LA VIERGE MARIE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE : ENTRE FOI ET LITTÉRATURE
LA VIERGE MARIE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE : ENTRE FOI ET LITTÉRATURE
Colloque organisé par le laboratoire HCTI (Intertextualités et imaginaires bibliques)
Université de Bretagne-Sud, Lorient 31 mai-1er juin 2013.
La Vierge Marie est la figure féminine la plus représentée dans les arts plastiques. Ses représentations font l’objet d’études nombreuses par les historiens de l’art. En littérature, le Moyen Âge concentre les chefs d’oeuvre. La critique a reconnu la qualité artistique de cette littérature édifiante. Pour les autres siècles, oeuvres et références mariales sont plus clairsemées[1]. La jeune fille de Nazareth, dès l’origine du christianisme, a été l’objet d’un culte qui s’est enrichi progressivement de divers dogmes (quia fecit mihi magna qui potens est). Ce culte a culminé au XIIe siècle. La Vierge est célébrée dans toute la chrétienté avec ferveur. Apparaissent alors en langue vernaculaire des textes qui lui sont consacrés. Traductions de sources latines, les miracles de Notre-Dame se répandent dans toute l’Europe : Adgar, Gautier de Coinci, Raymond Lulle, Berceo, etc. La poésie lyrique la chante aussi à plusieurs voix. Le théâtre prendra le relais de la narration. Romans bretons et chansons de geste ne l’ignorent pas, non plus. Âge d’or de la littérature mariale, le Moyen Âge n’en a pas pour autant l’exclusivité. La Vierge Marie sera présente, quoique de façon plus discrète, dans tous les siècles ultérieurs. Des poètes, des prosateurs, célèbres ou méconnus, s’adressent à elle avec dévotion. Citons Marot, Catherine d’Amboise, Jean Bertaut, Jacques du Perron, Corneille, Brébeuf, Lefranc de Pompignan, Chateaubriand, Verlaine, Huysmans, Léon Bloy, Claudel, Péguy, Max Jacob, Marie Noël, Henri Ghéon, Bernanos, Francis Jammes (chanté par Georges Brassens), de nombreux poètes contemporains. L’objet de ce colloque sera d’examiner le traitement littéraire de cette figure de l’Evangile et de la foi chrétienne à travers des exemples significatifs et parfois inattendus. Il sera bon de n’oublier aucun siècle afin de situer dans une perspective diachronique la place et l’image de la Vierge. On se demandera pourquoi cette relative éclipse de la littérature mariale du XVIe au XIXe siècle. On tentera d’expliquer sa résurgence à la fin du XIXe et au XXe siècle. Les études peuvent porter sur un texte (et ses enluminures), une oeuvre, un auteur, une période entière (le romantisme, le XVIIIe siècle), un genre (les miracles, les mystères, la ballade), des origines à nos jours. Quelques axes de recherche peuvent se dessiner à partir des questions suivantes : Quel rapport peut-on établir entre prière et poésie ? Le contenu dévotionnel est-il compatible avec la littérature ? Pour quelle raison un auteur se réfère-t-il à la Vierge Marie ? Quelle place tient-elle dans son itinéraire spirituel, psychologique, idéologique, littéraire ? Sous quelle forme s’établit cette référence à la Vierge ? Les écrivains spirituels ont-ils leur place dans l’histoire littéraire (pensons à l’oeuvre poétique de Thérèse de Lisieux) ? Sous quel aspect est présentée la Vierge dans l’oeuvre ? Figure maternelle et consolatrice, tutélaire, refuge des pécheurs, Théotokos, avocate auprès de son Fils, visage souriant et féminin de Dieu, image idéalisée de la femme, symbole d’identité ? La référence à Marie propose-t-elle une alternative sacrée et édifiante à la littérature profane ? Y a-t-il un lien entre l’oeuvre et le contexte théologique et historique (par exemple le dogme de l’Immaculée Conception) ? Celle en qui « le Verbe s’est fait chair » est-elle la mère du verbe poétique, la mère d’une poésie spiritualiste encore à venir (Brémond) ? La médiatrice entre la langue de Dieu et la langue des hommes ? L’improbable mère de l’humanité postmoderne ?
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