Archive pour le 2 février, 2016

Tintoretto, Moses Drawing Water from the Rock

2 février, 2016

 Tintoretto, Moses Drawing Water from the Rock  dans images sacrée Moses-Drawing-Water-from-the-Rock-1577-large
http://www.jacopotintoretto.org/Moses-Drawing-Water-from-the-Rock-1577-large.html

L’EAU DE LA VIE

2 février, 2016

http://www.bible-et-histoire.com/leau-de-la-vie.html

L’EAU DE LA VIE

I. L’EAU SYMBOLE DE VIE
1. L’eau est le premier élément créé dans notre monde
2. Un fleuve dans le jardin d’Eden

II. L’EAU SYMBOLE DE MORT
1. Les eaux du déluge
2. Les torrents de destruction et de mort
3. Le fleuve cherchant à détruire la femme symbolisant le peuple de Dieu persécutée

III. UN RITUEL PERMETTANT D’ÉCHAPPER À LA MORT

IV. DIEU NOUS INVITE À PASSER DE LA MORT À LA VIE
Le baptême est une association à la mort de Jésus
Le baptême est une association à la résurrection de Jésus pour que nous vivions une vie nouvelle

V. L’EAU DU BAPTÊME ET L’ACTION DU SAINT-ESPRIT

L’EAU DE LA VIE
I. L’EAU SYMBOLE DE VIE :
1. L’eau est le premier élément créé dans notre monde :
« La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » (Genèse 1.2)
Dès le deuxième verset de la Bible, l’eau est mentionnée. Sa présence précède l’organisation de notre monde par les 7 jours de la création. Elle est déjà associée à l’Esprit de Dieu, une image qu’il faut retenir car souvent la Bible unit l’eau et l’Esprit. De leur association naît la vie.
2. Un fleuve dans le jardin d’Eden :
« Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. » (Genèse 2.10)
La présence de ce fleuve dans le jardin d’Eden paraît tellement naturelle, que l’on pourrait facilement passer à côté de l’évocation symbolique qui s’y rattache et qui a été soulignée par d’autres textes de la Bible :
Dans sa vision, Ezéchiel voit un torrent sortir du temple. Ce torrent et son environnement ressemblent au fleuve du jardin d’Eden (Cf. les versets 12). Les eaux de ce torrent ont plusieurs propriétés :
Elles assainissent les eaux de la mer Morte (verset 8).
Notons que les eaux sortent du temple, donc de Jérusalem, pour rejoindre la mer Morte, elles traversent le désert de Judée (Verset 1, 12).
Elles apportent la vie partout où elles passent et transforment le désert en un verger (Versets 7, 9, 10, 12).
Sur les bords du torrent, des arbres fruitiers pousseront en abondance, leurs fruits seront sans fin et serviront de nourriture, leurs feuillages ne se flétriront pas et serviront de remède (Verset 12).
Ces eaux ont toutes ces propriétés parce que le torrent sort du sanctuaire (verset 12). Ce torrent symbolise donc l’œuvre de Dieu qui redonne vie au désert et qui transforme les eaux de la mer Morte (sans vie) en des eaux grouillantes de vie. Par cette image symbolique, le prophète annonce la nouvelle création que Dieu veut faire vivre à l’humanité.
1 « Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’orient, car la face de la maison était à l’orient ; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au midi de l’autel…3 Lorsque l’homme s’avança vers l’orient, il avait dans la main un cordeau, et il mesura mille coudées ; il me fit traverser l’eau, et j’avais de l’eau jusqu’aux chevilles. 4 Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser l’eau, et j’avais de l’eau jusqu’aux genoux. Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser, et j’avais de l’eau jusqu’aux reins. 5 Il mesura encore mille coudées ; c’était un torrent que je ne pouvais traverser, car l’eau était si profonde qu’il fallait y nager ; c’était un torrent qu’on ne pouvait traverser. 6 Il me dit : As-tu vu, fils de l’homme ? Et il me ramena au bord du torrent. 7 Quand il m’eut ramené, voici, il y avait sur le bord du torrent beaucoup d’arbres de chaque côté. 8 Il me dit : Cette eau coulera vers le district oriental, descendra dans la plaine, et entrera dans la mer ; lorsqu’elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines. 9 Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons ; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent. 10 Des pêcheurs se tiendront sur ses bords ; depuis En-Guédi jusqu’à En-Eglaïm, on étendra les filets ; il y aura des poissons de diverses espèces, comme les poissons de la grande mer, et ils seront très nombreux…12 Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits n’auront point de fin, ils mûriront tous les mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède. » (Ezéchiel 47.1,3-10,12)
La vision d’Ezéchiel sert de support à la déclaration de Jésus rapportée par l’Evangile de Jean (7.38). Cette déclaration est en parfaite harmonie avec la vision d’Ezéchiel puisque Jésus s’est présenté comme le nouveau temple (Jean 2.19-21) :
« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Jean 7.38)
L’apôtre Jean explique le sens de cette déclaration :
« Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. » (Jean 7.39)
Avec cette interprétation donnée par l’apôtre, nous pouvons comprendre que la nouvelle création évoquée par Ezéchiel sera le résultat de l’action du Saint-Esprit.
Nous retrouvons le même symbole lié à la fois au jardin d’Eden et à la prophétie d’Ezéchiel que l’on vient de mentionner dans la vision de la nouvelle Jérusalem (Apocalypse 21.10-27), symbole du royaume de Dieu :
« Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. » (Apocalypse 22.1, 2)

II. L’EAU SYMBOLE DE MORT :
1. Les eaux du déluge :
« La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre. Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée devant moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher… Et moi, je vais faire venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre périra. » (Genèse 3.11-14, 17)
2. Les torrents de destruction et de mort :
« Les liens de la mort m’avaient environné, et les torrents de la destruction m’avaient épouvanté. » (Psaumes 18.4)
3. Le fleuve cherchant à détruire la femme symbolisant le peuple de Dieu persécutée :
« Et, de sa gueule, le serpent lança de l’eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l’entraîner par le fleuve. Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule. » (Apocalypse 12. 15, 16)
Les eaux du déluge, les torrents et le fleuve peuvent être des agents apportant la destruction et la mort.

III. UN RITUEL PERMETTANT D’ÉCHAPPER À LA MORT :
« Tu feras approcher Aaron et ses fils de l’entrée de la tente de la Rencontre et tu les laveras dans l’eau. » (Exode 29.4 Bible du Semeur)
La traduction de la Bible en français courant traduit l’expression « tu les laveras dans l’eau » par « tu leur feras prendre un bain rituel ».
Aaron et ses fils devaient rappeler ce bain rituel en se lavant les mains et les pieds à chaque fois qu’ils entraient dans le sanctuaire ou lorsqu’ils offraient un sacrifice, afin de ne pas mourir :
« Tu feras une cuve en bronze avec son support en bronze, pour les ablutions ; tu la placeras entre la tente de la rencontre et l’autel et tu y mettras de l’eau. Aaron et ses fils s’y laveront les mains et les pieds. Quand ils entreront dans la tente de la rencontre, ils se laveront à l’eau pour ne point mourir ; ou bien quand ils approcheront de l’autel pour officier, pour faire fumer un mets consumé pour le SEIGNEUR, ils se laveront les mains et les pieds pour ne point mourir. Ce sera pour eux une loi immuable, pour lui et sa descendance, d’âge en âge. » (Exode 30.18-21 TOB)

IV. DIEU NOUS INVITE A PASSER DE LA MORT A LA VIE
Comme les sacrificateurs devaient être lavés pour échapper à la mort lorsqu’ils allaient à la rencontre de Dieu en offrant des sacrifices ou en entrant dans le sanctuaire, les croyants d’aujourd’hui sont invités à faire la même démarche pour rencontrer Dieu :
19 « Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair, 21 et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu ; 22 approchons-nous donc avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. » (Hébreux 10.19-22)
Dans l’épître à Tite, l’apôtre Paul explique que nous sommes sauvés (nous échappons à la mort éternelle) par le bain de la nouvelle naissance, ce qui rejoint le thème de nouvelle création annoncée par le prophète Ezéchiel :
« Mais lorsque la bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les humains se sont manifestés – non pas parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre compassion – il nous a sauvés par le bain de la nouvelle naissance et du renouvellement procédant de l’Esprit saint. » (Tite 3.4, 5)
Pour parler de cette expérience, les premiers chrétiens ont utilisé des expressions ou des mots du langage quotidien : « le corps lavé », « le bain », « immerger ». En grec le mot « immerger » se dit « baptizo ». Ce mot grec n’a pas été traduit dans notre langue mais seulement francisé donnant le mot « baptiser ».
L’expérience du baptême permet au croyant de vivre toute l’expérience qui a été préfigurée par le sens symbolique de l’eau. L’apôtre Paul en fait une éloquente démonstration dans l’épître aux Romains :
3 « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. 5 En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, 6 sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; 7 car celui qui est mort est libre du péché. » (Romains 6.3-7)
Le baptême est une association à la mort de Jésus :
« Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés » (Verset 3)
« Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort » (Verset 4)
« Si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort » (Verset 5)
« Notre vieil homme a été crucifié avec lui » (Verset 6)
Le baptême est une association à la résurrection de Jésus pour que nous vivions une vie nouvelle :
« Comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Verset 4)
« Si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. » (Verset 5)
Jésus est mort pour mettre fin au règne du péché. En acceptant d’être baptisés en conformité à la mort de Jésus, nous manifestons le désir de mettre fin au péché dans notre vie afin d’être libres du péché « car celui qui est mort est libre du péché. » (Verset 7)
Notre association à la résurrection de Jésus en devenant un nouvelle plante avec lui est une invitation à vivre une vie où nous ne sommes plus sous la domination du péché : « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. » (Romains 6.12)
Pour parler de cette expérience du passage de la mort à une vie nouvelle, l’apôtre Paul utilise l’expression « nous avons donc été ensevelis », ce qui donne une bonne illustration de ce que signifie « être baptisé », c’est-à-dire immergé, plongé dans l’eau. Seul le baptême par immersion total du croyant est en adéquation avec l’ensei-gnement fondamental présenté par ce texte de l’apôtre Paul. Le baptême est une synthèse du symbolisme de l’eau tel qu’il est présenté par les textes de la Genèse, de l’Exode, d’Ezéchiel et de l’Apocalypse, que nous avons vu dans les points précédents.
Pour confirmer ce qu’Ezéchiel avait déjà exprimé concernant l’œuvre de Dieu symbolisée par le torrent qui sort du temple provoquant une nouvelle création, l’apôtre Paul a fait une déclaration similaire à propos de notre union au Christ rendue possible par l’expérience du baptême :
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (Corinthiens 5.17)

V. L’EAU DU BAPTÊME ET L’ACTION DU SAINT-ESPRIT :
Dieu avait déjà annoncé par l’intermédiaire du prophète Ezéchiel, que l’œuvre du Saint-Esprit, symbolisé par l’eau, nous permettrait de vivre en conformité avec ce qu’il attend de nous :
« 25 Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifiera de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. 26 Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. 27 Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. » (Ezéchiel 36.25-27)
Dans le prolongement de cette déclaration, Jean Baptiste et Jésus ont apporté un éclairage sur la manière dont le Saint-Esprit pouvait intervenir dans notre vie. Voici ce que Jean-Baptiste a déclaré : « Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » (Matthieu 3.11)
Le baptême pratiqué par Jean-Baptiste n’était pas suffisant, il fallait que Jésus vienne pour que le Saint-Esprit soit associé au baptême. Lorsque Nicodème est venu à Jésus, celui-ci lui a montré que le don de l’Esprit était pleinement associé au baptême d’eau, ce qui est en parfait accord avec la déclaration de Dieu faite à Ezéchiel :
« Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » (Jean 3.5)
Cette double expérience de la naissance d’eau et de l’Esprit est indispensable pour entrer dans le royaume de Dieu.
Pourquoi cette insistance sur le baptême d’eau ? Pierre apporte la réponse :
« Cette eau était une figure du baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ » (1 Pierre 3.21)
Le baptême est un engagement de la part de celui qui est baptisé, l’engagement à vivre en se laissant guider par l’Esprit de Dieu. C’est la raison pour laquelle le baptême permet notre salut.
De tout temps la Parole de Dieu a associé l’eau et l’Esprit parce que l’eau et l’Esprit procurent la vie. Comme il est impossible de vivre sans eau, la Bible nous enseigne qu’il est impossible de vivre la vie nouvelle que Dieu nous propose sans le Saint-Esprit. Dieu nous invite à recevoir le Saint-Esprit en acceptant de s’engager avec lui par les eaux du baptême.
Un eunuque était venu au Temple de Jérusalem pour adorer et pour rencontrer Dieu. Ce n’est qu’après avoir approfondi les Ecritures avec Philippe qu’il rencontra véritablement Dieu en s’engageant par le baptême, confessant ainsi pleinement sa foi en Jésus-Christ son Sauveur :
« Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. » (Actes 8.36-38)
« Qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé » avait dit l’eunuque ! Et vous qu’est-ce qui empêche que vous soyez baptisé à votre tour ?

LA PLUS GRANDE VERTU EST LA CHARITÉ – bienheureux Jean Dominici

2 février, 2016

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010130_dominici_fr.html 

LA PLUS GRANDE VERTU EST LA CHARITÉ

Du Traité de l’amour de charité du bienheureux Jean Dominici

Préparé par l’Université Pontificale URBANIANA,

« La foi et l’espérance n’ont leur raison d’être que pour l’homme; la charité existe en Dieu. La foi peut transporter les montagnes; la charité crée les montagnes, le ciel et la terre. La foi exhorte la créature à faire tous ses efforts pour s’acheminer vers le paradis; la charité demande à Dieu de la faire descendre sur la terre pour que l’homme parvienne au ciel par la route de sa propre charité. La foi dit à l’homme: Sers Dieu, comme c’est ton devoir. La charité dit à Dieu: Fais-toi homme et mets-toi au service de l’homme car il te doit plus qu’il ne peut te donner. La foi dit à l’homme: Frappe à la porte du ciel, pour qu’il s’ouvre à toi. La charité dit à Dieu: Déchire le ciel pour que l’homme le trouve ouvert.La foi enseigne à l’homme à mourir par amour pour Dieu. La charité invite Dieu à mourir pour l’homme, et l’homme à mourir pour son Dieu.La foi montre Dieu à l’homme, mais de loin. La charité rapproche l’homme de Dieu; elle qui a fait de Dieu un homme, elle fait que l’homme soit Dieu. La foi est une dame parce qu’elle règne seulement ici-bas où nous n’avons pas de cité permanente, mais où nous attendons la cité future. La charité est l’impératrice du ciel et de la terre. La foi est paysanne, la charité est citadine.La foi est l’impératrice de beaucoup d’humbles créatures; la charité est l’impératrice des anges. La foi est située au-dessus des esclaves; la charité au-dessus des enfants bien-aimés et des saints. Réfléchissez bien à ceci.S’il y avait dans le soleil un monde pareil au nôtre, par quoi ce monde serait-t-il éclairé, chauffé, réjoui et dirigé? Nullement par les rayons du soleil, mais par sa substance seulement, puisque le soleil contiendrait dans sa substance cet univers entier. En fait, il éclaire, chauffe, réjouit et dirige notre monde non par lui-même, car il ne peut venir jusqu’à nous, mais par son rayon. La raison pour laquelle le soleil accom­plit tout cela par son rayon est qu’il ne peut venir à nous. Songe que cela est encore plus vrai de Dieu. Le Père, comparable au soleil, engendre son rayon, qui est son Verbe éternel et essentiel. Le Père et le Verbe, comme le soleil et le rayon, pro­duisent la chaleur essentielle qui est l’Esprit Saint, si bien que ce soleil divin est puissance, lumiere et feu; Père, Fils et Saint-Esprit; puissance, vérité et charité; un seul Dieu et trois personnes; et ce soleil divin est tout entier puissant, tout entier brillant, tout entier ardent.Non pas trois puissant mais une seule; non pas trois lumières, mais une seule, non pas trois feux, mais un seul. Néanmoins, ici peut naître un léger doute, On a dit que nous tous sommes en Dieu, et que Dieu est amour; il peut donc sembler que nous sommes tous dans l’amour de charité et qu’ainsi nous sommes tous dans la vérité, et tous dans la vraie puissance. Mais cela est faux, parce que peu d’hommes sont dans la charité; beaucoup, au contraire, vivent dans l’erreur et le mensonge, et le plus grand nombre est faible et paralysé par sa fragilité. Je réponds d’abord par un exemple. Beaucoup de poissons sont au soleil, mais comme ils sont protégés par l’eau, ils ne succombent pas à la chaleur. Beaucoup d’aveugles sont dans la lumière et ne voient pas; beaucoup de récipients contiennent des aliments et ne mangent pas.Vous voyez donc qu’il ne suffit pas d’être dans un lieu pour participer à sa vertu, si l’on n’y est pas disposé. Un malade mange sans profit, un mort approché du feu ne sent pas la chaleur. Quelqu’un qui se trouve au soleil et qui se fait asperger sans cesse d’eau glacée ne se réchauffe pas et ne cesse de frissonner. Ainsi, bien que nous soyons placés dans le feu divin, qui ne réchauffe pas le corps mais qui embrase l’âme, nous ne retirons aucun bénéfice de ce feu divin si l’on ne cesse de jeter sur notre âme la grêle des désirs charnels, la glace de l’esprit du monde, la bise des tentations. Il est nécessaire que nous tenions notre âme éloignée de tout cela et alors il sera vrai, comme dit le psalmiste, que nul n’échappe à son ardeur. » 

avec la collaboration des Instituts Missionnaires