Archive pour mars, 2016

The oldest Byzantine icon of Mary, c. 600, Saint Catherine’s Monastery, encaustic on panel.

8 mars, 2016

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SAINT JEAN CHRISOSTOME – CARÊME SUR CE VERSET : « AU COMMENCEMENT DIEU CRÉA LE CIEL ET LA TERRE» (GEN. I, 1) ;

8 mars, 2016

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/discgen/discours002.htm 

SAINT JEAN CHRISOSTOME – CARÊME SUR CE VERSET : « AU COMMENCEMENT DIEU CRÉA LE CIEL ET LA TERRE» (GEN. I, 1) ;

DEUXIÈME DISCOURS. DISCOURS PRONONCÉ AU COMMENCEMENT DU CARÊME SUR CE VERSET : « AU COMMENCEMENT DIEU CRÉA LE CIEL ET LA TERRE» (GEN. I, 1) ; SUR LE JEÛNE ET SUR L’AUMÔNE.   ANALYSE.  

1. La prière de l’Église dirige la langue du Docteur chrétien. Pourquoi Dieu, en créant l’homme, ne dit pas : que l’homme soit fait, mais, faisons l’homme. Cette seule parole faisons, prouve le Fils unique de Dieu. — 2. Contre les Anthropomorphites.   1. Vous souvenez-vous des questions qui vous ont été proposées hier? C’est que vous avez si bien encouragé notre arrogance et notre audace, que maintenant nous ne craignons pas d’attaquer toutes les questions, ou plutôt, ce n’est ni de l’audace, ni de l’arrogance. Car notre assurance ne nous vient pas dé notre force particulière, nous la fondons sur les prières des pontifes qui nous dirigent; ce sont vos prières aussi qui nous ont excité à entrer dans la carrière. Voilà la puissance de la prière de l’Église; fussions-nous plus muets que la pierre, elle rend notre langue plus agile que l’aile des oiseaux. Quand la brise enfle la voile, le navire fend l’onde, plus rapide qu’une flèche; ainsi la prière de l’Eglise, comme un souffle plus puissant que le zéphir, emporte au loin l’orateur. Voilà pourquoi, chaque jour, nous nous préparons à la lutte avec confiance. En effet, si, dans les joûtes qui plaisent au monde, dix ou vingt amis seulement, dans ta foule immense, suffisent pour déterminer un lutteur à descendre fièrement dans l’arène, à bien plus forte raison nous, qui n’avons pas dix ou vingt amis seulement, qui nous regardent, mais tout un peuple, composé de frères et de pères, descendons-nous dans l’arène avec confiance. Toutefois, dans les luttes profanes, l’athlète n’attend pas grand secours du spectateur, qui ne peut que crier, l’admirer dans l’occasion, et de la place supérieure où il est assis, disputer avec ceux qui ne jugent pas comme lui . quant à descendre dans le stade, tendre la main au lutteur qu’on aime ou tirer le pied de son adversaire, ou faire quelque autre action de ce genre, c’est ce qui n’est pas permis. Ceux qui ont établi ces luttes, ont pris soin de planter des pieux autour de l’arène, et d’étendre des cordes qui l’entourent, pour tenir à distance les transports insensés des spectateurs. Étonnez-vous qu’on ne leur permette pas de descendre dans l’arène, quand il est commandé, même au gymnasiarque, de rester assis hors du stade, à peu de distance, et de donner, à ceux qui luttent loin de lui, les, secours de sa science, mais sans pouvoir les approcher. Avec nous, au contraire, il n’en est pas de même permis, et au Maître, et aux spectateurs, de descendre et de s’approcher de nous; de nous assister de leur affection, de nous affermir par leurs prières. Eh bien ! donc, engageons notre lutte, à la manière des athlètes. Quand ils se sont pris l’un l’autre par le milieu du corps, quand l’ardeur de la lutte, l’espace étant, pour eux, trop, étroit, les a jetés presque sur la foule, qui les entoure au dehors, ils se dégagent l’un de l’autre et retournent à la place où ils ont commencé le combat. Quand ils le renouvellent, ils ne reprennent pas l’attitude droite de la première posture, mais ils s’entrelacent dans (447) la position où ils étaient quand ils se sont séparés. Faisons de même, nous aussi, et puisque l’espace nous. a manqué pour achever notre discours, reprenons la lutte à la même place, et trouvons le dénouement que nous cherchons, dans ce qui nous a été lu aujourd’hui; voyons ce que nous présente la lecture de ce jour : Et Dieu dit, faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. Notre première recherche doit être, pourquoi quand Dieu faisait le ciel, on ne voit pas Faisons, mais que le ciel soit fait, que la lumière soit faite, et de même pour les créatures particulières; pourquoi , quand il s’agit de l’homme, voit-on alors seulement ce Faisons, cette expression d’un conseil, d’une délibération avec un autre, quel qu’il soit, à qui l’on fait l’honneur de communiquer sa pensée? Quel est donc enfin cet être à créer, qui jouit d’un tel honneur? c’est l’homme, cet animal d’une admirable grandeur, la créature la plus excellente auprès de Dieu, pour qui le ciel et la terre et la mer, et tout l’ensemble de la création a été fait. L’homme dont le salut a été si cher à Dieu, qu’il n’a pas même fait grâce, à cause de lui, à son Fils unique. Et en effet, il n’a rien épargné pour l’élever, l’exalter, le placer à sa droite. C’est ce que crie la voix de Paul : Il nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ. (Ephés. II, 6.) Voilà pourquoi la délibération, et le conseil, et la communication de la pensée divine; ce n’est pas que Dieu ait besoin de conseil, loin de nous de le croire, mais la figure de l’Ecriture nous montre l’honneur déféré à celui qui va naître. Mais comment, me dira-t-on, si l’homme est plus excellent que l’univers, est-il créé après l’univers? C’est justement par la raison qu’il est plus excellent que l’univers. Quand l’Empereur doit faire son entrée dans une ville, généraux, préfets, satellites, serviteurs de toute espèce, vont devant, ornent le palais, préparent tout afin de faire toute espèce d’honneur à celui qu’on appelle l’Empereur; il en est de même ici ; l’Empereur va faire, pour ainsi dire, son entrée; le soleil l’a précédé, le ciel a couru devant, la lumière a paru d’abord, toutes choses ont été créées, tout a été préparé, orné; alors seulement paraît l’homme à qui on fait tous les honneurs. Faisons l’homme à notre image. Ecoutez, Juifs; à qui Dieu dit-il, Faisons ? Ce sont les paroles écrites de Moïse. Ils prétendent croire en Moïse, ces menteurs; ce qui prouve qu’ils mentent, et qu’ils ne croient pas en Moïse, c’est la parole du Christ qui les a convaincus de mensonge, écoutez : Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi. (Jean, V, 46.) Certes, ils ont des livres, nous avons, nous, un trésor de livres; à eux la lettre, à nous, et la lettre et la pensée. A qui donc dit-il, Faisons l’homme? C’est à un ange, me dit-on; c’est tout simplement à un archange qu’il s’adresse. Quand des mauvais sujets, des esclaves, accusés par leur maître, sont à court de réponses, ils débitent tout ce qui leur vient à la bouche. C’est ainsi que vous faites, à un ange,n’est-ce pas? à un archange? Quel ange? quel archange? La fonction des anges n’est pas de créer, ni celle des archanges, d’opérer de telles choses. Ainsi, quand Dieu créait le ciel, il n’a rien dit, ni à un ange, ni à un archange. C’est par sa seule vertu qu’il fa produit; et maintenant qu’il produit ce qui est plus excellent que le ciel, que le monde entier, l’être animé par excellence, l’homme, il fait venir ses serviteurs pour les associer à son oeuvre créatrice ? 2. Non, mille fois non; le propre des anges, c’est d’assister, non pas de créer; le propre des archanges, c’est d’être ministres, et non des confidents et des conseillers. Ecoutez la parole d’Isaïe sur les vertus des séraphins, lesquels sont supérieurs aux anges : Je vis le Seigneur assis sur un trône sublime et élevé, et les séraphins étaient autour du trône; ils avaient chacun six ailes : deux dont ils voilaient leur face (Isaïe, VI, 1, 2), pour se garantir les yeux, voyez-vous, parce qu’ils ne pouvaient supporter la lumière éclatante, jaillissant du trône. Que dites-vous ? les séraphins sont là, saisis de tant d’admiration et de stupeur, et de crainte, et cela quand ils voient la clémence de Dieu; et vous voulez que les anges soient associés à ses pensées, prennent part à ses conseils? c’est ce qui n’est nullement conforme à la raison. Mais enfin, à qui donc adresse-t-il ces paroles : Faisons l’homme ? C’est à l’admirable confident de ses conseils, à Celui qui partage sa puissance, au Dieu fort, au prince de la paix, au Père du siècle à venir (Isaïe, IX, 6) ; c’est lui-même, c’est le Fils unique de Dieu ; c’est donc à lui qu’il adresse cette parole : Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. Il ne dit pas : à ma ressemblance et à la tienne; ou à ma ressemblance et à la vôtre, mais à (448) notre image, montrant que l’image est une, que la ressemblance est une. Or, de Dieu et des anges, ni l’image n’est une, ni la ressemblance n’est une. Et comment, en effet, du Maître et des serviteurs l’image serait-elle une, ainsi que la ressemblance? Vous voyez bien que votre faux raisonnement est confondu de toutes parts; l’image proposée ici, c’est l’image de la domination comme la suite du texte le fait voir. Car après avoir dit: A notre image et ressemblance, il ajoute : Et dominez sur les poissons de la mer. Or, la domination de Dieu et celle des anges ne peuvent être une seule et même domination. Comment se pourrait-il faire, s’il y a d’un côté, les serviteurs, de l’autre le Maître; d’un côté les ministres, de l’autre celui qui commande? Mais voici maintenant d’autres contradicteurs. Dieu a la même image que nous, disent-ils, parce qu’ils ne comprennent pas la parole. En effet, Dieu n’a pas entendu l’image de la substance, mais l’imagé de la domination, comme nous allons le montrer par la suite. Car ce qui fait voir que là forme humaine n’est pas la forme de la divinité, c’est ce que dit Paul : Pour ce qui est de l’homme, il ne doit point se couvrir la tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu, au lieu que la femme est la gloire de l’homme. (I Cor. XI, 7.) C’est pourquoi, dit-il, elle doit avoir un voile sur la tête. (Ib. 10.) Il est évident que si, dans ce passage, Paul a exprimé, par le mot image, la parfaite et entière ressemblance de la forme humaine et de la forme de Dieu, s’il a dit que l’homme est l’image de Dieu, parce que Dieu a été représenté sous la forme humaine, selon les idées de ces juifs, il n’aurait pas dû dire, de l’homme seulement, qu’il avait été fait à l’image de Dieu; il aurait dû le dire de la femme aussi. En effet, pour la femme et pour l’homme, la figure, la forme, la ressemblance est une. Pourquoi donc dit-il que l’homme est fait à l’image de Dieu? Pourquoi n’en dit-il pas autant de la femme ? C’est qu’il n’entend pas l’image quant à la forme, mais quant ‘à la domination, qui n’appartient qu’à l’homme seul, et non à la femme. L’homme, en effet, n’a pas de créature qui lui soit supérieure ; la femme est soumise à l’homme, selon la parole de Dieu : Vous vous tournerez vers votre mari et il vous dominera, (Gen. III, 16.) Voilà pourquoi l’homme est l’image de Dieu c’est qu’il n’y a personne au-dessus de lui, de même qu’il n’est aucun être au-dessus de Dieu. La domination appartient à l’homme, quant à la femme, elle est la gloire de l’homme, parce qu’elle est soumise à l’homme. Autre preuve, ailleurs : Nous ne devons pas croire que la Divinité ressemble à de l’or, ou à de l’argent, ou, ci une pierre, ou à toute formé sculptée par l’art ou conçue par la pensée de l’homme. (Act. 2.) Ce qui revient à dire, que non-seulement la Divinité surpasse toutes les formes visibles, mais que la pensée humaine ne peut concevoir aucune forme qui ressemble à Dieu. Comment donc peut-il se faire que Dieu ait la figure de l’homme, lorsque Paul déclare que la pensée même ne peut concevoir la forme de l’essence de Dieu? Quanti notre figure, notre pensée peut facilement se la représenter. Je m’étais encore proposé de vous parler de l’aumône; mais le temps ne nous le permet pas. Nous nous arrêterons donc ici. Mais auparavant, nous voulons vous exhorter à garder- soigneusement le souvenir de tout ce que vous avez entendu ; à bien vous attacher à la sagesse, à la parfaite rectitude de la con. duite, afin qu’il ne soit pas dit que nos collectes sont inutiles ici, et sans fruit pour vous. Nous aurions beau conserver les opinions droites; si nous n’y ajoutons pas la vertu des bonnes oeuvres, nous serons absolument déchus de la vie éternelle. Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, n’entreront pas tous dans le royaume des cieux; mais celui-là seulement y entrera, qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. (Matth. VII, 21.) Appliquons-nous donc ardemment à faire cette volonté de Dieu, ;afin que nous puissions entrer dans le ciel, et conquérir les biens préparés à ceux qui chérissent le Seigneur. Puissions-nous tous être admis à ce partage, par là grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.

LE PSAUME, LOUANGE DE L’UNIVERS : COMMENTAIRE DE SAINT AMBROISE SUR LE PSAUME 1

8 mars, 2016

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LE PSAUME, LOUANGE DE L’UNIVERS : COMMENTAIRE DE SAINT AMBROISE SUR LE PSAUME 1     

 La Sainte Trinité  Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume ? C’est pourquoi David dit très bien : Louez le Seigneur, car le psaume est une bonne chose : à notre Dieu, louange douce et belle ! Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Eglise, mélodieuse profession de foi, complète célèbration par la hiérarchie, allégresse de la liberté, exclamation de joie, tressaillement d’enthousiasme. Il calme la colère, éloigne les soucis, soulage la tristesse. Il nous protège pour la nuit, il nous instruit pour le jour. Il est bouclier des craintifs, fête des hommes religieux, rayon de tranquilité, gage de paix et de concorde. Comme une cithare, il réunit en un seul chant des voix diverses et inégales. Le lever du jour répercute le psaume, et son déclin en résonne encore. Dans le psaume, enseignement et agrément rivalisent : on le chante pour se réjouir et en même temps on l’apprend pour s’instruire. Lorsque tu lis les psaumes, que de richesses tu rencontres ! Lorsque je lis dans les psaumes : Cantique pour le bien-aimé, je suis embrasé par un désir d’amour divin. Chez eux, je trouve rassemblés la grâce des révélations, les prophéties de la résurrection, le trésor des promesses. Chez eux, j’apprends à éviter le péché, je désapprends la honte de faire pénitence pour mes fautes.     Qu’est-ce donc que le psaume ? C’est un instrument de musique dont joue le saint Prophète avec l’archet du Saint-Esprit et dont il fait résonner sur la terre la douceur céleste. Avec les lyres et leurs cordes, c’est-à-dire avec des restes morts, il rythme les voix différentes et inégales et dirige le cantique de louange divine vers les hauteurs du ciel. En même temps, il nous enseigne qu’il faut commencer par mourir au péché ; qu’ensuite seulement il faudra exercer les oeuvres des différentes vertus qui feront parvenir jusqu’au Seigneur l’agrément de notre piété. David nous a enseigné à chanter intérieurement, à psalmodier intérieurement ; c’est ainsi que Paul lui-même chantait, puisqu’il dit : Je prierai avec mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence ; je psalmodierai avec mon esprit, mais aussi avec mon intelligence. David nous enseigne encore à orienter notre vie et nos actions vers la perspective des biens d’en haut, de crainte que le plaisir qu’on éprouve à chanter n’excite les passions du corps, car celles-ci, bien loin de racheter notre âme, l’appesantissent. C’est ainsi que le saint Prophète David se rappelle que son âme doit psalmodier pour son rachat, lorsqu’il dit : Je jouerai le psaume pour toi, Dieu, sur la cithare, Saint d’Israël ! Mes lèvres jubileront lorsque je chanterai pour toi, et mon âme que tu as rachetée.

(‘Sur les psaumes : commentaire sur le psaume 1′ / St Ambroise de Milan)

James Tissot – The Return of the Prodigal Son (Le retour de l’enfant prodigue) – Brooklyn Museum

4 mars, 2016

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SAINT PAUL AUX CORINTHIENS 5, 17-21 – COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT

4 mars, 2016

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COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 6 MARS 2016

DEUXIEME LECTURE – DEUXIÈME LETTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS  5, 17-21

Frères, 17 si quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. 18 Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. 19 Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel. nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. 21 Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui, nous devenions justes de la justice même de Dieu.

La difficulté de ce texte, c’est qu’on peut le comprendre de deux manières. Tout se joue peut-être sur la phrase qui est au centre : Dieu « effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés ». Cela peut vouloir dire deux choses : soit, première hypothèse, depuis le début du monde, Dieu fait le compte des péchés des hommes. Mais, dans sa grande miséricorde, il a quand même accepté d’effacer ce compte à cause du sacrifice de Jésus-Christ. C’est ce qu’on appelle « la substitution ». Jésus aurait porté à notre place le poids de ce compte trop lourd. Soit, deuxième hypothèse, Dieu n’a jamais fait le moindre compte des péchés des hommes et le Christ est venu dans le monde pour nous le prouver. Pour nous montrer que Dieu est depuis toujours Amour et Pardon. Comme disait déjà le psaume 102/103 bien avant la venue du Christ, « Dieu met loin de nous nos péchés ». Or tout le travail de la révélation biblique consiste justement à nous faire passer de la première hypothèse à la deuxième. Nous allons donc nous poser trois questions : premièrement Dieu tient-il des comptes avec nous ? Deuxièmement, peut-on parler de « substitution » pour la mort du Christ ? Troisièmement, si Dieu ne fait pas de comptes avec nous, si on ne peut pas parler de « substitution » à propos de la mort du Christ, alors comment comprendre ce texte de Paul ? Tout d’abord, Dieu fait-il des comptes avec nous ? Un Dieu comptable, c’est une idée qui nous vient assez spontanément à l’esprit : probablement parce que nous sommes un peu comptables nous-mêmes à l’égard des autres ? Cette idée était incontestablement celle du peuple élu au début de l’histoire de l’Alliance ; rien d’étonnant : pour que l’homme découvre Dieu tel qu’il est vraiment, il faut que Dieu se révèle à lui. Et nous voyons, dimanche après dimanche, le travail de la Révélation biblique. Commençons par Abraham : Dieu n’a jamais parlé de péché avec lui ; il lui a parlé d’Alliance, de Promesse, de bénédiction, de descendance : on ne trouve le mot « mérite » nulle part. La Bible note « Abraham eut foi dans le SEIGNEUR et cela lui fut compté comme justice » (Gn 15, 6). La foi, la confiance, c’est la seule chose qui compte. Nos comportements suivront. Dieu n’en fait pas des comptes : ce qui ne veut pas dire que nous pouvons désormais faire n’importe quoi ; nous gardons notre entière responsabilité dans la construction du royaume. Ou encore, rappelons-nous les révélations successives de Dieu à Moïse, en particulier, le « SEIGNEUR miséricordieux et bienveillant, lent à la colère et plein d’amour » ; et puis David qui a découvert (à l’occasion de son péché justement) que le pardon de Dieu précède même nos repentirs. Ou encore cette magnifique phrase où Isaïe nous dit que Dieu nous surprendra toujours parce que ses pensées ne sont pas nos pensées, précisément parce qu’il n’est que pardon pour les pécheurs. (Is 55, 6-8) Impossible de tout citer, mais l’Ancien Testament, déjà, avait compris que Dieu est tendresse et pardon et n’oublions pas que le peuple d’Israël a appelé Dieu « Père » bien avant nous. La fable de Jonas par exemple a été écrite justement pour qu’on n’oublie pas que Dieu s’intéresse au sort de ces païens de Ninivites, les ennemis héréditaires de son peuple. Deuxième question, peut-on parler de « substitution » pour la mort du Christ ? Evidemment, si Dieu ne tient pas des comptes, si donc nous n’avons pas de dette à payer, nous n’avons pas besoin que Jésus se substitue à nous ; d’autre part, quand les textes du Nouveau Testament parlent de Jésus, ils parlent de solidarité, mais pas de substitution ; et d’ailleurs, si quelqu’un pouvait agir à notre place, où serait notre liberté ? Jésus n’agit pas à notre place ; il ne se substitue pas à nous ; il n’est pas non plus notre représentant ; Jésus est notre frère aîné, le « premier-né » comme dit Paul, notre pionnier, il ouvre la voie, il marche à notre tête ; il se mêle aux pécheurs en demandant le Baptême de Jean ; sur la Croix il acceptera de mourir du fait de la haine des hommes : il se rapproche ainsi de nous pour que nous puissions nous rapprocher de lui. Troisième question : mais alors, comment comprendre notre texte de Paul d’aujourd’hui ? Première conviction, Dieu n’a jamais fait le moindre compte des péchés des hommes ; deuxième conviction, le Christ est venu dans le monde pour nous le prouver. Comme il l’a dit à Pilate « Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». C’est-à-dire pour nous montrer que Dieu est depuis toujours Amour et Pardon. Quand Paul dit « il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés », c’est dans nos têtes qu’il efface nos fausses idées sur un Dieu comptable. La question rebondit : pourquoi Jésus est-il mort ? Le Christ est venu pour témoigner de ce Dieu d’amour auprès de ses contemporains ; il a essuyé le refus de cette révélation ; et il a accepté de mourir d’avoir eu trop d’audace, d’avoir été trop gênant pour les autorités en place qui savaient mieux que lui qui était Dieu. Il est mort de cet orgueil des hommes qui s’est mué en haine sans merci. Au sein même de ce déchaînement d’orgueil, il a subi l’humiliation ; au sein de la haine, il n’a eu que des paroles de pardon. Voilà le vrai visage de Dieu enfin exposé au regard des hommes. « Qui m’a vu a vu le Père » (dit-il à Philippe, Jn 14, 9). On comprend mieux alors la phrase : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. » Sur le visage du Christ en croix, nous contemplons jusqu’où va l’horreur du péché des hommes ; mais aussi jusqu’où vont la douceur et le pardon de Dieu. Et de cette contemplation peut jaillir notre conversion. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » disait déjà Zacharie (Za 12,10), repris par Saint Jean (Jn 19, 37). Alors nos cœurs de pierre pourront enfin devenir des cœurs de chair, comme disait Ezéchiel, c’est-à-dire, pleins de douceur et de pardon comme lui. A nous maintenant de devenir à notre tour les ambassadeurs de son message.

 

HOMÉLIE DU 4E DIMANCHE DE CARÊME, C

4 mars, 2016

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE DU 4E DIMANCHE DE CARÊME, C

Jos 5, 10-12 ; 2 Co 5, 17-21 ; Lc 15, 1-3, 11-32

Charles Péguy, qui était revenu à la foi catholique à 35 ans, écrivait à propos de l’enfant prodigue : « Toutes les paraboles sont belles, mais, sur celle-ci, des centaines et des milliers d’hommes ont pleuré : un homme avait deux fils. » C’est en effet la parabole la plus émouvante. La plus vivante. Une grande histoire d’amour. Et sans doute la plus belle image de Dieu. Un Père prodigue, lui aussi, mais de générosité, de miséricorde. Un géniteur de réconciliation. Car la parabole est un drame en deux actes. Histoire d’un conflit entre un père et ses deux enfants, qu’il aime intensément et autant l’un que l’autre. Une histoire qui peut se revivre dans bien des familles. On pourrait la titrer « la parabole des deux enfants perdus » ou bien celle « des deux enfants retrouvés » ou encore « la parabole inachevée » puisqu’il n’est rien dit de la suite. En fait, on peut constater que, dans les commentaires, la prédication, les examens de conscience et les représentations artistiques, on met presque toujours l’accent sur l’enfant prodigue. Et particulièrement sur sa vie dissipée et son travail de gardien de pourceaux. Ce qui est un peu court, mais certainement plus facile. Par contre, Rembrandt a consacré sept dessins, une gravure et une peinture au thème du retour de l’enfant prodigue. Le tableau est des plus célèbres. Un commentateur de cet admirable tableau attire l’attention sur un symbole génial des deux mains du père accueillant l’enfant perdu, l’une serait une main d’homme, la seconde une main de femme. La première saisit, assure, l’autre caresse et adoucit. Un Dieu Père et Mère. Une évocation très biblique. Heureux les enfants d’une telle Mère qui est Père. Mais comment se comportent les deux fils ? Très mal. Chacun à leur manière. Car il ne faut surtout pas se fier aux apparences. Sachez d’abord qu’au départ la parabole s’adressait au peuple d’Israël, le fils chéri de Dieu. Et même son fils unique, enseignait-on dans les synagogues. Quant aux païens, ils n’étaient que des créatures enfoncées dans le péché. Des mangeurs de porcs. Et certainement pas des fils. Un problème qui divisait aussi les premières communautés chrétiennes. Mais Jésus, puis ses apôtres, les avaient élevés au rang de dernier-né, de benjamin, égaré sans doute, éloigné, mais pas nécessairement plus pécheur que le fils aîné. D’où l’attitude choquée et la grogne des fidèles et pieux pharisiens. En fait, les deux fils sont tous deux des pécheurs. Le péché fondamental du cadet est manifeste : son égoïsme. Un égoïsme qui se traduit en termes de propriété et donc d’exigence envers son père. Impatient et gourmand, il ne veut pas attendre que son père soit mort. Il réclame son dû. Il a droit à un tiers de la fortune paternelle. Et bien, qu’il le prenne, dit le père, l’amour ne se négocie pas. Ou, comme dit le Cantique des cantiques: « celui qui offrirait tous ses biens pour obtenir l’amour ne récolterait que mépris » (8, 7). Le cœur du Père et Mère n’en est pas moins déchiré. L’aîné, tout au contraire, c’est une perle, un fidèle, un parfait, un obéissant. L’exemple même des croyants qui honorent le Père, le célèbrent dans le culte, observent sa loi. Un portrait dans lequel nous sommes toujours prêts à nous reconnaître. Mais, comme les auditeurs de Jésus, scribes et pharisiens, ce bon fils pratique, a lui aussi un égoïsme de propriétaire. Comme eux, il est convaincu que la fidélité crée des obligations à Dieu. Je suis fidèle, Dieu me doit le salut. C’est pourquoi, enfermé dans sa suffisance et drapé de vertu, l’aîné déroule la liste de ses mérites. Je suis laborieux, régulier, efficace, respectueux et fidèle. Je n’ai rien à me reprocher. Il sait obéir, en effet, mais il ne sait pas aimer. En définitive, il est tout aussi égoïste que son frère cadet. Comme lui, il pense en termes de propriété et de droit. Il y ajoute même les privilèges. De même, le peuple fidèle, et les plus fidèles d’entre eux, les pharisiens, croyaient au privilège de la venue d’un Messie pour eux seuls. Pas question de le partager avec les païens qui n’observaient pas la loi. Et donc tout juste bons à être condamnés. C’est ainsi qu’une fidélité peut devenir source d’orgueil spirituel, jusqu’au refus du dialogue interreligieux et même du dialogue œcuménique, dirions-nous aujourd’hui. L’invitation au festin des retrouvailles et de la réconciliation sera la goutte qui va faire déborder la coupe. Et le fils fidèle va se révéler tel qu’il est : colérique, jaloux et agressif. Il accuse même son père de favoritisme et lui reproche de vouloir festoyer avec un coupable. Mais la pratique de Dieu ne relève pas d’exigences dues au devoir, mais bien des exigences d’un amour sans frontière. Il peut même réunir ses enfants par des chemins différents, aussi bien par celui de la révolte que par celui de l’obéissance. La parabole reste ouverte. C’est à chacun de nous d’en écrire la suite. Que fera l’aîné ? Manger avec son frère « impur » ou rester muré dans sa colère ? Et la parabole ne dit pas qu’une réponse positive est facile et va de soi. Voilà pour la parabole de l’évangile. Mais l’actualité, elle aussi, nous livre parfois, sur le même thème, d’authentiques paraboles. Des paraboles incarnées dans le quotidien d’aujourd’hui. Ainsi ce père palestinien, qui décide de donner les organes de son fils à une banque d’organes, sachant que de jeunes israëliens pourraient en bénéficier. En effet, grâce à ce geste fou et quasiment incroyable, trois enfants israëliens ont été sauvés. Il ne s’agit pas d’une légende, ni d’un conte de fée. C’est un fait réel. Une parabole vivante. La plus belle image de Dieu.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Pretty medieval manuscript of the day depicts Adam, and a well placed fig leaf.

3 mars, 2016

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AIMER QU’EST-CE QUE C’EST ?

3 mars, 2016

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AIMER QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est génial ! Comment vivre sans être aimé ? Et sans aimer ? Mais gare au toc. Le reflet n’est pas la lumière, le miroir n’est pas le visage. La femme de ma vie n’est pas la femme d’un instant. Se contenter de peu en amour, ce n’est pas connaître l’amour.  Parmi beaucoup de façons d’aimer, il y a l’amitié, l’amour des parents pour leurs enfants, l’amour de dévouement. L’amour exclusif d’une femme et d’un homme qui s’unissent par le mariage. L’amour qui nous saisit pour le bien ultime.  Pour trouver la vérité de l’amour entre un homme et une femme, première question : qu’est-ce qui en lui, en elle, exerce sur moi cette attraction ? • Est-ce l’utilité ou les services qu’il peut me rendre ? • Est-ce le plaisir (quel qu’il soit) que j’éprouve auprès de lui ou que nous pouvons partager ensemble ? • Est-ce les sentiments que j’éprouve à son égard ? Une relation ainsi fondée, on le sent bien, serait imparfaite : l’autre tend à y être réduit à un objet. Il est un moyen pour moi. Paradoxalement, c’est en fait vers moi que je suis tourné…  Aimer vraiment, c’est aimer l’autre pour lui-même. Un amour profond, c’est d’abord être attiré par l’autre de telle manière que je désire son bonheur. Je ne l’aime pas seulement pour ce qu’il peut m’apporter, mais je l’aime en premier lieu parce que c’est lui (ou elle). A plus forte raison, dans une telle relation, les deux personnes seront susceptibles d’éprouver des sentiments, du plaisir ou de se rendre mutuellement service. Mais ce qui fonde la relation, c’est la personne elle-même, au-delà de ses qualités ou défauts apparents.  Aimer, cela implique donc de ma part un choix libre : c’est décider d’aimer l’autre, de me tourner librement et résolument vers lui. On ne peut véritablement aimer sans un certain don de notre liberté à l’autre. Cette décision suppose d’être réciproque, car c’est la condition de la relation. Ainsi chercher le bonheur de celui ou celle qui m’aime, c’est contribuer à mon propre bonheur. Tel est l’amour, don mutuel et libre.  Bien sûr, cela n’est pas toujours facile pour autant. Nous sommes tous soumis aux changements d’humeur, à la routine de la vie quotidienne, aux épreuves qui peuvent subvenir, à notre égoïsme aussi. L’amour est fragile… Est-ce que je l’aimerai encore dans vingt ans ? Suis-je capable de supporter tel ou tel de ses défauts ? L’amour est-il possible pour la vie ? Dans l’épreuve, la maladie ?  En réalité, si notre relation s’enracine dans une décision libre et réciproque, elle peut grandir. Car l’amour, cela n’est pas donné une fois pour toutes. Méfions-nous du “coup de foudre” qui, même s’il est exaltant, n’est en définitive qu’une émotion très forte qui ne manifeste pas forcément un amour profond.  Si l’amour est une relation personnelle, alors il se construit et s’approfondit avec le temps et dans une confiance de plus en plus grande l’un pour l’autre. Cela s’entretient, se renouvelle au jour le jour à travers des gestes et des attitudes qui manifestent à l’autre la place privilégiée qu’il occupe dans notre vie. Et les événements, les épreuves ou les joies partagées peuvent ainsi contribuer à une intimité de plus en plus grande, dans la mesure où, par-delà les difficultés, nous nous tournons l’un vers l’autre.  L’amour n’est donc pas simple fusion de deux personnes, mais don mutuel de deux êtres libres avec tout ce qu’ils sont : corps, cœur et esprit, ainsi que ce bien très précieux qu’est notre vie. La logique de l’amour, c’est d’aspirer à un don définitif. Seule une décision réciproque et pour la vie permet à l’amour humain d’atteindre un certain absolu et est susceptible de combler notre cœur.  Pour le chrétien, la source et le modèle de tout amour, c’est Dieu. Il est l’amour au-delà de tout amour, réussi ou malheureux. Il nous aime avant que nous n’aimions et il nous aime encore quand nous ne sommes plus aimés. N’est-il pas ce bien ultime que nous cherchons ? 

Témoignage A douze ans, l’adolescence a été pour moi comme un raz de marée. Bouleversée intérieurement par des tensions nouvelles très fortes — désir sexuel, recherche de moi-même dans le regard des autres, besoin de paraître adulte, etc. — j’ai été aussi confrontée en camp de jeunes à une conception de l’amour (relations garçons-filles, pornographie…) que je ne connaissais pas dans ma famille, très sobre sur le sujet. Ce cocktail m’a complètement destructurée. J’ai commencé à appeler BIEN ce qui auparavant me semblait MAL. Inversion des valeurs qui m’a permis, en vrac, de vivre des expériences sexuelles diverses et variées, d’abandonner mes projets d’études, de trahir la confiance de mes parents, de faire l’expérience de la drogue et de l’alcool, etc. Je vivais alors selon deux principes : — plus je vivrai d’expériences, plus ma vie sera intéressante, — tout, tout de suite. J’ai été stoppée dans ma course étourdissante par une aventure qui a très mal tourné, quand, partie pour m’amuser, je me suis trouvée en face d’une bande de gars qui eux ne rigolaient pas et qui voulaient régler son compte à une petite minette inconséquente. Première traversée du désert, fracture, dégoût de moi et des autres.

La phase suivante, à partir de 16 ans, a consisté en une recherche de l’amour de plus en plus profonde, mais aussi biaisée. Etre aimée, tout faire pour cela. Aimer aussi, mais en me faisant piéger très vite par le mélange des sentiments (amitié/attirance), et toujours le “tout tout de suite” et “rien demain”. Au total, un champ de ruines, souvenir d’amitiés désagrégées, de grand amour tournant en eau de boudin, de beaux principes qui ne tiennent pas la route… Deuxième rupture intérieure, deuxième traversée du désert. Un désert sans Dieu, car je ne me sentais concernée en rien par la question de Dieu, la spiritualité, ou une quelconque inquiétude métaphysique. Un dossier classé avant d’avoir été ouvert. Pourtant, j’avais au fond de moi, depuis toujours, un grand désir d’aimer et de vivre un grand amour, définitif et radical. Mais qu’est-ce que j’en faisais ? Et comment faire ?

 Christine 

SAINT PAUL – IL N’Y A PLUS NI ESCLAVE NI HOMME LIBRE.

3 mars, 2016

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SAINT PAUL – IL N’Y A PLUS NI ESCLAVE NI HOMME LIBRE.

par José Miguel Garcia

20/05/2014 -

Saint Paul demande à Philémon de traiter son serviteur Onésime comme un frère. Ses courriers étaient des lettres adressées à des amis. Dans ces lignes, il y avait une semence destinée à révolutionner l’histoire. Il y a quelques années, alors que je donnais un cours à l’université sur Les origines du christianisme, un étudiant avait mis en évidence des incohérences et contradictions présumées du christianisme, dans le but de montrer la fausseté de la proposition de vie de l’Église. Entre autres, il pointait du doigt le problème de l’esclavage. On pourrait résumer ainsi sa question, assez hautaine: «Comment est-ce possible que le christianisme prêche l’égalité entre les hommes et que, en même temps, il justifie l’esclavage? Car saint Paul, dans ses lettres, rappelle les esclaves à l’obéissance et à la fidélité envers leurs maîtres». En effet, en plusieurs passages de ses lettres (aux Colossiens, à Timothée), l’Apôtre conseille aux esclaves de bien se comporter avec leurs maîtres: «Vous, les esclaves, obéissez à vos maîtres d’ici-bas comme au Christ, avec crainte et profond respect, dans la simplicité de votre cœur. Ne le faites pas seulement d’une obéissance toute extérieure qui cherche à plaire aux hommes, mais comme des esclaves du Christ qui accomplissent la volonté de Dieu de tout leur cœur, et qui font leur travail d’esclaves volontiers, pour le Seigneur et non pour des hommes» (Éph 6,5-7). QUELLE SOLUTION? Cependant, c’est justement en regardant ces lettres, qu’on peut voir avec clarté une des dynamiques les plus marquantes de la présence chrétienne dans le monde. Il s’agit d’écrits “privés”, envoyés à des amis ou des communautés d’amis. Un rien, face à la toute-puissance de l’apparat culturel et juridique de l’Empire. Pourtant, il y avait dans ces lettres quelque chose qui, dans les siècles, était destiné à changer l’histoire, même sur ce point décisif. Pour saisir la pensée de saint Paul, il est nécessaire de comprendre le contexte de l’institution sociale de l’esclavage dans le monde ancien. Les historiens estiment qu’environ la moitié de la population de l’époque était constituée d’esclaves, la plupart d’entre eux venant de butins de guerres. L’économie était régie en grande partie par les travaux réalisés par les esclaves. Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer que le christianisme naissant eût pu ressentir l’urgence de s’attaquer à l’institution de l’esclavage. Il s’agissait d’un problème énorme, dont la solution impliquait un changement radical de la société. Il suffit de penser à la révolte des esclaves, guidée par Spartacus, contre laquelle Rome déchaîna toute sa fureur, jusqu’à la faire disparaître complètement. LA SUPPLICATION. Néanmoins, le christianisme naissant introduisait dans le monde une nouveauté qui, avec le temps, allait changer la société. La nouveauté était la personne du Christ, qui révèle la dignité de tout homme, et réalise ainsi l’égalité. C’est pour cela que, dans ses lettres, saint Paul non seulement conseille aux esclaves l’obéissance à leurs maîtres par amour du Christ, mais, en même temps, il invite ces maîtres à bien traiter leurs esclaves, au nom du Christ: «Et vous, les maîtres, agissez de même avec vos esclaves, laissez de côté les menaces. Car vous savez bien que, pour eux comme pour vous, le Maître est dans le ciel, et qu’il ne fait pas de différence selon les personnes» (Éph 6,9). Mais le texte paulinien le plus significatif au sujet de l’esclavage, est certainement la lettre à Philémon. Quand il l’écrit, saint Paul est en prison. Onésime, l’esclave fugitif de la maison de Philémon, venait de Colosses (comme on peut lire en Col 4,9). La raison de la fuite d’Onésime n’est pas indiquée dans le texte, mais on peut comprendre qu’en quelque sorte, il avait causé du tort à son maître. Et il est probable que le dégât provoqué fut assez grave, si bien qu’Onésime va demander l’aide d’un ami de son maître, en allant le chercher jusqu’en prison. Il était certainement au courant de la grande influence de saint Paul sur son maître. Après la salutation et l’action de grâce, le contenu de ce courrier est une intercession pour Onésime. Dans sa lettre, Paul affirme clairement la conversion au christianisme d’Onésime, qui est même devenu son collaborateur dans la prédication de l’Évangile (v. 13; Col 4,9). Sachant que tout esclave fugitif devait être rendu à son maître, Paul le renvoie de nouveau à Philémon, le suppliant de l’accueillir non seulement en tant qu’esclave, mais en tant que frère. Dans cette lettre, nous ne trouvons pas une réflexion au sujet de l’esclavage; cependant, la manière d’aborder le problème concret de la fuite d’Onésime nous montre avec clarté que la foi introduit une nouvelle conception de la réalité, et donc une nouvelle façon de la vivre. Saint Paul ne fait aucune allusion à l’abolition de l’esclavage, mais sa manière de traiter Onésime, ainsi que le rappel fait à son maître Philémon de l’accueillir comme un frère, introduit un nouvel ordre, un lien social différent de celui que l’on vivait à l’époque. En abordant ainsi le problème d’Onésime, Paul dépasse les grandes barrières de la société de son temps. C’est le Christ, qui élimine ces barrières: «Vous tous que le Baptême a uni au Christ, vous avez revêtu le Christ; il n’y a plus ni Juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus» (Gal 3,27-28). Dans ce texte, Paul exprime avec clarté le fait que la foi engendre une nouvelle relation entre les hommes: «J’ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ […] S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais comme un frère bien-aimé: il l’est vraiment pour moi, combien plus le sera-t-il pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur» (v. 10.15-16). Cette nouveauté dans les relations les plus proches, c’est le début d’un changement social. Comme nous le rappelle don Giussani, «le monde ne peut être changé que par un fragment de monde déjà changé. Toute autre tentative de changement du monde qui nous entoure, s’il ne part pas de ce qui est le plus proche, est velléitaire; et la proximité la plus proche est celle de se retrouver les uns avec les autres, émus par le même accent de l’annonce chrétienne, c’est-à-dire de la même vocation». Le grand souci de Paul est aussi que tous les chrétiens regardent et affirment le Christ, au-dessus de toute chose. C’est pour cela, qu’il arrive à dire: «Chacun doit rester dans la situation où il a été appelé. Toi qui étais esclave quand tu as été appelé, ne t’en inquiète pas; même si tu as la possibilité de devenir libre, tire plutôt profit de ta situation. En effet, l’esclave qui a été appelé par le Seigneur est un affranchi du Seigneur; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave du Christ. Vous avez été achetés à un grand prix, ne devenez pas esclaves des hommes. Frères, chacun doit rester devant Dieu dans la situation où il a été appelé» (1Cor 7,20-24). JUSQU’A LA LOI. Dans notre vie, le point décisif est de suivre Jésus, dans la situation vécue par chacun. Tous sont un dans le Christ, qui est le Seigneur de tous. Dans la communauté chrétienne, ce n’est pas le statut social ou ce que l’on possède qui définit la personne, mais bien l’appartenance au Christ. C’est pour cela que des esclaves seront ordonnés prêtres, et pourront exercer des activités de gouvernement. Nous savons que Pie 1er (IIe siècle) et Calliste 1er (IIIe siècle) étaient des esclaves, et qu’ils furent élus Évêques de Rome. Dans les siècles suivants, on voit bien que cette conception va changer aussi ce qui est autour, jusqu’à la société. Jusqu’à combattre l’esclavage, même légalement. Elles apparaissaient comme bien peu de chose, ces lettres de saint Paul. Mais le vrai changement de l’homme, la possibilité de construire une société plus juste, prend son origine dans le Christ, puisque ce n’est qu’en Lui que l’humanité se révèle et s’accomplit. En dehors de cette relation, n’importe quelle tentative de solution des problèmes humains n’est que mensonge, et introduit une violence encore plus grande. Sa Présence, par contre, change l’histoire.

St-Takla.org Image: An old Coptic icon of the Annunciation of Angel Gabriel to St. Mary

2 mars, 2016

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