Archive pour le 1 avril, 2016

Caravaggio – The Incredulity of Saint Thomas.

1 avril, 2016

Caravaggio - The Incredulity of Saint Thomas. dans images sacrée Caravaggio_-_The_Incredulity_of_Saint_Thomas

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BENOÎT XVI – THOMAS APÔTRE

1 avril, 2016

https://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060927.html

BENOÎT XVI – THOMAS APÔTRE

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 27 septembre 2006

Chers frères et soeurs,

Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd’hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d’une racine juive, ta’am, qui signifie « apparié, jumeau ». En effet, l’Evangile de Jean l’appelle plusieurs fois par le surnom de « Didyme » (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément « jumeau ». La raison de cette dénomination n’est pas claire. Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l’exhortation qu’il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s’approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples:  « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui! » (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement:  elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu’à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l’épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D’ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe « suivre » c’est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu’il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante:  « Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort » (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l’Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d’abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même:  mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre. Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu’il va préparer une place à ses disciples pour qu’ils aillent eux aussi là où il se trouve; et il leur précise:  « Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin » (Jn 14, 4). C’est alors que Thomas intervient en disant:  « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin? » (Jn 14, 5). En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas; mais ses paroles fournissent à Jésus l’occasion de prononcer la célèbre définition:  « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). C’est donc tout d’abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous et pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire, de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire:  je ne te comprends pas, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l’attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner. Très célèbre et même proverbiale est ensuite la scène de Thomas incrédule, qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, il n’avait pas cru à l’apparition de Jésus en son absence et il avait dit:  « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté; non, je ne croirai pas! » (Jn 20, 25). Au fond, ces paroles laissent apparaître la conviction que Jésus est désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies. Thomas considère que les signes caractéristiques de l’identité de Jésus sont à présent surtout les plaies, dans lesquelles se révèle jusqu’à quel point Il nous a aimés. En cela, l’Apôtre ne se trompe pas. Comme nous le savons, huit jours après, Jésus réapparaît parmi ses disciples, et cette fois, Thomas est présent. Jésus l’interpelle:  « Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté:  cesse d’être incrédule, sois croyant » (Jn 20, 27). Thomas réagit avec la plus splendide profession de foi de tout le Nouveau Testament:  « Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20, 28). A ce propos, saint Augustin commente:  Thomas « voyait et touchait l’homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu’il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu’il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu’alors, il avait douté » (In Iohann. 121, 5). L’évangéliste poursuit par une dernière parole de Jésus à Thomas:  « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu » (Jn 20, 29). Cette phrase peut également être mise au présent:  « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Quoi qu’il en soit, Jésus annonce un principe fondamental pour les chrétiens qui viendront après Thomas, et donc pour nous tous. Il est intéressant d’observer qu’un autre Thomas, le grand théologien médiéval d’Aquin, rapproche de cette formule de béatitude celle apparemment opposée qui est rapportée par Luc:  « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez » (Lc 10, 23). Mais saint Thomas d’Aquin commente:  « Celui qui croit sans voir mérite bien davantage  que  ceux  qui  croient en voyant » (In Johann. XX lectio VI  2566). En effet, la Lettre aux Hébreux, rappelant toute la série des anciens Patriarches bibliques, qui crurent en Dieu sans voir l’accomplissement de ses promesses, définit la foi comme « le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître des réalités qu’on ne voit pas » (11, 1). Le cas de l’Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons:  la première, parce qu’il nous réconforte dans nos incertitudes; la deuxième, parce qu’il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude; et, enfin, parce que les paroles qu’il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d’adhésion à sa personne. Une dernière annotation sur Thomas est conservée dans le Quatrième Evangile, qui le présente comme le témoin du Ressuscité lors du moment qui suit la pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade (cf. Jn 21, 2). En cette occasion, il est même mentionné immédiatement après Simon-Pierre:  signe évident de la grande importance dont il jouissait au sein des premières communautés chrétiennes. En effet, c’est sous son nom que furent ensuite écrits les Actes et l’Evangile de Thomas, tous deux apocryphes, mais tout de même importants pour l’étude des origines chrétiennes. Rappelons enfin que, selon une antique tradition, Thomas évangélisa tout d’abord la Syrie et la Perse (c’est ce que réfère déjà Origène, rapporté par Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 3, 1), se rendit ensuite jusqu’en Inde occidentale (cf. Actes de Thomas 1-2 et 17sqq), d’où il atteignit également l’Inde méridionale. Nous terminons notre réflexion dans cette perspective missionnaire, en formant le voeu que l’exemple de Thomas corrobore toujours davantage notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu.

HOMÉLIE DU 2ÈME DIMANCHE DE PÂQUES

1 avril, 2016

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HOMÉLIE DU 2ÈME DIMANCHE DE PÂQUES

03/04/2016

Les lectures du jour http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2016-04-03&language=FR

Jésus Christ, visage de la miséricorde du Père

« Dimanche de la Miséricorde… » Parlons-en ! Nous vivons dans une société qui est sans pitié pour ceux qui, à un moment donné, ont fait preuve de faiblesse. Malgré les efforts qu’ils font pour s’en sortir, on continue à les enfoncer. On leur rappelle leur passé, on le leur laisse aucune chance. Ils continuent à être considérés comme irrécupérables. Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et aux écrits qui peuvent causer bien plus de dégâts que des coups. C’est toute une vie qui finit par être brisée. Or voilà que l’Evangile de ce 2ème dimanche de Pâques nous parle de miséricorde. Rappelons-nous : Jésus venait d’être trahi par ses plus proches amis. Tous sauf Jean l’ont abandonné. Ils l’ont laissé seul face à la violence et à la mort. Ils avaient trop peur d’être arrêtés et condamnés en même temps que lui. C’est aussi pour cette raison qu’après la mort de leur Maître, ils se sont cachés et enfermés en un lieu secret. Pour eux, c’était une question de vie ou de mort. C’est alors que Jésus les rejoint là où ils en sont. Et ses premières paroles sont un message de paix. Il aurait pu leur rappeler leur abandon, leur manque de foi, leur infidélité. Pierre avait même renié Jésus. Trois fois de suite, il avait dit qu’il ne connaissait pas cet homme. Mais Jésus ressuscité n’a pas cherché le punir ni à lui faire des reproches. Il n’a pas exigé des excuses. Bien au contraire, sa grande préoccupation a été de pacifier leur cœur. Il porte sur eux un regard miséricordieux. Tout l’Evangile nous le montre relevant celui qui est tombé. Il veut le libérer de ce mal dans lequel il s’est enfoncé. Lui-même a dit, un jour, qu’il était venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Dans un deuxième temps, Jésus montre ses plaies à ses disciples, celles de ses mains, de ses pieds et de son côté. Il ne les montre pas comme un reproche mais comme une preuve d’amour. Jésus a été « blessé d’amour ». C’est en contemplant ses blessures que nous comprenons à quel point Dieu nous aime. « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé » (Saint Paul aux Romains). Nous n’aurons jamais fini de rendre grâce pour cet amour inépuisable qui est en Dieu. Voilà un message de la plus haute importance pour nous aujourd’hui. Nous reprochons à l’autre les blessures qu’il nous a faites. Parfois, cette rancune dure des mois et des années. On se dit que rien ne pourra effacer ce mal dont nous avons été victimes. Mais Jésus ressuscité nous apprend un amour bien plus fort que toutes les traces infligées. Avec lui, ces traces deviennent le signe d’un amour qui se laisse toucher. Elles nous montrent à quel point Jésus nous a aimés : « Le Seigneur nous a aimés comme on n’a jamais aimé… Son amour était si fort qu’il en mourut sur une croix. » En continuant la lecture de cet Evangile, nous découvrons que Jésus fait une chose encore plus incroyable : il envoie ses disciples en mission. Il aurait pu dire : « Non, je ne peux pas compter sur eux… ils ne sont pas fiables. » Or voilà que, malgré leur trahison, il leur redit toute sa confiance. Il leur donne son Esprit Saint. Et surtout, il les institue comme ministres de son pardon. Il aurait pu commencer par régler ses comptes. Il aurait pu également vérifier s’ils avaient bien compris la leçon. Rien de tout cela, bien au contraire : il s’adresse à des pécheurs pour leur confier ses richesses. Il les envoie pour donner son pardon. La miséricorde ne connaît pas la méfiance ni la prudence. Elle espère contre toute espérance. C’est grâce à cette rencontre avec Jésus que les apôtres ont pu annoncer la bonne nouvelle. Les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés. La première lecture nous montre le témoignage d’une communauté de chrétiens qui a bénéficié de cette miséricorde de Jésus. Le livre de l’Apocalypse (2ème lecture) nous dit que cela n’a pas été facile. Les premiers chrétiens ont été persécutés à cause de leur foi. C’est aussi ce qui se passe tous les jours dans de nombreux pays. Mais le Seigneur est toujours là : il nous rejoint dans nos épreuves et nos doutes. Le mal, la haine et la violence qui accablent de nombreux chrétien n’aura pas le dernier mot. Et si nous venons à tomber, le Seigneur est toujours là pour nous relever et nous remettre en route. Nous avons tous besoin de réapprendre à vivre de cet amour miséricordieux qui est en Jésus. Et surtout, nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a bien besoin. Beaucoup ne connaissent pas la miséricorde. Les coupables sont enfoncés dans la honte et l’échec. Nous, chrétiens, nous sommes invités à nous ajuster à Jésus qui veut à tout prix sauver tous les hommes, même ceux qui ont commis le pire. Comme il l’a fait pour les disciples, il nous envoie. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait. Il est à l’œuvre ; nous, nous ne sommes que les manœuvres. Pour conclure, voici une parole du pape François : « Dieu ne se lasse jamais de pardonner… le problème, c’est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Dieu ne se lasse jamais de pardonner… Le nom de Dieu est Miséricorde ». « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. » Qu’il soit avec nous pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible.

Sources : Revues signes, Feu Nouveau, Homélie de Mgr Brouvet, Pape François, journaux locaux

Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 03/04/2016)