Archive pour le 26 février, 2016

Moses And The Burning Bush

26 février, 2016

Moses And The Burning Bush dans images sacrée Icon.MosesAndTheBurningBush

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MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 28 FÉVRIER 2016 – LIVRE DE L’EXODE 3, 1-8A. 10. 13-15

26 février, 2016

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 28 FÉVRIER 2016

PREMIERE LECTURE – LIVRE DE L’EXODE 3, 1-8A. 10. 13-15

En ces jours-là, 1 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb,. 2 L’Ange du SEIGNEUR lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. 3 Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » 4 Le SEIGNEUR vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » 5 Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » 6 Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. 7 Le SEIGNEUR dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. 8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel.

10 Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël. »

13 Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » 14 Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est JE-SUIS. » 15 Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est le SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge. »

Ce récit magnifique est capital pour la foi d’Israël et donc aussi pour la nôtre : c’est la première fois que l’humanité découvrait qu’elle était aimée de Dieu ; au point qu’il voit, qu’il entend, qu’il connaît nos souffrances. Seul, le peuple élu pouvait accéder à cette découverte, parce que personne au monde n’y a pensé tout seul, il a fallu la Révélation. C’est sur ce socle, cette conviction désormais inébranlable que s’est construite la foi d’Israël, et donc, encore une fois, la nôtre. Il faut entendre la force du texte biblique. Notre traduction liturgique est presque trop faible ; quand nous lisons « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple », le texte hébreu est beaucoup plus insistant ; il faudrait traduire « pour voir, j’ai vu » ou « vraiment j’ai vu, oui, j’ai vu » la misère de mon peuple en Egypte. Cette misère du peuple était bien réelle, effectivement. L’immigration des Hébreux avait eu lieu des siècles plus tôt, à l’occasion d’une famine, et au début les choses allaient bien ; mais au fil des siècles, ces Hébreux s’étaient multipliés et au moment de la naissance de Moïse, ils commençaient à inquiéter le pouvoir. On les gardait parce que c’était une main-d’oeuvre à bon marché, mais on venait de décider de les empêcher de se reproduire ; un bon moyen, tout bébé garçon serait tué par la sage-femme dès sa naissance. On sait comment Moïse avait échappé miraculeusement à cette mort programmée et comment il avait finalement été adopté par la fille du Pharaon et élevé à la cour. Mais il n’avait pas oublié ses origines : il était sans cesse écartelé entre sa famille adoptive et ses frères de race, réduits à l’impuissance et à la révolte. Un jour, il prit parti : témoin des violences des Egyptiens contre les Hébreux, il tua un Egyptien. Consciemment ou non, il venait de choisir son camp. Le lendemain, voyant deux Hébreux s’empoigner, il leur avait fait la morale ; mais il avait essuyé une fin de non-recevoir ; on l’avait accusé de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Ce qui signifiait que personne n’était prêt à lui confier la responsabilité de mener une quelconque révolte contre le Pharaon. En même temps, il avait entendu dire que le Pharaon avait décidé de le châtier pour le meurtre de l’Egyptien. Finie la vie à la cour, il fut obligé de s’exiler pour échapper aux représailles. Il s’enfuit dans le désert du Sinaï, il y rencontra et épousa une Madianite, Cippora, la fille de Jéthro. C’est là que commence notre texte d’aujourd’hui : « Moïse gardait le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à l’Horeb, la montagne de Dieu. » Moïse, est certainement à ce moment-là dans les meilleures conditions qui soient pour rencontrer Dieu et recevoir sa vocation : il est sensible à la misère de ses frères, puisqu’il a pris des risques pour s’engager à leurs côtés, en tuant un Egyptien pour sauver un Hébreu ; mais en même temps, il a pris la mesure de son impuissance : le seul geste qu’il ait osé est un échec ; il est un paria désormais, et même ses frères de race ne lui reconnaissent aucune autorité. C’est cet homme pauvre qui s’approche d’un étrange buisson en feu. Je ferai deux remarques : tout d’abord, Dieu se révèle en même temps comme le Tout-Autre et comme le Tout-proche ; Il est le Tout-Autre, celui qu’on ne peut approcher qu’avec crainte et respect ET en même temps, il est le Tout Proche, celui qui voit la misère de son peuple et lui suscite un libérateur. Commençons par les expressions qui manifestent la sainteté de Dieu et l’immense respect de l’homme qui se trouve en sa présence : la phrase « L’Ange du SEIGNEUR lui apparut au milieu d’un feu qui sortait d’un buisson », par exemple, est caractéristique ; pour dire la présence de Dieu lui-même dans le buisson, on prend une circonlocution ; l’expression « L’Ange du SEIGNEUR » est une manière pudique de parler de Dieu. Ou encore, des expressions comme « N’approche pas d’ici ! Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est une terre sainte ! » Ou enfin « Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. » En même temps, Dieu se révèle comme le Tout Proche des hommes, celui qui se penche sur leur malheur. Deuxième remarque, il faut retenir l’articulation de l’intervention de Dieu. Il voit la souffrance des hommes, donc il intervient, donc il envoie Moïse : l’action de Dieu suppose la collaboration de celui que Dieu appelle… Encore faut-il que celui que Dieu appelle accepte de répondre à cet appel… Encore faut-il que celui qui souffre accepte d’être secouru.

 

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE CARÊME

26 février, 2016

http://www.homelies.fr/homelie,,4492.html

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE CARÊME

dimanche 28 février 2016

Famille de Saint Joseph

Arrêtons-nous à l’expérience déconcertante de Moïse au désert. Moïse a dû fuir son pays d’adoption, l’Egypte. Voyant un fils d’Israël, c’est-à-dire un frère de sang, battu par un Egyptien, il a tué celui-ci. Mais comme son forfait est découvert, il doit fuir pour sauver sa vie. Arrivé en terre de Moab, il prend la défense des filles de Yéthro, manifestant à nouveau son ardeur pour la justice. Pourtant, sa vie est en échec : le fils adoptif de pharaon, élevé à sa cour, appelé aux plus hautes destinées, se trouve à paître le troupeau d’un prêtre idolâtre de Madian dans le désert du Sinaï. On imagine sans peine, que Moïse devait brûler intérieurement de colère – les colères de Moïse sont redoutables : souvenons-nous de la manière dont il a détruit les premières tables de la Loi ! – devant l’échec de sa vie qu’il orientait pourtant vers la défense de la justice. C’est précisément à ce moment, qu’il fait l’expérience déconcertante du Buisson Ardent, un buisson d’épine qui est lui aussi est en feu, mais qui ne se consume pas, parce qu’il ne brûle pas du feu de la violence, d’une justice toute humaine, mais du feu de l’amour divin. Du cœur de la flamme, Dieu s’adresse à lui pour lui révéler son Nom : « Je suis celui qui était avec tes pères, Abraham, Isaac et Jacob ; je suis avec toi, et je serai toujours au milieu de mon peuple, ce peuple que je veux délivrer de l’oppression qu’il subit en Egypte ». Ce n’est pas en rendant la violence pour la violence, comme il l’avait fait jusqu’alors, que Moïse est un défenseur de la justice – du moins selon le désir de Dieu. Dieu seul peut rendre juste, et il ne le fait pas en ayant recours à la violence : il rend juste en habitant au milieu de son peuple à la nuque raide, ce peuple qui ressemble lui aussi à un buisson d’épine dont il vaut mieux ne pas s’approcher si on veut éviter de se piquer ; mais un peuple aimé de Dieu, et qui doit découvrir que le Dieu de tendresse et de pitié habite au milieu de lui pour toujours, parce qu’il s’est engagé personnellement dans l’Alliance juré à ses pères, cette Alliance qu’il va renouveler précisément au Sinaï. Pendant les quarante années de traversée du désert, Israël devra faire progressivement l’apprentissage du compagnonnage avec Dieu. Il devra découvrir sa présence cachée qui se révèle dans la manne et l’eau jaillissant du rocher ; le pain et l’eau : autant dire que Dieu pourvoit à l’essentiel. Or cette manne préfigurait le Pain suressentiel de la Parole incarnée ou de l’Eucharistie, et cette eau jaillie du Rocher en lequel Paul reconnait le Christ (2nd lect.), préfigure l’eau vive de l’Esprit que Jésus fera jaillir lorsque la lance frappera son côté pour transpercer son Cœur sacré. Nous sommes ce peuple qui faisons notre traversée du désert sous la conduite du véritable Moïse : Jésus notre Seigneur, le Bon Berger qui mène ses brebis vers les gras pâturages de la vie éternelle. Reconnaissons que nos vies à chacun de nous, ressemblent plus à un buisson d’épine qu’à une verte prairie : nous non plus, il vaut mieux ne pas trop nous approcher si on ne veut pas être écorché. Pourtant depuis le jour de notre baptême, le Feu de l’Esprit est tombé sur nous ; nous sommes entrés dans l’Alliance nouvelle et éternelle ; nous formons le nouveau peuple de Dieu qu’il conduit par son Fils et dans l’Esprit, aux sources vives du salut. Non notre vie ne se limite pas aux épines visibles ; notre vie n’est pas qu’échec ; le péché n’a pas le dernier mot. Certes il ne s’agit pas de le nier : Jésus nous le dit clairement : « Si vous ne vous convertissez pas, vous mourrez tous dans votre péché ». Mais au cœur même de la mort qui résulte de ce péché, la vie a déjà surgit : celui qui se convertit, qui se tourne vers cette présence vivifiante du Dieu de la vie qui a voulu faire sa demeure en nous, celui-là vit déjà de sa vie. Ne savez vous pas qu’« ensevelis avec le Christ dans le baptême, avec lui encore vous avez été ressuscités puisque vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Vous êtes morts en effet, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col 2, 12 ; 3, 3). Si nous restons repliés sur notre péché, sur nos échecs, sur notre médiocrité,… notre vie sera médiocre, nous ne ferons que prolonger la série des échecs, et cette triste aventure nous conduira à périr lamentablement, c’est-à-dire à sombrer dans une mort insensée. Mais si nous tournons les regards vers la lumière qui luit déjà dans nos ténèbres, nous deviendrons participants de la lumière, nous deviendrons des fils de lumière, des fils du Jour qui ne finira pas. La mort n’aura sur nous plus aucune emprise puisque nous serons passés de la mort à la vie dans le Christ. Le carême ne nous est pas donné pour nous appesantir sur notre péché au risque de sombrer dans la désespérance ; nous sommes invités à nous rendre au désert pour y contempler cette chose merveilleuse : notre vie transfigurée par un feu qui brûle en nous sans nous consumer. La semaine passée nous avons contemplé Jésus transfiguré sur la Montagne sainte ; aujourd’hui nous sommes invités à accueillir cette même lumière dans nos vies ; ou plutôt à prendre conscience que ce Feu brûle déjà en nous, et qu’il ne tient qu’à nous qu’il embrase toute notre vie. Jésus est ce jardinier céleste qui intercède pour nous auprès du vigneron son Père, afin qu’il lui permette de bêcher encore autour du buisson stérile de nos vies, dans l’espérance que nos yeux vont enfin s’ouvrir, et que nous verrons le don de Dieu. Alors nos vies transfigurées pourront enfin porter le fruit que le Père est en droit d’en attendre. Que la Vierge Marie, parfaite image du Buisson Ardent, ouvre nos yeux sur les signes de la présence du Seigneur au cœur de nos vies ; sachons prendre le temps de relire les événements qui constituent la trame de notre existence quotidienne, pour y discerner son action bienveillante : à nous aussi, il pourvoit le pain et l’eau, l’essentiel pour que nous puissions continuer notre route. Préparons-nous à nous laisser renouveler dans l’Alliance, en participant au banquet que Dieu nous offre au cœur de nos déserts : le Pain de la vie éternelle et la coupe du salut, qui nous donnent part à sa propre vie. Père Joseph-Marie