Archive pour le 4 avril, 2016

Murillo, Annunciazione del Signore

4 avril, 2016

Murillo, Annunciazione del Signore dans images sacrée bartolom-esteban-murillo-annunciazione

 

http://www.finestresullarte.info/operadelgiorno/2014/313-bartolom-esteban-murillo-annunciazione.php#cookie-ok

JEAN DE VALAAM « BÉATITUDES, LETTRES D’UN MOINE AUX ENFANTS DE CE MONDE »

4 avril, 2016

http://oodegr.co/francais/psyxotherapeftika/lettres_d_un_moine.htm

SUR LA VIE SPIRITUELLE

JEAN DE VALAAM « BÉATITUDES, LETTRES D’UN MOINE AUX ENFANTS DE CE MONDE »

Editions du « Sel de la Terre »

Lettre 7 du 14 août 1945 Christ est parmi nous ! J’ai bien reçu ta bonne lettre et je l’ai lue avec amour. Il est bon que tu aspires à la vie spirituelle, mais efforce-toi de ne pas éteindre l’Esprit. S’il vous est plus difficile, à vous qui êtes dans le monde, de développer une vie spirituelle, le Seigneur aide ceux qui font des efforts. Saint Jean Climaque s’étonne de notre étrange condition : « Comment se fait-il qu’ayant le Dieu tout puissant, les anges et les saints comme auxiliaires pour pratiquer les vertus, et le seul Malin pour nous inciter au péché, nous soyons néanmoins plus facilement portés aux passions et aux vices qu’aux vertus?  » La question est restée ouverte. Le saint n’a pas voulu nous l’expliquer. On peut cependant supposer deux choses. D’une part, notre nature corrompue par la désobéissance et le monde, avec ses séductions multiples et étourdissantes, font le jeu du diable. D’autre part, le Seigneur ne viole pas notre liberté souveraine. Nous devons tendre aux vertus jusqu’à la limite de nos forces ; toutefois, il ne dépend pas de nous de persévérer dans les vertus, mais du Seigneur- C’est en fonction de notre humilité, et non de notre ascèse, que le Seigneur nous garde dans la vertu. Saint jean Climaque dit : « Là où une chute est survenue, c’est que l’orgueil a précédé. » Cependant, à nous qui sommes faibles, le Seigneur, dans sa miséricorde, a donné le repentir, car notre nature est profondément encline au péché. Les saints Pères ont, par leur propre expérience, étudié à fond les subtilités de notre nature ; ils nous consolent en nous exposant en détail, dans leurs écrits, les moyens de lutter contre le péché. Maintenant que tu as le combat invisible , consulte-le plus souvent. Quant à ta règle de prière, à toi de juger; simplement, que la prière ne soit pas dite en l’air, juste pour accomplir une règle. Efforce-toi de prier avec attention ! N’est-il pas préférable d’écourter la règle plutôt que de l’accomplir avec agitation et d’en être esclave ? Ce n’est pas ma pensée, mais celle de saint Isaac le Syrien. C’est aussi mentionné dans le Combat invisible, mais je ne me rappelle plus dans quel chapitre. Ton indigne compagnon de prière.

Lettre 10 du 10 juillet 1946 Christ est parmi nous ! Je te souhaite de mener une vie spirituelle et d’essayer, par amour de Dieu et pour le salut de ton âme, d’exprimer tout ce que tu as sur la conscience. « Prenez garde de ne pas tomber », dit l’Apôtre (1 Co 10,12). Sans la grâce de Dieu, toutes nos précautions s’émiettent car, comme je te l’ai déjà dit, il n’est pas en notre pouvoir de persévérer dans les vertus. Nous devons tendre aux vertus et nous faire violence, en cela consiste notre liberté. Tu as maintenant des notions sur la vie intérieure ainsi qu’une certaine expérience. Selon les forces et le temps dont tu disposes, contrains-toi à prier plus souvent intérieurement. Exerce-toi aussi au souvenir de la mort et prie Dieu de t’accorder cette grâce. Vois notre vie passagère : inconstante, changeante et très éphémère ; elle pousse à la distraction ceux qui ne sont pas attentifs. Pour acquérir la paix intérieure, il n’est qu’un moyen: la prière continuelle. L’ennui et la tristesse passeront ; prends patience et ne te décourage pas ! Que le Seigneur t’aide et te garde ! Il n’est pas bon de croire les paroles de ceux qui sont étrangers à notre façon de penser. Les gens sont ce qu’ils sont : ils font parfois d’un rien une montagne et ne voient que les faiblesses. Ils ne peuvent pas connaître les larmes secrètes versées en cellule ni pénétrer la vie intérieure d’un moine solitaire. Les degrés d’avancement spirituel sont variés, et seul le spirituel peut comprendre le spirituel. Rien n’est plus profitable que de considérer tous les autres comme bons et soi-même comme pire que tous. Ainsi que je te l’ai déjà dit personnellement, ne fais attention qu’à toi-même, et tu te verras alors pire que tous. Je me souviens toujours de vous dans mes indignes prières. Que la miséricorde de Dieu soit avec vous, selon votre foi !

Lettre 13 du 6 décembre 1946 J’aimerais bien répondre de vive voix à tes questions, car on ne peut pas tout dire par écrit. Il doit bien en être ainsi : si nous faisons attention à nous mêmes, les autres nous paraissent bons ; l’œil sain, en effet, regarde tous les hommes avec droiture, tandis que l’œil torve regarde tous les hommes de travers. Tu as donc maintenant le livre de saint Cassien ; lis-le de temps à autre ; bien qu’il soit écrit pour les moines, il s’adresse aussi aux Iaïcs. Des extraits bien choisis de ce livre figurent dans le tome Il de la Philocalie. Puisque tu aimes les « Vies des saints », lis-les ! Nous les lisons ici chaque jour au réfectoire et j’ai remarqué que certains en ont les larmes aux yeux. Tu as donc constaté toi-même que les visites et les conversations te laissent dans la tristesse ; aussi, dans la mesure du possible, évite-les sans hésiter. Même si cela fait quelques mécontents, cela n’a pas d’importance. Ne t’en préoccupe pas ! Tu as peur de l’obscurité ? Moi aussi. Cela nous montre combien nous sommes faibles et avons peu de foi dans la Providence divine. Lorsque je suis revenu à pied de chez les moniales, il m’a fallu traverser la forêt sur une distance de cinq kilomètres; à un endroit, une telle frayeur m’a saisi que j’en ai eu la chair de poule et que mes oreilles se sont mises à bouger: j’avais l’impression que quelqu’un me suivait. Je me suis retourné, j’ai fait le signe de croix et j’ai poursuivi mon chemin. L’Ecriture sainte dit : « La peur n’est rien d’autre qu’absence de réflexion » (Sg 17,12). Quant à ton trouble, les saints Pères ont dit : « Ce qui s’effectue avec trouble vient toujours des démons. » Prosterne-toi devant la croix et l’icône de la Mère de Dieu, cela suffit. Sois en paix ! Lis dans saint Barsanuphe la question 430 ainsi que la réponse et fais de même avec la question 433 ; tu pourras alors clarifier toi-même un peu les choses. Ne te trouble pas lorsque tu ne peux accomplir toute ta règle de prière et ne sois pas esclave d’une règle ! Garde la prière du publicain – « O Dieu, sois miséricordieux envers moi, pécheur ! » – et garde le souvenir de Dieu. Cela remplace toutes les règles. Lis ce qui est écrit à la page 136 du livre de saint Isaac, ainsi que le chapitre 20 de la deuxième partie du Combat invisible. Si des larmes apparaissent, arrête-toi jusqu’à ce qu’elles tarissent. Les larmes sont toujours utiles, mais ne t’en inquiète pas. Sache aussi que prier sans attention n’amènera jamais les larmes. Quand tu te couches, que la pensée de Dieu, tes souvenirs de l’Ecriture, surtout de l’Evangile, occupent ton esprit. Laisse les larmes venir librement. En confession, il ne faut pas essayer d’avoir des larmes; dis ce que tu as sur la conscience et rien de plus. Il est évident que X. traverse une période difficile ; aussi, il faut prier pour elle et ne pas t’irriter contre elle. Tu fais bien de ne pas lui accorder trop attention et de ne pas intervenir. Que le Seigneur vous accorde la sagesse et la réconciliation.

 

HOMÉLIE DE JEAN PAUL II – SOLENNITÉ DE L’ANNONCIATION (2000)

4 avril, 2016

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/homilies/2000/documents/hf_jp-ii_hom_20000325_nazareth.html  

HOMÉLIE DE JEAN PAUL II  – SOLENNITÉ DE L’ANNONCIATION

CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE DANS LA BASILIQUE DE L’ANNONCIATION À NAZARETH EN LA SOLENNITÉ DE L’ANNONCIATION

Samedi, 25 mars 2000

« Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole » (Angelus).

Monsieur le Patriarche, Vénérés frères dans l’épiscopat, Révérend Père Custode, Très chers frères et soeurs,

1. 25 mars 2000, solennité de l’Annonciation en l’année du grand Jubilé:  aujourd’hui les yeux de toute l’Eglise sont tournés vers Nazareth. J’ai désiré revenir dans la ville de Jésus, pour ressentir encore une fois, en contact avec ce lieu, la présence de la femme au sujet de laquelle saint Augustin a écrit:  « Il choisit la mère qu’il avait créée; il créa la mère qu’il avait choisie » (cf. Sermo 69, 3, 4). Il est particulièrement facile de comprendre ici pourquoi toutes les générations appellent Marie bienheureuse (cf. Lc 1, 48). Je salue cordialement Sa Béatitude le Patriarche Michel Sabbah, et je le remercie de ses aimables paroles d’introduction.  Avec  l’Archevêque  Boutros Mouallem et vous tous, évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, je me réjouis de la grâce de cette solennelle célébration. Je suis heureux d’avoir l’opportunité de saluer le Ministre général franciscain, le Père Giacomo Bini, qui m’a accueilli à mon arrivée, et d’exprimer au Custode, le Père Giovanni Battistelli, ainsi qu’aux Frères de la Custodie, l’admiration de toute l’Eglise pour la dévotion avec laquelle vous accomplissez votre vocation unique. Avec gratitude, je rends hommage à la fidélité à la tâche qui vous a été confiée par saint François et qui a été confirmée par les Pontifes au cours des siècles. 2. Nous sommes réunis pour célébrer le grand mystère qui s’est accompli ici il y a deux mille ans. L’évangéliste Luc situe clairement l’événement dans  le  temps  et  dans l’espace:  « Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie » (Lc 1, 26-27). Cependant, pour comprendre ce qui se passa à Nazareth il y a deux mille ans, nous devons revenir à la lecture tirée de la Lettre aux Hébreux. Ce texte nous permet d’écouter une conversation entre le Père et le Fils sur le dessein de Dieu de toute éternité. « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation; mais tu m’as façonné un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. Alors j’ai dit:  Voici, je viens [...] pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10, 5-7). La Lettre aux Hébreux nous dit que, obéissant à la volonté du Père, le Verbe éternel vient parmi nous pour offrir le sacrifice qui dépasse tous les sacrifices offerts lors de la précédente Alliance. Son sacrifice est le sacrifice éternel et parfait qui rachète le monde. Le dessein divin est révélé graduellement dans l’Ancien Testament, en particulier dans les paroles du prophète Isaïe, que nous venons d’entendre:  « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe:  Voici, la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (7, 14). Emmanuel:  Dieu avec nous. A travers ces paroles, l’événement unique qui devait s’acccomplir à Nazareth dans la plénitude des temps est préannoncé, et c’est cet événement que nous célébrons aujourd’hui avec joie et un bonheur intense. 3. Notre pèlerinage jubilaire a été un voyage dans l’esprit, commencé sur les traces d’Abraham « notre Père dans la foi » (Canon Romain; cf. Rm 11, 12). Ce voyage nous a conduits aujourd’hui à Nazareth, où nous rencontrons Marie la  plus  authentique   des   filles d’Abraham. C’est Marie, plus que quiconque, qui peut nous enseigner ce que signifie vivre la foi de « Notre Père ». Marie est de nombreuses façons, vraiment différente d’Abraham; mais, d’une manière plus profonde, « l’ami de Dieu » (cf. Is 41, 8) et la jeune femme de Nazareth sont très semblables. Tous deux, Abraham et Marie, reçoivent une promesse merveilleuse de Dieu. Abraham devait devenir le père d’un fils, duquel devait naître une grande nation. Marie devait devenir la Mère d’un Fils qui aurait été le Messie, l’Oint du Seigneur. Gabriel dit:  « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils [...] Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père [...] et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 31-33). Tant pour Abraham que pour Marie la promesse arrive de façon totalement inattendue.  Dieu  change  le  cours quotidien de leur vie, bouleversant les rythmes établis et les attentes normales. La promesse apparaît impossible tant à Abraham qu’à Marie. La femme d’Abraham, Sara, était stérile et Marie n’est pas encore mariée:  « Comment sera-t-il, – demande-t-elle à l’ange – puisque je ne connais pas d’homme? » (Lc 1, 34). 4. Comme à Abraham, il est également demandé à Marie de répondre « oui » à quelque chose qui n’est jamais arrivé auparavant. Sara est la première des femmes stériles de la Bible à concevoir grâce à la puissance de Dieu, précisément comme Elisabeth sera la dernière. Gabriel parle d’Elisabeth pour rassurer Marie:  « Et voici qu’Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse » (Lc 1, 36). Comme Abraham, Marie aussi doit avancer dans l’obscurité, en ayant confiance en Celui qui l’a appelée. Toutefois, sa question « comment sera-t-il? » suggère que Marie est prête à répondre « oui » malgré les peurs et les incertitudes. Marie ne demande pas si la promesse est réalisable, mais seulement comment elle se réalisera. Il n’est donc pas suprenant qu’à la fin elle prononce son fiat:  « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). A travers ces paroles, Marie se révèle une vraie fille d’Abraham et devient la Mère du Christ et la Mère de tous les croyants. 5. Pour pénétrer encore plus profondément ce mystère, revenons au moment du voyage d’Abraham lorsqu’il reçut la promesse. Ce fut lorsqu’il accueillit dans sa maison trois hôtes mystérieux (cf. Gn 18, 1-5) en leur offrant l’adoration due à Dieu:  tres vidit et unum adoravit. Cette rencontre mystérieuse préfigure l’Annonciation, lorsque Marie est puissamment entraînée dans la communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. A travers le fiat prononcé par Marie à Nazareth, l’Incarnation est devenue le merveilleux accomplissement de la rencontre d’Abraham avec Dieu. En suivant les traces d’Abraham, nous  sommes  donc  parvenus  à  Nazareth, pour chanter les louanges de la femme « qui apporte la lumière dans le monde » (Hymne Ave Regina Caelorum). 6. Nous sommes cependant venus ici également pour la supplier. Que demandons-nous, nous pèlerins en voyage dans le troisième millénaire chrétien, à la Mère de Dieu? Ici, dans la ville que le  Pape  Paul VI,  lorsqu’il  visita   Nazareth, définit « L’école de l’Evangile. Ici on apprend à observer, à écouter, à méditer, à pénétrer le sens, si profond et mystérieux, de cette très simple, très humble, très belle apparition » (Allocution à Nazareth, 5 janvier 1964), je prie tout d’abord pour un grand renouveau de la foi de tous les fils de l’Eglise. Un profond renouveau de foi:  non seulement une attitude générale de vie, mais une profession consciente et courageuse du Credo:  « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est » A Nazareth, où Jésus « croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52), je demande à la Sainte Famille d’inspirer tous les chrétiens à défendre la famille, à défendre la famille contre les nombreuses menaces qui pèsent actuellement sur sa nature, sa stabilité et sa mission. Je confie à la Sainte Famille les efforts des chrétiens et de toutes les personnes de bonne volonté pour défendre la vie et promouvoir le respect pour la dignité de chaque être humain. A Marie, la Theotókos, la grande Mère de Dieu, je consacre les familles de Terre Sainte, les familles du monde. A Nazareth, où Jésus a commencé son ministère public, je demande à Marie d’aider l’Eglise à prêcher partout la « Bonne nouvelle » aux pauvres, précisément comme Il l’a fait (cf. Lc 4, 18). En cette « année de grâce du Seigneur », je Lui demande de nous enseigner la voie de l’humble et joyeuse obéissance à l’Evangile dans le service à nos frères et à nos soeurs, sans préférences et sans préjudices.

« O Mère du Verbe Incarné, ne rejette pas ma prière, mais écoute-moi de façon