Rom., IX, 16). Néanmoins, il faut qu’à la grâce divine réponde l’assentiment de l’âme qui, enchaînée dans les liens du péché, aspire à la liberté des enfants de Dieu. Il n’y a donc pas de conversion véritable sans que le secret désir d’une vie meilleure, plus haute, surnaturelle, n’ait préalablement conduit l’âme à se détacher peu à peu, non seulement du monde et de ses convoitises, mais encore d’elle-même et de tout ce qui, en elle, est soumis à la loi de la chair.
Quelle est, en effet, l’âme humaine qui n’ait, à un certain moment de sa vie, éprouvé un besoin profond, impératif de dépouillement, de désapropriation, d’anéantissement, comme si le personnage qu’elle est devait faire place à l’« homme nouveau » dont parle Saint Paul (Coloss.,III, 9-10) ? Elle se sent comme poussée par une force intérieure qui la domine à se séparer de tout ce qui l’entoure, habitudes, parenté, relations, amitiés, à s’évader du milieu où elle a vécu et à se retirer dans le désert, à l’écart de la foule qui la presse, afin de se recueillir pour une sorte d’examen de conscience. Elle ne sait pas encore où se fixer ; elle cherche son Dieu, sans bien savoir si elle le rencontrera, ni ce qu’elle fera s’il se manifeste à elle. Pour le moment, elle veut s’en aller, se réfugier n’importe où, au-dessus de tous les bonheurs terrestres dont elle faisait ses délices et qui, maintenant, lui répugnent ; et elle monte, monte, loin, toujours plus loin de tout ce qu’elle avait chéri. Vers quel destin ? Mais voici que tout a coups elle entend une parole mystérieuse retentir à son oreille : « Descends ; il faut que je loge aujourd’hui dans ta maison. » joie ! suprême joie ! son Dieu lui a parlé ! A vrai dire, ne l’avait-elle pas déjà trouvé lorsqu’elle le cherchait ? (1).

III Pour trouver Dieu, note Saint Jean de la Croix « l’âme doit, par un acte volontaire, sortir et se cacher de toutes les choses créées et pénétrer dans le plus profond recueillement au-dedans de soi-même pour s’y mettre en rapport avec Dieu par un commerce d’amour et d’affection, n’estimant toutes les choses du monde pas plus que si elles n’étaient pas. Saint Augustin, parlant à Dieu, lui disait dans les Soliloques : « je ne te trouverais pas dehors, Seigneur, parce que je te cherchais bien à tort au dehors, toi qui étais dedans. » (2).
Il y a en effet, deux voies qui s’ouvrent devant l’âme humaine en marche vers son destin : celle du dehors, et celle du dedans. Parce qu’elle est unie à un corps, elle est douée d’une nature dont les tendances l’entraînent de préférence vers les choses de ce monde et elle subit la séduction de tous les mirages de la vie sensible ; mais parce qu’elle est aussi une créature privilégiée, à laquelle Dieu a fait dans son amour le don d’une liberté que lui-même ne peut enchaîner, elle n’est pas attachée nécessairement à la roue du devenir phénoménal ; et, si elle répond à l’attrait des choses divines en elle, elle peut se libérer de tous les liens qui tentent de l’asservir à la loi du péché et, désormais affranchie de toute entrave sensible et même intellectuelle, s’acheminer par la voie de l’esprit vers Celui qui est Esprit. Elle n’a pas cessé, en effet, malgré la faute originelle, d’appartenir à l’ordre surnaturel mais cet ordre demeure caché en elle : il suffit qu’avec l’aide de la grâce divine, elle le découvre à nouveau au plus profond d’elle-même, pour en prendre possession dès la vie présente, en attendant que la lumière de gloire dans la Vie future en révèle toutes les splendeurs et en féconde toutes les virtualités.
Pour réaliser cette tâche dont l’accomplissement mesure son progrès dans la Vie Surnaturelle, l’âme n’a pas d’autre moyen que de rentrer en elle-même par un recueillement toujours plus intense, de façon à pénétrer jusqu’au centre même de sa personnalité, à ce noyau simple et indivisible où réside, dans une intimité toute spirituelle, le Dieu secret et trop souvent méconnu ou ignoré : aller de tout ce qui est extérieur vers ce qui est intérieur, de tout ce qui est périphérique vers ce qui est central, de tout ce qui est superficiel vers ce qui est de plus en plus profond, de tout ce qui est visible vers ce qui est invisible, de tout ce qui est sensible et même intellectuel vers ce qui est purement spirituel, afin qu’au terme de cette démarche, l’âme se trouve directement en contact avec Celui qui est Esprit et qui veut être adoré en esprit et en vérité. Pour entrer au Ciel, l’âme n’a donc pas besoin de sortir d’elle-même, puisqu’elle porte déjà le Ciel dans son propre sein ; mais elle doit, par un effort constant d’intériorisation, prendre une conscience toujours plus vivante et plus claire de la présence de Dieu en elle. Dieu est caché dans l’âme ; pour le trouver, l’âme doit le chercher, avec la foi et avec l’amour, dans cette retraite mystérieuse où il se plaît à demeurer. « O Homme ! c’est cil toi qu’il faut aller au-devant de ton Dieu ». (3).

IV « Ne savez-vous pas, disait Saint Paul, que vous êtes le temple de Dieu et que l’esprit de Dieu habite en vous ? » (I. Cor., III, 16). Mais, pour que nous devenions une nouvelle créature, il ne suffit pas que l’Esprit de Dieu habite en nous ; il faut que « nous nous revêtions du Seigneur Jésus-Christ ». (Rom., XIII, 14). Dieu, en effet, nous a prédestinés à être conformes à l’image de son fils ». (Rom. VIII. 29) et il, n’y a pas pour nous de sanctification en dehors de cette configuration de notre âme au divin Exemplaire. Or « ce que Dieu veut, c’est notre sanctification » (I. Thess., IV, 3).
L’exercice des oeuvres de pénitence et de mortification n’est pas suffisant pour nous délivrer de notre nature pécheresse et nous élever à la sainteté. Sans doute, ces oeuvres ont leur rôle à jouer dans la préparation à la vie spirituelle ; une certaine ascèse est indispensable à qui veut devenir un « homme nouveau ». Tous les mystiques sont passés par la voie qu’on appelle « purgative », de ce qu’elle aide notre âme à se dépouiller du « vieil homme » ; et, parmi les conditions qu’un Tauler, par exemple, pose à la réception en nous de l’Esprit de Dieu, il faut noter le vrai détachement qui, selon lui, consiste « à se séparer de tout ce qui n’est pas purement et simplement Dieu », donc même des dons de Dieu, car « on doit chercher son profit dans les dons de Dieu,mais ne mettre sa pleine jouissance qu’en Dieu », (4). Mais, dit à son tour l’auteur des Institutions, « quelque saintes que soient nos oeuvres, elles ne nous sanctifient point en tant qu’oeuvres ; c’est nous, au contraire, qui les sanctifions en tant que nous sommes saints » (5). C’est pourquoi, reprend le grand mystique dominicain, « l’homme qui a conscience loyalement de ne vouloir et de ne désirer autre chose que Dieu doit, à l’heure des tentations et jusqu’à ce qu’il ait retrouvé tout son calme s’évader prudemment de lui-même, se réfugier dans l’abandon, dans un libre abandon et attendre Dieu dans cette angoisse… que l’homme se tienne donc en douce patience sous le toit de la volonté divine ». (6).
Il y a d’ailleurs dans toute mortification que l’on s’impose à soi-même quelque chose qui appartient à la volonté propre et qui la rend ainsi moins purifiante qu’une pénitence qui nous est infligée, sans que nous l’ayons désirée ou recherchée. Et c’est pourquoi une contrariété, si médiocre qu’elle soit, qui nous vient des hommes ou des choses, a plus de valeur pour le progrès de notre vie spirituelle que les austérités les plus dures et les plus prolongées, quand nous les pratiquions par notre propre volonté ; car la première, si elle est acceptée en toute humilité et dans un esprit de complet abandon à la volonté divine, dénote une volonté de renoncement à soi-même qui n’apparaît pas toujours dans la seconde. « La perfection et la valeur des actes, remarque Saint Jean de la Croix, ne viennent pas de leur multiplicité, mais de la science du renoncement à soi-même. C’est à ce renoncement que l’on doit s’appliquer autant que possible, jusqu’à ce que Dieu daigne entreprendre lui-même la purification de l’âme » (7) « C’est, dit pareillement Sainte Thérèse, moins par les austérités du corps, qui sont secondaires, que par une humilité profonde, qu’on avance dans le chemin spirituel. » (8).

V Cette école où l’on apprend à mourir à soi-même, où être vaincu, c’est avoir vaincu, puisque « la victoire parfaite, c’est de triompher de soi-même » (9), où il s’agit « de donner le tout pour le tout sans rien retenir pour soi-même » (10), n’est-ce pas l’école même du divin Maître « qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix ? » (Phil.,II, 8). Toute la science des saints a consisté, « à ne pas savoir autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ». (I,Cor.,II, 2). Posséder « le sens du.Christ » (I. Cor.,II, 16) c’est donc pour nous poursuivre le dépouillement de notre âme et de toutes ses puissances jusqu’à la parfaite nudité, dans un esprit de pauvreté intérieure qui renonce même au désir d’être dépourvu de toute assistance surnaturelle, même à l’affection que nous pourrions porter à notre pauvreté.
Pour atteindre à ce parfait dénuement, il ne suffit pas d’être dégagé de tous les liens de la chair et du sang, de ne plus rechercher en quoi que ce soit les commodités corporelles, de n’avoir nulle attache à tout ce qui est du monde ; il ne suffit pas davantage d’être indifférent à ses propres pensées, d’être libéré des désirs ou des images dont l’âme était autrefois occupée, de renoncer même aux douceur et aux consolations divines ; il faut que de la mémoire soit effacé jusqu’au souvenir des créatures ; il faut que dans l’entendement soit anéantie la représentation de tous les objets sensibles et de toutes les formes intellectuelles ; il faut que de la volonté soit bannie toute recherche de délectation, non seulement dans une chose créée, mais même dans les dons de Dieu, afin qu’au terme de cette désappropriation totale l’âme, toute entière, livrée à son Dieu dans un parfait abandon, puisse s’écrier : « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ». (Galat., II, 20).
Est-ce à dire que l’âme, ainsi surnaturalisée par la présence en elle de Dieu qui détermine sa volonté, éclaire son intelligence, anime ses sentiments, va être transportée au troisième ciel et entendre des paroles que nul homme n’a encore entendues, jouir de visions qui ne sont encore apparues à nul oeil humain et vivre désormais dans une sorte d’atmosphère miraculeuse où plus rien ne se passe qui ne soit extraordinaire ? « Le Verbe époux, répond Saint Bernard, quand il pénètre dans les profondeurs de mon être, ne m’a jamais manifesté sa présence par des signes extraordinaires, paroles ou images ; j’ai seulement ressenti son contact au mouvement de mon coeur. La correction de mes défauts, l’amortissement de mes appétits charnels, un renouvellement de ma vie intérieure et une vue générale de l’ordre surnaturel sont les effets habituels de son action puissante. » (11).
Quand Hérode apprit qu’on lui amenait Jésus, « il eût une grande joie, car il avait depuis longtemps le désir de le voir, parce qu’il avait entendu parler de lui et il espérait lui voir opérer quelque prodige ». (Luc., XVIII, 8). Zachée ne demande pas à Jésus qui se présente dans sa maison, d’opérer des prodiges ; il lui dit simplement : « voici, Seigneur, que je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j’ai fait tort à quelqu’un de quelque chose, je lui rends le quadruple. » (Luc., XIX, 8). Et Jésus de répliquer : « le salut est entré aujourd’hui dans cette maison. » Le salut est de faire la volonté de Celui qui vient à nous, parce qu’il nous a aimés le premier et qu’il il veut perdre aucun de ceux que le Père lui a donnés.
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(1) « Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé » (Le mystère de Jésus, dans Pensées de PASCAL. édition Brunschvieg, N° 553).
(2) Cantique spirituel, édit, Dom Chevallier, Paris 1930, p. 21.
(3) St-Bernard-Premier, sermon pour l’Avent.
(4) Sermon de préparation à la Pentecôte.
(5) Institutions du pseudo -Tauler, ch. XlV.
(6) Sermon pour le dimanche après l’Ascension.
(7) Nuit obscure, Liv. I, Ch. VI
(8) Château Intérieur, Dem. III, Ch. II.
(9) Imitation de Jésus-Christ, Liv. III, ch. 53.
(10) Ibid., Liv. III, ch. 27.
(11) In Cantic. Sermo, 1-XXIV. 6.

Ascensione del Signore

6 mai, 2016

Ascensione del Signore dans images sacrée Ascension

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COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT – PREMIERE LECTURE – Actes des apôtres 7, 55 – 60

6 mai, 2016

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COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 8 MAI 2016

PREMIERE LECTURE – Actes des apôtres 7, 55 – 60

En ces jours-là, Étienne était en face de ses accusateurs. 55 Rempli de l’Esprit Saint, il fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. 56 Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » 57 Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, 58 l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. 59 Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » 60 Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.

Etienne a été dénoncé exactement comme Jésus et pour les mêmes raisons ; rien d’étonnant ! Ce qui avait été scandaleux pour les ennemis de Jésus l’est tout autant pour ceux d’Etienne. Il sera donc condamné lui aussi. En attendant, il est traîné devant le Sanhédrin où le grand-prêtre l’interroge ; et Etienne répond par tout un discours sur le thème : vous croyez au projet de Dieu qui a choisi notre peuple pour préparer la venue du Messie dans le monde. Vous croyez à Abraham, vous croyez à Moïse… Pourquoi vous dérobez-vous au moment où nous entrons avec Jésus dans la dernière étape ? Il faut imaginer l’énormité de ces déclarations d’Etienne : il prétend voir le Fils de l’homme (et pour lui, il ne fait pas de doute que c’est Jésus) debout à la droite de Dieu. Or, pour des Juifs, les mots « Fils de l’homme », « debout », « à la droite de Dieu » sont des mots très forts : la preuve, d’ailleurs, c’est qu’ils signent l’arrêt de mort de celui qui ose dire des choses pareilles. Comme, quelque temps plus tôt, des affirmations du même genre ont provoqué la condamnation de Jésus. Dans l’évangile de Luc, il avait dit à ses juges : « Désormais le Fils de l’homme siégera à la droite du Dieu puissant » ; et il avait provoqué la fureur du tribunal. Et, pour tout arranger, Etienne accuse ses juges de « résister à l’Esprit Saint ». Ce qui évidemment n’est pas pour leur faire plaisir ! Nous avons eu déjà de nombreuses occasions de voir que les autorités juives de Palestine au temps de Jésus (et tout aussi bien au temps d’Etienne, ce sont les mêmes) étaient des gens très bien, soucieux de bien faire. Ils ne sont en aucun cas, conscients de « résister à l’Esprit Saint », comme dit Etienne ! Depuis des siècles, on savait que le projet de Dieu était de répandre son Esprit sur toute l’humanité. Moïse, déjà, en rêvait : non seulement il ne voulait pas garder le monopole de l’intimité avec Dieu, mais au contraire, il avait eu cette phrase qui était restée célèbre : « Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes sur qui le Seigneur aurait mis son esprit » (Nb 11, 26). Et les prophètes avaient confirmé que c’était bien le projet de Dieu : tous les Juifs avaient en tête la prophétie de Joël par exemple : « je répandrai mon esprit sur toute chair », ou encore celle d’Ezéchiel : « je mettrai en vous mon propre esprit ». Au chapitre précédent du livre des Actes des Apôtres, au moment du choix des diacres, dont Etienne fait partie, Luc nous a dit qu’Etienne, justement, était « un homme plein de foi et d’Esprit Saint ». Ici, Luc le répète : il dit : « Rempli d’Esprit Saint, Etienne fixa ses regards vers le ciel ; il vit la gloire de Dieu , et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : Voici que je contemple les cieux ouverts »… fixer ses regards, voir, contempler, ce sont trois mots du vocabulaire du regard. Luc nous dit indirectement que c’est la présence de l’Esprit en lui qui ouvre les yeux d’Etienne ; et alors il peut voir ce que les autres ne voient pas. Et que voit-il que les autres, ses accusateurs, ne voient pas ? Il voit « les cieux ouverts » : cela revient à dire que le salut est arrivé ; il n’y a plus de frontière, de séparation entre le ciel et la terre : l’Alliance entre Dieu et l’humanité est rétablie, le fossé entre Dieu et l’humanité est comblé. On se souvient de la phrase d’Isaïe : « Ah, si tu déchirais les cieux ! » (Is 63, 19). Jésus est debout : le Ressuscité n’est plus couché dans la mort. Le mot « debout » était très symbolique dans les premiers temps de l’Eglise : à tel point que la position « debout » est devenue la position privilégiée de la liturgie ; celui qui prie, « l’orant » est toujours représenté debout. Pour la même raison, certains évêques des premiers siècles invitaient les fidèles à rester debout pendant toute la durée de la messe du dimanche : parce que c’est le jour où nous faisons mémoire de la résurrection de Jésus.1 Jésus est « à la droite de Dieu » : on disait des rois qu’ils siégeaient à la droite de Dieu ; appliquer cette expression à Jésus, c’est donc une manière de dire qu’il est le Messie. Les juges qui entendent cette phrase dans la bouche d’Etienne ne s’y trompent pas. Dire qu’il est le « Fils de l’homme » est tout aussi grave. L’expression « Fils de l’homme » était l’un des titres du Messie. En quelques mots, Etienne vient donc de dire que Jésus, cet homme méprisé, éliminé, rejeté par les autorités religieuses est dans la gloire de Dieu. Ce qui revient à les accuser d’avoir commis non seulement une erreur judiciaire, mais pire encore, un sacrilège ! Cette vision qu’a eue Etienne de la gloire du Christ va lui donner la force d’affronter le même destin que son maître : Luc accumule les détails de ressemblance entre les derniers moments d’Etienne et ceux de Jésus. Etienne est traîné hors de la ville tout comme le Calvaire était en dehors de Jérusalem ; pendant qu’on le lapide, il prie : et spontanément il redit le même psaume que Jésus : « En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Ps 30/31) ; et enfin, il meurt en pardonnant à ses bourreaux. Jésus avait dit « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », Etienne, au moment de mourir, dit à son tour « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (et c’est bien le même auteur, Luc, qui le note). Et Luc, dont on dit souvent qu’il est l’évangéliste de la miséricorde, nous montre la fécondité de ce pardon : l’un des bénéficiaires du pardon d’Etienne est Saül de Tarse, l’un des pires opposants au Christianisme naissant. Il se convertira bientôt pour devenir témoin et martyr à son tour.

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Note 1 – « L’usage de ne pas plier les genoux pendant le jour du Seigneur est un symbole de la résurrection par laquelle nous avons été libérés, grâce au Christ, des péchés et de la mort qui a été mise à mort par lui. » (Saint Irénée, Traité sur la Pâque, deuxième siècle). « C’est debout que nous faisons la prière le premier jour de la semaine, mais nous n’en savons pas tous la raison. Ce n’est pas seulement parce que, ressuscités avec le Christ et devant « chercher les choses d’en haut » (Col 3, 1), nous rappelons à notre souvenir, en nous tenant debout quand nous prions en ce jour consacré à la Résurrection, la grâce qui nous a été donnée, mais parce que ce jour-là paraît être en quelque sorte l’image du siècle à venir… » (Saint Basile, Traité du saint Esprit, quatrième siècle).

 

HOMÉLIE DU 7ÈME DIMANCHE DE PÂQUES – UNIS DANS UNE MÊME PRIÈRE

6 mai, 2016

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HOMÉLIE DU 7ÈME DIMANCHE DE PÂQUES – UNIS DANS UNE MÊME PRIÈRE

Les lectures du jour http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2016-05-15&language=FR

Entre l’Ascension et la Pentecôte, les textes bibliques nous invitent à la prière. C’est la seule attitude qui convient à des disciples qui attendent la venue de l’Esprit Saint. Et Jésus lui-même va prier pour nous. Nous nous tournons vers lui en ouvrant nos mains et nos cœurs. Le but de la prière c’est de nous mettre en état de réceptivité au don que Dieu veut nous faire. La première lecture, tirée du livre des actes des apôtres, nous montre la prière d’Étienne, le premier martyr. Il a suivi Jésus jusqu’au bout sans renoncer à sa foi, même devant la menace. Il n’a pas renié le Christ glorifié. Sa prière est pour nous un modèle de confiance. Il meurt en contemplant la gloire du Christ au ciel. En écoutant ce témoignage, nous pensons aux très nombreux martyrs d’aujourd’hui. Leur vie et leur mort nous interpellent : qu’avons-nous fait de notre baptême ? Le Seigneur nous rejoint pour nous combler de son amour ; mais trop souvent, nous sommes ailleurs. Avec la deuxième lecture, nous avons une deuxième prière. C’est la prière de toute l’Église au Christ vainqueur de la mort du péché. Nous avons là un message d’espérance adressé à des chrétiens persécutés. Quoi qu’il arrive, rien ni personne ne peut empêcher le Christ de vouloir nous associer à sa victoire. Avec lui, c’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde rempli de l’amour qui est un Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie et de confiance malgré les épreuves de la vie. Jésus est à jamais vivant. Nous le supplions : « viens ». Cette prière est déjà exaucée. Mais elle ne le sera pleinement que dans la gloire du Royaume. Avec l’Évangile, nous avons une troisième prière. C’est une prière qui nous fait entrer dans l’intimité de Jésus avec son Père. Tout au long des Évangiles, nous voyons que le Christ a régulièrement éprouvé ce besoin de se retirer pour prier, pour être avec le Père. Il y passait de longues heures, surtout au moment des décisions les plus importantes. Mais sa prière d’aujourd’hui à une intensité particulière. Jésus prie pour tous les hommes qu’il est venu sauver. Il est presque parvenu au terme de sa mission. Dans quelques heures il entrera dans sa Passion. Il sera arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. Sa prière d’aujourd’hui vient ressaisir tout ce qu’il a fait pour le remettre entre les mains du Père. C’est tous les hommes du monde entier qu’il porte dans ses mains pour les offrir au Père. À travers ses paroles, on sent que Jésus veut prendre soin, encore, de l’humanité. Il veut qu’elle soit unie dans l’amour qu’il est venu inaugurer. Jésus confie d’abord au Père ses apôtres. Sa Passion sera pour eux une difficile épreuve, un difficile combat de la fidélité. Il prie pour eux et pour ceux qui recevront leur témoignage : « qu’il soit UN en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Des communautés divisées sont un contre témoignage qui dit le contraire de Dieu. La prière de Jésus est une prière vraiment universelle parce qu’elle englobe tous les hommes de tous les temps. Elle est aussi universelle que sa mission de sauveur, mission qu’il a confiée à ses disciples et à nous aujourd’hui. Cette insistance de Jésus sur l’unité entre les hommes qu’il aime est très importante pour nous aujourd’hui. C’est un appel à faire grandir la fraternité, le partage, la solidarité. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Toute atteinte à la communion blesse ce salut qui nous a offert. Ceux qui ne partagent pas notre foi nous regardent vivre. Comment témoigner d’un Dieu amour s’il n’y a pas cet amour dans notre vie ? Nos divisions entre chrétiens nous apparaissent encore plus intolérables lorsque nous entendons cette parole du Christ. Tout au long de ces derniers jours qui nous préparent à la Pentecôte, l’heure est donc à la prière. Le Christ nous veut tous avec lui. Il compte sur nous pour adhérer à son désir qui est aussi celui du Père. Viens Seigneur Jésus ! Envoie-nous ton Esprit Saint ! Qu’il vienne affermir notre foi notre espérance et notre charité. Qu’il vienne nous faire vivre de l’amour du Père.

Sources : célébrons dimanche (Assemblées de la parole dimanches et jours de fêtes année C) – Revue Signes – Dossiers personnels

The Ten Commandments on a glass plate

4 mai, 2016

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