Archive pour janvier, 2016
JÉSUS FILS DE DIEU ? par: portail internet des Fraternités de Jérusalem
7 janvier, 2016http://jerusalem.cef.fr/fraternites/comprendre-la-foi/3252-jesus-fils-de-dieu
JÉSUS FILS DE DIEU ?
par: portail internet des Fraternités de Jérusalem
Jésus, dit-on, est le Fils de Dieu depuis toujours… Mais que faisait-il avant sa naissance ? Ma préférence intellectuelle serait de dire que Jésus est né comme tout homme, est devenu un grand prophète comme toute la lignée des grands prophètes, est devenu intime avec Dieu Père et amour et que ce Dieu l’a proclamé son Fils par l’acte de la résurrection, pour montrer que tout être humain est fils de dieu par adoption. Pouvez-vous m’éclairer sur cette interrogation ? Merci de votre question, qui reflète probablement les interrogations d’autres que vous ! La théologie trinitaire et la christologie sont d’éternels lieux de questionnement pour l’esprit humain… La théorie que vous aimeriez pouvoir soutenir, et que vous décrivez parfaitement, est bien connue de l’Église et correspond à l’une des plus anciennes hérésies qu’on appelle l’adoptianisme. Cette hérésie consiste précisément à dire que Jésus n’était pas «Dieu» de toute éternité mais un homme particulièrement remarquable et pour cela élu par Dieu pour être son Fils, c’est-à-dire adopté. Jésus serait donc «devenu» Dieu. Pourquoi pas, en effet ? Pourtant l’Église a dit non, et cela dès le IIe siècle, au premier qui a soutenu cette position de manière synthétique, un certain Noët de Smyrne. Et elle a dit à nouveau non, deux siècles plus tard quand cette vieille hérésie tentait de se reformuler à frais nouveaux sous l’égide d’un certain Arius, plus connu que le précédent… Pourquoi ? Avançons rapidement, même au risque de caricaturer les choses, une double réponse. 1. L’Écriture nous montre une égalité d’honneur entre le Père et le Fils – et même l’Esprit. Dès lors, la résurrection ne doit pas être comprise comme l’élévation en gloire de Jésus mais plutôt comme la manifestation éclatante de son identité divine. De même que sa mort a manifesté son obéissance filiale, de même sa résurrection manifeste la gloire de sa condition divine, gloire qu’il partage avec le Père et l’Esprit de totue éternité. Paul écrit de façon décsive : «Il n’y a pour nous qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes» (1 Corinthiens 8,6). 2. Un 2e argument plus parlant encore peut-être se situe au plan de la sotériologie (c’est-à-dire de ce qui concerne notre salut). Un homme ne peut pas sauver d’autres hommes. Si Jésus n’est qu’un homme, nous ne pouvons pas être sauvés par lui. Plus, si Jésus n’est qu’un homme, Dieu n’est donc en rien révélé par lui. Il n’a rien à nous dire de Dieu – et encore moins de sa part. Nous ne connaissons pas Dieu qui reste figé dans son ciel… La foi chrétienne nous dit au contraire que Dieu s’est impliqué dans sa création au point de devenir l’un de nous, de prendre sur lui notre faiblesse et même notre mort, pour nous faire accéder par lui à la gloire de sa vie éternelle. En nous approchant de la crèche, en ce Noël, ce n’est pas un joli bébé rose que nous admirons, mais le grand Dieu et Sauveur qui se fait petit enfant, qui se fait l’un de nous, pour que nous aussi puissions «devenir Dieu», comme le dit magnifiquement saint Irénée de Lyon. Et la question qui nous est dès lors posée, c’est celle-ci : crois-tu ?
LA TRINITÉ CRÉATRICE
7 janvier, 2016http://www.france-catholique.fr/La-Trinite-creatrice.html
LA TRINITÉ CRÉATRICE
jeudi 3 décembre 2015
Introduction
Essayons de pénétrer les secrets de Dieu dans son acte créateur. Cela nous conduira à une certaine relecture des textes bibliques, mais surtout, nous retrouverons les problèmes qui ont été soulevés par l’approche du mystère trinitaire, avec les écueils qui l’ont accompagnée. – I – Données bibliques. Nous avons déjà signalé dans la communication précédente, quelques affleurements qui seront exploités dans un sens trinitaire par les Pères de l’Église. Genèse 1,1 : « l’esprit qui plane sur les eaux ». Même s’il ne s’agit pas encore de l’Esprit divin révélé par le Christ, on s’en approche. De même « Dieu dit ». Là, il s’agit bien de la Parole créatrice. Genèse 1,26 : « Faisons l’homme. »introduit une sorte de délibération en Dieu. On n’oubliera pas le verset du psaume 32 : Le Seigneur a fait le cieux par sa parole, l’univers par le souffle de sa bouche. (v.6) De même, les grands textes de Proverbes 8 et de Siracide 24 qui mettent en scène un personnage, la Sagesse, sorte de double de Dieu dans son activité créatrice. C’est une compréhension du monde, avec sa logique intérieure, sa « rationalité », qui est ainsi attribuée au Créateur. On sait qu’à cause de cela, cette Sagesse sera identifiée, dans le Nouveau Testament, soit au Fils, soit à L’Esprit. Le mot « ????s », logos, est à étudier de près. Certains ont voulu qu’il provienne du néo-platonisme. Il est plus vraisemblable que saint Jean, qui est le seul à employer ce mot pour désigner le Christ, se réfère à l’AT, à la Parole créatrice, la Davar. On trouve aussi ce mot dans Philon d’Alexandrie, juif hellénisant un peu antérieur au Christ. Pour lui, le logos est l’image du Dieu créateur transcendant, mais il n’est pas en Dieu. Il conçoit les idées archétypes (héritage de Platon), devient une sorte d’exemplaire dans la création dont il va être médiateur. En particulier, il va devenir l’archétype de l’homme authentique. On s’éloigne de la conception vétéro-testamentaire qui est en arrière-fond dans saint Jean. Il y a plutôt pour celui-ci la perception d’une vie intérieure en Dieu, d’une expression de Dieu à l’intérieur de lui-même. On a fait le rapprochement avec le Timée de Platon. Le démiurge fait passer du monde des idées au monde empirique en regardant le logos. Plusieurs Pères de l’Église, et surtout saint Augustin, y ont vu une affirmation de la création par le logos. D’autres ont tellement valorisé ce discours de Platon qu’ils ont affirmé que c’était un plagiat de la connaissance biblique. En grec, le mot de logos comporte deux aspects : ce qui est pensé, et ce qui est dit. Le premier aspect nous oriente vers la Trinité, le second vers la création. Inconvénient, ce mot de logos, qui a un triple sens : parole, raison et même proportion, a été utilisé par les stoïciens pour signifier la rationalité du monde. On mesure l’audace de saint Jean d’oser prendre ce mot mais en lui donnant plutôt sa consonance de dédoublement de Dieu et de Parole créatrice que de rationalité du monde, même si celle-ci apparaît en fin de compte pour expliquer que l’homme peut comprendre quelque chose au monde car celui-ci est imprégné de cette rationalité donnée par le Logos créateur. Le prologue de l’Évangile de Jean porte : C’est par lui (le Verbe) que tout est venu à l’existence et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. (1,3) Saint Paul dit, en écho, dans son hymne au Christ, au début de la lettre aux Colossiens : En lui tout fut créé dans le ciel et sur la terre. (1,16) Ailleurs, Paul utilisera beaucoup, mais sans jamais la nommer, la Sagesse, comme archétype du monde créé. Enfin, la Lettre aux Hébreux : Dieu ….. nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. (1,2)
- II – La Tradition Le credo commence bien par : « Le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. » Il s’agit de savoir si Père est pris au sens de Dieu, dans sa réalité unique sans distinction des personnes ou comme Père de Jésus-Christ. Ce n’est que saint Thomas d’Aquin qui va distinguer et préciser les deus sens. Origène a une position originale, qui ne sera pas retenue par la suite : le Père est le créateur de tous les êtres, le Fils, logos, celui des êtres raisonnables, « logiques », et le Saint-Esprit, celui des êtres porteurs de l’Esprit, les êtres spirituels. Les choses vont se compliquer avec la querelle arienne. Pour dire la divinité du Fils, saint Athanase, va éviter les termes philosophiques, toujours inadaptés et en discussion, et préférera employer des termes bibliques, par exemple ceux que l’on a vu dans le Prologue de Jean ou dans les Colossiens. D’où cette utilisation des particules pour signifier l’unité d’action créatrice de Dieu, mais aussi la part de chaque personne : « ek », c’est l’action du Père ; « dia », celle du Fils et « ev » celle de l’Esprit. Chaque personne divine agit selon son être propre. Saint Hilaire de Poitiers, un peu après, polémique lui aussi avec les ariens au sujet de la divinité du Christ. Il va reprendre le récit de création pour étayer l’affirmation de foi. Reprenons donc le récit de la création du monde…..Je te le demande : en quoi ce même récit nie-t-il que le Fils de Dieu est vrai Dieu, Car il n’est plus permis d’en douter : tout a été fait par le Fils, selon l’Apôtre (cf Colossiens 1,16).Si tout est par lui, si toutes les créatures ont été tirées du néant, et si rien n’existe, sinon par lui, je voudrais bien savoir pourquoi il ne serait pas « vrai Dieu », celui qui jouit à la fois de la nature et de la puissance de Dieu. Car le Fils a mis en œuvre la puissance propre à sa nature divine, pour donner l’être à ce qui n’existait pas et pour créer toutes choses selon son bon plaisir. ( De Trinitate, livre 5, § 4) On remarquera l’absence de réflexion sur le rôle de l’Esprit créateur, car ce n’est pas son propos. Saint Grégoire de Nysse, dans sa Grande Catéchèse, affirme que le Verbe est créateur, pour affirmer la divinité du Fils, il ne prononce pas le mot Esprit créateur, mais il reprend Psaume 32,6 pour conclure : Qu’il existe un Verbe de Dieu et un Esprit de Dieu, forces douées d’une substance personnelle, créatrices de tout ce qui a été fait et qui contiennent en elles toutes la réalité, les Écritures inspirées de Dieu le montrent clairement ( Chapitre 1, § 4) Mais, ailleurs, il évite d’entrer dans des distinctions d’action, pour ne pas entamer l’unité divine. Manière de montrer que Dieu, dans sa vie trinitaire est vraiment à part. Au contraire, saint Basile, pour mieux affirmer la divinité du Saint Esprit, va multiplier les affirmations de leur union dans l’acte créateur Revenons au point de départ : le Saint Esprit est en toutes choses inséparable du Père et du Fils…On peut apprendre par là qu’en toute action le Saint Esprit est uni au Père et au Fils et n’est est pas divisible (citation de 1 Corinthien 14,4-6, sur la distribution des charismes)… Et à propos de la création des anges : Saisis-donc, dans l’acte qui les a créés, le Père comme cause « principielle », le Fils comme cause « démiurgique », l’Esprit comme cause « perfectionnante »….. Ne me faites pas dire qu’il y a trois principes, ni que l’acte du Père est imparfait. Il n’ y a qu’un seul principe des êtres, qui crée par le Fils et parfait dans l’Esprit. (Traité du Saint Esprit, ch. 16, col.136) Il ne parle donc pas de l’essence divine, comme le feront certains après lui, mais il cerne le rôle des personnes. La théologie médiévale va faire un pas avec le problème des appropriations. Mais celui-ci va susciter bien des remous. Abélard au lieu d’affirmer que Dieu, Père, Fils et Saint Esprit est tout entier puissance sagesse et bonté, juste opposition à toute forme de tri-théisme, va chercher à spécifier les qualités et l’action de chaque personne à l’intérieur de cette unité. Saint Bernard va s’y opposer fortement et réussira à faire condamner Abélard au Concile de Sens, en 1140. Voici les propositions qui furent condamnées : « Le Père est puissance pleine, le Fils a une certaine puissance, l’Esprit saint n’a aucune puissance » (Denzinger 721) et aussi : « Au Père, parce qu’il n’est d’aucun autre, appartient au sens propre et spécial la toute puissance, mais non pas également la sagesse et la bonté » (D. 734) On réfléchit alors sur ce qui est commun aux trois personnes et sur ce qu’on peut attribuer à chacune, en fonction de son rôle à l’intérieur de la Trinité. On attribuera au Père, puisqu’il est l’origine de tout, la puissance, au Fils, la sagesse et à l’Esprit, l’amour. D’autres préféreront dire, pour éviter ce qui pourrait se rapprocher du tri-théisme, que c’est Dieu dans son essence qui est créateur et que les appropriations aux personnes ne sont que des manière de parler. Inconvénient : la disparition de la place et de l’importance des personnes. On ne s’en sortira que si on précise que ce qu’on dit des personnes est de l’ordre de la relation. Le 12° concile œcuménique Latran IV, en 1215, va redonner cette affirmation : (La Trinité) unique principe de toutes choses, créateur de toutes choses visibles et invisibles, spirituelles et corporelles qui, par sa toute puissance, a tout créé de rien dès le commencement du temps. (Au paragraphe suivant) Cette sainte Trinité est indivisible selon son essence commune et distincte selon les propriétés des personnes….(D. 800) On rapporte donc la création à l’ensemble indivisible de Dieu, mais le souci de présenter le rôle de chacune des personnes risque de s’effacer. On ne pourra garder ces appropriations, « le Père créateur, le Fils rédempteur, l’Esprit sanctificateur », que si l’on affirme en même temps que chacune des personnes divines a son rôle dans la création, la rédemption et la sanctification, en fonction de ce qu’elle est dans le jeu d’amour des relations intra-divines.
- III – Essai de synthèse Tout notre discours sur la Trinité créatrice est guetté par les déformations, les hérésies, qui ont jalonné l’élaboration de la juste compréhension du mystère de Dieu en lui-même. Si on insiste sur l’unité d’action, on risque de ne voir qu’un seul sujet en Dieu. Nous versons alors dans le sabellianisme, ou modalisme, qui n’attribue au Fils et à l’Esprit que des manières de parler de Dieu et non une distinction des personnes. Si on force les attributions à chaque personne, on peut tomber dans le tri-théisme, un dieu créateur, un dieu rédempteur, un dieu sanctificateur. En refusant que le Fils soit pleinement participant de la nature divine, l’arianisme a été obligé de donner un rôle secondaire au Fils dans la création. De même pour le Saint Esprit. Le symbole, dit « Quicumque » à cause de son premier mot, est un texte originaire du sud de la France entre 430 et 500. On l’attribue de plus en plus à saint Césaire d’Arles. Il insiste lourdement sur l’unité divine : pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur, pas trois incréés mais une seul incréé. Chose curieuse, il ne pousse pas l’affirmation jusqu’à dire pas trois créateurs mais un seul créateur, tellement c’est sous-entendu. Une autre sorte de récifs nous guette. Nous devons refuser une sorte de nécessité de la création, variante de l’émanation de Dieu : celle par exemple que Hegel présentera. Mais sous prétexte de sauvegarder la transcendance de Dieu, nous ne pouvons pas pour autant éloigner la Trinité, dans la richesse de ses personnes, de toute implication dans la création. En premier lieu, nous devons maintenir l’absolue liberté de Dieu dans l’acte créateur. Dieu n’a pas besoin de la création pour exister. Il n’est pas suspendu à son œuvre au point qu’elle lui soit nécessaire. C’est nous qui devons reconnaître que nous dépendons de Dieu. Pour tenir compte de la distinction des personnes, on peut dire que Dieu crée comme il est. Dieu est amour. La création ne peut se comprendre que comme un acte d’amour. C’est une affirmation chère aux Pères cappadociens du 4° siècle, comme le dit brièvement Grégoire de Nysse dans sa Grande catéchèse : La puissance éternelle de Dieu crée ce qui existe, invente ce qui n’est pas, comprend en elle-même les choses créées et prévoit celles qui ne sont pas encore. Ce Dieu le Verbe, sagesse et puissance, est le créateur de la nature humaine ; aucune nécessité ne l’a amené à former l’homme, c’est la surabondance de son amour qui lui a fait donner naissance à un tel être. (2,5) Voyons comment la création va garder la trace de cette vie intime de Dieu. Le Père, source de tout, donne tout à son Fils pour avoir un vis-à-vis dans son éternité de relation et d’amour. Le Fils lui est semblable, mais pas identique. C’est une première séparation qui annonce celle de la création. Mais la création sera séparation d’avec la source, tandis que le Fils reste dans cette intimité d’amour avec le Père. On voit là l’importance que l’auteur de la Genèse donne à cette action de séparer (1,6 ; 14 ; 18). Il n’y a pas d’existence sans ce premier mouvement de séparation. Et c’est vrai aussi de la génération humaine. De même que la distinction du Père et du Fils va être source de lumière et de fécondité (voir ci-après l’Esprit), de même cette séparation de la réalité créée d’avec son créateur sera source de lumière et de fécondité. Le Fils, est le logos, à la fois parole, raison et proportion. Il va imprimer à la création ces caractéristiques d’intelligibilité, de proportion et d’équilibre : « Mais toi, Seigneur, tu as tout réglé avec mesure, nombre et poids (Sagesse 11,20). » L’union, la communion des personnes divines se fait par la production (procession) de l’Esprit saint, Esprit d’unité et d’amour. Il va insuffler à la création cet élan vers la communion, pour dépasser la dualité et aussi, pour la création humaine, l’orienter vers l’introduction dans la vie divine.
Conclusion Nous retrouvons dans cette étude du lien entre la Trinité et la création, le grand débat entre l’Orient et l’Occident. Il est banal de dire que les Orientaux, la théologie grecque, pour faire court, est plus sensible aux personnes et a parfois du mal à affirmer l’unité divine. La théologie occidentale, disons latine, est partie de l’unité divine et a eu occasionnellement des difficultés à placer la distinction des personnes. Nous retrouvons ces deux pistes avec leurs dangers : à trop insister sur l’unité de l’action créatrice , on a parfois du mal à percevoir le rôle des personnes divines dans la création. Réciproquement, l’attention aux personnes et à leur rôle propre risque toujours de verser dans une mauvaise compréhension de l’unité divine dans l’acte créateur. Mais, comme disait saint Jean-Paul ll, l’Église a toujours eu besoin de ces deux approches complémentaires, de ces deux « poumons » de l’Église et de leur théologie
Three Kings Day
4 janvier, 2016GIANFRANCO RAVASI. EPIPHANIE: A LA RECHERCHE DU SOUCI MAGI LA CACHÉE DE CHAQUE ÊTRE HUMAIN. LA SIGNIFICATION DE «COMET ».
4 janvier, 2016http://vangelodelgiorno.blogspot.it/2013/01/gianfranco-ravasi-epifania-nella.html
(Traduction de Google de l’italien, je l’espère vous comprenez, les commentaires de la carte. Ravasi me plaît beaucoup)
GIANFRANCO RAVASI. EPIPHANIE: A LA RECHERCHE DU SOUCI MAGI LA CACHÉE DE CHAQUE ÊTRE HUMAIN. LA SIGNIFICATION DE «COMET ».
Il était de 614 et de la basilique de Bethléem, construit autour de 325 à 330 par la mère de Constantin, Hélène, et rénové quelques siècles plus tard par Justinien, fut assiégée par le roi perse Khosrow qui avait déjà détruit tous les bâtiments sacrés des chrétiens Terre sainte. Le roi était sur le point de recourir à feu et les arbalètes quand il a remarqué que sur le parvis de la Basilique de la Nativité de Cristoerano dépeint quelques personnages vêtus comme lui: ils étaient les Mages que les Byzantins ont été anéantis dans usure formelles Perses. Cette église, qui comprend la grotte dans la crypte de la naissance du Christ, de sorte qu’il a été sauvé et est toujours ouverte aux visiteurs pour une porte de pénétration seule symboliquement appelé « l’humilité », mais peut-être plus prosaïquement conçu pour empêcher l’accès aux cavaliers ottomans cheval dans les cinq nefs de l’intérieur.
Matthieu et APOCRYPHA Le récit de Matthieu concernant Mages (2: 1-12) est simple, mais pas sans rebondissements et est loin d’être fabuleux, bien que la tradition artistique et populaire suivante a laissé captivé par ses composantes narratives. Considérons, par exemple, les nombreuses « Adoration des Mages » par des peintres célèbres et inconnus, ou au beau roman de Michel Tournier Gaspar, Melchior et Balthazar (1980), le film voyagé par Ermanno Olmi (1983), la ballade Thomas Stearns Eliot dédié aux Rois Mages en 1927:. « Ce fut pour nous un rhume / pour un long voyage comme celui-ci / Les rues boueuses (…) / pustuleuse et des chameaux, des saignements pieds / (…) Il y avait des moments où palais rimpiangemmo / d’été sur les pentes, les terrasses, / les filles de soie portant / sorbets « . En 1985, lors d’une fouille dans la cellule égyptienne dans le désert à l’ouest du delta du Nil, il est venu à la lumière de la plus ancienne preuve peint (VII-VIII sec.) Parmi les noms, inconnu à l’Evangile, les Mages. Le plâtre blanc de la paroi d’une cellule d’un Monaco avait tracé en rouge ces trois noms: « Gaspar, Belchior, Barthesalsa ». Il est l’une des nombreuses souches ou des variations qui ont été tirés de soi-disant évangiles apocryphes, textes venus de la piété populaire des débuts du christianisme, dont les flocons de la vérité historique et de la foi de l’or se cachent dans un folklore imaginaire magma. Dans un fragment de l’Évangile perdu des Hébreux, assignable à la première partie du deuxième siècle, les Rois Mages, « devins de teint foncé et jambe de son pantalon, » sont une véritable foule, mais dirigée par un trio de leaders: Melco, Caspare et Fadizarda. Quelques siècles plus tard (VI-VII), mais sur un documentaire certainement plus âgé, un autre apocryphe, le Pseudo-Matthieu, source privilégiée d’artistes médiévaux, il écrit: «Les Mages offert chacun une pièce d’or » à l’enfant, mais il a ajouté chacun un cadeau personnel: la myrrhe Gaspar, Melchior encens, Baldassarre or. Est constitué tradition si populaire des trois Rois Mages, avec des noms et précis, en raison de dons et un psaume (72: «Les rois de Tarsis et de Saba offriront des hommages à lui tous les rois se prosterneront »), ils étaient équipés dignité de Regal. Pour ne pas dire qu’ils vont essayer de résumer toute la race de spectre de couleurs un sera identifié comme un blanc, l’autre comme un jaune et un tiers comme un Maure, tandis que leurs reliques hypothétiques vont atterrir, à travers les événements complexes historique, Milan et Cologne. Les pièces pyrotechniques fantaisie des traditions apocryphes et populaires, malheureux avec la sobriété des données offertes par l’Evangile de Matthieu (2: 1-12), ne pas arrêter ici, mais la recherche a sauté avec enthousiasme (et souvent à l’invention) de scènes pittoresque. Plus le contenu est l’Evangile de James du troisième siècle, qui se contente de concentrer notre attention en particulier sur l’étoile. « Nous avons vu – confesser Mages – une grande étoile brillante parmi toutes les autres étoiles et obscurci de sorte que les étoiles ne sont plus apparus les étoiles puis arrêté à droite en haut de la grotte.. » Star est également intéressé par une autre enfance apocryphe du Sauveur, un texte trouvé dans deux versions en 1927 et remonte aux alentours du VIe siècle: «Ceci est un énorme étoile qui brillait sur la grotte du soir au matin, une étoile si grand Il n’a jamais été vu depuis le commencement du monde. » Mais, plus tard dans l’histoire, l’auteur dans un soucis plus raffinés de se rappeler que la star était en fait « la parole de Dieu ineffable. » Reste curieux, cependant, le monologue de Joseph espionnage de loin avec préoccupation les Mages:. « Je pense que les augures ne sont pas encore debout pendant un moment, d’observer et de discuter les uns avec les autres, ils sont étrangers: la robe est différente de notre robe, la robe est très grand et sombre, ils ont des bouchons et des jambes phrygiens conduisent sarabare [leggings] Oriental « . Interrogé sur l’identité de l’enfant, Joseph répond – il ne sait pas si ironiquement ou «théologiquement» – de cette manière: « . Je suppose qu’il est mon fils » Et ils expliquent que cela est quelque chose d’autre. Même plus vive est arabe Evangile de l’enfance V-VI siècle qui considère les Mages comme disciples de Zarathoustra, le prophète de la religion iranienne, et les rend protagonistes d’une délicieuse fable sur les ailes de l’Enfant-Jésus. Nous écoutons l’auteur inconnu: « . La dame Mary a pris un bébé bandeaux et leur a donné en mémoire Ils sentait honorable pour le sortir de ses mains. » Retournés dans leur pays, lors d’une fête en l’honneur du feu sacré, la bande a jeté dans les flammes de l’liturgique de feu de joie. Mais, éteint le feu, ici réapparaître dans les cendres, la bande intacte. « Ils ont pris alors, et imporsela pour l’embrasser sur la tête et les yeux. » Nous pourrions continuer pendant des pages et des pages sur ce pèlerinage dans le monde fantasmagorique de l’apocryphe Mages. Cependant, nous revenons à l’Evangile de Jésus selon Matthieu, un texte qui probablement l’évangéliste a repris la prédication de l’Église primitive et imposée comme une pierre angulaire de son Evangile, un texte plein de contenu et pas facile à interpréter, Malgré l’apparente simplicité. Juste à la page des Mages, en fait, que beaucoup pourraient considérer naïf, nous pourrions dire qui est valable un célèbre adage rabbinique: «Chaque mot de la Bible a soixante-dix visages ». L’histoire, superficiellement lire comme un conte de fées oriental, plein de senteurs exotiques, est en fait plein de symbolisme que le lecteur attentif de la Bible savait reconnaître immédiatement, est plein de références théologiques allusive, est une incrustation de citations et les questions liées à l’Ancien Testament, et il se réfère à l’histoire de l’enfant Jésus dans une très originale et libre. Nous sommes donc pas en présence d’une histoire douce pour les enfants, mais plutôt en face d’une véritable synthèse christologique, répartis sur les minces filets d’un complot historique des liens larges et fils lâches et plus robuste que d’un modèle de pensée très dense, profonde. Nous devons, par conséquent, regarder avec plaisir la surface colorée de l’histoire, mais nous avons aussi à surmonter dans la recherche du sens ultime sous-jacent: un mal lu cette page est de perdre de vue le Christ et nous gagnons seulement par les mages. Bien sûr, ils sont des acteurs importants dans l’histoire telle qu’elle est «leur» étoile, mais ils ne sont pas les protagonistes. Interessiamoci, donc, pour eux juste pour rattraper avec eux dans le but glorieux qui les attend. En outre, l’intérêt de ces personnages mystérieux est très ancienne et ses racines, comme nous l’avons vu, dans les origines mêmes de la tradition chrétienne. Catacombes romaines de Priscilla Mages apparaissent dans les fresques (230-250) avant bergers trop normaux et modestes. Parmi les nombreuses questions qui peuvent surgir à ce niveau de la curiosité, nous choisissons deux, d’où les mages et ce qui était « leur » star? Pour la première question l’Evangile de Matthieu a répondu avec un dédaigneux « venu de l’Est» et le mot magoi grecque. Ce terme est destiné à des astrologues, des astronomes, les sorciers, les devins, magiciens, alors les caractères de différentes fiabilité, charlatans et sage. Horizon, par conséquent, très large et générique que la science peut empiéter même dans cialtroneria. La venue « de l’Est » est certainement plus limitée car elle embrasse un horizon culturel très diversifié. Nous avons déjà mentionné que l’Evangile arabe de l’enfance les considérait comme des disciples de Zarathoustra, ou Zoroastre, fondateur du mazdéisme iranien (600 avant JC?). Dans l’Ancien Testament, cependant, le livre de Daniel parle souvent de «sages» de Babyloniens (par exemple, Daniel, 1, 20; 2, 10/02/26, 4, 6: Dans cette étape, nous parlons d’un «prince Belteshatsar mages « ). En effet Babylone avait primauté dans l’ancien Proche-Orient en ce qui concerne l’étude de l’astronomie et l’astrologie. Là, même à l’époque de Jésus, il y avait une grande colonie juive qui avait peut-être envoyé son attente messianique également les « sages » Babyloniens. Dans la Bible, cependant, «les fils de l’Orient » sont très souvent les Arabes du désert (Saoudite et la Syrie) ou les Nabatéens, dont les caravanes négociés dans l’or et l’encens et dont les relations avec Israël, monta à l’époque de Salomon. Quatre tribus arabes du désert tirent leur nom des étoiles, ce qui démontre un vif intérêt pour l’astrologie. En 160, l’écrivain chrétien Justin dit sans hésiter: «Ils sont allés à Hérode, des mages d’Saoudite. » Mais un universitaire américain, Martin McNamara, il ya quelques décennies a rendu beaucoup plus «domestique» Mages en les considérant comme des membres des Esséniens, la communauté juive connue pour son «monastère» de Qumrân, sur les rives de la mer Morte: ils sont en fait Ils se souciaient beaucoup pour « horoscopes » messianiques dans leurs écrits et les cadeaux des Rois Mages sont mentionnés avec le symbole de l’étoile du Messie. Une énigme non résolue, alors, que la patrie des Mages. Peut-être résolu que par la dimension plus profonde que le texte de Matthieu révèle sur théologique plus proche. L’événement historique lui-même est impossible, comme certains critiques le soutiennent, au contraire, parce que le signe astral était un «code» typique culturelle de cette époque et pourrait être liée à la propagation des espoirs messianiques que le judaïsme avait favorisé avec son la diaspora dans le monde. Mais il est certain que l’évangéliste cherche à dépasser le fait historique et que vous voulez briller plus significations de ces hommes de l’Orient arrivèrent à Jérusalem à « rendre hommage au Roi nouveau-né des Juifs ». Leur est l’histoire d’un voyage risqué comme celui d’Abraham »énoncée sans savoir où il allait» (Hébreux 11: 8). Le philosophe Levinas franceseEmmanuel souligné que le mythe d’Ulysse qui revient à Ithaque, la famille de vie tranquille, le passé nostalgique, la Bible oppose l’histoire d’Abraham et les Trois Mages qui quittent leur patrie pour un pays et une famille inconnue. Il est le sens de cette belle définition que les Juifs de l’Ancien Testament sont donnés comme des enfants de l’exode d’Egypte: «Nous sommes des étrangers que nos pères » (1 Chroniques, 29, 15). Ceci est l’exhortation d’Isaïe (2, 3.5): «Venez, montons à la montagne du Seigneur (…) Maison de Jacob, allons, marcher dans la lumière du Seigneur! ». Le voyage des Mages peut devenir, ensuite, l’emblème de la vie chrétienne comprise comme disciple, disciple, la recherche. Le voyage exige le détachement, le courage, la recherche, l’espoir. Qui est lié à la terre par le poids des choses et des contraintes qu’il est incapable d’être un pèlerin. Qui croit posséder tout et déjà avoir un monopole de la vérité n’a pas l’anxiété de la recherche; il est comme les prêtres de l’histoire de Jérusalem Matthieu, interprètes froides d’une parole biblique qui ne les implique pas ou les convertir. Celui qui est trop bien placé dans sa ville n’a besoin ni de Bethléem, Bethléem apparaît bien à lui comme un village insignifiant de la province. Mais nous savons aussi que beaucoup sont le déplacement et, comme les Mages, vous êtes pèlerins de la vérité: «Beaucoup viendront de l’orient et à l’ouest, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux, tandis que les fils du royaume seront jeté dans les ténèbres »(Matthieu 8: 11-12). Dans le Christ, rues mystérieuses, des foules de chrétiens viennent « anonyme » comme les Mages qui le cherchent sans le savoir et sans même savoir son nom. Dans la petite procession des Rois Mages à la vérité et la lumière Matthew voit la grande procession de l’Eglise, « une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, race, peuple et langue » (Apocalypse 7: 9).
ACCES COSMIC Le deuxième acteur de l’histoire des Mages est le signe cosmique de l’étoile. Sous l’autel de la Grotte de la Nativité à Bethléem, les Franciscains en 1717 incastonarono une étoile d’argent à 14 points, autant que les anneaux des trois chaînes généalogie de Jésus mentionnés dans le chapitre 1 de Matthieu. Une étoile, ce petit «évangélique» parce que a donné lieu à d’interminables disputes entre Franciscains et orthodoxe. Ce dernier, avec un coup d’Etat en 1847 a saisi l’étoile et les cacha dans le monastère de San Saba dans le désert de Judée. Il a fallu cinq ans de négociations pour les récupérer il sous l’autel de la grotte. Il est mieux, alors, regarder le ciel à regarder là-haut, dans le silence sidéral, l’étoile des Mages. Mais là aussi beaucoup de confusion parmi les experts! Une brochure publiée par le prestigieux Adler Planetarium à Chicago et suggestivement intitulé L’étoile de Bethléem, propose différentes hypothèses. Kepler, l’un des pères de l’astronomie moderne – il dit -, n’a pas hésité: l’étoile des Mages était une supernova, une étoile qui est faible et très loin, qui prend une explosion colossale. Pour des semaines ou des mois l’étoile devient visible dans notre ciel avec une lumière vive et distincte de celle des autres étoiles: l’explosion peut en fait donner plus de lumière même des centaines de millions de fois celle du soleil. Chaque année, les astronomes ont découvert une douzaine, mais très rares sont ceux visibles à l’œil nu. Mais le point de vue look plus commune à l’étoile des Mages une comète, en particulier celle de Halley, dont la présence dans le ciel semble documenté depuis 240 BC textes en chinois et en japonais. Quand il est apparu en 1911 dans le ciel de Jérusalem, le célèbre exégète dominicain Marie-Joseph Lagrange, qui résidait alors, il vit venant de l’Est, progressivement disparaître quand il était à son zénith et « réapparu » plus tard, quand descendit à l’Ouest, tout comme vous Il a dit dans le récit de Matthieu. Mais – et cela rend tout doute – le calcul astronomique du passage de la comète sur notre horizon et à Jérusalem que la date du 26 Août, BC 12, qui est au moins six ans avant la naissance de Jésus, comme il est connu, est situé classiquement par les commentateurs environ 6 BC Voici alors que d’autres scientifiques se tournent vers une conjonction de planètes, en particulier de Jupiter et de Saturne eu lieu, selon les calculs astronomiques et les données fournies par un papyrus égyptien (le soi-disant «conseil de Berlin») et le » Almanach astral » Sippar (la Mésopotamie) sur la tablette, dans 7 BC à savoir le 29 mai 29 Septembre et 4 Décembre. Les hypothèses sont bondés et de plus en plus obscure l’étoile de Bethléem réduisant presque à un différend parmi les astronomes. Donc, laissant l’identification de béton suspendu, écoutons leurs conseils offerte par le père Lagrange précitée: « Sur l’étoile de Bethléem ne peut pas en dire beaucoup plus que la théologie ne l’astronomie » .Sappiamo fait que, à plusieurs reprises dans la tradition biblique et juive que l’étoile est un signe messianique. Un exemple pour tous se trouve dans le plus célèbre des quatre oracles de Balaam le magicien, forcé contre sa volonté à Dieu de bénir Israël. Dans le chapitre 24 du Livre des Nombres, nous lisons simplement cette phrase: « Une étoile avancera de Jacob et un sceptre se lève, issu d’Israël» (verset 17). Maintenant, la version araméenne de la Bible (la soi-disant Targum) n’a pas hésité à traduire le texte hébreu cité dans cette façon: « Le Messie de Jacob et le roi passerait de Israël». Dans un conte folklorique juive de l’époque de Jésus, il imagine que lorsque la reine de Saba est venu au désert de Juda, et marchait sur la route de Jérusalem, une petite oasis se leva soudain dans le ciel une rose. Plus il est devenu d’autant plus éblouissante monta jusqu’à devenir une star par la lumière inaccessible. Le Christ Apocalypse, constamment entouré d’étoiles, se décrit ainsi: «Je suis la racine et la postérité de David, l’étoile brillante du matin » (22, 16). Mgr Ignace d’Antioche en 107, alors qu’il était pris à Rome d’être exposés à des bêtes sauvages, a écrit aux chrétiens d’Ephèse: «Une étoile a brillé dans le ciel au-dessus de chaque étoile (la naissance du Christ), et sa lumière était au-delà des mots et sa merveille d’inspiration nouveauté; toutes les autres étoiles, avec le soleil et la lune, formé un chœur autour de l’étoile qui pesait sur tout dans la splendeur « . Donc, si nous ne pouvons pas identifier la céleste cartes l’étoile des Mages, mais nous pouvons le voir et de le suivre, si nous regardons pure et claire des Mages. «Le peuple qui marchait dans les ténèbres – écrit Isaïe (9: 1) et nous entendons répété dans la liturgie de Noël – ont vu une grande lumière, sur ceux qui vivent dans le pays de l’ombre une lumière a resplendi. »
Symbole de la lumière Voilà pourquoi la tradition chrétienne de Noël se déroule à la lumière de cette étoile, mais pas tellement pour sa vraie place dans les systèmes d’étoiles, comme piuttostoper sa valeur de « lumière », symbole classique de Dieu. Le jour même de Noël, 25 décembre comme on le sait, a été choisi parce qu’il était sans doute la fête païenne du dieu du soleil. Le solstice d’hiver marque le début de la grande montée de la lumière du soleil, humilié avant que l’obscurité de l’hiver. Dans une belle homélie grec à tort attribuée à saint Jean Chrysostome nous lisons cette belle paragraphe: «Après la saison hivernale froide lumière glorieuse du printemps doux, la graine de terre et pousse herbe verte, orneront les branches des nouvelles pousses, et l’air commence à alléger la splendeur du soleil. Mais pour nous, il ya une source céleste, il est le Christ qui monte comme le soleil de l’utérus de la Vierge. Il a mis en fuite les froids nuages ??orageux diable et a éveillé à la vie les coeurs endormis des hommes , la dissolution de ses rayons le brouillard de l’ignorance « . Voilà pourquoi, dans une épitaphe antique il baptisés a été enterré dans eliòpais grecque appelée «fils du soleil ». Nous pourrions dire que, si le monde peut regarder pour les lumières de Noël de la publicité et des apparences brillantes consumérisme, le chrétien sait où trouver la vraie lumière, le soleil, son étoile. When in Rome dardé la trente course dell’Agone du Soleil, lorsque la naissance du dieu du soleil en Décembre a été allumé des feux de joie dans la nuit, quand le peuple se prosterner devant le soleil levant à l’aube, l’église réunis pour célébrer . la manifestation du vrai soleil, le Christ « Réjouissons-nous, nous, frères – St Augustin a exhorté – et laissons que les païens se réjouissent: pour cette journée pour nous est sanctifié par le soleil visible, mais par son Créateur invisible. » Pape saint Léon le Grand soutenu avec une pratique des chrétiens romains encore contaminés par le paganisme: ils « , avant de mettre le pied dans la basilique de l’apôtre Pierre à Noël, ils se sont arrêtés sur les marches, tourné leur personne à le lever du soleil, et la flexion de la tête baissée vers le soleil pour rendre hommage à son disque brillant « . Sa conclusion est également valable pour nos recherches sur l’étoile des Mages: «Laissez ainsi que la lumière de l’astre à agir sur les sens de votre corps, mais avec tout l’amour de votre âme en feu en vous recevoir la lumière qui éclaire tout personne qui vient en ce monde « . Et dans la liturgie de Noël, nous cessons d’entendre cette glorification du don de la lumière qui a comme point de départ l’étoile des Mages et la prophétie d’Isaïe précitée (chapitre 9) sur Emmanuel. Epiphany, en fait, l’Eglise prie: «O Dieu, en ce jour avec la direction de l’étoile ont révélé aux nations ton fils unique:« faire, Seigneur, que votre lumière avec nous, toujours et partout. » La lumière du Messie se reflète sur nous et nous éclaire, nous guide, nous transforme à l’image de sa gloire, nous pénètre de l’immortalité. En fait, si la plus ancienne mosaïque chrétienne, celle du mausolée romain du Julii (IIIe siècle), est le Christ-soleil de plomb sur son char de triomphe, il est tout aussi importante que la tradition chrétienne primitive et médiévale a représenté l’Eglise comme la lune qui reflète la Lumière du Christ. Les yeux fixés à l’étoile des Mages sont le symbole de toutes les personnes qui « cherchent Dieu va presque aveuglément », comme le dit Saint Paul à l’Aréopage d’Athènes (Ac 17, 27). Ils sont les yeux de ceux qui, selon les vers du poète Charles Betocchi, « la tristesse de l’existence, / sous le rabat de la nuit de Noël, / voir une lumière qui n’a pas d’égal. » Peut-être qu’ils sont les yeux de ceux qui espèrent apercevoir une lueur à l’horizon sombre histoire et amer. Il est dans cette dimension universelle que nous tenons à joindre un compte de certains «marginal et peut-être curieux. Autour de l’an 40 de l’ancienne ère Virgile, le grand poète latin de l’Enéide, introduit dans la quatrième églogue une graine d’espoir que la tradition remonte Christian va essayer de transplanter dans leurs propres motifs religieux. Il était l’une des nombreuses façons de trouver même attendre et regarder pour de nombreux chiffres élevés de la pensée et de la culture classique un frisson déjà symboliquement orienté vers la venue du Christ. Virgile mourut en l’an 19, mais de nombreux premiers chrétiens, la lecture des versets de son églogue IV, pourrait voir le profil encore vague et incertain de leur Seigneur déjà deviné du poète latin. Nous défiler vers le bas quelques lignes du poème, joué justement par ces anciens lecteurs comme une sorte de «prophétie» de naissance païenne de Jésus « Recommencer à nouveau un grand nombre de siècles;. / Retourne maintenant aussi la Vierge, retourner les royaumes de Saturne / maintenant une nouvelle race est envoyé du ciel. / Vous l’enfant qui est né maintenant, avec qui a finalement cesserez / l’ère du fer et de l’élévation dans le monde que l’or, /, soit propice, chaste Lucine, déjà Apollo votre règne. / Et juste sous votre consulat débutera cet âge merveilleux / ou Pollion, et va commencer à partir des grands mois (…) / Il recevra la vie divine, et les dieux verra / héros mixtes et il celle-ci sera visible entre eux, / et avec les vertus patries soutiennent le monde pacifique (…) / Peu survivent seuls vestiges de l’ancienne mal (…) / Voir comment elle réjouit tout pour le siècle prochain. / Oh, me reste la dernière partie d’une longue vie / et assez de chanter vos entreprises esprit ». Bien sûr, il peut – l’ont soutenu en 1931 comme un bibliste importante père jésuite Alberto Vaccari -. Le poète de Mantoue a attiré à des thèmes ou des images de la culture juive, tiré du « Livre de Emmanuel » Isaïe (cc 7- 12) ou d’autres écrits apocryphes juifs, comme soi-disant Oracles sibyllins, en tenant compte de la présence d’une importante communauté juive de Rome. Cependant Virgile enfant est presque certainement un Romain. En fait, nous sommes probablement en face d’une allusion à un fils du consul Pollion qui se consacre à l’églogue: il fut l’un des protagonistes de l’accord du 40 à Brindisi, visant à mettre fin aux hostilités entre Antoine et Octave. Ou est le théâtre d’un fils appelé (mais était plus tard une fille, Antonia Major) d’Antony et Octavia, sœur d’Octave, dont le mariage éphémère sanctionné précisément l’accord de Brindisi. Ou il est Marcello, quoique né dès 43 à partir d’un précédent mariage avec Octavia et Octave le favori (et qui est décédé en 23). Mais il est possible que tout le texte veut célébrer symboliquement l’âge d’or naissante inauguré puis par Auguste. Il reste, cependant, le charme de cette attente d’un enfant «sauveur» et d’un monde nouveau, juste au seuil de la naissance de l’enfant nommé Jésus, qui est, « celui qui sauvera son peuple de ses péchés» (Matthieu 1, 21 ). Le cortège des Mages, qui comme une illumination d’atterrissage de la foi (« ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et tomba, et se prosternèrent devant lui », a noté Matthew), il devient un symbole qui incarne l’espoir d’une rencontre du salut à la fin de la longue route de la recherche, soutenue par la révélation cosmique de l’étoile, une révélation ouverte à tous, et éclairé par le mot explicite de l’Écriture gardé à Jérusalem, mais malheureusement ignoré par leurs gardiens. L’épiphanie divine que Luc destiné à durer, bergers, Matthew réserve aux étrangers, que les différentes personnes choisies qui, tout éclairé par la parole biblique (la citation du prophète Michée – évoquée par Matthieu et nous avons déjà eu occasion de présenter dans ces pages de notre article sur la naissance de Jésus – Bethléem lieu de naissance du Messie), ne bouge pas de Jérusalem. Les Mages devenir, comme nous l’avons dit, l’expression de la recherche humaine qui a, cependant, provoquer une décision initiale de Dieu qui vient en premier dans les rues du monde, en effet, la «viande» de l’humanité. Il est presque avec surprise que Saint-Paul, le chanteur de la primauté de la grâce divine, signalé l’initiative absolue de Dieu notre Sauveur quand, écrivant aux chrétiens de Rome, a noté que « Isaïe va même jusqu’à dire: je l’ai fait constatation – [dit le Seigneur] – même ceux qui ne me cherchaient pas, je révélé, même à ceux qui ne me demandaient pas « (10, 20). Dans son célèbre L’Homme sans qualités Robert Musil a souligné que « il est vrai que le chercheur poursuit la vérité. Il est la vérité qui suit le chercheur ». Pour obtenir sur notre chemin est le premier Dieu lui-même qui, avec la star de sa vérité, pousse les Mages et tous ceux qui ne ferment pas les yeux ou distraire superficialité de contempler cette lumière. Le poète américain du XIXe siècle Emily Dickinson a écrit: « Silencieusement une étoile jaune a atteint / son siège en haut, / la lune dissous le chapeau d’argent / qui couvrait son visage lustrale / Toute la soirée est doucement allumé / chambre que un’astrale. festival. / « Père, » je l’ai dit au ciel / « vous êtes sur le calendrier » « . Il est la représentation symbolique, dans une nuit claire et étoilée, la révélation divine: le Créateur est présenté à temps pour son épiphanie qui a dans l’Enfant de Bethléem sa pleine mise en œuvre de. Flock d’abord les pauvres et les étrangers, ceux dont les cœurs sont purs et sans appartenance et de fierté, ainsi que le chant Francis Jammes, tendre poète français décédé en 1938, amant des valeurs et des sentiments chrétiens simple et délicate: « O Seigneur, je ne ont pas, comme les Mages, qui sont peints sur les images / or à offrir. /« Donne-moi ta misère! « . / je fais même pas, Seigneur, la myrrhe bon parfum ou de l’encens dans votre honneur. / «Mon fils, donne-moi ton coeur! » « . L’histoire des Mages devient ainsi possible à tous à travers les dons de plus en plus agréables à Dieu, la pauvreté profonde et un cœur ouvert.
(L’Osservatore Romano – 6 Janvier, 2008)
L’EPIPHANIE CHEZ NOS FRÈRES GRECS-ORTHODOXES
4 janvier, 2016http://www.paris.catholique.fr/L-Epiphanie-chez-nos-freres-grecs.html
L’EPIPHANIE CHEZ NOS FRÈRES GRECS-ORTHODOXES
Archimandrite Arsenios Kardamakis, vicaire général de la métropole grecque orthodoxe de France.
P.N.-D. – Que signifie pour vous l’Epiphanie ? Père Arsenios – En grec ancien, le mot « épiphanie » désigne l’apparition de Dieu à travers l’incarnation du Christ à Noël, célébré le 25 décembre par les grecs-orthodoxes. Dans cette même tradition, on utilise le terme « théophanie » pour désigner la manifestation de Dieu comme Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, lors du baptême de Jésus, fêté le 6 janvier. Dans une interprétation au sens large, nous pouvons affirmer que ces deux fêtes sont des épiphanies, c’est-à-dire une manifestation de Dieu en faveur du salut de l’homme.
P.N.-D. – N’est-il pas question des mages comme dans l’Eglise catholique ? Père Arsenios – Non. Le monde orthodoxe n’a pas fait de développement particulier autour de la visite des mages à la crèche. Nous l’évoquons seulement le jour de Noël.
P.N.-D. – Comment vous préparez-vous aux deux fêtes du 25 décembre et du 6 janvier ? Père Arsenios – La fête de la Nativité est une très grande fête chez nous. Il s’agit de la démonstration de l’amour de Dieu pour l’homme : Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu, selon les mots de saint Athanase le Grand (IVe siècle). Nous nous y préparons physiquement et spirituellement à travers un carême de quarante jours, qui commence le 15 novembre. Chacun est invité, selon sa capacité et ses moyens, à s’abstenir de nourriture. Plus Noël approche, plus la préparation se fait intense, avec notamment l’usage de chants liturgiques spécifiques. Le jour J, nous avons, tôt le matin, la divine liturgie, à laquelle participent toutes les familles orthodoxes. Peuvent s’ensuivre un repas festif et le don de cadeaux aux enfants. Douze jours séparent Noël du baptême du Christ : il s’agit du « dodecaïmeron », période de fête liturgique qui se clôt par la théophanie du 6 janvier, lorsque commence l’annonce de la Bonne Nouvelle par notre Seigneur. A cette occasion, nous bénissons traditionnellement les eaux, rappelant que celles du Jourdain ont été bénies lors du baptême du Christ et qu’ainsi la nature a été réconciliée avec l’homme. Nous bénissons également les maisons, afin que par leur vie spirituelle, leurs habitants s’approchent de Dieu. A Paris, nous attendons le 16 janvier pour bénir les eaux de la Seine depuis le pont de l’Alma, situé à côté de notre cathédrale Saint-Etienne (16e).
P.N.-D. – Que se passe-t-il une fois la fête du baptême du Christ passée ? Père Arsenios – Nous entrons dans le temps liturgique qui précède Pâques, puisque, souvent, à partir du mois de février commence le grand carême qui mène à la fête de la Résurrection du Christ. Comme l’année dernière, la date (24 avril) sera commune avec les catholiques. A noter que si tous les orthodoxes fêtent Pâques à la même date, une partie du monde orthodoxe (les Russes, les Serbes, etc.) célèbre Noël le 7 janvier, ayant gardé le calendrier julien, là où les Grecs, parmi d’autres orthodoxes, ont adopté le nouveau calendrier. • Propos recueillis par Ariane Rollier
Cet article est extrait de Paris Notre-Dame du 6 janvier 2011.
les Mages
2 janvier, 2016MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (2011)
2 janvier, 2016MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (2011)
Basilique Vaticane
Jeudi 6 janvier 2011
Chers frères et sœurs,
En la solennité de l’Epiphanie, l’Eglise continue à contempler et à célébrer le mystère de la naissance de Jésus sauveur. La fête d’aujourd’hui souligne en particulier la destination et la signification universelles de cette naissance. Se faisant homme dans le sein de Marie, le Fils de Dieu est venu non seulement pour le peuple d’Israël, représenté par les pasteurs de Bethléem, mais également pour l’humanité tout entière, représentée par les Mages. Et c’est précisément sur les Mages et sur leur chemin à la recherche du Messie (cf. Mt 2, 1-12) que l’Eglise nous invite aujourd’hui à méditer et à prier. Dans l’Evangile, nous avons entendu que ces derniers, arrivés de l’Orient à Jérusalem, demandent: «Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui» (v. 2). Quel genre de personnes étaient-ils et de quelle sorte d’étoile s’agissait-il? C’était probablement des sages qui scrutaient le ciel, mais non pour chercher à «lire» l’avenir dans les astres, ou éventuellement pour en tirer un profit; c’était plutôt des hommes «à la recherche» de quelque chose de plus, à la recherche de la véritable lumière, qui soit en mesure d’indiquer la voie à parcourir dans la vie. C’était des personnes assurées que dans la création, il existe ce que nous pourrions définir la «signature» de Dieu, une signature que l’homme peut et doit tenter de découvrir et déchiffrer. La manière de mieux connaître ces Mages et de comprendre leur désir de se laisser guider par les signes de Dieu est peut-être de s’arrêter pour analyser ce qu’ils trouvent, sur leur chemin, dans la grande ville de Jérusalem. Ils rencontrèrent tout d’abord le roi Hérode. Il était certainement intéressé par l’enfant dont parlaient les Mages; mais pas dans le but de l’adorer, comme il veut le laisser croire en mentant, mais pour le supprimer. Hérode était un homme de pouvoir, qui ne voyait dans l’autre qu’un rival à combattre. Au fond, si nous réfléchissons bien, Dieu aussi lui apparaît comme un rival, et même un rival particulièrement dangereux, qui voudrait priver les hommes de leur espace vital, de leur autonomie, de leur pouvoir; un rival qui indique la route à parcourir dans la vie et qui empêche ainsi de faire tout ce que l’on veut. Hérode entend de ses experts en Ecritures Saintes les paroles du prophète Michée (5, 1), mais son unique pensée est le trône. Alors, Dieu lui-même doit être voilé et les personnes doivent se réduire à être de simples pions à déplacer sur le grand échiquier du pouvoir. Hérode est un personnage qui ne nous est pas sympathique et que nous jugeons instinctivement de façon négative en raison de sa brutalité. Mais nous devrions nous demander: peut-être existe-t-il quelque chose d’Hérode en nous? Peut-être nous aussi, parfois, voyons-nous Dieu comme une sorte de rival? Peut-être nous aussi sommes-nous aveugles devant ses signes, sourds à ses paroles, parce que nous pensons qu’il pose des limites à notre vie et ne nous permet pas de disposer de notre existence à notre gré? Chers frères et soeurs, quand nous voyons Dieu de cette manière, nous finissons par être insatisfaits et mécontents, car nous ne nous laissons pas guider par Celui qui est à la base de toutes les choses. Nous devons ôter de notre esprit et de notre coeur l’idée de la rivalité, l’idée que laisser place à Dieu constitue une limite pour nous-mêmes; nous devons nous ouvrir à la certitude que Dieu est l’amour tout-puissant qui n’ôte rien, qui ne menace pas, et qui est au contraire l’Unique capable de nous offrir la possibilité de vivre en plénitude, d’éprouver la vraie joie. Les Mages rencontrent ensuite les savants, les théologiens, les experts qui savent tout sur les Saintes Ecritures, qui en connaissent les interprétations possibles, qui sont capables d’en citer par cœur chaque passage et qui sont donc une aide précieuse pour ceux qui veulent parcourir la voie de Dieu. Toutefois, affirme saint Augustin, ils aiment être des guides pour les autres, ils indiquent la voie, mais ils ne marchent pas, ils restent immobiles. Pour eux, les Saintes Ecritures deviennent une sorte d’atlas à lire avec curiosité, un ensemble de paroles et de concepts à examiner et sur lesquels discuter doctement. Mais nous pouvons à nouveau nous demander: n’existe-t-il pas aussi en nous la tentation de considérer les Saintes Ecriture, ce trésor très riche et vital pour la foi de l’Eglise, davantage comme un objet d’étude et de discussion des spécialistes, que comme le Livre qui indique la juste voie pour parvenir à la vie? Je pense que, comme je l’ai exposé dans l’exhortation apostolique Verbum Domini, devrait toujours à nouveau naître en nous la profonde disposition à voir la parole de la Bible, lue dans la Tradition vivante de l’Eglise (n. 18), comme la vérité qui nous dit ce qu’est l’homme et comment il peut se réaliser pleinement, la vérité qui est la voie à parcourir quotidiennement, avec les autres, si nous voulons construire notre existence sur le roc et non sur le sable. Et nous en venons ainsi à l’étoile. Quel type d’étoile était celle que les Mages ont vue et suivie? Au cours des siècles, cette question a été l’objet de discussion entre les astronomes. Kepler, par exemple, considérait qu’ils s’agissait d’une «nova» ou d’une «supernova», c’est-à-dire de l’une de ces étoiles qui normalement diffusent une faible lumière, mais qui peuvent à l’improviste connaître une violente explosion interne qui produit une lumière exceptionnelle. Ce sont assurément des choses intéressantes, mais qui ne nous conduisent pas à ce qui est essentiel pour comprendre cette étoile. Nous devons revenir au fait que ces hommes cherchaient les traces de Dieu; ils cherchaient à lire sa «signature» dans la création; ils savaient que «les cieux proclament la gloire de Dieu» (Ps 19, 2); c’est-à-dire qu’ils étaient certains que Dieu peut être entrevu dans la création. Mais, en hommes sages, ils savaient également que ce n’est pas avec un télescope quelconque, mais avec l’acuité des yeux de la raison à la recherche du sens ultime de la réalité et avec le désir de Dieu animé par la foi, qu’il est possible de le rencontrer, ou mieux qu’il devient possible que Dieu s’approche de nous. L’univers n’est pas le résultat du hasard, comme certains veulent nous le faire croire. En le contemplant, nous sommes invités à y lire quelque chose de profond: la sagesse du Créateur, l’inépuisable imagination de Dieu, son amour infini pour nous. Nous ne devrions pas permettre que notre esprit soit limité par des théories qui n’arrivent toujours qu’à un certain point et qui — à tout bien considérer — ne sont pas du tout en opposition avec la foi, mais ne réussissent pas à expliquer le sens ultime de la réalité. Dans la beauté du monde, dans son mystère, dans sa grandeur et dans sa rationalité, nous ne pouvons que lire la rationalité extérieure, et nous ne pouvons manquer de nous laisser guider par celle-ci jusqu’à l’unique Dieu, créateur du ciel et de la terre. Si nous avons ce regard, nous verrons que Celui qui a créé le monde et celui qui est né dans une grotte à Bethléem et qui continue à habiter parmi nous dans l’Eucharistie, sont le même Dieu vivant, qui nous interpelle, qui nous aime, qui veut nous conduire à la vie éternelle. Hérode, les experts en Ecritures, l’étoile. Mais suivons le chemin des Mages qui parviennent à Jérusalem. Au dessus de la grande ville, l’étoile disparaît, on ne la voit plus. Qu’est-ce que cela signifie? Dans ce cas aussi, nous devons lire le signe en profondeur. Pour ces hommes, il était logique de chercher le nouveau roi dans le palais royal, où se trouvaient les sages conseillers de la cour. Mais, probablement à leur grand étonnement, ils durent constater que ce nouveau-né ne se trouvait pas dans les lieux du pouvoir et de la culture, même si dans ces lieux leur étaient offertes de précieuses informations sur lui. Ils se rendirent compte en revanche que, parfois, le pouvoir, même celui de la connaissance, barre la route à la rencontre avec cet Enfant. L’étoile les guida alors à Bethléem, une petite ville; elle les guida parmi les pauvres, parmi les humbles, pour trouver le Roi du monde. Les critères de Dieu sont différents de ceux des hommes; Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce monde, mais dans l’humilité de son amour, cet amour qui demande à notre liberté d’être accueilli pour nous transformer et nous permettre d’arriver à Celui qui est l’Amour. Mais pour nous aussi les choses ne sont pas si différentes que ce qu’elles étaient pour les Mages. Si on nous demandait notre avis sur la façon dont Dieu aurait dû sauver le monde, peut-être répondrions-nous qu’il aurait dû manifester tout son pouvoir pour donner au monde un système économique plus juste, dans lequel chacun puisse avoir tout ce qu’il veut. En réalité, cela serait une sorte de violence sur l’homme, car cela le priverait d’éléments fondamentaux qui le caractérisent. En effet, il ne serait fait appel ni à notre liberté, ni à notre amour. La puissance de Dieu se manifeste de manière complètement différente: à Bethléem, où nous rencontrons l’apparente impuissance de son amour. Et c’est là que nous devons aller, et c’est là que nous retrouvons l’étoile de Dieu. Ainsi nous apparaît très clairement un dernier élément important de l’épisode des Mages: le langage de la création nous permet de parcourir un bon bout de chemin vers Dieu, mais il ne nous donne pas la lumière définitive. A la fin, pour les Mages, il a été indispensable d’écouter la voix des Saintes Ecritures: seules celles-ci pouvaient leur indiquer la voie. La Parole de Dieu est la véritable étoile qui, dans l’incertitude des discours humains, nous offre l’immense splendeur de la vérité divine. Chers frères et sœurs, laissons-nous guider par l’étoile, qui est la Parole de Dieu, suivons-la dans notre vie, en marchant avec l’Eglise, où la Parole a planté sa tente. Notre route sera toujours illuminée par une lumière qu’aucun autre signe ne peut nous donner. Et nous pourrons nous aussi devenir des étoiles pour les autres, reflet de cette lumière que le Christ a fait resplendir sur nous. Amen.
EPIPHANIE – HOMÉLIE – DIMANCHE 3 JANVIER 2016
2 janvier, 2016http://www.homelies.fr/homelie,,4436.html
EPIPHANIE – HOMÉLIE – DIMANCHE 3 JANVIER 2016
Famille de Saint Joseph
Les premiers adorateurs de ce mystérieux Enfant, né dans la lignée du Roi David, étaient pour le moins surprenants : des bergers – population mal famée en Israël. Nous pourrions penser que les choses rentrent dans l’ordre avec l’Evangile de ce jour : les Mages représentent une caste sacerdotale – voire royale – chez les Perses ; venus du lointain Orient, ils viennent présenter comme il se doit leurs hommages au Messie. En fait, le scandale ne fait que croître ! Les bergers de mauvaise réputation appartenaient au moins au peuple élu, alors que ces princes étrangers sont franchement des païens. On comprend l’émoi que suscite leur quête auprès du roi Hérode et des sages de Jérusalem : « En quel lieu devait naître le Christ ? » En choisissant de rapporter en détail cet événement, l’évangéliste veut annoncer dès les premières pages de son récit, que la Bonne Nouvelle est offert à l’humanité entière. Le caractère universel du salut, qui fait l’émerveillement du juif Matthieu, bouleversera également un autre juif, du nom de Paul : « Le Mystère du Christ, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile » (2ème lect.). Cette révélation ne rend pas pour autant obsolète la première Alliance : c’est bien à Jérusalem que se rendent les Mages car « le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22) ; et c’est de la bouche de gardiens de la Loi qu’ils apprennent le lieu où était né le Messie. Et pourtant la seule Parole prophétique ne suffit pas : il faut le ministère de l’étoile pour que nos sages découvrent l’objet de leur recherche. La précision de la « très grande joie » éprouvée par les Mages à la découverte de l’étoile, est une allusion explicite à l’action de l’Esprit Saint. On voit mal en effet comment du haut du firmament un astre éloigné de plusieurs années-lumière, pourrait désigner une maison particulière parmi toutes celles de la bourgade de Bethléem ? A travers le langage symbolique de l’étoile, le récit nous révèle en fait un mystérieux Acteur céleste. Saint Matthieu avait déjà évoqué les Anges – c’est-à-dire les messagers de Dieu. Cette fois il oriente nos regards vers l’Esprit Saint, discrètement à l’œuvre dans tous les cœurs de bonne volonté. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi » (Jn 6, 44), proclamera bientôt Jésus, et cette attraction que le Père exerce par l’Esprit, commence dès les premiers instants de l’Incarnation. Car « la volonté du Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle » (Jn 6, 40). Curieusement, les Mages semblent bien être les seuls à avoir vu se lever cette étoile. Certes Hérode ne risquait pas de la voir, lui qui préférait le faste bruyant de sa cour au silence de la méditation sous un ciel étoilé. Quant aux « chefs des prêtres et scribes d’Israël », ils étaient sans doute trop convaincus de détenir la plénitude de la vérité dans leurs Ecritures pour demeurer disponibles aux signes de leur accomplissement. Ils n’étaient plus disponibles à l’imprévu de Dieu, alors qu’ils étaient précisément chargés de veiller, afin de pouvoir interpréter les interventions divines au cœur de l’histoire. Mais pour discerner une étoile, il faut s’enfoncer dans la nuit ; pour se laisser instruire par l’Esprit, il faut au préalable reconnaître son ignorance. Le récit de ce jour révèle que cette humilité a cruellement fait défaut aux chefs religieux de l’époque. Et nous-mêmes, ne péchons-nous pas de la même manière ? Qui d’entre nous n’a pas été ébranlé par des questions troublantes nous interpellant sur le cœur même de notre foi : « Croyez-vous vraiment que Celui que l’univers ne peut contenir, se soit fait homme ? Que l’Ineffable se soit exprimé dans notre langage humain ? Que l’Eternel soit entré dans le temps ?… » Si nous tentons de répondre à ces interpellations comme on essaie de résoudre un problème de mathématique, voire de philosophie, nous découvrons avec angoisse que nous pouvons certes argumenter, mais guère démontrer le bien-fondé de nos convictions. Car seule l’étoile peut nous conduire là où les apparentes contradictions sont dépassées. L’étoile est ici la lumière surnaturelle de la foi, qui est d’une autre nature que celle de notre intelligence naturelle. Seul celui qui reconnaît les limites de la raison humaine et confesse humblement son ignorance des mystérieux desseins de Dieu, peut recevoir l’illumination de l’Esprit et se laisser guider par lui au lieu où Dieu se donne dans un Enfant. « Mille questions ne font pas un doute » (Saint Vincent de Paul) : mille questions qui demeurent sans réponse pour notre intelligence ne devraient pas ébranler notre foi, mais nous inviter tout au contraire à soumettre notre raison naturelle à la lumière de la Révélation surnaturelle. Comme les Mages, c’est de nuit que nous nous approchons de l’Enfant, guidés par les prophètes de la première Alliance dont nous avons fait la lecture, et illuminé par l’Esprit Saint que nous avons invoqué sur nous. Curieusement, les Mages semblent accueillis uniquement par « l’enfant et sa mère » : le père n’est pas nommé, alors que sa présence ne fait aucun doute. Ce silence est d’autant plus surprenant que Matthieu est l’évangéliste qui insiste le plus sur la place de St Joseph – l’épisode que nous lisons suit immédiatement le songe au cours duquel l’Ange lui a révélé sa mission propre dans le mystère de l’Incarnation. L’absence de mention de St Joseph doit être comprise comme une discrétion sur l’origine davidique de l’Enfant. Celui-ci en effet n’est pas venu sauver le seul peuple d’Israël, mais il « associe les païens au même héritage, au partage de la même promesse par l’annonce de l’Evangile » (2nd lect.), pour constituer un corps nouveau, où « il n’y a plus ni juif, ni païen » (Ga 3, 28). Après avoir déposé leurs trésors au pied de l’Enfant, les Mages rentrent chez eux, tout comme l’ont fait les sages de Jérusalem. Les Ecritures ont joué leur rôle ; l’étoile aussi : elles ont désigné comme lieu de l’épiphanie du mystère tenu caché aux générations passées, un Enfant qui ne diffère en rien de tous les autres enfants dont il est venu assumer l’humanité. Désormais c’est sur lui que doit se concentrer notre regard, car il est « la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde » (Jn 1, 9) ; c’est lui que nous devons écouter, car il est la Parole du Dieu vivant. Préparons-nous à l’accueillir sous les humbles espèces du Pain et du Vin consacrés ; puis, après l’avoir adoré et nous être unis à lui par la communion eucharistique, nous regagnerons nos pays respectifs « par un autre chemin » : celui de l’Evangile. Car nous serons devenus les disciples de Celui en qui nous reconnaissons le roi, le prêtre et le prophète des temps nouveaux, Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui nous offrons l’or de notre adoration, l’encens de notre louange et la myrrhe de notre reconnaissance.
« Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, aujourd’hui tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés. Donne-nous d’être assez humbles pour nous prosterner devant lui afin d’être renouvelés dans la foi, l’espérance et l’amour. Nous serons alors à notre tour des foyers de lumière brûlant du Feu de l’Esprit, au cœur de ce monde encore plongé dans la nuit. »
Père Joseph-Marie