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HEUREUX CEUX QUI PLEURENT – MATTHIEU 5,4

20 avril, 2016

http://www.entretienschretiens.com/011%20Heureux%20ceux%20qui%20pleurent%20-%20Mt%205(4).htm

HEUREUX CEUX QUI PLEURENT – MATTHIEU 5,4  

Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.

  Nous allons continuer aujourd’hui notre étude exégétique de l’enseignement du Christ concernant les Béatitudes. Voici ce que Jésus affirme dans cette deuxième Béatitude. Matthieu 5.4.   Matthieu 5.4.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés!  

Tous connaîtront le deuil  

Ce verset constitue tout un défi pour l’homme naturel. Encore une fois, l’enseignement de Jésus vient froisser la façon de penser du monde. Quelle bénédiction y a-t-il à tirer d’une situation où ne fait que pleurer? Le bon sens nous dit qu’il est préférable d’éviter la tristesse quand c’est possible. Si nous avions le choix entre rire ou pleurer, il est tout à fait naturel de préférer la gaieté qui accompagne le rire. Et pourtant, Jésus semble nous dire le contraire. Selon son point de vue, il vaut mieux être dans les souliers de ceux qui pleurent. Le verset parallèle qui se trouve dans l’évangile de Luc présente cette Béatitude d’une manière encore plus frappante. Jésus dit, Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez (Luc 6.25). ‘N’allez pas croire que tout va pour le mieux parce que vous riez maintenant. Un jour, la situation s’inversera. Vous connaîtrez la tristesse et des larmes couleront de vos yeux.’ J’aimerais ajouter ici une remarque concernant l’Évangile de Luc sur cette Béatitude. En Luc 6, le Seigneur Jésus fait deux déclarations à propos du deuil. Tout d’abord, il dit au v. 21, Heureux, vous qui pleurez maintenant: vous rirez. Puis, au v. 25, nous retrouvons la même affirmation mais présentée sous sa forme négative. Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez.  Lorsque nous analysons la relation qui existe entre ces deux versets, nous arrivons à la conclusion que personne sur terre ne pourra échapper à l’expérience du deuil. Un jour ou l’autre, tout le monde aura connu le deuil. Tout le monde aura pleuré. C’est une certitude qui touche chaque être humain, peu importe sa situation personnelle. La seule différence se situe au niveau du moment où chacun sera touché par le deuil. Pour certains, ce sera aujourd’hui. Pour d’autres, ce sera plus tard. Certains verseront des larmes saintes dès maintenant. D’autres pleureront et grinceront des dents plus tard en enfer. Le péché plonge tout le monde dans le deuil. Personne ne pourra l’éviter. La question est de savoir si vous allez pleurer maintenant sur terre ou plus tard en enfer.   Le deuil spirituel  Regardons maintenant de près cette Béatitude. Que signifie-t-elle exactement? Quel est ce deuil dont Jésus fait mention ici? Sur quoi pleurons-nous? De quoi serons-nous consolés? Dans quel sens avons-nous besoin d’être consolés? Sous quelle forme cette consolation se présente-t-elle? Voilà des questions qui vous ont sans doute effleuré l’esprit en lisant ce verset. Essayons d’y voir un peu plus clair. Pour entamer cette étude d’un bon pied, je pense qu’il faudrait en premier lieu rechercher le sens que Jésus donne au mot ‘consolés’. Doit-on comprendre par exemple que Jésus veillera à effacer notre tristesse lorsque nous traversons une période morose de notre vie? Est-ce une question d’éviter le plus possible les mauvais sentiments? Lorsque Jésus parle de ‘pleurer’, fait-il référence à l’expérience du deuil dont on peut lire la description dans tout bon traité de psychologie? Est-ce Jésus nous réconforte dans la même sens qu’un être humain peut réconforter un ami qui vient de perdre un être cher? Je dois vous mettre en garde de ne pas aborder la question des Béatitudes selon une perspective purement psychologique. Certains chrétiens ne prennent pas le temps de bien vérifier la signification des termes utilisés dans la Bible et ainsi interprètent le texte biblique de façon superficielle.  Tout ce qui peut soulager l’anxiété d’un être humain apportera évidemment un sentiment d’apaisement plus ou moins complet chez cette personne. Le réconfort que procure la religion, quelle qu’elle soit, est une réalité reconnue par toute société. Le message des évangiles contient suffisamment de promesses pour donner un réconfort psychologique chez toute personne qui prend au sérieux la lecture des Saintes Écritures. Mais il faut toujours se rappeler que la Bible n’est pas un traité de psychologie même si elle contient beaucoup d’enseignement relatif aux relations humaines. La Bible est d’abord et avant tout un livre spirituel, proclamant un message spirituel, et utilisant un vocabulaire spirituel qui lui est propre. On doit toujours la lire selon un point de vue spirituel avant de l’aborder sous tout autre angle. Assurez-vous de bien comprendre la signification spirituelle d’un passage biblique avant d’appliquer dans la vie courante l’enseignement que contient ce même passage. Une démarche trop pressée risque de vous conduire en erreur dans votre interprétation de la Parole de Dieu. En Matthieu 5.4, Jésus ne parle pas d’une consolation dans le sens psychologique du terme, i.e., une condition dans laquelle il se produit un soulagement émotionnel. Il s’agit plutôt d’une consolation à caractère spirituel dont la Bible fait mention à plusieurs endroits. Qu’est-ce qu’une consolation spirituelle? La Parole de Dieu utilise le mot ‘consoler’ en relation avec le salut. Dans le langage biblique, le fait d’être consolé touche l’âme de l’homme. Il se rapporte à l’apaisement qui résulte du salut que Dieu accorde à une âme en détresse spirituelle.   Être consolé par le salut divin Nous allons approfondir cette notion par quelques exemples tirés du texte biblique. L’AT nous offre quelques exemples de consolation spirituelle. Prenons par exemple Jérémie 31.13. Voici ce qui est écrit. Jérémie 31.13. Alors les jeunes filles se réjouiront à la danse, les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront aussi; je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai; je leur donnerai de la joie après leurs chagrins.  Jérémie 31 traite de la restauration d’Israël, i.e., de son salut quand viendra le temps de sa délivrance. On se rappellera que le peuple juif avait été conquis par l’empire de Babylone. On avait alors déraciné la nation. On les avait déportés de Jérusalem à Babylone où ils ont vécu longtemps en esclavage. Et maintenant, après plusieurs années de captivité, Dieu annonce qu’il allait sauver son peuple de cette misérable situation. ‘Je changerai leur deuil en allégresse. Je les consolerai. Je leur donnerai de la joie.’ Cette consolation provient de la promesse selon laquelle Dieu sauvera bientôt Israël.  Lorsque nous explorons le NT sur cette question de consolation, nous observons la même relation, i.e. qu’elle se rapporte à l’idée du salut. Prenons par exemple l’incident que nous raconte le deuxième chapitre de Luc. On apprend que Marie et Joseph se sont rendus au temple pour y présenter l’enfant Jésus. Ils firent la connaissance d’un homme du nom de Siméon, un homme juste et pieux. Luc nous dit que Siméon attendait la consolation d’Israël (Luc 2.25). La consolation d’Israël. En d’autres mots, cet homme droit vivait dans l’attente de celui qui devait sauver Israël. Il a attendu patiemment le jour où il pourra voir celui que Dieu a promis d’envoyer pour sauver la nation juive. Et voilà que Jésus se trouvait devant lui. Reconnaissant le Messie, il dit à Dieu, Mes yeux ont vu ton salut.  Dans un autre passage du NT, en 2Thessaloniciens 2.16, nous lisons que Dieu notre Père … nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance. Dans ce même passage, Paul écrit également ceci : Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père … consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole. Comment le Seigneur Jésus peut-il consoler nos cœurs? Nous pouvons compter sur Jésus pour nous consoler parce que Dieu le Père nous a donné une consolation éternelle. Et cette ‘consolation éternelle’ désigne rien de moins que notre salut. Ceux qui pleurent aujourd’hui sont ceux qui seront sauvés. Dieu les réconfortera d’une consolation éternelle en leur donnant le salut. Nous observons ainsi que la consolation, dans la perspective biblique, correspond au réconfort qui découle du salut éternel de Dieu.  La signification biblique du mot ‘consoler’ étant maintenant définie, nous sommes en mesure d’examiner la notion du deuil spirituel. J’aimerais vous présenter cinq types de deuil que l’on rencontre dans la Bible. La description de chacun de ces types enrichira notre compréhension du deuil spirituel. En écoutant le reste de cette leçon, j’espère vous mener de plus en plus près du verset en Ésaïe 53.3 où il est dit de Jésus qu’il était un homme de douleur et habitué à la souffrance. Le Seigneur Jésus a montré qu’il connaît parfaitement l’expérience du chagrin occasionné par la souffrance, lui qui s’est chargé de nos douleurs et de nos iniquités. En effet, c’est en portant le poids de nos fautes qu’il a pu devenir notre Sauveur. Combien de larmes a-t-il versé dans sa tristesse et son humiliation? Demandons à Dieu de nous apprendre à pleurer à la manière de Jésus quand il fut brisé par la souffrance. Voici donc cinq situations qui peuvent inciter un chrétien à pleurer dans le sens de Matthieu 5.4.   Les pleurs de la repentance  Tout d’abord, il y a le deuil de la repentance. Le Psaume 38 nous en donne un exemple. Le psalmiste, David, exprime sa consternation pour le péché qu’il a commis et implore la clémence de Dieu. Il dit dans le premier verset de ce psaume, Eternel! ne me punis pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur. Pourquoi pousse-t-il ce cri de désespoir? Écoutez ce qu’il nous dit aux versets 3-4 : Il n’y a plus de vigueur dans mes os à cause de mon péché. Car mes iniquités s’élèvent au-dessus de ma tête; comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. David reconnaissait son péché et savait que Dieu était en droit de le punir sévèrement. Cette pénible expérience a causé une grande douleur qu’il décrit de cette façon au v. 2 : Car tes flèches m’ont atteint, et ta main s’est appesantie sur moi. C’est comme si des flèches le transperçaient et qu’un poids l’écrasait. Remarquez maintenant la réaction de David face à la discipline de Dieu. Je suis accablé et extrêmement courbé; tout le jour je marche dans le deuil (v. 6). David était tellement troublé par son péché qu’il en pleurait à tous les jours. Avec un esprit de repentance, il marchait quotidiennement dans le deuil.  Plus loin dans le psaume, David dit, Car j’avoue ma faute, je suis dans l’anxiété à cause de mon péché (v. 18). Éprouver de l’angoisse à cause de son péché. Voyez-vous dans quelle condition se trouvait le cœur de David? C’était un cri de détresse émis par un cœur honnête et repentant. David est l’exemple d’un homme qui a su pleurer sur ses propres péchés.   Pleurer sur les conséquences du mal Le deuxième type de deuil consiste à pleurer sur les conséquences du péché. Nous nous rappelons avec chagrin nos fautes personnelles du passé. Mais il n’y a pas lieu d’en pleurer sans arrêt. La période de deuil a une durée limitée. Lorsque Dieu pardonne nos péchés, notre peine se transforme en allégresse. Par contre, on peut continuer à pleurer à cause du péché du monde. Nous pleurons sur les conséquences néfastes du péché. Les conséquences du péché imposent leur présence tout autour de nous. Elles causent de la souffrance, des blessures, de la détresse. Nous en entendons parler à tous les jours dans les nouvelles. Elles se présentent souvent de façon brutale et impitoyable. Et cela nous afflige en tant que chrétiens car elles insultent la sainteté de Dieu. Nous pleurons sur la dépravation de l’homme et sur les torts qu’il peut infliger à autrui.  Une partie de mon travail professionnel consiste à apporter une assistance médicale pour les urgences préhospitalières de la ville où je demeure. J’ai été appelé un jour à me rendre dans un appartement où un crime venait tout juste d’être commis. Notre centre d’appels nous a informés au préalable de la présence de deux victimes inconscientes. À mon arrivée, il y avait déjà cinq voitures de police et deux ambulances stationnées devant l’immeuble. Nous avons rapidement localisé les deux patients. Il s’agissait d’un homme et d’une femme, tous les deux dans un état très grave. Leurs corps avaient été transpercés par de nombreux coups de couteau tant au thorax qu’à l’abdomen. Une hémorragie interne, toujours active, les avait tellement affaiblis que leur vie était maintenant menacée. Leur survie reposait sur une intervention chirurgicale immédiate pour arrêter l’hémorragie.  L’homme a été rapidement évacué des lieux. Je me suis occupé de la femme car elle présentait une condition encore plus instable. Elle a d’ailleurs fait un arrêt cardio-respiratoire avant même d’être transportée dans l’ambulance. Nous avons réussi à la réanimer et elle a pu recevoir des soins chirurgicaux à l’hôpital. Malheureusement, elle est décédée après quatre heures de chirurgie. On a appris dans les journaux du lendemain qu’une dispute avait éclaté entre le couple marié. Il y a eu un affrontement physique dans lequel le mari a poignardé son épouse. Il semble que cette dernière était également armée d’un couteau et elle l’a dirigé, à son tour, contre son mari. Leur bagarre s’était poursuivie jusqu’à ce que qu’ils deviennent trop faibles pour tenir leur arme.  Les conséquences du péché…. Brutal, impitoyable, barbare. Ce sont les mots qui me viennent à l’esprit quand je raconte cette histoire. Chaque expérience de ce genre me déchire le cœur. Cela me fait penser au personnage biblique de Loth. Loth a sans doute éprouvé les mêmes émotions quand il a vu le péché se répandre comme une épidémie. Nous lisons en 2Pierre 2.7-8 que Loth était atterré par les péchés de sa génération. …Loth le juste, lit-on, était profondément affligé par la conduite déréglée de ces criminels 8 car ce juste, qui habitait au milieu d’eux, torturait, jour après jour, son âme de juste à cause des iniquités qu’il voyait ou entendait. L’âme de Loth souffrait de voir les actions mauvaises que les hommes commettaient autour de lui. Le péché court toujours et le chrétien d’aujourd’hui devrait avoir la même réaction de chagrin lorsqu’il remarque sa présence. Pleurer sur les conséquences du péché…   Les pleurs de la persécution Ceci nous amène à parler du troisième type de deuil spirituel. Cette fois-ci, nous pleurons sur la persécution qui afflige le juste lorsqu’il est opprimé par l’injuste. Nous pleurons à cause de la persécution qui nous accable.  Notre foi en Dieu entraîne tôt ou tard une réaction d’opposition provenant de notre entourage. Jésus en fait mention dans ses Béatitudes quand il dit, Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice. Nous sommes peinés de constater la méchanceté exprimée par certaines personnes qui veulent étouffer la foi chrétienne. J’aimerai vous lire Psaume 6.6-7. Dans ce passage, le psalmiste raconte la persécution qu’il doit subir et qui le fait pleurer. Écoutez ces mots déchirants. Psaume 6.6. Je m’épuise à force de gémir; chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 7 J’ai le visage usé par le chagrin; tous ceux qui me persécutent le font vieillir.  ‘Chaque nuit, mon lit est mouillé par mes larmes. Mes yeux sont rongés par le chagrin à cause de l’hostilité de mes adversaires.’ Qui désire vivre dans l’oppression? Qui prend plaisir à la persécution? Nous pleurons sur la malveillance que manifestent ceux qui veulent s’opposer à nos convictions spirituelles. Nous pleurons quand nous les entendons exprimer des propos diffamatoires à notre sujet, quand ils essaient de nous écarter de notre allégeance à la vérité biblique. Le psalmiste a bien connu cette expérience. Il a tellement pleuré que ses larmes baignaient son lit. Il dit au v. 8, Écartez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice! Car l’Éternel a entendu la voix de mes pleurs. Ces larmes ont été provoquées par la persécution de ceux qui commettent l’injustice.   Pleurer sur les péchés du peuple de Dieu  Le quatrième type de deuil a pour objet les péchés commis par le peuple de Dieu. Notre Seigneur recherche la pureté spirituelle dans son église. Et si ce désir habite également notre cœur, nous ne pouvons pas rester indifférents quand le péché se manifeste au sein d’une congrégation chrétienne. Il arrive de temps à autre que des chrétiens succombent à la tentation du péché. Chaque fois que cela se produit, nous éprouvons un profond chagrin et une vive douleur. Les grands prophètes de l’AT en auraient long à dire à ce sujet. Esdras, Néhémie, Jérémie, Ésaïe, pour n’en nommer que quelques-uns. Tous ces hommes de Dieu ont versé des larmes lorsqu’ils ont dû dénoncer les péchés du peuple de Dieu. À cet égard, écoutez ce qu’on dit d’Esdras, ce grand serviteur de Dieu qui a joué un rôle crucial à l’époque de la restauration juive.  Esdras 10.6. Et Esdras se leva de devant la maison de Dieu, et alla dans la chambre de Jokhanan, fils d’Eliashib; et il entra là, il ne mangea point de pain et ne but point d’eau, car il menait deuil sur le péché de ceux qui avaient été transportés. En ce temps-là, les Juifs vivaient en exil, loin de leur patrie. Par un jugement de Dieu, ils avaient été emmenés en captivité et Jérusalem n’existait plus qu’à l’état de ruine. Malgré cette punition divine, il semble que les Israélites n’avaient toujours pas appris leur leçon. Leur loyauté au Seigneur manquait encore de sérieux. Le péché se manifestait toujours. Cette pénible situation attrista Esdras au point qu’il ne pouvait plus se contenir. Il pleurait sur les péchés de ses compatriotes. Puis il pris la décision de jeûner. Il se priva de toute nourriture, refusant même la boisson. Esdras vivait un deuil spirituel dont les larmes étaient versées à cause de l’infidélité des exilés.  Heureusement, la suite de l’histoire évolua favorablement pour Israël. La nation juive a pu connaître un réveil spirituel. Si nous voulons voir Dieu insuffler un regain de vitalité spirituelle au sein de la communauté chrétienne, il nous faudra apprendre à pleurer sur les péchés de l’église. Les exilés de Dieu dans ce monde doivent être disposés à porter le deuil lorsque le péché se manifeste dans le corps du Christ.   Pleurer par souci pour l’église Parlons maintenant du dernier type de deuil. Il ne s’agit plus maintenant de pleurer sur les péchés des frères et des sœurs en Christ. Nous pleurons parce que leur bien-être nous tient à cœur. Nos pleurs proviennent du profond désir qu’éprouve notre cœur de les voir grandir spirituellement et ternir ferme dans leur foi en Dieu.  L’apôtre Paul exprime bien ce point au chapitre 20 du livre des Actes. Remarquez la grande qualité du caractère de cet homme. En Actes 20, Paul faisait ses adieux aux anciens de l’église d’Éphèse. Il était avec eux depuis trois ans, enseignant inlassablement la Parole de Dieu. Il les a vus grandir dans le Seigneur et le temps était venu de les quitter. Ce fut une scène poignante, remplie d’émotions. On peut facilement les imaginer éclater en sanglots. Paul s’exprima comme un homme qui ne devait plus jamais revenir en Asie. Il devait se rendre à Jérusalem où il s’attendait au pire. Il était pleinement conscient des risques qu’il courrait d’être arrêté puis jeté en prison. C’est en ces termes qu’il s’adresse aux anciens d’Éphèse. Actes 20.18. Lorsqu’ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit: Vous savez comment je me suis tout le temps conduit avec vous, depuis le premier jour où j’ai mis le pied en Asie; 19  j’ai servi le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les complots des Juifs.  ‘J’ai servi le Seigneur avec des larmes.’ Nous pouvons admirer ici la profondeur de cet homme. Il aimait tellement l’église de Dieu que dans son dévouement, il a connu beaucoup de douleur. Et pourtant, mais malgré les larmes, il a continué à servir le Seigneur. Il a arrosé les graines avec ses larmes. Et les graines ont grandi. Quelle récompense! Puis au v. 31 du même chapitre, dans ses derniers mots à l’église d’Éphèse, Paul souligne à nouveau qu’il n’a jamais cessé de servir le Seigneur en dépit des larmes suscitées par son souci pour le bien de ceux qui ont la foi. Il dit, Veillez donc, en vous souvenant que, pendant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir avec larmes chacun de vous. ‘Pendant trois ans, jour et nuit, je n’ai pas cessé d’avertir chacun d’entre vous avec larmes.’ Ce sont des larmes qui expriment la préoccupation constante de Paul de voir l’église croître en nombre et en maturité. Quel grand serviteur de Dieu! L’église a grand besoin d’hommes présentant une telle qualité d’âme pour représenter les intérêts du Seigneur. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! ‘Bienheureux êtes-vous,’ nous dit le Seigneur, ‘si vous pleurez, i.e., lorsque vous faites l’expérience du deuil spirituel.’ Et nous avons décrit cinq types de deuil dans cette leçon :   -         

les pleurs de la repentance -         

les pleurs de la persécution -         

pleurer sur les conséquences du mal -         

pleurer sur les péchés du peuple de Dieu -         

pleurer par souci pour le bien-être spirituel de l’église   Vous êtes bénis car au milieu de vos pleurs, Dieu se manifestera et il vous consolera. Vous connaîtrez alors le réconfort qu’apporte le salut éternel de Dieu.  

PAPE FRANÇOIS – 14. JE VEUX LA MISÉRICORDE ET NON LE SACRIFICE ( MT 9,13 )

20 avril, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/it/audiences/2016/documents/papa-francesco_20160413_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – 14. JE VEUX LA MISÉRICORDE ET NON LE SACRIFICE ( MT 9,13 )

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 avril 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons écouté l’Évangile de l’appel de Matthieu. Matthieu était un « publicain », c’est-à-dire un percepteur d’impôts pour le compte de l’empire romain, et était considéré pour cela comme un pécheur public. Mais Jésus l’appelle à le suivre et à devenir son disciple. Matthieu accepte et il l’invite à dîner chez lui avec ses disciples. C’est alors que naît une discussion entre les pharisiens et les disciples de Jésus pour le fait que ces derniers partagent leur repas avec les publicains et les pécheurs. « Mais tu ne peux pas aller chez ces gens ! », disaient les pharisiens. Jésus, en effet, ne les éloigne pas, il fréquente même leurs maisons et s’assied à côté d’eux ; cela signifie qu’eux aussi peuvent devenir ses disciples. Et il est tout aussi vrai qu’être chrétiens ne nous rend pas sans péchés. Comme le publicain Matthieu, chacun d’entre nous s’en remet à la grâce du Seigneur en dépit de ses péchés. Nous sommes tous pécheurs, nous avons tous des péchés. En appelant Matthieu, Jésus montre aux pécheurs qu’il ne regarde pas leur passé, leur condition sociale, les conventions extérieures, mais ouvre plutôt les portes à un avenir nouveau. Un jour, j’ai entendu un beau dicton : « Il n’y a pas de saint sans passé et il n’y a pas de pécheur sans avenir ». C’est ce que fait Jésus. Il n’y a pas de saint sans passé, ni de pécheur sans avenir. Il suffit de répondre à l’invitation avec le cœur humble et sincère. L’Église n’est pas une communauté de parfaits, mais de disciples en chemin, qui suivent le Seigneur car ils se reconnaissent pécheurs et ayant besoin de son pardon. La vie chrétienne est par conséquent une école d’humilité qui nous ouvre à la grâce. Un tel comportement n’est pas compris par celui qui a la présomption de se croire « juste » et de penser être meilleur que les autres. Vanité et orgueil ne permettent pas que l’on reconnaisse avoir besoin de salut, plus encore, ils empêchent de voir le visage miséricordieux de Dieu et d’agir avec miséricorde. Ils sont un mur. La vanité et l’orgueil sont un mur qui empêchent la relation avec Dieu. Pourtant, la mission de Jésus est précisément celle-là : aller à la recherche de chacun d’entre nous, pour panser nos blessures et nous appeler à le suivre avec amour. Il le dit clairement : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades » (v. 12). Jésus se présente comme un bon médecin ! Il annonce le Royaume de Dieu, et les signes de sa venue sont évidents : Il guérit les maladies, libère de la peur, de la mort et du démon. Face à Jésus, aucun pécheur ne doit être exclu — aucun pécheur ne doit être exclu ! — car le pouvoir purificateur de Dieu ne connaît pas de maladies qui ne puissent être guéries ; et cela doit nous donner confiance et ouvrir notre cœur au Seigneur afin qu’il vienne et nous guérisse. En appelant les pécheurs à sa table, il les purifie en les rétablissant dans cette vocation qu’ils croyaient perdue et que les pharisiens ont oubliée : celle d’invités au banquet de Dieu. D’après la prophétie d’Isaïe : « Yahvé Sabaot prépare pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins dépouillés [...] Et on dira, en ce jour-là : Voyez, c’est notre Dieu, en lui nous espérions pour qu’il nous sauve ; c’est Yahvé, nous espérions en lui. Exultons, réjouissons-nous du salut qu’il nous a donné » (25, 6-9). Si les pharisiens voient chez les invités uniquement des pécheurs et refusent de s’asseoir à côté d’eux, Jésus leur rappelle au contraire qu’eux aussi sont les convives de Dieu. De cette façon, s’asseoir à table avec Jésus signifie être transformés et sauvés par Lui. Dans la communauté chrétienne, la table de Jésus est double : il y a la table de la Parole et il y a la table de l’Eucharistie (cf. Dei Verbum, n. 21). Tels sont les médicaments avec lesquels le Médecin divin nous soigne et nous nourrit. Avec le premier — la Parole — Il se révèle et nous invite à un dialogue entre amis. Jésus n’avait pas peur de dialoguer avec les pécheurs, les publicains, les prostituées… Non, il n’avait pas peur: il aimait tout le monde! Sa Parole pénètre en nous et, comme un bistouri, œuvre en profondeur pour nous libérer du mal qui se niche dans notre vie. Parfois, cette Parole est douloureuse, car elle a des répercussions sur les hypocrisies, elle démasque les fausses excuses, met à nu les vérité dissimulées ; mais dans le même temps, elle illumine et purifie, procure force et espérance, c’est un reconstituant précieux sur notre chemin de foi. L’Eucharistie, pour sa part, nous nourrit de la vie de Jésus et, comme un très puissant remède, de manière mystérieuse, elle renouvelle continuellement la grâce de notre baptême. En nous approchant de l’Eucharistie, nous nous nourrissons du Corps et du Sang de Jésus, pourtant, en venant en nous, c’est Jésus qui nous unit à son Corps ! En concluant ce dialogue avec les pharisiens, Jésus leur rappelle une parole du prophète Osée (6, 6) : « Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Mt 9, 13). En s’adressant au peuple d’Israël, le prophète lui adresse des reproches, car les prières qu’il élevait étaient des paroles vides et incohérentes. Malgré l’alliance de Dieu et la miséricorde, le peuple vivait souvent selon une religiosité « de façade », sans vivre en profondeur le commandement du Seigneur. Voilà pourquoi le prophète insiste : « C’est la miséricorde que je veux », c’est-à-dire la loyauté d’un cœur qui reconnaît ses propres péchés, qui se repent et recommence à être fidèle à l’alliance avec Dieu. « Et non le sacrifice » : sans un cœur repenti toute action religieuse est inefficace ! Jésus applique cette phrase prophétique également aux relations humaines: ces pharisiens étaient très religieux dans la forme, mais ils n’étaient pas disposés à partager leur table avec les publicains et les pécheurs ; ils ne reconnaissaient pas la possibilité d’un repentir et donc d’une guérison ; ils ne mettaient pas la miséricorde à la première place : bien qu’étant de fidèles gardiens de la Loi, ils démontraient qu’ils ne connaissaient pas le cœur de Dieu ! C’est comme si on t’offrait un paquet contenant un cadeau et que toi, au lieu de prendre le cadeau, tu ne t’intéresses qu’au papier dans lequel il est emballé : seulement les apparences, la forme, et pas le noyau de la grâce, du don qui est fait ! Chers frères et sœurs, nous sommes tous invités à la table du Seigneur. Faisons nôtre l’invitation à nous asseoir à côté de Lui avec ses disciples. Apprenons à regarder avec miséricorde et à reconnaître dans chacun d’eux notre hôte. Nous sommes tous des disciples qui avons besoin de faire l’expérience et de vivre de la parole consolatrice de Jésus. Nous avons tous besoin de nous nourrir de la miséricorde de Dieu, car c’est de cette source que jaillit notre salut. Merci !

UNKNOWN WEAVER, Spanish The Creation, 11th century Tapestry Cathedral Treasury, Gerona

19 avril, 2016

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BENOÎT XVI – JE CROIS EN DIEU: LE CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE, LE CRÉATEUR DE L’ÊTRE HUMAIN

19 avril, 2016

https://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2013/documents/hf_ben-xvi_aud_20130206.html

BENOÎT XVI – JE CROIS EN DIEU: LE CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE, LE CRÉATEUR DE L’ÊTRE HUMAIN

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI

Mercredi 6 février 2013

Chers frères et sœurs !

Le Credo, qui commence en qualifiant Dieu de « Père tout-puissant », comme nous avons médité la semaine dernière, ajoute ensuite qu’Il est le « Créateur du ciel et de la terre », et il reprend ainsi l’affirmation avec laquelle commence la Bible. Dans le premier verset de l’Écriture Sainte, en effet, on lit : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1, 1) : c’est Dieu l’origine de toutes les choses et dans la beauté de la création se déploie sa toute-puissance de Père qui aime. Dieu se manifeste comme Père dans la création, en tant qu’origine de la vie, et, en créant, il montre sa toute-puissance. Les images utilisées par l’Écriture Sainte sont à cet égard suggestives (cf. Is 40, 12 ; 45, 18 ; 48, 13 ; Ps 104, 2.5 ; 135 ,7 ; Pr 8, 27-29 ; Jb 38-39). Comme un Père bon et puissant, il prend soin de ce qu’il a créé avec un amour et une fidélité qui ne font jamais défaut, disent les Psaumes à plusieurs reprises (cf. Ps 57, 11 ; 108, 5 ; 36, 6). Ainsi la création devient-elle le lieu où connaître et reconnaître la toute-puissance de Dieu et sa bonté et elle devient un appel à notre foi de croyants pour que nous proclamions Dieu comme Créateur. « Grâce à la foi — écrit l’auteur de la Lettre aux Hébreux —, nous comprenons que les mondes ont été organisés par la parole de Dieu, si bien que l’univers visible provient de ce qui n’apparaît pas au regard » (11, 3). La foi implique donc de savoir reconnaître l’invisible en en découvrant la trace dans le monde visible. Le croyant peut lire le grand livre de la nature et en comprendre le langage (cf. Ps 19, 2-5) ; mais la Parole de la révélation, qui suscite la foi, est nécessaire pour que l’homme puisse parvenir à la pleine conscience de la réalité de Dieu comme Créateur et Père. C’est dans le livre de l’Écriture Sainte que l’intelligence humaine peut trouver, à la lumière de la foi, la clé d’interprétation pour comprendre le monde. En particulier, le premier chapitre de la Genèse occupe une place spéciale, avec la présentation solennelle de l’œuvre créatrice divine qui se déploie au fil de sept jours : en six jours, Dieu porte à son achèvement la création et le septième jour, le samedi, il cesse toute activité et se repose. Jour de la liberté pour tous, jour de la communion avec Dieu. Et ainsi, avec cette image, le livre de la Genèse nous indique que la première pensée de Dieu était de trouver un amour qui réponde à son amour. La deuxième pensée est ensuite de créer un monde matériel où placer cet amour, ces créatures qui en liberté lui répondent. Une telle structure, donc, fait en sorte que le texte soit scandé par certaines répétitions significatives. Par six fois, par exemple, est répétée la phrase: « Et Dieu vit que cela était bon » (vv. 4.10.12. 18.21.25), pour conclure, la septième fois, après la création de l’homme : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait : c’était très bon » (v. 31). Tout ce que Dieu crée est beau, plein de sagesse et d’amour ; l’action créatrice de Dieu porte de l’ordre, elle insère de l’harmonie, elle donne de la beauté. Dans le récit de la Genèse, il apparaît ensuite que le Seigneur crée avec sa parole : par dix fois on lit dans le texte l’expression « Dieu dit » (vv. 3.6.9.11.14. 20.24.26. 28.29). C’est le mot, le Logos de Dieu qui est à l’origine de la réalité du monde et en disant : « Dieu dit » fut ainsi soulignée la puissance efficace de la Parole divine. Ainsi chante le Psalmiste : « Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l’univers, par le souffle de sa bouche… Il parla, et ce qu’il dit exista ; il commanda, et ce qu’il dit survint » (33, 6.9). La vie apparaît, le monde existe, parce que tout obéit à la Parole divine. Mais notre question aujourd’hui est : à l’époque de la science et de la technique, cela a-t-il encore un sens de parler de création ? Comment devons-nous comprendre les récits de la Genèse ? La Bible ne se veut pas un livre de sciences naturelles ; elle veut en revanche faire comprendre la vérité authentique et profonde des choses. La vérité fondamentale que les récits de la Genèse nous révèlent est que le monde n’est pas un ensemble de forces opposées entre elles, mais il a son origine et sa stabilité dans le Logos, dans la Raison éternelle de Dieu, qui continue à soutenir l’univers. Il y a un dessein sur le monde qui naît de cette Raison, de l’Esprit créateur. Croire qu’à la base de tout il y aurait cela, éclaire chaque aspect de l’existence et donne le courage d’affronter avec confiance et avec espérance l’aventure de la vie. Donc l’Écriture nous dit que l’origine de l’être, du monde, notre origine n’est pas l’irrationnel et la nécessité, mais la raison et l’amour et la liberté. D’où l’alternative : ou la priorité à l’irrationnel, à la nécessité, ou la priorité à la raison, à liberté, à l’amour. Nous croyons en cette dernière position. Mais je voudrais dire un mot également sur ce qui est le sommet de toute la création : l’homme et la femme, l’être humain, l’unique « capable de connaître et d’aimer son Créateur » (Gaudium et spes, n. 12). Le Psalmiste, en regardant les cieux, se demande : « À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » (8, 4-5). L’être humain, créé avec amour par Dieu, est une bien petite chose devant l’immensité de l’univers ; parfois, en regardant fascinés les immenses étendues du firmament, nous aussi, nous avons perçu nos limites. L’être humain est habité par ce paradoxe : notre petitesse et notre finitude coexistent avec la grandeur de ce que l’amour éternel de Dieu a voulu pour lui. Les récits de la création dans le Livre de la Genèse nous introduisent également dans ce domaine mystérieux, en nous aidant à connaître le projet de Dieu sur l’homme. Ils affirment avant tout que Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol (cf. Gn 2, 7). Cela signifie que nous ne sommes pas Dieu, nous ne nous sommes pas faits seuls, nous sommes terre ; mais cela signifie aussi que nous venons de la bonne terre, grâce à l’œuvre du bon Créateur. À cela s’ajoute une autre réalité fondamentale : tous les êtres humains sont poussière, au-delà des distinctions opérées par la culture et par l’histoire, au-delà de toute différence sociale ; nous sommes une unique humanité modelée avec l’unique terre de Dieu. Il y a ensuite un deuxième élément: l’être humain a origine parce que Dieu insuffle le souffle de vie dans le corps modelé de la terre (cf. Gn 2, 7). L’être humain est fait à l’image et ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27). Nous portons alors tous en nous le souffle vital de Dieu et chaque vie humaine — nous dit la Bible — est placée sous la protection particulière de Dieu. C’est la raison la plus profonde du caractère inviolable de la dignité humaine contre toute tentation de juger la personne selon des critères utilitaristes et de pouvoir. Être à l’image et ressemblance de Dieu indique également que l’homme n’est pas refermé sur lui, mais a une référence essentielle en Dieu. Dans les premiers chapitres du Livre de la Genèse, nous trouvons deux images significatives : le jardin avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal et le serpent (cf. 2, 15-17 ; 31 1-5). Le jardin nous dit que la réalité dans laquelle Dieu a placé l’être humain n’est pas une forêt sauvage, mais un lieu qui protège, nourrit et soutient ; et l’homme doit reconnaître le monde non pas comme une propriété à piller et à exploiter, mais comme don du Créateur, signe de sa volonté salvifique, don à cultiver et à protéger, à faire croître et développer dans le respect, dans l’harmonie, en en suivant les rythmes et la logique, selon le dessein de Dieu (cf. Gn 2, 8-15). Puis, le serpent est une figure qui dérive des cultes orientaux de la fécondité, qui fascinaient Israël et constituaient une tentation constante d’abandonner l’alliance mystérieuse avec Dieu. À la lumière de cela, l’Écriture Sainte présente la tentation que subissent Adam et Ève comme le cœur de la tentation et du péché. Que dit en effet le serpent ? Il ne nie pas Dieu, mais il insinue une question dissimulée : « Alors, Dieu vous a dit : “Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin ?”» (Gn 3, 1). De cette façon, le serpent suscite le doute que l’alliance avec Dieu est comme une chaîne qui lie, qui prive de la liberté et des choses plus belles et précieuses de la vie. La tentation devient celle de construire tout seul le monde dans lequel vivre, de ne pas accepter les limites du fait d’être créature, les limites du bien et du mal, de la moralité ; la dépendance de l’amour créateur de Dieu est vue comme un poids dont il faut se libérer. Cela est toujours le cœur de la tentation. Mais lorsque le rapport avec Dieu est faussé, à travers un mensonge, en se substituant à lui, tous les autres rapports sont altérés. Alors, l’autre devient un rival, une menace : Adam, après avoir cédé à la tentation, accuse immédiatement Ève (cf. Gn 3, 12) : les deux se cachent de la vue de ce Dieu avec lequel ils conversaient en toute amitié (cf. 3, 8-10) ; le monde n’est plus le jardin dans lequel vivre en harmonie, mais un lieu à exploiter et dans lequel se cachent des pièges (cf. 3, 14-19). La jalousie et la haine envers l’autre pénètrent dans le cœur de l’homme : un exemple en est Caïn, qui tue son frère Abel (cf. 4, 3-9). En allant contre son créateur, en réalité l’homme va contre lui-même, il renie son origine et donc sa vérité : et le mal entre dans le monde, avec sa lourde chaîne de douleur et de mort. Et ainsi, ce que Dieu avait créé était bon, même très bon, après ce libre de choix de l’homme en faveur du mensonge contre la vérité, le mal entre dans le monde. Je voudrais souligner un dernier enseignement des récits de la création: le péché engendre le péché et tous les péchés de l’histoire sont liés entre eux. Cet aspect nous pousse à parler de celui qu’on appelle le « péché originel ». Quelle est la signification de cette réalité, difficile à comprendre ? Je voudrais seulement donner quelques éléments. Tout d’abord, nous devons considérer qu’aucun homme n’est refermé sur lui-même, personne ne peut vivre uniquement de lui et pour lui. Nous recevons la vie de l’autre et pas seulement au moment de la naissance, mais chaque jour. L’être humain est relation : je ne suis moi-même que dans le toi et à travers le toi, dans la relation de l’amour avec le Toi de Dieu et le toi des autres. Eh bien, le péché signifie perturber ou détruire la relation avec Dieu, c’est là son essence : détruire la relation avec Dieu, la relation fondamentale, se mettre à la place de Dieu. Le Catéchisme de l’Église catholique affirme qu’avec le premier péché l’homme « s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait le choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature et dès lors contre son propre bien » (n. 398). Une fois la relation fondamentale perturbée, les autres pôles de la relation sont eux aussi compromis ou détruits, le péché détruit les relations, et ainsi il détruit tout, car nous sommes relation. Or, si la structure relationnelle de l’humanité est perturbée dès le début, chaque homme entre dans un monde marqué par cette perturbation des relations, il entre dans un monde perturbé par le péché, par lequel il est personnellement marqué ; le péché initial porte atteinte à la nature humaine et la blesse (cf. Catéchisme de l’Église catholique, nn. 404-406). Et l’homme tout seul, une seule personne ne peut pas sortir de cette situation, elle ne peut pas se racheter toute seule ; ce n’est que le Créateur lui-même qui peut rétablir les justes relations. Ce n’est que si Celui dont nous nous sommes éloignés vient vers nous et nous tend la main avec amour, que les justes relations peuvent être renouées. Cela a lieu en Jésus Christ, qui accomplit exactement le parcours inverse de celui d’Adam, comme le décrit l’hymne dans le deuxième chapitre de la Lettre de saint Paul aux Philippiens (2, 5-11) : alors qu’Adam ne reconnaît pas qu’il est une créature et veut se mettre à la place de Dieu, Jésus, le Fils de Dieu, est dans une relation filiale parfaite avec le Père, il s’abaisse, il devient le serviteur, il parcourt la voie de l’amour en s’humiliant jusqu’à la mort en croix, pour remettre en ordre les relations avec Dieu. La Croix du Christ devient ainsi le nouvel arbre de la vie. Chers frères et sœurs, vivre de foi signifie reconnaître la grandeur de Dieu et accepter notre petitesse, notre condition de créature en laissant le Seigneur la combler de son amour, pour qu’ainsi s’accroisse notre véritable grandeur. Le mal, avec son poids de douleur et de souffrance, est un mystère qui est illuminé par la lumière de la foi, qui nous donne la certitude de pouvoir en être libérés : la certitude qu’être un homme est un bien.

 

LA RENCONTRE AVEC LE COSMOS

19 avril, 2016

http://www.pagesorthodoxes.net/pages-choisies/contemplation-de-dieu-dans-la-creation.htm#delvasto

LA RENCONTRE AVEC LE COSMOS

par Nicolas Berdiaev

La distinction fondamentale établie entre l’esprit et la nature, comme entre des réalités et des ordres qualitativement différents, n’implique pas la négation du cosmos, la séparation de l’homme spirituel et de la vie cosmique. Le cosmos, le monde divin, la nature divine, ne se révèlent que dans l’expérience spirituelle, dans la vie spirituelle. La rencontre avec le cosmos n’a lieu qu’en esprit, et l’homme n’est pas séparé de lui, mais lui est uni. La spiritualité concrète comporte en elle la plénitude de la vie cosmique, tous les degrés hiérarchiques du cosmos. Ce n’est que dans le monde spirituel intérieur que le cosmos est donné dans sa vie intérieure, dans sa beauté. Dans le monde naturel, l’homme isolé considère le cosmos comme lui étant extérieur, impénétrable, étranger, comme un objet pouvant être soumis à l’action technique et à l’étude des sciences mathématiques et physiques ; il voit dans le cosmos son propre asservissement aux éléments inférieurs et sensibles. La contemplation de la beauté et de l’harmonie dans la nature constitue déjà une expérience spirituelle, une pénétration dans la vie intérieure du cosmos, qui se révèle dans l’esprit. L’amour envers la nature, envers les minéraux, les végétaux, les animaux est déjà une expérience spirituelle, une victoire sur la désunion et l’ » extrincésisme « . La doctrine mystique et théosophique de la nature, telle que nous la trouvons chez Paracelse, Jacob Boehme, Fr. Baader, et en partie chez Schelling, considère la nature en esprit, comme la vie intérieure de l’esprit, comme l’insertion de la nature dans l’esprit et de l’esprit dans la nature. Le cosmos est conçu comme un certain degré de l’esprit, comme la symbolique de sa vie intérieure. La naturalisation de l’esprit chez Boehme n’est que la contrepartie de l’absorption de la nature dans l’esprit. Les éléments de la nature et du cosmos sont aussi des dimensions spirituelles de l’homme, ils sont unis dans le monde spirituel. Le microcosme et le macrocosme se révèlent, dans la vie spirituelle, non pas selon la séparation et l’ » extrincésisme « , mais dans l’unité et la pénétration réciproque. La perte du paradis par l’humanité signifie la séparation d’avec le cosmos, d’avec la nature divine, la formation d’une nature extérieure, étrangère, la dissension et l’asservissement. L’obtention du paradis est le retour du cosmos vers l’homme et de l’homme vers le cosmos. Elle ne se réalise que dans une vie spirituelle réelle, dans le Royaume de Dieu. Cette expérience commence dans l’expérience de l’amour, dans la contemplation de la beauté. La nature extérieure est l’induration de l’esprit. Or, le cosmos est la vie, et non un ensemble d’objets matériels endurcis et de substances inertes. L’ » acosmisme  » de la spiritualité abstraite est totalement étranger au christianisme, qui connaît une spiritualité concrète contenant la plénitude du monde de Dieu. Le  » monde  » pris au sens évangélique, le monde pour lequel nous devons avoir de l’inimitié, ne représente pas la création divine, le cosmos, que nous devons au contraire aimer et avec lequel nous devons être unis. Le  » monde « , la  » nature  » constituent, dans ce cas, l’engourdissement par le péché, l’induration par les passions, l’asservissement aux éléments inférieurs, la déformation du monde de Dieu et non pas le cosmos lui-même.

Extrait de Nicolas Berdiaev, Esprit et liberté, Desclée de Brouwer, 1984

Paul’s Final Journey

18 avril, 2016

Paul's Final Journey dans images sacrée map-10

http://www.all-creatures.org/sermons98/map-10.html

LE JEUDI SAINT: QUAND A EU LIEU LA DERNIÈRE CÈNE DE JÉSUS

18 avril, 2016

http://www.christusrex.org/www1/ofm/san/TSsion015.html

LE JEUDI SAINT: QUAND A EU LIEU LA DERNIÈRE CÈNE DE JÉSUS ?

La position de S. Jean

Le Jeudi saint, tous les catholiques du monde célèbrent le souvenir de la dernière Cène, au cours de laquelle Jésus institua l’eucharistie, lava les pieds à ses apôtres et nous laissa son commandement de l’amour. Le jour suivant, le vendredi, à 3 h de l’après-midi, il mourait cloué en croix. Mais quand eut lieu réellement cette Cène? Pour bien poser le problème, il convient de tenir compte d’une façon de concevoir les jours qui est propre aux juifs. Alors que pour nous le jour commence à zéro h, c’est-à-dire à minuit, il commence, pour les juifs, la veille au soir, vers 17 h. Le lundi commence le dimanche soir, le mardi le lundi soir et ainsi de suite. L’Évangile de S. Jean nous apprend que la fête de la Pâque, durant laquelle Jésus mourut, tomba cette année-là le jour du sabbat (19,31). Cela étant, les juifs devaient consommer l’agneau pascal dans la nuit du vendredi. Mais, comme Jésus savait que le vendredi, à 3 h de l’après-midi, il serait mort et ne pourrait donc pas manger la Pâque avec ses disciples à la date officiellement prévue, il le fit un jour plus tôt, dans la nuit du jeudi. C’est pourquoi S. Jean nous dit que Jésus célébra la dernière Cène « avant la fête de la Pâque » (13,1), c’est-à-dire dans la soirée du jeudi, date qui a été retenue traditionnellement dans notre liturgie.

Le point de vue différent des trois autres Les trois autres évangélistes, tout en étant d’accord avec Jean pour dire que Jésus mourut un vendredi, à 3 h de l’après-midi (Mt 27,62; Mc 15,42; Lc 23,54), affirment cependant qu’au moment où il célébra la Cène, la fête de la Pâque était déjà en cours. Ainsi, Matthieu et Marc soutiennent que Jésus et ses disciples se réunirent pour manger la Pâque, « le premier jour des azymes, où l’on immolait l’agneau pascal » (Mt 26,17; Mc 14,12). Et Luc, plus explicite encore, assure que le Seigneur se mit à table, lors de « la fête des azymes, appelée la Pâque » (22,1.7.14.). Le jour des « azymes » était le premier des 7 jours durant lesquels se prolongeait la fête de la Pâque. Il est donc clair que, pour les trois évangiles synoptiques, Jésus célébra la Cène avec ses apôtres, le jour même de la Pâque. Puis, il fut arrêté et mourut crucifié, le jour suivant, alors que se déroulait la très solennelle fête de la Pâque.

La solution « Qumran » C’est un problème déjà classique que celui de concilier les points de vue divergents des Évangiles et de vérifier si Jésus célébra sa dernière Cène la nuit même de la Pâque (vendredi), comme l’assurent les Synoptiques, ou le jour précédent (jeudi), comme l’écrit S. Jean. Diverses solutions ont été proposées au long des siècles, mais aucune n’a réussi à convaincre. Il a fallu attendre la découverte, en 1947, des manuscrits de Qumran. Avec ces manuscrits, il semble bien qu’une nouvelle possibilité ait été offerte de résoudre le problème de manière satisfaisante. En quoi consistent les manuscrits de Qumran? Ils font partie d’une ancienne bibliothèque du premier siècle avant J.-C., appartenant à une secte juive dite des Esséniens. Parmi les nombreux livres que contenait cette bibliothèque, on en découvrit deux (le Livre des Jubilés et le Livre d’Hénoch) qui révélèrent qu’au temps de Jésus, on se référait non pas à un seul, mais à deux calendriers distincts. L’un, désigné sous le nom de calendrier « solaire », était basé sur le cours du soleil. Il comptait 364 jours et les mois y étaient répartis de façon que les fêtes importantes tombent un mercredi. C’est ainsi que le jour du nouvel an était toujours un mercredi; de même, la fête des Tabernacles et celle de la Pâque. Pourquoi, dans ce calendrier, l’année commençait-elle toujours un mercredi? Parce que, selon la Genèse, lorsque Dieu créa le monde, ce fut en ce quatrième jour (mercredi) qu’il fit le soleil, la lune et les étoiles, et c’est à partir d’alors que commença le cours du temps.

Le changement de calendrier Ce calendrier fut en usage chez les juifs, durant de nombreux siècles. En effet, dans les livres de l’Ancien Testament, nous pouvons constater que les dates, les chronologies, la fête de la Pâque (toujours fixée au mercredi) et les autres festivités sont réglées par le calendrier solaire. Mais, selon la nouvelle hypothèse, deux cents ans avant J.-C., les prêtres du Temple de Jérusalem auraient décidé de changer ce calendrier et d’en adopter un autre, basé à la fois sur le cours du soleil et sur celui de la lune, et appelé de ce fait « lunisolaire ». Ce calendrier était plus exact, vu qu’il comptait 365 jours. Il s’y trouvait cependant une variante: la fête de la Pâque y pouvait figurer n’importe quel jour de la semaine. Petit à petit, le nouveau calendrier se répandit parmi le peuple. Mais à cette époque il fallait beaucoup de temps aux changements pour s’imposer. C’est ce qui explique le fait que, deux cents ans plus tard, au temps de Jésus, bon nombre de gens continueront de suivre l’ancien calendrier et de célébrer les fêtes aux jours fixés par lui. Même parmi les juifs, certains, tels les Esséniens de Qumran, refusèrent immédiatement d’adopter le nouveau calendrier, estimant qu’il constituait une altération inadmissible de la loi de Moïse. Ils restèrent fidèles à l’observance du calendrier primitif, comme on peut le constater en lisant leur « Manuel de Discipline », trouvé également à Qumran et où il est écrit: « Que l’on ne s’écarte point d’un pas en dehors de ce que dit la Parole de Dieu, concernant ses temps. Que les dates fixées par elle ne soient pas avancées et qu’aucune de ses fêtes ne soit retardée ».

Tous les deux avaient raison Ainsi donc, du temps de Jésus, deux calendriers étaient en vigueur. L’un, le plus ancien, suivi par les classes populaires, et où le repas de la Pâque était toujours fixé au mercredi (c’est-à-dire à la soirée du mardi). L’autre, adopté par le sacerdoce officiel et par les classes les plus élevées, et où la fête de la Pâque pouvait tomber n’importe quel jour de la semaine. L’année où mourut Jésus, cette fête tomba précisément un samedi. Cela étant, si nous supposons que Jésus, se référant au calendrier le plus ancien, célébra la dernière Cène avec ses apôtres le mardi soir, c’est-à-dire le jour où les gens du peuple prenaient, eux aussi, le repas pascal, la contradiction qu’on relève dans les Évangiles disparaît automatiquement. En effet, si Jésus l’a célébrée le mardi, les évangiles synoptiques peuvent affirmer que cet événement a eu lieu « le jour même de Pâque », car ils se réfèrent au calendrier ancien. Quant à S. Jean, qui suit le calendrier officiel, il nous dit que Jésus célébra la Cène « avant la fête de la Pâque ». Les Synoptiques ont raison. S. Jean, également.

Trop peu de temps pour tant d’événements La nouvelle hypothèse, suivant laquelle Jésus mourut un vendredi, comme l’affirment les quatre Évangiles, mais célébra la Cène le mardi précédent, non seulement élimine les contradictions qu’on relève chez ceux-ci, mais permet de résoudre d’autres difficultés, admises par tous les exégètes. Une de celles-ci réside dans le nombre d’épisodes vécus par Jésus en si peu de temps. De fait, si la dernière Cène a eu lieu le jeudi et le crucifiement le vendredi après-midi, nous ne disposons que de 18 heures à peine pour y répartir tous les événements de la Passion. Nous savons en effet qu’après son arrestation au jardin de Gethsémani, Jésus fut conduit chez Anne, l’ex-grand prêtre, dans la demeure duquel se déroula le premier interrogatoire (Jn 18,12). Puis on l’emmena, ligoté, chez Caïphe, le grand prêtre en charge (Jn 18,14). Là il fallut attendre que se réunisse le Sanhédrin, tribunal suprême de justice des juifs, dont faisaient partie tous les grands prêtres, les anciens et les scribes (Mc 14,53). Au cours de cette réunion nocturne, on tenta de trouver de faux témoins qui accuseraient Jésus; ce qui s’avéra laborieux, car les témoignages de ceux qui déposaient contre lui ne concordaient pas (Mc 14,55-59). Ensuite, on lui fit subir toutes sortes de vexations: coups, crachats, railleries (Mc 14,65). Au lever du jour, les 71 membres du Sanhédrin se réunirent pour la seconde fois (Mc 15,1). C’est alors qu’ils auraient décidé de condamner Jésus à mort.

Le long procès romain Mais les choses ne se terminèrent pas là. après le procès religieux, on traîna Jésus devant Pilate, le gouverneur civil (Lc 23,1); l’entrevue dut être assez longue. Il y eut d’abord, entre le Préfet romain et les Juifs, une rencontre au cours de laquelle ces derniers présentèrent leurs accusations. Vint ensuite un interrogatoire de Jésus, à huis-clos, puis la déclaration d’innocence par Pilate et, à nouveau, des accusations insistantes de la part des juifs. Afin de se débarrasser de l’accusé, qu’il estimait innocent, Pilate décida de l’envoyer à Hérode Antipas, gouverneur de Galilée, vu que Jésus, en tant que galiléen, relevait de sa juridiction (Lc 23,7). Cette entrevue dut, elle aussi, se prolonger un certain temps: l’Évangile dit, en effet, qu’Hérode posa beaucoup de questions à Jésus (Lc 23,9), avant de le renvoyer finalement à Pilate (Lc 23,11). Le gouverneur romain se vit alors contraint de convoquer une nouvelle fois les grands prêtres, les magistrats et tout le peuple. Suite à un second entretien avec Jésus, il décida de soumettre à l’avis du peuple la libération éventuelle de celui-ci ou de Barabbas. Entre-temps, sa femme lui envoya un message, l’invitant à ne rien faire contre Jésus, car, durant la nuit, elle avait eu des cauchemars à propos de ce jugement. Mais, face à l’insistance de la foule, il se résolut à libérer Barabbas (Mt 27,11-25). Alors, se succédèrent la flagellation, le couronnement d’épines, les dernières tentatives de Pilate pour libérer Jésus et finalement la sentence et le lent cheminement jusqu’au Calvaire (Mt 27,27-31). Et tout cela se serait déroulé entre la nuit du jeudi et l’après-midi du vendredi.

VIE ŒCUMÉNIQUE À JÉRUSALEM (extrait) – SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS 2011

18 avril, 2016

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/weeks-prayer-doc/rc_pc_chrstuni_doc_20100526_week-prayer-2011_fr.html

TEXTES POUR LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS ET POUR TOUTE L’ANNÉE 2011

VIE ŒCUMÉNIQUE À JÉRUSALEM (extrait)

C’est de Jérusalem que Jésus a envoyé les apôtres pour être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 18). Au cours de leur mission, ils sont entrés en contact avec un grand nombre de langues et de civilisations très riches et se sont mis à proclamer l’Évangile et à célébrer l’Eucharistie en toutes ces langues. De ce fait, la vie chrétienne et la liturgie ont acquis bien des visages et expressions qui s’enrichissent et se complètent entre eux. Très tôt, toutes ces Églises et traditions chrétiennes ont voulu être présentes ensemble, avec l’Église locale, à Jérusalem, lieu de naissance de l’Église. Elles ont éprouvé le besoin d’avoir une communauté de prière et de service sur la terre où s’était déroulée l’histoire du salut et à proximité des lieux où Jésus avait vécu, exercé son ministère, souffert sa passion et était ainsi entré dans son mystère pascal de mort et de résurrection. C’est ainsi que l’Église de Jérusalem est devenue l’image vivante de la diversité et de la richesse des multiples traditions chrétiennes de l’Orient et de l’Occident. Tout visiteur ou pèlerin qui vient à Jérusalem est avant tout invité à découvrir ces traditions riches et variées. Malheureusement, au cours de l’histoire et pour diverses raisons, cette belle diversité est aussi devenue source de divisions. Ces divisions sont encore plus pénibles à Jérusalem, puisque c’est le lieu-même où Jésus a prié pour « que tous soient un » (Jn 17, 21), où il est mort « pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52), et où a eu lieu la première Pentecôte. Il importe toutefois d’ajouter qu’aucune de ces divisions n’a Jérusalem pour origine. Elles ont toutes été introduites à Jérusalem à travers les Églises déjà divisées. Par conséquent, presque toutes les Églises du monde ont leur part de responsabilité dans les divisions de l’Église de Jérusalem et sont donc aussi appelées à travailler pour son unité avec les Églises locales. Il y a actuellement à Jérusalem treize Églises rattachées de tradition épiscopale : l’Église grecque orthodoxe, l’Église (catholique) latine, l’Église apostolique arménienne, l’Église syrienne orthodoxe, l’Église copte orthodoxe, l’Église éthiopienne orthodoxe, l’Église grecque melkite (catholique), l’Église maronite (catholique), l’Église syrienne catholique, l’Église arménienne catholique, l’Église chaldéenne (catholique), l’Église évangélique épiscopalienne et l’Église évangélique luthérienne. En plus de celles que nous venons de nommer, un nombre considérable d’autres Églises ou communautés sont présentes à Jérusalem et en Terre Sainte : presbytériens, réformés, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, etc. Les chrétiens de Palestine et d’Israël dans leur ensemble sont au nombre de 150.000 à 200.000 et représentent entre 1% et 2% de la population totale. La grande majorité de ces chrétiens sont des Palestiniens de langue arabe, mais en certaines Églises il existe aussi des groupes de fidèles parlant hébreu qui souhaitent constituer une présence et un témoignage chrétiens au sein de la société israélienne. En outre, il existe également des assemblées dites messianiques qui représentent de quatre à cinq mille croyants mais dont on ne tient habituellement pas compte dans le nombre de chrétiens recensés. Pour ce qui est des évolutions récentes des relations œcuméniques à Jérusalem, le pèlerinage du pape Paul VI en Terre sainte, en janvier 1964, continue de représenter une étape décisive. Ses rencontres à Jérusalem, avec les patriarches Athénagoras de Constantinople et Benedictos de Jérusalem ont marqué le début d’un climat nouveau dans les relations entre Églises. À partir de ce moment-là, les choses ont commencé à évoluer de façon nouvelle. L’étape importante qui a suivi a été celle de la première intifada palestinienne, à la fin des années 1980. Dans un climat d’insécurité, de violence, de souffrance et de mort, les responsables des Églises ont commencé à se rencontrer pour réfléchir en commun à ce qu’ils pouvaient et devaient dire et faire ensemble. Ils ont décidé de publier des messages et des déclarations communes et de commencer à prendre ensemble des initiatives en vue d’une paix juste et durable. Depuis lors, les responsables des Églises de Jérusalem publient chaque année un message commun pour Pâques et pour Noël, ainsi que des déclarations et communiqués à des occasions particulières. Deux déclarations méritent d’être spécialement mentionnées. En novembre 1994, les responsables des treize Églises ont signé un mémorandum commun sur l’importance de Jérusalem pour les chrétiens et sur les droits qui en résultent pour les communautés chrétiennes. Depuis, ils se réunissent régulièrement presque tous les mois. Ils ont publié une déclaration remise à jour sur le même sujet, en septembre 2006. Jusqu’à maintenant, l’entrée œcuménique dans le troisième millénaire sur la place de la Crèche à Bethléem, en décembre 1999, demeure l’expression la plus significative de ce nouveau pèlerinage œcuménique commun. Les responsables et fidèles des treize Églises, rassemblés avec des pèlerins venus du monde entier, y ont passé une après-midi ensemble à chanter, lire la Parole de Dieu et prier en commun. En 2006, la création du Centre œcuménique de Jérusalem, en collaboration avec les Églises locales, le Conseil œcuménique des Églises et le Conseil des Églises du Moyen-Orient, a également exprimé la collaboration croissante entre les Églises locales, et la force des liens qui existent entre elles et les Églises de l’ensemble du monde. Ce Centre est en même temps un précieux instrument au service de cette croissance œcuménique. Le Programme d’Accompagnement Œcuménique de Palestine et d’Israël a débuté en 2002 en coordination avec les Églises locales et le COE. Il implique des volontaires venus d’Églises du monde entier en vue de collaborer avec les Israéliens et les Palestiniens à amoindrir les conséquences du conflit, et de les accompagner sur les lieux de confrontations. Cette initiative constitue un autre puissant outil pour renforcer les liens de solidarité, aussi bien en Terre Sainte qu’avec les Églises auxquelles les volontaires appartiennent. Bien d’autres groupes œcuméniques informels existent à Jérusalem. L’un d’eux, le Cercle Œcuménique des Amis, qui se réunit une fois par mois, coordonne la célébration annuelle de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne à Jérusalem depuis maintenant quarante ans environ. Chaque année, cette célébration constitue un remarquable événement dans la vie des Églises. Le dialogue interreligieux à Jérusalem, ville considérée comme sainte par les juifs, les chrétiens et les musulmans, a également d’importantes répercussions œcuméniques grâce aux membres de diverses Églises qui y travaillent étroitement ensemble. Dans ce dialogue, ils font collectivement l’expérience de la nécessité de dépasser les désaccords et controverses du passé et de trouver un nouveau langage commun pour pouvoir témoigner du message évangélique dans une attitude de respect mutuel. Pour les chrétiens de base, de Palestine et d’Israël, l’œcuménisme fait partie du quotidien. Ils font constamment l’expérience que la solidarité et la collaboration sont d’une importance vitale pour la présence de leur petite minorité au milieu de la majorité de croyants des deux autres religions monothéistes. Les écoles, institutions et mouvements chrétiens travaillent ensemble, de part et d’autre des frontières entre Églises, à proposer un service et un témoignage communs. Les mariages entre membres d’Églises différentes sont maintenant généralement acceptés et on en trouve dans presque toutes les familles. De ce fait, les Églises partagent les joies et peines les unes des autres, au milieu d’une situation de conflit et d’instabilité qui touche aussi leurs frères et sœurs musulmans dont elles partagent la langue, l’histoire, la culture et avec qui elles sont appelées à bâtir un meilleur avenir commun. Elles sont prêtes à collaborer avec les musulmans et les juifs croyants pour préparer les voies du dialogue et d’une solution juste et durable à un conflit où l’on a trop souvent usé et abusé de la religion. Au lieu de prendre part au conflit, la vraie religion est appelée à contribuer à le résoudre. Ce qui est significatif aussi, c’est que l’Église à Jérusalem continue de vivre dans un climat politique semblable à bien des égards à celui qu’a connu la première communauté chrétienne. Les chrétiens palestiniens sont devenus une petite minorité confrontée aux sérieux défis qui menacent de bien des manières leur avenir, alors qu’ils aspirent à la liberté, à la dignité humaine, à la justice, la paix et la sécurité. Au milieu de tout cela, les chrétiens des Églises de Jérusalem demandent à leurs frères et sœurs de l’ensemble du monde, en cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, de prier avec eux et pour eux afin qu’ils parviennent à ce à quoi ils aspirent en matière de liberté et de dignité et que prennent fin toutes les formes d’oppression humaine. L’Église élève sa prière vers Dieu en anticipant et en espérant pour elle-même et pour le monde que nous soyons tous unis dans une même foi, un même témoignage et un même amour.

 

Christ the Good Shepherd, Catacomb of Priscilla, Rome, 3-4th century

15 avril, 2016

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HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – DIMANCHE DU BON PASTEUR

15 avril, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2007/documents/hf_ben-xvi_hom_20070429_priestly-ordination.html

MESSE POUR L’ORDINATION SACERDOTALE DE 22 NOUVEAUX PRÊTRES POUR LE DIOCÈSE DE ROME

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – DIMANCHE DU BON PASTEUR

Basilique Vaticane

IV Dimanche de Pâques, 29 avril 2007

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, Chers ordinands, Chers frères et sœurs!

Le IV dimanche de Pâques d’aujourd’hui, traditionnellement appelé du « Bon Pasteur », revêt pour nous, qui sommes rassemblés dans cette Basilique vaticane, une signification particulière. C’est un jour absolument singulier, en particulier pour vous, chers diacres, auxquels, comme Evêque et Pasteur de Rome, je suis heureux de conférer l’Ordination sacerdotale. Vous commencerez ainsi à faire partie de notre « presbyterium ». Avec le Cardinal-Vicaire, les Evêques auxiliaires et les prêtres du diocèse, je rends grâce au Seigneur pour le don de votre sacerdoce, qui enrichit notre communauté de 22 nouveaux pasteurs. La richesse théologique du bref passage évangélique qui vient d’être proclamé, nous aide à mieux percevoir le sens et la valeur de cette célébration solennelle. Jésus parle de lui-même comme du Bon Pasteur qui donne la vie éternelle à ses brebis (cf. Jn 10, 28). L’image du Pasteur est bien enracinée dans l’Ancien Testament et chère à la tradition chrétienne. Le titre de « Pasteur d’Israël » est attribué par les prophètes au futur descendant de David, et possède donc une indubitable importance messianique (cf. Ez 34, 23). Jésus est le véritable Pasteur d’Israël, dans la mesure où il est le Fils de l’homme qui a voulu partager la condition des êtres humains pour leur donner la vie nouvelle et les conduire au salut. L’évangéliste ajoute de manière significative au terme « pasteur » l’adjectif kalós, beau, qu’il utilise uniquement en référence à Jésus et à sa mission. Dans le récit des noces de Cana, l’adjectif kalós est également employé deux fois pour caractériser le vin offert par Jésus et il est facile de voir en celui-ci le symbole du bon vin des temps messianiques (cf. Jn 2, 10). « Je leur donne (à mes brebis) la vie éternelle; elles ne périront jamais » (Jn 10, 28). C’est ce qu’affirme Jésus, qui, peu de temps auparavant, avait dit:  « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (cf. Jn 10, 11). Jean utilise le verbe tithénai – offrir, qu’il répète dans les versets suivants (15.17.18); nous trouvons le même verbe dans le récit de la Dernière Cène, lorsque Jésus « déposa » ses vêtements pour ensuite « les reprendre » (cf. Jn 13, 4.12). Il est clair que l’on veut affirmer de cette façon que le Rédempteur dispose avec une liberté absolue de sa propre vie, de manière à pouvoir l’offrir et ensuite la reprendre librement. Le Christ est le véritable Bon Pasteur, qui a donné sa vie pour ses brebis, pour nous, en s’immolant sur la Croix. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent, comme le Père Le connaît et Lui connaît le Père (cf. Jn 10, 14-15). Il ne s’agit pas d’une pure connaissance intellectuelle, mais d’une relation personnelle profonde; une connaissance du cœur, propre à celui qui aime et qui est aimé; à celui qui est fidèle et qui sait à son tour pouvoir avoir confiance; une connaissance d’amour en vertu de laquelle le Pasteur invite les siens à le suivre, et qui se manifeste pleinement dans le don qu’il leur fait de la vie éternelle (cf. Jn 10, 27-28). Chers ordinands, que la certitude que le Christ ne nous abandonne pas et qu’aucun obstacle ne pourra empêcher la réalisation de son dessein universel de salut soit pour vous un motif de réconfort constant – même dans les difficultés – et d’espérance inébranlable. La bonté du Seigneur est toujours avec vous et elle est forte. Le Sacrement de l’Ordre que vous allez recevoir vous fera participer à la même mission que le Christ; vous serez appelés à répandre la semence de sa Parole, la semence qui contient en elle le Royaume de Dieu, à dispenser la divine miséricorde et à nourrir les fidèles à la table de son Corps et de son Sang. Pour être ses dignes ministres, vous devrez vous nourrir sans cesse de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. En vous approchant de l’autel, votre école quotidienne de sainteté, de communion avec Jésus, de la façon d’entrer dans ses sentiments, pour renouveler le sacrifice de la Croix, vous découvrirez toujours plus la richesse et la tendresse de l’amour du divin Maître, qui vous appelle aujourd’hui à une amitié plus intime avec Lui. Si vous l’écoutez docilement, si vous le suivez fidèlement, vous apprendrez à traduire dans la vie et dans le ministère pastoral son amour et sa passion pour le salut des âmes. Chers ordinands, avec l’aide de Jésus, chacun de vous deviendra un bon pasteur, également prêt à donner, si nécessaire, sa vie pour Lui. C’est ce qui se passa aux débuts du christianisme avec les premiers disciples, alors que, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, l’Evangile  se diffusait au milieu des consolations et des difficultés. Il vaut la peine de souligner les dernières paroles du passage des Actes des Apôtres que nous avons écoutées:  « Quant aux disciples, ils étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint » (13, 52). Malgré les incompréhensions et les oppositions, que nous avons évoquées, l’apôtre du Christ ne perd pas la joie, il est au contraire le témoin de cette joie qui naît du fait d’être avec le Seigneur, de l’amour pour Lui et pour ses frères. Aujourd’hui, en cette Journée mondiale de prière pour les vocations, qui a cette année pour thème:  « La vocation au service de l’Eglise communion », nous prions pour que ceux qui sont choisis pour une mission aussi élevée soient accompagnés par la communion priante de tous le fidèles. Nous prions pour que grandisse dans chaque paroisse et communauté chrétienne l’attention pour les vocations et pour la formation des prêtres:  celle-ci commence en famille, se poursuit au séminaire et interpelle tous ceux qui ont à cœur le salut des âmes. Chers frères et sœurs qui participez à cette suggestive célébration, et en premier lieu vous, parents, proches et amis de ces 22 diacres qui, dans quelques instants seront ordonnés prêtres! Entourons ces frères dans le Seigneur de notre solidarité spirituelle. Prions afin qu’ils soient fidèles à la mission à laquelle le Seigneur les appelle aujourd’hui, et qu’ils soient prêts à renouveler chaque jour à Dieu leur « oui », leur « me voici », sans réserve. Et nous demandons au Maître de la moisson, en cette Journée pour les vocations, de continuer à susciter de nombreux et saints prêtres, entièrement dévoués au service du peuple chrétien. En ce moment si solennel et important de votre existence, c’est encore à vous, chers ordinands, que je m’adresse avec affection. Jésus vous répète aujourd’hui:  « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ». Accueillez et cultivez cette amitié divine avec un « amour eucharistique »! Que Marie, Mère céleste des prêtres, vous accompagne. Elle, qui, sous la Croix, s’est unie au sacrifice de son Fils – et après sa résurrection a accueilli le don de l’Esprit dans le Cénacle, avec les Apôtres et les autres disciples -, vous aide, ainsi que chacun de nous, chers frères dans le sacerdoce, à vous laisser transformer intérieurement par la grâce de Dieu. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible d’être des images fidèles du Bon Pasteur; ce n’est qu’ainsi que l’on peut accomplir avec joie la mission de connaître, guider et aimer le troupeau que Jésus s’est acquis au prix de son sang. Amen!

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