Archive pour le 31 mars, 2016

Ange Assis Sur Le Tombe

31 mars, 2016

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OLIVIER CLÉMENT, PHILOSOPHE DE LA LUMIÈRE

31 mars, 2016

http://www.pagesorthodoxes.net/theologiens/clement/olivier-clement-intro.htm

OLIVIER CLÉMENT, PHILOSOPHE DE LA LUMIÈRE

par Rafaël Mathieu

Ce portrait d’Olivier Clément est extrait d’un recueil d’une trentaine de textes réunis par Rafaël Mathieu sous le titre Les identités remarquables, qui vient de paraître aux éditions du Moulin de l’Étoile (1). On le sait : l’art du portrait est tout entier dans l’alchimie d’une rencontre, qui suppose, de la part du chroniqueur, autant d’humilité que de psychologie et d’intelligence des situations — outre une parfaite connaissance de l’œuvre de la personnalité qui lui ouvre sa porte. Journaliste aux talents multiples, Rafaël Mathieu se fait ici tour à tour peintre, écrivain, romancier, photographe, architecte, hermétiste ou métaphysicien pour mieux nous donner à découvrir et comprendre l’itinéraire et l’œuvre d’une trentaine d’artistes, au sens premier du terme. Tous sont très éloignés des circuits balisés d’une certaine notoriété frelatée, mais tous, ou presque, sont auteurs d’une œuvre forte et originale, faite « de main d’ouvrier » — et, chacun dans son domaine, une voix libre parmi lesquels plusieurs sont de proches collaborateurs de Symbole, de Frédérick Tristan à Gérard de Sorval et de Jean Biès à Michel Random… (Jean-Marie Beaume)
« J’aime écouter les autres parler d’eux. Je n’aime pas parler de moi », écrivait Olivier Clément il y a trente ans dans l’un de ses maîtres livres, L’Autre soleil. Alors que paraissent ses Mémoires d’espérance, l’homme n’a pas tellement changé. Il a vieilli, bien sûr, les jambes ne le portent plus guère, mais l’esprit a conservé sa fraîcheur. Tellement moins préoccupé par ses propres rides « que de celles qui marquent le visage du christianisme ». Le visage, le christianisme, ces deux mots résument d’ailleurs, pour ses lecteurs, l’oeuvre de ce personnage à part dont la seule autobiographie possible semble être spirituelle. Sa vie est pourtant exemplaire. De tous les penseurs chrétiens de son temps, Olivier Clément est l’un des rares à avoir vécu le christianisme comme une nouveauté. À avoir éprouvé aussi toutes les angoisses et les contradictions du siècle, à être passé par « le grand creuset du doute ». Pour paraphraser Chesterton, l’immense avantage d’Olivier Clément sur les autres théologiens, c’est que lui a un jour été athée…

Un christianisme « libérateur »
Il est né en 1921 en pays combiste, le Languedoc, « dans une famille qui ne parlait jamais de Dieu ». Son enfance telle qu’il l’a évoquée dans L’autre soleil est celle d’un « païen méditerranéen », bercé par une culture oublieuse de ses racines chrétiennes mais vivace. « Les êtres dit-il, étaient portés, ils vivaient, sans le savoir, sur une ancienne et savoureuse cuisson des choses de la terre au feu de l’Évangile. »
Même le socialisme de son grand-père, « n’était pas une haine de classe, mais une exigence morale. Il ignorait le ressentiment. Mon grand-père était socialiste à l’intérieur d’une civilisation. » Par certains côtés, son parcours fait écho à celui des chrétiens convertis des premiers siècles : la Méditerranée, une culture laïque ou plutôt publique, des hommes enracinés dans leur terre, et puis ici et là, la marque du christianisme, autrefois naissant, désormais disparaissant, malgré les églises romanes de Saint-Guilhem-le-Désert ou de Maguelone. Lui revient un lointain souvenir, une immense croix vert-de-grisée. Sur la croix, un homme mort. Au-dessus de sa tête, une inscription : I.N.R.I. « Je pensais que c’était le nom de l’homme. » Pourtant c’est aussi ce monde qui l’éveille au premier stade de sa vie spirituelle, la découverte de la beauté : « Comme j’ai pu haïr la trop verte Île-de-France, où tout est végétal, mouillé, même la roche, même le ciel – une chair opaque, omnipotente. Tandis qu’en pays méditerranéen, dès qu’on accède aux plateaux solitaires, c’est le feu qui se cristallise. La chair elle-même est céleste. »
Pour passer de cette lumière de l’enfance, à celle, incréée, des Pères de l’Église, il devra pourtant encore se libérer des « maîtres du soupçon » (Marx, Nietzsche, Freud), vaincre son nihilisme, surmonter la tentation du suicide. Si certains doutent encore qu’un livre peut changer une vie, il faut l’entendre parler de sa découverte, pendant la guerre, d’Esprit et Liberté du philosophe russe Nicolas Berdiaev. Le jeune homme s’apprêtait à rejoindre la Résistance. Le germe de sa re-naissance était planté même si toutes les digues de son éducation « laïciste » n’étaient pas encore rompues à commencer par cette « répugnance instinctive et qui s’enracinait dans (s)on enfance ».
« Le catholicisme, on me l’avait présenté comme une énorme et sournoise puissance terrestre, répressive, castratrice. La lecture de Nicolas Berdiaev a été pour moi déterminante car elle m’a permis d’entrevoir un christianisme non pas moralisateur – tel que mes parents et tant d’autres l’imaginaient –, mais profondément libérateur ». Ce n’est donc pas vers le catholicisme qu’il se tournera, ni vers le protestantisme de ses ancêtres cévenols, mais vers cette église orthodoxe et ses grands penseurs (Berdiaev, Lossky, Boulgakov…) exilés par la révolution d’Octobre, dont il est devenu – ironie du destin – l’un des principaux continuateurs.

Une relation charnelle avec le divin
Olivier Clément reçoit le baptême à trente ans (« désormais la lumière était en dedans »); l’agrégé d’histoire – il enseignera longtemps au lycée Louis-le-Grand – se révèle un philosophe religieux de premier plan, affranchi des scléroses et des tabous du christianisme occidental. Le sien passe par le mystère des visages, une relation presque charnelle avec le divin comme dans ses traditions de l’Inde au sein desquelles il dit s’être un temps « dilaté ». Car Olivier Clément n’a rien du penseur en chambre, rien d’éthéré. Chez lui la révélation chrétienne est d’abord une révélation de l’humain, l’avènement de la personne, « un accomplissement de l’humain dans le divin ». Il n’est pas sûr d’ailleurs qu’au sein même du monde orthodoxe, ses audaces aient toujours été jugées très canoniques à commencer par son rejet du confessionnalisme… Peu importe d’ailleurs, c’est à travers lui que toute une tradition théologique négligée a été diffusée en France. De même que la découverte de ses livres et d’un christianisme débarrassé des scories de l’histoire ou des pesanteurs sociologiques a été pour beaucoup une décisive révélation. Mais Olivier Clément est plus qu’un passeur. Son œuvre est une invitation à revenir à la source, souvent ignorée des chrétiens eux-mêmes, du message évangélique. Dans une perspective de sursaut créateur.
Ses contemporains se tournent-ils vers les philosophies orientales, qu’il y puise une nouvelle espérance : « On peut imaginer un christianisme renouvelé par cette connaissance des Orients, comme les Pères de l’Église ont été irrigués par la pensée antique… » Dans les dernières pages des Mémoires d’espérance il évoque Plotin. « Âgé, malade, il parlait de la beauté d’une telle manière que les disciples affluaient. »
Olivier Clément n’est peut-être pas Plotin mais de la beauté, ce vieil homme irradié du dedans en parle comme personne. Témoin ce jour en Grèce, où, dit-il, « baigné par une lumière encore plus intense que celle de mon enfance, je suis entré dans la fraîcheur d’une église : la coupole reprenait la ronde bénédiction du ciel, mais un visage s’y inscrivait. Entrer dans cette église avait résumé mon chemin : de l’azur vide à l’azur plein, de l’azur fermé sur sa propre beauté, mais au-delà tout est ténèbres, à l’azur rayonnant autour du Visage des visages. De la lumière à l’autre Lumière. »

HYMNE DE LA RECONNAISSANCE

31 mars, 2016

http://www.biblisem.net/meditat/addihyre.htm

HYMNE DE LA RECONNAISSANCE

Joseph ADDISON.

Lorsqu’élevant vers toi ma méditation,
Je repasse, ô mon Dieu, tes bienfaits en silence,
Je me perds absorbé dans un sujet immense
De louange, d’amour et d’admiration.

Oh ! quel langage alors, dans l’ardeur qui m’enflamme,
Pourrait de mes pensées égaler la grandeur ?
Mais qui sait, mieux que toi, lire au fond de mon cœur ?…
Qui sait mieux pénétrer les secrets de mon âme ?

Avec combien de zèle, avec quels tendres soins,
Même avant ma naissance, ô très généreux père,
Quand je dormais encor dans le sein de ma mère,
Tu veillas sur ma vie et prévins mes besoins.

Incapable à la fois de désir et de crainte,
Je ne pouvais prier, ni former aucun son ;
Et déjà cependant d’un faible nourrisson
Ton oreille entendait le langage et la plainte.

Ce n’était point assez de protéger mes jours :
Dès l’enfance, mon cœur à la douleur en proie,
Par toi seul consolé, renaissait à la joie,
Avant qu’il pût savoir d’où venait ce secours.

Dans les sentiers glissants où l’aveugle jeunesse
Va se précipitant de faux pas en faux pas,
Avançant à l’appui d’un invisible bras,
J’atteignis sans tomber l’âge de la sagesse.

Combien de fois trouvai-je un asile en ton sein !
À travers les périls, la mort, les précipices,
Les pièges séduisants dont m’entouraient les vices,
Tu savais me frayer un facile chemin.

De mes jours consumés par la fièvre en furie,
C’est toi qui rallumas le languissant flambeau ;
C’est toi qui rappelas mon âme du tombeau
Où la mort du péché l’avait ensevelie.

Ta main à chaque instant prodigue de bienfaits,
Multipliait pour moi les dons de la nature ;
De nectar remplissant ma coupe sans mesure,
Ton amour se plaisait à combler mes souhaits.

De tous ces biens, Seigneur, qu’avec tant d’abondance
Ta libéralité ne cesse de m’offrir,
Le plus grand est un cœur capable de sentir,
Un cœur né pour l’amour et la reconnaissance.

Je veux donc publier ta gloire chaque jour :
Je redirai ton nom du couchant à l’aurore ;
Même après le trépas, je veux le dire encor
Parmi les habitants du céleste séjour.

Quand replongeant les cieux dans une nuit profonde,
Et d’un souffle éteignant leurs antiques flambeaux,
Tu confondras le feu, l’air la terre et les eaux,
Je te célébrerai sur les débris du monde.

Je l’ai juré, je veux durant l’éternité
Mêler ma faible voix aux cantiques des anges ;
Mais qui pourrait jamais suffire à tes louanges ?
L’éternité se perd dans ton immensité.

Traduit de l’anglais par Kérivalant.