Archive pour le 13 avril, 2016
COMMENT METTRE LA SCIENCE ET LA FOI EN HARMONIE ?
13 avril, 2016
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COMMENT METTRE LA SCIENCE ET LA FOI EN HARMONIE ?
RÉPONSE DE BENOÎT XVI, LE 6 AVRIL 2006
Les mathématiques, langage de Dieu ?
Le grand Galilée a dit que Dieu a écrit le livre de la nature sous forme de langage mathématique. Il était convaincu que Dieu nous a donné deux livres : celui des Saintes Ecritures et celui de la nature. Et le langage de la nature — telle était sa conviction — c’est celui des mathématiques, qui sont donc un langage de Dieu, du Créateur. Réfléchissons à présent sur ce que sont les mathématiques : en soi, il s’agit d’un système abstrait, d’une invention de l’esprit humain, qui en tant que tel, dans sa pureté, n’existe pas. Il est toujours réalisé de manière approximative, mais — en tant que tel — c’est un système intellectuel, une grande invention géniale de l’esprit humain. La chose surprenante est que cette invention de notre esprit humain est vraiment la clef pour comprendre la nature, que la nature est réellement structurée de façon mathématique et que nos mathématiques, inventées par notre esprit, sont réellement l’instrument pour pouvoir travailler avec la nature, pour la mettre à notre service, pour l’instrumentaliser à travers la technique. * * Comment une invention de l’esprit humain peut-il à ce point coïncider avec la structure de l’univers ? Cela me semble une chose presque incroyable qu’une invention de l’esprit humain et la structure de l’univers coïncident : les mathématiques, que nous avons inventées, nous donnent réellement accès à la nature de l’univers et nous le rendent utilisable. La structure intellectuelle du sujet humain et la structure objective de la réalité coïncident donc : la raison subjective et la raison objective dans la nature sont identiques. Je pense que cette coïncidence entre ce que nous avons pensé et la façon dont se réalise et se comporte la nature est une énigme et un grand défi, car nous voyons que, à la fin, c’est « une » raison qui les relie toutes les deux : notre raison ne pourrait pas découvrir cette autre, s’il n’existait pas une raison identique à la source de toutes les deux. Dans ce sens, il me semble précisément que les mathématiques — dans lesquelles, en tant que telles, Dieu ne peut apparaître —, nous montrent la structure intelligente de l’univers Certes, les théories du chaos existent également, mais elles sont limitées car si le chaos prenait le dessus, toute la technique deviendrait impossible. Ce n’est que parce que notre mathématique est fiable que la technique est fiable. Notre science, qui permet finalement de travailler avec les énergies de la nature, suppose une structure fiable, intelligente, de la matière. Et ainsi, nous voyons qu’il y a une rationalité subjective et une rationalité objective de la matière, qui coïncident. Naturellement, personne ne peut prouver — comme on le prouve par l’expérience, dans les lois techniques — que les deux soient réellement le fruit d’une unique intelligence, mais il me semble que cette unité de l’intelligence, derrière les deux intelligences, apparaît réellement dans notre monde. Et plus nous pouvons instrumentaliser le monde avec notre intelligence, plus apparaît le dessein de la Création.
* * La grande option du christianisme : l’option pour la rationalité et pour la priorité de la raison À la fin, pour arriver à la question définitive, je dirais : Dieu existe, ou il n’existe pas. Il n’existe que deux options. – Ou l’on reconnaît la priorité de la raison, de la Raison créatrice qui est à l’origine de tout et le principe de tout — la priorité de la raison est également la priorité de la liberté — – ou l’on soutient la priorité de l’irrationnel, selon laquelle tout ce qui fonctionne sur notre terre ou dans notre vie ne serait qu’occasionnel, marginal, un produit irrationnel — la raison serait un produit de l’irrationalité. On ne peut pas en ultime analyse « prouver » l’un ou l’autre projet, mais la grande option du christianisme est l’option pour la rationalité et pour la priorité de la raison. Cela me semble une excellente option, qui nous montre que derrière tout se trouve une grande intelligence, à laquelle nous pouvons nous fier.
* * L’option chrétienne : la Raison créatrice est amour. = La plus humaine et la plus rationnelle des options Mais le véritable problème contre la foi aujourd’hui me semble être le mal dans le monde : on se demande comment il peut être compatible avec cette rationalité du Créateur. Et ici, nous avons véritablement besoin du Dieu qui s’est fait chair et qui nous montre qu’Il n’est pas une raison mathématique, mais que cette raison originelle est également Amour. Si nous regardons les grandes options, l’option chrétienne est également aujourd’hui la plus rationnelle et la plus humaine. C’est pourquoi nous pouvons élaborer avec confiance une philosophie, une vision du monde qui soit fondée sur cette priorité de la raison, sur cette confiance que la Raison créatrice est amour, et que cet amour est Dieu.
PAPE FRANÇOIS – 13. L’EVANGILE DE LA MISÉRICORDE
13 avril, 2016PAPE FRANÇOIS – 13. L’EVANGILE DE LA MISÉRICORDE
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 6 avril 2016
Chers frères et sœurs bonjour !
Après avoir réfléchi à la miséricorde de Dieu dans l’Ancien Testament, nous commençons aujourd’hui à méditer sur la façon dont Jésus lui- même l’a menée à son plein accomplissement. Une miséricorde qu’Il a toujours exprimée, mise en pratique et communiquée, à chaque moment de sa vie terrestre. En rencontrant les foules, en annonçant l’Évangile, en guérissant les malades, en s’approchant des derniers, en pardonnant les pécheurs, Jésus rend visible un amour ouvert à tous : personne n’est exclu ! Il est ouvert à tous sans limites. Un amour pur, gratuit, absolu. Un amour qui atteint son sommet dans le Sacrifice de la croix. Oui, l’Évangile est vraiment l’« Évangile de la miséricorde », car Jésus est la Miséricorde ! Les quatre Évangiles attestent du fait que Jésus, avant d’entreprendre son ministère, voulut recevoir le baptême de Jean-Baptiste (Mt 3, 13-17 ; Mc 1, 9-11; Lc 3, 21-22 ; Jn 1, 29-34). Cet événement donne une orientation décisive à toute la mission du Christ. En effet, Il ne s’est pas présenté au monde dans la splendeur du temple: il pouvait le faire. Il ne s’est pas fait annoncer en fanfare: il pouvait le faire. Et il n’est pas non plus venu dans les habits d’un juge : il pouvait le faire. Au contraire, après trente ans de vie cachée à Nazareth, Jésus s’est rendu au fleuve du Jourdain, avec de nombreuses personnes de son peuple et s’est mis dans la queue avec les pécheurs. Il n’a pas eu honte : il était là avec tout le monde, avec les pécheurs, pour se faire baptiser. Ainsi, depuis le début de son ministère, Il s’est manifesté comme le Messie qui prend en charge la condition humaine, mû par la solidarité et la compassion. Comme il l’affirme lui-même dans la synagogue de Nazareth en se présentant par la prophétie d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (Lc 4, 18-19). Tout ce que Jésus a accompli après le baptême a été la réalisation du programme initial : apporter à tous l’amour de Dieu qui sauve. Jésus n’a pas apporté la haine, il n’a pas apporté l’inimitié: il nous a apporté l’amour ! Un grand amour, un cœur ouvert pour tous, pour nous tous ! Un amour qui sauve ! Il s’est fait le prochain des derniers, en leur communiquant la miséricorde de Dieu qui est pardon, joie et vie nouvelle. Jésus, le Fils envoyé par le Père, est réellement le début du temps de la miséricorde pour toute l’humanité ! Ceux qui étaient présents sur la rive du Jourdain ne comprirent pas tout de suite la portée du geste de Jésus. Jean-Baptiste lui-même s’étonna de sa décision (cf. Mt 3, 14). Mais le Père céleste, non ! Il fit entendre sa voix d’en haut : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc 1, 11). De cette façon, le Père confirme la voie que le Fils a entreprise en tant que Messie, tandis que descend sur lui comme une colombe l’Esprit Saint. Aussi, le cœur de Jésus bat, pour ainsi dire, à l’unisson avec le cœur du Père et de l’Esprit, montrant à tous les hommes que le salut est le fruit de la miséricorde de Dieu. Nous pouvons contempler encore plus clairement le grand mystère de cet amour en tournant notre regard vers Jésus crucifié. Alors qu’il s’apprête à mourir innocent pour nous pécheurs, Il supplie le Père : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). C’est sur la croix que Jésus présente à la miséricorde du Père le péché du monde : le péché de tous, mes péchés, tes péchés, vos péchés. Et là, sur la croix, Il les présente au Père. Et avec le péché du monde, tous nos péchés sont effacés. Rien ni personne ne demeure exclu de cette prière sacrificielle de Jésus. Cela signifie que nous ne devons pas avoir peur de nous reconnaître et de nous confesser pécheurs. Combien de fois nous disons : « Mais celui-ci est un pécheur, il a fait ceci et cela… », et nous jugeons les autres. Et toi ? Chacun de nous devrait se demander : « Oui, celui-là est un pécheur. Et moi ? ». Nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes tous pardonnés : nous avons tous la possibilité de recevoir ce pardon qui est la miséricorde de Dieu. Nous ne devons pas craindre, donc, de nous reconnaître pécheurs, de nous confesser pécheurs, car chaque péché a été porté par le Fils sur la Croix. Et quand nous le confessons, repentis, en nous confiant à Lui, nous sommes certains d’être pardonnés. Le sacrement de la réconciliation rend actuel pour chacun la force du pardon qui jaillit de la Croix et renouvelle dans notre vie la grâce de la miséricorde que Jésus a acquise pour nous ! Nous ne devons pas craindre nos pauvretés: chacun de nous a les siennes. La puissance d’amour du Crucifié ne connaît pas d’obstacles et ne s’épuise jamais. Et cette miséricorde efface nos pauvretés. Très chers frères et sœurs, en cette année jubilaire, demandons à Dieu la grâce de faire l’expérience de la puissance de l’Évangile : Évangile de la miséricorde qui transforme, qui fait entrer dans le cœur de Dieu, qui nous rend capables de pardonner et de regarder le monde avec plus de bonté. Si nous accueillons l’Évangile du Crucifié ressuscité, toute notre vie sera façonnée par la force de son amour qui renouvelle.