Archive pour le 15 avril, 2016
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – DIMANCHE DU BON PASTEUR
15 avril, 2016MESSE POUR L’ORDINATION SACERDOTALE DE 22 NOUVEAUX PRÊTRES POUR LE DIOCÈSE DE ROME
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – DIMANCHE DU BON PASTEUR
Basilique Vaticane
IV Dimanche de Pâques, 29 avril 2007
Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, Chers ordinands, Chers frères et sœurs!
Le IV dimanche de Pâques d’aujourd’hui, traditionnellement appelé du « Bon Pasteur », revêt pour nous, qui sommes rassemblés dans cette Basilique vaticane, une signification particulière. C’est un jour absolument singulier, en particulier pour vous, chers diacres, auxquels, comme Evêque et Pasteur de Rome, je suis heureux de conférer l’Ordination sacerdotale. Vous commencerez ainsi à faire partie de notre « presbyterium ». Avec le Cardinal-Vicaire, les Evêques auxiliaires et les prêtres du diocèse, je rends grâce au Seigneur pour le don de votre sacerdoce, qui enrichit notre communauté de 22 nouveaux pasteurs. La richesse théologique du bref passage évangélique qui vient d’être proclamé, nous aide à mieux percevoir le sens et la valeur de cette célébration solennelle. Jésus parle de lui-même comme du Bon Pasteur qui donne la vie éternelle à ses brebis (cf. Jn 10, 28). L’image du Pasteur est bien enracinée dans l’Ancien Testament et chère à la tradition chrétienne. Le titre de « Pasteur d’Israël » est attribué par les prophètes au futur descendant de David, et possède donc une indubitable importance messianique (cf. Ez 34, 23). Jésus est le véritable Pasteur d’Israël, dans la mesure où il est le Fils de l’homme qui a voulu partager la condition des êtres humains pour leur donner la vie nouvelle et les conduire au salut. L’évangéliste ajoute de manière significative au terme « pasteur » l’adjectif kalós, beau, qu’il utilise uniquement en référence à Jésus et à sa mission. Dans le récit des noces de Cana, l’adjectif kalós est également employé deux fois pour caractériser le vin offert par Jésus et il est facile de voir en celui-ci le symbole du bon vin des temps messianiques (cf. Jn 2, 10). « Je leur donne (à mes brebis) la vie éternelle; elles ne périront jamais » (Jn 10, 28). C’est ce qu’affirme Jésus, qui, peu de temps auparavant, avait dit: « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (cf. Jn 10, 11). Jean utilise le verbe tithénai – offrir, qu’il répète dans les versets suivants (15.17.18); nous trouvons le même verbe dans le récit de la Dernière Cène, lorsque Jésus « déposa » ses vêtements pour ensuite « les reprendre » (cf. Jn 13, 4.12). Il est clair que l’on veut affirmer de cette façon que le Rédempteur dispose avec une liberté absolue de sa propre vie, de manière à pouvoir l’offrir et ensuite la reprendre librement. Le Christ est le véritable Bon Pasteur, qui a donné sa vie pour ses brebis, pour nous, en s’immolant sur la Croix. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent, comme le Père Le connaît et Lui connaît le Père (cf. Jn 10, 14-15). Il ne s’agit pas d’une pure connaissance intellectuelle, mais d’une relation personnelle profonde; une connaissance du cœur, propre à celui qui aime et qui est aimé; à celui qui est fidèle et qui sait à son tour pouvoir avoir confiance; une connaissance d’amour en vertu de laquelle le Pasteur invite les siens à le suivre, et qui se manifeste pleinement dans le don qu’il leur fait de la vie éternelle (cf. Jn 10, 27-28). Chers ordinands, que la certitude que le Christ ne nous abandonne pas et qu’aucun obstacle ne pourra empêcher la réalisation de son dessein universel de salut soit pour vous un motif de réconfort constant – même dans les difficultés – et d’espérance inébranlable. La bonté du Seigneur est toujours avec vous et elle est forte. Le Sacrement de l’Ordre que vous allez recevoir vous fera participer à la même mission que le Christ; vous serez appelés à répandre la semence de sa Parole, la semence qui contient en elle le Royaume de Dieu, à dispenser la divine miséricorde et à nourrir les fidèles à la table de son Corps et de son Sang. Pour être ses dignes ministres, vous devrez vous nourrir sans cesse de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. En vous approchant de l’autel, votre école quotidienne de sainteté, de communion avec Jésus, de la façon d’entrer dans ses sentiments, pour renouveler le sacrifice de la Croix, vous découvrirez toujours plus la richesse et la tendresse de l’amour du divin Maître, qui vous appelle aujourd’hui à une amitié plus intime avec Lui. Si vous l’écoutez docilement, si vous le suivez fidèlement, vous apprendrez à traduire dans la vie et dans le ministère pastoral son amour et sa passion pour le salut des âmes. Chers ordinands, avec l’aide de Jésus, chacun de vous deviendra un bon pasteur, également prêt à donner, si nécessaire, sa vie pour Lui. C’est ce qui se passa aux débuts du christianisme avec les premiers disciples, alors que, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, l’Evangile se diffusait au milieu des consolations et des difficultés. Il vaut la peine de souligner les dernières paroles du passage des Actes des Apôtres que nous avons écoutées: « Quant aux disciples, ils étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint » (13, 52). Malgré les incompréhensions et les oppositions, que nous avons évoquées, l’apôtre du Christ ne perd pas la joie, il est au contraire le témoin de cette joie qui naît du fait d’être avec le Seigneur, de l’amour pour Lui et pour ses frères. Aujourd’hui, en cette Journée mondiale de prière pour les vocations, qui a cette année pour thème: « La vocation au service de l’Eglise communion », nous prions pour que ceux qui sont choisis pour une mission aussi élevée soient accompagnés par la communion priante de tous le fidèles. Nous prions pour que grandisse dans chaque paroisse et communauté chrétienne l’attention pour les vocations et pour la formation des prêtres: celle-ci commence en famille, se poursuit au séminaire et interpelle tous ceux qui ont à cœur le salut des âmes. Chers frères et sœurs qui participez à cette suggestive célébration, et en premier lieu vous, parents, proches et amis de ces 22 diacres qui, dans quelques instants seront ordonnés prêtres! Entourons ces frères dans le Seigneur de notre solidarité spirituelle. Prions afin qu’ils soient fidèles à la mission à laquelle le Seigneur les appelle aujourd’hui, et qu’ils soient prêts à renouveler chaque jour à Dieu leur « oui », leur « me voici », sans réserve. Et nous demandons au Maître de la moisson, en cette Journée pour les vocations, de continuer à susciter de nombreux et saints prêtres, entièrement dévoués au service du peuple chrétien. En ce moment si solennel et important de votre existence, c’est encore à vous, chers ordinands, que je m’adresse avec affection. Jésus vous répète aujourd’hui: « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ». Accueillez et cultivez cette amitié divine avec un « amour eucharistique »! Que Marie, Mère céleste des prêtres, vous accompagne. Elle, qui, sous la Croix, s’est unie au sacrifice de son Fils – et après sa résurrection a accueilli le don de l’Esprit dans le Cénacle, avec les Apôtres et les autres disciples -, vous aide, ainsi que chacun de nous, chers frères dans le sacerdoce, à vous laisser transformer intérieurement par la grâce de Dieu. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible d’être des images fidèles du Bon Pasteur; ce n’est qu’ainsi que l’on peut accomplir avec joie la mission de connaître, guider et aimer le troupeau que Jésus s’est acquis au prix de son sang. Amen!
HOMÉLIE DU QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES – 17/04/2016
15 avril, 2016http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/
HOMÉLIE DU QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES – 17/04/2016
Les lectures du jour http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2016-04-17&language=FR
« Jésus, Berger de toute humanité… »
Cet évangile nous rejoint dans ce que nous vivons. On entend souvent dire que les gens d’aujourd’hui manquent de repères. C’est vrai pour les jeunes mais aussi pour les moins jeunes, pour les croyants et pour ceux qui ne le sont pas. Beaucoup sont désorientés par tous ces changements dans notre société, dans notre monde et même dans l’Eglise. Alors on s’interroge : où est la vérité ? A qui pouvons-nous donner notre confiance ? Certains disent qu’ils n’ont pas besoin de maître. C’est une erreur qui aboutit à une impasse. Nous avons tous besoin de guides. Personne n’est juge pour lui-même. L’Évangile de ce dimanche nous invite à nous tourner vers « Jésus Berger de toute humanité ». Les paroles que nous venons d’écouter sont une réponse à des questions pleines d’incrédulité des juifs. Il nous dit que ses brebis écoutent sa voix. Il annonce son rôle de sauveur. La réponse qu’il attend de nous c’est que nous soyons à son écoute. Il nous met en garde contre les faux pasteurs, les bergers à gages. Ces derniers ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, leur argent. Ils ne se soucient pas du bien du troupeau. Jésus nous dit qu’il « connaît » ses brebis et que celles-ci le connaissent. Il nous connaît avec ce qu’il y a de meilleur en nous et ce qu’il y a de pire. Il connaît nos progrès et nos faiblesses et même ce que nous cherchons à cacher. Mais nous le savons bien : connaître quelqu’un ce n’est pas seulement avoir des renseignements sur lui ; c’est surtout être en communion avec lui. Jésus nous connaît tous en prenant notre humanité : il s’est fait homme pour nous libérer. C’est pourquoi Dieu lui a donné le bâton de berger et l’a fait guide de son troupeau. Et si notre monde a perdu ses repères, c’est précisément parce qu’il ne connaît pas le Christ. Nous-mêmes, nous sommes conscients de nos lourdeurs, nos limites et nos faiblesses. Mais cet Evangile nous annonce une bonne nouvelle. Il nous dit que même les brebis les plus médiocres sont en bonnes mains. En Jésus, elles ont rencontré le gardien fidèle qui guidera et les protégera. Le Père les lui a données et personne ne pourra les arracher de sa main. En tant que berger, le Christ n’utilise pas de bâton ni de chien de garde ni aucune autre contrainte. C’est sa voix qu’il fait entendre dans l’intimité de notre cœur. C’est son regard plein d’amour qui touche chacun de nous au plus profond de lui-même. Si nous décidons de le suivre, c’est pour répondre à un amour qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Il est venu pour tous car il ne veut pas que seul se perde. Cela signifie qu’il ne pense pas seulement aux croyants fidèles. La première lecture nous montre une communauté qui risquait de se renfermer sur elle-même. Avec Paul et Barnabé, l’Évangile sera annoncé aux païens. Ils ont compris que le Christ est la « Lumière des nations » et le « Sauveur de tous les peuples ». Cette mission connaîtra un succès extraordinaire. Beaucoup de disciples de Jésus subiront la persécution ; mais ils témoigneront de leur foi jusqu’au martyre. Aujourd’hui, encore plus qu’aux premiers siècles, des chrétiens sont assassinés à cause de leur foi en Jésus. Mais rien ne peut ébranler leur espérance. Personne ne peut les arracher de la main du Berger. La seconde lecture est extraite du livre de l’Apocalypse : elle nous montre précisément la victoire obtenue par les martyrs. Son but est de nous rappeler que même dans les pires catastrophes, le mal n’aura pas le dernier mot. Jésus nous est présenté comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Et ce qui est merveilleux ce qu’il veut nous associer tous à sa victoire. Saint Jean nous parle d’une foule de toutes races et de toutes nations. Après les persécutions, les souffrances, la faim et les pleurs, ils connaissent la joie d’être avec Dieu. En ce dimanche, nous nous unissons à la prière de l’Eglise universelle. La bonne nouvelle de l’Évangile est pour toutes les nations. Elle doit être annoncée à temps et à contretemps. Cette journée des vocations nous rappelle que le Christ veut nous associer tous à sa mission de « Berger de toute humanité ». Nous pensons aux prêtres, religieux et religieuses, aux catéchistes, aux animateurs des divers groupes mais aussi à tous les baptisés. Nous ne sommes pas chrétiens pour nous-mêmes, pour « sauver notre âme » mais pour travailler avec le Christ qui veut sauver le monde. Personne ne doit rester sur la touche. Le Seigneur attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes la nous sommes. En célébrant cette eucharistie, nous nous tournons vers celui qui a échangé sa vie contre notre salut. Nous lui rendons grâce pour cette espérance et cette joie qui est en nous. Qu’il nous donne d’un être les porteurs et les messagers tout au long de notre vie.