Archive pour le 20 avril, 2016

Heureux ceux qui pleurent

20 avril, 2016

Heureux ceux qui pleurent dans images sacrée blessed-mourn

https://jeremyaffeldt.wordpress.com/2012/12/05/blessed-are-those-who-mourn/

HEUREUX CEUX QUI PLEURENT – MATTHIEU 5,4

20 avril, 2016

http://www.entretienschretiens.com/011%20Heureux%20ceux%20qui%20pleurent%20-%20Mt%205(4).htm

HEUREUX CEUX QUI PLEURENT – MATTHIEU 5,4  

Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.

  Nous allons continuer aujourd’hui notre étude exégétique de l’enseignement du Christ concernant les Béatitudes. Voici ce que Jésus affirme dans cette deuxième Béatitude. Matthieu 5.4.   Matthieu 5.4.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés!  

Tous connaîtront le deuil  

Ce verset constitue tout un défi pour l’homme naturel. Encore une fois, l’enseignement de Jésus vient froisser la façon de penser du monde. Quelle bénédiction y a-t-il à tirer d’une situation où ne fait que pleurer? Le bon sens nous dit qu’il est préférable d’éviter la tristesse quand c’est possible. Si nous avions le choix entre rire ou pleurer, il est tout à fait naturel de préférer la gaieté qui accompagne le rire. Et pourtant, Jésus semble nous dire le contraire. Selon son point de vue, il vaut mieux être dans les souliers de ceux qui pleurent. Le verset parallèle qui se trouve dans l’évangile de Luc présente cette Béatitude d’une manière encore plus frappante. Jésus dit, Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez (Luc 6.25). ‘N’allez pas croire que tout va pour le mieux parce que vous riez maintenant. Un jour, la situation s’inversera. Vous connaîtrez la tristesse et des larmes couleront de vos yeux.’ J’aimerais ajouter ici une remarque concernant l’Évangile de Luc sur cette Béatitude. En Luc 6, le Seigneur Jésus fait deux déclarations à propos du deuil. Tout d’abord, il dit au v. 21, Heureux, vous qui pleurez maintenant: vous rirez. Puis, au v. 25, nous retrouvons la même affirmation mais présentée sous sa forme négative. Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez.  Lorsque nous analysons la relation qui existe entre ces deux versets, nous arrivons à la conclusion que personne sur terre ne pourra échapper à l’expérience du deuil. Un jour ou l’autre, tout le monde aura connu le deuil. Tout le monde aura pleuré. C’est une certitude qui touche chaque être humain, peu importe sa situation personnelle. La seule différence se situe au niveau du moment où chacun sera touché par le deuil. Pour certains, ce sera aujourd’hui. Pour d’autres, ce sera plus tard. Certains verseront des larmes saintes dès maintenant. D’autres pleureront et grinceront des dents plus tard en enfer. Le péché plonge tout le monde dans le deuil. Personne ne pourra l’éviter. La question est de savoir si vous allez pleurer maintenant sur terre ou plus tard en enfer.   Le deuil spirituel  Regardons maintenant de près cette Béatitude. Que signifie-t-elle exactement? Quel est ce deuil dont Jésus fait mention ici? Sur quoi pleurons-nous? De quoi serons-nous consolés? Dans quel sens avons-nous besoin d’être consolés? Sous quelle forme cette consolation se présente-t-elle? Voilà des questions qui vous ont sans doute effleuré l’esprit en lisant ce verset. Essayons d’y voir un peu plus clair. Pour entamer cette étude d’un bon pied, je pense qu’il faudrait en premier lieu rechercher le sens que Jésus donne au mot ‘consolés’. Doit-on comprendre par exemple que Jésus veillera à effacer notre tristesse lorsque nous traversons une période morose de notre vie? Est-ce une question d’éviter le plus possible les mauvais sentiments? Lorsque Jésus parle de ‘pleurer’, fait-il référence à l’expérience du deuil dont on peut lire la description dans tout bon traité de psychologie? Est-ce Jésus nous réconforte dans la même sens qu’un être humain peut réconforter un ami qui vient de perdre un être cher? Je dois vous mettre en garde de ne pas aborder la question des Béatitudes selon une perspective purement psychologique. Certains chrétiens ne prennent pas le temps de bien vérifier la signification des termes utilisés dans la Bible et ainsi interprètent le texte biblique de façon superficielle.  Tout ce qui peut soulager l’anxiété d’un être humain apportera évidemment un sentiment d’apaisement plus ou moins complet chez cette personne. Le réconfort que procure la religion, quelle qu’elle soit, est une réalité reconnue par toute société. Le message des évangiles contient suffisamment de promesses pour donner un réconfort psychologique chez toute personne qui prend au sérieux la lecture des Saintes Écritures. Mais il faut toujours se rappeler que la Bible n’est pas un traité de psychologie même si elle contient beaucoup d’enseignement relatif aux relations humaines. La Bible est d’abord et avant tout un livre spirituel, proclamant un message spirituel, et utilisant un vocabulaire spirituel qui lui est propre. On doit toujours la lire selon un point de vue spirituel avant de l’aborder sous tout autre angle. Assurez-vous de bien comprendre la signification spirituelle d’un passage biblique avant d’appliquer dans la vie courante l’enseignement que contient ce même passage. Une démarche trop pressée risque de vous conduire en erreur dans votre interprétation de la Parole de Dieu. En Matthieu 5.4, Jésus ne parle pas d’une consolation dans le sens psychologique du terme, i.e., une condition dans laquelle il se produit un soulagement émotionnel. Il s’agit plutôt d’une consolation à caractère spirituel dont la Bible fait mention à plusieurs endroits. Qu’est-ce qu’une consolation spirituelle? La Parole de Dieu utilise le mot ‘consoler’ en relation avec le salut. Dans le langage biblique, le fait d’être consolé touche l’âme de l’homme. Il se rapporte à l’apaisement qui résulte du salut que Dieu accorde à une âme en détresse spirituelle.   Être consolé par le salut divin Nous allons approfondir cette notion par quelques exemples tirés du texte biblique. L’AT nous offre quelques exemples de consolation spirituelle. Prenons par exemple Jérémie 31.13. Voici ce qui est écrit. Jérémie 31.13. Alors les jeunes filles se réjouiront à la danse, les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront aussi; je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai; je leur donnerai de la joie après leurs chagrins.  Jérémie 31 traite de la restauration d’Israël, i.e., de son salut quand viendra le temps de sa délivrance. On se rappellera que le peuple juif avait été conquis par l’empire de Babylone. On avait alors déraciné la nation. On les avait déportés de Jérusalem à Babylone où ils ont vécu longtemps en esclavage. Et maintenant, après plusieurs années de captivité, Dieu annonce qu’il allait sauver son peuple de cette misérable situation. ‘Je changerai leur deuil en allégresse. Je les consolerai. Je leur donnerai de la joie.’ Cette consolation provient de la promesse selon laquelle Dieu sauvera bientôt Israël.  Lorsque nous explorons le NT sur cette question de consolation, nous observons la même relation, i.e. qu’elle se rapporte à l’idée du salut. Prenons par exemple l’incident que nous raconte le deuxième chapitre de Luc. On apprend que Marie et Joseph se sont rendus au temple pour y présenter l’enfant Jésus. Ils firent la connaissance d’un homme du nom de Siméon, un homme juste et pieux. Luc nous dit que Siméon attendait la consolation d’Israël (Luc 2.25). La consolation d’Israël. En d’autres mots, cet homme droit vivait dans l’attente de celui qui devait sauver Israël. Il a attendu patiemment le jour où il pourra voir celui que Dieu a promis d’envoyer pour sauver la nation juive. Et voilà que Jésus se trouvait devant lui. Reconnaissant le Messie, il dit à Dieu, Mes yeux ont vu ton salut.  Dans un autre passage du NT, en 2Thessaloniciens 2.16, nous lisons que Dieu notre Père … nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance. Dans ce même passage, Paul écrit également ceci : Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père … consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole. Comment le Seigneur Jésus peut-il consoler nos cœurs? Nous pouvons compter sur Jésus pour nous consoler parce que Dieu le Père nous a donné une consolation éternelle. Et cette ‘consolation éternelle’ désigne rien de moins que notre salut. Ceux qui pleurent aujourd’hui sont ceux qui seront sauvés. Dieu les réconfortera d’une consolation éternelle en leur donnant le salut. Nous observons ainsi que la consolation, dans la perspective biblique, correspond au réconfort qui découle du salut éternel de Dieu.  La signification biblique du mot ‘consoler’ étant maintenant définie, nous sommes en mesure d’examiner la notion du deuil spirituel. J’aimerais vous présenter cinq types de deuil que l’on rencontre dans la Bible. La description de chacun de ces types enrichira notre compréhension du deuil spirituel. En écoutant le reste de cette leçon, j’espère vous mener de plus en plus près du verset en Ésaïe 53.3 où il est dit de Jésus qu’il était un homme de douleur et habitué à la souffrance. Le Seigneur Jésus a montré qu’il connaît parfaitement l’expérience du chagrin occasionné par la souffrance, lui qui s’est chargé de nos douleurs et de nos iniquités. En effet, c’est en portant le poids de nos fautes qu’il a pu devenir notre Sauveur. Combien de larmes a-t-il versé dans sa tristesse et son humiliation? Demandons à Dieu de nous apprendre à pleurer à la manière de Jésus quand il fut brisé par la souffrance. Voici donc cinq situations qui peuvent inciter un chrétien à pleurer dans le sens de Matthieu 5.4.   Les pleurs de la repentance  Tout d’abord, il y a le deuil de la repentance. Le Psaume 38 nous en donne un exemple. Le psalmiste, David, exprime sa consternation pour le péché qu’il a commis et implore la clémence de Dieu. Il dit dans le premier verset de ce psaume, Eternel! ne me punis pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur. Pourquoi pousse-t-il ce cri de désespoir? Écoutez ce qu’il nous dit aux versets 3-4 : Il n’y a plus de vigueur dans mes os à cause de mon péché. Car mes iniquités s’élèvent au-dessus de ma tête; comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. David reconnaissait son péché et savait que Dieu était en droit de le punir sévèrement. Cette pénible expérience a causé une grande douleur qu’il décrit de cette façon au v. 2 : Car tes flèches m’ont atteint, et ta main s’est appesantie sur moi. C’est comme si des flèches le transperçaient et qu’un poids l’écrasait. Remarquez maintenant la réaction de David face à la discipline de Dieu. Je suis accablé et extrêmement courbé; tout le jour je marche dans le deuil (v. 6). David était tellement troublé par son péché qu’il en pleurait à tous les jours. Avec un esprit de repentance, il marchait quotidiennement dans le deuil.  Plus loin dans le psaume, David dit, Car j’avoue ma faute, je suis dans l’anxiété à cause de mon péché (v. 18). Éprouver de l’angoisse à cause de son péché. Voyez-vous dans quelle condition se trouvait le cœur de David? C’était un cri de détresse émis par un cœur honnête et repentant. David est l’exemple d’un homme qui a su pleurer sur ses propres péchés.   Pleurer sur les conséquences du mal Le deuxième type de deuil consiste à pleurer sur les conséquences du péché. Nous nous rappelons avec chagrin nos fautes personnelles du passé. Mais il n’y a pas lieu d’en pleurer sans arrêt. La période de deuil a une durée limitée. Lorsque Dieu pardonne nos péchés, notre peine se transforme en allégresse. Par contre, on peut continuer à pleurer à cause du péché du monde. Nous pleurons sur les conséquences néfastes du péché. Les conséquences du péché imposent leur présence tout autour de nous. Elles causent de la souffrance, des blessures, de la détresse. Nous en entendons parler à tous les jours dans les nouvelles. Elles se présentent souvent de façon brutale et impitoyable. Et cela nous afflige en tant que chrétiens car elles insultent la sainteté de Dieu. Nous pleurons sur la dépravation de l’homme et sur les torts qu’il peut infliger à autrui.  Une partie de mon travail professionnel consiste à apporter une assistance médicale pour les urgences préhospitalières de la ville où je demeure. J’ai été appelé un jour à me rendre dans un appartement où un crime venait tout juste d’être commis. Notre centre d’appels nous a informés au préalable de la présence de deux victimes inconscientes. À mon arrivée, il y avait déjà cinq voitures de police et deux ambulances stationnées devant l’immeuble. Nous avons rapidement localisé les deux patients. Il s’agissait d’un homme et d’une femme, tous les deux dans un état très grave. Leurs corps avaient été transpercés par de nombreux coups de couteau tant au thorax qu’à l’abdomen. Une hémorragie interne, toujours active, les avait tellement affaiblis que leur vie était maintenant menacée. Leur survie reposait sur une intervention chirurgicale immédiate pour arrêter l’hémorragie.  L’homme a été rapidement évacué des lieux. Je me suis occupé de la femme car elle présentait une condition encore plus instable. Elle a d’ailleurs fait un arrêt cardio-respiratoire avant même d’être transportée dans l’ambulance. Nous avons réussi à la réanimer et elle a pu recevoir des soins chirurgicaux à l’hôpital. Malheureusement, elle est décédée après quatre heures de chirurgie. On a appris dans les journaux du lendemain qu’une dispute avait éclaté entre le couple marié. Il y a eu un affrontement physique dans lequel le mari a poignardé son épouse. Il semble que cette dernière était également armée d’un couteau et elle l’a dirigé, à son tour, contre son mari. Leur bagarre s’était poursuivie jusqu’à ce que qu’ils deviennent trop faibles pour tenir leur arme.  Les conséquences du péché…. Brutal, impitoyable, barbare. Ce sont les mots qui me viennent à l’esprit quand je raconte cette histoire. Chaque expérience de ce genre me déchire le cœur. Cela me fait penser au personnage biblique de Loth. Loth a sans doute éprouvé les mêmes émotions quand il a vu le péché se répandre comme une épidémie. Nous lisons en 2Pierre 2.7-8 que Loth était atterré par les péchés de sa génération. …Loth le juste, lit-on, était profondément affligé par la conduite déréglée de ces criminels 8 car ce juste, qui habitait au milieu d’eux, torturait, jour après jour, son âme de juste à cause des iniquités qu’il voyait ou entendait. L’âme de Loth souffrait de voir les actions mauvaises que les hommes commettaient autour de lui. Le péché court toujours et le chrétien d’aujourd’hui devrait avoir la même réaction de chagrin lorsqu’il remarque sa présence. Pleurer sur les conséquences du péché…   Les pleurs de la persécution Ceci nous amène à parler du troisième type de deuil spirituel. Cette fois-ci, nous pleurons sur la persécution qui afflige le juste lorsqu’il est opprimé par l’injuste. Nous pleurons à cause de la persécution qui nous accable.  Notre foi en Dieu entraîne tôt ou tard une réaction d’opposition provenant de notre entourage. Jésus en fait mention dans ses Béatitudes quand il dit, Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice. Nous sommes peinés de constater la méchanceté exprimée par certaines personnes qui veulent étouffer la foi chrétienne. J’aimerai vous lire Psaume 6.6-7. Dans ce passage, le psalmiste raconte la persécution qu’il doit subir et qui le fait pleurer. Écoutez ces mots déchirants. Psaume 6.6. Je m’épuise à force de gémir; chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 7 J’ai le visage usé par le chagrin; tous ceux qui me persécutent le font vieillir.  ‘Chaque nuit, mon lit est mouillé par mes larmes. Mes yeux sont rongés par le chagrin à cause de l’hostilité de mes adversaires.’ Qui désire vivre dans l’oppression? Qui prend plaisir à la persécution? Nous pleurons sur la malveillance que manifestent ceux qui veulent s’opposer à nos convictions spirituelles. Nous pleurons quand nous les entendons exprimer des propos diffamatoires à notre sujet, quand ils essaient de nous écarter de notre allégeance à la vérité biblique. Le psalmiste a bien connu cette expérience. Il a tellement pleuré que ses larmes baignaient son lit. Il dit au v. 8, Écartez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice! Car l’Éternel a entendu la voix de mes pleurs. Ces larmes ont été provoquées par la persécution de ceux qui commettent l’injustice.   Pleurer sur les péchés du peuple de Dieu  Le quatrième type de deuil a pour objet les péchés commis par le peuple de Dieu. Notre Seigneur recherche la pureté spirituelle dans son église. Et si ce désir habite également notre cœur, nous ne pouvons pas rester indifférents quand le péché se manifeste au sein d’une congrégation chrétienne. Il arrive de temps à autre que des chrétiens succombent à la tentation du péché. Chaque fois que cela se produit, nous éprouvons un profond chagrin et une vive douleur. Les grands prophètes de l’AT en auraient long à dire à ce sujet. Esdras, Néhémie, Jérémie, Ésaïe, pour n’en nommer que quelques-uns. Tous ces hommes de Dieu ont versé des larmes lorsqu’ils ont dû dénoncer les péchés du peuple de Dieu. À cet égard, écoutez ce qu’on dit d’Esdras, ce grand serviteur de Dieu qui a joué un rôle crucial à l’époque de la restauration juive.  Esdras 10.6. Et Esdras se leva de devant la maison de Dieu, et alla dans la chambre de Jokhanan, fils d’Eliashib; et il entra là, il ne mangea point de pain et ne but point d’eau, car il menait deuil sur le péché de ceux qui avaient été transportés. En ce temps-là, les Juifs vivaient en exil, loin de leur patrie. Par un jugement de Dieu, ils avaient été emmenés en captivité et Jérusalem n’existait plus qu’à l’état de ruine. Malgré cette punition divine, il semble que les Israélites n’avaient toujours pas appris leur leçon. Leur loyauté au Seigneur manquait encore de sérieux. Le péché se manifestait toujours. Cette pénible situation attrista Esdras au point qu’il ne pouvait plus se contenir. Il pleurait sur les péchés de ses compatriotes. Puis il pris la décision de jeûner. Il se priva de toute nourriture, refusant même la boisson. Esdras vivait un deuil spirituel dont les larmes étaient versées à cause de l’infidélité des exilés.  Heureusement, la suite de l’histoire évolua favorablement pour Israël. La nation juive a pu connaître un réveil spirituel. Si nous voulons voir Dieu insuffler un regain de vitalité spirituelle au sein de la communauté chrétienne, il nous faudra apprendre à pleurer sur les péchés de l’église. Les exilés de Dieu dans ce monde doivent être disposés à porter le deuil lorsque le péché se manifeste dans le corps du Christ.   Pleurer par souci pour l’église Parlons maintenant du dernier type de deuil. Il ne s’agit plus maintenant de pleurer sur les péchés des frères et des sœurs en Christ. Nous pleurons parce que leur bien-être nous tient à cœur. Nos pleurs proviennent du profond désir qu’éprouve notre cœur de les voir grandir spirituellement et ternir ferme dans leur foi en Dieu.  L’apôtre Paul exprime bien ce point au chapitre 20 du livre des Actes. Remarquez la grande qualité du caractère de cet homme. En Actes 20, Paul faisait ses adieux aux anciens de l’église d’Éphèse. Il était avec eux depuis trois ans, enseignant inlassablement la Parole de Dieu. Il les a vus grandir dans le Seigneur et le temps était venu de les quitter. Ce fut une scène poignante, remplie d’émotions. On peut facilement les imaginer éclater en sanglots. Paul s’exprima comme un homme qui ne devait plus jamais revenir en Asie. Il devait se rendre à Jérusalem où il s’attendait au pire. Il était pleinement conscient des risques qu’il courrait d’être arrêté puis jeté en prison. C’est en ces termes qu’il s’adresse aux anciens d’Éphèse. Actes 20.18. Lorsqu’ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit: Vous savez comment je me suis tout le temps conduit avec vous, depuis le premier jour où j’ai mis le pied en Asie; 19  j’ai servi le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les complots des Juifs.  ‘J’ai servi le Seigneur avec des larmes.’ Nous pouvons admirer ici la profondeur de cet homme. Il aimait tellement l’église de Dieu que dans son dévouement, il a connu beaucoup de douleur. Et pourtant, mais malgré les larmes, il a continué à servir le Seigneur. Il a arrosé les graines avec ses larmes. Et les graines ont grandi. Quelle récompense! Puis au v. 31 du même chapitre, dans ses derniers mots à l’église d’Éphèse, Paul souligne à nouveau qu’il n’a jamais cessé de servir le Seigneur en dépit des larmes suscitées par son souci pour le bien de ceux qui ont la foi. Il dit, Veillez donc, en vous souvenant que, pendant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir avec larmes chacun de vous. ‘Pendant trois ans, jour et nuit, je n’ai pas cessé d’avertir chacun d’entre vous avec larmes.’ Ce sont des larmes qui expriment la préoccupation constante de Paul de voir l’église croître en nombre et en maturité. Quel grand serviteur de Dieu! L’église a grand besoin d’hommes présentant une telle qualité d’âme pour représenter les intérêts du Seigneur. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! ‘Bienheureux êtes-vous,’ nous dit le Seigneur, ‘si vous pleurez, i.e., lorsque vous faites l’expérience du deuil spirituel.’ Et nous avons décrit cinq types de deuil dans cette leçon :   -         

les pleurs de la repentance -         

les pleurs de la persécution -         

pleurer sur les conséquences du mal -         

pleurer sur les péchés du peuple de Dieu -         

pleurer par souci pour le bien-être spirituel de l’église   Vous êtes bénis car au milieu de vos pleurs, Dieu se manifestera et il vous consolera. Vous connaîtrez alors le réconfort qu’apporte le salut éternel de Dieu.  

PAPE FRANÇOIS – 14. JE VEUX LA MISÉRICORDE ET NON LE SACRIFICE ( MT 9,13 )

20 avril, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/it/audiences/2016/documents/papa-francesco_20160413_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – 14. JE VEUX LA MISÉRICORDE ET NON LE SACRIFICE ( MT 9,13 )

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 avril 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons écouté l’Évangile de l’appel de Matthieu. Matthieu était un « publicain », c’est-à-dire un percepteur d’impôts pour le compte de l’empire romain, et était considéré pour cela comme un pécheur public. Mais Jésus l’appelle à le suivre et à devenir son disciple. Matthieu accepte et il l’invite à dîner chez lui avec ses disciples. C’est alors que naît une discussion entre les pharisiens et les disciples de Jésus pour le fait que ces derniers partagent leur repas avec les publicains et les pécheurs. « Mais tu ne peux pas aller chez ces gens ! », disaient les pharisiens. Jésus, en effet, ne les éloigne pas, il fréquente même leurs maisons et s’assied à côté d’eux ; cela signifie qu’eux aussi peuvent devenir ses disciples. Et il est tout aussi vrai qu’être chrétiens ne nous rend pas sans péchés. Comme le publicain Matthieu, chacun d’entre nous s’en remet à la grâce du Seigneur en dépit de ses péchés. Nous sommes tous pécheurs, nous avons tous des péchés. En appelant Matthieu, Jésus montre aux pécheurs qu’il ne regarde pas leur passé, leur condition sociale, les conventions extérieures, mais ouvre plutôt les portes à un avenir nouveau. Un jour, j’ai entendu un beau dicton : « Il n’y a pas de saint sans passé et il n’y a pas de pécheur sans avenir ». C’est ce que fait Jésus. Il n’y a pas de saint sans passé, ni de pécheur sans avenir. Il suffit de répondre à l’invitation avec le cœur humble et sincère. L’Église n’est pas une communauté de parfaits, mais de disciples en chemin, qui suivent le Seigneur car ils se reconnaissent pécheurs et ayant besoin de son pardon. La vie chrétienne est par conséquent une école d’humilité qui nous ouvre à la grâce. Un tel comportement n’est pas compris par celui qui a la présomption de se croire « juste » et de penser être meilleur que les autres. Vanité et orgueil ne permettent pas que l’on reconnaisse avoir besoin de salut, plus encore, ils empêchent de voir le visage miséricordieux de Dieu et d’agir avec miséricorde. Ils sont un mur. La vanité et l’orgueil sont un mur qui empêchent la relation avec Dieu. Pourtant, la mission de Jésus est précisément celle-là : aller à la recherche de chacun d’entre nous, pour panser nos blessures et nous appeler à le suivre avec amour. Il le dit clairement : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades » (v. 12). Jésus se présente comme un bon médecin ! Il annonce le Royaume de Dieu, et les signes de sa venue sont évidents : Il guérit les maladies, libère de la peur, de la mort et du démon. Face à Jésus, aucun pécheur ne doit être exclu — aucun pécheur ne doit être exclu ! — car le pouvoir purificateur de Dieu ne connaît pas de maladies qui ne puissent être guéries ; et cela doit nous donner confiance et ouvrir notre cœur au Seigneur afin qu’il vienne et nous guérisse. En appelant les pécheurs à sa table, il les purifie en les rétablissant dans cette vocation qu’ils croyaient perdue et que les pharisiens ont oubliée : celle d’invités au banquet de Dieu. D’après la prophétie d’Isaïe : « Yahvé Sabaot prépare pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins dépouillés [...] Et on dira, en ce jour-là : Voyez, c’est notre Dieu, en lui nous espérions pour qu’il nous sauve ; c’est Yahvé, nous espérions en lui. Exultons, réjouissons-nous du salut qu’il nous a donné » (25, 6-9). Si les pharisiens voient chez les invités uniquement des pécheurs et refusent de s’asseoir à côté d’eux, Jésus leur rappelle au contraire qu’eux aussi sont les convives de Dieu. De cette façon, s’asseoir à table avec Jésus signifie être transformés et sauvés par Lui. Dans la communauté chrétienne, la table de Jésus est double : il y a la table de la Parole et il y a la table de l’Eucharistie (cf. Dei Verbum, n. 21). Tels sont les médicaments avec lesquels le Médecin divin nous soigne et nous nourrit. Avec le premier — la Parole — Il se révèle et nous invite à un dialogue entre amis. Jésus n’avait pas peur de dialoguer avec les pécheurs, les publicains, les prostituées… Non, il n’avait pas peur: il aimait tout le monde! Sa Parole pénètre en nous et, comme un bistouri, œuvre en profondeur pour nous libérer du mal qui se niche dans notre vie. Parfois, cette Parole est douloureuse, car elle a des répercussions sur les hypocrisies, elle démasque les fausses excuses, met à nu les vérité dissimulées ; mais dans le même temps, elle illumine et purifie, procure force et espérance, c’est un reconstituant précieux sur notre chemin de foi. L’Eucharistie, pour sa part, nous nourrit de la vie de Jésus et, comme un très puissant remède, de manière mystérieuse, elle renouvelle continuellement la grâce de notre baptême. En nous approchant de l’Eucharistie, nous nous nourrissons du Corps et du Sang de Jésus, pourtant, en venant en nous, c’est Jésus qui nous unit à son Corps ! En concluant ce dialogue avec les pharisiens, Jésus leur rappelle une parole du prophète Osée (6, 6) : « Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Mt 9, 13). En s’adressant au peuple d’Israël, le prophète lui adresse des reproches, car les prières qu’il élevait étaient des paroles vides et incohérentes. Malgré l’alliance de Dieu et la miséricorde, le peuple vivait souvent selon une religiosité « de façade », sans vivre en profondeur le commandement du Seigneur. Voilà pourquoi le prophète insiste : « C’est la miséricorde que je veux », c’est-à-dire la loyauté d’un cœur qui reconnaît ses propres péchés, qui se repent et recommence à être fidèle à l’alliance avec Dieu. « Et non le sacrifice » : sans un cœur repenti toute action religieuse est inefficace ! Jésus applique cette phrase prophétique également aux relations humaines: ces pharisiens étaient très religieux dans la forme, mais ils n’étaient pas disposés à partager leur table avec les publicains et les pécheurs ; ils ne reconnaissaient pas la possibilité d’un repentir et donc d’une guérison ; ils ne mettaient pas la miséricorde à la première place : bien qu’étant de fidèles gardiens de la Loi, ils démontraient qu’ils ne connaissaient pas le cœur de Dieu ! C’est comme si on t’offrait un paquet contenant un cadeau et que toi, au lieu de prendre le cadeau, tu ne t’intéresses qu’au papier dans lequel il est emballé : seulement les apparences, la forme, et pas le noyau de la grâce, du don qui est fait ! Chers frères et sœurs, nous sommes tous invités à la table du Seigneur. Faisons nôtre l’invitation à nous asseoir à côté de Lui avec ses disciples. Apprenons à regarder avec miséricorde et à reconnaître dans chacun d’eux notre hôte. Nous sommes tous des disciples qui avons besoin de faire l’expérience et de vivre de la parole consolatrice de Jésus. Nous avons tous besoin de nous nourrir de la miséricorde de Dieu, car c’est de cette source que jaillit notre salut. Merci !