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L’ENSEIGNEMENT DE L’ESPRIT, ET NON DE LA SAGESSE HUMAINE
28 avril, 2016http://www.bible-notes.org/article-549-l-enseignement-de-l-esprit-et-non-de-la-sagesse.html
L’ENSEIGNEMENT DE L’ESPRIT, ET NON DE LA SAGESSE HUMAINE
Une assemblée abondamment pourvue de dons spirituels et enrichie en toute connaissance, mais où il y avait beaucoup de désordres
Les caractères du vrai chrétien rappelés par Paul au début de l’épître
L’incapacité de discerner les choses de Dieu par la sagesse du monde et les dons de l’homme naturel
L’exemple de l’apôtre, un « homme en Christ » n’ayant aucune confiance en la chair
La communication de la sagesse divine par le Saint Esprit
Lire : 1 Corinthiens 1 et 2
Cette épître de l’apôtre Paul s’adresse non seulement à l’assemblée locale à Corinthe, mais également « aux sanctifiés dans le Christ Jésus, saints par appel, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur Seigneur et le nôtre » (1 : 2). Il n’y a donc là aucune limitation de lieu, de personne ni de temps. La lettre est destinée à tous les chrétiens qui reconnaissent l’autorité de Jésus Christ et de sa Parole. Tous ceux qui désirent Le servir fidèlement doivent serrer dans leur coeur les commandements qui se trouvent dans l’Ecriture et les mettre en pratique.
Les Corinthiens étaient tombés dans plusieurs pièges. Toutefois, à leur décharge, il convient de signaler qu’ils ne connaissaient pas encore toute la pensée révélée de Dieu. Etant plus instruits qu’eux, nous ne sommes que plus coupables si nous nous laissons surprendre par les ruses de l’ennemi.
Une assemblée abondamment pourvue de dons spirituels et enrichie en toute connaissance, mais où il y avait beaucoup de désordres
Ce qui distinguait nettement les Corinthiens des croyants actuels, c’est qu’ils ne manquaient d’aucun don. Ils avaient été enrichis, non seulement des dons miraculeux aujourd’hui perdus, mais en toute parole et toute connaissance. Cependant, hélas, ils se servaient de toutes ces bénédictions divines pour satisfaire leur orgueil spirituel. A plusieurs reprises, l’apôtre leur répète : « Vous êtes enflés d’orgueil ».
Il y avait aussi malheureusement parmi eux des fautes graves, à commencer par des dissensions et des divisions. Ce qui doit avoir du prix pour tous les chrétiens, c’est d’avoir la pensée de Christ. Il est la vérité – et cette vérité est indivisible.
A Corinthe, foyer d’idolâtrie et d’immoralité proverbiale, toutes sortes de maux avaient été manifestés au milieu de l’assemblée. Il y avait, par exemple, une fornication telle qu’elle n’existait pas même parmi les nations d’alors (5 : 1). Une tendance évidente à l’ivrognerie se manifestait aussi ; les fréquentes disputes finissaient devant les tribunaux de ce monde. De fausses doctrines avaient été introduites dans l’assemblée, niant en particulier la résurrection. Tout cela se déroulait paradoxalement au milieu d’une activité spirituelle tout à fait remarquable.
Or, malgré tant de choses humiliantes qui auraient dû peser sur leurs consciences, les Corinthiens cherchaient à s’instruire quant à des « points de détail ». Ils avaient posé des questions et l’apôtre Paul leur répond au cours de cette épître, sans manquer l’occasion de s’adresser à leur conscience et à leur coeur !
L’Esprit de Dieu, qui nous a conservé cette épître, se sert du désordre qui s’était développé parmi ces croyants pour nous instruire sur l’ordre qui convient dans l’Assemblée de Dieu. Nous proposons ci-après quelques réflexions à ce sujet en nous limitant essentiellement aux deux premiers chapitres.
Les caractères du vrai chrétien rappelés par Paul au début de l’épître
L’apôtre commence par définir ce qu’il faut entendre par un vrai chrétien : c’est un homme complètement condamné quant à sa vie précédente. Son existence, comme homme dans la chair, est terminée à la suite de l’oeuvre de Christ à la croix. Là, un jugement complet a eu lieu : Jésus a été « fait péché » à notre place et nous sommes « morts avec Lui » (2 Cor. 5 : 21 ; Rom. 6 : 8).
L’apôtre considère les Corinthiens comme étant sauvés, mais il estime qu’ils sont de « petits enfants » en Christ : « Je n’ai pas jugé bon de savoir quoique ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié », dit-il (2 : 2). Si nous réalisons que nous avons été jugés et définitivement condamnés à la croix, nous ne chercherons pas à nous donner de l’importance. La croix de Christ est la fin de l’homme pécheur.
A la fin du premier chapitre, on trouve un autre caractère du chrétien : « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice et sainteté, et rédemption, afin que comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (v. 30-31). Sauvés, nous sommes une nouvelle création dans le Christ Jésus. Telle est notre position intouchable. Tout ce que possède chaque croyant lui a été donné par Dieu, en Christ et par Christ. Il n’y a plus de place pour le « vieil homme » et ses mauvais fruits.
Au chapitre 2, on trouve encore un autre caractère du croyant, sur lequel nous désirons insister : il possède l’Esprit de Dieu, cette puissance de la vie nouvelle. Elle le rend capable en particulier de comprendre les choses divines, qui sont révélées par la Parole de Dieu. L’homme « nouveau » a reçu cette puissance nouvelle : elle le conduit à se soumettre aux enseignements de la Parole.
L’état moral des Corinthiens n’était pas, hélas, en rapport avec les riches dons reçus. A ce sujet, il faut se souvenir que Dieu peut parfois agir par son Esprit au milieu des siens, sans que leur état spirituel soit à la hauteur de leurs dons !
L’incapacité de discerner les choses de Dieu par la sagesse du monde et les dons de l’homme naturel
A Corinthe, on se montrait souvent pleins d’admiration devant les capacités de l’homme « dans la chair » et de la sagesse « humaine » (Jac. 3 : 15). Même chez ces croyants, il existait des « écoles » comme dans le monde environnant, d’où un « esprit de parti » parmi eux. Certains s’attachaient plutôt à l’enseignement d’un homme instruit, tel que Paul ; d’autres étaient particulièrement attirés par un prédicateur éloquent, tel qu’Apollos, ou encore par un apôtre très énergique, comme l’était Pierre. D’aucuns même se réclamaient de Christ, considéré à leurs yeux simplement comme un chef d’école, de qualité – il est vrai- exceptionnelle !
Visiblement, on ne réalisait pas l’origine de tous les dons reçus (Eph. 4 : 8). D’où le désir, exprimé plus loin par Paul, que les croyants apprennent à ne pas s’enfler pour l’un contre l’autre. Il rappelle à chacun : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Cor. 4 : 6-7). Les mêmes tendances sont vivaces dans chacun de nos coeurs !
Si l’on prétend se servir des « capacités » de la sagesse de l’homme naturel pour prouver à des âmes la véracité des choses révélées par l’Ecriture, la croix de Christ est rendue vaine. Les Corinthiens étaient charnels – nous le sommes souvent aussi. Ils n’avaient pas encore compris que toute la sagesse du monde, tous les dons de l’homme naturel ne sont d’aucune valeur pour discerner les choses de Dieu. Celui qui a compris cela est affranchi : il ne s’enfle pas, il n’a plus de confiance en lui-même.
Justement, l’apôtre présente d’abord la croix : si elle est faiblesse et folie de Dieu (1 : 18-25) – du moins aux yeux des hommes -, elle est en réalité l’expression parfaite de sa sagesse et de sa puissance à salut ! Paul précise quels sont ceux que Dieu a voulu sauver par cette oeuvre merveilleuse : « Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, celles qui sont méprisées et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont » (1 : 27-29). Une telle énumération est de nature à rabaisser toutes les prétentions, celles des Corinthiens et de l’homme en général !
L’exemple de l’apôtre, un « homme en Christ » n’ayant aucune confiance en la chair
L’apôtre Paul se donne lui-même à tous comme exemple des effets de la grâce dans un coeur. Dieu l’avait amené à réaliser son propre néant, au début de sa carrière. Il avait alors compris, sur le chemin de Damas, que tout Juif zélé et orthodoxe qu’il soit, il était plongé dans d’épaisses ténèbres. De ses yeux étaient tombées comme des écailles et, création nouvelle, il avait été rempli du Saint Esprit.
Il peut rappeler aux Corinthiens : « Quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu « (2 : 1). La croix était le caractère de Christ qu’il prêchait avant tout, et qui mettait fin à toute prétention du côté de l’homme.
Paul était donc venu dans la faiblesse, la crainte et un grand tremblement (2 : 3). Aussi, peut-il affirmer qu’ils n’ont pu rien trouver ni dans sa personne ni dans ses paroles qui puissent les amener à penser qu’il avait confiance en la chair et dans la puissance de l’homme naturel. Ailleurs il peut dire : « Je connais un homme en Christ » (2 Cor. 12 : 2). Il n’y avait plus pour lui une autre place qu’il désire occuper !
La communication de la sagesse divine par le Saint Esprit
Le caractère essentiel du chrétien est bien de posséder cette puissance de la vie nouvelle : le Saint Esprit, qui seul peut sonder toutes choses, « même les choses profondes de Dieu » (2 : 10).
Mais avant d’en parler, l’apôtre évoque le mystère caché dès les siècles en Dieu – cette sagesse que seuls les « parfaits » – c’est-à-dire les hommes « faits », adultes, en contraste avec les petits enfants-, peuvent saisir. Dieu a donné au croyant une nature nouvelle, Sa propre nature. Nous sommes élus en Christ pour être « saints et irréprochables devant Dieu en amour » (Eph. 1 : 4). L’amour de Dieu repose sur nous comme il repose sur Christ, et selon la même mesure illimitée !
Ne pensons pas toutefois qu’un homme « parfait » soit à ce point affranchi du péché qu’il ne pèche plus du tout. Il sait que Dieu l’a introduit dans sa présence comme un nouvel homme en Christ, qu’il est uni à Lui, de sorte que Dieu voit son racheté en Christ ! Toutefois il convient de veiller constamment au jugement de soi-même ; alors on découvre ce qu’il y a dans son coeur – la vieille nature est toujours là. Nous sommes profondément humiliés des fruits qu’elle produit encore, et en constatant la manière insuffisante dont nous réalisons notre position céleste dès ici-bas.
Dieu nous a fait connaître et même sonder, par son Esprit, les desseins mystérieux de son coeur. Il a révélé à l’apôtre Paul plusieurs trésors de la vraie connaissance jusqu’alors cachés. Le Saint Esprit est le seul agent qui peut les faire aussi comprendre au coeur et à l’intelligence des croyants. « Celui qui est spirituel discerne tout » ; il reçoit les choses spirituelles par des moyens spirituels (2 : 13-15).
Que ton divin Esprit nous enseigne et nous guide,
Par ta sainte Parole agissant dans nos coeurs !
Les paroles et les écrits de l’apôtre lui ont été dictés par l’Esprit. Son enseignement ne contient rien qui soit le fruit de la sagesse de l’homme. C’est encore par l’Esprit que nous pouvons serrer dans nos coeurs et chérir ces vérités divines. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que notre marche ne soit pas boiteuse, mais qu’elle glorifie Celui qui nous a appelés à son propre royaume et à sa propre gloire. L’Esprit peut ainsi prendre librement de ce qui est à Christ et nous le communiquer ; toutefois, si notre état ne convient pas, il doit premièrement travailler à nous amener à reconnaître et à confesser notre péché. Dans son amour, Il s’y emploie.
Quelle part bénie si nous pouvons avoir la pensée de Christ – la faculté intelligente de Christ avec ses pensées, comme le précise une note ! Possédant sa vie et son Esprit, nous pouvons comprendre, penser, jouir comme Lui. Nous sommes rendus capables d’avoir les mêmes affections, les mêmes désirs et la même joie que Lui.
Nous pouvons véritablement rendre culte « par l’Esprit de Dieu », nous qui « nous glorifions dans le Christ Jésus et n’avons pas confiance en la chair » (Phil. 3 : 3). C’est ainsi que Dieu est glorifié lorsqu’il nous rassemble autour du Seigneur pour lui offrir la louange (Ps. 50 : 23a) ; le souhait de l’apôtre Paul pour les Romains peut se réaliser aussi pour nous : « que, d’un commun accord, d’une même bouche, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 15 : 6).
Quelle douceur dans ce culte de frères,
Où l’Esprit saint est notre directeur !
Dans ce concert de chants et de prières,
Par tous offert d’un accord et d’un coeur !
Que pouvons-nous instamment demander à notre Père, sinon d’être « remplis de l’Esprit », étant véritablement spirituels et non plus charnels ? Autrement, c’est l’ensemble du Corps de Christ qui souffrira et le Seigneur sera déshonoré. Dieu veut donner à chacun de ses enfants la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité (1 Cor. 12 : 7). Le désordre actuel dans l’Eglise montre à quel point l’Esprit Saint est attristé. Le fidèle en est affligé, il désire aider ses frères, mais il veille aussi à remplir le service que le Seigneur lui confie. C’est son privilège d’obéir en tout et malgré tout ; c’est ainsi qu’il lui sera donné de goûter aux choses profondes de Dieu, dès ici-bas !
LA FIN DE L’EMPIRE NÉO-BABYLONIEN SOUS NABONIDE
28 avril, 2016http://www.mythes-religions.com/tag/empire-neo-babylonien/
LA FIN DE L’EMPIRE NÉO-BABYLONIEN SOUS NABONIDE
http://www.mythes-religions.com/wp-content/uploads/2012/03/Empire_neo_babylonien.png
mars 19, 2012
Nabonide est le dernier des souverains de l’Empire néo-babylonien qui a succédé à l’Assyrie ; bien qu’ignoré dans la Bible, plusieurs documents nous confirment son existence. Son règne de 18 ans est atypique par rapport à ses prédécesseurs, notamment en ce qui concerne le culte des divinités majeures. Le règne de Nabonide sera le déclencheur d’une nouvelle réorganisation au Moyen-Orient et permettra l’émergence de l’Empire Perse. Cet article s’attachera à mettre en évidence les particularités de sa vie, au travers des traces écrites, et tentera d’éclaircir certains points de la situation politico-religieuse de cette époque. Nabonide est une des plus énigmatiques figures babyloniennes. Il a remagné d’anciennes traditions. On dit qu’il a usurpé le trône de LabašiMarduk, le petit fils de Nabuchodonosor II. (célèbre pour la déportation des Juifs de Jérusalem, celui-ci est un roi babylonien de l’Ancien Testament). Plusieurs textes précisent que Nabonide vénérait le dieu lune Nanna-Sîn (Su’en en Sumérien, Shahar en araméen), à l’instar de la plupart de ses prédécesseurs vouant un culte particulier à Mardouk. Les détails manquent pour retracer précisément sa vie, néanmoins les écrits découverts sont pour la plupart surprenants. Comme base de recherche, les documents principaux que j’ai identifiés sont les suivants : 1) Le cylindre de Nabonide : un cylindre découvert à Sippar précisant les travaux réalisés au temple de Nanna-Sîn à Ur par Nabonide. Le texte se termine par une dédicace à son fils Balthazar. 2) L’autobiographie d’Adad-guppi (une prêtresse vénérant Ningal, Nusku, Sardannunna et tout particulièrement Nanna-Sîn): ce texte contient la plus explicite description concernant l’origine de la famille de Nabonide. Adad-guppi, la mère de Nabonide, aurait introduit son fils après de Nabuchodonosor II et auprès du roi de Babylone Nériglissar, suite à un appel lancé par le dieu Nanna-Sîn. Selon ce récit, Harran aurait été détruit suite à l’abandon de cette ville par Nanna-Sîn. 3) Le cylindre de Cyrus : un cylindre circulaire en limon conservé au British Museum. Ce texte critique violemment Nabonide. Marduk cherche un roi pour le remplacer. Il s’agira de Cyrus II. L’entrée de Cyrus II dans la ville est décrite comme pacifique. L’auteur de ce document considère Cyrus II comme le roi légitime. Celui-ci est qualifié de bien-aimé de Marduk (l’Enlil des dieux) et le bien-aimé de Nabu, le dieu mésopotamien de l’écriture. 4) La chronique de Nabonide : ce texte babylonien conservé au British Museum nous apprend que Nabonide a séjourné dans la cité de Tema (Taima, cf carte ci-dessus) et que son absence à Babylone empêchait la célébration d’un festival annuel appelé akītu. La prise pacifique de Babylone par Cyrus II est également mentionnée. Nabonide sera capturé et les dieux retourneront dans leurs lieux saints. 5) Verse Account of Nabonidus : cette tablette mal conservée du British Museum décrit les actions et les effets négatifs du règne de Nabonide. En effet, nous apprenons que le commerce a été interrompu car les routes sont bloquées, la joie du peuple a disparu, Nabonide s’est livré à l’impiété. Il a décidé de créer une statue non traditionnelle en l’honneur du dieu Nanna-Sîn à Harran. De plus, la reconstruction du temple Ehulhul (pour abriter cette statue) de Nanna-Sîn à Harran empêche la réalisation d’une fête sacrée : le festival akītu le jour du nouvel An mésopotamien. Nabonide a également placé un taureau sauvage devant ce temple tout comme l’Esagil, le célèbre temple babylonien, ce qui est considéré comme un sacrilège. Tout comme dans l’autobiographie d’Adad-guppi, Nabonide a été désigné par Nanna-Sîn pour exercer la royauté. Il confiera le pouvoir à son fils Balthazar en son absence en Arabie. Il y tuera le prince de la ville de Tema qu’il fortifiera ensuite. Il y construit un temple comparable à celui de Babylone en forçant les habitants à réaliser de grands travaux. Le texte se termine par l’intervention de Cyrus II qui détruit tout ce que Nabonide a construit par les flammes et les habitants de Babylone sont dès lors joyeux. Un passage étrange précise que le dieu Ilte’ri lui aurait montré une vision et lui aurait permis de tout connaître. Il faut peut-être voir cette divinité comme Nanna-Sîn et/ou le dieu lunaire araméen.« (L’image) est ornée de […] en lapis lazuli, couronné d’une tiare, son apparence est celle de la lune d’éclipse ( ?), le geste de sa main est celui du dieu lugal SHUDU, ses cheveux atteignent le piédestal et devant elle se trouve le Dragon Tempête et le Taureau sauvage ». (Source : LACKENBACHER S., 1992.) 6) L’installation d’En-nigaldi-Nanna, fille de Nabonide, comme prêtresse de Nanna à Ur : Texte qui concerne la reconstruction de l’Egipar, le quartier résidentiel de Nanna-Sîn à Ur et l’installation de la fille de Nabonide comme prêtresse de Nanna-Sîn à Ur. 7) La prière de Nabonide : ce texte nous précise la véritable raison du séjour de Nabonide à Tema en Arabie. Celui-ci aurait été malade. Dan’el, un prophète au service de Yavhé lui apprend que sa maladie est une punition de Yavhé. Nabonide confesserait alors ses péchés mais son fils Balthazar serait finalement tué. 8.) Le livre de Daniel : ce texte de l’Ancien Testament est plus qu’énigmatique car il reprend des passages de la vie de Nabonide sans pour autant le citer. Il semblerait que les scribes glorifiant Yavhé auraient omis délibérément de mentionner Nabonide et l’aurait amalgamé dans la vie de Nabuchodonosor II. En effet, nous retrouvons un passage concernant la construction d’une statue colossale de 60 coudées. De plus Balthazar serait le fils de Nabuchodonosor II et non plus de Nabonide. Le livre de Daniel préciserait la cause de la mort de Balthazar lors de la prise de Babylone : il aurait profané les vases sacrés provenant de Jérusalem. La royauté de Nabonide est légitimisée par le dieu Nanna-Sîn, une série d’évènements obscurs concernant cette divinité va déclencher la montée au pouvoir de ce nouveau roi. Dans la 16ème année du règne de Nabopolossar (fondateur de l’Empire néo-babylonien), Nanna-Sîn en colère abandonne sa cité Harran et son temple. Il s’envole dès lors pour les cieux. La mère de Nabonide Adad-guppi qui était dévouée à ce roi (par la suite également à Nebuchodonosor II et Nériglissar) mentionne qu’elle a réalisé de maints efforts pour maintenir le culte de Nanna-Sîn et pour apaiser sa colère. Elle vénérait également les divinités suivantes Ningal, Nusku, Sardanunna, Shamash et Ishtar. Sa dévotion pour Nanna-Sîn était telle que ce dieu a entendu ses prières et sa rage était alors apaisée. Nabonide a été appelé par Nanna-Sîn afin qu’il devienne roi. Bien que les premières années de son règne soient dans la lignée de ses prédécesseurs, Nabonide réalise de profondes réformes. Il rénove dans la 2ème année de son règne l’Egipar, le quartier résidentiel de Nanna à Ur et il installe sa fille En-nigaldi-Nanna comme prêtresse. Nanna-Sîn décide de retourner dans son temple Ehulhul à Harran (ville archéologique localisée dans le sud-est de la Turquie actuelle). Nabonide restaure cette ville. Il sollicite l’aide de Cyrus II, le roi d’Anshan, pour conquérir la ville. Le roi des Mèdes, Astyage, est au courant et tente de convoquer son petit-fils Cyrus II mais il refuse. Harran est finalement conquis. Le texte « Verse Account of Nabonidus » précise le changement de politique de Nabonide par rapport à ses prédécesseurs. Il déplace plusieurs divinités à Babylone, il bloque les routes commerciales ; à Harran, il fait bâtir une statue colossale dédiée à Nanna-Sîn, il force ses habitants à des travaux forcés et il réaménage les plans du temple de l’Ehulhul à sa convenance. Cet ensemble de réformes est très mal perçu car Nabonide modifie considérablement les traditions ancestrales. Dans la 7ème année de son règne, Nabonide s’exile pour la cité de Tema, tandis que son fils Balthazar et son armée restaient dans le pays d’Akkad. C’est à cette époque que le festival akītu célébré le jour du nouvel An est interrompu par Nabonide. Au cours de cet évènement, Marduk et Nabu étaient célébrés. Le « cylindre de Nabonide » évoque un complot de Nabonide pour empêcher la vénération de Marduk. Malgré le peu de recoupements disponibles, cette idée est plausible. L’absence de célébration de l’akītu devait être vue comme un haut sacrilège par le clergé de Marduk. L’Enlil des dieux, Marduk, est terriblement en colère en entendant les plaintes des habitants (cette colère est clairement décrite dans le « cylindre de Cyrus »). Les dieux ont quitté leurs lieux saints pour être emmenés à Babylone par Nabonide. Marduk cherche à travers tous les pays un roi. Il appelle Cyrus II, le roi d’Anshan, le fils de Cambyse, qui était alors nommé roi de l’univers. Le Pays de Guti et les Mèdes s’inclinent à ses pieds. Ce n’est que le début d’une lutte pour le pouvoir. En l’absence de Nabonide à Babylone, son fils Balthazar assure le maintient de l’ordre et de discipline à sa place. Nabonide retourne à Babylone au cours de la 17 ème année de son règne. La raison de son départ est mentionnée dans l’écrit apocryphe appelé « la prière à Nabonide ». Il se serait exilé pendant 10 ans à Tema car il était souffrant. Sa raison de sa maladie est, selon ce texte, divine. Il s’agirait d’une punition de Yavhé, le dieu de l’ancien Testament. Dan’el, un prophète, lui explique cette sanction et Nabonide confesse ses pêchés. De retour à Babylone, la fête de l’akītu est à nouveau célébrée. Contrairement aux textes qui ne font que mentionner le retour de cette célébration, « la prière de Nabonide » le justifie. En effet, Nabonide s’est excusé pour son affront envers Yavhé et la fête de l’akītu peut à nouveau être réalisée. Il faut se rendre compte qu’à cette époque les Juifs vénérant Yavhé avaient subi de nombreux troubles. Ce peuple avait été disséminé dans tous le Moyen-Orient notamment à cause de Nabuchodonosor II. Le sort des Juifs était entre les mains de Yavhé qui avait provoqué la destruction de son berceau initial. L’Ancien Testament précise que la population s’était écartée des règles imposées par Yavhé. Le clergé de celui-ci ne voyait certainement pas d’un bon œil le blasphème de Nabonide à son encontre lorsqu’il considéra Nanna-Sîn comme le seul et unique Dieu, modifiant ainsi les traditions séculaires. Cyrus II légitime aux yeux de Marduk, conquiert Sippar et Babylone de manière pacifique. Il capture Nabonide. La conquête pacifique de Babylone n’est qu’évoqué que dans 3 textes : « La Chronique de Nabonide », The Persian Verse Account » et le « Cylindre de Cyrus ». Ce dernier mentionne l’entrée de Cyrus II dans Babylone grâce à Marduk. Le sort du fils de Nabonide, Balthazar, est tout autre. Il sera tué car son affront envers Yavhé a été intolérable. En effet, le « Livre de Daniel » mentionne qu’il a profané les vases sacrés en provenance de Jérusalem. Les dieux (les statues des dieux) que Nabonide a emportés à Babylone sont replacés dans leurs lieux saints. Nabonide, bien qu’éphémère à l’échelle de l’histoire du Moyen-Orient, a bouleversé les peuples de cette région. Sa vénération pour le dieu Nanna-Sîn lui a causé sa perte. C’est comme si une autorité suprême (Yavhé) détenait le monopole des décisions et avait décidé de changer la situation politique dans cette région. Le règne de Nabonide a marqué un revirement de la suprématie des villes mésopotamiennes sur cette région. Marduk a donné les règnes du pouvoir à Cyrus II et la Perse sera l’un des plus grands et des plus puissants Empires que le Moyen-Orient n’est jamais connu.